En lice dans la catégorie Imaginaire du Prix des Auteurs Inconnus, 11 serpents t’embraque dans une lecture atypique, cynique aux situations bien loufoques !
11 invités. 11 serpents. Le gagnant sera celui qui mordra le plus fort. Coups de théâtres, scènes cocasses et parfois cruelles vont s’enchaîner jusqu’à l’incontournable twist final.
J’ai déjà eu le plaisir de découvrir l’auteur avec « le Fossile d’acier », un genre tout à fait différent, dont j’avais apprécié l’intrigue.
Ici, Philippe Saimbert s’attaque à un genre totalement différent et je dois dire que sa plume s’y prête bien. Même si j’ai eu du mal au départ, je ne voyais pas trop où il voulait m’emmener, au fil des pages je me suis prise au jeu.
Une lecture assez comique avec des situations aussi cocasses les unes que les autres. C’est jouissif, cynique mais les situations sont tellement farfelues, que cela en devient hilarant.
L’intrigue est construite comme une BD, c’est très visuel, même en l’absence de planches de dessins, on retrouve cette trame lorsque l’on plonge dans une BD déjantée !
La cousine Abeline, aussi riche qu’originale, propose à ses amis et famille, un jeu où ils devront se montrer drôles et machiavéliques. Et là, les personnages se lâchent et tout les coups bas sont permis pour arriver à leurs fins. Chacun d’entre eux, va user de ce qu’il a de plus machiavélique pour manipuler, faire mal et gagner ses faveurs et elle s’éclate bien, et nous aussi, tellement les situations sont réalistes et tordues.
Même si le début, peut paraitre long à se mettre en place, les stratagèmes sont efficaces, tordus et on en redemande.
Le personnage principal, Philippe est un auteur dont la réussite est assez fluctuante, il dit de lui-même que c’est un « looser ». Il enchaîne les problèmes, subit les humiliations de ses proches, qui le prennent de haut, lui font bien sentir à quel point ils le trouvent minable, sans talent et sans volonté.
Je l’ai trouvé amusant, surtout dans sa manière de se dépeindre, de se raconter. A travers ses mots, l’auteur nous livre une part de ses pensées, il y a un peu de lui dans ses réflexions sur le monde de l’édition, sur le fait d’être un auteur, sur l’image qu’il dégage… Il y a une part de réalité, aussi dans la manière qu’a sa famille de le percevoir…
C’est un auteur raté, dont les bouquins « ne sont bons qu’à faire du feu de cheminée » qui se raconte de manière détachée et se veut observateur de cette famille, complètement déjantée et de la situation dans laquelle ils se retrouvent tous… Il est observateur plus qu’acteur de cette tragédie humaine qui se déroule sous nous yeux.
Tragédie qui fait ressortir les travers de l’être humain, capable de tout, même du pire, pour arriver à ses fins….
Un fois que l’on passe le premier tiers, on assiste à un feu d’artifice qui va se poursuivre jusqu’au twist final et là, je dis bravo à l’auteur, qui n’a vraiment pas mené ses lecteurs en bateau !
Avec ce final, on oscille entre stupéfaction et ahurissement, car rien ne le laisse présager, pourtant l’intérêt est maintenu tout le long des 200 dernières pages, par un auteur qui ne se contente pas d’une fin bâclée, bien au contraire, il colle un dernier rebondissement histoire de bien clouer le lecteur sur place.
On va de surprise en surprise, parsemées de rebondissements aussi cocasses et cyniques les uns que les autres, le tout avec une plume travaillée, acide, hilarante et visuelle.
Même si on peut s’interroger sur cette couverture un brin BD, elle prend tout son sens.
Sous ses airs de Légèreté, c’est un vaudeville, une comédie de mœurs à la Feydeau, qui décrit la médiocrité de ceux capables de toutes les bassesses pour arriver à leurs fins.
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