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Citations de Raymond Boudon (59)


La division du travail a fait […] que l’individualisme, que Durkheim voit comme un trait de la nature humaine, peut s’exprimer plus facilement dans les sociétés modernes. Cela explique que les sociétés modernes soient caractérisées par des tendances séculaires qu’il faut voir comme les effets d’un processus de sélection rationnelle des idées piloté par le politique sous le contrôle de l’opinion publique.
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Toute l’analyse durkheimienne des croyances et spécialement des croyances religieuses repose finalement sur un principe, à savoir qu’on ne peut croire qu’à ce qu’on perçoit comme justifié et qu’on croit à ce qu’on croit parce qu’on le voit comme justifié.
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Mon propos ici est donc de retrouver la percée scientifique inaugurée en matière d’analyse des phénomènes politiques, moraux et religieux par les grands sociologues classiques et approfondie par nombre de leurs successeurs […].
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[…] la sociologie comme science a toujours traité l’autonomie relative de l’être humain comme un fait irrécusable. Certes, il se meut toujours à l’intérieur d’un univers de contraintes. Mais ces contraintes ne peuvent sans abus de langage être dites déterminantes. Elles représentent des paramètres, jamais des causes efficientes de l’action humaine. Méconnaître cette distinction, c’est méconnaître le fait même de l’autonomie de l’être humain et par là organiser la confusion intellectuelle.
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Ainsi, les vulgates issues notamment du marxisme, de la psychanalyse, du structuralisme et des combinaisons plus ou moins indigestes de ces mouvements de pensée ont poussé jusqu’aux limites du crédible l’idée que l’explication du comportement humain serait à rechercher du côté de forces impersonnelles agissant à l’insu du sujet.
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Raymond Boudon
"Relativisme et modernité", dans la Revue européenne des sciences sociales, 1996, n°106 :

Le citoyen, n'étant plus guère formé en tant que citoyen, considérera-t-il, demain, à l'occasion d'une convulsion sociale ou politique, que la démocratie est un "point de vue", pour lequel rien ne l'oblige à se battre ? L'idée qu'il n'y a pas de faits, mais seulement des interprétations, pas de vérité, pas d'objectivité n'est pas seulement fausse, elle peut devenir dangereuse lorsqu'on l'applique aux questions relevant de la vie de la cité.
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L'universel et le singulier se conjuguent de manière tout aussi organique dans les sentiments moraux.
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[…] les caractères de l’Ancien Régime se retrouvent, renforcés, sous la monarchie de Juillet. « Les citoyens, désespérant d’améliorer eux-mêmes leur sort, accourent tumultueusement vers le chef de l’Etat et demandent son aide. Se mettre à l’aise aux dépens du Trésor public leur paraît être (…) la voie la plus aisée et la mieux ouverte à tous pour sortir d’une condition qui ne leur suffit plus : LA RECHERCHE DES PLACES devient la plus suivie de toutes les industries » (Démocratie aux Amériques II, 599).
[…] les fonctionnaires ont su s’assurer des privilèges qui les distinguent des citoyens ordinaires, devenant ainsi « l’aristocratie de la société nouvelle ».
[…]
Le dédain de l’administration pour tout ce qui n’est pas elle-même se porte sur tous les organes de la société, en y incluant les entreprises industrielles et commerciales, explique-t-il [Tocqueville].
On peut gloser sur tout, mais non remettre en cause l’administration. « Elle [l’administration] n’entend point que les citoyens s’ingèrent d’une manière quelconque dans l’examen de leurs propres affaires ; elle PREFERE LA STERILITE A LA CONCURRENCE. »
Quant au gouvernement, il sait qu’il est soumis à l’impératif de ne pas déplaire aux fonctionnaires […].

(Ch. VII, LES CRITERES D’UNE BONNE THEORIE, p. 246-247)
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C’est pourquoi le « pouvoir social » entraîne aussi l’apparition dans les sociétés démocratiques modernes d’une POLICE DES ESPRITS. Il établit une liste des thèmes que l’on ne peut développer sous peine d’être exposé à une censure plus ou moins sournoise.

Ainsi, le « pouvoir social » veut aujourd’hui que le libéralisme soit tabou, qu’il représente une doctrine néfaste visant seulement à servir les intérêts des « dominants ».
Peu importe que les pays du Sud souffrent surtout non de ce que les pays du Nord soient trop libéraux d’un point de vue économique, mais de ce qu’ils ne le soient pas assez.
Alors que le libéralisme économique est né en Angleterre d’un combat de la gauche britannique (le parti « whig » contre le protectionnisme, le Nord contribue grandement aujourd’hui à la pauvreté du Sud en lui interdisant par des mesures protectionnistes de commercialiser sa production.

Aucune objection, ni celles-là ni toutes celles qu’on pourrait élever, ne saurait suffire à lever le tabou et permettre par suite que l’on substitue une mesure efficace d’inspiration libérale aux mesures d’assistance qui ont la préférence du « pouvoir social ».
Pourtant, ces mesures d’assistance sont souvent non seulement inefficaces et de caractère surtout symbolique, comme l’aide financière extérieure qui atteint rarement ses destinataires et alimente la corruption, elles témoignent de surcroît d’une attitude de condescendance de l’assistant à l’égard de l’assisté.

(Ch. VI, PROCESSUS SOCIAUX, p. 175-176)
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Raymond Boudon
Contre l’idée reçue qui tend à imputer le politiquement correct à la tyrannie de la majorité, il résulte en réalité plutôt de la tyrannie des minorités. On le vérifie à ce que, sur bien des sujets, le politiquement correct heurte en réalité l’opinion. Car il est le fait davantage de minorités actives et de groupes d’influence que de l’opinion elle-même.

"Raymond Boudon. Que signifie donner le pouvoir au peuple ? Conférence du lundi 27 septembre 2010".
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Au lieu de supposer que l’enfant ou le primitif sont mus par des illusions, il faut supposer que, comme l’observateur lui-même, ils sont animés par des raisons qu’il s’agit de reconstruire, en repérant notamment les différences qui distinguent le contexte cognitif de l’observateur de celui de l’individu concret ou idéal-type observé.
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A l’instar des gènes, qui se reproduisent à travers les individus, sont sujets à des mutations et sont sélectionnés en raison de leur capacité adaptative, les « mèmes », sortes de particules culturelles élémentaires, seraient capables de se transférer d’un individu à l’autre sous l’effet de l’imitation. Ils seraient sujets à des mutations et sélectionnés en raison de leur fitness. Grâce à cette analogie entre gènes et « mèmes », les méméticiens tentent de réduire les phénomènes culturels à des mécanismes faisant abstraction du contenu des idées et de leur traitement dans l’esprit des individus.
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La réussite sociale dépend de plus en plus du niveau d'études, et qu'aux niveaux des individus la scolarisation longue comme moyen de promotion sociale est un choix rationnel.
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L'égalitarisme des Français est un mythe fortement ancré dans l'esprit des élites politiques et culturelles françaises plus qu'une réalité.

Ce mythe contribue à éclairer bien des faits déconcertants. Comment expliquer que la France soit la seule démocratie à conserver un impôt qu'un économiste distingué a qualifié d'imbécile, l'impôt sur la fortune ? Comment expliquer qu'un gouvernement ait cru devoir en neutraliser les effets pervers en construisant l'usine à gaz du bouclier fiscal qui devait offrir sur un plateau à l'opposition une objection de favoritisme à l'égard des riches ? On peut expliquer cette prudence par le fait que les milieux politiques n'ont pas compris que le tollé qui avait accompagné la suppression dudit impôt sous un gouvernement précédent ne résultait pas d'un prétendu égalitarisme des Français. Il traduisait la réaction de certains groupes d'influence plutôt qu'une exigence du spectateur impartial. L'opinion publique aurait en effet admis qu'il est absurde de conserver un impôt qui coûte plus qu'il ne rapporte.

Ce cas a l'intérêt de poser une question sociologique difficile, celle de savoir pourquoi les milieux politiques français accordent facilement plus d'attention aux groupes d'influence qu'à l'opinion. J'avais déjà rencontré cette question dans le cas des politiques d'éducation. (p. 102)
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Des vues plus classiques,et tout aussi répandues,rappellent que les jugements de valeur ne relèvent pas du vrai et du faux :on peut démontrer, assurent-elles,que «X est vrai » ou que «X est faux »,
mais non que «Y est bon » ou que « Z est juste ».Mais, objectera-t-on,ne peut-on démontrer que «ce couteau est bon »? C'est qu'ici le jugement de valeur porte sur un moyen. Le couteau a pour fonction de couper. « Ce couteau est bon » veut donc dire: «ce couteau coupe et par conséquent correspond à sa fonction ».
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Sans doute assiste-t-on par ailleurs à une prolifération des sectes, au succès de mouvements fondamentalistes, à des résurgences de l'"irrationnel". Mais il faut voir dans ce phénomène complexe une autre manifestation du désenchantement. Une vérité conçue comme ésotérique, à laquelle on accède par des voies personnelles ou avec l'aide de pairs, mais qu'on traite comme locale, comme non universalisable, insaisissable, non communicable et dépourvue d'objectivité, doit être interprétée comme témoignant de la constatation et de l'endossement par le sujet du nihilisme ambiant et, indissociablement, de son refus.
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[…] la Renaissance s’accompagne d’un discrédit de l’aristotélisme, auquel se substitue une vogue du platonisme et du néo-platonisme. Car les « humanistes » du XVIe siècle cherchent à manifester leur modernité par une rupture avec une doctrine associée à un Moyen Age perçu comme dépassé. Or, le néoplatonisme est une philosophie beaucoup plus accueillante que l’aristotélisme aux explications du monde à partir de forces mystérieuses. Alors que les mythes sont pour Aristote des explications symboliques du monde qu’il faut se garder de prendre au pied de la lettre, ils représentent pour Platon des théories explicatives au sens fort. Avec le néoplatonisme s’impose finalement l’idée que les phénomènes naturels s’expliquent par des forces occultes.
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Les travaux de Weber ont, intellectuellement parlant, une portée révolutionnaire dans la mesure où ils proposent de substituer à la conception instrumentale dominante de la rationalité une conception plus réaliste : une conception cognitive.
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On en a conclu qu'aucune théorie, ni physique, ni chimique, ni métaphysique, ni théologique, ni philosophique ne pouvait en toute rigueur être considérée ni comme vraie, ni comme certaine.
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