AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.32/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 07/05/1966
Biographie :

Peter Szendy est Philosophe et musicologue, maître de conférence à l'université de Nanterre (Paris X) et conseiller à la Cité de la musique.



Source : /www.leseditionsdeminuit.eu
Ajouter des informations
Bibliographie de Peter Szendy   (21)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Les Petites conférences #4 "Faire son cinéma" par Peter Szendy Une conférence tout public, à partir de 10 ans. C'est une école pas comme les autres. On pourrait l'appeler « l'école du dimanche ». On peut venir avec ses amis avec les parents ou les grands-parents, en famille ou tout seul, adulte ou enfant, pour rencontrer, écouter et dialoguer avec les plus grands, philosophes, historiens, plasticiens, musiciens, géographes, astrophysiciens, écrivains, mathématiciens, cuisiniers…Tous passionnés par leur métier et leur recherche ont accepté de venir partager leurs savoirs : Ulysse, le Minotaure, les mots, les images, la guerre, l'amour, la mort, la fête, l'amitié, les trous noirs, le langage, la beauté, le temps, la révolte, le fini et l'infini…À chaque fois un pan du monde est touché. Ensuite la conférence et le dialogue avec le public seront publiés aux éditions Bayard dans la collection qui comprend déjà plus de 80 titres et dont les livres sont traduits dans de nombreux pays en Europe et plus loin encore. On entend souvent dire : « arrête de faire ton cinéma ». Cette phrase, on croit en général que c'est juste une façon de parler. Mais ne devrait-on pas la prendre au sérieux ? Walter Murch, qui fut le monteur de Francis Ford Coppola pour Apocalypse Now, affirme que l'on fait du montage en clignant des yeux. On fait aussi des panoramiques en tournant la tête. Et il y a bien d'autres raisons de penser que le cinéma a commencé avant les inventions techniques auxquelles on l'associe (un trottoir roulant, un escalator, c'est déjà du travelling). Tout le monde, en somme, fait son cinéma.

+ Lire la suite

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
La lecture ne fait rien, n'ajoute rien [...] ; elle est liberté |...] qui accueille, consent, dit oui, ne peut que dire oui et, dans l'espace ouvert par ce oui, laisse s'affirmer la décision bouleversante de l'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          110
« Ce rêve dont je rêve », disait-il [Jacques Derrida] lui-même, « ne serait ni d’Apollon ni de Dionysos ». Ce ne serait ni celui de la forme ou de la structure, ni celui de la transe ou de la pure jouissance de l’instant qui passe. Dans ce rêve, écrivait-il en citant Nietzsche, il s’agirait d’être « en état d’ivresse et en même temps posté derrière soi comme un guetteur ».
Il y va donc d’un tympan irrémédiablement partagé ou scindé (split) entre deux sentiers qui bifurquent tout en se suivant l’un l’autre comme des ombres. Bref, le split-hearing dissonant ou dicheminé vers lequel conduit le chemin d’Orphée, c’est, comme J.D. l’aura entrevu en rêve, celui d’une oreille doublant l’autre à chaque instant. Comme si une interminable conversation secrète entre deux voix fractionnait infiniment chaque seconde pourtant finie de l’écoute.
C’est ainsi que je les écoute, en effet, eux qui écoutent et s’écoutent pour se surveiller ou pour s’entendre : Figaro et Suzanne, le Comte et la Comtesse, Orphée et Eurydice, Tamino et Pamina, Papageno et Papagena, ou encore Harry, Winslow, Wozzeck et le professeur Armstrong, ainsi que Yu Tsun et toutes les autres taupes qui, depuis la biblique Jéricho, occupent les lieux d’une immémoriale taupologie de l’ouïe.
Et même lorsqu’ils disparaissent tous, lorsque leurs fantômes se dissipent, il reste, à leur place, leurs places mêmes. Entre lesquelles la surécoute partage infiniment l’écoute, en y creusant le sillon otographique de l’oreille de l’autre.
Son oreille, au creux de mon oreille.
Commenter  J’apprécie          10
Il faut prendre très au sérieux cette inquiétude de Grimarest quant à la place des points d’exclamation ou d’interrogation. Il faut même, sans doute, l’entendre au-delà de son objet apparent, à savoir l’adéquation et la stabilité de l’intonation dans la lecture à haute voix. Car on pourrait bien sûr avoir les mêmes craintes non seulement quant à la place de toutes les émoticônes du monde – doit-on les mettre avant ou après l’énoncé qu’elles sont censées modaliser, par exemple en l’ironisant ou en l’atténuant ? -, mais aussi quant à la juste position des signes apparemment les plus blasés, flegmatiques et impassibles, comme le point, la virgule, le point-virgule, etc. Comment détecter, en effet, au fil de la conduite de la diction(qu’elle soit destinée à soi-même ou aux autres), si le prochain carrefour sera un stop ou un cédez-le-passage, un rond-point ou une entrée d’autoroute – je file, on l’aura compris, la métaphore de Cassiodore actualisée par Adorno. Comment le savoir quand c’est au terme du trajet, en fin de phrase que l’on rencontre la signalétique tant attendue ?
Commenter  J’apprécie          10
Kant, on s'en souvient, définissait les Lumières comme la sortie d'un état de minorité, de tutelle ou d'immaturité dont on est soi-même responsable ; et l'une des conditions de cette sortie était pour lui la lecture ou, plus précisément, le libre exercice public de la raison au sein d'une communauté de lecteurs (ce qu'il appelait le "monde des lecteurs ").
Commenter  J’apprécie          20
Comment lire cette très vieille histoire d’espions ? Comment interpréter cette alliance testamentaire des deux « plus vieux métiers du monde », travaillant ensemble pour former une poche secrète de résistance, une enclave cryptique protégée contre la puissance déferlante d’une invasion projetée en forme de cri ou de flot sonore ?
J’y vois une allégorie. Non pas, comme on le croit généralement, une allégorie de la pure puissance du son en soi (y en a-t-il, du reste, sans oreilles pour l’entendre ?), mais une allégorie du son en tant qu’il s’écoute.
Tout s’est en effet passé comme si les agents de Josué, dépêchés, expédiés aux avants-postes pour y procéder à une auscultation anticipée du terrain, avaient en quelque façon précédé de leur écoute la clameur du peuple. Comme s’ils avaient été à l’avant-garde de la vague phonique vouée à détruire les remparts, selon une avance depuis laquelle, en même temps, leur intelligence avec le dedans aurait ménagé un espace soustrait au pouvoir qu’ils représentaient : ils ont préparé la prise de Jéricho et le massacre de sa population, tout en préservant d’avance Rahab et les siens.
Commenter  J’apprécie          00
Aussi est-il sans doute temps d’oublier Figaro, Suzanne et les autres. Les oublier, c’est-à-dire : les laisser devenir musique, les laisser perdre leurs traits, leurs silhouettes individuelles et se diluer dans la trame rythmique ou mélodique du flux qui, les emportant, les constitue tout en les destituant sans cesse. Que sont-ils d’autre, en effet, que des points flottants, ou des lignes de flottaison composant provisoirement, l’espace de quelques mesures, une écoute possible en forme de contrôle ou de surécoute réciproque ? Des écoutes, donc, à l’œuvre dans l’œuvre, des écoutes (au sens premier de « lieu[x] d’où l’on escoute sans être vu ») inscrites dans et prescrites par cette architecture de notes, comme des sortes de bulles ou d’enclaves dans lesquelles se stabiliserait, s’érigerait pour un temps, si bref soit-il, l’équivalent auditif d’un point de vue.
Commenter  J’apprécie          00
C’est donc le fils qui aura complété la Tristrapédie à laquelle il aurait dû être arrimé par le point de capiton de sa castration. Le traité incomplet du père devient ainsi une simple partie de la tristramographie générale, de cette autobiographie impossible intitulée Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme, où le narrateur ne cesse de relancer sa course après lui-même. Une course après sa coïncidence avec soi qui est aussi, comme on l’a déjà entrevu et comme le disent explicitement plusieurs passages du livre septième, une course contre la mort. L’événement de la coupure n’a donc pas l’effet de ponctuation escompté. Le père, pas plus que le fils, ne réussit à circonscrire ou circoncire le sujet de la monumentale tristrencyclopédie. Le point de capiton, loin de pouvoir ancrer quoi ou qui que ce soit quelque part, est décapitonné.
Commenter  J’apprécie          00
Nommer ici, sur le seuil, cette violence ; la convoquer d'entrée de jeu, c'est une façon de dire d'emblée l'horizon vers lequel les pages qui suivent se porteront : vers l'exercice du pouvoir qui, toujours, est inhérent à chaque geste ponctuant. Car la ponctuation n'est jamais qu'une affaire de style ou de rhétorique au sens courant : elle est force, elle est puissance, elle est décision politique.

La strigmatologie.
Commenter  J’apprécie          00
Suis-je écouté ?
Est-ce qu’on m’entend, est-ce qu’on me capte, est-ce qu’on m’épie quand je parle, quand je confie des secrets, quand je livre une pensée ou une opinion ?
Mais non, me dis-je en raisonnant, quel motif aurait-on de me surveiller ainsi ? Il n’y a rien, n’est-ce pas, qui puisse me porter à croire que je serais sur écoute ?
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Peter Szendy (50)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Odyssée

Comment s'appelle l'île sur laquelle vit Ulysse?

Calypso
Ithaque
Ilion
Péloponnèse

10 questions
2560 lecteurs ont répondu
Thème : L'Odyssée de HomèreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}