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Critiques de Pierre Veys (180)
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Baker Street, tome 3 : Sherlock Holmes et l..

« 27311 insultes, 42349 jurons, 11088 malédictions et anathèmes divers, 2 poupées vaudous et 3 douzaines d'épingles ont été nécessaire pour la réalisation de cet album. Le scénariste, lui, a su rester digne. »

Avec cet avant-propos, le ton est donné !

Veys et Barral se lâchent une nouvelle fois dans ce troisième tome des aventures revisitées de l'inspecteur Holmes et du docteur Watson ; le premier toujours aussi finaud et le second aussi soupe au lait.

Il est ici question de la lutte coriace que se livrent deux importateurs de thé (Teawings et Clipton... Un exemple parmi bien d'autres de l'imagination des auteurs question jeux de mots...) pour la suprématie de leur produit sur le marché britannique.

Il est aussi question des ressemblances troublantes entre Lestrade et Clipton et surtout de madame Hudson, toujours cuisinière émérite et de ses talents cachés... Sans compter les péripéties inhérentes à un voyage jusqu'à l’île de Ceylan.

Bref, un tome une nouvelle fois haut en couleurs, rempli de blagues scabreuses, d'échanges désopilants et d'aventures loufoques.

Malgré la difficulté de durer, tout en se renouvelant dans la BD comique, les créateurs de Baker Street réussissent une nouvelle fois à livrer aux lecteurs une bonne tranche de rigolade.

Je reprendrais bien une petite tasse de thé, moi...
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Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleu..

Voici une approche originale d'un personnage qui compte parmi les pilotes les plus connus de la Première Guerre mondiale, tous pays confondus. Son tragique destin est lié à un village au nord-est d'Amiens où il connut la mort à la fin avril 1918. Toutefois ce premier tome n'aborde ni ce point, ni les raisons du surnom de "Baron rouge" qui fut attribué à Manfred von Richtohfen. Le scénario ne cache pas qu'il prend des aspects romanesques ; il livre une dimension psychologique originale du personnage. Si l'on connaît un peu la brutalisation que connut rapidement le conflit, on se dit que la fiction sert convenablement à rendre une réalité historique où la violence ne fut pas seulement acceptée mais revendiquée par nombre de combattants sur le moment.



Pour bien rentrer dans le récit, le jeune lecteur devra avoir entendu parler de la Première Guerre mondiale. Le dessin est d'une rare originalité, il peut faire penser par certains côtés à des tableaux historiques de Goya qui appartiennent à la culture du dessinateur Carlos Puerta, d'origine madrilène. La ville de Bruges bénéficie d’un magnifique traitement en huit pages à la fin de l'album.



Le scénariste Pierre Veys, originaire de Cambrai, avait déjà travaillé avec ce dessinateur pour une série en cours (Adamson) mettant en scène des prémisses de l'entrée en conflit ouvert des bâtiments allemands et germaniques dans les environs du Pôle nord où s'ouvrirait la possibilité de passer dans un monde surnaturel. La série est prévue en trois tomes.
Lien : http://crdp.ac-amiens.fr/cdd..
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Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleu..

Un dessin somptueux qui renvoie à l'idée que l'on se fait des premiers tirages photographiques en couleurs pour les pages de combat aérien, avec pour les autres planches des traits pour l’illustration qui rappellent ceux de certains dessinateurs américains comme Howard Pyle, N.C Wyeth ou Norman Rockwell. Un récit qui conte une partie de la vie du plus célèbre pilote de guerre de l'aviation allemande durant la Première guerre mondiale. Comme il est signalé il s'agit d'une bibliographie romancée ; le goût pour le héros de donner la mort et la capacité à deviner les actions à venir des adversaires appartiennent au domaine fictionnel sans aucun doute. Toutefois cette complaisance pour la violence reflète bien l'esprit de certains combattants embrigadés dans le conflit en question. Le premier tome évoque les années que Manfred Von Richthofen passe à l’académie militaire de Berlin à la Belle Époque et ses premiers pas comme pilote d'avion militaire dans les Flandres belges. Ce n'est qu'ultérieurement (on nous l’expliquera vraisemblablement dans les tomes suivants) qu'il gagne son surnom de "Baron rouge" sans avoir besoin de peindre, comme le veut la légende, pour des raisons tactiques son célèbre triplan Fokker car celui-ci était livré de cette couleur. Dans ce premier tome c'est aux commandes d'un bombardier allemand l’AEG G 4 que la couverture nous le fait découvrir. La propension à utiliser des vignettes sans aucun texte pour les affrontements renforce la puissance de l’intensité dramatique.
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Achille talon, dans la roue des bouygues te..

Du pur Achille Talon contenu dans un mini-bande dessinée publicitaire !

Offerte notamment à l'occasion d'un Tour de France, cette bande dessinée, plus courte qu'à l'habitude, nous offre les aventures d'Achille Talon dans les coulisses de l'équipe cycliste professionnelle "Bouygues Telecom". Mélanger les aventures journalistiques d'Achille Talon avec la bonne humeur de l'équipe de Jean-René Bernaudeau, magnifiquement caricaturée dans ses qualités comme dans ses travers : vous obtenez un cocktail détonnant de pure rigolade franchouillarde ! Tous les aspects majeurs du Tour de France par une "petite" équipe française y sont détaillés sous l'angle journalistico-humoristique, c'est tout simplement impayable ! Ce petit ouvrage vaut donc bien plus que ce qu'il n'y paraît au premier abord.
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Les aventures de Philip et Francis, Tome 1 ..

Edgar P. Jacobs est un auteur belge de BD né en 1904 à Bruxelles. Il est l'auteur de la série des Blake et Mortimer.



Après la mort d’Edgar P. Jacobs en 1987, les aventures de Blake et Mortimer connaîtront de nouveaux épisodes sous le crayon et la plume de différents dessinateurs et scénaristes, qui feront des références discrètes au passé « Jacobsien » de la série, comme autant de clins d'œil aux lecteurs de la première heure.



Le présent album, Les aventures de Philip et Francis, « Menaces sur l’Empire », en est le parfait exemple.



L’histoire : Un phénomène de révolte féminine plane sur l’Empire Britannique. La cantatrice brûle son soutien-gorge en plein spectacle ; la bonne du chef du secrétaire d’Etat fume ses cigares et boit son whisky, affalée sur son canapé, …

En fait, les « sujettes » de Sa Majesté sont sous l’influence d’une monstrueuse invention imaginée par Olrik.

Invention qui, de temps à autre, exacerbe leurs défauts et les pousse à réclamer une place légitime pour s’affranchir de l’oppression masculine.

Invention dont le modèle féminin utilisé par Olrik pour contaminer ses consoeurs britanniques, n’est autre que Brigitte Bordot !! Une française !!, car les femmes françaises, dit Olrik, sont les plus « délurées » !!! Elles « savent faire preuve d’indocilité, de mauvaise foi, d’humeur acariâtre, de provocation, d’esprit de contradiction,… ».



Philip et Francis, malgré leur jeunesse fougueuse, leur maladresse et leur flegme « so british » vont tenter de « les calmer et d’éteindre cette révolte dans l’œuf ! », même si, comme ils l’avouent : « On ne s’y connaît pas ! » en matière de défauts féminins…. !!



P. Veys et N. Barral, nous donnent à voir dans cette parodie de Blake et Mortimer et dans ces « nouveaux » héros, beaucoup de fantaisie, un humour absurde et grotesque, pour notre plus grand plaisir.

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Les aventures de Philip et Francis, Tome 1 ..

il s’agit d’un pastiche officiel de Blake et Mortimer. C’est plutôt drôle et pas mal dessiné, tous les personnes en prennent pour leur grade .



sympathique à lire pour les fans de la série , c’est rafraîchissant
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Harry & compagnie, tome 1 : L'école, c'est pa..

Dieu que c'est mauvais ! Bon, on va le dire autrement en prenant plus de pincettes : c'est si british, si délicat, si hilarant... Mais non, rien à faire : cette guimauverie est vraiment pathétique !



En plus, c'est inspiré du célèbre Harry Potter mais je vous rassure: cela n'a rien à voir. Cela surfe sur la vague du succès jusqu'en empruntant le prénom Harry.



Des dessins monstrueux de laideur et pas une dose d'humour dans cette série destinée à la jeunesse. Et pourtant, je pense qu'il y a avait de quoi faire. Je n'ai trouvé aucun intérêt à cette pâle pastiche de notre sorcier favori. Ma pire bd de l'année. Bon, je vais m'en remettre !
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Baker street, tome 2 : Sherlock Holmes et l..

Le personnage emblématique de Sherlock Holmes est repris dans cette série, que je découvre pour la première fois, dans le ton de la parodie. Sherlock Holmes est un personnage prétentieux et colérique, pas si futé qu’il le prétend. Les auteurs ne ménagent pas leurs héros, c’est assez iconoclaste, burlesque et rocambolesque et cela fonctionne plutôt bien. Sympathique et drôle.
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Adamson, Tome 1 : Opération Spitsberg

Avis portant sur la série:



C’est un extraordinaire voyage que voilà. J’ai franchement adoré. Je regrette simplement que l’action soit si longue à se mettre en place et que les évènements soient aussi distillés même si cela fait monter la tension. On aimerait sans doute que cela avance plus vite. C’est tout de même bon signe de l’intérêt que l’on porte.



Le premier tome est introductif. On fait la connaissance d’un héros suicidaire à savoir Adamson qui va donner le titre de la série. On va ignorer totalement ce qui l’a conduit à ce désespoir. On suppose que c’est le manque d’aventure. Et voilà qu'on lui offre sur un plateau une expédition réellement extraordinaire suite à la découverte inopinée d’une porte menant à une autre dimension. Et c’est parti comme si de rien n'était ! Bref, il y a de réelles facilités scénaristiques.



Par ailleurs, ce personnage sera vite intégré dans un groupe d’aventuriers où son influence ne sera plus aussi déterminante pour la suite même si on veut nous le faire croire. Je n’ai pas perçu une trempe qui rend le personnage charismatique. C’est dommage. La dimension humaine semble effacée par rapport à celle des faits qui se produisent et qui sont pour le moins étonnants.



Le second tome est celui de l’exploration de cet univers parallèle où l’on rencontre de monstrueux insectes plutôt dangereux. Cela ressemble un peu à ces fameux romans d’aventure de Jules Verne. L’originalité tient au fait de l’avoir inscrit dans le contexte de 1913 c'est-à-dire à l’aube de la Première Guerre Mondiale. Ce chapitre nous dévoile également les clés d’un mystère posé dans le tome précédent. On revient d’ailleurs sur un terrain plus rationnel avec l’entrée en lice des belligérants allemands. On va également assister à une scission du récit en deux concernant une enquête dans le monde londonien.



Le troisième tome sera sans doute le plus décevant car l’histoire semble faire du surplace avec cette course poursuite. Il n’en demeure pas moins que c’est réussi car la fin nous apporte un nouveau mystère qui fait que nous souhaitons avancer dans l’histoire. Un découpage plus efficace permettrait d’aller plus vite. Cependant, chaque case même contemplative est un bonheur pour les yeux. J’aime ce graphisme très réaliste. On se croirait dans un film digne de ce nom. On ne va pas se plaindre !



Cette série est un pur bonheur de lecture. C’est bien construit et on a envie de découvrir la suite avec impatience. Cependant, en mai 2012, on apprend que la série ne sera pas poursuivie faute de ventes suffisantes et là, je me dis que c'est une terrible déception. J'avais déjà amèrement regretté l'arrêt de séries excellentes comme Candélabres par exemple. Là encore, il y avait arrêt malgré la publication de plusieurs albums et un bon succès au niveau de la critique. Il est vrai que Adamson m'a été conseillé directement par ma libraire qui commence à connaître mes goûts. Je ne l'aurais pas acheté spontanément sans doute à cause d'un graphisme désuet qui fait veille époque mais qui est voulu pour le contexte de l'histoire. Et je n'ai pas été déçu de cette lecture au point de m'être précipité pour acheter tous les tomes. C'est dur quand c'est la logique commerciale qui dicte la loi en matière de publication. Adamson ne le méritait pas, loin de là. Et finalement, on se dit qu'il y a beau avoir des sites qui conseille ou mette l'accent, cela ne suffit pas. Tout cela est bien regrettable...



Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.25/5
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Space Mounties, tome 3 : Pour une poignée de ..

Comme BD de space western en France, vous trouverez difficilement plus ambitieux que "Space Mounties", d'abord parce que le genre est peu répandu, ensuite parce que les auteurs ont intérêt à se servir de leurs neurones afin de ne pas pondre un sous-weird pour gamins attardés qui ne fera qu'entacher davantage l'image de l'Imaginaire, enfin parce que c'est le seul à rester crédible alors qu'en plus il rajoute des dinosaures.

Et y'a pas à dire, c'est jubilatoire. Parce que les codes du western sont respectés à la lettre, qu'on ne lésine pas sur les extraterrestres tout en imaginant leur écosystème bien comme il faut, et puis évidemment que le mélange technologie du Far West/high-tech n'est pas fait n'importe comment : aux firmes les grosses machines, aux citoyens américains le mode de vie de leur ancêtre (ce qui ne les empêche pas d'avoir toujours un bon blaster sur eux). L'espace est désormais devenu un Wild West immense, jamais totalement exploré et regorgeant de surprises.

Dans ce tome-ci, nos deux héros sont chargés de recruter des mercenaires pour aller combattre des guérilleros qui font la peau à une communauté non-violente. On est pourtant loin d'une absence de réflexion poignante... laquelle se révélera dans la toute dernière case.

Alors oui, il y a aussi des défauts. Les répliques ne sont pas toujours extraordinaires, il y a quelques intrigues venues des tomes précédents qu'on ne comprend pas du premier coup... Mais ce dernier problème ne fait que donner envie de lire les tomes précédents pour voir s'ils sont d'aussi bonne facture. Du reste, le dessin sait être réaliste sans se faire trop académique, ce qui est renforcé par un sacrément bon travail d'encrage. Alors si comme moi vous avez l'impression que les Tuniques Bleues sont en train de tourner en rond depuis pas mal de temps, n'hésitez pas à faire une incursion de ce côté-ci.
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Baker Street, tome 1 : Sherlock Holmes n'a ..

J'ai pioché cette bande dessinée dans la petite collection de mon compagnon. Elle fait partie de ses bande dessinée préféré, moi j'émettrai quelques réserves.

le dessin, réaliste quelque peu caricatural, se prête bien à l'histoire. Celle-ci est une parodie de la célèbre oeuvre d'Arthur Conan Doyle dont le héros est Sherlock Holmes, ce détective qui résout les enquêtes dont Scotland Yard n'arrive pas à se démettre.

Dans la bande dessinée trois personnages sont mis en valeur: Sherlock, Watson (le médecin propre sur lui qui seconde Sherlock et consigne ses aventures) et Lestrade (l'enquêteur de Scotland Yard qui appelle Sherlock en cas de besoin). L'auteur essaye laborieusement de reprendre les caractéristiques principales des personnages en les parodiant.

Je n'ai pas trouvé le résultat concluant (en tout cas pour ce premier album). Les intrigues et enquêtes de cet album restent un peu sans intérêt et les blagues tombent un peu à plat.
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Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleu..

Ce tome est le premier d'une trilogie formant une histoire complète indépendante de toute autre. Il est paru en 2012. Le scénario est de Pierre Veys, et les dessins ainsi que les couleurs de Carlos Puerta.



Quelque part à la campagne, dans un endroit éloigné des lignes du front de la guerre de 14-18, un oiseau prend son envol, au-dessus d'un moulin à vent désaffecté, au-dessus de la cime des arbres, haut dans le ciel. Il est pris par surprise et effrayé par la survenance brusque de 2 biplans, un Albatros D.II peint en rouge pourchassant un SPAD S.VII portant une cocarde tricolore. Le Baron Rouge a réussi à isoler un pilote français et il le pourchasse sans répit. Le pilote français tente une manœuvre d'esquive en passant entre piles d'un pont, mais c'est peine perdue. Manfred Albrecht von Richthofen (1892-1918) l'a dans son viseur, il tire juste après le pont et le biplan français se pose sur un champ. Le Baron Rouge pose son avion à proximité, en descend et va confirmer la mort du pilote, ainsi que prendre un trophée. Il prend plaisir à avoir regardé le pilote mourir.



10 ans plutôt à Berlin, le jeune Manfred Richthofen se rendait à l'académie militaire, en tramway, en compagnie de son copain Willy. Ce dernier lui conseille de faire des moins bons scores que Friederich, un autre élève. Manfred Richthofen se donne quand même à fond et finit premier du concours de gymnastique. Dans les vestiaires Friderich et 2 de ses camarades viennent le trouver afin de le remettre à sa place par la force. Manfred traverse une expérience troublante car il est capable d'anticiper chaque mouvement, chaque attaque, comme s'il en avait conscience juste avant que son opposant ne le fasse. Il leur met une sévère raclée, et ils partent sans demander leur reste. Seul dans la rue, il éprouve un sentiment d'exaltation. Quand il en parle plus tard avec Willy à la bibliothèque, ce dernier pense qu'il affabule. Le lendemain Manfred provoque sciemment Friderich à la cantine, ce dernier préfère esquiver et ne pas l'affronter. Pour avoir le cœur net sur ses capacités, Manfred Richthofen décide de se rendre dans un quartier dangereux de Berlin, à la nuit tombante.



Encore une BD d'aviation, encore une BD sur le Baron Rouge, et cependant la couverture attire l'œil pour sa représentation soignée d'une ville de Belgique. Le lecteur éprouve l'agréable surprise de découvrir que les dessins à l'intérieur présentent le même niveau de qualité que celui de couverture. Le lecteur n'a pas de doute sur la qualité de la reconstitution historique visuelle, et ayant identifié l'avion piloté par Richthofen, il en déduit que le début du récit se déroule fin 1916, ou début 1917, avant que ce pilote ne vole sur le triplan Fokker Dr.I. Cette bande dessinée se lit très vite, en un quart d'heure en prenant le temps d'apprécier les dessins. Cela tient au fait qu'il y a 20 pages de consacrées à deux combats aériens (8 pages pour le premier, 12 pages pour le second), quasiment dépourvues de texte. Cela tient également au fait de la qualité de la narration visuelle qui est d'une clarté exemplaire, y compris pour les duels aériens, alors que ces derniers peuvent constituer un vrai casse-tête pour rendre compte de la position relative de chaque avion, et de leurs évolutions aériennes.



L'intrigue n'est pas très complexe. Elle commence par ce duel aérien fin 1916, début 1917, puis effectue un retour en arrière sur la fin de la période scolaire de Manfred Richthofen, et passe ensuite à la première mission aérienne de Richthofen en tant que mitrailleur, avec un pilote. L'originalité du récit tient au fait que le scénariste attribue un don surnaturel à Manfred Richthofen : il est capable de percevoir un mouvement chez un agresseur avant que celui-ci ne l'ait effectué. Le récit laisse le choix au lecteur de prendre cette capacité de manière littérale, à savoir un don surnaturel sans aucune explication sur sa provenance ou sur son fonctionnement. Il peut aussi y voir une forme de métaphore sur la capacité bien réelle du Baron Rouge à se montrer plus malin que ses ennemis. De ce point de vue, ce don est l'incarnation de cette capacité bien réelle qui lui a permis d'accumuler 80 victoires avant de succomber dans une mission aérienne le 21 avril 1918. Il est vraisemblable que le lecteur apprécie plus ce premier tome s'il est déjà familier avec la réputation du Baron Rouge, une connaissance superficielle suffit et elle peut être acquise rapidement en consultant une encyclopédie en ligne.



Sous réserve que le lecteur ne soit pas opposé à une relecture de la vie de ce pilote et ne soit pas réfractaire à une fibre surnaturelle, il peut alors plonger dans une reconstitution à la consistance épatante. Les planches de Carlos Puerta se révèlent très déconcertantes, donnant tantôt l'impression de peinture directe s'appuyant sur des traits de contour très fins et très discrets qui ne sont pas systématiques, tantôt sur une utilisation complexe de l'infographie pour réaliser une reconstitution historique de Berlin la plus fidèle possible. Ainsi en page 11, le lecteur a l'impression de contempler une carte postale d'époque pour la case du haut de la largeur de la page, qui aurait été reprise à l'infographie pour ajouter des couleurs et pour travailler sur le niveau de détails pour accentuer la profondeur de champ. Il en va de même pour la vue de la façade de l'école militaire (page 12), d'une vue générale d'une grande place de Berlin (page 19), du front de mer d'Ostende (page 31) ou des différentes vue de Bruges lors de l'affrontement aérien de la dernière scène du tome. Quelle que soit la technique réellement employée, la reconstitution historique est impressionnante de finesse te de justesse, et ces éléments de décors se fondent parfaitement au reste du récit. Il n'y a pas de solution de continuité entre ces environnements et les personnages ou les avions.



Le lecteur prend donc un grand plaisir à pouvoir ainsi se projeter dans chaque endroit, à effectuer ce qui s'apparente à du tourisme historique, justifié par la nature du récit et intégré de manière naturelle. Il se rend compte également que les autres environnements sont représentés avec le même rendu final ce qui assure l'unité visuelle de la narration. La première page montrant le vol d'un oiseau au-dessus d'un paysage de campagne comprend le même soin pour représenter le moulin, ou la flore. L'utilisation de la couleur est très impressionnante pour rendre compte aussi bien des teintes de ce qui est représenté, des variations de nuances en fonction des fluctuations de la luminosité, que de la texture de chaque élément. Dans les pages suivantes, le lecteur éprouve l'impression de pouvoir passer la main sur les pierres du pont et d'en sentir la granulosité, les aspérités, ainsi que les lichens qui y sont accrochés. Ainsi au fil des séquences, il admire la brillance du dallage de l'école militaire, la densité de livres dans les rayonnages de l'imposante bibliothèque, la luminosité du réfectoire, le pavage terne des rues, les façades de Bruges, et l'écoulement de l'eau dans les canaux de Bruges.



Carlos Puerta se montre tout aussi habile à donner vie aux différents personnages, en prenant soin de les représenter avec une morphologie normale, dans des tenues vestimentaires d'époque, avec des postures naturelles. Manfred Richthofen est un adolescent élancé, avec une musculature bien dessinée, ce qui est cohérent avec ses capacités de gymnaste. À plusieurs reprises, le dessinateur utilise une case pour faire un gros plan sur son regard qui reste indéchiffrable. Il montre l'impassibilité du personnage, qu'il vienne de tuer un autre pilote (dans la scène d'ouverture) ou qu'il vienne de massacrer les voyous de rue qu'il a provoqué, avec encore le sang de l'un d'eux qui macule son visage. Le récit repose sur plusieurs séquences d'action, certaines aériennes, d'autres d'affrontement physique à main nue. Dans la scène dans les vestiaires, le lecteur apprécie l'approche naturaliste de l'artiste qui ne cherche pas à donner une vision romantique de la bagarre, et qui a composé un plan de prises de vue permettant de suivre le déplacement de chacun des adolescents, ainsi que les coups portés. Dans la seconde bagarre, le lecteur se retrouve estomaqué par la sauvagerie de Manfred Richthofen, par la brutalité, la précision et la cruauté des coups portés. Les dessins rendent admirablement compte de la vivacité des mouvements et de l'absence de retenue de Richthofen.



Bien sûr dans ce genre de récit, le lecteur s'attend à des combats aériens spectaculaires et intelligibles. Avec ce tome, ses attentes sont satisfaites au-delà de toutes ses espérances. Carlos Puerta rend compte des voltiges et de la stratégie des pilotes avec une aisance confondante. Le lecteur assiste à la première course-poursuite en voyant les manœuvres, en pouvant suivre les positions respectives des 2 avions à chaque instant, en constatant comment ils essayent de tourner à leur avantage les caractéristiques du terrain. À l'opposé d'acrobaties aériennes déconnectées de leur environnement, ou de mouvements incompréhensibles dans le ciel, l'artiste décrit avec brio les différentes phases de cette course-poursuite mortelle, avec un naturel inouï. Il réitère ce tour de force lors de la dernière scène de ce tome, pendant 12 pages d'une intensité rare, d'une lisibilité exemplaire, et d'une grande beauté. Un exploit narratif !



Le lecteur plonge dans ce premier tome en se demandant si les auteurs seront à la hauteur du sujet qu'ils abordent. Il comprend vite que leur objectif n'est pas de réaliser une biographie de Manfred Albrecht von Richthofen, mais de donner leur interprétation personnelle de cet individu devenu une légende. Le scénariste plonge le lecteur dans le vif du sujet avec une course poursuite aérienne, puis il revient 10 ans en arrière. Il propose une explication personnelle de la longévité de Manfred Richthofen au cours des combats aériens, et reprend un cours chronologique avec l'un des premiers affrontements en 1915. Cette histoire linéaire et simple est servie par des planches exceptionnelles nourrissant le récit par une narration visuelle extraordinaire et incroyable. La reconstitution historique plonge le lecteur à cette époque, dans les différents lieux, et la représentation des affrontements est aussi limpide que spectaculaire.
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Hercule Potiron, tome 1 : La meilleure façon ..

J’aime beaucoup les romans d’Agatha Christie, et forcément quand je suis tombée sur cette bande-dessinée, il était écrit que je l’achèterai et la lirai !

Nous sommes devant une parodie de Hercule Poirot, célèbre détective privé qu’a créé Agatha Christie (La couverture ne s’en cache absolument pas et le dit ouvertement d’ailleurs). Hercule Poirot a été repris également dans une série télévisée britannique de 70 épisodes diffusée entre le 8 janvier 1989 et le 13 novembre 2013 sur avec comme acteur principal David Suchet. Je vous parle de lui, car les dessins d’Hercule Potiron de cette bande dessinée ressemblent beaucoup à cet acteur.

Alors que dire de cette bande-dessinée ? Je voulais m’amuser, et cela a été le cas ! Les meurtres sont sordides, délirants, les plus improbables qu’ils soient, intéressants, et sortent de l’ordinaire. Les explications sont pour le coup pas trop mal et se tiennent avec un peu d’imagination… Les vignettes sont très colorées, le coup de crayon est sûr, on sent la maîtrise, les différents angles de vue permettent une certaine dynamique et les échanges sont vifs entre personnages : on n’a pas le temps de s’ennuyer.

Oui, mais voilà, un gros bémol : le personnage principal, Potiron, est en revanche, imbuvable, agaçant, tout le temps en train de râler, toujours avec des grands gestes et constamment en train de crier sur Watson, et je dois dire que je le trouve quelque fois à la limite de la méchanceté. J’avoue que ce n’est pas mon personnage préféré. J’ai un petit faible pour Benson, la majordome de Potiron, qui est un des rares à pouvoir couper le sifflet à son maître et ce pour une vulgaire histoire de préparation de café.
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Les aventures de Philip et Francis, tome 2 ..

Lecture:



Philip et Francis se trouvent une nouvelle fois convoqués par un testament du professeur Miloch. Ils vont être piégés dasn des mondes parallèles où ils devront à laf ois jouer leurs rôles d'ennemis jurés de l'infâme Olrik et trouver le chemin du retour. Il s'agit bien sur d'une parodie d'une aventure de Blake et Mortimer, " Le piège Diabolique" de E.P.Jacobs



Avis



Cet album est une déception . Autant le premier tome "Menaces sur l'empire" m'avait enchanté, autant ce second opus m'a laissé un goût d'inachevé.



Le trait est toujours suffisamment proche de celui de Jacobs pour que l'on ne doute pas de la parenté. En même temps, les personnages sont outranciers et caricaturaux, il est donc clair que l'on est dans une parodie. Mais elle trop appuyée. Plusieurs éléments qui font le charme des oeuvres de Jacobs manquent à l'appel, on ne se sent pas vraiment dans le monde de Blake et Mortimer. J'ai regretté :



- l'absence de cases grand format qui ponctuent les moments forts de l'intrigue;



- le manque de soin apporté aux arrières plans. De nombreuses cases sont des "cases vides" au fond simplement coloré;



- l'inexistence de vignettes comportant un texte long qui pose le contexte;



- le défaut d'instantanés en arrêt sur image, avec des poses assez théatrales qui mettent en avant l'action.



Tout cela manque pour se sentir en terrain connu.



Par ailleurs, même si certains gags font mouche, l'ensemble ne m'a pas fait rire. Des éléments supposés comiques sont tombés à plat (pour moi) : le caractère outrancier des alter ego de Philip et Francis, les traits benêts de Philip, les lieutenants d'Olrik. Le caractère de coureur de jupons de Blake , si drôle dans le premier tome, a ici complètement disparu.

Tout cela est assez morne et manque d'action, l'ensemble manque de consistance, surtout au regard de l'album qu'il parodie, très dense, un de mes préférés de E.P. Jacobs.



Conclusion:



Un album qui tourne en roue libre, une déception par rapport au premier tome, une lecture simplement divertissante.



Ma note : 11,5 / 20
Lien : http://www.atelierdantec.com..
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Adamson, Tome 1 : Opération Spitsberg

Adamson c’est l’Aventure avec un grand A. En venant chercher Sir Henry, l’Amirauté s’assure un chef d’expédition dévoué au mystère. Bientôt, sont enrôlés tous les hommes qui devront assurer chaque tâche précise lors du voyage. Les personnages sont très sympathiques, portés par l’enthousiasme de cette future découverte incroyable et dessinés souvent le visage souriant ; c’est un plaisir de les suivre dans leur quotidien.[...]
Lien : http://www.imaginelf.com/201..
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Airport, tome 1 : Vol au-dessus d'un nid de..

les amis , pour ceux qui aiment la bd rigolote , ce livre est fait pour vous . cette bd a des dessins super bien fait et en plus les petits gags à l'intérieur de cette bd sont rigolo et cela vous feras passer un super bon moment de détente . cette bd est faite pour les amoureux de bd bien sur mais aussi pour ceux qui comme moi en lis de temps en temps . n'hésiter pas a aller découvrir cette bd et a partager . bonne lecture les amis
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Les aventures de Philip et Francis, Tome 1 ..

Un pastiche sinon rien !



En bande dessinée comme en littérature, le pastiche n’est pas un exercice aussi simple qu’il n’y paraît. Beaucoup s’y sont fourvoyés en tombant dans la caricature ratée ou la reprise vulgaire vaguement pornographique, comme en ont souvent fait les frais Tintin et quelques autres…

Cette fois-ci nous avons affaire à une adaptation carrément loufoque de Blake et Mortimer sous le titre « Les aventures de Philip et Francis », réellement bien maitrisée par Pierre Veys au scénario et Nicolas Barral au dessin. Les deux compères ont de solides connaissances de l’univers “Jacobsien” et les références aux albums originaux sont parfaitement assumées.



Dans cette première aventure, qui se passe à Londres, une vague de folie matriarcale s’empare régulièrement des femmes du royaume, qu’elles soient secrétaires, femmes de pouvoir ou cantatrice… Le MI5, ou 6, ou 5 - personne ne le sait vraiment - va confier à nos deux héros l’enquête qui devrait aboutir à la reprise en main de l’ordre et des traditions au royaume de sa Majesté. Las, il ne se doutent pas que derrière ce drame, se cache leur adversaire honni en la personne d’Olrik…



Le résultat est absolument délirant, drôle et plutôt bien dessiné. On retrouve des vignettes quasiment identiques à celles de « La Marque Jaune » détournées avec talent et hommage affectueux à leur modèle, Edgar P. Jacobs.

En d’autres temps Gotlib et Alexis s’étaient livrés avec délices à l’exercice, en parodiant les œuvres universelles dans la série Cinémastock, et je pense qu’ils n’auraient pas renié le pastiche de Nicolas Barral et Pierre Veys.



Une vraie réussite !
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Baker Street, tome 3 : Sherlock Holmes et l..

Sherlock Holmes et le Dr Watson sont enlevés et forcés à boire du thé deux fois de suite. Pierre Veys et Nicolas Barral signent une parodie du célèbre détective. Bande-dessinée trouvée par hasard. Grand amateur de Sherlock Holmes, les critiques étant plutôt positives, je me suis laissé tenter mais je n'ai pas du tout accroché.
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Harry Cover, Tome 1 : L'ensorcelante parodie

Commençons par quelques définitions...



Parodie: 1. Imitation satirique d'un ouvrage sérieux dont on transpose comiquement le sujet ou les procédés d'expression. 2. Contrefaçon, imitation burlesque de quelque chose de respectable.



Vu qu'il n'y a pas grand-chose de sérieux ni de respectable dans Harry Potter, je ne pense pas que cette définition nous mène très loin dans l'analyse d'Harry Cover.



Harry Cover... on dirait un mauvais jeu de mots... Je corrige: c'est un mauvais jeu de mots... comme en font les rappeurs en mal d'inspiration. Style: l'Etat d'Arizona dans lequel Harry zona... Sorry, MC...



En mal d'inspiration... voilà bien le maître-mot de cette BD... (ouh là, en qualifiant ce "truc" de BD, je risque de me fâcher avec les amateurs de BD, de vraie BD) Car cet album est creux, vide, néantesque, bourré de billevesées (dans sa définition 2 du Larousse: stupidité, propos sans queue ni tête)... de la moquerie, de la stupidité, des sombres références grossières et sexuelles pour ados boutonneux qui se reposent les poignets.



J'en suis presque à demander à Babelio de permettre les étoiles négatives... c'est dire ! Mais je préfère oublier que j'ai lu cette ... chose. Non ! Surtout pas ! Si j'oubliais l'avoir lue... je pourrais la réemprunter à la bibliothèque (l'honneur est sauf, je ne l'ai pas achetée) et je la relirais... Je suis donc condamné à me rappeler avoir lu cette parodie de BD... oui, ce n'est pas une parodie d'Harry Potter, mais c'est bien une parodie de BD... Dans le dessin, la mise en couleur, la mise en page, le scénario (que dis-je? l'absence de scénario), nous sommes bien dans une parodie de BD. RIP.
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Baker street, tome 2 : Sherlock Holmes et l..

Après ma lecture du premier album que je n'avait pas apprécier, je ne m'attendais pas à grand chose de ce deuxième album.

Et pourtant, il y a du mieux ...

Le scénariste Pierre Veys décide de faire évoluer ses personnages à Londres. Sherlock Holmes, Watson et Lestrade doivent enquêter sur la mort d'un membre du club des sports dangereux.Les amateurs de roman à énigme apprécieront alors le clin d’œil à Gaston Leroux et son mystère de la chambre jaune puisque le mort a été retrouvé dans sa chambre porte et fenêtres fermées. Mais que s'est-il passé?

Sherlock semble être un peu plus intelligent que dans le premier tome, malgré les idées farfelues qui lui passe par la tête. On plaint le pauvre Lestrade à qui on fait passé des épreuves les plus originales possibles (à ne pas reproduire chez soi !!!). Qui finit un peu mal dans un genre un peu cartoonesque. Un petit clin d’œil aussi à Jules Verne dans cet album avec les machines très inventives du club des sports dangereux et avec un petit élément à la fin mais je n'en dis pas plus ...

Les dessins de Nicolas Barral restent fidèles au premier tome avec une illustration entre le réalisme et le caricatural qui fait un juste équilibre.

Si vous avez été déçu par le premier album comme moi n'hésitez pas à lire le deuxième peut-être que vous changerez d'avis.
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