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2.7/5 (sur 106 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Cangas de Onís, Asturias , le 16/09/1963
Biographie :

Rafael Reig est un essayiste, romancier et critique littéraire espagnol.

Il a vécu son enfance en Colombie avant de partir étudier la philosophie et les lettres à Madrid et à New York où il obtient son doctorat.

Il enseigne la littérature et a travaillé en tant que professeur des universités, en collège, a donné des cours particuliers. Il est professeur à l'Hotel Kafka à Madrid.

Auteur et critique littéraire reconnu par la critique et le public, récompensé par de nombreux prix, Rafael Reig publie avec "Ce qui n'est pas écrit" son premier roman noir en français.

Rafael Reig a récemment ouvert une libraire à Cercedilla dans la région de Madrid où il vit avec sa femme et sa fille.

son blog : http://www.hotelkafka.com/blogs/rafael_reig/
Twitter : https://twitter.com/rafaelreig
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Rafael Reig - Ce qui n'est pas écrit .
A l?occasion du salon des littératures policières, le Polar se met au vert, à Vieux-Boucau. Rafael Reig vous présente son ouvrage "Ce qui n'est pas écrit" aux éditions Métailié. Traduit de l'espagnol par Myriam Chirousse. http://www.mollat.com/livres/reig-rafael-qui-est-pas-ecrit-9782864249436.html Notes de musique : ® Sihanouk Trail - Kingdom of the Holy Sun, 2014 - Dead Bees, 12:Dead Bees records label sampler #12 URL. Free Music Archive
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Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait des seins hésitants et conjecturaux; son cul était en revanche un fait accompli et, en mouvement, irréfutable.
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Comme les adolescents, les vieux se retrouvent brusquement enfermés dans un corps différent et inconnu, dans lequel ils se sentent maladroits et qui les fait se cogner aux meubles; ils souffrent d'altérations du caractère et d'un intérêt trouble (et souvent compulsif) pour le sexe, méprisent les adultes (leurs parents ou leurs enfants) et ressentent autant de curiosité que de peur envers ce qu'il y a devant eux. Le début et la fin de la vie adulte se ressemblent, mais déformés, comme s'ils se moquaient l'un de l'autre.
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- Miguel.
- Quoi ?
- Je ne vais pas coucher avec toi aujourd’hui.

Elle regretta d’avoir ajouté ce ‘aujourd’hui’, comme si elle devait se faire pardonner ce refus ou le modérer.

- Qu’est-ce que tu as, Carmen ?

Sa surprise était authentique, il avait du mal à la croire. Son ton était celui qu’il aurait employé si, au bureau de tabac, on lui avait dit : aujourd’hui on ne vend pas de cigarettes.

- J’ai eu une journée difficile, j’ai besoin de dormir, je ne peux pas, dit-elle – et elle le regretta aussi.

Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas capable de dire : je ne veux pas ?

- Je comprends.

Son ton était lugubre, sa mine offensée, presque méridionale pour un scandinave.

- Je te branle ?
- Qu’est-ce que tu dis ?
- Si tu veux, je te branle et tu t’en vas.

Pour une fois, elle avait réussi à dire ce qu’elle voulait dire.

Elle s’attendait à une réaction offusquée, peut-être une gifle, n’importe quoi pourvu qu’il parte en claquant la porte, persuadé de son bon droit, indigné par cette pute discutailleuse qu’il avait là, mais hors de chez elle, sous la pluie, avec ses chaussures aux pieds et sa cravate dans la poche de son blazer, à retourner vers sa femme et ses deux enfants.

Miguel fit une moue d’abnégation étonnée, comme s’il était confronté aux caprices d’un malade qui perd la boule.

- C’est d’accord, fit-il, condescendant.

C’était d’accord ? Carmen pouvait à peine le croire. Est-ce qu’il ne se sentait pas humilié ? Est-ce qu’il ne se rendait pas compte de ses sentiments pour lui ou est-ce que ça lui était égal, pourvu qu’il prenne son pied ? Qu’au bureau de tabac on refuse de lui vendre des cigarettes, c’était inacceptable, mais que le buraliste lui dise : aujourd’hui on n’a que des brunes, ça oui, il était prêt à le tolérer. Il ferait avec. La pute se rendait finalement à la raison.

C’était d’accord, il n’y avait aucun doute, car Miguel s’était mis à l’aise, la tête appuyée sur le dossier du canapé. L’abnégation avait cédé la place à un enthousiasme presque juvénile, comme si c’était là l’accomplissement reporté d’un fantasme persistant et tenu secret. Elle était sa pute, pour finir, c’était pour ça qu’elle allait le branler pendant que lui, affalé sur le canapé, terminerait son whisky.

D’accord. Le plus tôt serait le mieux. Si c’était ce qu’il fallait faire pour qu’il s’en aille, en avant. Elle défit sa ceinture et le bouton de son pantalon, puis elle baissa sa fermeture-éclair. Elle glissa sa main sous l’élastique de son slip et elle sortit sa queue.

- Attends, attends, l’interrompit-il.
- Qu’est-ce qu’il y a ?

Miguel laissa son verre sur la table et il baissa à la fois son pantalon et son slip jusqu’à ses chevilles.

- Mon costume, il est pratiquement neuf. Je n’ai pas envie de devoir l’apporter au pressing.

Il défit ses trois derniers boutons et écarta les pans de sa chemise pour éviter qu’elle soit tâchée.

- Ca y est ?
- Oui, ça y est.

Il revint se caler sur le canapé, son whisky une nouvelle fois à la main.

Le gland était à nu, humide et de couleur pourpre. La queue décrivait une légère courbe caténaire vers le haut et elle avait les veines enflées, comme une main serrée pour donner un coup de poing. Carmen était assise de côté sur le canapé, tournée vers lui. Elle commença à la masturber. Miguel regardait la main de Carmen et il cherchait parfois ses yeux, mais elle évitait son regard. Elle serrait avec force et, quand elle arrêtait, elle lui frottait le gland avec la pulpe de son pouce. Ca avait l’air de lui plaire. Elle voulait terminer le plus tôt possible et elle accéléra le rythme. Quand Miguel essaya d’approcher ses mains de ses seins, elle se rejeta en arrière.

- Laisse-moi les voir, demanda-t-il.
- Quoi ?
- Tes seins. Juste les voir. Sans toucher. Promis.

Elle défit la fermeture éclair de son jogging. Miguel regardait avec des yeux troubles. Carmen se caressa un sein avec la main qui lui restait de libre, elle le souleva sur sa paume et le pressa. Ca réussite à hâter le dénouement. Miguel se mit à pousser avec ses hanches au rythme de sa main, jusqu’à ce qu’il jouisse sans prévenir.

Ce fut une éjaculation douce, de jet d’eau de bassin municipal, qui ne projeta pas vers le haut, mais déborda sur la main de Carmen.

Elle frotta sa main sur son pantalon et elle referma la veste de son jogging.

- Merci. Je ne voulais pas que tu te sentes mal de ne pas baiser, dit Miguel.

Il ne manquait plus que ça : en plus il avait fait ça pour elle, cette espèce de Scandinave.

- Je veux me coucher maintenant.

Miguel termina son verre d’un trait, alla dans la salle de bain en tenant son pantalon avec ses mains, mit ses mocassins, sa veste Armani, glissa sa cravate dans sa poche et s’en alla par où il était venu, tout content, non sans promettre de l’appeler le lendemain.

Dès qu’elle referma la porte, Carmen décida de ne pas se laver les mains, c’était sa façon de s’imposer une punition.

Elle avait peur, elle avait envie de vomir, elle avait la certitude qu’il était en train d’arriver quelque chose à son fils.
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On éduque les enfants pour qu’ils ne s’approchent pas de tout ce qu’ils peuvent casser: comment, adultes, n’allons-nous pas avoir peur de l’amour?
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Ça, c'est tout le problème avec la lecture, vous projetez sur le texte l'ombre de vos désirs ou de vos craintes, votre ombre à vous qui obscurcit la page jusqu'à ce que vous ne lisiez plus que ce que vous vous attendez à lire, et tout parle de vous, et s'il y a une femme morte, ça ne peut pas être une simple montagne ni même une autre femme, quelle idée, il faut que ce soit vous, votre cadavre à vous, qui d'autre sinon.

(pensées de Carmen).
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Le silence est si grand, si profond, qu'on entend le bruit statique. L'activité aveugle de ces créatures qui ne distinguent pas le jour de la nuit, les insectes, les bactéries, les remords. Ce qui habite sans cesse à l'intérieur des meubles, dans les canalisations, dans les cavités des organes, sans lumière et sans air.
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Il se vit avec les yeux de Beatriz : un loubard habillé pour un mariage, un plouc déguisé selon l'idée qu'il s'était faite des authentiques messieurs, un pantin doté d'ambition, quelqu'un qui aurait pu faire peur s'il n'avait pas fait autant pitié.

(Antonio Riquelme, personnage fictif du roman de Carlos).
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- Toute la journée à casser les pieds avec son envie de faire pipi, et maintenant qu'on en a besoin monsieur n'en a pas envie.
Il lui expliqua que les authentiques montagnards, ceux qui partaient en expéditions, éteignaient toujours un feu en urinant sur les flammes. Aucun autre procédé n'était considéré comme acceptable entre hommes d'action.
- En plus, c'est quelque chose que les femmes ne peuvent pas faire. Réfléchis, c'est un truc d'homme. Depuis l'époque des cavernes, c'est nous, les hommes, qui éteignons le feu, parce que nous pouvons pisser debout sur les flammes. Tu ne crois pas que tu pourrais avoir au moins un petit jet ?
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À presque quinze ans, Jorge avait déjà perdu l'espoir mais il avait encore peur. Son père n'allait pas changer, il n'y avait rien à faire, et en sa présence Jorge se sentait terrifié, le cœur à l'affût, il ne voyait pas non plus de solution à ça.
Plus son père décidait qu'ils allaient être heureux, plus il lui faisait peur. Plus papa venait bien disposé, plus Jorge se sentait en danger. Il n'allait pas être à la hauteur. Tôt ou tard il finirait par tout gâcher.
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Il l'aime. Même si son fils s'éloigne de lui.
Comme si on pouvait fuir un père.
Il l'aime. Même s'il essaie d'être de plus en plus le fifils à sa môman, avec la même moue méprisante et arrogante. Il l'aime. Même s'il a un pénis disproportionné, humiliant, presque exagéré.

(pensées de Carlos par rapport à son fils Jorge).
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