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Critiques de Rafael Pinedo (26)
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Plop

Dmitry Glukhovsky disait dans Métro 2034 : « Rien ne menace l’Homme. Les Hommes, ce sont des survivants comme les cafards. Alors que la civilisation… c’est elle qu’il faut préserver. »



Lorsqu’on lit ce genre de récits (Plop) qui inventorient de manière romancé, les pires vices de l’humanité, on est en droit de se demander ce que l’auteur a bien pu vouloir nous transmettre, autre que le dégoût. Car ce roman a évoqué en moi majoritairement du dégoût. Attention, j’ai été prévenue avant, je savais dans quoi je m’engageais.

Et durant ma lecture, je repensais à cette citation de Metro 2034, et je me suis dit, oui mais c’est quoi la civilisation ? Parce que dans le roman Plop, malgré toutes ses barbaries ignobles, il y a des règles à respecter, des tabous, des hiérarchies. Alors est-ce que la civilisation suffit pour nous convaincre que nous sommes mieux que d’autres ? Et ce sont qui les autres ? Les gens des autres groupes ?

L’être humain est-il un animal qui fait tout pour survivre ou est-il en réalité un guerrier belliqueux en quête permanente d’horreur ? Pour de l’argent ? Pour des ressources ? Pour la religion ? Pour rien ? Pour rien juste parce que c’est un vampire ? Est-ce que le mythe du vampire ne viendrait tout simplement pas de l’être humain qui aime voir le sang couler ?

Ce n’est pas le cannibalisme qui m’a le plus choqué dans ce roman (à vrai dire, ce sera le moins choquant), mais les viols à répétition et la froideur. A un moment, je me suis dit, ce roman est trop long, on a compris le message merci. Ou alors peut-être ne l’ai-je pas compris.

Sommes-nous toujours vivants, lorsque nous naissons dans la boue et que la vie se résume à la survie dans un monde terriblement hostile ? C’est quoi un être humain ? Après l'apocalypse, lorsque la civilisation aura disparue, y ‘aurait-il une différence entre celui qui naît dans la boue et celui qui naît dans les fleurs ? Celui qui naît dans la glace et celui qui naît dans la forêt?

Du pure vitriol en page. Pour plus de contenance, je vous invite à lire la chronique de Kikiberard22.



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Froid - Métro - Labyrinthe

En 2011, les éditions de l’Arbre Vengeur publiaient Plop.

Un drôle de nom pour un O.L.N.I terrible de noirceur signé par l’Argentin Rafael Pinedo. Repris quelques années plus tard aux éditions Folio-SF, ce court roman s’est déjà taillé une sacré réputation dans les milieux autorisés, un peu comme l’avait fait en son temps Les Saisons de Maurice Pons. Depuis pourtant, aucune nouvelle des autres œuvres de l’auteur.

Jusqu’à ce que les éditions de L’Œil d’or décident enfin de corriger le tir avec un volume rassemblant le reste des écrits de Rafael Pinedo.

Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises…



Pour ceux qui ne le savent pas encore, Rafael Pinedo n’est plus.

Décédé en 2006 à l’âge de 52 ans, l’Argentin n’avait recommencé à écrire que vers ses 40 ans après avoir brûlé la totalité de ses manuscrits alors qu’il n’avait que 18 ans. Dès son premier texte, le fameux Plop, Pinedo foudroie le milieu littéraire et décroche le prix Casa de las Américas.

Alors qu’en France on ne découvre sa prose glaçante que près de cinq ans après sa mort, deux autres courts textes viennent compléter sa trilogie sur la « destruction de la culture ». C’est grâce à Adrienne Orsaud et les éditions de L’Œil d’or que Froid et Métro, les deux textes en question, sont enfin publiés en France complétés par un long poème posthume, Labyrinthe.

Plongeons maintenant dans les écrits eux-mêmes.

Avec Froid tout d’abord, une court roman (ou novella si vous préférez) de 114 pages découpé en quarante courts chapitres.

Le monde est déjà mort et le froid s’est emparé de ce qu’il reste de l’humanité. Dans un monastère-école non loin d’un petit village isolé, l’une des sœurs, professeure d’économie domestique de son état, décide de rester envers et contre tout alors que le reste de sa congrégation et des survivants tentent de fuir vers des contrées qu’ils espèrent plus hospitalières. Alors qu’elle regarde la caravane s’éloigner, notre narratrice se rend compte que sa survie va être difficile. Très difficile. Elle va donc méthodiquement trier ses ressources et instaurer une routine d’activité pour la prémunir de l’ennui et du froid qui se fait chaque jour plus mordant.

On suit dans Froid la survie entêtée d’une femme qui ne veut rien lâcher et qui doit lutter à la fois contre la température et la faim mais également contre la folie qui menace. Seule dans son monastère, la religieuse se réfugie logiquement dans la foi, une foi qu’elle va peu à peu tordre pour lui tenir compagnie et qu’elle va par la même occasion adapter afin de célébrer Dieu auprès des seuls êtres qui lui restent : les rats.

Le roman de Rafael Pinedo est une âpre lutte contre les démons de l’extérieur comme de l’intérieur, une lutte qui se gagne chaque jour et où tout semble tomber dans un grotesque dérangeant où le blasphème devient une bouée de survie.

On assiste alors à des messes données pour une congrégation de rats sous le regard inquiétant et dérangeant d’un Christ-Rat fait d’os d’animaux.

Peu à peu; le récit de notre survivante glisse vers l’horreur psychologique et l’absurde. On y découvre certaines pensées refoulées par la Sœur, des pulsions sexuelles inavouables et qui la rongent, entrant en conflit avec son éducation strictement catholique. Mais on découvre surtout une femme incapable de se regarder et de s’accepter, victime bien avant la fin du monde d’une société violente et mesquine.

On pourrait croire de prime abord que Froid est un roman post-apocalyptique traditionnel mais il est surtout un roman de survie, un récit intimiste bouleversant où la chaleur humaine s’éteint de façon inéluctable, où l’univers semble mourir avec son héroïne bouffée par ses démons perfides et insidieux que plus rien ne retient.



Si Froid vous glace, alors Métro risque bien de vous achever.

Alors que la première histoire fonctionnant au huit-clos total, Métro nous emmène dans les tréfonds de la Terre… ou du moins ce qu’il en reste.

Le roman s’ouvre sur la fuite d’une jeune femme enceinte pourchassée par des « loups », contrainte d’abandonner son beau-fils blessé sur les traverses alors qu’elle cherche désespérément un moyen de sauver sa peau (et celle de l’enfant qu’elle porte). Dans l’obscurité, elle chute alors dans un puits, se rattrape in extremis à un câble rouillé et s’enfonce ainsi dans la nuit perpétuelle qui règne si loin de la surface. Peu à peu, Rafael Pinedo dévoile ce qu’il reste du monde des hommes, désormais forcés à vivre loin d’une lumière devenue insupportable.

Réunis en tribus, plus proches de la bête que de l’être humain, les survivants s’adaptent comme ils le peuvent à leurs nouvelles conditions de vie. Et autant dire que si la tribu dont vient notre narratrice n’a déjà plus grand chose de civilisée avec ses Appariements et sa façon de transmettre la vie (et l’âme), attendez de tomber dans les tréfonds du métro et vous comprendrez que l’on peut toujours tomber plus bas !

En faisant la connaissance d’une autre jeune femme, Ish, on découvre jusqu’où l’humanité a pu régresser. À la fois abominablement inventive et terrifiante par sa cruauté extrême, la société imaginée par Rafael Pinedo renvoie à celle de Plop, et n’a rien à lui envier. C’est dire !

Comme dans Froid, c’est aussi l’histoire d’une survie et de croyances profondément enracinées qui emprisonnent les femmes et en font des instruments au service des hommes. L’amour, de nouveau, n’est plus qu’un mot vain qui survit à peine sans même que la narratrice ne le comprenne véritablement.

D’une noirceur complètement asphyxiante, Métro est une régression totale vers la bestialité et la déshumanisation.

Un chef d’œuvre dérangeant et obsédant.

On finira par un mot sur Labyrinthe, court poème halluciné où l’on se perd autant que le narrateur dans une quête de sens impossible, piégé peu importe la voie que l’on emprunte pour s’en tirer. Anecdotique par rapport aux deux précédents textes, il restera cependant le dernier écrit d’une des voix les plus atypiques de la littérature hispanique moderne.



De ces deux plongées dans la fin de la culture humaine telle qu’on la connaît, le lecteur ramène des souvenirs de noirceurs indicibles et une prose tranchante qui ne laisse rien au hasard. Rafael Pinedo achève une trilogie unique en son genre, à la fois éprouvante et impressionnante, qui va jusqu’au bout du bout…et plus loin encore ! Sa conclusion est sans appel : personne ne survivra, surtout pas l’homme. Ou du moins, pas comme un homme.
Lien : https://justaword.fr/froid-m..
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Plop

J'imagine que pour écrire ce "Plop", Rafael Pinedo a dû se dire que verser dans l'ultra-violence et le trash était certainement le plus sûr moyen de se faire remarquer et de sortir du lot. Il a dû ensuite se dire que placer son récit dans un contexte post-apocalyptique pouvait justifier la violence la plus racoleuse. Le thème du retour à la barbarie a dû lui paraitre bien pratique. Et tans pis si l'univers dépeint l'est à la truelle et s'il n'est pas crédible.



Je ne suis pas hostile aux récits violents qui remuent le lecteur. Encore faut-il que ça raconte quelque chose, que la volonté de l'auteur soit simplement de distraire ou bien de servir un propos. Ici, tout n'est que prétexte. La violence est là pour elle-même, elle est la base et le but du récit. Ni ludique, ni ne portant aucune idée.



Parfois le récit semble vouloir aborder un thème intéressant (le pouvoir du savoir, la conquête du pouvoir) mais à chaque fois l'auteur abandonne ces esquisses de développement de l'intrigue sans les exploiter pour retomber dans ses travers et sa vacuité abyssale.



Les personnages sont anecdotiques, inintéressants. Il n'est pas nécessaire de s'attacher aux protagonistes d'un roman pour le lire avec intérêt (le personnage d'"Un enfant de Dieu" de McCarthy ou les personnages du "diable tout le temps" de Pollock ne sont guère attachants par exemple). Mais il faut alors qu'ils soient bien caractérisés et qu'ils aient une certaine épaisseur. Ce n'est pas le cas dans "Plop". Les protagonistes ne sont pas attachants, ils n'ont aucune profondeur, ils indiffèrent.



Le récit est creux, vide, ne raconte rien. L'écriture est plate, sans originalité, aussi vaine que l'histoire qu'elle raconte. En moins de 170 pages, le roman de Pinedo réussit à être ennuyeux. Presque un exploit. Si je l'ai lu à toute vitesse, ce n'est pas parce que j'ai été emportée par le récit mais bien pour m'en débarrasser au plus vite.



Challenge Petits plaisirs 14

Challenge variété 6 (catégorie "un livre que vous pouvez terminer en une journée)
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Plop

Prix Casa América 2002



Il s’appelle Plop, comme le son qu’a fait son corps de nourrisson lors du passage du ventre de sa mère au sol perpétuellement boueux... Dans son monde cruel, les gens vivent en tribus afin de ne pas finir dévorés par les rats et les chats. Chacune a ses propres règles, ses tabous qu’il est interdit de transgresser au risque de finir lapidé ou dépecé puis donné en pâture aux porcs !



Dans cet univers de désolation, plus d’eau potable si ce n’est celle qui tombe directement du ciel, le reste n’étant bon qu’à nourrir la terre pour toujours plus de boue. Mais, ça tombe bien, car, de la pluie, il y en a tout le temps ! Elle tombe sans discontinuer sur ces peuples qui ne se protègent qu’à l’aide de vieux métaux rouillés et meurent les uns après les autres de terribles maladies quand ce n’est pas de la faim ou d’un accès de violence… Mais Plop, lui, va survivre. Et, loin de se contenter d’une vie d’esclave, il va apprendre et tenter d’accéder à un pouvoir pour le moins fragile, quitte à tout détruire sur son passage…



Avec ce texte court mais incroyablement incisif et brutal, Rafael Pinedo nous ouvre les portes d’un monde post-apocalyptique terrifiant dans lequel, en dépit de certains codes, tout semble permis… Viols, meurtres et cannibalisme font partie du lot quotidien de chacun. Les rares démonstrations d’affection ou d’amour paraissent incongrues et complètement déplacées dans cet univers où seule règne la loi du plus fort et l’assouvissement des besoins primaires. L’ambiance est sombre, glauque, voire oppressante par moments et le rythme de lecture effréné, en raison de la brièveté des chapitres, contribue à accroître une tension déjà bien présente.



Dans cette histoire aux allures de fable cruelle, l’auteur fait ressortir les pires travers de l’âme humaine. Dépossédé de tout, l’homme parvient tout de même à recréer un semblant de civilisation sur laquelle exercer sa tyrannie, son fanatisme et sa barbarie. Ici, pas de manichéisme, ni de morale, la violence est dans chaque geste et c’est pourquoi le lecteur ressort éprouvé, presque mal à l’aise après cette lecture dérangeante mais néanmoins étonnante. Avis aux amateurs qui aiment être bousculés…



Challenge ABC
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Plop

C'est le premier livre du genre post-apocalyptique que je lis et j'avoue que celui-ci ne m'a pas plût, heureusement que le récit est cours en 170 pages. Cela dit je retenterai certainement avec un autre livre du genre pour me faire un avis plus précis et il est difficile de juger avant d'avoir pu comparer. On suit ici la destinée de Plop qui est le personnage principal il se nomme ainsi car quand il est né il a été trainé dans la boue d'ou le Plop. Celui-ci a été recueilli par la vieille Goro dans leur tribu on ne peut ouvrir la bouche, tirer la langue ect ceci est punissable de peine de mort, on mange par groupe de 2 ou 3 uniquement et on doit marcher en baissant les yeux.



Il ne fait pas bon de naitre albinos (l'enfant est de suite bûlé vif) et la mère qui le met au monde est considéré comme une pestiférée



Je n'ai pas réussi à rentrer totalement dans ce genre qui sans le challenge multis-défis ne m'aurait pas du tout intéresser mais c'est ce qui fait l'intérêt de celui-ci nous faire lire différents genres auquel nous ne sommes pas habitués.
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Plop

Pour la lecture de PLOP, prévoyez : une paire de bottes afin de pouvoir patauger librement dans la boue.

une veste de qualité et imperméable...eh non ! Pas d'éclaircie prévue le temps de la lecture...

Pour les estomacs les plus fragiles, il pourrait s'avérer utile d'avoir à portée de main, un sac à vomi...Euhhhh.. non !..Deux !

Une machette, une feuille de boucher, voir, un Katana, pourront devenir salvateurs en vue d'un éventuel agresseur. Si vous ne possédez pas d'une telle arme, un long couteau correctement aiguisé, sera toujours utile.

Mais surtout ! Surtout !

Gardez toujours la tête baissée et n'ouvrez jamais la bouche ! En aucun cas !



Un jour, ou peut être plus tard ???

La terre n'est plus qu'une pauvre planète boueuse, ultra-polluée et dangereuse.

Que s'est-il passé ? (l'homme certainement).

Les règles n'existent plus. Un monde sans foi ni loi.

Des survivants se sont réorganisés. Ils vivent en groupe. Plusieurs groupes. Chaque groupe à son tabou. Chaque groupe est nomade. Chaque groupe survit tant bien que mal. Chaque groupe se démerde comme il peut.

Le groupe de PLOP n'est pas pire que les autres. Mais il n'est pas meilleur non plus.

Le danger est omniprésent. Au sein des groupes. Hors groupes.

Plop, lui, c'est rêvé plus malin.

La raison du plus fort est toujours la meilleure, a t-il crû.

Mais le grand tabou, reste le grand tabou...et c'est valable pour tout le monde.



L'ambiance ? ......



Phrases courtes. Chapitres courts. Tension. Pluie. Sang rouge. Viol. Un Chat. Cannibalisme. Pluie. Décapitation. Utilisation. Amour. Un chien. Ferraille. Gerbe. Pluie. Masturbation Collective. Utilisation. Ennemis. Sang noir. Des rats. Défécation (sur les autres, pourquoi pas). Champignons. Démembrement. Rouille. Recyclage. Testicules. Pluie. Mongoloïde. Hallucinations. Des chats...Grrrr !!!



......Toujours là ?



Pour public averti !

Une lecture post-apo, qui peut se lire comme une dystopie ou comme un vilain conte cruel pour grands enfants dégénérés, psychopathes avérés, ou tout simplement pour amoureux de beaux romans noirs et bien glauques.



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Plop

J'ai lu ce matin Quinzinzinzili de Méssac. C'était le premier livre publié par L'Arbre Vengeur qui me tombait entre les mains. Ni une ni deux, j'ai été chez mon libraire me procurer un autre livre du même éditeur. Ce livre, c'est Plop. Là encore, les mêmes qualités éditoriales sautent aux yeux : c'est de la belle ouvrage (chouette couverture cartonnée avec rabats, bonne qualité du papier, etc).



Là encore, on retrouve les mêmes ambitions : une oeuvre de fiction courte, s'inscrivant dans l'imaginaire sans renoncer au style. Dans Plop, le monde est recouvert de boue, les moeurs étranges sont également souvent sordides. Rafael Pinedo ne ménage pas son lectorat : ces pages sont effectivement dures, parfois insoutenables pour les âmes sensibles. Pour ma part, cela ne m'a pas paru insupportable mais je suis sans doute un ami des ambiances les plus sombres.



Le roman raconte la vie de Plop, ainsi nommé en référence au bruit qu'il fît à sa naissance en passant directement de la vie utérine... à la boue. Plop comme le bruit d'un corps tombant la boue, donc. Ambiance glauque qui ne se dissipera jamais et ira même grandissante à mesure que la tyrannie de Plop s'étendra. Le récit est particulièrement âpre, Rafael Pinedo adopte un style souvent clinique et expose les pires abjections sans sourciller : toutes ces horreurs (viols, sévices divers et variés, tueries, etc.) sont simplement des faits qu'aucun jugement moral ne vient condamner. Dans les mondes post-apocalyptiques, l'Humanité fait rarement dans la dentelle... La morale n'a pas totalement disparu mais elle porte sur des actes insignifiants pour le lecteur (l'intérieur de la bouche et la langue sont les interdits majeurs du roman, et on ne saurait les montrer sans risquer une condamnation à mort) ce qui renforce encore le sentiment de malaise.



En ce sens, Plop est définitivement une réussite à recommander à ceux qui aiment les récits incisifs et dérangeants.
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Plop

Le récit de Plop est glauque et tout à fait sinistre et on trouvera probablement assez peu d'agrément à sa lecture. Toutefois, l'on peut s'interroger sur ce qui peut amener un auteur, être sensible à priori, à concevoir une telle vision du futur, si désespérée et désespérante. Et à regarder le cours des choses, leurs évolutions rapides sur notre petite planète, on se dit aussi que cette projection du devenir humain et de sa fin annoncée est loin d'être impossible. En effet, une part notable de nos contemporains, et plutôt de ceux qui sont aux commandes de notre néo-société et de sa forme idéologique, (en profitent comme ils disent), se conduisent déjà régulièrement comme des porcs et en occultant systématiquement les causes de l'actuelle débâcle sociétale et écologique. D'autres encore y voient quelque chose d'enviable. Comme Plop, et même s'ils veulent l'ignorer, ils vivent déjà dans la boue de leurs propres esprits; et comble d'absurdité, cela participe à les convaincre qu'ils appartiennent à une élite. En cela le Plop du roman est plus réaliste : il sait qu'il est né dans la boue et est logiquement destiné à y retourner.
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Plop

Quant à Plop dans l’histoire, je n’ai pas tellement envie d’en parler c’est un personnage qui évolue beaucoup au cours du récit. Je m’étais forgée une opinion totalement erronée de lui, c’est finalement cette évolution qui donne l’intérêt à ce récit. Et il serait dommage de dévoiler la personnalité de Plop.



Lire « Plop » c’est comme manger une soupe à l’oignon, c’est bon mais c’est long à digérer …Ça n’en reste pas moins un très bon roman post apocalyptique, mais toutefois il faut avoir le cœur bien accroché pour accepter, digérer tout ce qu’on y lit.
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Plop

Un monde post-apocalyptique extrême. A faire passer les univers de Mad max et "La Route" pour des vacances bucoliques. On y croise des personnages qui évoluent dans la boue, tentant de reformer une société qui s'avère aussi violente que précaire, où les codes moraux n'existent plus. C'est dans ce contexte barbare que Plop, "le fils de la Chanteuse", vient au monde. Ce court roman (150 pages), très trash, n'est pas inintéressant, mais attention: âmes sensibles s'abstenir.
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Plop

Un livre bizarre et dérangeant, pas forcément dans le bon sens. De la violence pour rien, des personnages creux, une intrigue sans but. C’est glauque et ennuyeux, je n’ai absolument pas saisi le message que voulais transmettre l’auteur. Vite oublié, next.
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Plop

Né de la boue, tu retourneras à la boue.

Publié chez l'Arbre Vengeur, Plop de Rafael Pinedo - auteur argentin parti trop tôt - a peut-être un titre qui vous parait ridicule.

Mais.
Lien : http://unpapillondanslalune...
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Plop

La planète est inhospitalière : la nourriture est devenue rare, la seule eau encore potable est celle qui tombe du ciel, la loi du plus fort règne partout et le déplacement en bande est recommandé pour survivre. Et même dans ce cas-là, rien n’est garanti. Faiblir, vieillir, être à la traîne ou encore être enceinte, par exemple, expose la personne concernée à devenir un recyclé, comprenez quelqu’un qu’on tue pour se nourrir… Ce qui a conduit à cette situation, on ne le sait pas, mais il semble que partout où errent ces hommes et ces femmes, le décor est le même, les conditions de vie aussi.



C’est sur cette planète que naît Plop. Abandonné par sa mère dès la naissance, car il risquait de faire d’elle une recyclée, il sera recueilli par la vieille Goro, une des seules personnes âgées tolérées. Prénommé Plop à son dixième solstice, il doit son nom au bruit qu’il a fait lorsqu’il est sorti du ventre de sa mère et qu’il est tombé directement dans la boue qui recouvre toute la planète. Petit gamin attachant au départ, il va très vite se distinguer des autres. Dans son monde où l’individualité prime, il va rapidement comprendre comment utiliser les autres afin de gagner en pouvoir et en qualité de vie. C’est avec la femme du Commissaire général qu’il va commencer son ascension : dans ce monde apocalyptique, utiliser quelqu’un revient, également, à avoir des relations sexuelles avec lui. Pas d’amour en jeu, on assouvit des besoins, on utilise pour cela une personne du sexe opposée, ou pas, afin d’obtenir une satisfaction partielle.

(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/plo..
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Plop

( lu en 2011)

J'ai rarement lu un livre aussi empli de désespoir ! Il ne s'agit pas de noirceur ici mais de gris sale où rien ne vient rompre la monotonie d'une tristesse sans issue, d'un désespoir sans fin.

Nous sommes, sans doute, sur terre, à une époque indéfinie, où ne subsiste rien de la nature. Juste de la boue, des ordure et des rivières mortellement radioactives. C'est plat à l'infini, c'est mortel, c'est juste l'enfer !

Et dans cette enfer on trouve quelques rares hommes et femmes regroupés en tribus et retournés à la sauvagerie la plus extrême. En fait ils ont perdu toutes traces d'humanité. Et l'on tue sans raison, on chasse le chat sauvage au prix de lourdes pertes, on copule au hasard, on sacrifie le faible, le blessé, le taré...

Et puis Plop, petit à petit va émerger du lot. Il va tuer pour s'élever dans la hiérarchie du groupe. Toujours plus haut jusqu'au grade suprême de commissaire général. Mais Plop va aussi briser le seul tabou de la tribu et il le paiera très cher...

PLOP est un livre très court, vite lu, mais d'une puissance d'évocation rare. Un livre « coup de poing » qui restera longtemps dans ma mémoire et que je relirai sûrement un jour. PLOP n'est pas un livre qui rend neurasthénique, C'EST un livre neurasthénique !

Un bouquin fantastique à tous les points de vue mais à ne lire que lorsqu'on est certain d'avoir un moral d'acier. Car PLOP est une véritable chape de plomb littéraire, un livre toxique.

Il FAUT lire PLOP mais ne venez pas vous plaindre que je ne vous aurai pas prévenu...

( critique de mon pote Fantasio )



Je confirme ,c est une histoire glauque , morbide , sans espoir , à ne pas lire si vous êtes sensible...
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Plop

Le post-apo n’est généralement pas le genre de littérature le plus joyeux qui soit mais on peut compter sur Rafael Pinedo et son « Plop » pour le rendre encore plus sordide, sombre et violent.





Ce court roman argentin est effectivement un concentré de violence dans un univers boueux et pluvieux au sein duquel tente de vivre tant bien que mal les restes d’une humanité retournée à un état quasi-sauvage.

Ouvrage court mais percutant et original. Son contenu sensible n’est évidemment pas à mettre entre toutes les mains et ne pourra satisfaire que les lecteurs les plus tarés.





C’est crade et dérangeant mais on en redemanderait presque.
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Plop

Une incursion assez rare pour moi dans la SF, mais je l'ai plutôt vu comme du Post-apocalyptique.

Dans un monde sombre, battu par les pluies, des groupes se sont organisés.  Nomades, dirigés par un Commissaire, articulés autour de quelques catégories, toutes asservies et facilement sacrifiables, c'est une vie misérable  que mènent les Survivants, toujours en recherche de nourriture.

Un paysage fait de boue, et de débris, une nature réduite à des buissons sans feuillage et des champignons dont la cueillette est une loterie, c'est presque un retour à la préhistoire dans un climat post-nucléaire. On suit la vie de Plop, né dans la boue, qui s'élèvera dans la société.



Un monde cru, barbare, encore plus déshumanisé par une écriture sèche, aux phrases brèves et sans fioritures,  les âmes sensibles devraient passer leur chemin, au vu des nombreuses scènes de viols et meurtres de touts acabit. Je n'ai pas cerné clairement les intentions de l'auteur sur l'évolution de son personnage, on a l'impressionà un moment que le savoir va motiver son ascension, et puis finalement, c'est la violence qui fait son pouvoir. C'est parfois glauque, mais fascinant,  et très bref, donc pas racoleur, l'auteur ne s'étale pas dans les atrocités commises.

L'auteur, Argentin, a reçu le prix Casa de las Americas pour ce roman.
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Plop

En furetant dans une librairie de seconde main, je suis tombée par le plus grand des hasards sur ce titre, dont je n’avais jamais entendu parler, ni de l’auteur d’ailleurs. La couverture très sombre, ce titre incongru et ce résumé très noir, décrivant un monde étrange et post-apocalyptique m’ont intriguée, et je n’ai pas tardé à me plonger dans ce court roman hors-norme, que j’ai adoré !



Le roman retrace la vie de Plop, de son premier cri à son dernier souffle. Le monde dans lequel il évolue est sale, humide, noir. La pluie tombe tout le temps, en fine bruine ou en déluge. Dès que l’eau touche le sol, elle devient polluée. Presque plus rien ne pousse, les animaux sont sauvages, tout comme les humains. On aperçoit de temps en temps des vestiges de notre société, fantômes d’un passé maintenant lointain.



Le mode de vie a fortement évolué : les humains vivent en groupe dans lesquels il y a des sous-groupes avec des rôles attribués à chacun en fonction des forces et des faiblesses. Ce sont des communautés qui errent un temps, puis s’installent, puis migrent à nouveau. Chaque groupe a un tabou, et celui du Groupe de Plop est la bouche : on ne peut jamais voir la langue, les dents, on parle et mange en baissant la tête… Il est fascinant de découvrir tous les us et coutumes du Groupe, si loin de ce que nous connaissons, et de ce qui a déjà pu être écrit.



L’ambiance est très sombre, voire glauque à certains moments. Maladies, morts, violence, famine, dangers de la nature qui les entoure, conflits sont le quotidien de la tribu. Il y a des choses clairement malsaines, qui fait que ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains : les gens qui ne servent plus à rien sont recyclés (tués et on récupère les morceaux intéressants), servent d’appâts lors des chasses ou de monnaie d’échange contre des marchandises. Il en va de même pour les simples d’esprit. La relation au sexe est étrange, on ne fait pas l’amour, on « utilise » l’autre, qu’il soit consentant ou pas. La notion d’individu n’existe qu’à travers le groupe et on ne fait que servir les intérêts de ce Groupe, quoi qu’il en coûte.



Bien que tout en bas de l’échelle sociale quand il commence son existence, Plop va petit à petit tenter de remonter l’échelle, parfois de façon honnête, parfois par des moyens contournés ou mauvais. C’est un personnage assez étonnant, qui ne parle pas beaucoup, mais dont les idées vont faire avancer les choses pour le meilleur ou pour le pire.



Le roman est rythmé par des chapitres courts, au titre évoquant l’étape de vie que Plop va expérimenter. Le style d’écriture est aussi très haché, cru, mais c’est quelque chose qui m’a beaucoup plu dans cette narration, qui colle vraiment bien au récit et au personnage de Plop.



Un roman court hors-norme : on évolue dans une société post-apocalyptique originale et fascinante, bien que cruelle, sombre et insensible, dans laquelle les humains vivent en groupes hiérarchisés. Plop, né tout en bas de l’échelle, tente de monter les échelons et de trouver sa place dans ce monde noir et malsain. Une écriture hachée, des chapitres très courts, qui évoquent des moments de vie marquants. Une lecture captivante, et souvent inconvenante. Comme le dit si bien la quatrième de couverture : « un livre impitoyable ».
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Plop

Plop est un court roman de science fiction post-apocalyptique. C’est aussi le nom du personnage principal qui nous présente sa vie dans un clan. La civilisation dans ce roman a clairement régressé avec pénurie alimentaire et arrêt d’artisanat. Le monde est découpé en bandes nomades aux comportements particulièrement glauque, gore, cracra… mais présenté de manière normale car plop ne connait que ça. J’ai eu l’impression d’être dans une version malsaine regroupant les clichés sur une préhistoire à la sauce éboueurs. La relation au sexe est ultra présente et semble être la seule chose qui maintient la cohésion du clan. A aucun moment c’est décrit explicitement et avec détails mais on comprend très bien le sens de l’emploi du mot « utiliser » qui est omniprésent et est le moyen de dire que tout le monde passe à la casserole quel que soit l’âge et le genre. Autre point clé de la vie en collectivité, être utile pour le reste du clan sinon la solution est simple on est recyclé au sens propre du terme. C’est une vision hyper pessimiste, glauque, gore et malsaine et en temps normal c’est tout ce que je n’aime pas lire et pourtant…

Les mots et tournures de phrases ne sont pas gores, ils sont même souvent doux ou neutres ce qui donne un contraste qui fonctionne. J’ai eu beaucoup de mal à le lâcher. C’est une expérience à tenter car il avait tout pour me déplaire et pourtant j’ai passé un bon moment de lecture mais il faut garder en tête que ce n’est clairement pas tout public.
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Plop

Rien d'extraordinaire.... Le livre aurait pu faire une trentaine de pages, sous le format d'une nouvelle cela aurait été peut-être plus incisif. L'histoire se resume en une simple phrase. Ce qui fait qu'on est peut-être sur la lecture d'une blague... Dommage.
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Plop

Dans ce conte post-apo et primitif (si si, mais attends j'ai pas fini) s'impose un personnage principal qu'on surnomme Plop. Plop, parce que c'est le son qu'a produit son corps lorsque bébé, il est tombé du ventre de sa mère, étalé et quasiment laissé pour mort sur le sol boueux.



Car dans ce décor, tout n'est plus que boue. La boue partout, qui détériore les vestiges faits de métal et apporte les maladies vénériennes. Plop voit son monde peuplé de tribus, agissant chacune selon ses propres règles ("on s'utilise" mais sans aller jusqu'à l'orgasme qui est tabou et se solde par une lapidation, un écorchement, ou recyclé en nourriture pour les porcs qui doivent toujours être bien gras).



On se réunit en groupes hiérarchisés comme dans l'administration pour survivre aux attaques de chiens sauvages et aux hordes de chats.



Plop raconte l'ascension de Plop, né dans la merde, rendu esclave et devenu dictateur, en expérimentant tout ce qui lui tombe sous la main ; le plaisir, l'amitié, la trahison, l'élevage d'humains, la linguistique... De toute façon tant que Plop garde le sourire sans jamais sortir sa langue, il ne craint pas grand chose. Jusqu'à ce qu'apparaissent les premiers concepts du Progrès.



Ce court roman est quant à lui, une incroyable expérience, dans laquelle on bouffe des champignons, on se gave d'alcool et de chair humaine. C'est brutal, très brutal. Il n'y a aucune frontière entre le Bien et le Mal, car les membres de la tribus jamais ne s'étonnent de devoir se sacrifier, se donner corps et âmes afin de satisfaire celui qui détient le pouvoir de la Lecture.



C'est un roman dans lequel on croise très peu d'amour, rendu dérisoire, futile, tellement cette société est dénuée d'humanité.



Les critiques ont été assez dures envers cette fable. Pour ma part, j'y vois les pires travers de l'Homme ayant reconstruit ce qui semble être une nouvelle civilisation. La violence et la cruauté, parce qu'elles ne semblent jamais y être gratuites font de Plop un bonbon de désespoir que je ne peux que vous conseiller.



À ranger aux côtés mérités du Puits d'Iván Repila (aux éditions 10/18), de Niourk de Stefan Wul (aux éditions Bragelonne), et Monde sans oiseaux de Karin Serres (aux éditions Stock).
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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