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4.17/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Patrick Wotling est un historien de la philosophie et traducteur français. Après des travaux en esthétique, ses recherches portent sur la philosophie allemande de Leibniz à Heidegger, et plus particulièrement sur Nietzsche, dont il est actuellement le spécialiste et traducteur de référence en France. Ancien élève de l'École normale supérieure-Ulm, il est agrégé de philosophie. Il a rédigé un mémoire sur les rapports entre Nietzsche et la spiritualité orientale. Il a soutenu sa thèse sur le problème de la civilisation chez Nietzsche. Longtemps maître de conférence à l'Université Paris-Sorbonne, il est actuellement professeur de philosophie à l'Université de Reims.

Source : Wikipédia
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Le 10.09.2019, Patrick Wotling, auteur de ?La Pensée du sous-sol?, était l'invité d'Adèle van Reeth dans ?Les Chemins de la philosophie? (France Culture).


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
lI n’existe pas à proprement parler d’école nietzschéenne au sens d’un groupe unifié s’astreignant à diffuser les doctrines du maître et à en prolonger les intuitions. En revanche, la pénétration de l’influence de Nietzsche dans tous les domaines de la culture, des arts à la stricte philosophie en passant par l’histoire et les sciences humaines, est absolument stupéfiante. Cette situation eût probablement été un grand motif de fierté pour celui qui se définissait comme un « inactuel » et assignait au philosophe la mission de lutter contre son temps – d’en détecter impitoyablement les complaisances, les paresses et les servilités.

Nietzsche n’a en effet jamais voulu de disciples ; encore moins de dévots : « J’ai une peur panique que l’on n’aille un beau jour me canoniser. » (Ecce Homo, « Pourquoi je suis un destin », § 1.) Il a rappelé que le destin de tout penseur est d’être un jour dépassé. Et qu’il doit se réjouir précisément à cette idée, étant porté par une confiance qui « regarde au loin et prévoit des vols d’oiseaux bien plus puissants que nous qui s’élanceront dans la direction où nous nous élancions, là où tout est encore mer, mer, mer. » (Aurore, § 575.)

En revanche, il a souligné le rôle d’éducateur que possède tout grand philosophe. Et montré que la noblesse de l’homme est dans son indépendance : éducation à la probité ; invitation à l’exercice de l’esprit critique. Et c’est en cela que consiste avant tout son héritage, et c’est cela qui explique à quel point le contact avec la pensée de Nietzsche a contribué à renouveler les modalités de la réflexion et de la création, y compris en dehors du champ philosophique stricto sensu.
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Nietzsche est demeuré inconnu du public durant la quasi-totalité de son activité. Ce n’est que dans les deux dernières années de sa vie consciente que se manifestent les premiers signes d’un intérêt pour sa pensée et un début de reconnaissance, venu essentiellement de l’étranger. Toutefois, la situation devait changer rapidement dans les années qui suivirent. L’attention croissante fut stimulée en particulier sous l’effet d’un facteur historique : l’effondrement de Turin, dans les premiers jours de janvier 1889, qui mit un terme brutal à l’activité consciente du philosophe.
Indépendamment de la curiosité et de l’intérêt qu’il contribua à susciter pour le personnage de ce philosophe à la vie aussi atypique que l’était sa réflexion, cet événement exerça encore une certaine influence jusque sur le terrain strictement intellectuel de l’interprétation de sa pensée. De manière générale, une véritable « légende nietzschéenne », pour reprendre la formule de W. A. Kaufmann, commença à se constituer à cette occasion, enveloppant tant sa vie que sa réflexion. Dès la fin du xixe siècle, certains des détracteurs de Nietzsche ont prétendu qu’il aurait été interné à diverses périodes de sa vie. D’autres avancèrent l’idée d’une folie héréditaire, soulignant la mort précoce de son père. Si ces allégations partisanes sont clairement démenties par les documents, la tentation se fit néanmoins jour chez certains lecteurs d’analyser rétrospectivement la teneur de sa philosophie en fonction de la crise de Turin, tenue pour un élément révélateur et structurant de sa personnalité.
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Comprendre un philosophe implique généralement de partir des problèmes qu’il pose, et non des notions qu’il construit.
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Quant à la tâche fondamentale du philosophe, si longtemps définie par l’idée, contradictoire, de la guerre à outrance contre les passions – l’étrange idéal du chimiste qui espérait mieux travailler en éteignant son feu * –, il est sans doute très significatif que le philosophe du platonisme inversé la redéfinisse à partir d’une image épicurienne : jardiner ses passions.

* Référence à Chamfort : « Le philosophe qui veut éteindre ses passions ressemble au chimiste qui voudrait éteindre son feu ».
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Patrick Wotling
Penser est une manifestation de la vie. Vivre c'est fondamentalement fixer des préférences, c'est établir une hiérarchie définissant le prix accordé à chaque type d'action, de comportement, de visée, c'est déterminer ce qui doit être recherché coûte que coûte, et ce qui doit être évité et fui.
Quel qu'en soit le contenu, ces préférences dénommées "valeurs" par Nietzsche sont des régulations du vivant. Elles sont des conditions d'existence et non de simples idées. Elles instaurent une manière de vivre que Nietzsche désignent par le terme de culture. A long terme, elles exercent une action transformatrice sur les individus qui les adoptent.
Et la pensée se règle alors inconsciemment sur ces préférences. Il n'y a donc nulle indépendance de la pensée.
Nietzsche, retrouver le sel de la vie. La philosophie est un art de vivre. Les grands dossiers des sciences humaines. p48
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La loi n’est pas un besoin des faibles pour brimer la puissance des forts, mais bien, au contrainte, un besoin impérieux des forts, des représentants des plus hauts degrés de puissance pour empêcher les moins forts de ne porter atteinte à la sécurité et à la puissance du tout.
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