AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pierre Place (82)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Au rallye

Un regard sociologique sur un lieu qui n’est plus vraiment la zone, mais qui n’est pas encore colonisé par les bobos.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          00
Au rallye

Le café du coin reste bien évidemment un décor idoine, apte à nous faire saisir la vie dans sa quintessence, de ses misères, ses conversations, ses petites joies, ses grandes peines. Et des humoristes aux illustrateurs, un grand nombre d'artistes, grands observateurs du petit théâtre de la vie devant l'éternel, aiment camper avec leurs carnet et leurs stylos pour croquer des instantanés de vie.





C'est exactement le cheminement qu'a fait Pierre Place, auteur d'une BD que j'ai eu l'occasion de lire grâce à Babelio, Au Rallye, toute première BD d'un jeune homme de 27 ans- à l'époque de sa parution ( déjà 3 ans) , Pierre Place.



Ancien étudiant en art décoratif de Strasbourg, Pierre Place à commencé à tenir un blog d'illustrations où il racontait son quartier, le 19ème arrondissement de Paris ( arrondissement que je connais pour y avoir habité quelques années), et notamment les cafés du quartier, et il s'est vite aperçu que son blog pouvait donner lieu à une oeuvre rendant compte des résidents d'un même quartier, à la façon de Will Eisner (un illustrateur qui est connu pour peindre New York et son foisonnement en deux coups de crayons) ou même à la Paul Auster, lorsqu'il fait Smoke ou Brooklyn Boggie





Ainsi, le Rallye en question, personnage principal de la BD qui nous intéresse, est le nom du bar–hôtel-PMU parisien où évoluent un certain nombre de personnages de cette bande dessinée, tous grands habitués de ce bistrot situé dans un quartier un peu sinistre de la capitale.



A la croisée de deux rues d'un quartier populaire parisien sans éclat, se situe l'immeuble au pied duquel se trouve le Rallye. Bar de tradition où se mêlent les effluves de la bière pression et les arômes de café, il est le lieu privilégié où les gens du quartier peuvent se retrouver pour partager leurs propres histoires. Sandrine, Driss, Hakim, Sylvain, Nabila, Henri, Aminata, José et d'autres encore sont de ces individus qui fréquentent l'établissement tenu par Antoine, un tenancier responsable d'un lieu de vie fortement animé.



Découpé en scènes courtes centrées sur un personnage différent à la fois, Au Rallye recompose progressivement une histoire qui impliquera in fine tous les clients.



Décomposant son ouvrage en plusieurs brèves, Pierre Place nous intéresse à une foule de personnages, à l'existence pour le moins tumultueuse. Son analyse qui repose sur une observation aiguisée de son entourage, est l'occasion de présenter une galerie de portraits bigarrée, auréolée de simplicité, de naturel et également de particularisme.



Tous ces marginaux, un peu exclus de la société "normale", qui doivent se débrouiller comme ils le peuvent et qui ont eu leur lot de galères, se retrouvent donc souvent au “ Rallye ”, plutôt que de s’enfermer dans leur propre solitude ou- pire encore- dans l’abrutissement télévisuel…



Dessiné à l'encre de chine, l'auteur arrive à bien nous faire ressentir le quotidien d'un BAR PMU plus miteux que classe, et la plupart des situations narrées dans l'ouvrage sentent fortement le vécu.



L'ouvrage est à cet égard authentique et très plaisant, mais il est simplement dommage que l'auteur n'ait pas cherché à limiter son nombre de personnages à 5 ou 6, car au bout d'un certain nombre, on commence à s'y perdre un peu, d'autant plus que certains, qu'on avait rencontré au début de la BD, disparaissent des pages, avant de faire une réapparition sur la fin. Il faut donc faire une petite gymnastique cérébrale pour s'y retrouver, et tout cela apporte une certaine confusion à une BD qui aurait pu être encore plus forte.



Malgré ce léger bémol, Au Rallye reste un bande dessinée très interessante, qui laisse entrevoir un auteur trés prometteur dont on suivra avec interêt sa carrière.






Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          40
Au rallye

Il est toujours délicat de parler d'un livre qu'on a édité, tant l'impartialité est alors forcément de mise. Néanmoins, qu'on m'autorise à parler de ce livre ou qu'on se passe de la lecture d'un texte forcément partial.



Je connais depuis longtemps le travail de Pierre Place, rencontré par le jeu des blogs bd. Son site, Pierre et les Inuits, proposait déjà quelques unes des histoires magnifiques du recueil qu'il a depuis publié chez Delcourt et dont je vous recommande la lecture.



J'ai proposé à Pierre de faire un album avec nous et c'est AU RALLYE qu'il nous a proposé. Grand habitué des PMU, du temps qu'on pouvait encore y fumer, Pierre y faisait moisson de brèves de comptoir et de grandes gueules.



Auteur très porté sur la question sociale, Pierre n'a pas cherché dans ce livre à construire un récit, une aventure. Il y a une histoire, un fil rouge, mais il est plus le prétexte du livre que son objet. Le véritable sujet de ce livre ce sont les gens.



A la façon de Will Eisner, Pierre Place a ici cherché à dépeindre des gens, un quartier et un esprit et, de ce point de vue là, son livre est une totale réussite.



Bien entendu, il n'a pas cherché la séduction et la facilité en présentant des laissés pour compte, issus de l'immigration et de la misère des portes de Paris. Mais ce livre, s'il n'est pas une bluette, n'en est pas moins plein d'amour des gens.



Ses héros se tiennent et se soutiennent contre l'adversité. Le bar qui leur sert de point de raliement est une famille, et ce récit doit être perçu ainsi, comme un portrait de famille, avec le cousin branleur, l'oncle alcoolo, le père ronchond, la soeur au grand coeur...



Ces gens là ne sont pas liés par le sang, ils le sont par le cœur et c'est tout ce qui ressort de ce livre, dont je terminerais la chronique est parlant du magnifique traitement au lavis qui colle si bien au sujet : empli d'infinies nuances de gris, mais plein de force.



Pierre Place continue sa carrière d'auteur et je pense que ce livre n'est que la première des pierres d'une œuvre majeure.



Voilà, pardon encore de ce point de vue si partisan.
Commenter  J’apprécie          00
Au rallye

Le «Rallye» est un petit bar-hôtel-PMU situé dans un quartier populaire de Paris.

Passent les fidèles : retraités, flics, petits truands à «deux sous», alcooliques...

Les clients, les habitués comme on dit.



Pierre Place, en noir et blanc, au lavis d’encre de Chine, nous raconte les petites histoires de ces «petites gens».

Ave un trait simple et précis il nous invite dans ce lieu de rencontres : le Rallye.

Les dialogues sont percutants et vifs.



Une BD noire et réaliste qui montre les déclassés et les paumés d’une banlieue.



Un peu déprimant, tout de même...
Commenter  J’apprécie          20
Au zinc

Le zinc tout un symbole ou l'on rencontré des gens très différent mais pourtant si semblable, un peu paumés, chic et soignés un monde très hétéroclite qui partager dans cet espace convivial des moments de vie.
Commenter  J’apprécie          10
Au zinc

Au Rallye est un bar d'un quartier populaire du 19ème arrondissement parisien. C'est le centre de vie de ce roman graphique. On va avoir droit à de multitudes d'histoires urbaines contant les tranches de vie des clients au milieu de la misère. C'est une vraie chronique sociale entre humour, déception, opportunité et embrouilles ...



Ca fait un peu histoire d'ivrogne de comptoir. Cependant, je me réjouis qu'il existe encore des lieux de vie et de convivialité où les gens peuvent encore se rencontrer au lieu de s'isoler dans des soirées TV abrutissantes ou pire encore jouer à des jeux vidéos débiles. Les bars ont beaucoup perdu de leur clientèle ces dernières années à cause de cette concurrence qui traduit tout simplement un repli de la société sur elle-même. Leur fermeture sont autant de déchirement au coeur ...



Ce qui m'a séduit dans le dessin et dans le graphisme, c'est qu'on a l'impression d'avoir à faire à un Will Eisner à la française. Je n'avais jamais encore vu cela. C'est très manifeste jusque dans la même mise en page. Je ne dis pas que c'est carrément reproduit honteusement. Je pense que c'est intéressant de s'inspirer d'un style d'un auteur qui a marqué la bande dessinée. Le résultat est intéressant.



A ma grande surprise, ce titre fait tout de même partie de la sélection officielle du Festival d'Angoulême 2010.
Commenter  J’apprécie          50
Au zinc

"Au zinc. Chroniques des habitués" BD de Pierre Place :

J'en profite pour remercier Babelio pour cet envoi dans le cadre d'une Masse critique.

Une BD qui raconte les vies des habitués du bar "Au rallye", lieu de passage ou de villégiature, croisement de chemins escarpés. Des personnages abîmés, chacun à leur manière, avec leurs histoires et leurs déboires.

BD sombre, toute en noir et blanc... Pourtant la vie d'un bar devrait être haute en couleurs, non ? Les bulles regorgent d'un certain niveau de vulgarité, simple franc parlé des acteurs, mais qui peut surprendre et décevoir le lecteur...

Pas spécialement emballée ni embarquée dans ce voyage...
Commenter  J’apprécie          20
Au zinc

Le rallye : un petit bar de quartier où se rencontrent des habitués. Pierre Place nous invite à suivre les uns et les autres au travers de tranches de vie savoureuses : la serveuse, le patron, les clients de l'hôtel… Chacun dévoile une petite partie de son existence et livre ses petits malheurs. En toile de fond, un double meurtre. Les scènes débordent de vie et livrent une image populaire, un brin décalée. Peu à peu, un schéma commun se dessine et les liens apparaissent, livrant quelques pans liés au drame.





Le dessin est réaliste, tout en tons de noir : les scènes s'étendent sur la page, oubliant les cases trop sages. La réalité s'exprime dans ses bons et ses mauvais jours, la vie de ce quartier populaire happe le lecteur et l'invite à tourner les pages : un récit empreint d'humanité, une découverte qui m'a beaucoup touchée !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
Commenter  J’apprécie          20
Au zinc

Tout d'abord, je tiens à remercie Babelio et le groupe Warum Vraoum pour l'envoi de cette bande-dessinée.

Si j'ai choisi ce livre, c'est tout simplement parce que j'ai tenu un bar dans le 93 pendant 10 ans et que je pensais y retrouver certaines scènes vécues dans mon passé. Cette bande-dessinée retrace l'histoire de véritables paumés qui sont allé très loin dans la dérive, ce que je n'ai heureusement pas vécu pendant ces 10 ans. Ce livre se lit très vite, il a été malheureusement un peu confus pour moi, trop de personnages et peut-être pas assez d'explications sur leurs véritables histoires, de plus, j'attendais peut-être avec un peu trop de nostalgie des petits flashs souvenir de mon passé, mais ma clientèle tout en étant très diversifiée était aussi composée de beaucoup de gens touchants et attendrissants, ce que je n'ai pas retrouvé dans tous ces personnages. Malgré tout j'ai réussi à passer un bon moment de lecture et je dois dire que le livre est en revanche magnifique, la couverture épaisse et la qualité de son papier en fait un très bel objet.
Commenter  J’apprécie          40
Celle qui réchauffe l'hiver

je n'ai pas du tout adhéré à l'histoire, que j'ai trouvée très crue et sans sens réel.
Commenter  J’apprécie          00
Celle qui réchauffe l'hiver

Je m'attendais à trouver cette BD belle ou déroutante et elle l'est. Mais elle est aussi drôle car le langage (très) familier des Inuits est en décalage avec le caractète onirique de cette BD. Une histoire fantastique qui donne lieu à des réflexions diverses, notamment sur l'infidélité dans les rêves. Un bémol sur le dernier quart qui m'a paru "too much". Les dessins peuvent parfois sembler "primitifs" mais je pense que c'est voulu et cela fait aussi partie du charme de cet album.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          10
Celle qui réchauffe l'hiver

Ce que j'ai aimé dans cette bande dessinée, et qui me l'a fait choisir, c'est qu'elle m'emmène au pays des Inuit. Elle brasse légendes et vie quotidienne, fait surgir le surnaturel ici et là, et donne une grande place aux animaux. J'ai aimé les couleurs choisies, le dessin quand il ne se fait pas trop sombre. le début, sorte de prologue qui rapporte l'époque de la naissance de « Celle qui réchauffe l'hiver », alors que tout le monde mourait de faim, est vraiment très noir et dur, et j'ai hésité à continuer. Puis l'action se situe des années plus tard, et les personnages des deux jeunes chasseurs et de leurs femmes, qui ne manquent pas d'humour et de sens de la répartie, ont su alléger un peu l'atmosphère pesante. La dame sous la mer représente le côté fantastique et mythologique, qui se mêle à des scènes de vie plus terre à terre. Je vous avouerai que je n'ai pas tout compris dans les détails, et que certaines scènes mériteraient que je les relise. J'ai éprouvé aussi quelques difficultés à m'adapter aux différents niveaux de langage, les bulles peuvent faire cohabiter des expressions très familières avec du vocabulaire plus recherché, le tout sonnant parfois un peu faux à mes oreilles. Pour moi, c'est une découverte, dont je ressent l'originalité, sans être complètement transportée.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          30
Celle qui réchauffe l'hiver

Nous voici parmi les Inuits, dans un monde glacé, c’est le grand nord, la banquise, avec ses phoques, ours polaires, kayak en peaux de phoques, c’est un beau voyage dans un récit teinté de la mythologie de ce peuple. Une petite communauté inuit vit difficilement, un jeune chasseur commet une imprudence et froisse les esprits, pour protéger les siens, il va devoir réparer ses bêtises, au risque de sa vie. Le trait est épais, les couleurs dans une dominante bleu horizon sont en aplats de couleurs filtrées, des ambiances violettes, bleues, vertes. Le graphisme colle bien au thème, on a l’impression que la lumière reste ténue, et semble toujours rasante.

Mais malgré sa qualité indéniable, j’ai eu du mal à entrer dans l’esprit du récit, sans doute trop imprégné de chamanisme, de mythologie et de croyances à mon goût.
Commenter  J’apprécie          50
Celle qui réchauffe l'hiver

Par le biais de personnages extrêmement attachants, Pierre Place invite les lecteurs en terre de légendes Inuits, là où la spiritualité côtoie encore le quotidien. C’est en compagnie de chamanes, de chasseurs, d’esprits et de divinités que l’on découvre un monde régi par les dures lois d’une nature particulièrement hostile et expliqué par des croyances profondément ancrées dans ce peuple des glaces.



De Géants qui soufflent le froid sur la banquise à l’immense chevelure de la Déesse sous la mer qui retient le gibier prisonnier, en passant par le Roi-ours et le vieux chamane Taaugilak, l’auteur mêle admirablement mythe et réalité, dans un univers où nature et esprits vont régulièrement de pair.



Divisé en chapitres distincts, le récit entremêle habilement croyances, aventures, émotion et humour. Le graphisme se place d’ailleurs au diapason de l’histoire et entretient savamment un flou très artistique entre réalité et imaginaire. Les planches qui résultent de cette communion ont souvent quelque chose de magique.



Une très bel album, à découvrir au sein de la collection Mirages des éditions Delcourt.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          20
Celle qui réchauffe l'hiver

Celle qui réchauffe l'hiver... « Amaat » en inuit.

Les premières pages donnent le ton, c'est rude, dur, cruel, les éléments redoutables sont désignés et “identifiés” dans un graphisme prodigieux qui rappelle l'art des Amérindiens Haïda de la côte Ouest du Canada  !

Mifune, vieux sage Nippon incongru, atemporel, traverse cette histoire d'un autre monde avec une espièglerie ironique sur la condition humaine et sa prétention face aux éléments qui le dépassent.

C'est plein d'un humour sans fard, débridé, “brut de coffrage” !

Le mysticisme “shaman” est omniprésent, l'horizon parsemé “d'inuksuit” (cairn), les forces “d'entre mondes” puissantes, les contrées grandioses et dépouillées.

Un brin d'érotisme délicieux, des relations difficiles avec le comptoir commercial de la compagnie occidentale, les “temps” et les “cultures” se fondent, les barrières explosent, l'épilogue est grandiose...

Le choix des couleurs en demi-teintes donnent un rendu d'atmosphère crépusculaire très réussit introduisant à la profondeur du propos.

De la très bonne bande dessiné qui véhicule incontestablement un enrichissement culturel de notre humanité hors des sentiers lénifiants du consumérisme de bon aloi... vraiment autre chose ...
Commenter  J’apprécie          21
Celle qui réchauffe l'hiver

Roman graphique de Pierre Place.



Ce froid et cette faim qui déciment le clan, on n'en avait pas connu de mémoire d'anciens. La laideur des corps affamés et des esprits fatigués ne peut pas continuer. Il faut apaiser la Dame sous la Mer, la séduire, la coiffer et libérer de ses cheveux les phoques, les morses et les guillemots. Tagak et Anki, deux jeunes chasseurs maladroits, décident de tenter l'aventure. « Bien plus que de grands chamans, c'est de beaux jeunes hommes que la Dame sous la Mer a besoin. » (p. 39) Ce qui se passe alors sous la banquise appartient à la légende. Mais les suites de cette expérience poursuivent Tagak et Anki. Leurs épouses le sentent : les deux hommes ont irrités les esprits, les dieux et les géants. Ces derniers exigent réparation et le tribut à verser sera extraordinaire.





Amaat ou Celle qui qui Réchauffe l'hiver est une vieille femme, une conteuse. Des décennies plus tôt, elle est celle qui a sauvé le clan en faisant revenir le printemps. Elle communie avec les esprits et elle sait les sacrifices et les quêtes à mener pour apaiser les divinités. Il n'y a pas de frontière infranchissable entre le monde des hommes et celui des forces de la nature. Le progrès n'y change rien : ces deux univers restent liés. « Tout ce qui se passe dans le monde des esprits ne peut pas être jugé ici, parmi les hommes. » (p. 94) L'ordre du monde passe par ce subtil équilibre entre visible et invisible.



La magie et la mythologie des Inuits sont superbement mises à l'honneur dans cette bande dessinée qui fait aussi la part belle à l'humour et au second degré. La modernité marche sur la pointe des pieds sur la banquise, sans faire trop de bruit. Cette étendue de glace et de vent ne se laisse pas circonscrire par un avion. Il y a des traditions plus puissantes que les feux d'une motoneige. Les femmes de Tagak et Anki n'ont pas leur langue dans la poche : elles sont railleuses et exigeantes et elles ne s'en laissent pas compter par leurs nigauds d'époux. À croire que la banquise appartient aux femmes. Pas facile d'être un pourvoyeur viril et sagace à l'heure du moteur à explosion !





Si l'on sait qu'une femme ne peut pas s'opposer à une créature fantastique, il apparaît cependant qu'une déesse ne sort pas toujours victorieuse d'un combat contre une épouse jalouse et amoureuse. Un des fils rouges de l'histoire, c'est la crise de couple et le désir d'enfanter. La bande dessinée dessine une boucle et s'inscrit dans le recommencement : celui de la journée et des saisons, celui de la vie. Il n'y a pas de fin, mais des reprises et des prolongements. Se dessine alors une fresque inachevée dont le récit n'en finit pas de repartir aux origines pour expliquer l'instant présent.



L'image se compose de lignes très dynamiques et de couleurs très naturelles. La lumière au cercle polaire est faite d'ombres et de recoins. Le dessin s'inspire des traditions picturales Inuits, notamment pour la représentation des esprits et des animaux. On plonge ici dans le conte traditionnel, mais on ne laisse pas sa perspicacité ni son humour dans l'igloo. C'est même fortement décommandé !




Lien : http://www.desgalipettesentr..
Commenter  J’apprécie          120
Celle qui réchauffe l'hiver

Voilà une étrange histoire, dont le mélange de styles est franchement étonnant. Je dois dire que je ne m'attendais pas à un tel mélange de genres, aussi bien dans le dessin que dans le scénario. Alors que le récit me semblait tirer vers le conte, il est en fin de compte un mélange de conte, de récit réaliste se déroulant plutôt dans notre époque et de récit fantastique. Le tout imbibé de folklore inuit (en tout cas je le suppose) dans les traits et dans les personnages.



L'ensemble est en fin de compte un mélange de différentes choses. Ça commence par des contes, puis se poursuit par la vie quotidienne et les inuits dans leurs chasses de tous les jours, puis retour brutal au XXIè siècle avec un avion qui traine dans le coin. Dit ainsi, ça peut paraitre assez intéressant et prenant, mais personnellement je suis passé à côté. Je pense que ça vient surtout du mélange des genres qui me bloque : l'aspect conte et fantastique se mêlent difficilement avec la réalité du XXIè siècle. Il y a là une incompatibilité de genre, à mes yeux, mais pour autant je reconnais des qualités notamment dans les graphismes. Ceux-ci semblent s'inspirer d'art inuit, ou alors c'est la patte de l'auteur qui est très originale, mais dans les deux cas le coup de crayon est à la fois esthétisé et marqué. On devine facilement les emprunts à la mythologie, mais c'est aussi assez remarquable dans les décors qui sont variés, malgré des paysages toujours enneigés. Il y a la falaise, le relief, la banquise et la terre dans ce pôle nord qu'on croit toujours gelé.



Au final, je ressors de ma lecture insatisfait sur un plan purement personnel mais je reconnais à la BD des qualités qui ne me suffisent pas. Peut-être est-ce un détail avec lequel je n'arrive pas à passer outre, mais dans tout les cas je n'adhère pas. Dommage pour moi, donc !
Commenter  J’apprécie          10
Celle qui réchauffe l'hiver

La familiarité de ces aventures Inuits n’empêche pas Pierre Place de déployer un fantastique graphique élégant. Les séquences relevant du merveilleux sont l’occasion de dessiner d’étranges monstres difformes. [...]



Pierre Place ne différencie pas la vie quotidienne de la vie de l’esprit. Le merveilleux fait partie de leur quotidien. Une autre façon de faire d’un peuple peu connu des héros modernes.
Lien : http://www.du9.org/Trois-voy..
Commenter  J’apprécie          10
Celle qui réchauffe l'hiver

Un voyage sur la banquise, entre mythes et légendes Inuits, Celle qui réchauffe L’HIVER , rappelle ce jour divin, alors que tout un peuple crie famine, au bord du chaos, le miracle arriva “Je suis née le jour où le plus grand troupeau jamais vu traversa les glaces du Fjord” – Le jour où la chaleur dégagée par les bêtes fit fondre la neige …- Et ramena le printemps. (page 22) … Amaat …







Au coeur des légendes Inuits, deux jeunes, Anki et Tagak doivent affronter des épreuves et faire face de courage pour aider leur peuple. Le récit oscille entre conte et humour, un subtile mélange qui ne cesse de nous surprendre. Tantôt transis par les légendes Inuits, tantôt attendris par les répliques de tout à chacun : page 29…







Hi hi, c’est à se demander si tu cherches à nourrir ta famille ou à faire plaisir à ta femme ! – un grand couillon, voilà ce que tu es !! – rendre visite à la dame sous la mer ha !!! – Tu te crois prêt pour ça ?







D’aventure légendaire, l’auteur nous invite sur les terres glacées à la rencontre du Roi-Ours, nous plonge au fond de la mer, démêler les cheveux de la Dame sous la mer : ça fait si longtemps que personne ne lui a rendu visite, que les animaux marins sont pris au piège de sa longue chevelure. Tagak et Anki, courageux et vaillants, plongent au coeur de ce périlleux bouillon… Depuis ce jour, Tagak porte en lui une conscience lourde envers son épouse, mais qu’est que la Dame sous la mer, a bien pu lui prodiguer pour le rendre aussi mystérieux ? La jalousie aura raison de cette invisible déesse, et la force n’est pas toujours là où l’on croit porter par l’amour de défendre son devoir et ses droits, le conte s’inverse.



Mais l’histoire n’est pas encore au bout de son parcours, Tagak et Anki rendent visite à Amaat, croyant la sauver d’un danger de mort en abattant le loup qui semblait la dévorer ! Amaat exulte de colère et de chagrin, ils viennent de tuer son amant ! Les deux compères sont condamnés à trouver un loup digne d’Amaat, et l’aventure se poursuit de périphéries en folle expédition au pays des glaces fortement imprégné de mythes.



Nul doute, l’auteur a su respecté l’esprit Inuit, d’ailleurs la légende de la déesse de la mer, et la plus répandue sous divers nom : Tiktaliktak, Sedna, Nuliayuk,Taluliyuk, Lumiuk (Lumak, Lumaag), Kiviok



Une belle part aux croyances des esprits, mais aussi un respect de la nature, des anciens et des traditions.



Voilà une belle lecture qui nous rappelle que tout n’est pas superficiel, et que quelque part les vies ne sont pas toutes orchestrées au même rythme ni au son du même mythe.



Un dépaysement total bien que les illustrations ne soient pas dans mes cordes, je reconnais que les tons et les graphismes ont respecté l’ambiance voulue et dégagent une belle harmonie.








Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
Commenter  J’apprécie          20
Celle qui réchauffe l'hiver

Entre attirance et répulsion.

Le graphisme ne me plait pas du tout. Il me met même mal à l'aise. Ces corps décharnés, ces monstres repoussants, cette atmosphère glacée...brrrr! Mais en même temps c'est tout à fait approprié au propos.

Les Inuits connaissent le plus rude hiver qu'ils n'aient jamais connu. Et la première scène m'a tout de suite révulsé. J'ai eu du mal à m'en remettre pour la suite de ma lecture. Sinon l'histoire m'a bien plu. Ce style de vie proche de la nature et loin de toute modernité pour une histoire pourtant contemporaine (moto-neige) est touchante. Les relations entre personnages sont franches et claires, entre rudesse et douceur.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Place (236)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Robinson du métro

Quel est le nom du personnage principal?

Robinson
Jules
Slake
Salim
Nicolas
Sofiane

9 questions
137 lecteurs ont répondu
Thème : Le Robinson du Métro de Felice HolmanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}