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Citations de Pierre Schoendoerffer (133)


Qu'aurait-il pu dire ? Il n'y a jamais rien à dire. Pour l'essentiel nous parlons et nous chantons seuls. Personne ne nous écoute.
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Des nuages en fuite sans but et le soleil, un soleil livide, sans rayon et sans chaleur, très bas au-dessus de l'horizon, droit devant nous.
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L'Eole butte contre une mer hachée - " maniable ", écrit l'enseigne au journal de bord - sous le brasillement de cent mille étoiles et l'ombre épaisse des nuages. Un paquet d'embruns étincelants s'élève de l'étrave, aussitôt gelé, rabattu avec un crépitement de chevrotine sur la tôle. La coque vibre, toute la masse est prise d'un tremblement. L'Eole roule, comme trébuche un cheval, se redresse, retrouve peu à peu son long et souple galop dans la plaine noire et blanche et froide, mouvante, infinie. La plaine étrange - si triste - qu'on entend parfois à travers les hurlements du vent, ferait croire que l'univers à une âme.
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Le vent crie. Des cris qu'on est toujours sur le point de comprendre...
Et qu'on ne comprend jamais !
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Balivernes, dit-il avec une violence qui me surprend, le choix de l’homme n’est pas entre ce qu’il croit le Bien ou le Mal – ce serait simple et définitif – mais entre le Bien et un autre Bien, entre deux valeurs essentielles, qui tout à coup, par une sinistre facétie du destin se trouvent en contradiction. Il faut choisir. Et en choisissant un Bien on renie l’autre…  
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La vie est un massacre de rêves, un cimetière de rêves piétinés, trahis, vendus, abandonnés, oubliés... Quel gâchis !
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Je me suis fait peur parfois... Il ne faut pas descendre trop profond dans la nuit de soi-même, il ne faut pas plonger dans les eaux troubles du marais maudit : les monstres sont là... dessous, immobiles.
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De retour à bord j'ai été mis aux arrêts de rigueur pour être descendu à terre sans autorisation et avoir retardé l'appareillage du bateau - les trois légionnaires roux étaient aux fers, en fond de cale - mais ça m'était égal, j'avais senti l'odeur des nuits de Colombo, des nuits d'Asie, pleines de promesses, de menaces, de démence; j'avais été enivré. Je ne pourrais plus jamais l'oublier.
L'Asie!
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Ce matin, relisant mon texte, j’ai éprouvé une sorte de gêne. (C’est une expérience commune à beaucoup d’écrivains !) Une insatisfaction. La cruelle lucidité des petites heures !... Je ne sais plus si j’ai foi en ce que je veux conter !
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Et puis... dire quoi ? Nous vivons et nous rêvons seuls.
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"Willsdorf avait un chat, tout noir avec une cravate blanche - un petit triangle de poils blancs sous le cou -, Monsieur Dégouzzi! Quand la flottille rentrait le soir, les équipages - des Bretons, des Cambodgiens, des Vietnamiens et un Angevin - chantaient sur un air de comptine :

Dégouzzi a une quéquette
Pas plus grosse qu'une allumette
Il s'en sert pour faire pipi
Vive la quéquette à Dégouzzi!

"Sale bête! Sans Dieu ni maître - toujours à dormir le jour, à vadrouiller la nuit - et il vous engueulait! il vous miaulait des insultes quand vous lui marchiez dessus dans l'ombre - vous pensez : tout noir!
"Monsieur Dégouzzi était vautré sur les genoux de Willsdorf, qui lui-même était assis tout droit dans son fauteuil - un fauteuil de mandarin, austère, en bois noir, au dossier de marbre gris veiné de blanc, avec des idéogrammes gravés en rouge et un cachet de collectionneur. Je ne sais pas où il l'avait déniché mais il l'avait fait boulonner sur le toit de tôle de son rafiot - une pièce de musée!..."
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Une voiture de l'Amirauté vient se ranger le long du bord.
Le commandant s'en va. C'est un spectre, mais il se tient très droit. Un peu de sang coule d'une coupure sur sa joue, dilué de pluie. La garde présente les armes. Tous les officiers sont là. Tout l'équipage, les permissionnaires et les autres en tenue de travail. Tous, immobiles, figés. Je ne savais pas que nous l'aimions tant - que nous le respections tant; un respect qui se reconnaît à la pâleur de ceux qui le regardent, aux larmes refoulées quand il nous regarde.
Il ne dira pas un mot. Et c'est très bien ainsi.
Il passe lentement, raide. Il salue la garde. Sa pince noire et luisante tremble un peu.
Sifflet du maître d'équipage.
Le commandant monte sur la coupée et s'arrête, tourné vers la poupe, vers le pavillon. De nouveau il salue d'un geste lent. Longtemps. Mince et droit.
Il franchit la coupée et monte dans la voiture - la portière claque. Il ne s'est pas retourné. Il n'a pas dit un mot.
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C'est la guerre ! La guerre totale - si nous gagnons, ce que je crois - notre victoire sera notre défaite, nous périrons avec la disparition de nos adversaires. La Création survivra - même à la pollution, elle en a vu d'autres au cours des âges géologiques - la Création survivra ; l'homme, je ne sais pas ?
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Notre Indochine, c’est fini, Pierre. Fini ! Je suis plein de honte et
d’amertume. Je savais que ça finirait comme ça.
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Le royaume muruts de Learoyd était maintenant complètement coupé du reste du monde. Les premières brises du nord-est atteignirent Labuan, poussant devant elles de vastes nuages déchiquetés, couleur de plomb, sur une mer verte.
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Toujours le même vent mais la nuit a changé : c'est un diamant noir étincelant. Rien ne donne le sentiment d'épouvante devant l'horreur et la splendeur de l'univers comme une tempête sous la minérale clarté du grand Nord.
L'aurore boréale palpite. Le bateau roule, roule et roule encore sous les formidables coups, accablé de glace, renâclant à s'enlever sur les lames. On se sent engourdi d'un insidieux désir de silence, de repos, de néant.
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La mort ne devrait pas être cette glissade, cet enlisement, cet engourdissement drogué promis à l'hôpital, cet... accident du sommeil à la fin. La mort, cela devrait saigner, gueuler...
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Je ne verrai plus Bornéo, sa côte noire sur l'océan éblouissant, plus jamais ce ciel de la mousson de nord-est avec ses énormes nuages qui se boursouflent jusqu'à trente mille pieds d'altitude. Je ne sentirai plus ce vent tiède, encore tout mouillé d'avoir couru sur les lames de la mer de Chine, qui apporte avec lui une odeur de fange, d'humus, de bois pourrissant mêlé d'un reste d'iode. Je ne remonterai plus les grands fleuves rouges, les pistes ensevelies dans les forêts semblables à des cathédrales, vers les montagnes bleues... Ma quête est finie.
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Le lâche, le faible, le couard, sont prosélytes. C'est une dernière pitoyable tentative pour se sauver : si tous les hommes renient, alors il n'y a pas de reniement, il y a la nature de l'homme qui est de renier...
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Hommes vulnérables de poussière et de sang, hommes nus des confins serrés autour de vos feux, homme de peu de poids dans la mémoire du monde, ô peuple libre des forêts oubliées, au-delà des grands fleuves rouges, au-delà des vallées perdues, derrière les collines.
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