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Citations de Rémi Mathieu (152)


L'ÉPHÉMÈRE

Ah ! Les ailes de l'éphémère
Sont une robe bigarrée !
Mon cœur n'est que tristesse amère...
Reviens vers moi pour demeurer !

Les élytres de l'éphémère
Sont des vêtements chamarrés !
Mon cœur n'est que tristesse amère...
Reviens vers moi te reposer !

Il sort du cocon l'éphémère,
Blanc comme neige est son coutil !
Mon cœur n'est que tristesse amère...
Reviens vers moi et prends logis !


.
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Chanson des fermiers
  
  
  
  
Les blés montent dans les chants, les vers à soie débordent des paniers,
En cette saison, seuls les paysans s’affairent.
Une demi-lune de ciel clair, une nuit pluvieuse,
Avant-hier, les terres à blé se couvraient de pousses vertes.
Belles et humides journées viennent rarement quand on veut,
Épouses derrière, maris devant, tous s’emploient à la tâche.
Dans l’air frais vif et la preste tiédeur, les cocons changent vite en papillons,
La première dame file la soie, la seconde la tisse.
Et quand elle cesse, oisive, elle se farde de poudre de plomb,
Moins soucieuse qu’elle est de l’avenir du clan.
Le repas est tout chaud mais qui pourrait à temps l’avaler ?
À la peine, on entendra que finisse le travail de la soie.
La dernière dame, tout récemment mariée, est, elle, plus à l’aise,
Elle reste tout le jour avec sa belle-mère à jouer plaisamment.
Puisse l’année prochaine être tout aussi profuse et qu’on puisse engranger
L’orge comme le blé, qu’abondent la ouate et la soie !
Dernière épousée, ne refuse donc pas de porter la palanche,
La première dame tu soulageras, qui toujours devance la mère.


// Chen Zao (1133 – 1203)

/ Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
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Lorsqu'il ferme les yeux, les ténèbres s'installent, lorsqu'il les ouvre, la clarté du jour apparaît.
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Un soir de printemps
  
  
  
  
L’eau coule, les fleurs se fanent, tous deux indifférents ;
Adieu au vent printanier qui au pays de Chu s’en est allé.
Papillon dans mes rêves, mais à dix mille lis est ma maison.
Sous la lune de la troisième veille, pleure le coucou perché.
Depuis longtemps, pas de nouvelle du pays où je suis né ;
Ce qui naît au printemps : les cheveux blancs dans le miroir.
Rien n’empêche mon retour, c’est moi qui refuse de rentrer ;
Le beau paysage des Cinq Lacs, qui pourrait m’en priver !


// Cui Tu /崔涂 (854 - ?)

/ Traduit du chinois par Florence Hu – Sterk
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L’étang de dix mille toises

« Le ravin verdoyant recèle bien des mystères ;
On y voit, parfois, une créature surnaturelle.
Un dragon doit se lover au fond de ses eaux ;
Son antre est profond de dix mille pieds.
Prudemment, nous suivons la pente raide,
Puis, courbés, descendons dans une brume bleue.
Devant nous surgit une grande étendue d’eau ;
Derrière nous se dresse un énorme roc grisâtre.
Le chemin disparaît dans les monts périlleux ;
Le rivage est coupé en deux falaises opposées.
Tranchées jusqu’à leur racines invisibles,
Leurs ombres inversées, calmes, vibrent sur l’eau.
Noir : on devine une courbe dans ce gouffre ;
Clarté : reflets ; brisés des ondulations de la lumière.
Un nuage solitaire s’introduit dans ce gouffre ;
Les oiseaux volent et tentent en vain de s’éloigner.
Des plantes grimpantes forment des rideaux ;
Des arbres transis ressemblent à des drapeaux.
Des torrents sinueux amènent des eaux lointaines ;
Ses eaux souterraines sont évacuées par des grottes.
Il semble que nul n’ait connu cet endroit exquis ;
Nous sommes sans doute les premiers à l’explorer.
Avec regret, il est temps de repartir maintenant ;
C’est la meilleure promenade de ces dernières années.
A cette saison, le dragon caché ne peut bouger ;
Ses mouvements sont gênés par des rocs géants.
J’aimerais revenir ici par une belle journée d’été,
Pour voir le dragon surgir dans un ouragan ! »

(p. 413 et 414 Du Fu 712 770-dynastie Tang)
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L’îlot aux perroquets

Les perroquets sont passés sur les eaux de la Wu ;
On a baptisé « Perroquets » un îlot de cette rivière.
Les oiseaux se sont envolés à l’ouest, vers le mont Long ;
Comme ils sont verdoyants, les arbres de cet îlot vert.
La brume se disperse, les orchidées parfument le vent tiède ;
Entre les fleurs de pêcher, des vagues colorées se lèvent,
L’homme exilé, à ce moment, regarde en vain l’horizon ;
La Lune solitaire sur ce long îlot, pour qui brille t-elle ? 

(p. 358 Li Bai-701 762-dynastie Tang)
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Soirée d’Automne dans la montagne

Montagne épurée après une récente pluie ;
La fraîcheur du soir annonce l’automne.
Le clair de Lune distille dans les pins sa clarté ;
Une source brillante coule sur les rochers.
Les bambous bruissent : retour des pêcheurs.
Même si se dissipait la flagrance printanière,
C’est bien ici que je choisirais ma demeure ! 

(p. 358 Wang Wei-700 761-dynastie Tang)
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Visite au temple des parfums accumulés

 Je n’ai pas connaissance du temple des Parfums ;
J’entre après quelques lis dans les pics ennuagés.
Sentiers bordés d’arbres anciens ;
Où sonne la cloche dans ces monts reculés ?
La source s’étrangle sur des rocs inquiétants ;
Le pin vert fraîchit sous les derniers rayons.
Lorsque le soir tombe à la courbe d’un étang ;
Méditation paisible pour dompter le dragon. 

(p. 357 et 358 Wang Wei-700 761-dynastie Tang)
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Poèmes sans titre

Sombres les sentiers du mont Froid ;
Délaissées les berges du torrent glacé.
On entend souvent les oiseaux piailler ;
Plus personne dans cet endroit déserté.
Sifflotant, le vent souffle sur le visage
La neige s’accumule sur les vêtements.
Les matins s’en vont sans voir le soleil ;
Les années passent sans voir le printemps. 

Aujourd’hui, je m’assois devant la falaise ;
Et j’y reste longtemps, la brume s’est dissipée.
Un froid torrent limpide coule comme un fil ;
Un rideau émeraude se dresse à mes pieds.
Le reflet matinal des nuages blancs est calme ;
L’éclat nocturne du claire de Lune incertain.
Mon corps n’est pas souillé de poussières ;
Mon cœur n’a pas de place pour le chagrin. 

Dans le mont Froid, que des nuages blancs ;
Sérénité, aucun bruit, aucune poussière.
Dans les maisons il y a des bancs rustiques ;
La seule lampe : le clair de Lune circulaire.
Blocs de rochers au-dessus de l’étang vert ;
Tigres et cerfs souvent dans le voisinage.
J’aime le plaisir de cette existence solitaire,
Qui fait de moi un être au-delà des images. 

(p. 334-336 Hanshan-VIIIème siècle-dynastie Tang)
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Sur le chemin entre Suzhou et Xiuzhou
  
  
  
  
En une nuit le soleil de plomb s’est changé en
.   incessante pluie,
Me tirant de mes rêves, le froid mouille les pans
.   de mon habit.
Nulle tristesse pourtant de ces toits qui suintent,
.   de ces lits tout humides,
Mais une immense joie que les ruisseaux débordent
.   en des rivières profondes.
Sur mille lis, les épis des rizières auront vives couleurs,
À la cinquième veille, les feuilles des paulownias
.   résonnent bellement.
Si moi qui n’ai nul champ joyeusement je danse,
Que dire de ces cœurs qui, entre les parcelles,
.   espèrent la moisson !


//Liu Lingcang (1907-1989)

/ Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
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En contemplant la plaine



L’automne limpide se déploie sans limites ;
À l’horizon naissent des couches de nuées.
Au loin, les eaux se mêlent au ciel clair ;
Dans un brouillard épais, une ville isolée.
De rares feuilles tombent encore au vent ;
Le soleil se noie derrière la ligne des monts.
Comme elle tarde à rentrer, la grue solitaire !
Les corbeaux du soir occupent déjà la forêt.


// Du Fu / 杜甫 (712 – 770)

/ Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
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Nuit automnale



Longue nuit d’insomnie, l’air automnal est pur,
Plusieurs fois j’ai coupé les fleurs des lampes, bientôt minuit.
Je fais le lit qui s’emplit de fraîcheur, lune
Dans les qui lui là où ils manquent.

***

Un ciel frais comme une eau, nuit pure et nouvelle,
Les fleurs des canneliers dans le vent limpide, tendres,
                                chassent le sommeil.
Mille mercis à Chang’e qui sait mon envie :
Avant la mi-automne, la lune est déjà pleine.


// Zu Shuzhen / 朱淑真 (1135 – 1180)

/ Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
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Visite à un Taoïste



Aboiements de chiens au bruit de l’eau mêlés ;
Sous la rosée, les fleurs de pêchers plus foncées.
Au tréfonds des forêts, on entrevoit des cerfs ;
Près du ruisseau, à midi, nulle cloche n’a sonné.
Des bambous sauvages coupent la brume verte ;
Une cascade en vol s’accroche aux pics azurés.
Nul ne connaît l’endroit où le mènent ses pas ;
Je m’appuie à deux ou trois pins, désappointé.


// Li Bai (ou Li Po) / 李白 (701 – 762)

/Traduit du chinois par Florence Hu – Ster
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Vingt et unièmement jour de la septième lune : un souvenir ressurgit

 Sous la Lune embaumée de l’aube, les fleurs pleuraient,
Sur un saule gelé un loriot s’effarouchait de son rêve.,
Le mot « Amour » était gravé sur l’oreiller de pierre,
Un lourd parfum d’encens imprégnait les rideaux.
Les pensées étaient limpides comme une eau calme,
Son sourire faisait monter le rose à des joues.
Le dos à la lampe elle changea sa robe humide,
Pria son amant de ramasser son pendants d’oreilles.
Les larmes des adieux tombaient sur la couverture,
L’amour est fragile comme une aile de cigale.
D’une baguette d’argent dans la cendre d’encens,
Elle traça les mots « Aussi éternel que le ciel ».
Des lampes pendaient de l’auvent du toit,
La balustrade rouge se penchait sur la rue.
Rencontre exquise en un temps qui n’est plus,
Une tombe envahie d’herbes aujourd’hui.
J’entends au pied d’un érable une voix défunte
Qui me parle avec le même accent du Sud
Sur quelle montagne l’esprit de cette femme,
Dispersé par le vent, est-il retombé en pluie ?

(p. 941 Yuan Hongdao 1 568-1 610 dynastie Ming)
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En mangeant du poisson aux pousses de bambou

Pousses de bambou, saveur de la terre,
Poisson de rivière, pas d’argent en jeu,
Qu’on me laisse en manger cent années,
Et je cède à tous en tout la première place.
Les relations se jugent dans la retraite,
Un cœur pur se trempe en vieillissant.
Une fenêtre sous la pluie, des arbres verts,
Rien de mieux pour s’enivrer pour dormir.

(p. 932 Yuan Zengdao 1 560-1 600 dynastie Ming)
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Parti des Yuling en Automne

Les feuilles d’érable sont gorgées d’ombre automnale,
Les cigales frileuses sont cachées dans la lueur du soir,
Les nuages qui enrobent les platanes s’assombrissent !
Sur les fleurs une rosée légère va bientôt se déposer.
Les teintes mouvantes des monts suivent mon bateau,
Le scintillement du Fleuve s’épand sur mes vêtements.
J’avance incertain comme la Lune au ciel cette nuit,
Telle une pie solitaire qui prend son envol vers le Sud.

(p. 928 Tang Xianzu 1 550-1 616 dynastie Ming)
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La nostalgie est comme une herbe odorante
Qui renaît toujours et partout au printemps.

(p. 912 Yang Sheng 1 488-1 559 dynastie Ming)
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Tristesse des oiseaux de bronze



Le soleil disparait à la haute muraille,
Une dernière lueur pénètre les rideaux.
Comme le soir est triste tout au fond des pins !
Qui comprendra jamais le cœur de la cithare ?


// Xie T'iao / 謝朓 (464 – 499)

/Traduit du chinois par François Martin
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Le parc aux magnolias



Les monts d’automne recueillent les derniers rayons ;
Les oiseaux en vol poursuivent leurs compagnons.
Des éclats émeraude par instant dévoilés ;
Pour les brumes du soir, nul endroit où rester.


// Wang Wei (701 – 761)
/Traduit du chinois par Florence Hu – Sterk
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Paysage de neige sous la Lune

« L’hiver était doux et il n’a pas neigé en l’an dingwei, mais le trois de la première lune de l’an wuhen, la neige se mit à tomber jusqu’au cinquième jour et un vent glacial l’empêcha de fondre avant le dixième.

Cette nuit, la Lune apparut et rivalisa d’éclat avec la neige.

Assis à ma fenêtre tendue de papier, je fus frappé par une inhabituelle clarté ; je m’habillai pour monter à l’étage du petit pavillon qui domine la rivière à l’ouest, au-dessus d’un vide cristallin. Tout à la ronde était enrobé de neige, comme couvert de laque argentée ou inondé de mercure et il en montait une lumière éblouissante aux reflets miroitants. »

« La Lune se réfléchissait sur cet ondoiement radieux, les ombres des arbres dansaient comme l’image gracieuse de cheveux épars reflétés par un miroir.
Le froid m’imprégnait la peau, sa pureté me pénétrait jusqu’aux entrailles.
Appuyé à la balustrade, je levais la tête et tout n’était que vague, je la baissais et tout n’était que flou, j’étais bouleversé sans comprendre, j’ouvrais grands les yeux sans rien voir.

Mon esprit se fondait dans le paysage, notre rencontre était un prodige. Sans doute le Ciel m’avait-il transporté au pays de la pureté originelle ; je ne saurais, je le crains, le capter dans une peinture ou le décrire par des mots pour le représenter à ceux qui n’ont pu le voir avec moi ; l’évocation serait infidèle.

Je me dis qu’il y avait alors dans l’empire des paysages célèbres encore plus vastes, que la Lune et la neige y étaient encore plus célestes.

J’eus envie d’enlacer la Lune pour voler dans tous les confins et revenir en son sein. Mais une randonnée dans l’infini est malaisée, mes forces ont décru avec l’âge, je ne supporte plus le froid . Lorsque je redescendis, en chantant dans mon exaltation, on avait déjà battu le tambour de la deuxième veille. Je rentrai m’asseoir à ma fenêtre, seul comme si rien n’existait plus pour moi.

Je ne reverrai sans doute plus jamais un semblable spectacle et j’oublie à mesure que les jours passent, aussi je prends mon pinceau pour le noter avant que ma mémoire ne me trahisse. »

(p. 896 1 427-1 509 Shen Zhou dynastie Ming)
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