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Biographie :

Activités

Maître de conférences (IUT de Montreuil, Université Paris8)
Chargé de conférences (École Pratique des Hautes Études, Section des Sciences Religieuses)
Interviewer (Chaîne du câble KTO)
Directeur de collection (Éditions Beauchesne)

Formation

Doctorat de l’École Pratique des Hautes Études sur « La pratique épistolaire chrétienne aux 1er et 2e siècle » (2001)
Agrégation de Lettres Modernes (1997)
DEA de Sciences Cognitives (1996)
Maîtrise de Philosophie (1995)
Scolarité à l’École Normale Supérieure (1994-1998)

Principaux ouvrages

Judas le disciple tragique, Toulouse, Privat, 2010 (en collaboration avec J. Raynaud).
L’Évangile de la trahison: une biographie de Judas, Seuil, Paris, 2008.
Marie-Madeleine, Paris, Cerf, 3e éd., 2008.
Pour décoder un tableau religieux, Paris, Cerf, 2006 (en collaboration avec É. Burnet).
Le Nouveau Testament, Paris, PUF, Que sais-je, 2004.
Pour lire le Nouveau Testament, Paris, Cerf, 2004.
L’Égypte ancienne à travers les Papyrus, Paris, Pygmalion, 2003.
Épîtres et Lettres, Paris, Cerf, 2003.
Pierre l’Apôtre Fragile, Paris, DDB, 2001 (en collaboration avec C. Bizot)
Petite Initiation biblique, Paris, DDB, 2001.
Paul, bretteur de l’Évangile, Paris, DDB, 2000.

(http://regis.burnet.free.fr/)

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Vidéo de

"Avec Bourdieu. Un parcours sociologique" de Gérard Mauger https://www.puf.com/avec-bourdieu-un-parcours-sociologique "Histoire philosophique des arts" de Carole Talon-Hugon https://www.puf.com/histoire-philosophique-des-arts "Le Jésus des historiens" de Pierluigi Piovanelli https://www.puf.com/le-jesus-des-historiens "24 heures de la vie de Jésus" de Régis Burnet https://www.puf.com/24-heures-de-la-vie-de-jesus "La poétique de l'espace" de Gaston Bachelard https://www.puf.com/la-poetique-de-lespace "Traité théologico-politique" de Spinoza https://www.puf.com/traite-theologico-politique-oeuvres-iii " À poings fermés" de Jean-Manuel Roubineau https://www.puf.com/poings-fermes "Le droit au sexe" d'Amia Srinivasan https://www.puf.com/amia-srinivasan

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
De saint Paul à Pol Pot, au terme de cette enquête couvrant presque deux millénaires, une chose est sûre : malgré sa prétention à posséder à chaque époque une valeur immuable et universelle, la formule "Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas" a toujours eu un sens situé historiquement et limité dans sa définition."
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Depuis une vingtaine d'années, et de manière générale en Europe dans le discours politique, l'explication des inégalités sociales s'appuie sur la notion de paresse et sur une stigmatisation des bénéficiaires accusés de ne pas se lever assez tôt, bref de manger sans travailler.
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Les parents de Paul étaient-ils pharisiens ? La majorité des biographes de Paul, se fondant sur le passage de l’Épître aux Philippiens cité précédemment, répondent par l’affirmative. La question mérite cependant l’examen.

Le pharisaïsme formait un groupe au sein du judaïsme. Né de l’Exil et développé sous les Maccabées (vers 176 av. J.-C.), il voulait étendre à tout le peuple la pureté que l’on réservait alors aux prêtres en exercice. Pour y parvenir, chaque pharisien s’obligeait à respecter à la lettre les prescriptions de la Loi (la Torah) contenues aussi bien dans les Écritures que dans la tradition orale. La vie du pharisien s’enrichissait d’une multitude de gestes imposés et de gestes défendus dont la précision atteignait parfois une complexité extrême puisqu’il y avait 613 commandements à respecter. Ce légalisme fait aujourd’hui sourire, d’autant plus que le christianisme, à travers la condamnation du Jésus des évangiles, en a toujours présenté une image tellement déformée que l’on se demande souvent comment on pouvait être pharisien…

Il s’agissait en réalité d’une aspiration à la pureté et au dépassement de soi pour louer Dieu : la Loi était perçue non pas comme une contrainte extérieure, mais comme l’instrument par lequel le monde avait été crée, une sorte de schéma de construction du cosmos. Respecter la Loi, c’était, dans l’esprit des pharisiens, se servir du mode d’emploi, se comporter parfaitement d’après la loi de l’univers ; certains philosophes grecs stoïciens n’étaient pas si éloignés de cette conception… En outre, les 613 préceptes ne constituaient pas une fin en soi. Un précepte impérieux les dépassait tous : l’amour du prochain et la foi en Dieu. Ils étaient ainsi échelonnés en fonction de leur gravité et tous ne devaient pas être respectés avec la même exactitude. Enfin, le pharisaïsme était une belle preuve d’aspiration égalitaire : la sanctification par le respect des préceptes était accessible à tous. L’ayant bien compris, les pharisiens se rapprochaient du peuple, ouvrant des écoles, créant des dispensaires, accueillant le pauvre. Ils s’opposaient en cela aux sadducéens, issus d’un autre mouvement juif plus proche du Temple, considérablement plus élitistes. Autre différence avec les sadducéens, les pharisiens croyaient en une sorte de résurrection des morts.

Or, dans les fameux 613 préceptes, nombre d’entre eux concernaient les rapports avec les non-Juifs : fréquenter un « gentil », c’est-à-dire un païen, provoquait une impureté dont il fallait se laver par toute une série d’actes de purification. Être pharisien se révélait pratiquement incompatible avec une existence dans la Diaspora, où l’on vivait en milieu païen. Et a fortiori il était inimaginable d’avoir la citoyenneté d’une ville comme Tarse : les privilèges attachés à ce statut avaient pour contrepartie l’obligation d’assister à des sacrifices et de banqueter au milieu des païens, en l’honneur des idoles, pour amadouer les dieux, fêter la ville, célébrer les saisons, les semailles, les récoltes, les vendanges.
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L’autoportrait est tracé sans complaisance. Paul s’adonnait à la persécution avec un excès que l’effet d’entraînement d’un groupe ne saurait excuser. Dans la persécution, dit-il, il était le meilleur. L’auteur des Actes, lui, est plus théâtral : « Quant à Saül, il dévastait l’Église : entrant dans les maisons et arrachant hommes et femmes, il les jetait en prison » (Ac 8, 3).

Saül-Paul passe ici pour l’auteur d’une succession de crimes sanglants et barbares, d’assassinats odieux et d’inhumaines tortures. Cela n’est vraisemblable ni pour un pieux pharisien, ni pour un citoyen de la Judée. Non seulement les Romains n’auraient pas laissé commettre ainsi des meurtres organisés et même n’auraient pas laissé remplir leurs prisons par un Juif n’appartenant pas à l’administration impériale, mais en outre, un pharisien, soucieux des règles de pureté, n’aurait jamais fait couler le sang. Les textes, enfin, ne conservent aucune mention d’une persécution programmée de l’Église à cette époque.

Il faut donc nuancer. Tout d’abord, il est peu probable que les pharisiens aient persécuté les chrétiens dans leur ensemble. À cette époque, en effet, l’Église n’avait pas consommé la rupture avec le judaïsme : rien ne la distinguait d’autres mouvements religieux juifs comme les Esséniens, cette communauté retirée sur les rives de la Mer Morte, qui utilisait les fameux manuscrits retrouvés à Qumrân et qu’on laissait parfaitement en paix. Le fait de constituer une particularité au sein du judaïsme ne posait pas de difficulté tant que la foi n’était pas mise en péril et qu’un certain nombre de règles étaient respectées.

Il n’est pas sûr, d’ailleurs, que les chrétiens eux-mêmes aient immédiatement perçu la nouveauté de leur foi. Ils ne se concevaient pas d’emblée comme une « religion » autonome. Non seulement, dans les Actes des Apôtres, on voit Pierre et Jacques continuer à aller au Temple et à respecter la Loi (voir par exemple lors de la guérison de l’impotent en Ac 3, 1), mais encore on relève dans les textes des traces de la conviction forte d’être un prolongement du judaïsme. La parole de Jésus que Matthieu rapporte va dans ce sens : « Ne croyez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir mais accomplir. Amen, je vous le dis : jusqu’à ce que passent le ciel et la terre, pas un iota, pas un accent sur l’iota, ne sera ôté de la Loi, jusqu’à ce que tout soit réalisé. » (Matthieu 5, 17-18.)
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Attardons-nous donc à la seconde question : les parents de Paul étaient-ils citoyens romains ? L’auteur des Actes le prétend, qui montre Paul faire usage de sa citoyenneté à la fin de sa vie (Ac 22, 22-28). Le débat entre les historiens est plutôt vif.

Le privilège était plutôt rare à cette époque (il sera généralisé par la suite) car il munissait le citoyen de droits fondamentaux : porter la toge, avoir un nom triple, voter dans les élections, échapper à un châtiment dégradant. Un citoyen romain était en outre une personne juridique à part entière qui disposait de toute faculté pour tester, hériter, contracter un mariage, acheter des biens, tout cela sans conditions. Les moyens d’acquérir la citoyenneté romaine quand on n’habitait pas la péninsule italique n’étaient pas nombreux : avoir rendu à l’État (c’est-à-dire à l’Empereur) des services distingués, avoir été l’esclave d’un citoyen qui vous affranchissait en guise de remerciement post mortem ou bien avoir servi dans l’armée. Or être militaire, pour un Juif, était quasiment exclu : non seulement, du côté Juif, faire couler le sang était interdit sauf pour des motifs très bien définis, et, du côté romain, on avait bien vite compris que les populations juives palestiniennes n’étaient pas très loyales, plus attachées qu’elles étaient à leur terre et à leur religion qu’au bien de l’Empire. Quant à une citoyenneté octroyée pour services rendus, cela était impensable : à l’époque d’Auguste et de Tibère, seul un très petit nombre d’individus eurent cet honneur et ils étaient tous très puissants.
S’ils possédaient la citoyenneté romaine, les parents de Paul devaient être d’anciens affranchis venus s’installer à Tarse, comme il y en avait beaucoup dans la Diaspora. Leur statut était enviable et ils n’avaient rien des petits boutiquiers de « seconde zone » habitant dans une sorte de ghetto misérable qu’on se figure parfois.

De plus en plus souvent, les historiens remettent en cause l’affirmation des Actes en notant les incohérences du récit. Pourquoi Paul excipe-t-il de ce privilège aussi tardivement, alors qu’il est en prison depuis de longs mois ? Pourquoi affirme-t-il ailleurs avoir été battu de verges (2Co 11, 25), un traitement impensable pour un citoyen ?
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Hérités de la légende et des Pères, trois traits principaux définissent Judas et sont appliqués ne variatur au peuple juif: l'amour de l'argent, hérité des trente deniers, qui a fait de Judas un avare et des Juifs des lésineurs; la traîtrise, qui fait de Judas le traître par excellence et le peuple juif le peuple déicide; le châtiment, qui fait de Judas un pendu ou un malade et du peuple juif le peuple réclamé par Satan. (p.239)
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Judas donne corps à l'antisémitisme: à l'instar des sorcières, images fantasmées de femmes un peu trop libres qui menacent l'ordre social, Judas sert de point de fixation à une persécution des Juifs, un peu trop indépendants vis-à-vis des normes chrétiennes: les deux persécutions sont concomitantes. (p.235)..
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En s’incarnant, Dieu intervient dans l'histoire, il accepte l'historicité. Sa vie est inscrite dans l'histoire. Tout indique donc que la tradition des paroles et des actes de Jésus a dû être aussi fiable que possible, puisque l'historicité est consubstantielle à l’Évangile. (p309).
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Le personnage n'est que le double d'une personne en voie d'expropriation. Image détachée d'un individu qui ne la contrôle plus, elle a changé de mains, et se laisse modeler, construire et déconstruire au gré des groupes, des intérêts et des conceptions qui s'en emparent. (p.11-12).
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C'est l'interprétation qui prévaut aujourd'hui [...] Judas n'admettait plus les "prétentions réformatrices de Jésus", il ne supportait plus "les critiques véhémentes de Jésus contre le judaïsme".. En un mot, il le "lâche" au moment où il le sent quitter le judaïsme . (p.311).
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