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Critiques de Philippe Hayat (120)
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Où bat le coeur du monde

Si j'ai lu Où bat le cœur du monde de Philippe Hayat, c'est avant tout parce qu'il fait partie d'une sélection de six livres à lire et à élire pour le Prix des lecteurs des 2 rives organisé par ma médiathèque.

Je dois dire que j'ai été bluffée de bout en bout par la maîtrise avec laquelle l'auteur fait vivre ce personnage fictif Darius Zaken, qui deviendra le grand jazzman Darry Kid Zak. Il lui fait croiser tout un tas de personnages bien réels, et pas des moindres, comme Miles Davis, Chet Baker, Billie Hollyday ou Charlie Parker dit Bird.

Même si le roman débute à Paris en 2015 par le concert d'adieu que donne le grand jazzman Darry Kid Zak, la suite nous contera la vie de Darius à partir de 1935, depuis la Tunisie française en passant par l'Italie où nous assisterons au débarquement des Alliés jusqu'à cette Amérique ségrégationniste. Ces considérations historiques sont passionnantes et très instructives. J'ai d'ailleurs beaucoup appris sur l'histoire des juifs en Tunisie.

Le jeune Darius devient muet et gardera une boiterie toute sa vie à la mort de son père lynché sous ses yeux, victime d'une émeute visant la communauté juive dont il fait partie. Sa mère Stella se sacrifiera pour lui, essayant de l'empêcher de jouer de la clarinette pour qu'il se concentre entièrement à ses études. Darius a un don irrésistible pour cet instrument qui lui redonne voix et il lui faudra beaucoup de courage pour fuir l'amour dévorant de sa mère et satisfaire ses rêves : "Parfois, pour exister, il faut accepter de faire souffrir ceux qu'on aime."

Mais, paradoxalement, c'est la force extraordinaire de l'amour de cette mère dont il va devoir se séparer qui va lui permettre de devenir ce qu'il est devenu " … à cause d’elle il avait failli ne pas être, et, sans elle jamais il n’aurait été ".

C'est à la fois un roman d'initiation, d'émancipation et un roman musical où le jazz est un personnage à part entière et peut-être le plus important. Tout au long du roman on est emporté et bercé par le rythme du jazz et du swing.

Il n'est pas nécessaire d'être un mélomane averti pour apprécier ce roman, mais si on ne l'est pas, tel est mon cas, on peut alors y trouver quelques longueurs.

Ce que Philippe Hayat développe très bien, c'est la force que peut provoquer une passion. À l'exemple de Darius, si on a le courage d'aller jusqu'au bout, elle peut permettre de dépasser tout déterminisme social, culturel et religieux, de surmonter les épreuves et les obstacles et de choisir ainsi le cours de sa vie.

Coup de chapeau à l'auteur qui connaît superbement l'histoire du jazz et de cette musique afro américaine. Au travers de ce roman, il nous la fait partager de façon magnifique !

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Où bat le coeur du monde

Étonné, surpris, enchanté par cette découverte, Où bat le cœur du monde, second roman de Philippe Hayat, roman sélectionné par ma médiathèque pour le Prix des lecteurs des 2 Rives, je termine à l’instant sa lecture et j’aurais voulu poursuivre l’histoire, remonter jusqu’à Paris, en 2015, où Darry Kid Zak donne son dernier concert…



Dinah, femme infatigable et admirable, est aux côtés de ce génial musicien de jazz, de cool-jazz plus exactement. Cet artiste imaginé par l’auteur est muet. Il enchante le public depuis des années avec sa clarinette et son saxophone soprano.

D’ailleurs, la partie suivante me ramène à New York, en 1946, et décrit la rencontre entre Dinah et Darry qui végète. Il faut patienter un peu avant de remonter encore le temps pour se retrouver à Tunis, en 1935.

Darius a dix ans, vit au cœur du vieux quartier juif. Son père, Sauveur, est libraire et tente de lui inculquer les principes religieux alors que Stella, sa mère, d’origine italienne est moins dévote.

Le texte fourmille de détails, de remarques savoureuses mais la tension entre la jeunesse arabe et les Juifs est plus que palpable. Certains extrémistes alimentent la haine et tout dégénère après une tempête de sable. Sauveur est pris à partie, battu, sa librairie brûlée. Son fils, parti chercher du secours, a toutes les peines du monde à faire bouger les Français qui laissent faire. L’enfant, molesté à son tour, veut sauver son père. Il est grièvement blessé, profondément choqué. Il ne parlera plus.

Veuve, Stella veut que son fils réussisse. Elle apprend le langage des signes mais Darius découvre la musique, apprend la clarinette, se gorge de jazz grâce à Lou, une jeune fille qui l’a pris en affection. Son histoire est vraiment lancée.

Je devais donner le point de départ de ce roman extraordinaire racontant l’histoire d’un jazzman blanc qui réussit à faire sa place parmi les géants de la musique. Imaginaire, certes, mais j’aurais tellement aimé qu’elle soit vraie tant elle déborde de sincérité et de réalisme.

Rien n’est facile pour Darius qui fait tout pour jouer sa musique, exprimer son âme tout en travaillant technique et mélodies. J’ai suivi son périple dans l’armée US qui débarque en Sicile car il a été adopté par quelques musiciens noirs au grand cœur et c’est pour cela qu’il se retrouve à New York.

La partie américaine est dure, réaliste, pleine de rebondissements, d’aléas, démontrant toute la difficulté pour un musicien, quel que soit son talent, pour s’imposer ou simplement trouver du travail.



J’ai frémi d’horreur devant le racisme profondément ancré dans le sud des USA. Phililppe Hayat démontre là aussi sa connaissance précise du pays. Il n’est jamais ennuyeux. Même si je ne connais pas les nombreux titres cités – malgré pas mal de concerts à Jazz à Vienne – l’auteur fait tellement vibrer mots et phrases que mon enchantement est complet !


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Où bat le coeur du monde

De Tunis à New-York, Philippe Hayat imagine le parcours d’un musicien, né dans les années où se profilait une période obscure pour la communauté juive. Darius en est victime, très tôt, puisque son père meurt sous ses yeux au cours d’une émeute visant sa librairie. il en gardera à jamais des séquelles, une boiterie et surtout un mutisme définitif.



Alors qu’il vit seul avec sa mère, ouvreuse dans un théâtre, il suffit d’une soirée passée à aider au vestiaire, pour que la révélation se fasse : la clarinette ne quittera plus ses pensées.



L’apprentissage serait aisé s’il ne devait se faire en catimini, la mère ayant d’autres ambitions pour son fils.



L’on sait d’emblée que ses voeux seront exaucés puisque le roman ouvre sur les coulisses d’un spectacle dont Darius, 90 ans, est la vedette.



C’est donc toute l’histoire de ce musicien de génie (il n’est pas nécessaire de googleliser pour le rechercher : il n’existe pas), et par la même occasion de tous les géants du jazz qu’il croise sur sa route : Charlie Parker, Dizzie Gillepsie, Sarah Vaughan …



Le récit est bien entendu émaillé de descriptions détaillées des performances de Darius, mais de même qu’une recette de cuisine a beau être décrite dans ses ingrédients et même dans ses saveurs, il manque le goût en bouche, les prestations de Darius restent des phrases, parfois sibyllines pour le béotien.



« Ré bémol, quatre notes pentatoniques sur cinq, le gars connaissait ses classiques et le provoquait en duel.

Sur l’anatole, il dériva en si bémol. Au troisième groupe de huit mesures, Darry saisit la balle au bond. Le type voulait souffler un brin, il était son homme.

Les autres firent cercle autour d’eux. Darry l’emmena sur une lydienne dominante. L’autre riposta en multipliant les substitutions tritoniques. »



Même avec quelques notions de solfège, ça laisse béat.







C’est bien écrit et bien documenté, l’auteur est sans aucun doute un spécialiste de la question, mais c’est quand même une peu ardu dans l’ensemble, sur le plan de la musique.





#OùbatLeCœurDuMonde #NetGalleyFrance


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Où bat le coeur du monde

L’histoire de Darius Zaken, c’est celle d’un enfant juif de Tunis qui, en 1935, a vu mourir son père sous ses yeux, assassiné par des musulmans au cours d’un pogrom où lui-même fut grièvement blessé. Ce jour-là, il perdit à la fois l’usage de la parole et de sa jambe. Deux ans plus tard, un petit boulot d’un soir au théâtre municipal de Tunis : au pupitre et à la guitare, Joaquin Rodrigo crée le Concerto d’Aranjuez… nuit andalouse, parfums d’été, fontaines bruissantes, la guitare qui dialogue avec l’orchestre, les cuivres, les cordes, et soudain - second mouvement - un solo de clarinette, une voix infiniment humaine qui “racontait une histoire dans un langage de sons et de silences”.



Pour Darius, l’enfant boiteux et muet, c’est la naissance impérieuse d’un désir, une signification nouvelle donnée au monde, comme une pulsion de vie radicale et sauvage qui vaut qu’on lui sacrifie tout : il vivra désormais dans un univers de sons, de rythmes et d’harmonies, là "où bat le cœur du monde". De 1935 à 2015, de Tunis à Paris en passant par New-York, ses clubs de jazz effervescents et endiablés de l’après-guerre et les tournées calamiteuses dans une Amérique ségrégationniste qui pend encore les Noirs aux arbres, Philippe Hayat dessine - autour du destin particulier d’un enfant appelé à devenir un virtuose - une fresque historique et musicale où le jazz, son swing, son histoire et son univers occupent la première place.



J’ai beaucoup aimé cette immersion particulièrement bien documentée dans le monde alors tout neuf du be-bop puis du cool jazz, traversé par les figures légendaires de tous les géants du jazz : Bud Powell, Thelonius Monk, Dizzy Gillespie, Billie Holiday, Max Roach, Lester Young, Charlie Parker et Miles Davis ; j’ai beaucoup aimé les personnages, en particulier féminins, présences protectrices et tutélaires - à commencer par Stella, cette mère sacrificielle à l’amour inconditionnel et angoissé que la peur du lendemain et l’obsession de la survie rendent sourde au talent de son fils et qui devra apprendre que personne, pas même un fils, n’appartient à personne ; et j’ai beaucoup aimé, enfin, cette histoire - très bien écrite - de vocation et de résilience où volonté et talent se conjuguent, envers et contre tout, pour venir à bout de toutes les difficultés, surmonter tous les échecs et construire un destin.



Une très belle lecture et un très beau livre, à la fin bouleversante.



[Challenge Multi-Défis 2020]

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La loi du désordre

Très attirée par la couverture de ce roman avec une toile de Chaïm Soutine.

Je ne pouvais faire autrement qu'avoir un gros coup de coeur pour Jeanne et son frère, Charles et l'amour fraternel qu'ils se portent.

Jeanne fait la guerre à la guerre. Elle travaille à L'humanité et côtoie Jaurès qui veut la paix. Quand celui-ci est assassiné, tout espoir est annihilé. Commence son combat pour retrouver son frère et le sortir de cet enfer, elle quitte Marius, son amant et devient infirmière. Puisque guerre il y a elle sauvera des vies.

Jeanne est déterminée, idéaliste , pragmatique et courageuse .

Charles est cultivé, rêveur et fragile, il va céder aux désirs de son père de le voir reprendre l'entreprise familiale.

Dans ce texte se trouve aussi un très bel hommage à Charles Péguy .

Avec quelques mois de 1914 et quelques retours en arrière dans la vie de Jeanne , Philippe Hayat restitue la société du début du vingtième siècle avec déjà des changements qui se profilent.

Dans ce texte, on retrouve de grands personnages Jaurès, Dreyfus, Péguy , Apollinaire et Chaïm. L'auteur a modifié une phrase de Charles Péguy lui rendant un bel hommage.

Un livre qui montre à quel point la guerre détruit les hommes , les familles et les vies.

Un livre qui m'a donné envie d'approfondir ma connaissance de Jaurès et son combat pour la paix.

Un livre qui raconte une société disparue.

Et par-dessus tout un hommage aux infirmières et infirmiers qui ont subi et dont beaucoup sont morts pour secourir les autres.

La loi du désordre est un des très bons livres de la rentrée littéraire 2022.

Un grand merci aux éditions Calmann-Lévy

#LaLoidudésordre # NetGalleyFrance

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La loi du désordre

Paris 1914. Jeanne est en conflit avec son père. Pour ce directeur d’une usine de productions de pièces automobiles, aucune question ne se pose, son fils prendre la suite et Jeanne se mariera. Peu lui chaut les excellents résultats scolaires et les ambitions de la jeune fille, on ne déroge pas à ce qui est évident. C’est donc la rupture, premier élément d’une suite de catastrophes. L’assassinat de Jean Jaurès, que Jeanne côtoie dans les locaux de l’Humanité, puis la mobilisation et la guerre. Les destinées volent en éclat : le frère aimé de Jeanne est envoyé sur le front. Pour le retrouver, elle s’engage comme infirmière…



Philippe Hayat rend très bien compte de cette ambiance si tendue de cette année 1914, entre les revendications du peuple et la menace d’un conflit en Europe. Jaurès était partisan de la paix. La France n’est pas armée pour se lancer dans la guerre. Malgré cela, Poincarré engage le pays dans ce qui sera la Grande Boucherie.



On revit la guerre à hauteur de tranchée, les blessures atroces, les morts innombrables, les absurdités du fonctionnement militaire….



Le roman dresse ainsi le portrait d’une jeune femme aux convictions fermes, insensible au socialement correct, et prête à tout pour défendre ses opinions.



Roman féministe, planté dans un décor où cette notion n’avait pas de sens, porté par une écriture sans compromis.



Un bémol cependant, pourquoi avoir immolé le frère de Jeanne en l’affligeant d’une blessure en tout point similaire au personnage d’Au-revoir là-haut ?



367 pages Aout 2022 Calmann Lévy


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Où bat le coeur du monde

Philippe Hayat dispose de multiples talents. Polytechnicien et diplômé de l’Essec, il développe depuis vingt ans des entreprises à succès. Soucieux de transmettre l’esprit d’entreprendre, il donne des cours, écrit des manuels, crée des associations de soutien aux jeunes entrepreneurs. Il trouve aussi le temps d’écrire de la fiction. Où bat le cœur du monde est son deuxième roman.



Sur quatre cents pages menant de 1935 à 1954, le roman relate les années d’épreuves et d’apprentissage d’un enfant, puis d’un jeune homme, qui deviendra par la suite un célèbre musicien de jazz. Darius Zaken est né à Tunis, dans la Hara, un minuscule et misérable quartier juif enclavé dans la médina. Resté muet et boiteux à dix ans à la suite d’un événement tragique qu’il faut bien qualifier de pogrom, il est élevé par une mère enfermée dans un amour maternel étouffant, obsédée par l’ambition de lui faire réussir des études qui lui permettraient d’accéder à une carrière de haut fonctionnaire.



Je n’ai pu m’empêcher de penser à La Promesse de l’aube, tout particulièrement dans le dernier chapitre du retour aux sources. Mais à la différence de Romain Gary, Darius aura échappé à l’emprise de sa mère, acharnée à l’empêcher de suivre sa vocation de clarinettiste prodige.



L’opportunité se présente en 1943. En Afrique du Nord, l’Allemagne nazie est déjà vaincue. Des troupes américaines stationnent à Tunis. Parmi elles, des musiciens, interprètes de jazz. La fraternisation est immédiate et quand arrive l’heure, pour les soldats américains, d’embarquer vers l’Italie, Darius part avec eux, en dépit de ses handicaps physiques.



On le retrouve trois ans plus tard à New York, où il crève de faim et se perd dans la drogue, désespérant d’obtenir des engagements lui permettant de survivre. Pas facile, quand on a la peau blanche, d’intégrer des formations musicales où les peaux sont noires. Darius parvient enfin à se lier avec des musiciens de jazz prestigieux – Charlie Parker, Billie Holiday, Miles Davis et bien d’autres –, avec lesquels il partira en tournée dans le Sud profond. Il y découvrira l’horreur de la ségrégation et sera le témoin impuissant de la déchéance autodestructrice de la plupart de ses camarades, sous l’effet de la misère, des humiliations, de la boisson et de la drogue.



Heureusement pour Darius, la belle Dinah veille sur lui.



Il se trouve que je suis passionné de musique et que j’aime le son de la clarinette, si proche de cette voix humaine dont Darius est privé. Mes goûts vont plus à la musique classique qu’au jazz et je pourrais écouter en boucle pendant des heures le concerto pour clarinette et le quintette avec clarinette de Mozart. Cela ne m’empêche pas d’écouter du jazz avec plaisir, et quel que soit le type de musique, je suis toujours ému aux larmes par les histoires d’interprètes qui passent de l’ombre à la lumière.



Où bat le cœur du monde est un livre très documenté. J’ai été secoué par le quotidien des Juifs pauvres en Tunisie, avant l’indépendance. J’ai été sensible au réalisme des pages sur le débarquement des Alliés en Italie. J’ai appris des choses sur les sagas du swing, du be-bop et du cool jazz, que Philippe Hayat décrit en phrases courtes et précises, sans effet de style.



Après avoir terminé Où bat le cœur du monde et ses longs et nombreux passages sur la façon de jouer de la clarinette ou du saxo, je suis incapable de dire si Philippe Hayat est lui-même musicien ou si ses commentaires sont le fruit d’un travail méticuleux de documentation. A titre personnel, je trouve ces passages un peu vains. Il n’y a pour moi qu’une seule façon de comprendre la musique : en l’écoutant.



Un livre brillant, qui aborde des sujets intéressants et qui a su soulever mon émotion.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Où bat le coeur du monde

C’est une scène parisienne que Darius a choisi pour son ultime concert après une vie consacrée à la musique.

A ses côtés, Dinah, sa compagne de toujours, celle qui a tout partagé, tout supporté :



« Nos soirs ensemble entre les concerts, je les comptais.

Notre lit, je l’ai partagé avec la musique.

Nos enfants, ce sont tes disques.

Tu as raison, comment j’ai fait pour te supporter pendant soixante-dix ans ? »



Par flash-back, nous nous retrouvons à Tunis où Darius enfant voit son père battu à mort lors d’une émeute.

Le choc et le chagrin sont tels pour le petit garçon, qu’il en perdra la voix à jamais.



C’est en se découvrant une passion pour la clarinette que Darius va pouvoir communiquer à nouveau.

Alors que sa mère se sacrifie pour qu’il fasse de grandes études, Darius va poursuivre ses rêves de musiciens et ce malgré les embûches semées sur son parcours.



Il rencontrera les plus grands sur les scènes internationales, Charly Parker dira de lui :

« Il est boiteux, blanc et muet, il a tous les handicaps, mais je vous jure que vous n’oublierez pas ce gosse. »



Darius est un personnage de fiction qui est entouré par les plus grands noms du jazz, on y croise Billie Holiday, Miles Davis et tant d’autres.



Ce roman ne se contente pas de parler de musique, il est par la magie d’un écrivain de talent, un concert éblouissant où le lecteur se laisse bercer.



Philippe Hayat nous offre de beaux portraits de personnages et de sa plume délicate nous embarque dans une mélodieuse histoire teintée de jazz et d’amour.



Un grand merci à NetGalley et aux Editions Calmann-Levy.



#OùbatLeCœurDuMonde #NetGalleyFrance

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Où bat le coeur du monde

Le titre "Où bat le cœur du monde" est déjà une promesse de sensibilité et de poésie.

Je viens de vivre un moment fort avec Philippe Hayat. Le roman qu'il nous offre est un livre sur la passion du jazz. C'est un véritable plus que d'écouter en lisant, les morceaux cités, c'est ce que j'ai fait et je dois dire que je me suis laissée emporter avec beaucoup de plaisir par Count Basie, Charlie Parker, Billie Holiday , Duke Ellington ...et leur orchestre.

Ce n'est pas qu'un livre sur le jazz, c'est aussi un livre sur l'amour qui unit une mère et son enfant et c'est aussi bien d'autres choses.



On découvre Darius enfant dans les années 30 à Tunis et on le suit jusqu'à 54 lors de son retour à Tunis. Le livre commence toutefois par la fin où l'on découvre une scène à Paris en 2015, puis il y a un merveilleux chapitre qui nous explique la rencontre entre Darius et Dinah , sa fidèle compagne et ensuite nous suivons chronologiquement l'enfance puis la jeunesse de Darius.

Ce roman nous émeut face à la douleur que ressent Darius, petit juif, voyant son père mourir sous les coups d'un groupe de musulmans radicaux. Sa souffrance est telle qu'il en devient muet. La musique et plus précisément le jazz, deviendra son moyen d'expression. Ce sera un combat pour lui qu'il mènera avec passion et le conduira à vivre son rêve.

C'est un très beau livre d'atmosphère que je vais conseiller ...
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Où bat le coeur du monde





Philippe Hayat, entrepreneur et écrivain, qui nous livre son second roman après "Momo des Halles", nous offre sans doute le premier grand roman populaire et universel de la rentrée littéraire.



" Où bat le cœur du monde" (très beau titre) est un roman musical, initiatique et flamboyant autour d'un personnage fictif (un certain Darius Zaken) qu'il fait croiser autour de personnages bien réels comme Billie Hollyday, Miles Davis, Chet Baker ou Charlie Parker.



Darius est un jeune juif muet (suite à un effroyable choc avec la mort de son père auquel il assiste étant petit dans les rues de Tunis), mal parti dans la vie et qui va découvrir soudainement la musique, et le jazz plus précisément qui changera profondément sa destinée.



De la Médina de Tunis au clubs de jazz de New-York, "Où bat le cœur du monde " suit la destinée incroyable de ce jeune musicien prodige, clarinettiste virtuose pionnier de ce qu'on a appelé le "Cool Jazz" et qui grâce à la musique et ce jazz, qui fait battre le cœur de monde, va réussir à rendre la vie plus belle et à s'accrocher à la vie, coute que coute, malgré les épreuves et les obstacles malgré cette passion chevillée au corps .



» Ce qu’ils cherchaient dans leur blues, il le cherchait aussi. Comme eux, il se débattait dans un monde qui se refusait à lui, il se heurtait à sa violence, alors il fallait le réinventer, le secouer dans un rythme effréné, briser les mélodies convenues, improviser et jouer, jouer jusqu’à rendre cette vie fréquentable. »



Darius Zaken va progressivement devenir le grand Dary Kid Jack, jazz man de renommée internationale qui va faire vibrer toutes les salles et les grandes scènes du monde, accompagnant les plus grands noms du jazz .



En une dizaine de moments phares de sa vie, couvrant près de 70 années, Philippe Hayat nous offre un récit initiatique centré autour d'une personnalité extrêmement attachante et on sent que l'auteur connait son histoire du jazz et de cette musique afro américaine devenue culte.



On apprend également pas mal de choses sur l'histoire des juifs en Tunisie ou d'autres considérations historiques passionnantes.



Philippe Hayat nous embarque dans une grande fresque flamboyante et épique, un périple rempli d'aventures et de rebondissements, troussé sans la moindre fausse note.



On y traverse les époques et les continents, des périodes de guerre à celles de ségrégation raciale, toujours au rythme du jazz et du swing et on en redemande largement! .



Cerise sur le gâteau, ce roman peut également s'écouter grâce à une playlist composée par l'auteur et qu'on peut trouver sur le site http://bit.ly/philippehayat!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Où bat le coeur du monde

Où bat le cœur du monde nous propose de suivre le destin de Darius Zaken, jeune Tunisien juif, qui suite au traumatisme de la mort brutale de son père à laquelle il a assisté devient totalement muet. Darius trouvera une nouvelle sorte d’expression : la musique et il ne vivra que pour elle quitte à abandonner tout ce qu’il aime, son pays mais surtout sa mère.



Peu encline à suivre habituellement la rentrée littéraire, je me suis dit que cette année, je ferais l’effort d’en lire quelques-uns des titres proposés, histoire de pouvoir en conseiller dans le cadre de mon travail. Et quelle bonne idée d’avoir commencé par celui-ci ! Où bat le cœur du monde est un roman véritablement sensible et touchant. Philippe Hayat nous propose un récit ici plein de finesse. On découvre le personnage de Darius de son enfance jusqu’à son tout dernier concert. De la Tunisie en passant par New York ou encore Paris, on y découvre un personnage passionné et qui a envie de s’en sortir malgré les nombreux obstacles qu’il trouvera sur sa route et les choses qu’il se doit d’abandonner pour enfin devenir un grand musicien de jazz à la renommée mondiale. Bien que Darius Zaken soit un personnage fictif, Philippe Hayat nous propose un récit tellement crédible qu’on a du mal à croire que cela reste juste de la fiction.



Bien que j’en lise très peu, Où bat le cœur du monde est clairement un roman à ne pas rater pour cette nouvelle rentrée littéraire. Allez-y les yeux fermés et laissez vous porter par les notes de musique du grand Darius Zaken !
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Où bat le coeur du monde

L’histoire débute en 1935 à Tunis. La Tunisie appartient à la France et il y a une certaine tension entre les communautés juives et arabes. L’envie d’indépendance commence à monter.

Dans une bagarre avec des Arabes, où son père est tué, Darius un jeune juif est gravement blessé. Il est maintenant muet et boite sévèrement d’un côté. Il vivote avec sa mère qui fait des ménages pour survivre. Darius souffre de sa différence et des moqueries des autres.

Un soir dans un théâtre, il entend une clarinette et ces quelques notes vont allumer en lui un véritable incendie. Désormais il n’aura qu’un seul but apprendre à jouer de cet instrument qui sait tirer de la joie et des larmes. Une musique mélancolique et gaie à la fois.



« En quelques accords, sa musique disait la joie comme le chagrin »



Un roman où les mots se transforment en musique, une histoire d’amour, celui d’une mère pour un fils, celui d’un fils pour sa mère, celui d’une noire pour un blanc, celui d’un restaurateur pour sa voisine.

« Cet homme devenait son ange gardien, tendre et mesuré, prêt à la servir sans retour, attendant son heure ou n’attendant rien, ne vivant que pour ce moment où ils marchaient ensemble vers la Résidence, la suivant comme une ombre et mettant son cœur dans ses pas, un cœur gros de cet amour, un cœur retenu, un cœur à le rendre beau. »



De la Médina de Tunis aux clubs de jazz de New York, nous suivons la destinée incroyable de ce jeune musicien prodige, clarinettiste virtuose, boiteux, blanc et muet et qui grâce à la musique fait battre le cœur de monde, et va réussir à rendre la vie plus belle.



Philippe Hayat nous embarque dans une grande fresque flamboyante, On y traverse l’Histoire, la ségrégation raciale, le débarquement des forces alliées en Sicile, l’indépendance de la Tunisie.

Une immersion dans le monde d’une Jazz, un roman d’initiation avec de beaux personnages, une histoire pleine de tendresse portée par une belle écriture.

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L'avenir à portée de main

L’écriture est belle, poétique, vive, sautillante.

Philippe Hayat est un homme comme il en faudrait plus en France : chef d’entreprise, repreneur, il s’investit dans les PME innovantes.

Dans ce livre, il s’adresse aux lycéens, en tant qu’intervenant professionnel dans les lycées, et leur offre un message d’espoir :

Tout n’est pas gris et morose dans le monde actuel.

.

Mais c’est vrai que les enseignants français ne favorisent que rarement l’épanouissement personnel des élèves, et, à une question d’un élève :



« -- Mais ces projets, comment viennent-ils ?



Il répond :

 Tu connais la réponse. A partir d'un désir, une passion...Parle-moi des tiens... Tu baisses les yeux. En cours, on tait ces choses-là. »



L’auteur est un éternel optimiste et les ados qui le rencontrent ont la chance de l’entendre dire :



« L’avenir sera beau si tu le décides, ne laisse personne t’en déposséder. Prends l’initiative. Exprime tes envies, libère tes talents. Définis ton projet, celui qui te ressemble, et porte-le.

Le monde se révèle aux entreprenants. »

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Où bat le coeur du monde

Un deuxième roman de Philippe Hayat qui me donne furieusement envie de découvrir son premier (Momo des Halles, 2014). Je ne connais pas le chef d’entreprise, manager dit à la pointe, qu’est Philippe Hayat. Mais, sans conteste, je découvre une plume qui, pleine de logique parle de musique, de jazz, d’émancipation, de guerre et d’amour filial avec une finesse qui m’a fait swinguer de plaisir durant toute la lecture.

Dur pourtant est le sujet. Darius Zaken, gamin de Tunis dans les années trente, est frappé de mutisme après la disparition brutale de son père. Claudiquant, incapable de rester debout, muet émotionnel, il est élevé par une mère, Stella, qui se veut phare pour son fils, responsable du cap à prendre. Elle donnera tout pour qu’il s’épanouisse. Elle fera tout pour pousser son fils à grandir, à accepter l’école, à poursuivre des études. Elle est consciente que c’est là une des chances que pourrait saisir le gamin pour s’émanciper, se tirer vers le haut, vivre et exister dignement. Mère, elle oubliera bien souvent qui elle est pour n’être qu’au service de son enfant. Entre elle et lui, une relation d’amour. De celles, dit-on, qui font grandir !

Mais lui, aimant sa mère, il va se laisser attirer, envahir, transformer par cette nouvelle musique que peu comprennent, le jazz ! Entre lui, Darius Zaken et la clarinette, une autre histoire d’amour. Inconditionnel, cette fois. Brutal, excessif, imposant des choix, des sacrifices pour quelques moments de plénitude.

Ce déchirement entre la voie souhaitée par la mère et celle choisie par le fils est au cœur de ce roman. Comme au cœur de tellement de vies ! Mais à ce choc des cultures, il faut la barbarie et la bestialité des combats qui font trembler le monde à cette époque.

Avec brio, Philippe Hayat nous fait voyager de cette Tunisie française à une Amérique étonnante qui s’émancipe dans le jazz, les frivolités d’apparat et, tout en même temps, mène des combats sanglants sans trop d’état d’âmes pour ses soldats. Une traversée du temps des conflits, de la guerre, de ses atrocités, des corps qui tombent au champ d’honneur… Quel chant d’horreur !

Et, en même temps, le choix de la musique comme fil conducteur du récit. Une quête de nouveaux sons, dans le respect des règles musicales et ses contournements, ses transgressions. On progresse avec Darius, on galère avec lui, on s’essouffle, on s’époumone à la recherche du son, du tempo, du solo qui s’imposera et amènera, enfin, la consécration de ce blanc au cœur d’une musique de noirs.

Mais on se déchire aussi, avec lui, entre la passion pour la musique, sa voie et la fidélité qu’on doit à une mère, une voix qui ne le quittera jamais.

Tout le livre est truffé, sans (à mes yeux) être miné, de constructions d’accords, de tierces, de majeurs diminuées ou augmentées… Dès le premier tiers du récit, j’ai eu envie d’avancer dans l’histoire accompagné des musiciens, bien réels, qui croisent le héros fictif de ce roman. Billie Holiday, Charlie Parker, Duke Ellington, Miles Davis, Count Basie, Armstrong… et bien d’autres. Je me suis créé un playlist Jazz et j’ai poursuivi ma lecture. Chaque fois avec eux dans les oreilles…

Double bonheur que je ne peux que souhaiter à tous ceux qui ouvriront ce livre et entendront la musique qui s’y crée ! Bonne découverte !


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Où bat le coeur du monde

Philippe Hayat nous fait vivre le drame de la famille Zaken à Tunis, le ghetto juif aux abords du quartier français. La crise, l'incompréhension, ce besoin d'un bouc-émissaire, une émeute survient entre les Arabes et les Juifs. Il faut que quelqu'un paie ce trop de pauvreté. Ce libraire, Sauveur, qui ne baisse pas les yeux, qui commerce avec les Français, possède la seule librairie du Hara, rue des Perles. Cela suffira à déclencher la haine, Darius 12 ans, y perd son père, la voix et une de ses jambes en restera estropiée.



Stella désormais veuve avec un adolescent a élevé, trouve un emploi pour que Darius aille au collège du quartier français dans lequel ils sont relogés. Il faut qu'il travaille dur pour obtenir le droit d'étudier en France.



Darius fait de son mieux, mais il n'est pas comme les autres élèves. Puis, un jour, il croise Lou, 21 ans, la femme gangster, qu'il tentait d'entrevoir au travers des vitres du casino. Elle se rêve comédienne à Paris.



Venu pour aider sa mère au vestiaire un soir de concert, il va entendre la voix d'une clarinette jouant au coeur de l'orchestre de Madrid : le concerto d'Aranjuez. Lou lui permettra d'apprendre la clarinette grâce à ses amis musiciens, restera à tout jamais celle qui lui a redonné une voix.



Darius est doué, il se distingue des musiciens noirs, il ne swingue pas comme eux, il a pourtant la même faculté de dire la douleur, la joie, fait naitre le cool jazz.



Pour devenir un artiste, il partagera la peur au coeur des champs de bataille d'Europe, attérrira dans un bordel aux États-Unis enfin grâce à Dinah, il se produira sur les plus grandes scènes avec les meilleurs de son époque : Chet Baker, Billie Holiday, Miles Davies : il joue et devient Dary Kid Zak !



Philippe Hayat nous offre un roman initiatique, musical, dont les personnages sont attachants, leurs failles les rendent touchants.



Un roman qui marquera cette rentrée littéraire, joli moment de lecture.

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Où bat le coeur du monde

Où bat le coeur du monde Philippe Hayat Calmann-Lévy ,août 2019

#OùbatLeCœurDuMonde #NetGalleyFrance.



Ce soir Darius Zaken fait ses adieux. Paris, 2015. Dinah son épouse veille sur lui comme elle le fait depuis près de 70 ans. Il est temps pour lui de poser sa clarinette ...

Darius Zaken , c'est ce gamin né à Tunis dans une famille juive. Il habite dans la Hara, accompagne son père Sauveur à la synagogue et passe beaucoup de temps dans la librairie paternelle. Stella, sa mère, est belle, amoureuse de ses deux hommes. Un soir de sirocco la violence se déchaine et son petit monde s'effondre. Stella restée veuve se bat pour que Darius fasse son chemin , puisse aller étudier en France et devenir quelqu'un. Mais Darius est sorti handicapé de cette épreuve, il a non seulement perdu son père , avance en boitant mais surtout il a perdu sa voix...

Les jours s'enchainent, le chagrin est toujours là jusqu'au jour où il découvre la musique et le jazz.

Philippe Hayat retrace amoureusement le parcours de ce gamin , d'abord les années passées à Tunis jusqu'à son engagement dans les forces américaines en 1943, puis la guerre, la Sicile et enfin New-York , sans oublier la Musique , le jazz .

Un roman à plusieurs facettes. Un roman sur le jazz bien sur, sur ces musiciens de génie qui ont bercé ma jeunesse et m'accompagnent encore. Un roman sur le parcours d'un enfant émigré, balloté par les évènements politiques des années d'entre les deux-guerres qui cherche sa place et sa voie à défaut de retrouver sa voix.

Un grand merci aux éditions Calmann- Lévy pour ce partage en avant-première. Un roman à découvrir .
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Où bat le coeur du monde

La biographie fictive d'un musicien, Darius Zak, juif muet né pauvrement à Tunis, séduit par le be-bop et les plus grands du jazz, (Lester Young, Miles Davis, Billie Holiday, Charlie Parker, Gil Evans, ...). Il se battra pour les rejoindre, les côtoyer, créer le cool jazz.



L'écriture est agréable, bien documentée, mais c'est quand il raconte la musique, qu'il la fait vivre, que Philippe Hayat touche au sublime.

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La loi du désordre

Une famille bourgeoise et provinciale, Charles et Jeanne font des projets, la littérature et la poésie seront leur avenir.



Mais dans une famille d'industrielle on ne tergiverse pas, le fils doit reprendre l'usine et la fille épouser un bon parti.



Le vingtième siècle a déjà bien commencé, avec lui l'espoir de le la paix, de la modernité et qui sait la fin d'une société violente et patriarcale.



Un siècle de progrès, social, politique et philosophique, oui Jeanne veut y croire. Lycéenne brillante, elle est la première fille admise en lettres rue d'Ulm, et pourquoi ne serait-elle pas la première femme journaliste au journal l'humanité ?



Mais le 31 juillet 1914, au café du Croissant, Raoul Villain tire deux coups de feu et abat Jean Jaurès à bout portant.



La grève internationale et générale des ouvriers n'aura pas lieu, l'Europe entre dans le chaos et l'inhumanité.



Août, Septembre 1914, la fin de l'insouciance pour Jeanne.



Récit historique et cours d'histoire romanesque, nous suivons la construction d'une femme nouvelle, une femme forte qui après bien des épreuves serait prête à affronter le monde.



Si, bien sur, elle survit à la boucherie de la première guerre mondiale.

Écriture ample et réaliste pour nous raconter l'horreur des tranchées.



Philippe Hayat trouve les mots justes et la bonne distance pour nous décrire ces quelques jours qui plongeront des hommes et des femmes dans la barbarie.



Plongez dans La loi du désordre, un roman qui a vraiment du souffle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La loi du désordre

Notre instinct de lecteur ne nous trompe pas.

Quand je suis allé à la rencontre de Philippe Hayat, je ne savais rien de lui, ni de son oeuvre.

Je n'aurais même pas dû le découvrir.

Mais voilà.

Au hasard d'un salon, dans un temps mort, je jette un oeil sur une 4ème de couverture.

Tous les voyants passent au vert.

1914.

Mais, c'est bien cette période qui me passionne ?

Ce livre est pour moi.

Coup de poker et au final, coup de coeur.

La dernière page tournée, je suis encore bouleversé par ce roman.

Et je me demande comment il a pu passer au travers de tous ces prix que l'on distribue après la rentrée littéraire.

Hayat s'en va-t-en guerre.

Ou plutôt notre pays.

Le crime de Sarajevo met l'Europe en ébullition.

La tension monte.

Jeanne, contre sa famille et son père surtout, s'émancipe.

Elle sera journaliste, au côté de Jaurès qui tente d'apaiser les esprits.

On crie à la trahison et on l'assassine.

Mobilisation générale.

C'est la guerre.

Charles, le frère de Jeanne part au front.

Bouleversée par la mort de son mentor et effrayée à l'idée de perdre son frère, la jeune femme espère le faire démobiliser.

Elle deviendra infirmière sur le champ de bataille.

Ici, le héros n'est pas le poilu, même s'il y en a, bien sûr.

L'auteur a choisi Jeanne pour héroïne.

Une jeune femme révoltée contre la société gérée par des hommes qu'elle ne comprend plus.

Prête à tous les combats pour l'égalité à une époque où l'idée fait scandale.

Pourquoi ne pas leur octroyer le droit de vote tant qu'on y est?

Impensable.

Ce roman, c'est les jours qui précèdent le conflit.

Quand personne n'y croit vraiment ou espère encore.

Puis c'est le tout début.

Les premières semaines.

Les premiers morts, les premiers blessés.

C'est surtout, et l'écriture de Philippe Hayat y est pour beaucoup, un magnifique roman que je place sur l'étagère de mes coups de coeurs de l'année.

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Où bat le coeur du monde

Où bat le coeur du monde est une bien jolie surprise. Comme pour Ceux que je suis, j'y suis allée à reculons et j'en suis ressortie enthousiasmée et émue.



Le récit est dense, les personnages forts et le style de l'auteur est très agréable. À mes yeux, le seul point faible vient des descriptions du jeu de Darius. Je ne m'y connais pas en musique, et encore moins en jazz, aussi de savoir qu'il joue en la mineur ou pas m'est passée au-dessus de la tête. Ce n'est vraiment pas grand-chose et il ne faut pas s'y arrêter car ce roman vaut la peine d'être découvert.



Je n'avais pas lu le précédent roman de Philippe Hayat mais une chose est certaine : je lirai le suivant !
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