Citations de Patrick Pesnot (43)
Elle subissait les évènements plus qu'elle ne les maîtrisait. Son existence lui semblait être une folle fuite en avant. Quand pourrait-elle s'arrêter ?
Guillaume de Puylaurens rapporte qu'après avoir constaté la défection d'un chevalier qui s'était préalablement rallié à lui Simon de Montfort s'est écrié : "Je ne veux plus avoir affaire avec les hommes de cette maudite race provençale !"
Le parfum des brassées de fleurs jetées à même la chaussée avait repoussé les miasmes de la ville : puanteur des tanneries, odeurs acides des teintureries, relents d’immondices. Les maisons, les palazzi [palais] étaient décorés de guirlandes ou arboraient les bannières des propriétaires mêlées à celles de Florence, lys blancs sur fond rouge, lys rouges sur fond blanc. Une foule joyeuse et bruyante se pressait dans les ruelles. Des courtisanes largement dépoitraillées côtoyaient des femmes honnêtes, des larrons déguenillés marchaient de conserve avec des artisans endimanchés, des contadine [paysannes] en cotte de gros drap riaient aux plaisanteries lestes de jeunes artistes échappés de leur bottege [atelier]. Parfois, il fallait s’écarter pour laisser passer une voiture ou un homme à cheval. Des lazzis fusaient alors de la foule. Mais il n’y avait nulle méchanceté dans ces cris et moqueries. Ce 24 juin était le jour du Palio et les Florentins n’aimaient rien tant que s’amuser dès qu’ils abandonnaient leur commerce et leur industrie. (P. 31-32).
-Le Parti doit toujours avoir raison, Katz!
-C'est un dogme ?
-Non, une nécessité !
Pour Olga, réfugiée et militante internationaliste de base, le soleil brillera toujours à l'Est.
Le grand Gorki avait donné le ton : "Il faut créer un art pouvant éduquer les bâtisseurs du socialisme !". Le nouvel écrivain devait être un ingénieur des âmes, un guide des consciences prolétariennes . C'était à lui qu'il revenait de propager l'image d'un monde idyllique et de stimuler les énergies de ceux qui avaient la tâche immense de construire le socialisme.
Gain Gastone à sa belle-sœur Violante :
« Comprenez-vous maintenant où se loge le vrai pouvoir de la religion... Quand les corps sont rompus, les réseaux cessent de penser! » (p. 240)
En Avril 1979, Idi Amin Dada doit fuir. Il trouve d'abord refuge chez son ami Kadhafi, puis en Arabie saoudite, où la monarchie, généreuse, lui permettra de résider douillettement jusqu'à la fin de sa vie en 2003. Il n'aura donc jamais rendu le moindre compte pour les quelque trois cent mille crimes qu'il a perpétrés.
On vivait avec la peur comme d'autres vivent d'espoir.
Le poète avait écrit ces quelques mots avant de se suicider, quatre ans plus tôt. Depuis, combien d'autres,eux aussi, avaient choisi la mort plutôt que d'assister au naufrage de leurs illusions ?
-En URSS, on ne croit plus aux morts naturelles ! Même les crises cardiaques suscitent des doutes! Ah! L'heureux temps où l'on pouvait mourir paisiblement apoplectique !
Katz ne savait pas encore que les révolutions meurent d'arriver au pouvoir. Car leur triomphe est aussi leur agonie.
Avec un fusil dans les mains, on ne se posait pas de questions. On ne doutait plus. On oubliait même l'ombre menaçante qui recouvrait la place rouge et bientôt le mouvement international tout entier.
Qui était censé surveiller l'autre ? La question, toujours présente, jamais posée, donnait une curieuse couleur aux relations entre les deux révolutionnaires.
Mata Hari, c'est avant tout l'histoire d'une femme libre et cosmopolite broyée par les hasards de l'Histoire, mais aussi, et surtout, par les manipulations conjuguées des services secrets allemands et français.
[p8]
A peine enseveli dans la sépulture familiale de Santa Croce, le corps de Jacopo de Pazzi avait été exhumé et enterré sous les murs de la ville. Le lendemain, des enfants déterrèrent la dépouille et la traînèrent au bout d'une corde avant de la jeter dans l'Arno. Quelques milles plus loin, d'autres gamins l'avaient repêchée, attachée à un arbre et frappée à coups de bâton jusqu'à ce que les os de ce cadavre pourrissant se détachent.
Seuls les génies ont le pouvoir de refuser les caresses des princes
Jamais je n'aurais cru avoir affaire à tant de lâcheté humaine. Soit, je suis seule, et si je dois tomber, ce sera avec un sourire et un profond mépris, car sachez qu'aujourd'hui, c'est à une innocente que vous ôtez la vie.
Le geôlier saisit l'une des grosses cléfs attachées à sa ceinture. la lourde porte s'ouvrit en gémissant. Julienne entra tandis que le gardien refermait derrière elle. Le jeune homme l'observa. il y avait du défi dans son regard.
- Je suis l’exécuteur de cette province, dit simplement Julienne.
-Et vous venez donc faire connaissance avec votre prochaine proie. C'est très aimable à vous.
P. 281
La liste noire du Kremlin:
Trois semaines avant la mort de la journaliste, le vice- gouverneur de la Banque Centrale , Andreî Kozlov, a été également abattu. Ce haut fonctionnaire avait le tort de s'attaquer de façon vigoureuse au blanchiment d'argent.