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Citations de Rémi Mathieu (152)


Inscrit à l'improviste deux quatrains

Notre rencontre eut lieu, comme je m'en souviens, à la tête de ce pont coloré,
Fleurs pareilles à ton âme, branches de saule aussi souples que toi.
Ne dites pas qu'elles sont indifférentes ou muettes,
Le vent vernal propage notre amour et l'onde ma peine.

Dans l'eau printanière qui longuement s'écoule des oiseaux s'envolent,
Au hasard des rencontres, nous reconnaitrons-nous ?
Essayez, seigneur, de cueillir des tiges de lotus dans l'étang,
Et si vous dites que leur coeur est vide, pourtant des fils de soie les lient.

(p. 652 Zhang Lei 1054-1114 dynastie des Song du Nord)
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Regard du soir dans un pavillon au bord de l’eau



Décline le soleil, dans la brume et la bruine ;
Brille la rivière, dans la fraîcheur marine.
Mirages et nuées s’estompent, brisant les maisons ;
L’arc-en-ciel se fane, rompant les reflets du pont.
Le vent remue l’écume : mille pétales de fleurs ;
Les oies touchent le ciel : une rangée de caractères.
Je prie un peintre de décrire cette scène,
Que j’envoie à Zhang Zhi avec ce poème.


//Bai Juyi / (772 – 846)
/Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
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Nuit automnale



Longue nuit d’insomnie, l’air automnal est pur,
Plusieurs fois j’ai coupé les fleurs des lampes, bientôt minuit.
Je fais le lit qui s’emplit de fraîcheur, lune
Dans les qui lui là où ils manquent.

***

Un ciel frais comme une eau, nuit pure et nouvelle,
Les fleurs des canneliers dans le vent limpide, tendres,
                                chassent le sommeil.
Mille mercis à Chang’e qui sait mon envie :
Avant la mi-automne, la lune est déjà pleine.


// Zu Shuzhen / 朱淑真 (1135 – 1180)

/ Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
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Vingt et unièmement jour de la septième lune : un souvenir ressurgit

 Sous la Lune embaumée de l’aube, les fleurs pleuraient,
Sur un saule gelé un loriot s’effarouchait de son rêve.,
Le mot « Amour » était gravé sur l’oreiller de pierre,
Un lourd parfum d’encens imprégnait les rideaux.
Les pensées étaient limpides comme une eau calme,
Son sourire faisait monter le rose à des joues.
Le dos à la lampe elle changea sa robe humide,
Pria son amant de ramasser son pendants d’oreilles.
Les larmes des adieux tombaient sur la couverture,
L’amour est fragile comme une aile de cigale.
D’une baguette d’argent dans la cendre d’encens,
Elle traça les mots « Aussi éternel que le ciel ».
Des lampes pendaient de l’auvent du toit,
La balustrade rouge se penchait sur la rue.
Rencontre exquise en un temps qui n’est plus,
Une tombe envahie d’herbes aujourd’hui.
J’entends au pied d’un érable une voix défunte
Qui me parle avec le même accent du Sud
Sur quelle montagne l’esprit de cette femme,
Dispersé par le vent, est-il retombé en pluie ?

(p. 941 Yuan Hongdao 1 568-1 610 dynastie Ming)
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Tristesse des oiseaux de bronze



Le soleil disparait à la haute muraille,
Une dernière lueur pénètre les rideaux.
Comme le soir est triste tout au fond des pins !
Qui comprendra jamais le cœur de la cithare ?


// Xie T'iao / 謝朓 (464 – 499)

/Traduit du chinois par François Martin
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Ma vie dans mon pavillon en cette fin de printemps

« Dix jours loin des affaires du monde
A me promener devant ma fenêtre.
La lumière du soir succède à la bruine,
Le froid s’attarde sur les terres embrumées.
Au réveil le thé prend une saveur nouvelle,
Dans ce calme les livres ont un sens plus fort.
Eparses, des branches chétives de prunus
Sont encore plus émouvantes sous le vent. »

(p. 903 Wen Zhengning 1 470-1 559 dynastie Ming)
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Ce qui me plait avec l'âge qui vient :
Avoir parcouru tout le monde des hommes,
être le familier des des choses hors des choses,
Voir qu'à travers le vide,
Océans de chagrin, montagnes de tristesse,
En un instant sont froissées et réduits en miettes.
Si j'évite l'égarement des fleurs
Ou la lassitude des alcools,
En tous lieus alerte et lucide,
Je trouverai, rassasié, un endroit où dormir,
Puis au réveil une scène où jouer ma partie.

Ne parle pas du passé qui s'enfuit ni du présent qui vient ;
Dans le cœur de ce vieillard,
Pas grand chose de telle sorte.
Je n'ai pas prié les immortels ni flatté le Bouddha,
Pas d'avantage suivi l'affairé et inquiet maître Kong,
Trop indolent pour égaler les sages.
Qu'ils se rient donc de moi,
C'est ainsi et pas autrement !
Et quand la pièce sera finie,
J’ôterai mon costume d'acteur, le donnerai aux imbéciles...
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Ma Retraire

J'ai retiré ma haute coiffe
Et retrouvé l'habit rustique.
J'ai fait mes adieux à la cour
Et suis retourné aux broussailles.
Nul charge ne peut franchir ma porte
Et mon champ fait moins d'un arpent.
L'herbe folle encage ma cour,
Les orchidées frôlent mon huis.
Je vais caressant mes enfants
Et prends mes amis par la main.
Du jardin mangeant les légumes,
Je déguste le vin nouveau.
Je regarde par ma fenêtre,
Assis en face du ruisseau.
Mon cœur, à qui le confierais-je ?
Eh bien ! confions le au non-être !
Les projets pour une vie simple
Sont bien faciles à nourrir
Et la racine du mystère
Jamais ne pourra dépérir.
J'y vais aller : ce n'est pas loin,
Et j'y pourrais rester toujours.
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Ce n'est pas savoir qui est difficile, mais faire. [...] "Qui veut tailler un manche de hache a le modèle sous les yeux".
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Eveil printanier

Voilà que je m'éveille et il fait déjà jour,

des gasouillis d'oiseaux s'entendent tout autour.

Quand la nuit est venue, vents et pluies ont hurlé :

les fleurs tombées, nul ne les a encore comptées...

(Meng Haoran)
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Le torrent bleu

Pour entrer dans la rivière aux Fleurs jaunes,
Il faut suivre l'eau du torrent foncé.
Dix mille méandres au file des montagnes,
Sur un petit sentier plus long que cent lis.
Bruits tumultueux parmi le désordre des pierres ;
Couleurs apaisées au plus profond des pins.
Un peu agitées voguent les châtaignes d'eau ;
Limpides, les eaux reflètent les roseaux.
L'esprit déjà placide devint Simplicité ;
Ainsi le torrent clair transmet sérénité.
Laissez moi rester sur ce plateau rocheux,
Pour passer ma vie si possible à pêcher !

(Wang Wei 700-761 p. 360)
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Sur l’hibiscus

Rondes fleurs enroulées sur leur tige,
Coeur ouvert à demi et feuilles enlacées,
Lumineuse splendeur détachée sur fond d’ombre,
Au sein de leur parfum les papillons vont, viennent
Joyeux, suivant les gouttes de rosée de jade,
Sans être poursuivis par le vent de l’automne.

Xiao Gang-Empereur 509-551
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Au plus fort du printemps

Au plus fort du printemps après la pluie, comme est plaisant le Lac de l’Ouest !
Cent espèces d'herbes rivalisent de beauté,
Confusion des paillons, bourdonnement des abeilles,
Le jour serein invite des fleurs à s'enflammer dans la tiédeur.

Rames parfumées d'orchis, barge peinte s’éloignent doucement,
Seraient-ce de divines immortels ?
Lumière reflétée dans les vagues,
Sur les vastes eaux, dans le vent haut s’élèvent flutes et cordes...

Ouyang Xin (1 007-1 072)
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Lorsqu'il ferme les yeux, les ténèbres s'installent, lorsqu'il les ouvre, la clarté du jour apparaît.
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Visite au temple des parfums accumulés

 Je n’ai pas connaissance du temple des Parfums ;
J’entre après quelques lis dans les pics ennuagés.
Sentiers bordés d’arbres anciens ;
Où sonne la cloche dans ces monts reculés ?
La source s’étrangle sur des rocs inquiétants ;
Le pin vert fraîchit sous les derniers rayons.
Lorsque le soir tombe à la courbe d’un étang ;
Méditation paisible pour dompter le dragon. 

(p. 357 et 358 Wang Wei-700 761-dynastie Tang)
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Visite à un Taoïste



Aboiements de chiens au bruit de l’eau mêlés ;
Sous la rosée, les fleurs de pêchers plus foncées.
Au tréfonds des forêts, on entrevoit des cerfs ;
Près du ruisseau, à midi, nulle cloche n’a sonné.
Des bambous sauvages coupent la brume verte ;
Une cascade en vol s’accroche aux pics azurés.
Nul ne connaît l’endroit où le mènent ses pas ;
Je m’appuie à deux ou trois pins, désappointé.


// Li Bai (ou Li Po) / 李白 (701 – 762)

/Traduit du chinois par Florence Hu – Ster
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Lune de l’aube au pont Marco Polo

«Hors des portes de la capitale, les ombres des cravaches se meuvent en teintes rouges.
Les formes des montagnes se brouillent dans le ciel,
Vision de forêts scintillant comme du cristal.
Le pont est couché sur des flots redoutables,
Les voitures y affluent des lointaines frontières,
De ses parapets la ligne fuit jusqu’au ciel.
Dragon couché, de mille coudées, il s’éveille de sa nuit au milieu des vapeurs.
Arc en ciel démesuré, qui tombe en se prenant dans le flux des nuages.
La route se perd dans l’infini, au son ténu de quelques cloches,
Les gens circulent comme des fourmis,
Qui semblent arpenter le palais du Crapaud. »

(p. 839 et 840 Xiaryu Biren 1 323 dynastie Yuan)
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Assis, serrés, blottis

«Assis, serrés, blottis, à la fenêtre des nuages,
Enlacés, lovés, dans nos chants, deux à deux sur l’oreiller de lune,
On écoute et on compte, on s’afflige, on redoute...car la quatrième veille est passée….
La quatrième veille est passée et notre amour n’a pas son content,
 Notre amour n’a pas eu son content en cette nuit qui file comme la navette du tisserand.
Ciel Allons !
Qu’est-ce que cela t’aurait coûté de rajouter une veille ? »

(p. 833 Guan Yunschi 1 286-1 324 dynastie Yuan)
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Dés qu'il neige, je le sais, tous les hommes jubilent,
Mais moi qui ne peut boire, où donc trouver la joie ?
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En contemplant les champs

Dans les couleurs de l'automne sous le ciel, la crique en ce beau jour prend froid,
Innombrables, des crêtes et des cimes aussi lointaines que proches.
Libre de souci, j'ai gravi cette colline pour voir les rivières dans les champs,
Et soudain au fond des eaux, de vertes montagnes...

(p. 741 Weng Juan dynastie des Song du Sud)
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