Citations de Pierre Ménard (II) (30)
Lire, c'est comme prendre de l'alcool ou de l'opium. Au même titre que ces substances, la lecture devrait être reconnue comme une addiction, et faire l'objet d'une nouvelle loi Evin.
A trop lire, et en particulier des livres d'Histoire, on se rend compte des avantages du passé et des inconvénients du présent, sans que la réciproque soit vraie ...
Ce n'est pas par hasard que Victor Hugo écrit :"Il y a des gens qui ont une bibliothèque comme les eunuques ont un harem."
Pour accroître ses revenus, le pouvoir fait vendre à tour de bras par Crozat et ses comparses des charges aux titres aussi pompeux qu'inutiles, des contrôleurs des perruques aux garde-meubles des hôtels de ville en passant par les jurés-crieurs d'enterrement, contrôleurs des porcs et pourceaux, langueyeurs de cochons, gourmeurs de bière, essayeurs-visiteurs d'eau-de-vie, vendeurs d'huîtres à l'écaille, compteurs de poissons d'eau douce et autres rouleurs de tonneaux... Or les petits messieurs couverts de velours et de dentelle qui en font l'acquisition s'empressent de se servir des privilèges afférents pour pressurer les assujettis dont ils peuvent tirer un quelconque revenu légal. On taxe les charrettes de bois, les chemises blanchies, la viande de bœuf... tant et si bien qu'un petit bateau de marchandises qui remonte la Seine est ponctionné au cours de son trajet à près de 35 reprises !
À rebours d'un siècle paysan où la majorité de la population vit de façon quasi autarcique et s'aventure rarement loin de chez elle, Crozat, sans même avoir posé le pied sur un navire, est l'un des initiateurs les plus dynamiques de la mondialisation. À la tête d'innombrables flux de capitaux et de marchandises, il intensifie les échanges entre pays et continents, par voie maritime, fluviale ou terrestre. Des ustensiles qu'il fait acheter à bas coûts en Hollande ou en Allemagne seront échangés avec des tissus, des armes, de l'alcool et des verroteries contre des esclaves en Afrique, eux-mêmes troqués contre des piastres et des marchandises d'Amérique latine, réexportées vers les marchés européens ou expédiées en Inde contre des épices et soieries à leur tour revendus en Europe, aux Amériques ou en Afrique.
Grâce à Crozat, les habitants fortunés de Pondichéry dorment dans des draps du Languedoc ou d'Angleterre et couvrent leur femme de coraux d'Afrique du Nord ; des bourgeois d'Amsterdam dégustent un café yéménite de premier choix ; les riches péruviens épicent leurs plats ; un Parisien arborant avec fierté une cravate des Indes prise un tabac de Virginie acheté en Hollande pendant que sa femme se délecte d'un chocolat d'Amérique sucré avec de la canne de Saint-Domingue. En voulant faire croître son empire, le financier accélère l'histoire et rapproche des univers ô combien différents. Pour le meilleur, et parfois pour le pire.
https://www.mixcloud.com/Lesmotsdularge/les-mots-du-large-radio-larg-8920-sur-la-bande-fm-%C3%A9mission-45-20-bonnes-raisons-darr%C3%AAter-de-lire/
Comme si cela ne suffisait pas, l'on ne retient que 10% de ce que l'on lit, contre 30% de ce que l'on voit, 50% de ce que l'on voit et entend et 90% de ce que l'on fait.
A en croire Roland Barthes, tous les livres sont sexuels.Dans "Plaisir du texte", le sémiologue compare les livres à de séduisants corps de femmes.Lire est pour lui comme déshabiller une charmante créature.A mesure que l'on avance dans le livre, le texte-femme se dévêt, faisant monter la tension et donc l'attention.
C'est oublier que l'on peut avoir beaucoup de savoir sans avoir une once d'intelligence et vice versa.
Que lire rende fou, passe encore.Ce sont les fous qui auront leur place au paradis et, sur terre, la folie rend souvent heureux.
N'avez-vous jamais remarqué que les gens qui ont trop lu sont "complètement livres" ?Puisque la littérature coupe du monde et nous enferme dans un univers parallèle, il n'est pas étonnant qu'elle rende fou.Oui, fou, timbré, cinglé, dérangé,dément, insensé, détraqué, déséquilibré, piqué, sonné, tapé, marteau, maboul, zinzin, toc-toc, dingo ! Si avec ça vous ne comprenez pas, c'est que vous aussi vous avez trop lu.
A y regarder de près, la vie d'un grand lecteur n'est pas si différente de celle d'un malade en phase terminale : se lever, s'allonger(pour lire), déjeuner, s'étendre(pour lire), dîner, lire, se coucher.Les lecteurs sont des incurables.
Au coût réel du livre, il convient d'ajouter un coût d'opportunité. Eh oui, car au lieu de lire, on pourrait travailler. lire l'intégralité de La Comédie humaine (137 livres, 20 millions de mots) prend 420 heures, soit 12 semaines de 35 heures. Au coût du Smic, cela représente la somme de 3 960,60 euros. Si l'on est Dany Boon, c'est encore pire. Avec un salaire horaire estimé à 15 100 euros en 2008, l'acteur préféré des smicards a "gagné" 6 342 000 euros en ne lisant pas Balzac. Les Chinois eux aussi l'ont bien compris. Il ne lisent pas, et ils vont nous écraser. (...) Soit dit en passant, quand Goebbels a commencé à organiser des autodafés, le chômage a été divisé par quatre en Allemagne.
Or, entre un athlète et un rat de bibliothèque myope comme une taupe asthmatique et blême comme un cafard décoloré, les femmes ont tôt fait de choisir.
Page 388...Quelles auront été ses dernières pensées? Sans doute s'est-il-plu à retracer son incroyable destin, celui d'un homme à qui rien n'a résisté. Un financier de génie, un spéculateur talentueux, un bâtisseur qui, à force de volonté, d'intelligence et d'intrigues, aura réussi l'exploit de franchir toutes les barrières politiques et sociales.
Il faut dire qu'il y a matière à réfléchir. En effet, aujourd'hui, l'eau mouille, les facteurs sont timbrés, les cheminots déraillent, les routiers se font rouler, les électriciens ne sont pas des lumières, les pâtissiers sont au bout du rouleau, les femmes de ménage sont dérangées, les avocats sont véreux, les plombiers sont bouchés et les bouchers trop crus, les cuisiniers sont louches, les serveuses sont menues, les photographes ont des pellicules, les brasseurs sont sous pression, les serruriers se portent mal, les chauffeurs de taxi ne savent pas se conduire.
"Avouons que Bonaparte ne serait jamais devenu Napoléon s'il s'était appelé Jordan"
Aux yeux des financiers, même sale, l'argent reste appréciable.
En effet, on estime qu'il faut assassiner en moyenne 1 arbre pour imprimer 125 livres, proportion qui passe 1 arbre pour 100 Harry Potter. Sachant que 450 millions de livres de l'apprenti sorcier ont été vendus, cela représente minimum de 4 500 000 arbres détruits. Comme la densité moyenne d'une forêt est de 200 arbres par hectare, le fils caché de Voldemort (cette paternité imprévu et soigneusement dissimulée n'est connue que de quelques proches de l'auteur, placés sur écoute téléphoniques) a anéanti l'équivalant d'une forêt de 22 500 hectares, soit près de trois fois la superficie de Paris.
N'avez-vous jamais remarqué que les gens qui ont trop lu sont "complètement livre"? Puisque la littérature coupe du monde et nous enferme dans un univers parallèle, il n'est pas étonnant qu'elle rende fou. Oui, fou, timbré, cinglé, dérangé, dément, insensé, détraqué, déséquilibré, piqué, sonné, tapé, marteau, maboul, zinzin, toc-toc, dingo! Si avec ça vous ne comprenez pas, c'est que vous aussi vous avez trop bu.