Citations de Rachel Corenblit (250)
Ma grand-mère m'a téléphoné, quelques jours après. Elle voulait prendre de mes nouvelles, savoir si j'étais en forme, comme si j'étais une malade en voie de guérison. Nous avons parlé de la pluie et du beau temps et elle m'a répété à plusieurs reprises qu'elle pensait à moi.
Sa façon de me dire qu'elle m'aimait.
Prendre les gens comme ils sont.
Ne pas attendre d'eux plus qu'ils ne peuvent te donner.
"On n'a pas d'âge pour se faire aimer par ses parents, il se dit. On n'a pas d'âge pour sucer son pouce. On n'a pas d'âge pour abdiquer sa fierté. Qu'ils aillent tous se faire foutre avec leurs disputes et leurs mesquineries."
Trop jeune, c'est une excuse.
Tu crois que l'amour a une date de péremption ?
Comme un yaourt, un plat préparé ?
Une conserve ?
Une estampille discrète, valable jusqu'au 12/12/2012. (p.138)
Même ça, c'était classe. La fameuse classe internationale, le critère le plus élevé de classitude. (p.113)
Et alors, je vais t'embrasser et je vais te serrer contre moi et je vais attendre que tu m'aimes aussi. c'est ce qui va nous arriver de mieux dans notre vie. (p.54)
-Tu me juges, Hector. Je sais que tu me juges. Les chats passent leur temps à juger les humains.
Il avait répondu que justement, les temps étaient difficiles, et que si on ne vivait pas ses passions, autant ne pas vivre.
Le plat de tripes que nous nous passions était comme notre famille. Personne n'aimait ça mais, par politesse, on s'en servait une louche et on se forçait à en manger. Avec le sourire.
- […], et je me dis parfois que la vie, c'est un torrent dans lequel on est plongé, on est emporté par le courant, on ne contrôle rien. On se contente de surnager, de ne pas couler. J'en ai bu, des tasses, ma puce. Je ne voudrais pas que ça t'arrive. Je ne souhaite pas que tu souffres par ma faute.
Je lui ai pourtant expliqué que les manifs de ce genre, ça craignait pas. Le peuple a le droit de s'exprimer et c'est dans la rue que sa voix porte le mieux. Dans les urnes aussi !
Les trois hommes se regardèrent et tout ce qu’ils ne se dirent pas, tout ce qu’ils turent, ce qui ne naîtrait jamais sur leurs lèvres, exista cependant.
L’écriture, c’est raconter avec les sensations autant qu’avec les mots.
Et si papa ne montre pas sa fierté pour nos exploits, ni ses déceptions pour nos défaites, ça veut dire qu'il nous aime pour ce qu'on est. Et c'est le plus beau cadeau qu'il puisse nous offrir.
C'est désarçonnant de devoir consoler ses parents. Peut-être qu'elle est là, la fin de l'enfance ? Ce moment où on réalise que ceux qu'on croyait solides, indestructibles, peuvent s'effondrer.
- Tu lui racontes quoi comme conneries ?
La voix de Léandre me fait presque sursauter.
- Comment va ton frère, Léandre ?
- Il t'emmerde.
Je comprends que je ne suis pas la seule à ne pas apprécier Fabien.
Quand Elisa était à terre, à gémir, j'ai senti une joie monter en moi.
Pareil pour Fabrice, avec son sang qui coulait de sa main. Les quatre petits trous bien nets que la fourchette avait laissés. Son nez plein de morve...j'avais jubilé. Et j'avais souhaité la mort de Kamel. Que son crâne se fracasse contre la margelle carrelée.
Personne ne le sait.
Ce ne sont pas des choses que l'on avoue.
" Voilà, c'est bon, on l'a vu, le pont ! "
On ne va pas en faire tout un plat de ce truc.
Il est étroit. Nous passons sans qu'il s'effondre.
Il aurait peut-être dû.
C’est ce que je n'arrête pas de me dire. Je n'y suis pour rien. Mais quand on grandit de travers, on a l'impression qu'on est responsable de tout. pg 247
Personne ne pouvait échapper à la lecture et les velléités de Luigi d'éviter ce moment étaient un peu louches. Tandis que les deux petits se pelotonnaient contre elle, le grand se raidissait, ignorant délibérément le récit. Mais elle le connaissait bien, son frérot. Il mimait l'indifférence, il exagérait l'ennui. Quand elle montrait les illustrations, même s'il ne se penchait pas, son regard déviait légèrement pour accrocher l'image. Alors elle surjouait le texte, rajoutant des expressions, des vocalises, des exclamations pour qu'enfin il se rende, cet abruti. Il finissait par s'allonger à ses côtés, en refusant le moindre contact parce qu'il en allait de son honneur et qu'on ne s'avouait pas facilement vaincu, dans la famille. Il semblait s'apaiser, elle observait ses petits poings se desserrer. Il était grand pour ses dix ans et c'était peut-être la raison de ce changement d'attitude. Il se considérait trop vieux pour qu'on lui lise des livres en compagnie de Pierre et de Candice. C'était pour les bébés. pg 31
A treize ans, on n'est pas gentil, on est plongé dans l'apreté du monde. On se prend la réalité en pleine face. On s'efforce à la lucidité. pg 4