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EAN : 9791022610865
352 pages
Editions Métailié (11/02/2021)
2.95/5   11 notes
Résumé :
Les années 70 et l’après-Franco vus par des orphelins – canailles, ironiques, roublards – élevés dans un foyer tenu par des bonnes sœurs strictes et cachottières.
Un roman féroce sur l’amitié et le temps qui passe.

Gouvernée par la main ferme des bonnes sœurs, l’enfance de Pedrito n’a pas été facile et l’adulte qu’il est devenu n’arrive pas à s’en défaire. Pourtant, c’est à ce moment-là qu’il rencontre ses meilleurs amis, Escurín, avec ses yeux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En 1975 à Madrid, Pedrito Ochoa a une douzaine d'années. Cela fait un bail qu'il grandit dans un orphelinat de bonnes soeurs, sans trop savoir ce qui est arrivé à ses parents. Sans doute des communistes, emprisonnés ou exécutés par le régime franquiste. En ces temps-là, peu lui importe, de toute façon. Ce qui compte, c'est sa bande de copains. de la mauvaise graine qui va forcément mal tourner, c'est en tout cas ce que répètent à l'envi les religieuses (aux comportements sexuels pas toujours catholiques d'ailleurs), au point que Pedrito et ses amis ont intégré ce credo, convaincus que "les branlettes et la prison, la désolation et le confinement, la splendeur et la solitude étaient notre destin naturel, comme le pronostiquaient les bonnes soeurs ; nous répondions à l'appel d'un sang obscur, insistant et lointain".

Et pourtant, en cet an de grâce 1975, Franco meurt, ce qui va radicalement changé la vie de Pedrito. Ses grands-parents maternels se rappellent tout à coup de ce "fils de communiste". Ils décident de le reprendre chez eux et de lui offrir un "Grand Avenir" petit-bourgeois. Et Pedrito de se retrouver désormais, non plus avec l'ivraie, mais avec le bon grain des "gens charmants", même s'il n'oubliera jamais ses amis de l'orphelinat. C'est à ce moment-là qu'il décide de devenir richissime, quoi qu'il lui en coûte.

L'histoire est racontée par Pedrito lui-même, de nos jours, alors qu'il a passé la cinquantaine et se trouve mêlé à une enquête policière. Son récit va et vient dans le temps, alternant enfance, adolescence et âge adulte, et il n'est pas toujours simple de se repérer dans ces sauts de chronologie. Roman d'apprentissage, le texte balaie aussi les soubresauts de l'histoire espagnole récente, de la fin du franquisme à la Movida en passant par la Transition démocratique et le "destape" (suppression de la censure qui déclencha une vague d'érotisme). C'est donc un parallèle entre la libération d'un pays et celle d'un enfant sorti de l'enfermement de l'orphelinat et de sa classe sociale. Mais si l'ascenseur social permet à Pedrito de côtoyer la classe des "gens charmants", il comprend bien vite qu'il ne sera jamais l'un des leurs et se sentira toujours comme un imposteur parmi eux, profondément marqué qu'il est par la conviction que seule son enfance et les amitiés forgées alors étaient authentiques.

Portrait d'une époque et d'une génération, ce roman m'a paru long et répétitif, et lassante l'obsession du narrateur et ses camarades pour le sexe. Si la quatrième de couverture parle d'humour décapant, j'y ai surtout vu de l'humour désabusé, voire de l'amertume, et de la nostalgie. L'amitié du narrateur pour Escurín et son adoration pour Mercedes sont très touchantes, mais globalement je reste sur une impression de confusion et d'incompréhension.

En partenariat avec les Editions Métailié.
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En pleine période après-Franco, nous suivons l'histoire d'un jeune orphelin Pedrito élevé dans un foyer de bonnes soeurs. Connaissant finalement peu de choses à l'Histoire de l'Espagne, j'étais donc très curieuse à la réception de cet ouvrage. Je remercie d'ailleurs Babelio et les éditions Métailié pour l'envoi de celui-ci.

Avec Des chrysanthèmes Jaunes, Rafael Reig nous offre un aperçu du quotidien de ses enfants "orphelins" dont souvent les parents sont emprisonnés à cause de leurs idées politiques ou de larcins. Avec une plume plutôt fluide, le roman se lit bien et j'ai été plutôt curieuse de l'évolution du Perdito et de ses camarades. Cependant, j'ai été extrêmement gênée par l'omniprésence de la sexualité dans ce roman. Nous parlons quand même d'enfant de 12 à 14 ans. Qu'ils peuvent avoir les hormones qui les titillent, je veux bien mais là c'est une véritable obsession et l'auteur n'a de cesse d'en parler, de décrire les masturbations de Pedrito et de son obsession des poils pubiens féminins. Les relations sexuelles décrites sont très tendancieuses et des viols sont décrits sans aucune remise en question (je pense notamment à un de ses camarades qui subit des attachements sexuels de la part d'une des bonnes soeurs) et sans que tout cela apporte quoi que cela à l'intrigue ou n'ai des répercussions réelles. N'oublions pas que c'est un auteur adulte qui écrit et j'avoue que cela m'a fortement dérangé.

L'intrigue et son aspect historique auraient pu être très intéressants mais j'avoue, de façon très subjective, ne pas réussir à passer outre l'omniprésence de la sexualité et son traitement par l'auteur.
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L'année 1975 en est à son crépuscule, comme Franco, qui va mourir dans quelques jours, alors même que Paco Ponzano, camarade de chambre à l'orphelinat SaFa (Sagrada Familia) de Pedro Ochoa, narrateur de ce roman, vient lui-même de succomber d'une maladie. Alors âgé de 12 ans, Pedrito est présent dans cet orphelinat de Bilbao depuis ses cinq ans, avec quelques bribes de souvenirs de ses parents : sont-ils communistes, et donc emprisonnés par le régime en raison de leurs idées, comme il le croit ? Ou pire, ont-ils été exécutés ? Une fois sa condition orpheline acceptée comme telle, la vie de l'adolescent se cantonnera au respect – et au contournement dès que possible – des règles imposées par les soeurs de l'orphelinat, aux discussions avec ses camarades, aux rêveries, plus sexuelles qu'amoureuses… jusqu'à ce qu'un évènement vienne perturber cet état de fait devenu routine pas toujours désagréable.

Plus qu'à partir des souvenirs de son passé, trop confus, c'est à partir de ce présent, intensément adolescent, que notre protagoniste choisit de débuter son récit ; enfin, de ce présent qui n'en est finalement pas un, puisque nous avancerons le temps avec lui jusqu'au véritable présent de l'intrigue, c'est-à-dire de nos jours. Entretemps seront esquissés un portrait vivant et sans complaisance de lui-même, bien sûr, mais aussi de son entourage – famille, camarades d'orphelinat… -, et plus encore des mutations brutales qui ont secoué l'Espagne après la mort del Caudillo, dans un seul mouvement de libération qui a donné lieu à La Movida, et ce jusqu'aux révélations finales qui nous permettront de prendre conscience que Pedro n'est, au bout du compte, pas vraiment celui que l'on croit.

Ainsi, par cette image changeante que nous donne Pedro de lui-même – et qui ne sera pleinement perceptible qu'à la fin du roman – l'on découvre progressivement, et avec intérêt, deux mondes en un : celui de l'orphelinat, fortement lié à celui de Franco, où l'enfermement, la privation, le refoulement des sentiments et émotions règnent en maître, et ont une incidence sur des adultes en devenir ; celui post-orphelinat et post-Franco, libéré de tout ce qui l'avait oppressé pendant des années du fait de la dictature, et qui donnera lieu, forcément, à d'autres types d'excès. Deux mondes en un comme images évolutives, parfaitement symboliques, du narrateur et de l'Espagne dans laquelle il évolue, images qui feront, tout du long, osciller le roman entre récit d'apprentissage et récit historique, de manière certes bienvenue, mais cependant parfois confuse – les temporalités se brouillent en effet un peu trop pour que l'on puisse pleinement profiter du récit qui se déroule sous nos yeux -.

Je remercie les éditions Métailié et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Lien : http://lartetletreblog.com/2..
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Merci à Babelio et aux éditions Métailié pour l'envoi de ce roman dans le cadre de cette masse critique.

Cela fait très longtemps que je n'ai pas quitté les terres remplies de magie pour un roman un peu plus terre à terre. J'ai, vieux problème de lecteur, toujours l'impression que ces livres doivent être lu (cqfd ^^) mais également analysé, décortiqué, compris et ça m'intimide toujours (traumatisme de ces cours de français où il faut ETUDIER un auteur et non « juste » le lire ^^).

Pour ce roman, Des chrysanthèmes jaunes, j'ai dit flûte à tout ça, pris le roman, occupé mon spot de lecture favori et c'est parti.

Dans « Des Chrysanthèmes… » nous allons suivre l'histoire de Pedrito, en Espagne, sous Franco. Pedrito est un gamin binoclard, abandonné par sa « famille » à un orphelinat géré par des bonnes soeurs qui ont charge de garder sur le droit chemin ces « délinquants », enfants de terroriste/communiste et autre « salopard ».

Bien entendu, l'ambiance à l'orphelinat n'est pas des plus joyeuses et l'histoire commence avec la mort d'un des camarades de Pedrito : un enterrement pour débuter, le cadre est posé !

Mais le ton est très humoristique, aucune plongé dans du pathos noir et glauque : Pedrito a la fâcheuse habitude d'être visité par la Vierge. La Vierge qui n'est pas là pour lui révéler quoique se soit sur le sens de la vie mais juste pour parler et, au passage, dire que Franco est un c… ^^

Et rien que ce ton de l'auteur vaut la lecture du roman mais je m'emballe déjà : frais, un humour décapant et un « doux parfum » de blasphème gentillet (la bêtise humaine et non des croyances ^^).

Développons un peu !
Nous retrouvons Pedrito, des années plus tard, un lointain parent, après la mort de Franco, se décidé à « récupérer » la racaille communiste pour en faire quelqu'un de bien. Fini la bande de copain de copains de l'orphelinat !
Puis nous allons rencontrer un Pedrito adulte qui écrit ses mémoires, le roman, et va, par bonds successifs raconter sa vie : avec humour et une bonne dose de sarcasme ^^

Ce n'est pas un roman où on va naviguer du point A au point B, non c'est les mémoires d'un adulte qui tente de remettre le tout dans l'ordre avec des souvenirs marquants, d'autres qui reviennent et enfin les influences de la « Grande Histoire ». Attention sur ce dernier point, ce roman n'est pas un roman historique avec le point de vue omnipotent du narrateur : non ici le narrateur est au niveau de la rue ^^

Bref, ce roman est une vraie pastille de fraîcheur acidulée (bien acide par moment ^^), un roman qui ne « se prend pas la tête » et qui, du coup, m'a rassuré avant de m'embarquer complètement !

Un très bon moment de lecture et c'est déjà beaucoup ^^
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Il y a malheureusement plus de mauvais que de bon dans ce roman. La fin des années Franco, la Transición et la Movida madrilène sont une période intéressante pour les romanciers et l'auteur s'y engouffre avec joie. Pour cela, il aurait fallu cependant faire preuve de personnalité. le protagoniste est un orphelin, fils de criminels, élevé dans un orphelinat tenu par des religieuses. Devenu adulte, il nous raconte son enfance et son adolescence. L'auteur exploite à fond cette veine picaresque, avec la petite touche que lui a donnée Juan Marsé... mais sans le talent et la poésie de ce dernier ! Et puis il y a cette obsession du sexe que le narrateur lui-même critique et juge pourtant sévèrement : parlant d'une mise en scène où l'actrice jouant le rôle principal était nue, il dit "j'ai trouvé cela inutile et navrant" (264). Certes, il la justifie plus loin : "nous percevions le sexe comme vide de sentiments et chargé de culpabilité." (282). Pourquoi pas ? Marsé, qui me semble vraiment le modèle de l'auteur (importance des livres et films d'aventures), savait toutefois très bien suggérer les émois, désirs et pulsions d'un adolescent sans passer par toutes ces séances de masturbation franchement affligeantes. C'est "inutile et navrant" car cela n'a pour seul but que d'attirer le lecteur (masculin ?) avide de sensationnalisme.
Par ailleurs, la traduction m'a gênée, souvent lourde (accumulations de "et", de pronoms relatifs), "sentant" parfois l'espagnol. A la décharge de la traductrice, corriger ces erreurs était aussi le travail de l'éditeur...
Enfin, le titre français "trahit" le leitmotiv du roman et la réflexion du narrateur qui, à chaque étape de sa vie, doit constater que, même s'il a changé de peau, il ne change pas de destin et "mourra inchangé" (le titre original, vers d'une belle chanson mexicaine, est en effet "Para morir iguales" = "Pour mourir inchangés"). Les chrysanthèmes du titre français apparaissent au premier chapitre... puis disparaissent, alors que la chanson mexicaine introduit les six parties du roman.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
[Le narrateur, 12 ans:]
Je trouvais drôle de voir les adultes face à un grand événement. Ils se sentaient meilleurs quand une collision de trains les bouleversait; plus intelligents, quand les conséquences de la mort d'un chef d'Etat les préoccupaient; plus humanitaires, quand ils s'indignaient face à une famine en Afrique.
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Ce qui m'attire le plus chez un homme, ce sont ses objets. Stylos plumes, canifs, blaireaux de barbier, montres, briquets, porte-feuilles... Les choses des hommes ! Nous, les femmes, nous avons trop de choses sans caractère et nous les balançons n'importe comment dans notre sac, pour qu'elles se transforment en un "totum revoltum" et perdent tout le sens et l'attrait qu'elles pouvaient avoir. Nous transportons des mouchoirs, des dosettes de sucre, des porte-monnaies criards remplis de ferraille, des tampons, des comprimés, des reçus avec des téléphones marqués dessus, des rouges à lèvres, des épingles à cheveux, des stylos sans capuchon. Nos choses, les choses des femmes, suggèrent toujours le désordre, l'absence d'intention, peut-être l'entropie. Par contre, les hommes ont peu d'objets, généralement en cuir ou en or, peut-être en acier inoxydable, et tous se trouvent toujours au même endroit, comme s'ils les plaçaient là pour témoigner que la vie est sérieuse et rectiligne, et une chose qui exige d'y mettre beaucoup d'attention. [p. 289-290]
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C’était également une habitude en ce temps-là de tenir pour acquis que les enfants ne pigeaient rien à ce que disaient les adultes, alors qu’aujourd’hui ils comprennent tout même avant de naître
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Il y avait également des livres à la maison et, quand la télé m'ennuyait, je me mettais à lire, presque toujours au lit, allongé sur le ventre, et j'étais heureux.
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Avec l'alcool et l'enthousiasme que nous communiquaient les années 80, ce qu'on appelait la movida, les groupes musicaux pegamoides et les minijupes de couleurs flashy, tout le monde voulait paraître désinhibé, créatif et avant-gardiste. Le résultat était généralement que tout le monde avait un peu l'air d'un clown.
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Vidéo de Rafael Reig
Rafael Reig - Ce qui n'est pas écrit .A l?occasion du salon des littératures policières, le Polar se met au vert, à Vieux-Boucau. Rafael Reig vous présente son ouvrage "Ce qui n'est pas écrit" aux éditions Métailié. Traduit de l'espagnol par Myriam Chirousse. http://www.mollat.com/livres/reig-rafael-qui-est-pas-ecrit-9782864249436.html Notes de musique : ® Sihanouk Trail - Kingdom of the Holy Sun, 2014 - Dead Bees, 12:Dead Bees records label sampler #12 URL. Free Music Archive
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