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Critiques de Rebecca West (21)
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Le retour du soldat

« Le chagrin n’est pas, ainsi que les jeunes le croient, de la pure mélancolie. C’est comme de vivre dans une ville tropicale, ou au cœur du désert. La peau se déshydrate et la gorge se dessèche ; l’eau et le vin sont tièdes au palais et la nourriture a la consistance du sable ; la compagnie des autres est insupportable ; les pensées, tels des moustiques, tourmentent le sommeil. »



C’est effectivement le chagrin qui baigne Jenny, la cousine de Chris. C’est aussi le chagrin qui atteint Kitty, l’épouse de Chris.

Celui-ci, parti combattre dans les Flandres au début de la guerre, est revenu en 1916, atteint d’un « coup », blessé par une amnésie profonde. Il ne se souvient plus de rien, ou du moins plus de son passé récent : son mariage avec la scintillante et superficielle Kitty, son enfant, mort à 2 ans, sa belle et riche maison dans la campagne anglaise protégée par un jardin cocon.

Par contre, le passé prend toute la place dans son cœur et il réclame Margaret, son amour d’il y a quinze ans.

La confrontation entre ces quatre adultes - même si un des trois en est resté au stade de tout jeune adulte – est décrite avec plein de justesse et de délicatesse par Jenny, la narratrice. Celle-ci décortique les sentiments éprouvés de manière quasi chirurgicale, et rien n’est laissé au hasard.

La nature, omniprésente, joue un rôle essentiel dans la description des états d’âme.



Quand les racines d’un être sont touchées, quand celui-ci risque de perdre sa dignité aux yeux de la société mais que malgré tout, il est heureux, comment faut-il agir ?

Qu’est-ce que l’amour ? Rechercher à tout prix le bonheur de l’autre ou essayer de s’accomplir soi-même dans la relation amoureuse ?

Qu’est-ce que le poids d’une maison décorée avec goût, confortable, douillette, face au vide d’un cœur anéanti ?

Faut-il guérir à tout prix un homme quitte à le renvoyer dans l’enfer des tranchées ?



« Le retour du soldat », c’est tout cela à la fois. Un long monologue mêlant sentiments, réflexions, description de la nature.

Après un début très lent où, franchement, je ne voyais pas bien à quoi l’auteure voulait en venir, j’ai commencé à m’intéresser à ce déroulement méthodique de la pensée de la narratrice.

Rebecca West a écrit ce roman très court en 1918, le style est donc à l’image de la façon d’écrire de cette époque : un peu ampoulé, assez précieux, mais laissant au final éclater toute la force du propos. Je ne connaissais pas cette auteure, je ne vous en parlerai pas, Kielosa l’a fait de façon détaillée dans sa critique enthousiaste.



Lent apprivoisement des choses. Jardin. Amour. Regards. Sensibilité. Cérébralité. Profondeur. « Le retour du soldat » caresse les apparences pour ensuite plonger dans les abîmes du cœur.

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Femmes d'affaires

Ce recueil de Rebecca West (1892-1983), paru en 1935, contient 2 longues nouvelles de successivement 66 et 87 pages, intitulées "Condamnation à perpétuité", en version originale "The Harsh Voice" (la voix hostile) et "Aucun dialogue n'est possible".



Dans la première nouvelle, Corrie Dickson, 2 jours avant son mariage avec la belle Joséphine Houblon, a le malheur de sortir la phrase incongrue "je ne peux pas vous épouser". Une phrase qui servira de leitmotiv au couple tout au long de leur relation tourmentée et même après.

Quand bien même si la signification exacte de la phrase est sujette à interprétation par le lecteur, elle se manifestera entre eux lorsque Joséphine veut se lancer dans le commerce immobilier, à propos de leurs 3 enfants, de leurs vacances etc.

La chute du récit après le krach de Wall Street de 1929 est assez surprenante.



La deuxième nouvelle nous relate la relation embrouillée entre la richissime actionnaire principale d'une compagnie ferroviaire aux États-Unis, Nancy Sarle, une femme sans charme, et le très charmant Étienne marquis de Sévenac, un cinquantenaire qui n'a qu'un problème : son âge.

Cette nouvelle est plus littéraire que la première avec des tournures de phrases et des effets de style bien à l'auteure. Comme par exemple sa boutade sur les souvenirs, qu'elle compare au mobilier et qui n'ont aucun intérêt s'ils n'ont que cinq, dix ou quinze ans.



Probablement que ces 2 histoires de couple problématique ont trouvé leur origine dans sa propre relation compliquée espacée sur une dizaine d'années avec le grand écrivain H.G. Wells (1866-1946), auteur d'entre autres "L'Homme invisible" et "La guerre des mondes" et avec qui elle a eu un enfant lorsqu'elle avait 22 ans, Anthony West (1914-1987), également écrivain et auteur d'une excellente biographie de son père en 1984.



J'ai bien aimé ces 2 nouvelles, même si elles ne se situent pas au niveau hautement littéraire de son premier roman "Le retour du soldat" de 1918 et dont j'ai fait un billet sur Babelio le 28 mai 2017.

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Au coeur de la nuit

J'avais fait la connaissance de la Famille Aubrey il y a quelques années maintenant. Dans l'épisode qui précède Au coeur de la nuit, et intitulé sobrement la Famille Aubrey, nous sommes à Londres au tout début du 20e siècle. Lui, un intellectuel brillant, pamphlétaire et provocateur, irrémédiable panier percé qui fait sombrer sa famille chérie dans les dettes et l'opprobre. Elle, ancienne pianiste virtuose, amoureuse éperdue de son mari désespérant, d'une rigueur morale et d'une liberté intérieure folles. Cordélia, l'aînée qui se pique d'être violoniste sans en avoir l'âme. Rose et Mary, les jumelles, dotées du talent musical de leur mère, se destinent à une carrière de concertiste. C'est Rose la narratrice. Et enfin Richard Quin, délicieux enfant, à la beauté angélique, perfection de caractère, de gentillesse et d'originalité tranquille. Autour d'eux une nébuleuse de personnages brisés, anticonformistes guindés dans leurs représentations et leurs dilemmes, aussi cinglés qu'attachants.



Ce premier roman m'avait enchantée. L'intrigue est pourtant noire mais tout y est raconté avec un charme et un humour délicieux. Malgré un démarrage un tout petit peu plus poussif, Au coeur de la nuit, qui peut se lire de manière indépendante, m'a ravie de même.



Quelques années ont passé, Cordélia est en âge de convoler, les jumelles de préparer sérieusement leur devenir de pianistes professionnelles et Richard Quin de faire ses années de lycée. Depuis le départ du père de famille, les finances sont restaurées et la même clique d'improbables énergumènes satellites pimente de ses emballements la vie quotidienne.



« Trop souvent, écouter la conversation de la tante Lily, c'était comme se retrouver avec une poubelle vidée devant soi, pleine de chansons comiques, de bouffonneries, de pantomimes, de formules accrocheuses qui n'avaient pas le moindre sens, de vitupérations sur sa promptitude à partager sa dernière croûte de pain avec un ami, et à dire le fond de sa pensée en face des gens plutôt que dans leur dos. Mais si l'on abandonnait toute idée de communication directe avec elle, qu'on associait ses paroles à ses actes, laissant le temps en faire une mosaïque, la fresque qui en découlait s'avérait très belle. »



C'est très difficile de parler de ce roman. Si on met l'accent sur la rectitude morale des personnages, on donnera l'impression d'une rigueur victorienne aujourd'hui anachronique. Et on manquera la liberté intérieure avec laquelle Mary, Rose, Richard Quin et leur mère arbitrent ces exigences. Si on s'extasie sur l'humour, le charme qui se dégage de ces pages, on minorera l'importance fondamentale de la musique, la vraie, celle qui vous permet d'exister, le travail infini qu'il faut lui consacrer et les êtres de devoir que sont devenus ceux qui y prétendent. C'est ce mélange entre devoir librement accepté, fantaisie et adversité qui me fascine. Cette manière si discrètement courageuse et légère avec laquelle il s'agit de traverser l'existence. E encore, en écrivant cela, j'oublie le pouvoir ensorcelant de Rosamonde, une cousine dont la beauté placide confinerait à la sottise si elle n'était pas si magnifiquement bonne, généreuse et sans doute davantage rattachée au monde surnaturel qu'à la banale terre des hommes. J'oublie aussi la gentillesse éperdue de Mr Morpurgo, richissime ami de la famille, aussi laid que malheureux en ménage, collectionneur de toiles de la Renaissance et d'orchidées dont il inonde le modeste intérieur des Aubrey. J'oublie la dimension révolutionnaire, féministe diront ceux qui veulent coller aux engouements du moment, de cette liberté intérieure qu'ont toutes les femmes estimables de ce roman (on ne parlera pas de Cordélia, la pauvre, c'est déjà tellement affligeant pour elle d'être dénuée de sens musical, ce serait cruel et inutile de souligner à quel point elle est irrémédiablement condamnée, à quel point il ne lui reste que l'orgueil et l'égoïsme. Pauvre Cordélia !).



Bien loin d'être préservés de tout mal dans une bonbonnière ouatée et retranchée dans des temps anciens, les membres de la famille Aubrey font face à une adversité radicale et rien ne semble devoir leur être épargné. Pourtant, leur fantaisie, leur talent artistique et leur intelligence les conduisent naturellement à prendre tout cela sur un tout autre pied que le commun des mortels, fondant ainsi une hiérarchie des catastrophes aussi drôle que rassénérante. Ainsi, les meurtres, les ruines, les bagarres entre ivrognes ou les vols, même les guerres !, seront plus facilement acceptables que la sécheresse de coeur ou le manque de talent. le manque d'humour ou de courage sera bien plus préjudiciable que la pire réprobation sociale. Et rien ne pourra vraiment résister à un thé bien chaud ou au spectacle de tulipes au printemps. Ce roman est un délice !

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Le retour du soldat

Si l'intrigue de ce court roman a déjà dû être traitée par d'autres auteurs, il n'en reste pas moins que la vénérable journaliste et essayiste vedette Rebecca West fut , dit-on, la première écrivaine à écrire sur la guerre de 14-18 , sur les difficiles retours des hommes revenus de l'enfer et sur les dommages collatéraux de ces destins cassés.



Si cette histoire, avec pour personnage principal Chris, un soldat devenu amnésique qui retrouve une épouse superficielle, Kitty, que l'on pourrait qualifier aujourd'hui de "bling bling", alors que son coeur et son âme sont restés bloqués sur sa passion avec Margaret, une jeune femme de condition modeste, est belle et sacrificielle, il n'en reste pas moins que l'écriture est très datée voire ampoulée.



Époque pudique oblige, l'auteure use de métaphores pour décrire la sensualité de l'amour entre Chris et Margaret. Je ne peux m'empêcher de vous en rapporter un extrait parlant. Ainsi alors que les deux amants se retrouvent seuls, alors que Chris est encore marqué par le fracas des obus, Rebecca West écrit : "son corps doux et tiède fondait dans ses bras. Les colonnes qui se dressaient, dures et noires, contre la marée frémissante du clair de lune et des étoiles s'ébranlèrent et se liquéfièrent .. le ciel livide était éclaboussé d'éclairs" ...



Étonnant paravent pudibond alors que le roman repose non, pas sur Chris, Margaret ou Kitty, mais sur le personnage sulfureux et ambigu de Jenny, la cousine du soldat qui vit ses amours multiples par procuration.
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Le retour du soldat

À l'occasion du centenaire de la première guerre mondiale, un très grand nombre de livres a été publié ou déterré et reimprimé, et cela depuis 2012, sur cette charcuterie sans précédent dans l'histoire de notre 'civilisation'. D'autres ouvrages ont bénéficié d'un regain d'intérêt. C'est le cas du 'Retour du soldat' de Dame Rebecca West. Une perle qui mérite d'être lue et relue.



Comme j'ai une grande admiration pour cette dame, j'aimerais vous faire partager mon enthousiasme pour Cicely Isabel Fairfield, nom sous lequel elle fut baptisée en 1892 à Kerry, actuellement en Irlande. le pseudonyme qu'elle s'est choisie est le nom d'une héroïne rebelle d'un livre de Henrik Ibsen.



La vie de celle dont George Bernard Shaw a dit qu'elle maniait son crayon aussi bien que lui, mais en plus sauvage, et que le président Harry Truman a publiquement qualifié de 'le meilleur reporteur du monde', en 1948, avait pourtant commencé sous des cieux peu propices. Un père volage qui abandonne le foyer familial quand elle était gamine et la pauvreté qui forçait sa mère, une pianiste de talent, à abandonner son instrument pour assurer le pain quotidien de ses 3 filles par tout genre de besognes ingrates. Mais Rebecca aura sa revanche : propriétaire d'un domaine magnifique et se baladant en Rolls Royce ! Et cette richesse, elle ne l'a pas volé. le nombre d'articles et de reportages qu'elle a produits pour un nombre invraisemblable de journaux et revues, tant en Angleterre qu'aux États-Unis, laisse tout simplement rêveur, surtout pour quelqu'un qui n'avait même pas terminé ses études secondaires. En plus, elle a réussi a créer des oeuvres littéraires jusqu'à pratiquent sa mort, en 1983.



Un aspect de Rebecca West, que je ne peux laisser dans l'ombre est sa vie privée, non pas pour l'élément 'people's' comme on appelle cela aujourd'hui, et avant scandale, mais à cause des retombées sur son oeuvre. Une anecdote tout à fait révélatrice à ce propos, est sa rencontre avec le grand H.G. Wells. En 1913, notre Rebecca traite le créateur de 'La machine à explorer le temps', 'L'homme invisible' et surtout 'La guerre des mondes' dans un journal de 'vieux jeu'. Il est vrai qu'il avait 26 ans de plus qu'elle, mais cela n'a pas empêché une passion amoureuse, qui a duré une décennie et lui a laissé un fils en 1914. La relation avec Anthony West a, malheureusement pour elle, toujours été fort compliquée. Notons en passant que son fils, également écrivain, est l'auteur d'une remarquable biographie de son père naturel : 'H.G. Wells, Aspects of a Life'. Tout en ayant eu toutes sortes d'affaires après Wells, entre autres avec Charles Chaplin et le magnat canadien de la presse, Lord Beaverbrook, leur amitié a duré jusqu'à la mort de Wells, en 1946.



Petit détail pittoresque, Dame Rebecca, car anoblie en 1949, a donné son nom à un groupe rock du Canada dans les années 1990.



Son 'Retour du soldat' aborde le problème épineux d'une reprise de la vie 'normale' après de longs mois de combat et de tranchées. D'autant plus que le héros de cette histoire, souffre d'amnésie, qui hypothèque gravement ses relations d'avant-guerre. En dire davantage serait dommage. Cet ouvrage, en fait guère plus qu'une longue nouvelle, se lit en un temps-record, puisqu'il vous capte dès la première page. En effet, je n'ai pas peur d'affirmer qu'il est nettement plus captivant que 'Mrs Dalloway' de Virginia Woolf, qui a cependant la côte. Il est aussi plus profond et réaliste.

Par ailleurs, il a fait l'objet de 2 films, un avec Alan Bates et Julie Christie, et 2 adaptations théâtrales.



Ce livre est, à mon avis, ensemble avec 'À l'Ouest, rien de nouveau' de Erich Maria Remarque, un des meilleurs témoignages artistiques sur cette longue tuerie de 1914-1918. Ni son titre, ni le fait qu'il fêtera, l'année prochaine, aussi son centenaire ne devraient vous décourager à le lire. Je vous assure que le style et la langue de Dame Rebecca West n'ont pas vieilli.
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Le retour du soldat

Initialement publié en 1918, à l’issue de la Première Guerre mondiale, « Le Retour du soldat » de Rebecca West vient de bénéficier d’une réédition par le Livre de Poche, pour notre plus grand plaisir !



Dans ce court roman (près de 120 pages), Rebecca West nous plonge dans une situation délicate : Chris Boldry est un soldat britannique. Marié à la belle Kitty depuis 10 ans et proche de sa cousine Jenny (la narratrice) qui lui voue une admiration sans bornes, il est victime d’une blessure de guerre qui le laisse amnésique…des quinze dernières années ! Persuadé d’être toujours épris de Margaret, son amour de jeunesse, son retour au foyer ne se fera pas sans dégâts et ce, pour toutes les parties concernées.



Malgré sa brièveté, cette histoire m’a chamboulée, en offrant à deux êtres victimes du sort la possibilité de se retrouver et s’aimer comme au premier jour, tout en étant cruelle envers l’épouse « oubliée ». Au sein de ce groupe, Jenny, dont nous suivons les pensées, représente le lien entre passé et présent tout en apportant son soutien à chaque personnage clé. En tant que spectatrice de ce drame, je n’ai pu qu’attendre avec fébrilité sa conclusion, qui se révèle la plus logique possible.



Si « Le Retour du soldat » évoque avec gravité les désastres liés à la guerre, à la perte d’un être cher ou découlant de la pauvreté, ce récit est également baigné de lumière, par exemple, par le biais de descriptions bucoliques d’une auberge tranquille aux bords de la Tamise, où deux jeunes gens ont vécu un premier amour pur et désintéressé, laissant en eux une trace indélébile. Je dois avouer avoir refermé ce livre une pointe de nostalgie étreignant mon cœur, en laissant Chris et les trois femmes de sa vie clore cette valse des sentiments.



A lire !



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Le retour du soldat

Une lecture très agréable.

J'ai été conquise par la couverture avec ce magnifique tableau et par la plume de l'autrice que je découvre.

Ne vous fiez pas au petit nombre de pages car ce roman court est dense et intense de par les descriptions et par l'attention prêtée à la psychologie des personnages et leurs sentiments. Les trois femmes ont des caractères bien différents mais comment ne pas être touché par chacune d'entre elles ?

Et la fin est sublime mais tragique avec ce titre qui prend alors tout son sens.

Une très belle découverte !
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La famille Aubrey

La narratrice (Rose) est une petite fille délurée, jumelle de Mary, cadette de Cordelia et ainée du petit dernier (Richard Quin, prénommé ainsi en hommage à un oncle défunt) seul garçon de la fratrie. Nés en Afrique du Sud, ballotés depuis toujours entre Le Cap, Durban, Edimbourg et les Pentlands écossaises, ils ont finalement atterri dans la banlieue de Londres, à Lovegrove où leur père (Piers) un homme frivole, instable et joueur a trouvé une nouvelle situation de journaliste. Les trois fillettes savent déjà à quoi s’en tenir quant à la situation financière déplorable de leurs parents et s’acharnent à protéger leur malheureuse mère, totalement désemparée (et plongée dans une sorte de déni permanent lorsqu’il s’agit de son mari adoré …)



Dans la famille, du côté maternel on est musiciens. Rose et Mary sont d’ailleurs d’excellentes pianistes mais Cordelia n’a pas hérité de ce don, elle est une piètre violoniste. Cordelia a hérité – du côté paternel – d’une singulière beauté. La famille vit au-dessus de ses moyens afin de conserver un certain statut social (On peut être pauvre, manger de la margarine plutôt que du beurre, soit ! Mais en aucun cas se passer des services de Kate, la bonne …) La mère lutte quotidiennement pour que la sérénité règne au sein du foyer et que les enfants n’aient pas à souffrir des inconséquences et des frasques de leur père, qui par ailleurs aime ses quatre enfants. Murie trop vite, la jeune Rose décrit à merveille les efforts pathétiques déployés par la pauvre femme qui supporte tout sans broncher afin de tromper son monde. C’est touchant, pitoyable et sublime !



Rebecca West nous transmet un récit à la fois poignant, tendre et drôle, tout à fait « British », où s’écoulent les années de l’enfance, ponctuées par un point de repère précis : la période de Noël (période cruciale et symbolique chez les Aubrey, souvenirs probablement chers à l’auteure ! …) Des personnages savoureux, frisant souvent le ridicule, agaçants parfois, jamais vraiment antipathiques. Un roman déroutant, des situations cocasses, bref on ne s’ennuie pas une minute dans cette improbable famille ! Un coup de coeur pour une histoire attachante.
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La famille Aubrey

Avec le succès tardif d'Elisabeth Howard en France, jaillissent sur les tables des libraires d'autres romans psychologiques anglais de la première partie du XXe siècle. Pour mon plus grand bonheur. Cette fois, le point de vue n'est que celui d'une toute jeune fille excentrique et mélomane. C'est profondément divertissant. L'exotisme nait à la fois de la distance temporelle (le récit se déroule vers 1910), de la candeur pleine d'intuition de la jeune narratrice et de l'incongruité des moeurs de cette famille d'artistes et de penseur politique fauchée. Les personnages tous hauts en couleur affichent une droiture morale inattaquable et une force comique indéniable. Même ce père panier percé, orateur passionné et amnésique chargé de famille. L'amour que lui portent les siens est aussi lucide qu'absolu et j'ai trouvé une telle manière d'aimer l'autre y compris de ses manquements aussi désuète qu'admirable. Comme si le centre de gravité de chacun n'était jamais soi mais une forme d'idéal artistique ou moral. Complètement has been pour notre temps et tellement salvateur pourtant. 6
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Le retour du soldat

A peine plus de 100 pages en forme de quasi monologue, celui de Jenny, la cousine aimante qui attend le retour de Chris, parti dans les tranchées, comme tant de jeunes hommes.

Mais quand il revient, ce n'est plus le même : il a perdu la mémoire des quinze années précédentes.



J'ai beaucoup aimé cette évocation de la première guerre mondiale à travers l'attente : elle reste en arrière-plan, comme une menace.

Le chagrin et la nostalgie dominent les réflexions de la narratrice, alternant avec des passages très lumineux. Il y a un aspect à la fois contemplatif et mélancolique dans l'écriture que j'ai aussi apprécié : les descriptions de la nature sont nombreuses, et je les ai trouvées très belles et parfaitement au service de cette atmosphère.

C'est le récit de destins brisés qui nous est offert : ceux des soldats et de leurs proches. Jusqu'à la fin déchirante.



Pour cela, il m'a un peu fait penser à "l'Été de Katya" de Trevanian, un coup de cœur de l'année dernière.



Seul regret : le résumé qui dévoile toute l'intrigue, jusqu'aux dernières lignes.

Alors, un conseil : si vous êtes tenté·e par "le Retour du soldat", ne lisez pas la 4ème de couverture
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Le retour du soldat

Alors que la première guerre mondiale fait rage, Chris Boldry est blessé et renvoyé chez lui. Il retourne donc en Angleterre, dans sa demeure où l'attendent son épouse, Kitty, et sa cousine, Jenny. Malheureusement, le Chris qui revient à la maison n'est plus totalement le même : amnésique, il a oublié les 15 dernières années de sa vie, et est animé d'une vive passion pour Margaret, son amour de jeunesse.



Ce roman d'une centaine de pages est court mais terriblement dense. Tant de choses sont dites, décrites, de l'histoire à la psychologie des personnages en passant par les paysages qui peuplent le récit. Le thème abordé semble classique mais la manière dont il est abordé en fait un livre fort, frappant de justesse et de dureté. Au-delà des relations entre l'épouse et la cousine, l'intrusion de Margaret, qui ne fait pas partie de cette sphère bourgeoise, permet à l'autrice d'aborder les sentiments, souvent cruels, que provoque la confrontation entre les classes, sous le prisme de l'opposition entre Kitty, riche et belle épouse et Margaret, une "working class girl" désormais fanée, qui ont pourtant toutes deux pu animer le cœur d'un même homme, et permet ainsi au lecteur de connaître un peu mieux le personnage de Chris, autrement qu'à travers les yeux de Jenny, la narratrice.



Malgré tout, c'est un roman que j'ai trouvé lumineux : les retrouvailles entre Chris et Margaret, l'évocation de leur relation passée et leur lien indéfectible, apportent espoir, chaleur et ce sentiment de douce nostalgie qu'on peut ressentir au souvenir d'événements passés profondément heureux. Les descriptions des paysages jouent également un grand rôle dans cet aspect lumineux ; les bords verdoyants de la Tamise, la sérénité et l'abondance de la nature environnante y sont presque omniprésents.



Pour résumer, ce court roman est une perle que je recommande : les descriptions ainsi que l'histoire et la psychologie des personnages y sont magnifiquement dépeints, sans surenchère. Rebecca West nous transporte dans ces fragments de vie, poignants, pour nous conduire vers la conclusion, inévitable, de ce retour du soldat.



Attention, le résumé de l'éditeur qui en dit beaucoup trop sur la fin de ce court roman !

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Agneau noir et faucon gris : un voyage à trav..

Traduit de l’anglais par Gérard Joulié







Romancière anglo-irlandaise de renom, Rebecca West entreprit en 1937 un grand périple à travers la Yougoslavie dont l’avenir était déjà assombri par les divisions ethnico-religieuses et l’approche de la guerre. Elle en tira un livre au titre énigmatique qui allait la rendre mondialement célèbre. Agneau noir et faucon gris parut en 1941, alors que la tentation suicidaire redoutée par Rebecca West se déchaînait en Europe. Ses prémonitions et la force avec laquelle elle a su les exprimer font de son livre un chef-d’oeuvre médiumnique à l’égal des Démons de Dostoïevski. Tout en composant l’un des plus grands récits de voyage de la littérature universelle, elle s’y livre, à l’instar de Tocqueville en Amérique, à l’exploration intellectuelle d’un monde non encore révélé.

De Zagreb au Monténégro, en passant par la Dalmatie, l’Herzégovine, la Bosnie, la Serbie, la Serbie du Sud (Macédoine) et la Vieille Serbie (Kosovo), Rebecca West a tracé une triple cartographie de cet État prophète et martyr: en surface, la géographie et la politique ; en profondeur, l’histoire et les traditions ; et dans les cieux, cette composante que ses confrères occidentaux ont tant de peine à percevoir : les horizons spirituels de tous les peuples de Yougoslavie.


Lien : https://www.uninfinicerclebl..
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La famille Aubrey

J'aime beaucoup la collection Pavillons Poche, combiner à une fiction psychologique britannique du XXe siècle, je n'ai pas pu résisté à cette nostalgie. La couverture très années 50, en rajoute encore une dose. C'est donc avec curiosité, que j'ai ouvert ce roman, sachant que j'ignorais tout de la quatrième de couverture.



La fratrie Aubrey se compose de quatre enfants : les jumelles Rose et Mary, Cordelia et le petit dernier Richard Quinn adoré de tous. Les enfants, nés en Afrique du Sud, déménagent régulièrement pour suivre le père, Piers, journaliste de son état. Très bien de sa personne, c'est un homme volage et joueur, mais à qui sa femme pardonne tout. Mais, la famille Aubrey va-t-elle pouvoir vivre encore longtemps au dessus de ses moyens, ou vont-ils être rattraper par la réalité de la vie ?



La situation paraît tellement exagérée qu'elle en est d'autant plus vrai. Cette femme éperdue, qui se voile la face, au risque de paraître ridicule et de mettre sa famille en danger. Et ses enfants, qui sont tout à fait conscient de l'attitude de leur père, et des difficultés que cela provoque, qui tentent de préserver leur mère., malgré tout. Si ce n'est pas de l'amour. Les personnages sont intéressants, sur le plan psychologique.



La dynamique de cette famille est particulière. Le père est un peu comme un dieu vivant, même si beaucoup d'entre nous le verraient plutôt comme un raté imbu de lui-même, et de sa prestance à laquelle il se raccroche coute que coute. Cette mise en avant par Rebecca West, de la façon dont on peut aimé quelqu'un, est aussi admirable que navrante. De plus, chez les Aubrey, si vous n'êtes pas doué pour quelque chose - la musique par exemple - vous n'êtes pas digne d'intérêt.



Cette étude de mœurs dans une société en route vers la modernité, est narrée en toute ingénuité par Rose, l'une des jumelles de la famille Aubrey. Certaines situations provoquent d'ailleurs une forte tendance au ridicule - la mère remporte la palme. La plume de Rebecca West est fluide et agréable à lire, même si le roman n'est pas des plus enlevé. Le lecteur se laissera porté, paisiblement, vers le dénouement de ce récit, sans en attendre grand chose. Juste le plaisir de s'imerger dans cette époque pas si lointaine.
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Femmes d'affaires

Ce livre court, 165 pages, se compose de deux longues nouvelles dont l'héroïne principale est une femme d'affaires américaine aux alentours des années trente (les deux histoires n'ont rien à voir l'une avec l'autre si ce n'est de présenter chacune un personnage de femme d'affaires).

Disons-le tout net, si j'avais eu à noter les deux nouvelles séparément j'aurais donné une étoile à la première et cinq à la seconde. La première, "Condamnation à perpétuité", est tout bonnement infâme, non qu'elle soit mal écrite mais parce qu'elle accumule les clichés sexistes sur la femme d'affaires, dont l'ambition démesurée ruine le mariage. L'histoire est en outre dotée d'une fin "téléphonée" qui ressemble fort au retour au logis d'une épouse pourtant triomphante mais néanmoins et inexplicablement repentante. On a peine à croire que cette histoire ait été écrite par une femme et ce bien qu'elle l'ait été du point de vue du "pauvre" mari écrasé par sa femme d'affaires d'épouse...

La seconde, par contre, intitulée "Aucun dialogue n'est possible", est désopilante même si l'on est en droit de se demander si la drôlerie du récit fut entièrement voulue par son auteure (la fin semblerait indiquer que non mais cela tend à renforcer encore la saveur de la "chose"). Une riche américaine, dont la fortune et la rouerie en affaires sont inversement proportionnels à ses attraits physiques, rencontre à Paris un riche aristocrate, dont l'activité consiste à ne rien faire, à jouir de la fortune dont il a hérité et à s'ingénier à soigner une apparence et préserver l'illusion d'une jeunesse qui s'enfuit. Quand j'ai lu la description du personnage, dont l'opinion des femmes et de l'héritière américaine en particulier est un ramassis de goujateries dont l'énormité aurait dû le surprendre lui-même (du coup c'en devient d'une drôlerie absolument irrésistible), je n'ai pu m'empêcher de me dire qu'il s'agissait probablement d'un "closet gay", empêché de s'épanouir selon ses sentiments véritables par la société dans laquelle il se meut, mais l'auteure de la nouvelle semble elle-même l'ignorer, ce qui rend son récit encore plus drôle. Bref je ne vais pas déflorer l'histoire, joliment structurée et même dotée d'un rebondissement final, mais le clou en est le récit de leur rencontre successivement par l'aristocrate et la riche américaine, façon "dîner de cons", le con étant évidemment à chaque fois l'autre.

L'auteure Rebecca West fut une femme complexe, une femme libre et cultivée, écrivaine, journaliste, ayant eu un enfant illégitime avec le célèbre romancier H.G. Wells mais qui, par ailleurs et alors qu'elle a eu l'occasion de fréquenter des intellectuels de gauche, était farouchement anti-communiste (ayant été jusqu'à approuver la politique du sinistre sénateur McCarthy) et, si elle déplorait la condition faite à la femme, son oeuvre promeut toutefois, selon l'analyse de ceux qui s'y sont penchés de plus près, une image assez conventionnelle de la femme. C'est sans doute pour cela que la seconde nouvelle m'apparaît si drôle car, en dépit de sa probable intention, l'auteure décrit une femme d'affaires carrée, honnête et "cash", finalement infiniment sympathique, alors que la femme "vertueuse", au sens traditionnel du terme, de l'histoire passe in fine pour quelqu'un de passablement stupide, incapable de tirer une "morale" positive de sa propre histoire et se conformant ainsi au rôle prédéterminé de la femme toujours coupable de l'échec d'une relation alors que l'objet de sa flamme valait moins que tripette...
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Le retour du soldat

J'ai decouvert cette pépite anglaise récemment reeditée en France par le livre de poche. 



Si la littérature regorge de livres consacrés à la Première Guerre mondiale, peu d'entre eux évoquent le retour du soldat dans la vie normale. 



Rebecca West dépeint le retour de Chris Baldry, un jeune soldat, atteint d'une amnésie partielle qui lui a fait oublier les 15 dernières années de sa vie. Kitty, son épouse, a disparu de son esprit. Pourtant, c'est elle et Jenny, la cousine de ce dernier, qui l'accueillent pour son retour. 



Les derniers souvenirs de Chris sont pour Margaret, son premier amour, perdus de vue. Mais celle-ci a bien changé depuis leur séparation.



Peut-on vivre dans le présent avec les êtres du passé ? Doit-on laisser un homme dans une forme d'amnésie pour lui épargner le souvenir des drames des dernières années ? 



A travers ce court récit à la plume délicate,  Rebecca West met en lumière le pouvoir des souvenirs qui peuvent ramener à la vie un homme comme le faire sombrer dans l'abîme. 



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Le retour du soldat

••• PETITE MERVEILLE •••

Un petit passage ultra rapide pour vous parler en quelques mots de cette petite merveille que j’ai dévoré / dégusté le temps d’une matinée.



Un roman court et intense non pas sur la Première Guerre Mondiale mais sur l’après. Sur le retour des combattants à la maison, sur leurs séquelles physiques et psychologiques mais aussi sur les répercussions sur leurs proches.



Un roman finement écrit, trois femmes d’exception, celle que l’on déteste et qui pourtant nous touche, celle qui mérite des mots doux et qu’on la serre dans ses bras et celle qui nous éblouit par sa force et son abnégation. Et il y a lui, qui offre au livre le plus juste des titres, au-delà de ce que nous pourrions l’imaginer. Un titre qui raisonne en nous dans les dernières pages, une évidence, qui veut tant dire.



L’écriture est splendide Nous offrant mille détails, mille paysages fantastiques et surtout des personnages superbement travaillés.



Vous l’aurez compris, ce livre est une petite merveille et je crois même pouvoir dire que c’est un coup de cœur.
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Le retour du soldat

Attendre,

Attendre que le temps passe,

Attendre que la guerre se finisse,

Attendre son mari,

Attendre son frère,

Attendre son cousin,

Partis à la guerre.



Il est revenu,

Mais ce n’est plus mon mari,

Son esprit est dépourvu,

Son cœur si meurtri,

Où est-il mon mari ?

La guerre me l’a pris.



Ce court roman va vous percuter. Il met en lumière l’après guerre. L’attente, le retour des soldats. Des hommes changés, par l’atrocité. Des hommes traumatisés par les tranchées.

C’est ce que ce roman raconte.



L’après. La difficulté. L’errance. L’incompréhension. L’amnésie. La folie. Le chagrin. Les médecins. La guerre.



Un roman qui va droit au cœur. Un roman qui marque, par sa justesse.



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La famille Aubrey

On se laisse porter par le récit de Rose, la narratrice, comme l’on écouterait une mélodie agréable, mais qui ne vous chavire pas l’âme. La plume de l’auteure R West, est délicieuse et nous promène agréablement en ville et en campagne. Je pense honnêtement que l’écriture est la motivation principale qui m’a permis d’achever ma lecture.

Dans cette famille aristocrate sur le déclin, une mère qui s’évertue à palier les manques d’un mari frivole et joueur, qui dilapide le patrimoine sans vergogne. Piers (le père) est également un journaliste de talent, parfois même visionnaire. Or au sein de cette famille seul le talent est important, si vous en êtes dénué, vous serez un raté. En revanche si vous en êtes doté, tout vous est pardonné. Aussi, cette femme est d’une indulgente telle, envers cet homme que cela en devient parfois ridicule, voire pathétique.

Tout au long du récit, j’attendais que tout ce petit monde se réveille, qu’il se révolte ou pour le moins j’espérais entrevoir les prémisses d’une prise de conscience. Mais non ! « A cette époque (Victorienne), le féminisme gagnait avec la vitesse d’un incendie » déclare la narratrice, mais absolument pas dans la famille Aubray. Je n’ai pas réussi à m’attacher véritablement aux personnages qui m’ont tous passablement énervée, les uns plus prétentieux que les autres, au point que même leur générosité m’insupportait. Seule peut-être la petite Rosemund semble prendre sa vie en main.





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La famille Aubrey

Je ne suis pas mécontente d'en avoir fini avec cette lecture, qui ne m'a pas passionnée et pour laquelle je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Les chapitres sont trop longs à mon goût et ça manque de rythme malgré les péripéties des uns et des autres.
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Au coeur de la nuit

J'ai découvert la plume de Rebecca West à travers son roman « **[La famille Aubrey](http://lillyterrature.canalblog.com/archives/2021/05/22/38978010.html)** ». L'autrice est une femme à la vie bien remplie, journaliste de métier, elle a un esprit fin et aiguisé, un peu comme les membres de la famille Aubrey. « Au cœur de la nuit » est le second opus de la trilogie écrite autour de cette famille à la tournure d'esprit si particulière.



Les enfants Aubrey ont bien grandi. Au cœur de Londres, au début du XXe siècle, chacun va devoir faire face à son destin. Leur père a quitté le foyer, et la famille a ainsi pu se remettre à flot. Cordélia, l'aînée de la fratrie est en âge de se marier, les jumelles Rose & Mary sont toujours aussi enthousiastes quant à leur carrière de pianistes, tandis que Richard, le petit dernier et unique garçon de la maisonnée se prépare à entrer au lycée. Et au milieu de tout ça, la guerre se profile en Europe.



Le lecteur apprécie la finesse des descriptions de Rebecca West, de même que les traits psychologiques des personnages. Ici, les stéréotypes littéraires ne sont pas de mise, de même qu'un esprit terre à terre. Le lecteur garde irrémédiablement l'impression que la famille Aubrey est au dessus du commun des mortels par sa façon d'appréhender la vie. En effet, il est plus grave de ne pas avoir de don musical, que la ruine financière. Leur hiérarchie des catastrophes peut sembler tout à fait fantaisiste à de pauvres individus étouffés sous les injonctions sociales de réussite. De même les personnages qui gravitent autour de ce cercle familial sont-ils plus d'extravagants.
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