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Citations de René Char (1425)


Nous errons auprès de margelles dont on a soustrait les puits.
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René Char
Désir, voyageur à l'unique valise et aux multiples trains.
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René Char
Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir.
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LA LIBERTÉ

Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout
aussi bien signifier l'issue de l'aube que le bougeoir du
crépuscule.
Elle passa les grèves machinales ; elle passa les cimes
éventrées.
Prenaient fin la renonciation à visage de lâche, la
sainteté du mensonge, l'alcool du bourreau.
Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile
où s'inscrivit mon souffle.
D'un pas à ne se mal guider que derrière l'absence,
elle est venue, cygne sur la blessure, par cette ligne
blanche.
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René Char
La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil.
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J'ai, captif, épousé le ralenti du lierre à l'assaut de la pierre de l'éternité.
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On ne se bat bien que pour les causes qu'on modèle soi-même et avec lesquelles on se brûle en s'identifiant. (p. 100)

Feuillets d'Hypnos (1943-1944)

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Ce que nous entendons durant le sommeil, ce sont bien les battements de notre cœur, non les éclats de notre âme sans emploi.

La nuit talismanique qui brillait dans son cercle 1972
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René Char
Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir.
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Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.
La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.
Bonjour à peine est inconnu dans mon pays.
Dans mon pays, on remercie.


QU'IL VIVE!
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René Char
En poésie, on n'habite que le lieu que l'on quitte, on ne crée que l'œuvre dont on se détache, on n'obtient la durée qu'en détruisant le temps. (Sur la poésie)
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René Char
Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.
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Envoûtement à la Renardière

Vous qui m’avez connu, grenade dissidente 1, point du jour déployant le plaisir comme exemple, votre visage ― tel est-il, qu’il soit toujours ―, si libre qu’à son contact le cerne infini de l’air se plissait, s’entrouvrant à ma rencontre, me vêtait des beaux quartiers de votre imagination. Je demeurais là, entièrement inconnu de moi-même, dans votre moulin à soleil, exultant à la succession des richesses d’un cœur qui avait rompu son étau. Sur notre plaisir s’allongeait l’influente douceur de la grande roue consumable du mouvement, au terme de ses classes 2.
À ce visage ― personne ne l’aperçut jamais ―, simplifier la beauté n’apparaissait pas comme une atroce économie. Nous étions exacts dans l’exceptionnel qui seul sait se soustraire au caractère alternatif du mystère de vivre.
Dès lors que les routes de la mémoire se sont couvertes de la lèpre infaillible des monstres, je trouve refuge dans une innocence où l’homme qui rêve ne peut vieillir. Mais ai-je qualité pour m’imposer de vous survivre, moi qui dans ce Chant de Vous me considère comme le plus éloigné de mes sosies ?

1. Fruit aux grains multiples sous une unique peau.
2. Lente course du soleil jusqu’au retour des écoliers. (p.101)
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"L'homme est capable de faire ce qu'il est incapable d'imaginer. Sa tête sillonne la galaxie de l'absurde."
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Hâte-toi.
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.

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Ménerbes, 12 mai 1954

Cher vieux,

Donne de tes nouvelles. Il y a toujours un drame de ne pouvoir penser à soi-même avant de penser aux autres. Gardera-t-on assez de force pour tout le monde? Es-tu debout?

Je t'embrasse.

Nicolas
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Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour res­ter closes tout un hiver; ou mieux, comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s’élancer et de se joindre. Notre voix court de l’un à l’autre; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré, la tire à lui, la retient, l’interroge. Tout est prétexte à la ralentir.
*
Merci d’être, sans jamais te casser, iris, ma fleur de gravité. Tu élèves au bord des eaux des affections mira­culeuses, tu ne pèses pas sur les mourants que tu veilles, tu éteins des plaies sur lesquelles le temps n’a pas d’ac­tion, tu ne conduis pas à une maison consternante, tu permets que toutes les fenêtres reflétées ne fassent qu’un seul visage de passion, tu accompagnes le retour du jour sur les vertes avenues libres.
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René Char
Complainte du Lézard Amoureux


N'égraine pas le tournesol,
Tes cyprès auraient de la peine,
Chardonneret, reprends ton vol
Et reviens à ton nid de laine.

Tu n'es pas un caillou du ciel
Pour que le vent te tienne quitte.
Oiseau rural ; l'arc-en-ciel
S'unifie dans la marguerite.

L'homme fusille, cache-toi ;
Le tournesol est son complice.
Seules les herbes sont pour toi,
Les herbes des champs qui se plissent.

Le serpent ne te connaît pas.
Et la sauterelle est bougonne ;
La taupe, elle, n'y voit pas ;
Le papillon ne hait personne.
Il est midi, chardonneret.

Attarde-toi, va, sans danger :
L'homme est rentré dans sa famille !

L'écho de ce pays est sûr.
J'observe, je suis bon prophète ;
Je vois tout de mon petit mur,
Même tituber la chouette.

Qui, mieux qu'un lézard amoureux,
Peut dire les secrets terrestres ?
Ô léger gentil roi des cieux.
Que n'as-tu ton nid dans ma pierre !
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Ne t'attarde pas à l'ornière des résultats. 2

La France a des réactions d'épave dérangée dans sa sieste. 24

Comme se sont piqués tes vieux os de papillon ! 144

La lune est d'étain vif et de sauge. 148

(Feuillets d'Hypnos)
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Ma convoitise est infinie. Rien ne m'obsède que la vie.
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