Bien mené, et bien écrit, le roman de Vandenberg réussit à nous tenir en haleine du début à la fin. L'intrigue est intéressante et plausible... J'ai lu ce roman bien longtemps avant la sortie du DaVinci Code, roman auquel il est souvent comparé.... Les personnages sont très bien décrits et on s'attache facilement à leurs aventures. Je considère personnellement ce roman comme un magnifique exemple du genre à lire...
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Un très bon thriller archéologique, avec de très bonnes références historiques, très agréable à lire pour tous les amateurs d'Egypte pharaonique!
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Même si, depuis la parution de cet ouvrage, les techniques scientifiques et les nouvelles découvertes archéologiques ont quelque peu modifié le regard et l'étude de ce phénomène de "malédiction", il est toujours agréable d'étayer cette croyance populaire. Et Philipp Vanderberg, par son sérieux, y réussit parfaitement.
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Ce roman m'a été conseillé – et même réservé à la bibliothèque ! - par un élève, ce qui m'a fait très plaisir ! Il s'agit en fait d'un thriller ésotérique, à mi-chemin entre le Da Vinci Code de Dan Brown et Le Testament des siècles d'Henri Loevenbruck, pour ne citer qu'eux.
Anna von Seydlitz se retrouve brutalement veuve lorsque son mari décède dans un mystérieux accident de la route. Il était accompagné d'une inconnue qui pourrait bien avoir été sa maîtresse. Anna, d'abord choquée, ne tarde pas à comprendre que cette disparition n'est pas le fruit du hasard mais au contraire directement liée à un parchemin copte deux fois millénaire et apparemment sans valeur. Ce dernier, estimé à seulement mille euros, semble pourtant déchaîner les passions et causer la mort de tous ceux qui s'y intéressent de près ou de loin. Décidée à cerner les circonstances dans lesquelles son mari a perdu la vie, Anna, en compagnie de son amour de jeunesse Kleiber, entreprend des recherches qui la feront voyager d'un bout à l'autre du globe, d'Allemagne en Californie, en passant par la France et la Grèce...
Malgré un synopsis alléchant, je n'ai pas été entièrement enthousiasmée par la lecture de ce roman. Si l'idée du document caché qui pourrait remettre en question les bases de notre civilisation judéo-chrétienne est intéressante, je n'ai pas trouvé l'intrigue trépidante – alors que je m'étais régalée avec Dan Brown... Les personnages ne sont pas particulièrement attachants parce qu'ils sont peu décrits et assez peu caractérisés. Une certaine froideur émane de ce récit, comme si les personnages et leurs aventures étaient maintenus à distance du lecteur par un style trop sage et trop lisse. J'ai bien aimé malgré tout l'atmosphère de mystère biblique lié une fois de plus à Léonard de Vinci, en particulier le décryptage de La vierge aux rochers. Ce récit a également le mérite d'être moins sanglant et moins spectaculaire que le Da Vinci Code et donc plus crédible, mais aussi moins captivant. Finalement, si je devais ne retenir qu'un des trois romans que je vous ai cités, ce serait Le Testament des siècles qui m'avait beaucoup plu par son style dynamique et son dénouement moins hollywoodien que celui de Dan Brown. Mais bon, peut-être que d'autres lecteurs me diront le contraire...
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Malberg, bouquiniste part acheter des livres anciens en Italie, il rencontre de nombreux problèmes est lié à une histoire de meurtre, un mystère autour du saint suaire, il rencontre aussi l'amour, brave des dangers bien sur, mais tout fini bien! bonne histoire, bonne intrigue une fin qui surprend un peu mais baclée dommage!
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Tout commence à Mayence en Allemagne avec Maître Melzer, miroitier. Nous le suivrons à Constantinople puis Venise la sérénissime et retour au pays. Son chemin est semé d’intrigues, de peur, de découvertes, d’amour pour sa fille et une belle musicienne. Il devient maître de l’Art noir et un certain Gutenberg est son apprenti. Bâti comme un thriller à la Ken Follet ou Gilbert Sinoué dans cette époque du XV ou les complots contre l’église puissante, les sectes secrètes et les flottes des riches se trament.
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‘’Les conjurés de Pierre’’ de Philipp Vandenberg, nous plonge dans une histoire romanesque au cœur de l’Europe du Moyen-Age.
On voyage au travers de celle-ci avec Afra, une jeune femme très jolie qui tente de récupérer un parchemin légué par son père.
Parchemin qui s’avère pouvoir déstabiliser le colosse aux pieds d’argile que représente l’église et le Vatican dans cette période tourmentée du Moyen-Age.
Les descriptions sont riches de détails, et nous immergent complètement dans cette période inconnue et tellement intrigante. La peste, l’inquisition et la pression de la sainte Eglise sur le peuple, la corruption et la luxure de ses dirigeants sont le décor de ce roman.
Des éléments sont vrais et d’autres ne sont que pures imaginations, mais cela offre un roman prenant et pourrait devenir une belle adaptation à l’écran, mais peut-être avec une autre fin, car en arrivant à quelques pages de la conclusion, je me suis dit : tout cela pour ça, dommage…
Afra paraît forte par moments et terriblement naïve à d'autres, la rendant parfois peu crédible.
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L'été, je mets à profit la fermeture estivale de la médiathèque communale pour essayer de diminuer ma PAL. Je parcours visuellement les rayons de ma propre bibliothèque en attendant que mon regard soit stoppé par une couverture ou un titre attrayant. Le hasard fait le reste mais il n'est pas toujours de bon conseil.
Ce roman de Philipp Vanderberg, auteur allemand que je découvre, me semblait pourtant idéal. Mi-historique, mi-ésotérique, il transporte le lecteur au XVième siècle à la poursuite d'un étrange écrit qui dévoilerait une des multiples turpitudes de l'Église. Avant de mourir, le père d'Afra, bibliothécaire du Comte de Würtembourg, lui a légué un mystérieux parchemin, lui intimant l'ordre de ne s'en servir qu'en cas d' extrême besoin. La jeune fille, violée par le bailli pour lequel elle travaille, s'enfuit mais malgré les difficultés rencontrées, elle obéit, se contentant de dissimuler le précieux document vierge de toute écriture dont l'utilité lui échappe. Aidée par un architecte bâtisseur de cathédrales qui va lui faire rencontrer un alchimiste, elle va découvrir que le contenu dissimulé peut ébranler la Papauté et que le Vatican, ayant eu vent de l'affaire a déjà lancé ses sbires à sa poursuite.
Philipp Vandenberg s'appuie sur des personnages et des faits réels pour nous offrir une plongée dans le Moyen-Age en y ajoutant sa touche romanesque. J'ai aimé découvrir cette période où les cathédrales s'élèvent de plus en plus haut vers le ciel pendant que les représentants de l'Église se vautrent dans le stupre et la fornication. L'auteur se plaît à décrire les lieux avec de multiples précisions. La peinture de Venise au temps de la peste m'est apparue criante de vérité. Mais la médaille a son revers : trop de détails, des chapitres très longs, une foule de personnages rencontrés brièvement et une écriture plus que dense alourdissent le récit. Quant à la trame sortie de l'imagination de l'auteur, je vais être franche, je n'y ai pas du tout adhéré. Cela se résume à une longue fuite d'Afra, dont la naïveté m'a profondément agacée et qui se termine en "eau de boudin". "Tout ça pour ça" me suis-je dit en tournant la dernière page.
Un roman qui m'avait mise en appétit et qui finalement s'est avéré plutôt indigeste, auquel j'accorde péniblement un 8/20.
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En quatrième de couverture, on parle de Umberto Ecco et de Ken Follett, oui, il est bien question de manuscrit et de ténébreuse abbaye en Italie et de cathédrales, mais, hélas, la comparaison s'arrête là, avec ce ivre on est loin des livres de ces deux auteurs. On ne peut bien sûr pas comparer les styles, l'auteur ne peut rivaliser avec ces deux géants.
L'histoire alors ? capillotractée, invraisemblable, avec un deus ex machina omniprésent.
Plutôt que de comparer aux auteurs cités précédemment, je comparerais aux feuilletonistes du début du 20° siècle, tenant en haleine par des rebondissements multiples (ce n'est pas une critique je suis fan de ces feuilletonistes) , mais hélas, il y manque la magie de cette période.
Fini pour les critiques, le livre se laisse lire malgré tout plaisamment, mais il va finir dans la boîte à livres, car je n le relirais pas, mais cristi ! il me donne envie de replonger dans "les piliers de la Terre", merci pour çà.
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Merveilleux ecrivain qu'est Philippe Vandenberg.Qu'il ecrive un roman dont l'intrigue se deroule en Egypte ou sur la constuction des cathedrales et de la chretiente,il arrive toujours a nous ramener dans le passe,de nous fondre dans la masse du temps.C'est avec beaucoup de facilites que nous suivons l'histoire peu singuliere pour l'epoque,d'Afra.Ce livre nous emmene a travers l'Occident medieval avec toutes ses vilenies,avec tous ses insondables mysteres rencontres ou caches dans les ordres religieux de la chretiente romaine.L'histoire de l'Occident chretien est toujours plein de rebondissements,et c'est a travers eux que l'on retrouve Afra,detentrice d'un mysterieux parchemin qui pourrait mettre a mal la saintete de l'eglise de Rome.Jusqu'a la derniere ligne,l'eglise renie les principes de Jesus-Christ.On sait que trahison,religion,debauche,meurtres,vieux livres font le succes de ce type de romans.Avec cet ouvrage,on ne s'ennuie pas,on est pris par l'intrigue et les rebondissements font qu'on ne se lasse pas.Ce livre nous apprend par ailleurs que l'histoire de la chretiente est entachee d'evenements sordides;une histoire d'amour vient se greffer sur le recit et ne gache en rienle deroulement des evenements.Si vous avez aime Ken follet,vous ne serez pas decu par Philippe Vandenberg;je vous le recommande
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Cet ouvrage nous transporte sur les traces de la plus mystérieuse reine de l’Antiquité qui, il y a 35 siècles, régnait avec son époux, le grand pharaon Akhenaton… La sublime Néfertiti, « belle d’entre les belles », comme on la nomme à l’époque. Qui était-elle au juste ? Avait-elle autant de pouvoir que ses représentations le laissent penser ? L’amour de son époux, le grand pharaon, était-il aussi sincère que l’on voulait le faire croire ? Répondre à ces questions, voilà entre autres le but de ce livre.
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Nofretete
Traduction : Jeanne-Marie Gaillard-Paquet
Il s'agit d'un gros volume (près de 890 pages) paru chez Omnibus et contenant trois "biographies archéologiques" qui, je le précise d'emblée, n'ont rien à voir avec celles de Christian Jacq.
Maintenant, pourquoi "Nefertiti" et non pas "Akhenaton" ? Depuis les premières apparitions du nom du "pharaon hérétique" dans la découverte de l'Egypte ancienne par les scientifiques, c'est au fils et successeur d'Aménophis III le Fastueux et de la reine Tiyi que l'on imputait la responsabilité pleine et entière de la révolution religieuse d'Amarna.
Pourtant, au début des années 60, Christiane Desroches-Noblecourt, dans le remarquable ouvrage qu'elle consacra chez Pygmalion à Toutankhamon et à la mise à jour de son tombeau, avançait déjà que les fondements du culte d'Aton avaient été posés dès le règne d'Aménophis III. Il est vrai que Desroches-Noblecourt était partisane de l'hypothèse d'une co-régence entre le roi vieillissant et son fils, Aménophis IV, futur Akhénaton, co-régence que Vandenberg, lui, réfute en se basant sur le fait qu'on n'observe pas de double datation sur les jarres à vin de l'époque.
Il faut savoir que les anciens Egyptiens ne connaissaient pas d'"année zéro" - celle de la naissance du Christ pour notre civilisation. Dès qu'un pharaon mourait, l'année où son successeur recevait la double-couronne devenait l'année de références dans les calculs calendaires. En cas de co-régence, les bouchons de cire des jarres à vin portaient deux dates : l'une en fonction du règne du pharaon en titre, l'autre se référant au début de la présence à ses côtés de son successeur. Et lorsque celui-ci devenait seul pharaon, on repartait à nouveau à zéro.
Dans le cas d'Aménophis III et de son successeur, Aménophis IV, rien de tout cela et l'on est en droit de penser aujourd'hui que, peu à peu, le pouvoir du pharaon vieillissant - et très diminué par la maladie - passa entre les mains de son épouse, Tiyi et, des mains de celle-ci, dans celles d'Aménophis IV.
Vandenberg pose également comme quasi certitude le fait que Tiyi et Nefertiti, la future épouse d'Aménophis IV, étaient liées par le sang et que leurs croyances personnelles ont fortement influencé la vision religieuse d'Akhénaton. (On retrouve cette théorie dix ans plus tôt, sous la plume de Desroches-Noblecourt mais appliquée à la seule Tiyi.)
Aménophis IV est présenté comme le mystique qu'il fut sans doute mais aussi comme un homme qui, très jeune, se savait livré à une maladie mystérieuse, appelée à bouleverser non seulement son apparence physique en la féminisant mais aussi à endommager sérieusement son psychisme.
Les historiens et archéologues l'ont reconnu très tôt : vers la fin de son règne, Akhénaton se brouilla avec Nefertiti. Celle-ci se serait retirée dans une partie de la ville actuelle de Tell-el-Amarna où elle aurait tenté de préserver le pouvoir pour elle-même et ses héritiers. Pendant ce temps, Aménophis IV faisait monter sur le trône son frère et gendre, Smenkhêrê, non en qualité de co-régent (une pratique habituelle, nous l'avons vu), mais bel et bien en qualité d'épouse.
"Invraisemblable, effarant !" s'exclamera-t-on.
N'empêche que - le fait est avéré - une momie, indentifiée sans ambiguïté possible, comme celle de Smenkhêrê et retrouvée dans la fameuse cachette n° 55 de la Vallée des Rois, fut inhumée avec les attributs d'une reine qui, selon les bandelettes qui l'entouraient, "fut aimée d'Akhénaton."
Cette étrange perversion des sentiments n'est pas la seule que l'on ait enregistrée chez Aménophis IV-Akhénaton. Très attaché à sa mère, Tiyi, et à couteaux tirés avec son père, Aménophis III, il dut tolérer que la princesse étrangère qui lui était destinée fût tout d'abord épousée par le vieux pharaon. (La preuve paraît établie en effet d'un premier mariage de Nefertiti, alors âgée d'une quinzaine d'années, avec le sexagénaire bien malade qu'était Aménophis III. Ce ne fut qu'après le décès de celui-ci qu'elle devint l'épouse, pendant longtemps adorée, d'Aménophis IV.) Est-ce à ce camouflet infligé par la double autorité paternelle et pharaonique qui poussa le jeune Aménophis à vouer en parallèle à sa propre mère un culte qui le conduisit à l'inceste ?
Longtemps tenu pour un frère d'Aménophis IV, Touthankhamon est désormais assimilé à l'un de ses enfants mais, plus encore, au fils qu'il aurait eu avec Tiyi. Or, si, dans la famille pharaonique, l'inceste entre père et fille ou encore entre frère et soeur était chose couramment admise et pratiquée (Cléopâtre VII elle-même n'avait-elle pas épousé son frère, Ptolémée ?), l'union d'un fils avec sa mère était évidemment sacrilège. Mais ce tabou immémorial, Aménophis IV, avec ou sans le consentement de Tiyi, le brisa. Doit-on en conclure que cette perversion absolue de l'instinct n'est pas étrangère à l'acharnement qu'apportèrent les siècles suivants à rayer son nom des tablettes pharaoniques - et à tenter de réécrire l'Histoire en effaçant tout ce qui se rapportait à Akhénaton ? ;o)
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Ramses der Grosse
Traduction : Jeanne-Marie Gaillard-Paquet
La troisième biographie de cet ouvrage concerne Ramsès II, dit "le Grand", héritier de Séthi Ier et petit-fils de Ramsès Ier, l'homme à qui Horemheb laissa le pouvoir des Pharaons de la XVIIIème Dynastie.
De Ramsès II, on retiendra avant tout qu'il souffrait d'un ego démentiel et que, s'il fut puissant, il passe aussi pour le plus grand usurpateur d'inscriptions et de monuments de toute l'Egypte antique.
Pour le rendre un peu plus humain, ajoutons qu'il est né vers 1314 av. J.C. et que, dès ses dix ans, il accompagnait son père à la guerre. A seize ans, il avait déjà quatre épouses dont la fameuse Norfétari qui figure aux pieds de son époux sur l'éblouissante façade du temple d'Abou-Simbel, ce haut lieu du culte solaire égyptien. De ses innombrables femmes et concubines, il eut ... cent-soixante-deux enfants (rappelons tout de même que Ramsès II vécut jusqu'à 90 ans, âge exemplaire pour l'époque) et, comme Louis XIV bien plus tard et dans des proportions moins spectaculaires, il vit mourir avant lui nombre de ses descendants. A tel point que c'est son treizième fils, issu d'une Seconde épouse, Merenptah, qui lui succédera à l'âge déjà avancé de cinquante ans.
Ramsès II, c'est aussi le héros de la bataille de Qaddesh contre les armées hittites et c'est aussi, et c'est surtout, le meilleur des candidats pour le rôle de l'affreux monarque qui s'en prend aux Hébreux bibliques.
Mais lorsqu'on considère les livres dits "sacrés" - et les livres des trois grandes religions monothéistes en particulier, avec la Bible au premier rang - il faut toujours demeurer très méfiant : les fanatiques religieux ont toujours tendance à déformer les faits ... Twisted Evil
Pour l'archéologue américain G. E. Wright, "les Israélites ont dû séjourner en Egypte au moins pendant le début du règne de Ramsès II, dans la mesure évidemment où l'on peut accorder une valeur historique aux deux villes-entrepôts mentionnés dans l'Exode."
En ce qui concerne cette personnalité hors du commun que fut Moïse, laissons la parole - comme Vandenberg le fait - à Sigmund Freud qui, en sa qualité de fondateur de la psychanalyse, n'a pas pu ne pas s'intéresser aux origines d'un personnage tellement obsédé par l'image du Père qu'il en fit le plus jaloux et le plus colérique des dieux :
" ... L'interprétation du mythe de Moïse sauvé des eaux oblige à conclure que Moïse était un Egyptien transformé en Juif par la nécessité d'un peuple. (...)
Il n'est pas facile de deviner ce qui a bien pu inciter un Egyptien distingué - prince, prêtre ou grand-prêtre peut-être - à se placer à la tête d'une poignée d'immigrés, arriérés sur le plan culturel, pour quitter le pays avec eux. Le mépris bien connu de l'Egyptien pour une nation étrangère rend un tel processus invraisemblable. Oui, j'aimerais croire que c'est pour cette raison que les historiens eux-mêmes, après avoir identifié l'origine égyptienne de ce nom et avoir accordé à l'homme toute la sagesse de l'Egypte, ne veulent pas admettre que Moïse était égyptien - ce qui paraît pourtant évident. (...)"
Le nom "Moïse" en effet n'est pas d'origine israélite mais provient du terme égyptien "mose" qui signifie ... "né de, fils de" et que l'on retrouve, sous une forme hellénisé, dans des noms comme "Amosis," "Touthmosis" et même "Ramosé."
D'autre part, Vandenberg rappelle que la circoncision - qui survit aujourd'hui dans les religions judaïque et musulmane - était inconnue des Sémites, des Babyloniens et des Sumériens.
"Certaines scènes funéraires", précise-t-il, "et les examens des momies, comme le témoignage d'Hérodote confirment l'origine égyptienne de ce rituel. (...) (Dans son traité "Moïse et la religion monothéiste"), Freud se demanda quel sens accorder au fait que Moïse ait imposé aux Israélites une coutume pénible et qui, dans une certaine mesure, les identifiait aux Egyptiens et devait maintenir dans leur esprit le souvenir de ce pays, alors que tous ses efforts ne pouvaient être dirigés que vers un objectif opposé. Si Moïse ne se contenta pas de donner aux Juifs une nouvelle religion mais leur imposa aussi l'obligation de la circoncision, c'est que lui-même n'était pas un Juif mais un Egyptien. (...)"
Une fois de plus, on rappellera que, contrairement à ce que tendent à répandre dans l'opinion certaines personnes, la révolution monothéiste égyptienne est largement antérieure à la création du Jéhovah hébraïque. Aménophis IV, qui en porte la responsabilité aux yeux de l'Histoire, ce que personne ne conteste, régna entre 1364 et 1345 av. J.C. alors que Ramsès II n'accéda au trône qu'en 1290 av. J.C. La mauvaise foi fanatique de ceux qui, tout en posant comme incontestable l'esclavage que Ramsès II aurait imposé aux Hébreux, affirment bien haut que le monothéisme amarnien est postérieur à la naissance de Moïse est donc prouvée par les faits historiques.
Le monothéisme est venu d'Asie par le biais vraisemblable des Hittites, peuplade à laquelle étaient liées Tiyi et Néfertiti. Il reçut une claque formidable en Egypte sous Akhénaton et ce ne fut qu'un demi-siècle plus tard, plus ou moins, que le Moyen-Orient finit par le récupérer par l'intermédiaire de Moïse, un Egyptien selon toutes probabilités et qui, en tant que tel, avait certainement entendu parler des méfaits de l'"Hérétique."
On soulignera d'autre part le fait suivant : Aton, le dieu qu'adorait Aménophis IV et qu'il tenta d'imposer à l'ensemble de son peuple, n'est qu'un disque solaire dont les rayons se terminent, il est vrai, par des mains humaines. C'est là sa seule apparence qui, contrairement aux représentations souvent anthropomorphes des dieux égyptiens classiques, se dégage de la matière pour atteindre une abstraction quasi parfaite. Or, le Jéhovah judaïque comme son descendant, l'Allah musulman, ne tolèrent pas la représentation figurative. Le dieu chrétien lui-même passe en principe par le corps du Christ pour "se faire chair ..."
Bref, de "Néfertiti" à "Ramsès II", les biographies de Vandenberg passionnent au plus haut point l'amateur d'histoire antique. D'autant qu'elles sont rédigées en un style simple qui ne prend jamais le lecteur de haut. Si l'Egypte des Pharaons vous intéresse, lisez-les sans plus attendre. ;o)
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Philipp Vandenberg signe ici un ouvrage d'excellence, dans une biographie des plus détaillées et documentées.
Son style abordable pour le commun des mortels rend cette lecture très agréable et est tout sauf soporifique.
Il évite les pièges de certains auteurs, égyptologues élitistes, qui assimilent le lecteur lambda à un amateur de clichés.
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Der Vergessene Pharao
Traduction : Jeanne-Marie Gaillard-Paquet
Toutankhamon lui-même, héros de la deuxième biographie de Vandenberg, n'a pratiquement rien fait pour restaurer le nom de son père, Aménophis IV - dont on n'a d'ailleurs pas encore retrouvé la momie, soit que celle-ci ait été détruite par les adversaires du pharaon déchu, soit que quelques fidèles l'aient cachée avec tant de soins que pillards comme archéologues ont ignoré le lieu où elle repose.
Pourtant, Toutankhamon, qui mourut à dix-huit ans - la très récente découverte d'un trou dans la tempe de sa dépouille terrestre soulève nombre de questions sur les causes de cette mort précoce - est partout désigné comme "celui qui passa sa vie à rétablir les images des dieux", ces dieux multiples de l'Egypte antique auxquels son père avait, dans les dernières années de son règne, livré la guerre féroce des fanatiques religieux.
Le Pharaon étant considéré comme un dieu, n'aurait-il pas été normal que Toutankhamon rendît par la suite hommage aux mânes de son prédécesseur, Aménophis IV ? On peut donc s'étonner de ne jamais le découvrir, sur un bas-relief ou sur telle ou telle scène peinte sur les innombrables trésors de son tombeau, debout face à la silhouette osiriaque du pharaon décédé et lui offrant un sacrifice ...
Monté très jeune sur le trône d'Egypte (vers ses 11-12 ans), Toutankhamon, qui s'appelait alors Toutankhaton, avait épousé Ankhsepaton, sa demi-soeur, elle-même fille d'Aménophis IV et de Néfertiti - et par ailleurs épouse auxiliaire de son propre père. Sur eux, veillait "le divin Père Aÿ", dont on suppose qu'il avait épousé la nourrice et gouvernante de la reine Nefertiti et qui, après la disparition de cette dernière (sa momie non plus n'a jamais été retrouvée et on ne sait pas dans quelles conditions elle est morte) et celle d'Aménophis IV, rassembla les rênes du pouvoir effectif aux côtés d'un militaire appelé à faire parler de lui, le général Horemheb.
C'est d'ailleurs Aÿ qui succédera à Toutankhamon et qui, bien entendu, comme il était d'usage, légitimera sa prise de pouvoir en épousant la veuve du Pharaon. Avant Horemheb, c'est Aÿ encore qui usurpera les inscriptions mentionnant sur les temples des anciens dieux que Toutankhamon les avait "rétablis" dans leur culte et leur puissance.
Puis le général Horemheb montera à son tour sur le trône des Deux-Terres et, pour des raisons mal définies, s'acharnera à détruire toutes les inscriptions relatives au règne, pourtant très bref, de Toutankhamon, dernier survivant mâle des Aménophis et peut-être seul rejeton de sexe masculin de l'"Hérétique."
Mais l'Histoire sait attendre : à la mi-novembre 1922, Howard Carter et lord Carnavon pénétraient dans la chambre funéraire du petit pharaon oublié. Or, l'antique tradition égyptienne voulait que répéter le nom d'un mort, c'était le faire vivre éternellement. A ce compte-là et malgré la haine qui a si longuement accompagné sa mémoire, Toutankhamon, à ce jour le seul pharaon dont on ait retrouvé la momie et le tombeau intacts (ou presque), a enfin obtenu l'Eternité qui lui était promise. ;o)
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