Philippe Saimbert n'en est pas à son premier roman, mais peut-être est-ce celui qui aborde une histoire plus mélodramatique. Plus versé dans les BD's, les récits pour enfants ou plus humoristiques, l'auteur se lance ici dans une romance contemporaine qui traite à la fois d'un amour profond et de la cause animale.
L'histoire débute avec Jean, soixante ans, qui revient dans un village qui parait beaucoup le troubler. Il souhaite visiter une vieille maison abandonnée, insalubre même, et se lance dans une visite douloureuse qui ravive des souvenirs. Cette bâtisse est un déclencheur, nous conduisant dans la mémoire de Jean, vingt-ans plus tôt, alors qu'il était marié, père de deux enfants, pour nous raconter leur l'histoire : celle qu'il a vécue avec Lorina.
Lorina, une trentenaire à la vocation de guérisseuse, très concernée par le bien-être animal et celui de sa famille : son père, Anselme, et sa tante, Appoline. Une femme aux multiples facettes, mais dont l'altruisme est indéniable, couplé à un courage et une hargne farouche pour se dresser contre les énormes industriels de la région. Tantôt généreuse, tantôt mordante ; terre à terre, puis idéaliste et croyante. Lorina est un paradoxe.
Face à Jean, plus tempéré et timide, c'est une tempête qui bouleverse son existence. le quadragénaire dépérit dans son quotidien, mal-aimé de sa famille, méprisé, en proie à la haine de son beau-père et de l'indifférence de ses propres enfants… son épouse ne lui accorde plus d'intérêt. Jean ne ressent plus ; il survit et subit. Sa rencontre avec Lorina est une bourrasque qui remet tout en question, qui le chamboule suffisamment pour soulever de multiples interrogations.
Loin des Fauves, c'est l'histoire d'une rencontre, d'une renaissance et d'un drame.
Philippe Saimbert s'attarde sur l'introspection de son personnage, Jean. le texte se consacre à ses interprétations, ses compréhensions et ses questions. C'est la parole de l'âme avant celle de la raison ou du tell.
C'est un récit qui se concentre sur l'humain, ses dérives et ses bons côtés. C'est un appel à la tolérance et une ode à l'amour entier. À la compréhension de l'autre, mais aussi à notre capacité à nous remettre en question pour se diriger vers le meilleur de nous-mêmes… ou vers le pire, pour ceux qui ne sont pas assez à l'écoute.
Jean démontre une grande force : malgré les a priori des uns et des autres, dont ceux de sa propre belle-famille, sous ses airs fatalistes et dépendants, il a assez de courage pour s'extirper du carcan que la société souhaitait lui imposer pour vivre sa passion, la musique. Il faut plus de courage encore pour subir, jour après jour, sur plusieurs années, la haine et le mépris des siens, et savoir encore se tenir le dos droit. Davantage de bravoure pour s'opposer à ceux qui l'ont tourmenté si longtemps pour un nouvel amour qu'il sait puissant. Jean est aussi un personnage qui traite de la thématique de la vie, de l'homme et de ses doutes, de ses aspirations, passé la quarantaine.
Pas de clichés ou de stéréotypes ; si l'on parle d'un coup de foudre, et que l'on a l'impression que tout est acté, rien n'est si simple. La confiance se gagne et se mérite. Aimer soudain l'autre ne construit pas une relation, le temps oui, la communication aussi ; apprendre à se connaître.
Lorina et Jean sont complémentaires. Les deux faces d'une même pièce. L'héroïne n'est pas [...]
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