AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patti Smith (419)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


A Book of Days

Icône du punk rock, Patti Smith a rassemblé dans un livre ses posts Instagram. Rarement le numérique n’avait donné naissance à autant de poésie.
Lien : https://www.lesoir.be/477837..
Commenter  J’apprécie          00
Babel

Il y a énormément de choses diverses dans ce recueil que j'ai vraiment beaucoup aimé. le point commun a tous ces textes est indéniablement la poésie. La poésie, c'est dire la forme de littérature la plus proche des autres arts, la peinture et la sculpture en particulier. Un poème (comme un tableau ou une sculpture) vous met pendant quelques minutes devant un potentiel d'émotion ; si vous avez le potentiel attractif correspondant, l'émotion est très forte ; s'il est négatif, vous mal à l'aise ou au mieux, l'indifférence l'emporte.

Dans Babel, je n'ai pas accroché aux références explicites à la drogue (même si son influence est probablement souvent présente ailleurs), ni aux textes religieux ou mystiques (sauf le poème Pâques - il n'y a pas de majuscules dans ce livre) et je n'ai pas non plus saisi les histoires de néo boy. Au passage, la traduction d'une telle poésie est un véritable tour de force ; même en parlant correctement anglais, je ne suis pas sûre de ressentir les mêmes choses devant le texte original.

Les textes sur Rimbaud sont vraiment intéressants et Patti Smith se pose en héritière, non pas parce qu'elle "fait" du Rimbaud, mais parce que, comme Rimbaud, ses formes poétiques dynamitent les conventions.

Les expériences d'écriture automatique restent magiques avec des moments lumineux et des passages abscons, ou mornes comme des temps de repos dans l'écriture. Un autre effet est cette impression de créer des pièces de puzzle qui auraient la propriété de s'assembler de différentes manières pour donner un ensemble chaque fois différent. Le jeu serait donc d'essayer de mélanger les vers automatiques de Patti Smith pour créer de nouveaux poèmes.

Sans vouloir tout citer, je retiens les deux portraits de Edie Sedgwick et Georgia O'Keeffe et la dernière partie Babel qui donne son nom au recueil, avec le long poème en prose s'appelant lui aussi Babel et les poèmes Soleils et le pré babel.

La poésie de Patti Smith est une mine d'or (tout comme la nôtre si on se décidait à l'exprimer !) dans laquelle on peut piocher dans le désordre en tombant bien, en tombant mal.
Commenter  J’apprécie          52
Corps de plane: écrits 1970-79

J'ai découvert cet ouvrage à la galerie Agnès B qui tenait un stand au MAD (Multiple Art Day). J'avoue être une grande fan de Patti Smith tant pour sa prose, sa musique et pour ses engagements.

Ses écrits entre introspection et contemplation sont à lire, relire. Il y a une violence vitale dans ses mots et un plaisir indéniable dans ce qu'elle décrit et ressent. C'est de la pure poésie.
Commenter  J’apprécie          10
Dévotion

Comme à son habitude, Patti Smith nous ouvre les portes des jardins secrets de son esprit où chaque commissure est une ode à la poésie et à la littérature, majoritairement française. Elle possède cette habilité à entraîner le·a lecteur·rice dans de douces promenades, apaisantes dont les mots agissent telle une caresse angélique. Associant à la fois récits autobiographique, fictif et confession intime, Patti Smith offre un ouvrage hybride, à la croisée de plusieurs arts et disciplines. C’est au moyen d’une exploration sensorielle riche que l’auteure témoigne d’une posture artistique et d’un retour vers un élémentaire davantage onirique et serein, un véritable abandon vers la simplicité. Le·a lecteur·rice découvre alors, avec une certaine candeur, un ouvrage à l’esthétique soignée, escortés par deux opuscules qui bornent en introduisant et clôturant une nouvelle, éponyme, qui expose une certaine vision de la passion. Si ce texte central, malgré son verbe authentique, n’a pas su me séduire autant que ses précédentes publications, les deux récits qui flanquent celui-ci sont de réels souffles, des hymnes à la littérature. Patti Smith dégage ainsi, à l’aide d’une plume onirique et d’une incroyable générosité, quelques pérégrinations agrémentées de photographies, à l’instar des surréalistes, qui berceront d’innocence et d’une agréable mélancolie le·a lecteur·rice. Son écriture à la mélopée enveloppante fait alors don d’un bouquet de souvenirs intimes, de rencontres littéraires vives et de méditations sur le motif et le processus d’écriture absolument passionnantes, que chacun·e pourra butiner et produire son miel de rêves et de pensées. Encore une fois, Patti Smith nous ouvre l’alcôve de son coeur et déploie des notes visuelles, harmonieuses qui chasseront pendant un instant la morosité du monde.
Commenter  J’apprécie          312
Dévotion

Dévotion de Patti Smith

A la faveur d’un hasard, une plongée dans mon adolescence et la redécouverte du talent immense de cette grande poétesse que je connais surtout en chansons. C’est oublier combien son écriture très belle est empreinte de son amour pour la littérature, les écrivains, les poètes et d’autres artistes, notamment français.

Dans une première partie ponctuée de photographies, Patti nous entraîne avec elle dans ses déambulations parisiennes. On y croise Rimbaud, Apollinaire, Verlaine, Baudelaire, Voltaire, Picasso… ; On a l’impression de suivre les traces de Modiano au fil des rues et de ses romans…. On s’installe au Café de Flore pour finir chez Gallimard dans l’ancien bureau d’Albert Camus. Patti se retrouve ensuite à Sète à la recherche de la tombe de Paul Valéry, puis en Angleterre où elle poursuit cette quête d’inspiration dans les pas de la philosophe humaniste Simone Weil.

Comme animée par ces promenades, son processus créatif resurgit pour donner naissance à « Dévotion », une nouvelle poétique qui narre la vie d’Eugénia, jeune fille exilée qui n’aspire qu’à s’échapper toujours plus haut en patinant sur un étang gelé au milieu de la nature, quitte à y laisser son âme et sa vie.

A la fin du livre, Patti va s’imprégner dans la demeure familiale d’Albert Camus et la lecture de son dernier manuscrit, inachevé, la pousse de nouveau vers ce besoin irrépressible d’écrire.

« Pourquoi écrivons-nous ?...Parce que nous ne pouvons pas simplement vivre. »

Commenter  J’apprécie          100
Dévotion

J'ai beaucoup aimé la première partie du livre, où le cheminement physique de Patti Smith à travers la France est un miroir à son cheminement intellectuel vers la création de la nouvelle centrale du livre.

Nouvelle, qui, par contre, ne m'a pas emballée plus que ça.

Quant à la troisième partie du livre, je crois que je suis passée complètement à côté ^^

Commenter  J’apprécie          20
Dévotion

Patti Smith entretient, semble-t-il, une sorte de dévotion pour Simone Weil, Arthur Rimbaud, Patrick Modiano ou encore Albert Camus. Pour l'artiste américaine, en pleine introspection sur le processus d'écriture, des auteurs inspirants sur les traces desquelles elle nous entraîne à Paris, Sète et Lourmarin. Un voyage à l'origine d'un texte étrange intitulé Dévotion, où il est question d'une patineuse que son obsession pour son art conduit à l'irrémissible. Faut-il y voir l'engagement et la passion, non sans risque, que l'auteure a mis en toutes choses ? Peut-être. En tous les cas il s'agit ici d'une oeuvre personnelle non dénuée de poésie et d'authenticité, même si elle est parfois anecdotique et déstructurée.
Commenter  J’apprécie          681
Dévotion

Ma "dévotion" à Patti Smith, ne va pas jusqu'a encenser ce petit opuscule, ou elle se laisse aller dans cette nouvelle à un exercice de style que j'ai trouvé plutôt mièvre. Je lui garde toute ma tendresse quand elle sait nous parler tout simplement de son cheminement poétique de New-York à Paris, de Sète à Lourmarin via Ashford.
Commenter  J’apprécie          31
Dévotion

Curieux petit livre qui commence et s'achève par la relation d'un voyage contemporain encapsulant un conte rêvé suite à un endormissement devant un spectacle vu à la télévision. Saint Germain des Prés, Lourmarin et le patinage artistique.



Je me souviens du tout premier reportage vu à la télévision (en noir et blanc) sur Alain Calmat, champion de patinage. Ce devait être en 1958. L'être humain pouvait donc s'arracher à la pesanteur et faire chanter son corps. L'oie de basse-cour regardait sa consœur sauvage voler loin au-dessus de sa tête et partir au-delà même de l'horizon...



La forme du journal et celle du conte cohabitent assez bien dans ce livre. Curieusement, il y a une similitude entre ce conte et L'enchanteur de Nabokov que je viens de lire : la fascination qu'exerce sur un homme mûr la grâce d'une jeune fille, patineuse exceptionnellement douée.



Tout le plaisir de la lecture réside ici dans la justesse des observations, des rebondissements entre une idée et une autre et dans le questionnement omniprésent sur l'écriture elle-même.



Encore un livre me direz-vous qui décrit en quelque sorte son propre processus d'élaboration. Certes, mais accompagner la chanteuse punk dans ses réflexions souvent poétiques et profondes nous offre là une bien jolie promenade.
Commenter  J’apprécie          20
Dévotion

Patti, nous avons vieilli ensemble. le concert à Lyon en 78, tes poèmes parus à l'époque dans Witt en édition bilingue qu'on criait, ce disque pirate ou on entend Iggy Pop.

Ton livre est surprenant. Je ne te savais pas admiratrice de Simone Veil, jusqu'à chercher sa tombe à Londres. C'est très américain comme démarche. Tu as fait de même avec Paul Valéry et c'est dans son cimetière que tu as trouvé le titre de ton livre. A Lourmarin, la fille de Camus (superstar internationale, quelle revanche) t'a installée dans son bureau pour lire le manuscrit du dernier homme.

Au milieu un conte russe sans grand intérêt mais inspiré par un reportage et un rêve. Ton premier texte de vraie fiction que je lis.

C'est une commande de Yale avec comme thème l'inspiration. de ce fait, c'est hétérogène, inégal mais comme je t'aime, toute ta production m'intéresse.
Commenter  J’apprécie          20
Dévotion

Fan du personnage Patti Smith et de son statut d'artiste multi facettes, j'avais adoré Just Kids et apprécié M.Train, en revanche je suis un peu déçue de ce livre. Rien de très nouveau au premier abord, l'artiste y apparait toujours dans une forme de sacralisation des lieux liés à des artistes connus qui l'ont inspirés. La nouveauté est en revanche dans cette fiction au coeur de l'ouvrage, j'ai été immergée dans l'histoire néanmoins le récit ne tient pas vraiment la route par un manque de crédibilité de la situation et un retournement de situation complètement inattendu et difficilement compréhensible qui abouti à une fin décevante. Reste tout de même le charme de l'univers de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          30
Dévotion

Très bel ouvrage.



C'est poétique, assez brut, la nature au cœur, sur laquelle patti Smith dresse des personnages attisant notre curiosité. Elle se livre, elle nous parle de son inspiration, c'est vivifiant. La nouvelle centrale n'est au final, pas la où mon intérêt s'est porté.
Commenter  J’apprécie          20
Dévotion

Patricia Lee Smith dite Patti Smith, née en 1946 à Chicago, est une chanteuse et musicienne de rock, poète, peintre et photographe américaine. Son père, ancien danseur de claquettes, est employé de bureau dans une usine et sa mère, qui a abandonné une carrière de chanteuse de jazz pour élever ses quatre enfants, est serveuse dans un restaurant. A l'adolescence, Patti se détache de l’éducation très religieuse que sa mère, Témoin de Jéhovah, lui a donnée. Entrée à l'Ecole normale pour devenir institutrice, à 18 ans elle est radiée (suite à une grossesse) et doit travailler. Pendant la première partie des années 1970, Patti Smith pratique intensément la peinture, l'écriture, et se produit en tant qu'actrice au sein du groupe de poètes St Mark's Poetry Project. Les petits boulots alimentaires s’enchainent, les rencontres amoureuses ou non aussi et de fil en aiguille, elle écrit des paroles de chansons (pour Blue Öyster Cult), des articles pour la presse rock (Creem, Rolling Stone) et finalement sort un premier album coup de tonnerre, Horses, en 1975.

Dévotion, son nouvel ouvrage vient de paraître. Un tout petit livre mais bien difficile à commenter, aussi commençons par le plus simple, l’objet : trois textes agrémentés de nombreuses photos en noir&blanc, souvent prises par l’auteur. Deux des textes, « Esprit, mode d’emploi » et « Un rêve n’est pas un rêve » s’apparentent à un journal, à des réflexions ou des sensations jetées sur le papier, c’est Patti Smith qui s’exprime et se livre ; au milieu, pris en sandwich, « Dévotion » qui donne son nom au bouquin, est une nouvelle, une fiction de soixante-dix pages, dont l’héroïne est une jeune fille qui consacre sa vie à sa passion, le patinage à glace, un texte sombre et tragique, emprunt de poésie ou Rimbaud n’est pas bien loin, comme toujours chez la dame.

Fiction ou non, tout s’enchaine avec une certaine logique, celle voulue par Patti Smith pour étayer son propos : qu’est-ce qui nous pousse, nous écrivains, à écrire ? Quel mystérieux processus nous amène remplir de mots nos cahiers ou carnets ?

Dans « Esprit, mode d’emploi », nous suivrons donc l’américaine venue en France promouvoir son ouvrage, dans le Paris mythique cher à nos amis étrangers, Saint-Germain-des-Prés, le Café de Flore, le Quartier Latin etc. sur les traces d’illustres plumes disparues depuis longtemps ou non (Modiano). Ce n’est pas moi qui lui jetterai la pierre, à New York j’ai foncé voir le Chelsea Hotel… Mais c’est par l’évocation admirative de Simone Weil (la philosophe, 1909-1943) que Patti Smith fera le lien avec « Dévotion ». Le dernier texte, la voit se rendre à Lourmarin (Vaucluse) à l’invitation de la fille d’Albert Camus, dans la maison de l’écrivain cher au cœur de l’auteur, où elle peut feuilleter avec mille précautions, le manuscrit original du « Premier Homme », sombrant dans une joie presque mystique, « prête à embrasser ces précieux moments ».

Patti Smith ne répond pas directement aux questions soulevées par son ouvrage, mais à la lire on en déduit que son talent créatif en passe d’abord par un long processus de captation de sensations, d’émotions, de petits faits découlant d’associations d’idées, avant d’aboutir à une transsubstantiation, où cette récolte d’informations parfois hétéroclites, devient mots et phrases sur une feuille vierge.

Un bien joli bouquin, mais qui néanmoins s’adresse à un public ayant un à priori favorable…

Commenter  J’apprécie          51
Dévotion

De l'originalité dans la structure de ce joli petit livre où une nouvelle très émouvante est insérée entre deux phases d'impressions de voyage et de réflexions littéraires de Patti Smith.



Tout d'abord, un voyage en France avec Paris au premier plan, sa rive gauche, la magnifique rue de Seine, le quartier de Saint-Germain-des-Prés, de multiples références littéraires françaises, des souvenirs familiaux anciens agrémentés de quelques photographies, et puis Sète et son cimetière marin, et le train propice pour elle à l'écriture. Très bon moment avec les pensées de Patti Smith exprimées en des mots empreints de tendresse, de poésie, de mélancolie, d'altruisme comme ce cierge allumé "pour les parents des enfants du Bataclan".



Ensuite, la fiction avec une nouvelle étonnante où la nature, l'hiver, la glace viennent se mêler à la douleur suite à la déportation des parents de cette jeune fille pleine de talents, Eugenia. Elle devient malgré elle Philadelphia, sorte de Lolita presque adulte pour un homme bien moins âgé que le héros de Nabokov qui ne lui causera pas que du bien. C'est une étude sentimentale et humaine intéressante, trop courte sans doute, mais l'essentiel y est dit.



Et puis, pour terminer, quelques courtes pages en Provence, à Lourmarin, dans la maison d'Albert Camus et là encore émotion et recueillement avec une belle interrogation sur le pourquoi de l'écriture.



Un joli livre, court et dense à la fois, qui pose de belles questions, donne quelques réponses, et laisse de beaux espaces de réflexion au lecteur qui pénètre l'intimité d'Eugenia en lisant Dévotion.
Commenter  J’apprécie          410
Dévotion

“Quelle est la tâche ? Composer une œuvre qui opère à différents niveaux, comme une parabole, dénuée de la souillure de l’ingéniosité.” Ce à quoi l’Américaine s’est habilement attelée. Pour aficionados.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
Commenter  J’apprécie          00
Dévotion

La chanteuse et écrivaine américaine est un pont entre les lettres (Blake, Ginsberg, Burroughs et Rimbaud) et la musique (Neil Young, Lou Reed et Bob Dylan).



« Have I doubt, when I’m alone… » Patti Smith doute, tergiverse, photographie, écoute, voyage et surtout lit énormément.



“Paris is a city one can read without a map » Camus, Duras, Genet, Rimbaud et Weil, Smith a une admiration pour les écrivains français. « Virginia Woolf had her room. Proust his shuttered windows. Marguerite Duras her muted house » et Patti Smith a sa table, son papier et son espresso au Café de Flore.



Ce court ouvrage nous montre les deux faces de l’écrivain. Patti Smith commence par nous raconter son quotidien, ce qui l’entoure et ce qu’elle fait, puis son envie d’écrire, sa difficulté à écrire enfin, nous apprenons qu’elle a écrit.



« Dream of life » Elle délivre sa nouvelle et, formidable, comme dans un rêve, le lecteur retrouve que ce qu’elle a vu à la télévision, sa lecture de la biographie de Simone Weil, tout cela se digère, se mêle et rejoint d’autres influences mystérieuses dans un alliage alchimique que l’on appelle : la création artistique. Nous avons un peu l’impression d’être passé de l’autre côté du miroir, nous savons désormais d’où vient telle ou telle singularité d’un personnage ou d’une situation de fiction, grâce au carnet précédant la nouvelle.



L’ouvrage se poursuit avec des réflexions sur ce qui pousse à écrire. Un ouvrage empreint de poésie et d’humilité, une mélancolie tranquille, loin des excès des écrivains de la beat generation qu’elle admire tant.



Qu’en pensez-vous ?
Commenter  J’apprécie          883
Dévotion

Patti Smith a "le pouvoir d'être, le pouvoir de donner, le pouvoir de voir yeah yeah". Ce n'est pas moi qui le dit, c'est KT Tunstall, dans sa chanson Suddenly I see, qui avant d'être surexploitée commercialement pour un film et des pubs, est écrite en hommage à Patti Smith.



Patti Smith est-elle morte, pour qu'on lui rende ainsi hommage? La réponse est non, que ce soit au sens propre comme au figuré et c'est tant mieux pour nous... Patti Smith plasticienne, photographe, musicienne, et écrivain (je n'aime pas la sonorité de la féminisation de ce mot, je regrette) Bref, Patti Smith, artiste, ne fait pas mentir la chanson car elle détient un regard artistique saisissant et une plume tout en légèreté.



La citation qui n'est pas expréssément formulée dans cette ouvrage et à laquelle je n'ai pu m'empêcher de penser est "Ce qu'on appelle une raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir." Albert Camus, le mythe de Sysiphe.



Patti Smith illustre parfaitement cette citation dans sa nouvelle intitulée dévotion qui est la deuxième partie de l'ouvrage. Notre passion, nous fait vivre et nous détruit. N'auriez-vous pas vendu votre âme au diable par vous y dévouer tel le Faust de Goethe? Une nouvelle écrite de façon simple et poétique.



Cette nouvelle est précédée d'une autre partie dans laquelle il est question d'inspiration, de Muse, de travail artistique.. de ce qu'on appelle pompeusement le "processus créatif" Elle nous fait arpenter le chemin jalonné de tous les éléments avec lesquels elle a imaginé cette histoire. Elle nous fait voir à travers son regard la poésie qu'elle met les objets qui nous seraient les plus insignifiants, comment loin de forcer sa Muse, elle sait s'y montrer attentive, "je cherchais quelque chose, j'ai trouvé autre chose". Elle se laisse guider par le fantôme de son frère dans un cimetière par les écrivains et les penseurs disparus qui hantent les lieux qu'elle traverse, par les yeux d'un sans abris qui lui rappellent ceux de son propre père...





Cette nouvelle est suivie du récit du séjour chez la fille d'Albert Camus, occasion de s'interroger sur nos raisons d'écrire...



C'est toujours difficile de répondre à ce type de question car l'amour à ses raisons... L'ouvrage illustré comme dans Just kids des photos de Patti.



Pour les même raisons il est difficile de répondre à la question pourquoi le lire? Je m'essairai à une réponse partielle.



Pour sa plume, son sens de la formule.



Il se dégage une sérénité de cette lecture qui j'en suis sûre n'est pas étrangère au fait que j'avais les nocturnes de Chopin dans la tête.

Il nous permet réaprénder la morosité du monde quotidien qui nous lasse à travers les yeux de Patti fait son miel de tout.



Pour ceux qui sont en panne d'inspiration devant leur page blanche.

Commenter  J’apprécie          120
Dévotion

Patti Smith est cette icône du rock qui, après avoir secoué la scène rock anglo saxonne avait bouleversé le monde des lettres avec Just Kids en 2010.

Dans sa nouvelle parution à ce jour, elle tente de percer les mystères de l'inspiration, mêlant habilement sa toute première fiction, un beau conte tragique Dévotion avec les pages de son journal intime écrit entre Paris et Sète .

L'héroine de Dévotion est Eugénia, une jeune estonienne de 15 ans , dont les parents sont morts en camp soviétique, qui va nourrir une véritable passion pour le patinage artistique.

Une histoire inspirée par un reportage et un rêve à la narration un peu ténue, mais une belle faculté à camper une ambiance hivernale, voire glaciale très réaliste. Avant et après ce conte, le journal intime que Patti a tenu durant son voyage, recoupant réflexions, quelques notes de poésie et des photos qu'elle a prise pendant la rédaction de ce journal est plus captivant



Dans cette partie là, l'auteure réussit à nous faire partager toute la passion créatrice qui l'habite et c'est vraiment une mine d'or pour les fans de Patti Smith et de la création littéraire !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          230
Dévotion

Encore une fois une très belle rencontre avec l’auteur, une Artiste, j’y ai retrouvé avec une certaine joie, ses photographies, sa poésie, son écriture, son amour de la Littérature, des voyages, elle nous fait ressentir ses passions et sa générosité va jusqu’à nous offrir son processus d’écriture.

Sa nouvelle nous conte l’histoire d'Eugenia, d’une jeune Estonienne dont les parents sont morts dans un camp soviétique, Eugenia voue une passion pour le patinage artistique, je n’en dirais pas plus. Une nouvelle qui donne le titre du livre, c’est glaçant et très beau à la fois.

Patti Smith vous invite à déambuler dans les rues de Paris à la rencontre de Patrick Modiano, Simone Weil, ensuite un petit tour dans le Sud de la France, à Lourmarin dans la demeure d’Albert Camus pour consulter le manuscrit du « Premier Homme ».

L’auteur nous offre le secret de la fabrication de son livre et je termine en citant l’épilogue de cet ouvrage : «Pourquoi écrivons-nous ? Irruption du chœur. Parce que nous ne pouvons pas simplement vivre. »

J’ai beaucoup aimé ce texte, un mélange d’autobiographie et de fiction, un seul petit regret un peu trop court, c’est souvent comme cela quand on trouve un texte magnifique.

Commenter  J’apprécie          270
Dévotion

«Tout ce que contient ce petit livre est vrai, et écrit exactement tel que ça s'est passé. Son écriture m'a tirée de mon étrange torpeur et j'espère que dans une certaine mesure, il emplira le lecteur d'une joie vague et singulière » (Glaneurs de rêve) 



Ces phrases qui ouvrent l'oeuvre ressemblent étrangement à celles scellant un pacte autobiographique. Mais, si Patti Smith fait de sa propre expérience « la matière » de ses livres, Glaneurs de rêve et Dévotion ont pour points communs un questionnement sur l'inspiration et le désir d'écrire.

Ainsi, dans ces deux ouvrages, Patti Smith recourt à son histoire personnelle de façon très réaliste, l'auteur prenant la parole à la première personne et s'adressant parfois au lecteur, avant de rédiger une fiction, récit ou poésie. Patti Smith fait de ses livres des objets littéraires dans le sens où l'intertextualité y est omniprésente grâce aux différents documents inhérents et constitutifs des oeuvres qui apparaissent sous la forme de photographies diverses, d'extraits de poésies, de manuscrits  : ceux-ci élargissent l'univers dans lequel le lecteur s'aventure et le guident, tout d'abord par des repères précis, lieux ou dates, avant de le perdre, au gré des mots et de la multiplicité des images qui résonnent en chacun de nous, comme à la lecture des poésies de Rimbaud, poète si cher à Patti Smith et toujours présent dans ces oeuvres.

De part ces récits poétiques, Patti S. magnifie le quotidien puisque chaque moment vécu est montré comme intéressant, « glané » comme pouvant devenir une matière utilisable, à l'instar de matériaux divers propres à des collages. Dans la seconde partie de Dévotion, c'est exactement ce à quoi le lecteur est témoin : l'utilisation de plusieurs moments vécus, lus ou vus, relatés dans la première partie qui vont apparaître, disséminés, métamorphosés. Ainsi, au fil de l'écriture, chaque instant trouve une place dans la constitution d'un nouveau paysage à la fois sonore et visuel, tactile ou odorant, réaliste ou onirique et surtout, vivant.

Mais c'est aussi le parcours de la vie de cette artiste qui apparaît au fil des lignes grâce à l'évocation de souvenirs, de musiques ou de références littéraires ainsi que la liberté formelle intrinsèque qui fait écho à son passé de plasticienne. Patti Smith n'hésite pas à évoquer ses doutes et ses questionnements concernant le besoin d'écrire, le lien entre l'écriture et la vie, comme un aboutissement : « Pourquoi est-on poussé à écrire ? Pour se mettre à part, à l'abri, se plonger dans la solitude, en dépit des demandes d'autrui. Virginia Woolf avait sa chambre. Proust, ses fenêtres aux volets tirés. Marguerite Duras, sa maison silencieuse. Dylan Thomas, sa modeste cabane. Tous cherchant un vide pour s'imprégner de mots. Les mots qui pénétreront un territoire vierge, inventeront des combinaisons inédites […]. Quel est le rêve ? Ecrire quelque chose de bien qui serait mieux que je ne le suis, et qui justifierait mes épreuves et mes errances. Pourquoi écrivons-nous ? Irruption du choeur. Parce que nous ne pouvons pas simplement vivre. »

Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patti Smith Voir plus

Quiz Voir plus

La famille

Dans « Orgueil et préjugés » de Jane Austen, les époux Bennett n’ont eu que des filles. Mais combien sont-elles ?

Quatre
Cinq
Six

10 questions
138 lecteurs ont répondu
Thèmes : familleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}