Le titre du livre résume bien cette passion amoureuse quasiement à sens unique. Pierre, la soixantaine, s'éprend de sa collègue Sandy qui a soixante-et-un ans. Pour elle, nous avons l'impression que ce n'est qu'un jeu. Un je t'aime et puis non, je ne veux plus de toi. Elle se joue de lui, lui ment ; mais lui, par contre, y croit à cette amour et ne lâche rien même si souvent le découragement le gagne. Il n'arrive pas à couper ce lien.
Un roman assez court mais qui a la faiblesse de nous montrer que les échanges qu'envoit Pierre à Sandy. On ne peut que deviner la substance de ces réponses du fait des messages qu'il lui envoie. Et cela renforce aussi le sentiment d'amour non réciproque et de la personnalité de cette Sandy qui se joue de lui. On a l'impression parfois de voir un ado transi d'amour qui attend un geste de sa belle.
Le fait de ne pas avoir les réponses de Sandy font aussi que la lecture devient lassante à la longue. On a l'impréssion de tourner en rond. Dommage !
Commenter  J’apprécie         60
Existe-il une passion heureuse ? On le voit autour de nous, de plus en plus de couples se désagrègent. Comment aimer justement, en étant à la fois satisfait de la rencontre qu'on vient d'effectuer et sans écraser l'autre ? A l'automne de son existence, Pierre s'amourache de Sandy, belle et terriblement indépendante. Assez vite, elle obsède ses jours, au point de l'amener à ne pas envisager le futur sans sa présence. Malheureusement, elle fait à chaque proposition un pas de côté, se défile pour lui échapper. Malgré cela, il s'obstine, refuse de se raisonner, croit que le temps arrangera les choses, tente d'édulcorer ses propos, met en place une stratégie. Au lieu de renoncer, il s'obstine, conscient de la souffrance qui commence à le laminer, de la fragilité de la situation.
Commenter  J’apprécie         00
L' auteur nous décrit la correspondance avec "la femme de sa vie", une histoire rythmée par les séparations plus ou moins voulues .
Un déséquilibre amoureux ou l'un vit une histoire et l' autre une passion.
Difficile parti pris pour parler de passion que de n' exprimer les messages de l' amant passionné.
Pourtant n' est ce pas cela la passion au final, une aventure solitaire faite a deux si on a de la chance Hihihihi.
Commenter  J’apprécie         00
Près de vingt ans plus tard, Pars, oublie et sois heureuse, son dixième livre, rompt avec cette veine noire : il y célèbre l’amour chez les sexagénaires et magnifie le corps et l’esprit d’une femme mûre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Pierre Mérot publie un roman d’amour épistolaire ; sa version des Souffrances du jeune Werther… en moins jeune.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
J’aimerais tisser des phrases légères, joyeuses, qui enroberaient ton corps si beau. Il me manque tant ce corps, ce vrai corps, tes cuisses si fines qu’elles tiennent dans une main, ta chevelure, tes senteurs, ta voix américaine, ta silhouette, mon Elfe, divinement élancée, qui me fait battre mille cœurs lorsqu’elle paraît ! Lorsqu’elle paraît au loin sur un trottoir, par exemple, comme ce soir d’hiver où j’attendais sous la croix verte lumineuse d’une pharmacie. Lorsqu’elle paraît dans les lieux les plus humbles, mon Amour. Et même si je devais rôtir en enfer, puissé-je l’apercevoir éternellement,ornée de petites cornes adorables et taquines !
Toi qui rêvais de me faire l’amour, m’écris-tu…
Évidemment, j’aurais pu te téléphoner mais il ne faut pas trop en demander à l’ours velléitaire, au type empêtré dans sa crainte de vivre et sans doute dans sa peur des femmes – cette peur des femmes et du sexe qui mène vraisemblablement à la solution hâtive, brutale et fantasmée de la pornographie. Rappelle-toi, dans le dernier chapitre de Mammifères j’ai écrit ceci : « Vous réclamez l’amour. Vous vous plaignez de ne pas le trouver. En réalité, vous n’en voulez absolument pas. La tendresse qu’on vous prodigue vous semble une menace obscure. Vous avez repoussé ceux qui vous aimaient et ils ont fini par se lasser. Vous les avez repoussés précisément parce qu’ils vous aimaient. Vous avez un besoin presque vital de ceux qui ne vous aiment pas et votre sexualité vous pousse vers ce qui vous rabaisse. » La peur de faire du mal autour de moi, aussi… Voilà mon cœur mis à nu. Enfin, une partie. N’exagérons rien, il y a quand même en moi des choses positives. Je te souhaite de belles journées à Cannes chez tes beaux-parents. Tu dois être si heureuse d’y retrouver tes enfants. De mon côté, je vais essayer de continuer mon livre pendant les vacances. Mais d’abord, ce soir, je crois que je vais m’offrir un ou deux bars de libération.
Comme tu l’as lu dans Mammifères, les oncles sont des êtres compliqués – inutilement sans doute. Les oncles ont, par
exemple, une femme dans leur vie, qui les supporte depuis dix-huit ans. Les oncles
sont en équilibre entre le désir et le repos, entre la vie explosive et une forme
d’emprisonnement accepté. Les oncles boivent. « Boire, aimer ou vivre, quelle différence ?
C’est une même saloperie somptueuse », écrivent-ils à la fin de leurs livres. Les filles
des îles paraissent plus simples mais on ne connaît ni leur vie ni leurs attachements,
en fait.
J’aime l’odeur de ton sexe, le matin, si abondante, je crois accéder à ton âme comme à un vase ancestral terriblement précieux.
J’aime quand nous parlons parce que nous avons tant d’importantes petites choses à
nous dire.
J’aime quand nous descendons l’escalier en riant et que nous attend le bleu si beau du ciel. J’aime ton délicieux canard, tes mangues, ton appétit d’ogresse en toute chose.
J’aime te serrer si fort et si fragilement dans mes bras.
J’aime ton visage le soir dans l’ovale de mes mains, il est si beau, si incroyablement jeune, renaissant.
J’aime ta robe blanche descendant jusqu’à tes pieds de flèche.
Tu m’as donné le pouvoir de t’aimer. Tu m’as donné et tu reprendras.
Je suis désolé de t’écrire en français, je n’ai que cette langue, c’est la seule dont je connaisse vraiment tous les recoins et elle me tient en vie. Je n’ai que ça.
Je t’aime. Je voudrais ne pas tomber amoureux de toi, parce que l’amour c’est lourd, et tu as besoin de tant de légèreté.
A propos de son roman "Kennedy Junior"