Dans ce recueil aucune distinction n’est à faire entre poésie et dessins. L’un ne va pas sans l’autre.
J’ai dû lire ce livre dans le cadre d’un cours pour ma licence de lettres modernes et que dire mis à part WOW!!!
Une vraie claque littéraire et fantastique!
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Ce recueil mélange images et textes, c'est à dire tout ce que j'aime, dans un sens inhabituel à savoir que le poète Paul Eluard a écrit à partir des dessins de Man Ray. C'est en 1937, entre deux guerres, le temps du Surréalisme où la liberté et la femme sont célébrées avec passion, visuelle & verbale.
Man Ray utilise le dessin au trait, noir sur banc, où le détail laisse la part belle à l'imaginaire et au symbolique, les mains par exemple.
Paul Eluard casse les codes de la poésie classique pour créer de nouvelles images à partir du dessin, avec simplicité & liberté, dans le pouvoir évocatoire des mots.
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Paul Eluard et Man Ray deux artistes que je découvre à travers le recueil "Les Mains Libres". Les deux hommes se sont rencontrés en 1921.
Dans ce recueil de poésies, les dessins de Man Ray s'émancipent de la fonction de document que transmet la photographie. Les portraits, les objets, les paysages sont de l'artifice.
C'est un recueil de 1937 sous la lumière du mouvement surréaliste. Ici, il y a dialogue entre la poésie et le dessin. Le surréalisme permet une représentation du réel non déterminée par les conventions traditionnelles. Le surréalisme libère l'inconscient.
La poésie d'Eluard s'articule autour des dessins de Man Ray. Les deux formes illustrent la femme et le désir. Paul Eluard recourt à des figures de style comme la métaphores, la comparaison,... Les textes et les dessins représentent une idée, une émotion. Ces deux formes donnent du relief au recueil. La langue est une épure. La perception en est changée. Le texte que j'ai aimé est "La Toile Blanche" et le portrait "Hommage à Nusch".
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Merci les surréalistes de nous donner ce don d'ubiquité. L'esprit, loin, les pieds, sur terre. À chaque escapade, on en découvre un peu plus.
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Les mains libres est le résultat d’une collaboration artistique. Paul Eluard illustre les dessins de son ami Man Ray, avec le style surréaliste qu’on lui connaît. Ce concept est une merveille, c’est très agréable à lire, et les possibilités d’interprétation sont très riches.
Bien que les poèmes soient courts, la lecture ne se fait pas d’une traite. Il importe de prendre son temps, d’admirer le dessin de Man Ray, puis de lire le poème de Paul Eluard. Prendre le temps de s’imprégner de ces deux supports, d’y trouver une complémentarité pour n’en voir plus qu’un. Une seule œuvre, qui ne ressemble à aucune autre.
Ce recueil est un petit bijou dans lequel on se replonge de temps en temps, afin de s’inspirer, de s’émerveiller. Je le conseille tout particulièrement aux personnes qui s’intéressent au surréalisme, ce courant n’étant pas à mon sens des plus abordables.
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S'il est vrai que les poèmes de Paul Eluard sont parfois abstraits, il n'en reste pas moins qu'ils nous interrogent. Ils ne nous parlent pas forcément au premier abord mais c'est la marque de fabrique des surréalistes, se poser les bonnes questions et trouver ou pas une réponse, le début d'un sentier qui ouvre des horizons nouveaux.
Les magnifiques dessins de Man Ray, dans le plus pur style surréaliste, s'accordent avec bonheur aux poèmes de Paul Eluard et font de ce recueil un petit bijou qu'on ne se lasse pas de feuilleter.
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Recueil de poèmes que je n'ai pas beaucoup aimé, autant par son fond que par sa forme. En effet ; tout d'abord, je n'aime en général les poèmes du courant surréaliste, se voulant en dehors des règles et de l'académisme. Non pas que le fait de vouloir se dispenser de ces règles m'agace, loin de là, mais ce que je n'apprécie pas c'est tout simplement le fait que les surréalistes ont tendance à se croire au dessus du lot en écrivant simplement des poèmes ''modernes'' au final sans réel sens, du moins à la première lecture, ne dégageant peu ou pas d'émotion. Le lecteur se doit alors de cogiter longtemps pour pouvoir mettre un sens à cela, si tant est que ce soit celui voulu par le poète.
En somme, je ne le conseillerais pas, sauf aux amateurs du genre bien évidemment.
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Cette phrase de Milan Kundera m’est venue à l’esprit dès les premières lignes de Les Mains libres:
« Il paraît qu’il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu’on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui donne à notre vie sa beauté. »
Cette pensée s’applique à ce petit recueil qui fait partie de ces oeuvres uniques et inimitables.
Les poèmes sont brefs, troublants, à l’image du surréalisme, à mi-chemin entre fantasme et réalité, toujours ouvrant une brèche à l’interprétation.
Le textes jouent avec pétulance entre le prévisible et l’invraissemblable.
La communion entre les textes et les illustrations est simplement divine.
Paul Éluard avait d'ailleurs tenu à préciser sur la page de titre du manuscrit de travail des Mains libres que c'était lui, le poète, qui avait «illustré» les dessins de Man Ray.
Les illustrations semblent chercher à croquer l’air du temps qu’il faut parfois arrêter, pour pouvoir enfin respirer.
Il y a une grande simplicité dans les traits mais paradoxalement il dégagent beaucoup d’expressivité.
Une expérience sensorielle à recommander!
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Image et poésie. Dessin et mots. Pour le jeu de ces deux magnifiques formes d'expression, pour approcher le mouvement surréaliste, pour partir en voyage...
Un moment de plaisir à feuilleter, comme lorsqu' on se rend dans une exposition, un musée, une forêt ...
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Paul Eluard fait partie de ces poètes dont j'attend qu'il m'ouvre les portes inattendus du Cosmos !
On s'aventure dans sa poésie en quête de ce nouveaux qui nous fait accueillir les improbables événements de la vie !
Je ne l'ai pas sur mon île déserte, car ses poèmes sont déjà dans le velum, ce voile entre les dimensions du songe et de la matière temporelle, ou se fixe les inconscients collectifs de l'humanité.
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Man Ray et Paul Éluard se sont réunis pour nous offrir une oeuvre à quatre mains, Les Mains libres. Un mélange de croquis et de poèmes, parfois en lien et d'autres fois sans rapport logique. Le surréalisme qui règne dans cette oeuvre nous montre les associations innovantes, étonnantes et ambiguës de ces deux hommes par la réunion de leur spécificité artistique.
Le pouvoir, l'érotisme, la lecture, la liberté, le sadisme, l'incongru, l'inspiration poétique : tant de thématiques qui se rejoignent à la fois par une certaine logique et tout en même temps par le hasard.
Un recueil à lire et regarder avec légèreté et intérêt.
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Il faut croire que je n'ai aucun goût pour la littérature épistolaire, mais je me suis terriblement ennuyé à la lecture de cet ouvrage. Finalement, la vie privée des gens, même s'ils sont célèbres, ne concerne qu'eux. Et surtout n'intéresse qu'eux. A moins d'être un universitaire qui prépare une thèse sur Paul Eluard, ce que je ne suis pas. Une question toutefois me trotte dans la tête: Comment, pourquoi, à cause de qui ses lettres sont-elles publiées? L'auraient-elles été du vivant de l'auteur?
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Les lettres de jeunesse du poète à ses parents et son ami relieur-éditeur, de 1911 à 1920, montre un jeune homme amoureux des livres, avec des airs d'enfant gâté (donnez-moi ça, envoyez-moi ça comme ci, faites ceci comme ça) qui fait la guerre (hôpitaux, administration, front) avec un corps fragile et épouse Gala.
J'ai trouvé intéressant de suivre l'évolution, découvrir les tout débuts du poète, aborder la guerre de 14-18 par des courriers en temps réel (avec la censure et sans avoir le recul du temps) - comment ne pas penser à ces Ukrainiens ayant arrêté leur vie pour sauver leur pays ?
Je ne suis pas tout à fait assez intellectuelle pour apprécier complètement les 2 préfaces et analyses, ainsi que les notes en fin d'ouvrage mais c'est assurément un ouvrage compétent.
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Ce poème de Paul Eluard est un texte clandestin emblématique de la Seconde Guerre mondiale. L’écriture en vers libre, l’absence de ponctuation, une chute qui claque en rappelant le titre, tout concourt à ranimer en chacun l’élan qui nous emporte quand naît en nous ce besoin de liberté. Lire ce poème, c’est entonner le péan, quand l’espoir est si fort qu’il célèbre autant qu’il attend. Car cette litanie qui se répète, monotone et obstinée comme une prière est un chant. Il célèbre le monde qui en est l’humble support, il consacre la vie simple, l’amitié et l’amour, il magnifie l’enfance. Acte de résistance, d’obstination et de persévérance, ce poème s’écrit avec des mots de paix, de nature et de sensualité, comme une ode à la vie. Y croire encore, y croire malgré tout, et le clamer pour s’en convaincre. Ce n’est qu’un poème et c’est tellement plus qu’un poème. C’est la musique qui naît au cœur de tous ceux qui aiment la vie.
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Paul Éluard a écrit de milliers de vers. Cet audio qui regroupe cinquante de ces poèmes ne le trahit cependant pas car le choix est bien fait.
Et je dirais que j'ai pris grand plaisir à écouter la chanson de ses mots, ceux de l'amour mais aussi de l'histoire et de son engagement politique.
Paul Eluard a milité pour la liberté (liberté, sans doute son poème le plus connu), résistant durant la guerre d'Espagne et la seconde guerre mondiale.
Dans "liberté - 50 poèmes choisis" les textes intégraux sont dits par Sarah Boreo, Véronique Estel et Claude Vinci sur la musique de Franz Schubert.
Je ferme les yeux et lorsque j'entends dire "le sillon de l'âge" pour la ride je suis impressionnée à la fois par la simplicité et la justesse de l'image, surtout quand le piano vient ponctuer les vers.
Je frissonne avec "La terre est bleue comme une orange" comme illuminée du rayonnement orange du soleil. En quelques mots Eluard nous donne l'image d'une terre céleste comme un beau fruit, elle en a la rondeur, le pulpeux, le parfum. La métaphore est particulièrement bien trouvée et pas aussi absurde qu'il y parait.
Et toujours il y a l'amour, celui du peuple mais aussi des femmes qu'il a aimé. D'ailleurs je crois que mon poème préféré est "L'amoureuse" :
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens...
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Magnifique album aérien pour découvrir ce beau poème de Paul Eluard. Illustrations fines et savamment découpées, un régal !
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Cette ode à la liberté écrite par Paul Eluard en 1942 est ici magnifiquement illustrée par Anouck Boisrobert et Louis Rigaud. Ce livre animé met tout particulièrement en valeur ce poème par la finesse de ces formes, de ces découpes et de ces couleurs.Il rend ainsi un vibrant hommage à une période difficile de notre histoire.
Lire cet ouvrage c'est s'assurer d'un grand moment d'émotion. C'est une merveille à laisser entre toutes les mains. Christelle F
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