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Julien nous propose ses coups de c?ur du rayon Poche : "Il était une fois Morris Jones" de Ran Walker (Autrement), "Le Gardien des choses perdues" de Ruth Hogan (Actes Sud Babel) et "Herland" de Charlotte Perkins Gilman (Points / Pavillons poche).
Réalisation : Ronan Loup.
Questions posées par : Laure-Anne Cappellesso.
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J'ai grandi entouré par le blues. Ce n'était pas seulement de la musique ; c'était notre mode de communication. On en trouvait le goût dans la nourriture, on le sentait dans les poignées de main et les accolades vigoureuses et on l'entendait dans la voix de gens dont la sagesse excédait, de loin, la mienne.
Pouvait-on réellement saisir la profondeur de la musique blues si on n'avait jamais bu jusqu'à l'ivresse, jamais commis une faute qui hante jusqu'à la fin de ses jours ou jamais eu le coeur brisé par celle qu'on a aimée de toutes ses forces. Celui qui est étranger aux expériences qui ont donné naissance au blues l'écoute en n'étant qu'un consommateur passif, contraint d'extraire chaque note de son environnement naturel pour l'envisager de manière académique et le célébrer comme accomplissement de la culture américaine tout en regardant de haut les gens dont la vie a produit cet art.
En ce temps-là, la plupart des musiciens s'estimaient déjà heureux qu'on leur permette de sortir un disque. Je pense que Howlin' Wolf est un des rares qui a vraiment gagné de l'argent. Il disait : « Je suis le seul bluesman à avoir quitté le Mississippi au volant de ma propre voiture », ou quelque chose dans le genre.
Le blues, c’est le seul remède que je connaisse contre les peines de coeur.
(…)
– C’est soit ça, soit la picole.
Voilà ce que j’en dis, Jason. Des fois, tu fais la merde, et des fois, tu fais la pelle.