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3.82/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Toulon , le 11/04/1959
Biographie :

Paul Borrelli (Toulon, 11 avril 1959) est un artiste et auteur français.

Il a publié en 1994, 1997 et 1999, un cycle de trois romans aux éditions de L'Atalante, L'ombre du chat, Désordres et Trajectoires terminales, qui nous plongent avec une grande force dans un monde agonisant, hanté par de dangereux détraqués, tueurs en série.
Borrelli, à travers des descriptions vigoureuses, nous peint sur un ton halluciné un Marseille livré aux pluies acides, à la surpopulation, à l'entropie et au chaos, alors que la plupart des espèces animales ont disparu après un conflit militaire dont on ne sait rien ou presque. Il s'agit en fait d'un décor de science-fiction qui n'est pas sans rappeler l'ambiance sombre de romans comme Blade Runner de Philip K. Dick.
Mais la science-fiction n'est qu'un cadre car en fait, Borrelli écrit des romans d'une noirceur sans fond, où il joue avec les fantasmes de ses lecteurs, et décrit de l'intérieur la pensée criminelle et la folie. Son troisième opus, Trajectoires terminales, est une ballade cauchemardesque dans les milieux de l'art contemporain. Sur l'autoroute entre Marseille et Toulon sévit un esthète qui bombarde les véhicules avec des fragments de statues en bronze... Prétexte à une galerie de portraits déjantés, la trilogie de Borrelli obéit à la logique du policier procédural, avec une enquete rigoureuse, foisonnante de détails, et un héros ambigu, parfaitement crédible et attachant.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il laissa choir l’épave et claudiqua jusqu’au comptoir. Il se servit un autre ouzo et s’essuya distraitement le visage avec un chiffon de ménage. Le tissu, imbibé de cire, déposa une traînée huileuse sur ses traits ingrats. Combes finit de boire avec un bruit de gorge et s’en versa un autre. Fidèle à ses habitudes, il effectua la même séquence de gestes : serrer un verre entre ses doigts épais, imprimer un lent mouvement à l’ensemble pour voir le glaçon dériver et fondre. La vie, c’est ça, pensait-il. On y tourne en rond, puis on disparaît.
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C’était incontestablement la plus belle reine que j’aie jamais vue dans toute ma carrière : une dame de cour à l’effigie d’Elisabeth Ire, merveilleusement taillée dans l’ivoire, on pouvait en admirer les détails à la loupe : drapé des tissus, cheveux, diadème festonné, sceptre, jusqu’au bout des ongles… En plus, elle était conçue comme ces vierges ouvrantes, dont la robe se déplie en un triptyque sculpté. Je me souviens qu’à l’intérieur était reconstituée en miniature une scène de bataille, avec fantassins, cavaliers, archers… Une fois refermée, il était impossible de distinguer les charnières. Un travail magnifique, de toute beauté. J’ai réalisé ce jour-là qu’en succombant au charme de Cat, je m’étais fait rouler. C’était un marché de dupes, puisqu’ensuite je ne le reverrais plus. Le jeu valait dix, quinze, cent fois ce que… Enfin bref, j’ai refusé de donner la reine. Cat s’est mis dans une rage folle, nous nous sommes battus, et j’ai détruit la reine. Je l’ai jetée dans le poêle à bois qui me servait à éliminer les copeaux. L’ivoire a noirci et éclaté, Cat n’a rien pu sauver. Alors il a démoli tout ce que j’avais dans le magasin, et je ne l’ai jamais revu. Je n’ai pas porté plainte : j’ai mis le feu, et j’ai fait marcher l’assurance pour les dégâts.
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Sur le visage de Griffier poussait une grosse verrue. Il ne la faisait pas opérer : il estimait qu’elle ajoutait une note originale à son faciès mou, informe, qu’on eût dit moulé dans la cire et oublié au soleil. Auparavant, il haïssait jusqu’à son ombre. Et un jour, la verrue était venue se planter là, comme le drapeau de quelque victoire intérieure, et l’avait réconcilié avec lui-même. Il l’avait apprivoisée, elle s’était lovée sur sa narine gauche comme un animal au fond d’un panier confortable. Griffier imaginait l’intérieur de la boule de graisses : tapissée de muqueuses congestionnées, elle contenait peut-être quelque vie inconnue ? Il se la représentait grouillant de germes malsains. Quoiqu’il n’en parlât à personne au bureau, il aimait à employer devant les collègues des formules à double sens qui la désignaient directement : « Ces derniers temps, le phénomène a pris beaucoup d’ampleur… », phrases banales pour tous sauf pour lui. Au fond, il avait peur.
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Mais tout se paie, cher monsieur, et vous ne vous en tirerez pas comme ça. Enfin… chaque chose en son temps. Je vais d’abord vous citer vos délits : usurpation d’identité d’un fonctionnaire assermenté de la police. Vol de matériel strictement professionnel. Séquestration. Piratage informatique de données à caractère confidentiel. Destruction de biens publics et privés. Coups et blessures. Attaque à main armée. Enlèvement. Chantage, abus de confiance. Bris de scellés sur lieu de crime. Atteinte à la vie privée, et j’en oublie sûrement. Cela vous suffira ?
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Beaucoup d’hommes s’étaient contentés de se mettre en valeur, soit par l’élégance de la toilette ou un léger maquillage, soit par la légèreté du vêtement : débardeur sur des épaules musclées, ce genre de choses. Rares étaient ceux qui, déguisés de façon excentrique pour passer le réveillon, avaient eu recours au rouge à lèvres et aux cosmétiques en général. Tout le monde dansait au son d’une musique pulsive sinon lascive, tandis que sur une scène suspendue par des chaînes au-dessus du public, un jeune éphèbe se livrait à un strip-tease suggestif.
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Une plaisanterie circulait parmi le personnel : on disait que le distributeur en savait plus long que tout le monde sur les affaires en cours. On disait aussi que les fuites d’informations ne venaient pas d’un piratage informatique complexe, mais d’un simple mouchard caché là-dedans, entre le réservoir d’eau et quelque container à poudre alimentaire. Le fait est que si la machine eût été dotée d’oreilles, elle aurait pu entendre une conversation déterminante pour la suite des événements :
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On se disait que la vie n’est qu’une série de répétitions, de variations plus ou moins élaborées sur les mêmes constantes. Au volant de son engin, maître de sa trajectoire mais seulement à court terme, chacune de ces marionnettes finissait par oublier les fils du déterminisme au bout desquels elle s’agitait, absorbée qu’elle était à faire croire à son libre arbitre.
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Pour une obscure raison, le cerveau rejetait l’intrus. Une guerre féroce opposait alors les deux consciences, et cela finissait toujours mal. Dans ces cas-là, le plus simple était d’abattre la fille. Lançon fabriquait des machines à tuer, et il intervenait souvent dans les micro-conflits qui agitaient le quotidien du milieu. Efficacité, anonymat, discrétion.
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Depuis longtemps, les Chinois connaissaient les vertus aphrodisiaques du venin de serpent. Nos laboratoires ont réussi depuis peu à synthétiser une molécule nouvelle, à base d’ADN de serpent, qui vous permettra de toujours satisfaire vos partenaires. Effets garantis. Posologie : 3 injections par jour. Pas d’utilisation prolongée sans avis médical.
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Il aurait pu passer pour un étudiant si ce n’était l’âge et la fatigue qu’on lisait sur lui immédiatement : il était passé par le circuit, avait probablement été éjecté en route et, sans ressources, s’était adapté au contexte ambiant en faisant la plonge. Les années avaient fait le reste.
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