A propos de son roman "Kennedy Junior"
Être le dépositaire de quatre-vingt-quinze pour cent de la vie d'une mère ne prédispose pas au bonheur. (Page 196)
L'amour c'est quand chacun croit que l'autre a trouvé un remède différent, et qu'il va le guérir. Mais la plupart du temps nous luttons contre des êtres qui nous ressemblent trop, qui souffrent autant que nous, ce en quoi ils sont invincibles.
Le travail est l'une des causes essentielles du malheur de l'humanité, l'autre étant l'amour.
Le Préambule de la constitution de la Quatrième République, toujours en vigueur, affirme que "chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi". Le chômage, heureusement, est venu contredire cette hypocrisie. (Page 91)
Est-il préférable d'avoir été abandonné par sa mère ou d'en avoir une qui vous considère comme l'excroissance perpétuelle de ses ovaires, la résidence secondaire d'elle-même ?
« Le sexe est peut-être la seule forme, pitoyable ou non, que nous ayons trouvé pour dire quelque chose de l’amour. » (p. 141)
Couples qui mijotez en silence ce que vous croyez être le grand salut de la séparation, qui pensez que l'amour, le vrai, prolifère autour de vous comme autant de corps dans un catalogue, dont seul votre conjoint vous empêche de tourner les pages, détrompez-vous : autour de vous règne le terrible marché de l'absence d'amour.
Aimer est exceptionnel. Ne pas aimer est la règle. Accepter cette règle devrait donner un début de bonheur.
Le chômage présente un avantage extraordinaire : vous pouvez enfin retourner vivre chez vos parents à l'âge de trente-cinq ans. Vous devez remplir une condition : être célibataire. Si vous êtes marié, ne vous inquiétez pas : le chômage entraîne souvent un divorce rapide.
On ne cesse pas d'aimer ceux qu'on a aimés. Mais de personne en personne, de pièce en pièce, on voudrait croire que peu à peu on reconstitue un puzzle, et qu'un jour un visage apparaîtra. Et l'on n'aura plus besoin de chercher. Mais en fait d'image totale nous n'avons que la dernière, et elle n'efface pas les précédentes. Aucune figure n'est oubliée, aucune ne nous retient. C'est ce qui fait que notre vie n'est pas une succession d'échecs, mais une construction incertaine entièrement vouée à l'amour.
Oumar est la risée de la classe, non seulement à cause de sa laideur [...], mais surtout en raison de sa folie et de ses positions politiques. Son père tient une petite épicerie. Le soir, Oumar le remplace. Le matin, il a les yeux cernés. Moi, je l'aime bien, c'est un ovni et, contrairement à ses camarades, il suit l'actualité et possède une vraie culture. Certes, elle est un peu spéciale. Il veut devenir dictateur.