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Citations de Philippe Alexandre (48)


Les journalistes sont, pour les politiques, des ustensiles à manipuler avec précaution et répugnance : des gens à renifler jusque dans les poubelles et à prononcer des jugements injustes, forcément injustes.
Dès que nous avons tourné les talons, nous faisons les frais de cette haine recuite que nous suscitons. Les pisse-vinaigre, tout ce qui scribouille, c’est nous.
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La politique ne s’accommode pas de sentiments tièdes. Elle est affaire de passions. Les amitiés y sont fragiles et fugaces. Les haines, mortelles et éternelles.
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Depuis qu’ils sont désignés par le peuple tout entier, et oints des saintes huiles républicaines, nos Présidents sont sujets à la folie des grandeurs. Leur fera-t-on l’injure de dire que la grandeur du pays leur importe moins que la leur propre, celle qui se mesure au nombre de lignes que leur consacreront les livres d’histoire ? C’est sans doute pour s’assurer une place intangible dans la mémoire du peuple que nos chefs de l’État s’emploient, à nos frais, à inscrire dans la pierre ou plutôt le béton leur souvenir.
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En politique, les hommes ont le droit de séduire, caresser et épouser de jolies journalistes. Ce privilège semble interdit aux femmes. N’y aurait-il eu pas un seul journaliste pour les faire succomber à la tentation ?
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La politique est la seule profession où il serait immoral, scandaleux et interdit de s’enrichir. Aucune personne l’ayant exercée n’a osé avouer un « enrichissement personnel » que réprouverait l’opinion. En France, la richesse n’est jamais honorable, pas plus lorsqu’on l’a reçue en héritage que si on l’a constituée avec ses talents, ses efforts, son acharnement.
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Menacer le monde de démissionner, c’est la traduction de cette imprécation : « Retenez-moi où je fais un malheur ! » En français d’un autre âge, une rodomontade. Ah ! s’il fallait prendre au mot tous nos politiques qui, un jour de vague à l’âme, à une heure de détresse, ont lancé ce mot de démission… Lorsqu’il s’agit d’une personnalité de second rang, un simple parlementaire, le peuple ne fait que hausser les épaules.
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« Première dame de France » est un titre purement journalistique. La Constitution ne dit rien de tel. Elle ignore tout simplement la femme du Président, et la tradition veut que cette dame se tienne à l’écart des jeux de la politique. C’est Giscard qui a mis fin à cet interdit. Il avait une conception si monarchique de sa fonction ! Son épouse devait donc partager cette légitimité et les devoirs qui en résultaient.
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Longtemps, la République s’est méfiée des femmes. Elle interdisait aux représentantes du « beau sexe » de se mêler de politique. Elle leur refusait même le droit de vote. La première dame n’était jamais que l’épouse légitime du chef de l’État, la seconde grande muette du royaume, confinée dans des fonctions caritatives et protocolaires. Du temps où le président de la République inaugurait les chrysanthèmes, elle avait droit au premier rang. Mme de Gaulle, que les Français appelaient tante Yvonne, ne fuyait pas les paparazzi, n’ayant rien à craindre d’eux. Jamais elle n’a fait entendre en public le son de sa voix.
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Le courage en politique consiste à frôler le gouffre de l’impopularité. En ces temps de crise, ce serait de parler austérité et sacrifices, d’annoncer « la sueur et les larmes » chères à Churchill. Mais voilà : le courage n’est pas toujours compatible avec les caresses électorales.
Pour Voltaire qui connaissait bien l’âme humaine ce « n’est pas une vertu mais une qualité commune aux scélérats et aux grands hommes ». En tout cas, ce n’est pas la chose du monde la mieux partagée chez les politiques.
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La communication politique est devenue un secteur d’activités considérable. Elle a ses agences, ses artisans, ses travailleurs au black. Beaucoup de journalistes se convertissent à la communication politique, certains officiellement et à temps plein, d’autres masqués. On assiste ainsi à des carrières étonnantes.
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« Quand on ne sait pas régler un problème, on crée une commission. »
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Grâce à la télévision, toutes ces comédies qui se jouaient jadis à huis clos ont le peuple français comme public. À commencer par la séance hebdomadaire des questions d’actualité : aucun parlementaire ne manque cette occasion de se donner en spectacle à ses électeurs. Chacun peut apprécier comme il se doit l’humour des répliques, les sifflets et les rictus des acteurs. Et quand le public est mécontent, il soupire : « On se croirait à Guignol. »
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La politique ne fait pas grande consommation de tragédies classiques en alexandrins. En revanche, elle nous joue des comédies souvent burlesques et parfois hilarantes.
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On disait « collabo » et les pédants « collaborationniste ». Sous ce vocable étaient désignés les partisans de la collaboration avec l’Allemagne nazie, et ceux du régime de Pétain : les mauvais Français, eux-mêmes se jugeant les « bien-pensants ». Je ne vais pas me hasarder ici à décider lesquels étaient les plus nombreux. Quelques semaines avant la Libération, les Parisiens venaient en masse acclamer le vieux Maréchal qui, lui-même, ne croyait plus guère aux vertus de la collaboration.
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Par définition, le buzz, c’est de la fumée, difficile à cerner.
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Dans notre langage, faire le buzz, c’est créer l’événement dont on parle sur Internet et les réseaux sociaux. Ainsi, le buzz s’apparente à la rumeur. Mais toutes les rumeurs, ces simulacres de vérité, ne sont pas maudites en politique. Quelquefois, elles sont utilisées pour démolir un adversaire, un concurrent ou simplement faire parler de soi.
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Depuis Molière, on sait que le rire suppose de l’intelligence, de la lucidité, de la réflexion. Nos grands bouffons sont parfois cruels mais rarement injustes. Surtout, ils traduisent avec exactitude et drôlerie la vox populi, la voix du peuple.
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Comme les cailloux du Petit Poucet, longtemps les billets ont jalonné et éclairé le paysage politique. C’étaient quelques lignes, bon sens et humour obligés, figurant à la première page des grands journaux. Ils donnaient le ton de l’actualité et inspiraient les élus à court d’idées.
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La bigamie est monnaie courante chez nos hommes politiques. Parfois, le ménage de la main gauche est plus respectable et considéré que celui ayant bénéficié du patronage de la République et éventuellement de l’Église. C’est François Mitterrand qui a donné ses lettres de noblesse à ces unions morganatiques. Les journalistes politiques connaissaient tous l’existence de sa maîtresse républicaine bien avant son entrée à l’Élysée. J’avais été informé à un congrès socialiste par une de mes consœurs qui avait elle-même agrémenté le lit de plusieurs excellences, peut-être du chef socialiste lui-même : « Regarde, m’a-t-elle dit en me poussant du coude, Mme Mitterrand est là. » C’était Anne Pingeot, bien droite et convenable au milieu de cette camarilla débraillée. J’ai très vite appris, ensuite, l’existence de la petite Mazarine. Naturellement, si Mitterrand voulait qu’elle bénéficie d’une certaine discrétion, il fallait lui trouver un autre prénom.
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Pour les politiques comme pour les soldats en campagne, la chance s’appelle baraka : mot arabe hérité de nos guerres coloniales. Il y a ceux qui l’ont et les autres. Surtout il faut y croire : elle compte plus que tous les plans stratégiques. Les politiques n’y manquent pas. La plupart sont superstitieux, certains consultent en cachette les cartomanciennes, comme autrefois le général de Gaulle ou Giscard pourtant polytechnicien. D’autres ont leurs grigris qu’ils cachent sous leurs vêtements. Mais tous évitent d’invoquer publiquement la baraka, de peur de l’irriter comme les Romains de l’Antiquité qui redoutaient la colère des dieux et l’orage des auspices.
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