Plus que deux stations avant Concorde, où je change de ligne. Deux minutes d’une magie délectable. Une éternité. Je prends le temps d’observer les traits de ce visage ami. Je contemple la manière dont ils se meuvent les uns par rapport aux autres. Ils dansent ensemble, une danse en forme de prière. Son regard est tranquille et vaillant. Si ses yeux parlaient, ils auraient une voix douce, un débit mesuré et un accent discret. Ils sont légèrement plissés et sa peau hâlée me parle d’Orient.
Les livres sont les réponses aux questions qui hantent ses pensées.
Je me ramènerai tout entière en France, entière et légère. J'ai quelques heures pour m'organiser, trouver les bons outils pour faire en sorte que les quelques dizaines d'années qui suivent se souviennent de ce moment, pour inscrire à la surface de chaque jour l'empreinte de ma légèreté. p. 154
Chaque pas est une victoire, car le miracle est toujours là. Ce miracle d'être présente, de ne pas rêver d'ailleurs et d'autrement, de se suffire, d'être émerveillée.