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Citations de Rémi Mathieu (152)


L'ÉPHÉMÈRE

Ah ! Les ailes de l'éphémère
Sont une robe bigarrée !
Mon cœur n'est que tristesse amère...
Reviens vers moi pour demeurer !

Les élytres de l'éphémère
Sont des vêtements chamarrés !
Mon cœur n'est que tristesse amère...
Reviens vers moi te reposer !

Il sort du cocon l'éphémère,
Blanc comme neige est son coutil !
Mon cœur n'est que tristesse amère...
Reviens vers moi et prends logis !


.
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Soleil de l'aube à l'entrée du vieux temple ,
Le jour paraît sur la haute futaie.
Un sentier de bambous mène au secret
Des cellules tapies dans la verdure.

Clarté des monts où s'égaient les oiseaux
Reflets des eaux où s'épurent les coeurs,
Toute rumeur du monde ici s'est tue,
Rien que le son de la cloche et du gong.

Chang Jian
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Rémi Mathieu
Pour Zhuang Zi, le locuteur se trompe en ayant l'impression qu'il maîtrise le monde en nommant les choses. Car le nom de la chose, pure convention, ne donne pas accès à la chose elle-même. Le monde est un tout, mais en nommant chaque partie de ce tout, on différencie et finalement on segmente cette unité.

(Sciences Humaines n°333)
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Les plaisirs de la vie sont dans l'intimité de cœurs qui se connaissent.
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Rémi Mathieu
Clair de Lune dans la montagne après une éclaircie

Des hauts pins ruisselle une lune éparse
Dont l'ombre sur le sol est pareille à un parterre peint.
Je randonne, épris sous elle,
Et longtemps ne trouve le sommeil.

Je crains le vent où tourbillonnent les lotus de l'étang ;
Je déteste la pluie où chutent les fruits de la montagne.
Qui m'accompagnera, moi et mon chant amer ?
Dans la forêt entière stridulent les sauterelles.

Anthologie de la poésie chinoise
Wen Tang (1018-1075)
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Les livres qui plaisent à l'âme sont trop vite lus,
Les amis que l'on chérit, longtemps attendus, ne viennent pas;
C'est ainsi dans le monde que souvent choses s'opposent,
À de belles humeurs combien de fois s'ouvre le cœur dans une vie ?
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Rémi Mathieu
Cristaux de brume

Parc au soleil levant, calme, nulle brise ;
Dans les cristaux de brume , fleurs éclosent partout semblables.
Je me souviens : dans le palais profond des Talents assemblés,
Une danseuse ajustait dans ses cheveux les épingles de jade.

Anthologie de la poésie chinoise
Zeng Gong (1019-1083)
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En contemplant les fleurs d'abricotier dans l'autel du Dieu du sol à Bo

Comme flocon de neige quand elle éclot,
Comme flocon de neige quand elle prend congé,
De toutes les fleurs la plus rare et étrange,
Son parfum n'est plus dans ses boutons,
Pas davantage dans son calice,
Mais de ses os il se diffuse.

Elles vont au gré du vent sur la rivière,
Y laissent la Lune s'attarder,
Et avilissent les pêchers des montagnes dont le sang blêmit,
Et même si la nuit, elles se dispersent, clairsemées et pâles,
Leur âme est en définitive singulière et charmante.

(p. 662 Chao Buzhi 1053-1110 dynastie des Song du Nord)
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Peut-être suis-je aveugle…


Peut-être suis-je aveugle
Je ne peux que vous toucher par ma voix
Ouvrir le poème comme la paume d’une main
Le tendre vers vous
Ô frères sur la rive mienne du Pacifique
De couleur rouge, de couleur claire, bleue, noire
Fleurs qui se mettent à pleurer sur la rive mienne du Pacifique

Cette voix a traversé un vide infini


// Gu Cheng / 顾城 ou 顧城 (1957 – 1993)
//Traduit du chinois par Chantal Chen - Andro
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Cascade deux fois contemplée

« Le métier à tisser du ciel s’est arrêté, et la lune sa navette
se repose un instant
Depuis son sommet la falaise est drapée d’un tissu de soie
blanche de neige, froide !
Des fils de glace ruisselant en pluie sont suspendus au
Fleuve du firmament.
Depuis des millénaires, ils n’ont jamais séché ;
Leur fleur de rosée sont par trop fraîches pour qui ne
porte qu’un mince vêtement.
On dirait un arc en ciel s’abreuvant d’un torrent,
Un dragon de jade qui descend la montagne,
Une neige de lumière envolée depuis la grêve."

(p. 847 Qiao Ji 1 323 dynastie Yuan) 
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Les pensées pour les monts, les sentiments pour les fleuves, ne les déçois pas !
Le charme des pluies et l'allure des jours sereins toujours y feront merveille.
Fermer ses portes pour trouver des beaux verts, tel n'est pas l'art poétique ;
C'est des voyages seuls que viennent d'eux même les poèmes.
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L’étang de dix mille toises

« Le ravin verdoyant recèle bien des mystères ;
On y voit, parfois, une créature surnaturelle.
Un dragon doit se lover au fond de ses eaux ;
Son antre est profond de dix mille pieds.
Prudemment, nous suivons la pente raide,
Puis, courbés, descendons dans une brume bleue.
Devant nous surgit une grande étendue d’eau ;
Derrière nous se dresse un énorme roc grisâtre.
Le chemin disparaît dans les monts périlleux ;
Le rivage est coupé en deux falaises opposées.
Tranchées jusqu’à leur racines invisibles,
Leurs ombres inversées, calmes, vibrent sur l’eau.
Noir : on devine une courbe dans ce gouffre ;
Clarté : reflets ; brisés des ondulations de la lumière.
Un nuage solitaire s’introduit dans ce gouffre ;
Les oiseaux volent et tentent en vain de s’éloigner.
Des plantes grimpantes forment des rideaux ;
Des arbres transis ressemblent à des drapeaux.
Des torrents sinueux amènent des eaux lointaines ;
Ses eaux souterraines sont évacuées par des grottes.
Il semble que nul n’ait connu cet endroit exquis ;
Nous sommes sans doute les premiers à l’explorer.
Avec regret, il est temps de repartir maintenant ;
C’est la meilleure promenade de ces dernières années.
A cette saison, le dragon caché ne peut bouger ;
Ses mouvements sont gênés par des rocs géants.
J’aimerais revenir ici par une belle journée d’été,
Pour voir le dragon surgir dans un ouragan ! »

(p. 413 et 414 Du Fu 712 770-dynastie Tang)
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L’îlot aux perroquets

Les perroquets sont passés sur les eaux de la Wu ;
On a baptisé « Perroquets » un îlot de cette rivière.
Les oiseaux se sont envolés à l’ouest, vers le mont Long ;
Comme ils sont verdoyants, les arbres de cet îlot vert.
La brume se disperse, les orchidées parfument le vent tiède ;
Entre les fleurs de pêcher, des vagues colorées se lèvent,
L’homme exilé, à ce moment, regarde en vain l’horizon ;
La Lune solitaire sur ce long îlot, pour qui brille t-elle ? 

(p. 358 Li Bai-701 762-dynastie Tang)
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La vie est
Au coin des lèvres du Dieu de la Mort
Un sourire.
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Adieu



Au printemps
Tu agites doucement un mouchoir
Pour me faire parvenir au loin
Ou revenir bientôt ?

Non, rien de tout cela
Sans aucune raison
Comme la fleur tombe à l’eau
Comme la rosée sur la fleur...

Seule l’ombre peut le comprendre
Ou le vent se faire une idée
Seuls les papillons qu’un soupir effarouche
Voltigent encore entre les cœurs...


//Gu Cheng (1957 – 1993)
/ Traduit du chinois par Chantal Chen - Andro
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Le narcisse

Sur les berges de la rivière Chu,
A nouveau l’ondine de la Xiang,
Dont sans un mot jaillissent les larmes pures :
Air de printemps pâle et discret.
En vain, seule, dressée dans le vent d’est.
Pour qui exhale t-elle ses tendres sentiments ?
Combien est froid le chemin de la fée qui marche sur les eaux, comme un automne sans fin ;
Des nuages parfumés se lèvent sous ses pas.
Revient le souvenir dans le palais des Han de la paume de l’immortel,
Altière et imposante au clair de lune…
En filaments glacés elle écrit sa plainte, sentiment plus intense encore.
Inutilement l’élégiaque poète a chanté les orchis parfumés et les iris obscurs.
Comme s’étendent au loin ses pensées printanières.
En son charme pourtant nul n’admire la première senteur du pays,
Seuls sauraient l’accompagner les trois amis de l’hiver !
Si pure près de la petite croisée,
Ses manches émeraude parfumées des brumes de l’encens,
Et quand je m’éveille d’un rêve profond,
La claire rosée perle le long de ses tiges dans l’ombre et sous la lampe... 

(p. 753 et 754 Zhou Mi 1 232-1 298 dynastie des Song du Sud)
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Assis bien droit dans ma salle de lecture, les dix mille manœuvres cessent;
Le soleil est doux, le vent harmonieux et les teintes des herbes obscures et délicates.
Choses lointaines et de deux millénaires, a t-on dit,
Qui pourtant existent, intactes sous mes yeux.

Zhou Dunyi (1 027-1 073)
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En contemplant la plaine



L’automne limpide se déploie sans limites ;
À l’horizon naissent des couches de nuées.
Au loin, les eaux se mêlent au ciel clair ;
Dans un brouillard épais, une ville isolée.
De rares feuilles tombent encore au vent ;
Le soleil se noie derrière la ligne des monts.
Comme elle tarde à rentrer, la grue solitaire !
Les corbeaux du soir occupent déjà la forêt.


// Du Fu / 杜甫 (712 – 770)

/ Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
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La nostalgie est comme une herbe odorante
Qui renaît toujours et partout au printemps.

(p. 912 Yang Sheng 1 488-1 559 dynastie Ming)
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Ombres trouées de lumière

Sur des branches moussues serties de jade,
Des oiseaux bleus, menus, si menus,
Se posent et ensemble demeurent.
Lorsqu'en voyage, je la rencontre
Dans un coin de la haie au crépuscule
Sans un mot elle s'appuie contre de hauts et simples bambous.
Dame Brillante, peu familière des lointains sables barbares,
Secrètement songe au sud, au nord du fleuve Bleu ;
Et sans doute est-ce le jade de sa ceinture qui s'en revient les nuits de pleine lune
Changé en cette fleur discrète et solitaire.

Je me souviens encore d'anciens récits au fond des palais :
Cette belle endormie
Aux verts sourcils papillons que frôle une fleur ;
Ne sois pas comme le vent du printemps,
Insensible à la grâce,
Prépare lui plutôt des maintenant une chambre dorée.
Car si tu laisses ses pétales partir au gré des vagues,
Vite tu te plaindras des airs tristes modulés par le dragon de jade,
Et si tu attends trop de retrouver cette obscure senteur,
Elle sera déjà enfermée dans le large lavis près de la petite croisée.

(p. 738 Jiang Kui 1155-1221 dynastie des Song du Sud)
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