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Le récit commencé dans les quartiers insalubres et malfamés de la ville d'Aix en Provence, se termine après bien des années dans le même lieu après avoir subi une profonde transformation. Le croquenote vit en marginal. Il prend des chemins de traverse pour se retirer du monde qui l'entoure. Il ne fréquente que Mathilde et quelques musiciens dont il partage la passion. Il reste rétif à toute communion humaine. Mais le solitaire va tout de même provoquer une rencontre qui causera sa perte...
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Même si elles n'étaient pas partagées, les filles s'inventaient avec elle, des amitiés naissantes à rendre jalouse la plus indifférente d'entre elles. Elles virevoltaient ainsi que des dames d'atour au pied d'une reine, mais Margot qui n'était pas dupe de ces hypocrisies manifestes, restait indifférente à leurs simagrées, et se gaussait même de les voir ainsi se prosterner vainement. Elle avait sans le vouloir, provoqué des convoitises et des rivalités, mais, son arrivée avait aussi apporté un nouveau souffle sur le groupe, et suscité une embellie jamais survenue jusque là. Le soir venu, à la sortie des répétitions, tous la regardaient tourner les talons, et ressentaient déjà au plus profond d'eux, la douleur de la voir s'évanouir dans la nuit. Seuls les garçons immatures se permettaient de dire qu'après l'avoir côtoyée, son image restait un long moment accrochée à leur mémoire. Ils regrettaient alors ce départ précipité et cette soudaine absence, car Margot entraînait dans son sillage un parfum de jeunesse, et ses effluves, bien qu’éphémères leurs semblaient inaccessibles, laissant dans l’air de la nuit une empreinte indélébile au nez de ces jeunes loups.
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Comme toutes les femmes, elle s'était prise au piège des saisons. Celui de l'été avait été redoutable, et avait jeté sur elle une douce arrogance et une forte envie de provoquer les hommes. La couleur cuivrée de ses bras nus lui donnait un air de liberté, un air de derrière les barricades, de rébellion et de luttes. Il ne manquait à sa tenue qu'un bonnet phrygien pour qu'elle ressemblât à Marianne. Pourquoi tant d’appâts ce soir-là ? Insolente de jeunesse et de beauté, je la voyais pour la première fois avec ses cheveux relevés en chignon qui libéraient ainsi une nuque enfantine et laissaient apparaître, pendues à ses oreilles, de magnifiques perles qui s'entrechoquaient. Elle s’était recroquevillée, lascive, en tailleur sur le tapis et mordait dans des fruits qui donnaient à ses lèvres, une rondeur, une brillance et un parfum qui, dans un nid de délices m’emmenait jusqu’aux cieux. Je songeais alors au bonheur irréversible de celui qui croquerait un jour ces fruits-là. Ce serait pour lui un jour irréparable, un jour dont on ne revient pas indemne, un jour qui laisse dans le corps une lumière si forte qu’on ne peut s’endormir sans y penser, un jour qui s’agrippe au cœur et que l’on traîne toute sa vie comme un soleil accroché à la mémoire.
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Nul ne pouvait me promettre en ce lieu, les pas de
Maupassant pourtant espérés. Rien ne me laissait présager
non plus que sur la route de Criquetot, aux abords de
La Guillette, traînaient encore les effluves d’éther laissées
par le conteur. Mais sa présence ici n’était qu’imaginaire.
Aussi, je ne pouvais croire, ni à une rencontre
providentielle avec Boule de suif qui ne tarderait à prendre
une diligence pour un voyage nourri d’opprobre et de
remords, ni à une visite à La Maison Tellier qui fermerait
ses volets dès le soir venu, dans les méandres d’un boxon
où tant de bourgeois s’encanailleraient aux plaisirs de la
nuit.
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Ainsi, pendant ces mois d’été, telle fut ma seule et secrète escapade. Je me fourvoyais dans des promesses que je pensais accessibles, mais qui étaient en vérité, aussi inutiles qu’un arbre au milieu d’un océan. Certains soirs, je ne faisais que passer en coup de vent, simplement pour l’apercevoir et je ne voyais d’elle qu’une ombre éphémère, de son dessin qu’une esquisse, mais de cette brève apparition, naissait l’espérance d’un lendemain irrésistible. Je redevenais alors l’enfant impatient des nuits de Noël avant que le sommeil ne s’impose à mes paupières, et parfois, comme une offrande déposée au pied d’une cheminée, les mots de Camus montaient à mes lèvres...

Là, nous regardions la nuit tomber. Et à cette heure où l’ombre qui descend des montagnes sur cette terre splendide apporte une détente au cœur de l’homme le plus endurci, je savais qu’il y aurait eu de la douceur à s’abandonner à ce soir si surprenant et si grandiose... comme un interdit sur la beauté du monde.
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Nul ne pouvait me promettre en ce lieu, les pas de Maupassant pourtant espérés. Rien ne me laissait présager non plus que sur la route de Criquetot, aux abords de La Guillette1, traînaient encore les effluves d’éther laissées par le conteur. Mais sa présence ici n’était qu’imaginaire.
Aussi, je ne pouvais croire, ni à une rencontre providentielle avec Boule de suif qui ne tarderait à prendre une diligence pour un voyage nourri d’opprobre et de remords, ni à une visite à La Maison Tellier qui fermerait ses volets dès le soir venu, dans les méandres d’un boxon où tant de bourgeois s’encanailleraient aux plaisirs de la nuit.
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Nul ne pouvait me promettre en ce lieu, les pas de Maupassant pourtant espérés. Rien ne me laissait présager non plus que sur la route de Criquetot, aux abords de La Guillette, traînaient encore les effluves d’éther laissées par le conteur. Mais sa présence ici n’était qu’imaginaire.
Aussi, je ne pouvais croire, ni à une rencontre providentielle avec Boule de suif qui ne tarderait à prendre une diligence pour un voyage nourri d’opprobre et de remords, ni à une visite à La Maison Tellier qui fermerait ses volets dès le soir venu, dans les méandres d’un boxon où tant de bourgeois s’encanailleraient aux plaisirs de la nuit.
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De cette soirée, de son encrier en porcelaine, vont naître les pages d’une des plus belles écritures du siècle passé. Quelques jours auparavant, sur la couverture de son manuscrit, il a tracé le titre à l’encre noire et son esprit peu à peu s’est délesté de l’intrigue qu’il porte en lui depuis longtemps : Celle d’un colonel de hussards qui traverse la Provence, en proie à une épidémie de choléra.
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