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Citations de Rachel Khan (44)


Ô Races, ô des espoirs !
Je suis racée.
Voilà tout.
Non pas, comme le définit " Le Petit Robert ", parce que j'aurais des qualités propres à mon pedigree ou que mon élégance naturelle m'offrirait, de fait, un port de tête altier. Non. Je suis racée parce que je porte en moi plusieurs racines que certains prennent pour des races. Telle un Arlequin coloré ou une barbe à papa sucrée, c'est par un excès de race que je suis racée.
Femme européenne et africaine à la fois, binationale, française et gambienne, juive aux origines chrétiennes et musulmanes, animiste avant l'islamisation de l'Afrique de l'ouest, blanche et noire, je veux aujourd'hui annoncer la couleur : je suis bien dans ma peau. Heureusement d'ailleurs, car si j'étais raciste avec toutes ces "races" à l'intérieur, ce serait inévitablement la haine de soi.
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Liberté, liberté chérie où le droit de ne pas être d'accord est banni, le dialogue impossible, au risque d'être considéré comme un harceleur, un réac, une Négresse de maison ou, mieux, un Bounty, noir dehors, blanc dedans.
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Qui peut partager l'existence d'un Brassens focalisé pendant six jours sur le pied manquant d'une chanson ? Voilà la vie du créateur, un enfer.
L'échec sourit en coin. Gary se tue pour mettre fin à ses pseudos.
Ironie du sort, ces artistes nous réparent chaque jour. Je veux croire que c'est dans nos yeux contemplant leurs chefs-d'œuvre que se trouve la clef nécessaire à la réparation. C'est la vie de l'œuvre, condition essentielle à celle de l'artiste, qui y participe. Seule une création partagée permet de recoudre.
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En fait, un stade, c'est un puissant bâtiment de mémoire. Au Rwanda, ils ont rassemblé les gens dans des stades avant de les tuer. C'est plus simple pour les cérémonies de commémoration.
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Par exemple, " racisé.e " ou " afro-descendant.e " me font froid dans le dos. Il a pourtant fallu que je les avale, ces termes, au point de devenir une " femme de couleuvre " à l'écriture faussement inclusive mais si excluante, mes cher.e.s ami.e.s, qu'elle n'a trouvé comme solution pour asseoir l'égalité entre les hommes et les femmes que le point final, empêchant la discussion. De plus, cette sorte d'écriture ( un cauchemar pour les dyslexiques, noirs ou non) impose paradoxalement une lecture hachée, donc coupée de nos congénères mâles, et qui nous fait passer après " E ", puisque la lettre qui nous caractérise se met toujours à la fin. De la même manière, nous voici, avec de nouveaux mots, soi-disant pertinents pour lutter contre les discriminations, alors qu'ils sont eux-mêmes discriminatoires. Concernant l'égalité raciale, il y a une importation massive de mots tout droit venus des Etats-Unis, à consommer sur place, à avaler et à répéter sans réfléchir, sans regarder ce qu'il y a dedans, par culpabilité ou par faiblesse. Cette dernière étant " une force extraordinaire à laquelle il est très difficile de résister* ".

* Emile Ajar, Gros-Câlin.
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Rachel Khan
La création est une douleur. C'est une déception permanente face à la traduction d'un secret intérieur dont on s'approche, mais qui reste insaisissable.
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Ce jour-là, la reine d'Angleterre doit faire une allocution à la BBC. C'est parfait pour la prononciation, c'est elle qui a le meilleur accent du monde en anglais.
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La petite douleur à ma cuisse est là, mais je fais le choix de l'oublier. De toute façon, on a tous des petites douleurs cachées, auxquelles il vaut mieux ne pas penser.
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J'entends les discussions, je vois bien les groupes dans les différentes disciplines, on dirait un peu l'Afrique du Sud ici, ça fait voyager ; les Noirs au sprint, les Arabes au demi-fond, les blonds au saut en hauteur ou à la perche.
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Finalement , je me dis : immigrés ou non, les Noires, on est toutes dans le même tableau : l'Origine du monde.
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A l'époque, je me disais que je n'avais rien à faire chez moi, vu que je ne ressemblais ni à l'un ni à l'autre de mes parents. D'ailleurs eux non plus n'avaient rien à faire ensemble. Mon père était noir comme mon sac de danse, ma mère pâle comme mon collant couleur chair. En fait nous vivions dans une maison où personne n'avait rien à voir avec personne, au-delà de l'amour que nous éprouvions les uns pour les autres, bien sûr, et même si chacun avait sa manière de l'exprimer. Bref, je ne comprenais pas ce que je faisais chez moi.
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La diversité est une fake news que l'ego impose au selfie de l'être.
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... je me dis souvent que courir et écrire relèvent du même principe : l'essentiel, c'est de ne pas rester sur place, d'arriver à la dernière ligne assez vite et point final.
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(p.66)
Martin Luther King, qui a joué un rôle majeur pour l'égalité aux États-Unis, se voit régulièrement, même après son assassinat, accusé d'avoir fragilisé la cause. Parce qu'il est non-violent, il est assimilationniste. Parce qu'il a changé de nom, il est pour le déracinement, contrairement à Malcom X, dont la lettre do patronyme dénonce la déportation. Parce que son père est un pasteur bourgeois, son statut social rend son engagement suspicieux. Parce qu'il sort avec des Blanches, il est certain que ses désirs ne vont pas dans le sens de la cause. Enfin, parce qu'il préfère dire "américain" plutôt "qu'afro-américain", et parce qu'aujourd'hui une journée nationale lui est consacrée aux États-Unis, il y a anguille sous roche d'une collaboration avec l’establishment blanc. Bref, parce qu'il prône la tolérance, le dialogue, la paix et l'amour, c'est un suppôt des dominants.
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(p.59)
La majorité "qualifiée" a moins de force de frappe que les minorités inqualifiables. L'abus de pouvoir est réel. Face à ces minorités dominatrices, on se tait. La mise à mal de la liberté d'expression est le signe que ces lobbies sont d'une puissance inouïe. Dans notre système démocratique déphasé, l'objectif n'est plus de gagner par la majorité, mais bien de devenir des minoritaires en majorité.
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C'est l'heure de la finale. Un peuple africain déchiré, un numéro sur le bras de mon grand-père. J'ai en moi la déportation, la colonisation, l'immigration et, à la vitesse où vont les choses, je me demande ce que pourront encore inventer les prochains tyrans de l'humanité. Mais je serai plus rapide qu'eux.
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Ma mère m'a faite noire pour que je m'en sorte toujours, pour que ma cachette à moi, ce soit la couleur de ma peau. Mon père m'a faite blanche pour que je n'aie pas à prendre le bateau à fond de cale et que j'aie des papiers en règle. Je n'ose pas leur dire que je n'aie rien à voir avec leurs histoires, parce qu'on a toujours plus à voir avec les histoires des livres. Je peux plus me défausser. Alors demain j'irai en cours, puis à la bibliothèque Cujas, ouvrir des livres comme on ouvre des portes.
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Nous acceptons que l’intimité soit chosifiée, puis commercialisée. La pensée devient lisse et s’uniformise à son tour. Avec une telle mise en danger de l’intimité15, c’est la laïcité et la fraternité qui s’appauvrissent dans notre République.
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Ça me faisait du bien de quitter la maison, mes parents, mon frère, mon grand-père Yoram pour aller danser. Jusqu’à l’âge de quatorze ans, plusieurs fois par semaine, je suis allée respirer à l’école de danse. À l’époque, je me disais que je n’avais rien à faire chez moi, vu que je ne ressemblais ni à l’un ni à l’autre de mes parents. D’ailleurs, eux non plus n’avaient rien à faire ensemble. Mon père était noir comme mon sac de danse, ma mère pâle comme mon collant, couleur chair. En fait, nous vivions tous dans une maison où personne n’avait rien à voir avec personne, au-delà de l’amour que nous éprouvions les uns pour les autres, bien sûr, et même si chacun avait sa manière de l’exprimer. Bref, je ne comprenais pas ce que je faisais chez moi.
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Racée, mais casée. Pourtant, afro-yiddish, je ne suis pas de la diversité, j’ai la diversité en moi, nuance. Et puis, ce mélange, je vous assure que l’on peut vivre avec ! On doit même le faire vivre, en lui donnant corps. Danseuse et athlète, rappeuse et juriste, conseillère politique et comédienne, codirectrice d’un lieu culturel mais hip-hop – cette dernière contradiction n’en est pas une, ou plutôt n’en est une qu’aux yeux d’un public étroit.
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