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EAN : 9782092494035
56 pages
Nathan (14/04/2022)
3.72/5   54 notes
Résumé :
Le coming out n'est pas toujours un drame !

À 17 ans, Rita n’a pas de petit copain. Elle a déjà embrassé un garçon mais n’en garde pas un souvenir impérissable, loin de là. Est-elle « normale » ?, se demande-t-elle. Mais à la suite de la remarque anodine d’une amie de sa mère, Rita se demande si en réalité, elle ne serait pas attirée par les filles…
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Voilà un court roman pour ados (une cinquantaine de pages) se voulant percutant dans le sujet qu'il aborde. Ici, il est évidemment question de coming-out, mais également d'acceptation, de quête identitaire, de sexualité et de première fois.
J'ai aimé le fait que le thème soit abordé sans jugement, discours moralisateur, avec sensibilité et naturel. Bien que l'on soit sur un dénouement positif et une évidence, l'autrice reste réaliste avec les réactions parfois difficiles, aberrantes ou destructrices de l'entourage… Certains ont du mal à encaisser cette nouvelle. Entre dénis, rejet de la faute sur les autres, « normalité », impression d'effet de mode, espoir que « cela ne dure pas », … La pauvre Rita va devoir faire face à un discours révoltant et, hélas, réaliste… Heureusement, elle garde la tête sur les épaules, apprend à se découvrir et à s'épanouir. J'espère sincèrement que cette petite histoire permettra aux lecteurs (jeunes comme adultes et de toutes les sexualités) de réfléchir sur ces sujets… C'est court, mais efficace et optimiste. le tout servi dans un style fluide et simple à lire.
(Par contre, j'avoue avoir tiqué sur le fait qu'une femme homosexuelle restait vierge toute sa vie… Pas du tout… Sur l'instant, j'ai mis ça sur la méconnaissance de la narratrice, mais je tenais à le souligner…)
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Le placard.
Cagibi intime, il est chez nous, dans notre chambre, nul besoin de le ranger, il ne sera pas visité (sauf si vos parents vous le demandent).
Avec ce roman, nous parlerons de l'autre placard, celui de la mauvaise image ou de l'image non validée par les autres.

On pourra occupé un placard d'amateur de tango, de joueurs d'accordéon, de pratiquant religieux bizarre, de films sentimentaux mieilleux; lorsque l'on est plus ados, il y aura aussi le placard des vierges de bisous, les vierges de "tu l'a déja fait?", ceux d'amours de même sexe aussi, par exemple.
La peur de mal faire.
Avec le placard, on rangera ce qui dépassera pour être, suivant le moment, mieux dans ses "pompes", surtout celles des autres, parce qu'elles sont souvent plus jolies même si elles ne sont pas à notre pointure. C'est dur d'être soi, pour garantir d'être aimé tout le temps.
Quelles sont les normes, pour éviter les moqueries, le désamour, l'hostilité parfois? Ne pas s'attirer d'ennuis, pour soi et ceux qui nous fréquentent.

"Outé" ou sortir du placard?
Outé.
Beaucoup de gens du placard ne voudrons pas l'assumer de la sorte, être propulsés au devant de la scène avec le sentiment du caleçon baissé devant la classe entière, y être forcé sans l'assumer pour le vivre avec force et combat au quotidien.
La nouvelle sautera dans une conversation, par accident ou intentionnellement, par malveillance ou la peur de ne pas savoir.
"Tu nous caches des choses, on est bien obligé de questionner ta soeur!", se défendraient les parents.
C'est sûr, à chaque nouvelle puberté dans le monde, c'est une nouvelle porte de placard qui se fermera au nez des parents. Clac! Nous le savons tous. Et il sera dur pour eux un jour de demander la permission pour savoir si cela va bien dans la vie d'un ado.

Le récit de Rachel Corenblit est intéressant, à cheval entre l'inconfort d'être ado avec des parents plus extravertis que soi et la véritable inquiétude d'être "outé" sur un aspect de sa personnalité que l'on ne domine pas encore (ou que l'on juge ne jamais dominer un jour).
C'est l'expérience de sln personnage, Rita, 17 ans.
Comment les autres peuvent-ils en discuter sous votre nez avec autant de légèreté?
Se cacher le visage dans son pull, derrière un rideau de cheveux, se trouver empourpré devant tout le monde et se trouver tétanisé, se barricader dans sa chambre et décider de ne plus en sortir jusqu' à la majorité. Quelle option de la tortue choisir lorsqu'en public vos parents feront allusion à votre sexualité?
Rita sera dans ce cas. S'était-elle elle-même posée la question ?
Quand le doute s'installe. Qui interroger là dessus?

L'auteure ne fera planer aucun suspens sur ce sujet (qui ne sera pas de l'ordre du jeu et de la devinette), il faudra dire les choses : il n'y aura pas de doute.
Le récit va partir de là, d'une plaisanterie qui virera en révélation, déclaration, où toute la famille va faire les montagnes russes avec cette confidence inattendue qui mettre Rita dans de drôles états.
C'est assez bien vu, réaliste et subtile, chacun s'en voudra, c'est dire qu'aucun ne s'y attendait et pouvait s'imaginer un jour, se dire simplement que cela peut simplement arriver.
C'était une équation mise de côté.
Des petites scènes successives très intimes le temps que la tension autour des yeux dégonfle et reprenne de meilleures couleurs, un tête à tête mère-fille, un tête à tête père-fille (les parents sont divorcés), comme une nouvelle présentation en bonne et due forme.
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait?
On sentira que plus Rita le dira, plus cela sera simple, permettant aussi ainsi d'avoir le retour de ses proches sur des signes ou juste des encouragements.
Surtout ne pas se le faire voler, ce moment car Rita se rendra compte que révéler son désintérêt certain des garçons (pour l'instant, elle ne sera pas encore homosexuelle selon elle, sans expérience pour être sûre) pourra être beaucoup plus qu'une conversation entre ados-parents (et, il y en aura des dérapages).
C'est une affaire de société qui divisent, ces personnes deviendront alors des sujets théoriques de conversation, des cas marginaux qui n'auront peut-être pas écouté leur maman et leur papa, une rencontre du 3ème type un peu "givrée", des extravagances sociales et politiques dont on parlera avec distance comme si cela ne concernait aucune personne que l'on connait.
Attention au diner en famille, on ne vous dira que ça, jeunes lecteurs (les sujets à éviter, notez le : la politique, la religion, la sexualité. Mais quand le thème de l'homosexualité réunira les trois sur une nappe, attention!...).
Ce que l'on sait, c'est que Rita est bien entourée et très aimée.
Un sujet poignant amené délicatement.
On a aussi aimé.
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"Sortir du placard est le 14e membre de la collection "Court Toujours" aux éditions Nathan, et comme ses désormais nombreux grands frères, sa version papier vient accompagné de versions numérique et audio.


Rita a dix-sept ans et à ce jour, malgré quelques tentatives peu fructueuses, n'a pas eu de petit ami. Alors qu'elle est au bars avec sa mère - qui n'en rate jamais une en ce qui concerne de potentiels prospects comme petit ami pour sa fille- Nathalie les rejoint. Et alors que la mère de Rita fait un commentaire malaisant à propos du serveur qui aurait "regarder" sa fille, Nathalie, ami de yoga de sa mère, fait un commentaire qui va bousculer la vie de la presqu'adulte: "Peut-être qu'elle ne les aime pas? Les garçons".


On l'aura comprit au titre, c'est une sortie de placard, mais pas à l'américaine, avec trompettes, fanfare et crises de larmes hollywoodienne ( sans vouloir banaliser les vrais sortie de placard difficiles). J'apprécie justement ce petit roman pour ce traitement qui nous sort des mélodrames états-unis, toujours "too much" et négatifs. Ici, de l'étonnement, un peu de confrontation de la part du père, qui s'imagine que sa fille a "contracté" l'homosexualité, la "faute" à son absence. Oui, bon, certes, on est pas encore au scénario parfait, mais c'est mieux qu'un rejet unilatéral. D'ailleurs, Karine, la conjointe de son père, assure que son père va "procéder doucement", donnons-lui le temps. On ne peut pas nier que certaines personnes ont encore des croyances que homosexualité est un résultat, qu'il est "causé par", au lieu d'être considéré comme un état.


J'ai trouvé mignon le passage où la grand-mère, qui visiblement souffre d'Alzheimer, laisse entendre qu'elle est gay elle-aussi. Ça me rappelle le roman "Ma vie autours d'une tasse de John Deere", dans lequel deux Étienne, de deux générations très différentes sont gay, mais n'ont pas pu le vivre de la même manière précisément en raison de leur divergence d'époque.


Le roman n'est pas juste l'histoire d'une ado qui se découvre une potentielle homosexualité ( au début, elle tergiverse quand à son attrait pour les filles), c'est aussi l'histoire d'une mère avec sa fille. Amélie est une femme qu'on pourrait qualifiée de "Carencée affective". Elle a manqué d'attention et d'affection et cela paraitra sans doute toute sa vie. Cela affecte sa façon d'être, mais aussi sa façon de vivre sa relation avec sa fille. Mais au-delà des irritants, les deux femmes ont aussi de beaux moments de complicité, surtout quand Amélie confie à Rita qu'au fond "l'essentiel, c'est de s'accepter tel qu'on est". Vérité clichée si elle en est, elle n'en demeure pas moins pertinente et fondée.


C'est un roman léger, humoristique ( oh, joie, du sarcasme, je ne m'en lasse pas!) et où l'homosexualité fait réagir de manière somme toute positivement. C'est un petite balade dans le quotidien bousculé d'une ado étonnée, de sa mère un peu casse-pied et de leur joyeuse famille qui apprécie les débats pimentés!


Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans+.

Pourrait ne pas convenir aux gens agélastes* ( réfractaires à l'humour, ben oui, ce mot existe).
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Je découvre la collection "Court toujours" de chez Nathan : des romans ultra courts (une cinquantaine de pages), destinés aux 15-25 ans et qui ont l'avantage de se lire en papier, numérique ou audio via l'appli Nathan.
Alors oui, c'est la mode, ce genre de bouquins à lire très très vite, on ne sait d'ailleurs pas trop si c'est pour lire vite ou si les jeunes ont un niveau de lecture de plus en plus faible...;-) Toujours est-il que ces romans possèdent de nombreux avantages : accrocher le lecteur (même faible !), lui donner goût à la lecture, et surtout, lui parler de lui-même en évoquant des thèmes qui conditionnent/qui habitent/qui ouvrent/qui questionnent... D'autres maisons sont elles aussi parties sur ce créneau-là, avec généralement beaucoup de réussites : Scrinéo, Thierry Magnier, Talents Hauts...
"Sortir du placard", c'est le récit un peu simple mais percutant, très bien écrit, d'une jeune fille de 17 ans, Rita, qui va s'apercevoir d'un coup d'un seul qu'elle est homosexuelle, à la faveur d'une petite phrase prononcée par une amie de sa mère. Ce ne doit pas être facile du tout de faire tenir une intrigue en 56 pages, en triant ce qui est vraiment important (la découverte de l'homosexualité, l'opinion parfois cruelle de l'entourage, la nécessité de dire, etc) et en même temps conserver une fin heureuse et positive. du coup, forcément, des ficelles sont un peu cordes, mais j'ai passé un très bon moment : le style est fluide, il n'y a rien à enlever, les rapports entre mère et fille, fille et meilleur ami, sonnent très vrai, c'est une belle réussite.
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Très beau roman court que celui-ci. L'histoire de Rita qui découvre, par les mots d'une autre, son homosexualité, à 17 ans, à la terrasse d'un café, en compagnie de sa mère.
Alors que les coming-out s'enchaînent auprès de la famille et des amis il y a aussi ce chemin à parcourir, en soi. Pour mieux comprendre, se comprendre où simplement accepter ce que l'on est avec indulgence et bienveillance.
Et puis le premier contact : battement de coeur, souffle coupé. La vie qui s'épanouit enfin. Une évidence.

Une belle histoire, que je ne qualifierais pas d'universelle car elle ne l'est pas. Mais qui peut parler à chacun. Nous avons tous des parts de soi : ignorées, cachées qui ne demandent qu'à se révéler pour s'exposer au monde et nous laisser respirer, pour le meilleur.

Un bémol cependant : non, Mme Rachel Corenblit, les lesbiennes ne restent pas éternellement vierges.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Alors je n'ai pas répondu. À quoi cela aurait-il servi? Dans la pièce d'à côté, ils rejouaient la Révolution Française. Qu'ils se guillotinent entre eux. Mamou les a rejoints, attirée par le sang.

[...]

Dottie a placé ses lèvres contre mon oreille:

-Moi je sais ce que ça veut dire, gay, elle a chuchoté.

Sa voix de gamine, ses fossettes aux joues.

- Ah, j'ai dit, c'est quoi?

-C'est que tu es joyeuse.

[p.38]
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- […], et je me dis parfois que la vie, c'est un torrent dans lequel on est plongé, on est emporté par le courant, on ne contrôle rien. On se contente de surnager, de ne pas couler. J'en ai bu, des tasses, ma puce. Je ne voudrais pas que ça t'arrive. Je ne souhaite pas que tu souffres par ma faute.
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- Maman, c'est ça. Je n'aime pas les garçons.
Ma respiration est hachée, arrachée à mes poumons en feu, comme si j'avais couru pendant dix-sept ans et qu'enfin je m'arrêtais, à bout de souffle.
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Le plat de tripes que nous nous passions était comme notre famille. Personne n'aimait ça mais, par politesse, on s'en servait une louche et on se forçait à en manger. Avec le sourire.
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Ma grand-mère m'a téléphoné, quelques jours après. Elle voulait prendre de mes nouvelles, savoir si j'étais en forme, comme si j'étais une malade en voie de guérison. Nous avons parlé de la pluie et du beau temps et elle m'a répété à plusieurs reprises qu'elle pensait à moi.
Sa façon de me dire qu'elle m'aimait.
Prendre les gens comme ils sont.
Ne pas attendre d'eux plus qu'ils ne peuvent te donner.
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A l'occasion de la parution de 'Comme une famille' (Nathan), l'autrice Rachel Corenblit nous présente en quelques mots son livre, à travers la critique d'une lectrice Babelio.
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