AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Paul Colize (658)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Un long moment de silence

Je n ai pas été embarquée par cette lecture.

Je trouve Stanilas détestable. Des passages n étaient pas nécessaires. Le passage des chapitres d un personnage à un autre avec des flash-back pour Stanislas m ont quelque peu perdue.

J avais lu "toute la violence des Hommes" qui m avait bien plus emportée.
Commenter  J’apprécie          20
L'avocat, le nain et la princesse masquée

Chronique de Flingueuse : La chronique jubilatoire de Dany pour Collectif Polar

Même chez un avocat en vue, malgré l’argent, la notoriété et la réussite, tout n’est pas forcément aisé ! Hugues rencontre pour la première fois Nolwenn, une cliente « people », mannequin, qui veut faire payer cher sa rupture à son ex-fiancé Amaury, âgé et milliardaire de petite taille. Après une soirée et une nuit « agitée » en compagnie de son avocat, elle sera retrouvée sans vie et Hugues, à l’amnésie alcoolisée, au sommet de la liste des suspects.

Nous allons suivre le cheminement de Hugues et dans ses pas nous irons à Paris, puis à Johannesburg pour essayer de découvrir à qui profite le crime et les ramifications qui peuvent exister entre le milieu du foot et les affaires. Il devra faire alliance avec une journaliste ambiguë. L’auteur suscite avec succès notre empathie à l’égard de l’avocat.

Avec son humour décapant, son sens des situations incongrues, Paul Colize malmène ses lecteurs en leur fournissant de fausses pistes mais quantité de vrais morts. Ainsi en feront les frais les proches de Nolwenn tout au long du roman. Seront aussi égratignés les footballeurs, les journalistes, la police et la justice …

Une traque millimétrée, émaillée de constats affligeants sur notre civilisation surmédiatisée où le paraître prend l’ascendant sur l’être.

J’ai adoré ce roman idéal pour une pause jubilatoire entre deux ouvrages plus noirs.



Lu en version numérique

Pour en savoir plus sur ce polar et son auteur vous pouvez cliquez ci-dessous ⏬⏬⏬


Lien : https://collectifpolar.wordp..
Commenter  J’apprécie          90
Devant Dieu et les hommes

Commenter  J’apprécie          00
Devant Dieu et les hommes



1958, Charleroi, une femme, parmi une multitude d'hommes, entre pour assister à un procès. Elle n'est pas là par hasard mais envoyée par le journal qui l'emploie. Deux ans auparavant, une catastrophe minière a fait plus de 250 morts et au milieu de celle-ci, deux gueules noires transalpines, accusées d'avoir profité du drame pour liquider un supérieur. Une opportunité pour Katarzyna de se faire un nom dans la jungle masculine.



Petite genèse de ce livre basé sur des faits réels et notamment le drame du Bois de Cazier. Il a d'abord vu le jour sous la forme d'une pièce de théâtre interprétée par des auteurs de polars et jouée à l'occasion de salons du genre. A ce titre, j'ai eu l'occasion de la voir au salon du polar de Templemars. le texte est remanié pour y introduire le personnage de la journaliste. Question de commodité, puisque tel quel le texte de la pièce ne serait pas d'un grand intérêt littéraire. Mais surtout cela permet d'avoir d'une part un regard de l'extérieur ainsi qu'une narration et d'autre part d'introduire d'autres thématiques qui viennent compléter ou renforcer celles déjà présentes.



Devant Dieu et les hommes, expression judiciaire fort à propos, dans ce qui est à l'origine un huis clos lors d'un procès. Dieu juge en détenteur des secrets qu'il est, les hommes statuent en fonction de leurs intimes convictions. Différence de taille qui introduit aussi une certaine subjectivité : un délit de sale gueule, une orientation verbale d'un des intervenants, une absence lors d'une phrase clé, et la décision bascule du mauvais côté. Ici plusieurs ingrédients sont réunis pour orienter la décision dès le départ : les accusés sont des macaronis (surnom fleuri des migrants italiens) avec une maîtrise approximative du français déjà connus pour de petits délits commis dans la Botte, le tout agrémenté de griefs envers la victime. Coupables parfaits pour une justice aveugle ? Mais voilà, dame Justice manie le glaive et la balance, enfin plutôt par le truchement de ses serviteurs prêts à argumenter pour défendre ou accuser. C'est ainsi que le lecteur est convié à une joute verbale de belle tenue entre avocat et procureur, arbitré par un président du siège intègre et ferme. L'auteur sait toutefois éviter l'écueil des romans sur un procès, il contourne les lenteurs et répétitions éventuelles par l'enquête menée par la journaliste ainsi que les interventions réflectives de l'un des accusés. Paul Colize insère la notion de lutte des classes dans ce palais, non seulement par les pauvres bougres justiciables mais aussi par les avocats. le procureur étant un bourgeois à particule face à l'avocat défenseur de l'opprimé. Ce sera d'ailleurs mon seul bémol, par rapport à la pièce, Paul, en dressant les portraits des deux, incite le liseur à tendre plus d'un côté que de l'autre, or on ne doit juger que sur des faits et uniquement des faits comme il le rappelle d'ailleurs en début d'ouvrage.



Le bouquin permet aussi d'appréhender la vie de mineur, un peu à la manière d'un Zola mais avec les quelques évolutions techniques de ce milieu du 20ème siècle. S'ajoute à cela la notion de migration volontaire ou non et surtout les conditions d'accueil de cette population, main d'oeuvre corvéable à l'envi et traitée moins bien que le corniaud errant, ça pue la xénophobie et renvoie vers un présent qui ne cesse de dériver.



Mais ce livre est surtout l'occasion d'une mise en lumière féminine. Un survol de la condition de la femme dans ces fifties où elle est encore cantonnée au rôle de ménagère maternelle sans esprit au service d'un mari omnipotent. Cela se reflète dans les postes occupés où ces citoyennes de seconde zone sont cantonnées à des activités mineures, où les moqueries sont légions dès qu'elles tentent de s'élever doutant ainsi des capacités intellectuelles. Une chape gangrenant aussi les tribunaux, occultant ainsi un point de vue : « Dans cette salle de tribunal, le juge est un homme, les assesseurs sont des hommes, le procureur est un homme et l'avocat de votre mari aussi.

— Je sais.

— Ce n'est pas tout. Les douze jurés sont des hommes, les spectateurs sont majoritairement des hommes et les témoins qui ont été entendus sont tous des hommes.

Renata parut intriguée.

— Et alors ?

Katarzyna fit une courte pause avant de poursuivre.

— Moi, Renata, je suis une femme. Je vois, j'entends et je sens les choses autrement. […] ».



Katarzyna alias Catherine Lézin permet aussi à Paul Colize de faire référence à son propre passé, un petit rappel d'Un Long Moment de Silence et de cette Pologne tant ballotée.





Paul Colize est un écrivain qui sait me toucher non seulement par sa plume émouvante et brillante mais aussi par sa constance à manier, dans le romanesque, des faits réels et un angle de vue sociologique. Ici, à nouveau il intègre des petites histoires dans la grande Histoire, piqure de rappel nécessaire pour d'une part tenter de ne plus commettre les mêmes erreurs et d'autre part ne juger autrui que sur des actes et non des supputations. L'audience est levée.

Commenter  J’apprécie          40
Toute la violence des hommes

C'est plus une exploration psychologique des traumatismes de la guerre qu'un polar au sens classique du terme, même s'il y a enquête sur un meurtre. Mais c'est l’avocat chargé de la défense du suspect et la directrice de l'établissement psychiatrique où il est enfermé, qui mènent l'enquête, et non la police.

Cela se passe à Bruxelles et le suspect, Nikola Stankovic, accusé du meurtre d'une jeune femme (Ivanka), est en fait un survivant croate du siège de Vukovar par les Serbes en 1991. Traumatisé par ce qu'il a vu ou subi, il exprime son profond mal-être en graffant sur les murs de la capitale belge.

Le livre se lit bien, avec des chapitres très courts et une alternance entre le récit de ce que Nikola a vécu à Vukovar et l'enquête officieuse menée par les deux autres personnages principaux. La directrice de l'établissement psychiatrique, Pauline Derval, est particulièrement bien dépeinte.

Au total, un roman sans grand suspense, mais néanmoins assez prenant et très instructif sur ce terrible épisode des débuts de la guerre en Yougoslavie qu'a été le siège de Vukovar.
Commenter  J’apprécie          20
Un monde merveilleux

Très bon roman de Paul Colize. L'action se déroule en 1973.

Une femme Marlène et un homme Daniel vont cohabiter durant plusieurs jours en faisant route à travers la France puis l'Espagne; sans, au préalable, se connaître.

Tous deux se trouvent instrumentalisés par des éléments extérieurs.

Ils devront exécuter un scénario qu'ils ignorent.

Tous deux vont se découvrir puis connaître le fin mot de l'histoire.

Roman intelligent sur fond tragiquement historique.

Commenter  J’apprécie          20
Un monde merveilleux

Je l'écris à chaque fois que je lis un de leurs livres, mais des auteurs tels Paul Colize, Hervé Commère, Joseph Incardona, Jacques Saussey, Romain Slocombe, et d'autres encore, sont des auteurs dont on ne parle pas assez souvent et qui mériteraient bien plus de com et de publicité de la part de leur maison d'édition respective. Avez-vous remarqué que leurs livres ne sont jamais accompagnés de ces bandeaux attire-œil du genre "révélation du polar", "voix montante de la littérature policière", "un polar dont on ne ressort pas indemne", et j'en passe et des "plus pires".

Et pourtant , Dieu sait, pardon, "lecteur-lectrice" savent, qu'ils le méritent!!

Et c'est là que je m'en vais quelque peu à l'encontre de ce que je viens d'écrire, car ce n'est pas le meilleur des Colize que j'ai lu, après "Toute la violence des hommes", "Back up", "Concerto pour 4 mains", "L'avocat, le nain….".

En dessous de ce que l'auteur peut nous proposer d'habitude, et pas tant pour le style et la forme, que pour le sujet couru d'avance et trop prévisible, même si l'auteur s'est attaché à le traiter d'une façon originale, en l'état, un militaire de carrière conducteur de char à qui ses supérieurs demandent de transporter une femme d'un point à un autre, de lui servir de chauffeur sans lui poser de question, et de leur rendre compte quotidiennement.

Daniel Sabre, militaire les doigts sur la couture du pantalon et le regard rivé au drapeau bleu blanc rouge de son pays, s'exécute.

Nous sommes en France et en Espagne, en 1973, pendant que la guerre du Golan fait rage, et les protagonistes sont des enfants de la guerre de 39-45. On comprend trop vite que Marlène recherche quelqu'un de sa famille, on comprend aussi que Daniel est sans nouvelle depuis toujours d'un proche de sa famille, on sent trop venir ce huis clos dans une Mercedes qui avale kilomètre après kilomètre, ses deux occupants ne s'arrêtant que pour faire le plein, boire un Vichy ( clin d'œil volontaire ou pas de l'auteur), et dormir, ou tenter de le faire.

Ne vous inquiétez pas, lectrices, lecteurs, vous aurez le fin mot de l'histoire, mais avec la sensation d'avoir déjà lu cela dans un autre roman.

PS: j'ai beaucoup apprécié les chapitres "hors livre et hors du temps", consacrés à une foultitude de personnages connus, tels le colonel Bertrame, Marylin Monroe, les Kennedy, etc...

Donc quand vous aurez lu ce livre, très vite d'ailleurs, jetez vous sur un autre de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          70
Toute la violence des hommes

J’ai adoré! Passionnant, personnages attachants, suspens et historique, bref, magnifique.

À lire « rapidement » pour ne pas perdre le fil des personnages et de l’histoire.

Le deuxième livre que le lis de Paul Colize, certainement pas le dernier! Merci

Commenter  J’apprécie          00
Devant Dieu et les hommes

Pas facile de relater un procès sans lasser le lecteur . Paul Colize a transformé la pièce de théâtre qu'il avait écrite en roman et c'est bien réussi grâce au personnage de Catherine Lézin, jeune journaliste, envoyée à Charleroi pour couvrir cet événement en 1958.



Autour de la catastrophe dans la mine Le bois du Cazier à Marcinelle en Aout 1956, deux mineurs italiens sont accusés du meurtre de leur porion, sorte de contremaitre .



On en apprend beaucoup sur ces travailleurs italiens appelés quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale pour descendre dans les mines, ce que ne voulaient plus faire les belges. Attirés par un salaire honnête, par un hébergement correct et la possibilité de faire venir leur famille, ils ont bien déchanté, la réalité étant bien loin des promesses et l'hostilité de la population locale flagrante .



Pour Catherine Lézin, dont la famille a fui la Russie lorsqu'elle était adolescente et qui a francisée son nom , c'est un défi et une interrogation : promotion inespérée de son chef qui cantonnait jusqu'à présent les deux seules femmes de la rédaction du journal à des tâches subalternes ou piège ...



Elle veut réussir et a des atouts dans sa manche mais elle va trouver bien des crocs en jambe sur son chemin !



Beau roman , bien construit et écrit avec fluidité , l'ajout du personnage féminin évite de plomber le récit .

Un épisode véridique servant de trame comme souvent avec Paul Colize et qui dénonce une fois de plus les mirages qui attirent de pauvres gens qui sont ensuite exploités .

Et ça continue ...
Commenter  J’apprécie          337
Un monde merveilleux

Cela faisait un certain temps que je n'avais pas lu de roman de Paul Colize et je l'ai retrouvé avec toujours autant de plaisir.

Plus qu'un roman policier Un monde merveilleux est un roman noir qui ne se raconte pas : il faut profiter totalement de la lecture du prologue à la dernière page. Le découpage en courts chapitres est très percutant. L'ambiance est très chaude. On est sur la route avec Marlène et Daniel. dans la voiture, on devine le paysage...L'intérêt n'est pas tant dans l'histoire elle-même que dans l'écriture, dans la manière de la raconter loin des sentiers battus des petits polars.
Commenter  J’apprécie          00
Devant Dieu et les hommes

Différent des autres romans de Paul Colize que j'ai lu jusqu'ici, j'ai beaucoup aimé celui-ci. Autour d'un malheureux évènement qui a ébranlé la Belgique à l'époque, l'auteur développe une histoire parallèle. Deux condamnés, un jury, une journaliste et un avocat...On suit l'avancement du procès. On essaie de comprendre. On lit entre les lignes.

J'ai beaucoup aimé ce livre. Je recommande.
Commenter  J’apprécie          10
Devant Dieu et les hommes

Un bel hommage à la tragédie qui s’est abattue sur la mine du Bois du Cazier (Charleroi - Belgique) en 1956 : un incendie a fait plus de 250 morts. Un beau roman de procès où les joutes verbales entre le procureur et l’avocat de la défense sont passionnantes. Ce qui ne m’a pas convaincu, c'est le personnage de la journaliste Katarzyna. Son histoire personnelle est très loin de la tragédie de la mine et il me semble que son rôle est surjoué.
Commenter  J’apprécie          30
Devant Dieu et les hommes

Les gueules noires font grise mine.

Allez ODP, au charbon. Non, ne sors pas ton barbecue et les merguez, ce n’est pas la saison, écoute plutôt Pierre Bachelet aussi souvent qu’un supporter lensois à écharpe pour te mettre un peu dans l’ambiance Germinalisée du dernier polar de Paul Colize.

Bon, on le sait, La terre, c’était le charbon, le ciel c’était l’horizon, et la Manche, côté météo, ce n’est pas folichon.

De la réalité à la friction, le dernier polar du romancier prend pour cadre la catastrophe minière du Bois du Cazier qui a fait 262 morts suite à un incendie, en 1956.

Comme nous ne sommes pas dans un roman-enquête à la Philippe « Zorro » Jaenada de 800 pages dopé de digressions, l’auteur fictionne (oui, j'invente des verbes) et met en scène le procès de deux rescapés italiens de la catastrophe.

Les deux hommes s’étaient réfugiés sous un wagonnet pour échapper au plat du jour à l’étouffée et avaient été retrouvés en compagnie de leur contremaître, mort, bleu, à point ou saignant, selon les goûts. Ils sont accusés de l’avoir refroidi, ce qui pouvait partir d’un bon sentiment lors d’un incendie.

Le procès de l’année s’ouvre en 1958 comme une pièce de théâtre dont le dénouement est connu dès le lever de rideau avec un casting uniquement masculin côté cour, deux accusés pas très optimistes et victimes des préjugés de l’époque sur les immigrés italiens.

Néanmoins, une jeune journaliste, jetée dans le grand bain pour s’y noyer, couvre les audiences pour un célèbre journal, et commence à douter de la culpabilité des présumés coupables.

Héroïne de ce roman, elle doit faire face à la misogynie de ses confrères pour exister et se faire entendre.

Paul Colize maîtrise à merveille son intrigue et il évite le piège habituel des romans de procès, souvent lents, répétitifs et aussi passionnants à lire que le code Pénal. Les joutes verbales entre l’avocat et le procureur brillent ici d’éloquence et l’enquête parallèle de la journaliste permet de prendre l’air entre deux audiences. Les chapitres ne sentent pas le renfermé.

Au-delà du suspense, le roman met en lumière à la lampe de mineur, les mauvais traitements subis par les ouvriers italiens, avec des petits noms bien stigmatisant comme « macaronis » et des conditions de vie à la Zola, l’opinion publique oubliant les « accords charbon » de 1946 entre la Belgique et l’Italie. Comme la Belgique manquait de main d’œuvre, les locaux n’ayant plus trop la vocation pour mener une vie de taupe, l’Italie, en pleine reconstruction, envoya des dizaines de milliers de mineurs et en échange, elle recevait 200 kilos de charbon par mineur et par jour.

Le combat des femmes de l’époque pour se faire une place dans la société enrichit également le récit et le personnage de cette journaliste d’origine polonaise, Katarzyna, est très réussi car il oscille entre doutes et résilience.

J’apprécie beaucoup les romans de Paul Colize car sa plume ne bégaie pas. Il ne raconte jamais la même histoire. D’un polar à l’autre, il change d’époque et ne tombe pas dans la facilité du héros récurrent névrosé, divorcé, solitaire, insomniaque, incompris et imbibé.

Seul petit reproche, je trouve que l’humour, omniprésent dans ses premiers romans, s’évapore de plus en plus au fil de ses romans. Le sujet ne s’y prêtait pas.

L’audience est levée.

Commenter  J’apprécie          998
Devant Dieu et les hommes

Paul Colize est indubitablement mon auteur belge favori. Ses livres me passionnent à chaque fois et je reste sous le charme de la manière dont il aborde des thèmes très actuels avec une plume si envoûtante.



Dans son dernier opus, « Devant Dieu et les hommes », il revient sur un événement réel tragique qui a ébranlé l’été 1956 : la tragédie du bois du Cazier. Plus importante catastrophe minière en Belgique, il coûtera la vie à plus de 250 mineurs (262 décès exactement) par asphyxie.



Dans ce roman procès, mêlant fiction et réalité, Paul Colize y intègre l’histoire d’un meurtre ayant eu lieu au fond de la mine, le même jour, par deux mineurs contre leur chef. Deux ans plus tard, doit se tenir le procès retentissant de ces deux individus. Afin de couvrir le procès, une jeune journaliste, Katarzyna est envoyée par le quotidien « Le Soir » (journal existant toujours encore en Belgique aujourd’hui).



Le roman revient sur ce procès en particulier. Traitant aussi de la condition féminine dans le milieu machiste par excellence du journalisme courant des années 50, j’ai adoré ce voyage dans le temps, orchestré d’une plume main de maître, argumenté d’une plume fluide et agréable par cet auteur de talent.



Alors que les témoignages se succèdent, chacun apporte des éléments neufs, mettant en lumière tant le crime que la véritable tragédie. On y apprend plein de choses, notamment sur la condition des mineurs ainsi que sur le racisme ambiant des travailleurs étrangers tant italiens que polonais.



Écrite d’abord sous la forme d’une pièce de théâtre, elle a été jouée par des grands noms de la littérature noire lors du festival littéraire des Quais du Polar, à Lyon, en 2021. Devant le succès retentissant, la pièce est devenue un roman émouvant et passionnant.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          310
Devant Dieu et les hommes

je découvre la plume de Paul Colize avec son dernier roman en date Devant dieu et les hommes . C'est lecture agréable, avec une belle plume, une intrigue addictive , portée par des thématiques prenantes .

Même si je me demande encore comment qualifié ce roman : polar judiciaire ? roman noir ?

1956 , en belgique, une jeune journaliste qui a du mal à se faire une place au sein de son journal, le milieu étant très très machiste , se voit , à sa surprise , offrir une chance de faire ses preuves par son patron ,et part couvrir à un procès qui fait grand bruit : celui de deux mineurs , italiens, accusés d'avoir profité d'une catastrophe minière pour tuer leur patron.

Nous assistons à ce procès avec elle, et si dans certains romans, ça peut être ennuyeux voire laborieux, ici je l'ai suivi avec plaisir, car très accessible niveau technicité ( pas de langage hyper juridique ) , et les joutes verbales entre le procureur et l'avocat de la défense sont un de ce roman . un procès qui fait la part belle à la thématique de la xénophobie et à la condition difficile des mineurs , qui risquent leurs vies pour pas grand chose.

au fil du procès, se dévoile aussi la vie de l'héroïne, et un aspect de cette vie en particulier m'a particulièrement touchée . Difficile d'éprouver autre chose que de la sympathie et de l'empathie pour Catherine .

Par contre, il ne faut pas s'attendre à un suspens de dingue. La fin est très / trop classique, je m'attendais à une révélation / rebondissement ... à défaut ,elle reste sympathique .

A noter que l'histoire ce ce livre apporte une touche d'originalité, puisqu'à l'origine, il s'agit d'une pièce de théâtre jouées par des auteurs de polars tels que Thilliez, Bussi, Lebel. J'aurai bien voulu être parmi les spectateurs !!!

En tout cas, ce fut une lecture fluide, qui me donne envie de continuer la découverte de l'auteur , et j'ai de quoi faire, j'en ai même quelques uns qui attendant sagement leur tour dans ma pal . Un essai transformé
Commenter  J’apprécie          40
Devant Dieu et les hommes

Un vrai coup de coeur pour le dernier Paul Colize, qui nous plonge dans l'enfer des mines et la catastrophe du Bois du Cazier de 1956. Cette catastrophe va causer la mort de plus de 260 mineurs, et au milieu de tout ce chaos, un porion (contremaître) va être retrouver mort dans de troubles circonstances. Deux mineurs italiens vont être suspectés d'être les meurtriers de ce porion. C'est leur procès que Paul Colize va nous conter à travers la voix de Catherine, seule journaliste femme, et qui plus est d'origine polonaise, à couvrir l'événement. Le cadre est posé.



D'emblée dans les premières pages j'ai eu peur que l'exposé du procès soit un peu longuet. Et au bout de 20 ou 30 pages, Paul Colize m'a chopé avec son style et je n'ai plus pu lâcher ce roman. C'est magistral car il nous plonge alternativement dans l'enfer de cette mine en plein chaos suite à un monstrueux incendie et là on est courbé avec ces mineurs, on suffoque avec eux, on se révolte avec eux contre leur condition et absence de considération. A cette ambiance chaotique, il nous oppose à l'ambiance feutré d'une enceinte judiciaire, en nous plaçant en position de juré de ce procès. Et ça je trouve très fort. Il arrive à nous placer dans cette position où l'on découvre les pièces du puzzle au fur et à mesure sans partie pris. Et on navigue dans nos émotions et notre approche de ces deux italiens, un peu à la mode "12 hommes en colère" auquel il est d'ailleurs fait référence.



A travers ce roman fort, Paul Colize aborde inévitablement la condition difficile des mineurs, mais pas que. Il est aussi question d'immigration et de racisme avec les illustrations de pancartes d'époque interdisant certains lieux aux italiens, et qui nous rappelle de sombres souvenirs. Il est aussi question de la condition des femmes à cette époque proche de la sortie de la guerre que ce soit dans la société mais également dans le journalisme.



Enfin deux éléments extérieurs au roman en lui même mais sur lesquels je veux revenir. Tout d'abord cette couverture est juste magistral, une salle des pendus sur fond rouge. Pour avoir visité une mine dans le département de la Loire, la salle des pendus avait été un moment fort et marquant, avec toute la symbolique qui l'accompagne. Je pense bien évidemment à ceux tombés dans les mines et qu'on identifie par leurs affaires restées pendues dans la salle. La couleur rouge, bien évidemment pour rappeler la couleur du sang versé par les mineurs. Elle m'a tout simplement pris aux tripes chaque fois que je jetais un oeil dessus. Et je terminerai par la postface de Paul Colize, qui nous explique les différentes étapes par lesquelles il est passé et surtout cette rencontre avec cet italien témoin de cette catastrophe rencontrée sur place. Là aussi en quelques lignes, il nous fait toucher du doigt l'émotion de cette rencontre.



Un gros coup de chapeau à cet indéniable coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          130
Devant Dieu et les hommes

Le 8 août 1956 est un jour qui restera dans la mémoire de l'histoire de la Belgique, c'est le jour de la tragédie du Bois du Cazier, 275 hommes sont descendus dans la mine le matin, seuls 13 remonteront à la surface.



C'est au départ de ce fait historique que Paul Colize imagine son intrigue. Deux mineurs italiens Donato Rinzini et Francesco Ercoli sont accusés d'avoir profité de l'occasion pour tuer leur chef, le porion Gustave Fonck. Le procès d'assises va avoir lieu en septembre 1958.



Katarzyna Leszczynska, polonaise d'origine, de son nom de plume Catherine Lézin, une des deux femmes journalistes au journal Le Soir est mandatée pour couvrir le procès. Wellens, le rédacteur en chef exécute ainsi la demande de la patronne du journal qui pense que les temps changent et que le succès de la journaliste de l'INR, Janine Lambotte n'est qu'un début, mais au fond de lui Wellens espère bien prouver le contraire.





Nous sommes en 1958 dans un monde d'Hommes, que ce soit les assesseurs, le juge, le procureur et les avocats, tout est au masculin, tout comme les autres journalistes couvrant le sujet.

Katarzyna est la seule femme et les commentaires vont bon train sur son inexpérience, incompétence, sa place tout simplement mais elle n'a pas dit son dernier mot. Elle veut prouver que sa vision des choses, sa sensibilité féminine, peut apporter un autre regard sur cette affaire qui par ailleurs réveille en elle des similitudes avec son histoire.





C'est un roman de procès où les témoignages se suivent de manière très intéressante, on comprend bien le contexte, le travail dans les mines que personne ne voulait chez nous, les conditions difficiles pour la majorité des italiens à qui on avait promis monts et merveilles, les difficultés d'intégration, surnommés souvent "macaronis". On comprend les conditions de travail, la vie dans les corons, l'éloignement de la famille mais aussi le détail de la catastrophe, la situation économique et la crise du logement.



Les rouages du procès sont bien décrits et à travers Katarzyna on comprend que la condition de la femme était plus que compliquée, le machisme étant un art de vivre à l'époque.



L'écriture est dynamique, prenante. Le rythme est donné par les courts chapitres qui rendent la lecture addictive, un peu à la manière d'un polar. J'ai pris énormément de plaisir à la lecture découvrant l'écriture de Paul Colize et me donnant envie d'en découvrir d'autres.



Ma note : 9.5/10






Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          51
Zanzara

Fred est journaliste au journal le Soir en Belgique. Sa vie, c'est le journal, c'est flirts avec la mort et Camille une femme mariée avec qui il vit une aventure.

Un soir, il décroche le téléphone, un homme lui explique qu'il se sent menacé et lui donne rendez-vous pour le lendemain. Mais c'est un cadavre qu'il découvre le lendemain, mais la police est formelle : c'est un suicide. L'homme est mort depuis plusieurs jours : comment a-t-il pu l'appeler la veille au téléphone.

Il va alors essayer de mener l'enquête de son côté, en se rapprochant du fils du suicidé.

Une histoire rapide (comme les tours du Ring de Fred), efficace, j'ai eu du mal à la lâcher avant la fin, même si celle-ci m'a un peu déçue.
Commenter  J’apprécie          40
Devant Dieu et les hommes

Août 1956, la Belgique est endeuillée. Un accident dans la mine du Bois du Cazier a fait 185 morts.

Mais un décès semble suspect.

Deux ans plus tard, Francesco Ercoli et Donato Renzini se retrouvent au tribunal, accusés d’avoir tué leur supérieur, qu’ils surnomment le Kapo.

Ce roman est en fait le récit de leur procès.

A la barre des témoins se succèdent des collègues, un médecin légiste, un policier pas net.

Ils sont interrogés par l’avocat des accusés et le Procureur général sous les yeux du Président du Tribunal et des jurés.

Dans la salle, il y a aussi plusieurs journalistes venus couvrir l’affaire.

Katarzyna Leszczynska, dite Catherine Lézin, officie pour le compte d’un grand quotidien national.

Qui est-elle ? Elle débute dans le métier alors pourquoi son rédacteur en chef l’a choisie pour cette mission ?

Paul Colize signe ici un suspens hyper efficace emportant le lecteur dans un autre espace et un autre temps. Immigration, travail de la mine, place des femmes dans la société, on (re)découvre cette époque pourtant pas si lointaine.

Ce récit a d’abord été conçu comme une pièce de théâtre, ce qui explique les nombreux dialogues.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Katarzyna (malgré sa face sombre) sa détermination et son aplomb. Et aussi sa manière d’affubler de surnoms d’animaux les autres protagonistes de cette affaire.

Commenter  J’apprécie          00
Devant Dieu et les hommes

Bonne lecture avec ce roman noir mettant également en avant un fait réel qui a eu lieu en Belgique en 1956, la catastrophe de la mine du Bois du Cazier à Marcinelle. Je dois dire que je n'avais jamais entendu parlé de cette catastrophe et donc ce roman a été instructif de ce côté là, on ressent que l'auteur a passé du temps à y faire des recherches pour écrire son récit, celui-ci étant écrit, au départ, comme une pièce de théâtre et à ensuite été écrit sous forme de roman.



Nous sommes donc plongé au cœur d'un procès de 2 mineurs italiens accusés du meurtre de leur supérieur. J'ai apprécié la plume de l'auteur (que je découvrais pour la première fois) qui m'a transporté dans cette salle d'audience, j'avais l'impression d'y être présente également. Les mots techniques sont compréhensibles et les chapitres ne sont pas trop longs, ce qui donne une lecture fluide sans longueur. J'ai apprécié découvrir les différents personnages (accusés, journalistes (j'ai adoré Katarzyna), avocat, procureur...) et leur témoignage, on se met à enquêter nous même d'une certaine façon, en se posant la question de savoir si Donato Renzini et Francesco Ercoli sont coupables ou pas.



Et puis il y a thèmes et sujets abordés, tel que la discrimination, la place de la femme, le racisme, la xénophobie, le machisme, la vie après guerre ou encore les conditions des mineurs, mais avec également une jolie touche de solidarité féminine. Tous ces éléments on rendu l'histoire prenante et remplis d'émotions diverses.



C'était donc une bonne lecture (sur une histoire terrible), je lirais très sûrement d'autres romans de l'auteur.



Je remercie Babelio pour la Masse Critique et la maison d'édition pour l'envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Paul Colize (1501)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Trône de Fer (Tome 1 à 6)

Combien d'enfants a Eddard Stark ?

4
5
6

20 questions
152 lecteurs ont répondu
Thèmes : trône de fer , fantasy , saga fantastiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}