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Critiques de Richard Morgan (275)
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Black man

Un techno-thriller bourré ultra-efficace et riche de questions sur les préjugés et les ramifications des manipulations génétiques (page 1).



L'auteur nous livre un futur proche, crédible, glauque et assez sombre (encore que la situation déjà existante dans les bidonvilles et favelas ne soit pas de tout repos).

Le roman entier baigne dans une atmosphère froide, brutale, d'une violence réaliste.



Les USA ont fait sécession entre les états de la bordure et La république (surnommée JesusLand). Mars est en cours de colonisation et la terre y envoie régulièrement des colons.

Les manipulations génétiques ont crée des hommes adaptés (physiquement humains mais améliorés sexuellement, adaptés pour le combat...). La plus emblématique : La variante 13, trop dangereuse pour qu'on la laisse perdurer et dont les membres sont soit parqués dans des réserves, soit envoyés sur mars.

Carl Marcialis est un 13 qui cours après les « récalcitrants », pour le compte des pouvoirs en place. Il se retrouve à enquêter sur une succession de meurtres commis par un autre 13.



Nous avons là, un héros noir (il fallait la faire, elle était trop facile), musclé et bien viril (comme les affectionne Morgan, voir son premier héros Kovacs). Un trifouillé avec une vie, un univers bien décrit. Les autres personnages du roman ont également une réelle substance, même ceux destinés à mourir rapidement.



Morgan nous laisser barboter et patauger dans son univers avant de nous en donner les clés à mi-roman (c'est une habitude chez lui). Un peu difficile de se mettre dans le bain au début, mais ensuite l'auteur nous balade de pistes en fausse pistes sanglantes et on est pris dans l'enquête.

Ca taille sévère sur les petits travers humains, puritanisme, racisme, créationnisme, journalisme à sensation et on retrouve bien son profond désamour (doux euphémisme) pour les fanatiques-extrémistes-rigoristes religieux de tout bord.



Conclusion : Un polar bourré de testostérone de d'adrénaline, avec quelques longueurs, mais globalement très distrayant.
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Thin Air

Ex agent de sécurité de premier ordre, génétiquement programmé pour être un combattant bien badass, Hakan Veil a été « délaissé », abandonné sur Mars. Et il se retrouve au centre d’une machination qui pourrait bien faire trembler toute la planète.



D’habitude, on patauge un peu dans les romans de Morgan, mais là, j’ai trouvé l’univers très lisible (et qu’on ne vienne pas me dire que c’est parce que c’est le même que celui de black man que j’ai lu il y a 7 ans et où j’avais bien ramé au début. D’abord, cela se passait sur Terre et ensuite ma mémoire me fait défaut.

Ce qui est sûr avec l’auteur, c’est que ses héros sont tous un peu les mêmes, plein de testostérone, mais avec un cerveau malgré tout.

Ici on fait le mix avec Kovacs (Carbone modifié, désormais célèbre grâce à Netflix), Sven des Aux’ de Gunn (pour l’aide précieuse de son flingue intelligent) et Alicia de Vries (dans la voie des furies de Weber, ou l’IA vaut bien la furie Tisiphone).



Un cyber thriller, cyberpunk, dans un style très «relâché », qui ne néglige pas une ou deux scènes de sexe bien crues dignes d’un SAS d’antan, dans un univers où forces de l’ordre corrompues, politiciens véreux et Mafia ou truands de plus petite envergures cohabitent joyeusement sur fond de misère sociale. LA VIE quoi…



Ça défouraille, ça baise, gros flingues et belles pépés sur un scénario bien foutu dans un univers bien construit et convainquant. Que demander de mieux ?
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Takeshi Kovacs, tome 3 : Furies déchaînées

Le dernier épisode d'une trilogie initiée par Carbone modifié et poursuivie par Anges déchus.

Un univers très riche et il est, à mon sens, impératif de lire le premier tome et fortement recommandé d'en faire autant du second, si l'on veut pleinement apprécier cet ultime opus (la conscience de pile corticale et l'univers martien sont ici abordés comme connu).



L'auteur, comme l'éditeur, disent de cette œuvre que c'est l'ultime roman de la licence Takeshi Kovacs, mais si l'envie prenait l'auteur de reprendre son cycle, la fin décrite lui laisserait toute latitude pour le faire.



On retrouve une présentation et explication du Quellisme (que l'on retrouve dans les deux premiers épisodes sans vraiment l'aborder en profondeur) et une critique acerbe d'une religion "fictive" qui asservit les femmes, les assujettit à leur mari, les oblige à se voiler et dans laquelle les "barbus" peuvent prononcer une sentence de mort pour une coupe de cheveux.

On aborde la jeunesse de Takeshi Kovacs.



Le style est très moderne, l'auteur utilise un vocabulaire très vivant, parsemé de termes cyber, rapide, précis, ç'a percute. Le livre est un mélange d'action, de sf militaire, de sexe torride (3 épisodes sur 650 pages) et de technologie.



Par contre, le début (voire le milieu) est peu fouillis et on ne sait pas vraiment qui est qui, qui fait quoi où et comment; (Pour l'exemple, la guerre déclarée par Takeshi Kovacs aux extrémistes ne trouvera son explication qu'aux alentours de la page 370), mais au final tout trouve sa justification.



Bref, un excellent moment de sf.
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Terre de héros, Tome 1 : Rien que l'acier

Abercrombie est presque enfoncé.





Ringil, héros mythique mais rejeté, homosexuel assumé (difficile dans l’univers de l’heroic fantasy), pourfendeur des écailleux, part en quête à la demande de sa mère à la recherche d’une cousine vendue comme esclave.

Archeth, mi humaine, mi kiriath (genre elfes, elfes noirs) race aujourd’hui disparue, conseillère impériale, s’inquiète d’un possible retour des Dwendas, anciens ennemis de l’humanité et des kiriath dans le monde réel.

Egar, le tueur de dragon, homme des steppes, qui se voit lui aussi imposer une quête par des divinités biens nébuleuses.





De la dark heroic fantasy bien trash, violente, crue, sexuellement explicite… Tout ce que j’aime.

Vous en avez marre de la high fantasy, de la quête d’adolescent qui devient un homme ou une femme ? Richard Morgan est fait pour vous.

Du héros bien à la limite de l’antihéros, toxico, sur le retour, sex addict.





Encore une fois et comme il en a l’habitude pour ceux qui comme moi connaissaient l’auteur pour ses œuvres de SF, il nous jette dans le grand bain sans toutes les clés pour comprendre. A vous de suivre, mais c’est facile. Et tout vient (presque) à point à qui sait attendre (c’est une trilogie).

Plus qu’une histoire, une ambiance, violente, dure. Des combats sanglants, du cynisme absolu.





Abercrombie semble fan ? Il a bien raison.
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Market Forces

Prenant.



Faulkner est désormais au sommet de la chaîne alimentaire. Haut cadre. Requin dans un milieu de la finance – fusion acquisition – Gestion des conflits où seuls les profits comptent et tout les coups sont permis. L’état est désormais au service de ces grandes entreprises omnipotentes. Mais la concurrence est rude et se maintenir au sommet l’est tout autant, quand pour perdre sa place et sa vie, il suffit de participer à un duel routier façon fast and furious, le perdant étant achevé à coup de pistolet 9 mm qui ne quitte pas ces cadres nouvelle génération.



Regardez l’état de notre monde actuel où l’argent est roi. Un pauvre n’est rien, le riche est tout. Cette dystopie n’est ni plus ni moins que notre monde déjà en marche vers son futur programmé.

Plus qu’une histoire, une ambiance. Morgan sait y faire, on est pris dans la vie de Faulkner, les mots sont durs, sont crus. Le roman déborde de stupre, de sang et de cynisme.

Dès les premières pages on est happé par l’atmosphère, parfois pesante, érotique, cruelle, triste, héroïque. Il en faut du talent à l’auteur pour nous faire aimer son personnage, qui malgré ses failles, sa vie personnelle en miette, son parcours professionnel chaotique semé de cadavres, reste malgré tout attachant.



Un roman bourré d’action qui file à cent à l’heure et nous tient en haleine tout du long. Une réussite.
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Terre de héros, Tome 2 : A pierre fendre

Chute mortelle d’intérêt.



La lecture achevée, je serais bien en peine de vous faire un pitch pour ce tome.

L’auteur nous ballade dans son univers pendant 400 pages, sans que rien de ce qui s’y passe nous semble réellement digne d’intérêt. Je sais qu’il a l’habitude de nous faire le coup, y compris en SF, mais généralement on finit par comprendre au bout d’un tome. Là, en dehors des 100 dernières pages, et de la quête bien identifiée de Ringill, on se promène et c’est d’un ennui quasi mortel.

En plus, tout ce qui faisait l’intérêt du premier opus, la vulgarité, le sexe, l’univers bien trash, semble avoir été lissé. On va finir par lire du Raymond E. Feist si ça continue…



Bref, et bien obligé, on finira par lire le tome 3, ne serait-ce que pour savoir comment cela se finit, mais franchement, ce dernier opus est relégué au fond de ma PAL, tellement abyssale, qu’il a peu de chances de refaire surface un jour.
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Avec "Carbone Modifié", Richard Morgan nous offre un thriller cyberpunk d’excellente qualité quelque part entre le film "Blade Runner et le comic "Transmetropolitan". Quoique qu’à plusieurs reprises difficile de ne pas aussi penser au manga culte "Gunnm". On appréciera aussi les clins d’œil au maître du genre William Gisbon (le bar Cablé) et à "Matrix" (et son célèbre Mr Anderson).



Le concept-clé du roman est fascinant : la digitalisation de la personnalité humaine. Les corps ne sont que des costumes que l’on porte à loisir… seulement si on a de l’argent !

D’un côté on décortique toute une société : économie, justice, criminalité, religion, mode… Si on vous tue, c’est l’Etat qui paye votre résurrection (à moins que vous ne soyez un fondamentaliste chrétien), si vous mourrez dans un accident, c’est votre assurance qui paye votre résurrection (à moins que vous ne soyez pas assuré…).

D’un autre côté on explore les paradis artificiels et les enfers virtuels du temps relativiste car dans la matrice le temps s’écoule plus vite ou plus lentement qu’IRL selon les besoins / goûts des usagers.

Ce dernier concept avait été brillamment traité par la série "Au-delà du Réel", l’aventure continue dans l’épisode 2x22 intitulé "La Sentence"





Takeshi Kovacs est excellent en détective blasé qui cultive esprit rebelle et humour noir. Dommage qu’on en apprenne sur lui que lors de ses bad trips incompréhensibles. A ses côtés on retrouve les classiques du roman noir : le milliardaire parano, la femme fatale, les flics intègres ou ripoux, la voyoucratie d’en bas et la voyoucratie d’en haut, les nombreuses victimes du système… Bien évidemment pour l’auteur le roman est une dystopie inspirée des affres du néolibéralisme et il ne se prive pas de montrer du doigt un monde de merde et les situations pourries dont on ne peut s’en sortir que par le suicide menant à la Vraie Mort. Si vous êtes immensément riches vous disposez de l’immortalité, de la jeunesse éternelle, de corps modelables à volonté, de psychés modelables à volonté, de paradis pour vos amis et d’enfers pour vos ennemis. Dans le cas contraire vous n’êtes que des ressources humaines corvéables à merci. Si vous êtes utiles vous vivrez plus longtemps et disposerez d’ersatz de luxe, si vous êtes inutiles vous n’êtes même pas considéré comme un être humain.

Le futur n’est jamais aussi flippant que lorsqu’il ressemble au présent.



L’auteur exploite à fond son concept quasi dickien mais si le background reste un peu limité, on est très prolixe niveaux cul, gore et substances psychotropes illicites sur lesquelles on est aussi explicite qu’intarissable. Force est de reconnaître que l’auteur excelle dans le gritty style : difficile de faire mieux ! Bref un esprit très sex, drug and rock’n’roll sur lequel planent clairement les mânes de Jimmy Hendrix (le fantôme de Jimmy de Soto hante les bad trips du narrateur tandis que l’IA de l’hôtel Hendrix sert à plusieurs reprise d’ange gardien audit narrateur).



Là où le bat blesse un peu, et c'est uniquement pour cette raison que le roman n'obtient pas 5 étoiles, c’est qu’on sent des trucs forcés pour emmener l’antihéros là où il veut le voir sévir dans les scènes d’action bien bourrines et les scènes de cul bien voyeuristes.



Richard Morgan nous embrouille et s’embrouille tellement qu’il est obligé de recourir plusieurs fois aux grosses ficelles des intuitions diplos qui sont autant d’épiphanie à la "Docteur House" (on navigue à vue, et puis on se souvient qu’on a une énigme à résoudre, on observe un détail insignifiant et paf eureka : 1 fois cela marche, 3 fois de suite c’est carrément la construction de l’intrigue qui est bancale).

Et si le final de la mission d’infiltration dans un palace flottant avec enveloppement multiple est tout simplement génial, j’ai quand même envie de me dire (ne pas spoiler, surtout ne pas spoiler) tout ça pour ça !



C’est clairement rythmé et testotéroné, bref endiablé : c’est très bon de bout en bout. Les amateurs de cyberpunk peuvent y aller les yeux fermés.
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Takeshi Kovacs - Intégrale

Cette intégrale regroupe les trois aventures de Takeshi Kovacs parues initialement sous les titres suivants :



Carbone modifié :

Dans un avenir pas si lointain, la mort n'est plus définitive : vous pouvez sauvegarder votre conscience et vos souvenirs et les réimplanter dans un nouveau corps. De fait, pour Takeshi Kovacs, mourir n'est plus qu'un accident de parcours : il a déjà été tué plusieurs fois. C'étaient les risques du métier dans les Corps diplomatiques, les troupes d'élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie. Mais cette fois, on le ramène sur Terre pour mener l'enquête : un riche magnat veut élucider sa propre mort. La police a conclu au suicide. Or, pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours, certain de revenir parmi les vivants ?



Nous avons là un techno trhiller dans univers tout neuf dont on assimile assez rapidement les principes. Le langage est ultra moderne, assez cru et réaliste.

I y a de l'action, du sexe, de la technologie, du suspense, les personnages sont hauts en couleur.

Une enquête policière fouillée, précise, mêlant pistes et fausses pistes.

La lecture est facile, on ne s'ennuie pas une seconde.



Suivi de Anges déchus :

Réenveloppé dans un corps conçu pour le combat tactique, Takeshi Kovacs est désormais un mercenaire engagé dans une guerre sanglante qui ravage la planète Sanction IV. Kovacs profite du conflit pour rejoindre un petit groupe qui essaie de s'approprier une découverte archéologique inestimable. Et, de fait, il est propulsé dans un maelström d'intrigues et de trahisons en comparaison duquel le conflit qu'il vient de quitter fait pâle figure. En effet, toutes les corporations tueraient pour cette découverte. Car elle risque de signifier la fin de l'humanité ou le début d'une nouvelle ère. Or dans ce XXVIIe siècle d'une humanité ravagée par la violence, les hommes sont bien mal préparés à l'héritage qui s'offre soudain à eux: les étoiles!



Ce deuxième opus est moins bon que le premier mais on suit tout de même avec intérêt les aventures de Kovacs.

L'écriture est moderne, parfois crue, en milieu de livre on découvre un peu de flottement au point de se dire en fin de lecture : tout ça pour ça.

L'univers dans lequel évolue le héros n'est plus une surprise, mais reste quand même une belle aventure.



Et enfin : Furies déchaînées :

Takeshi Kovacs crie vengeance ! Il a déclaré la guerre aux extrémistes religieux de la Nouvelle Apocalypse et est bien décidé à les éliminer jusqu'au dernier. À peine de retour sur son monde natal, Harlan la planète océan, Kovacs est jeté dans un ouragan d'intrigues politiques et de mystères technologiques tandis que les fantômes de son propre passé de violence se rappellent à lui. Quellcrist Falconer, leader révolutionnaire, serait revenue d'entre les morts ! Et qui lance-t-on à ses trousses? Une réplique illégale de Kovacs, en hibernation depuis deux cents ans, qui ne compte pas partager sa nouvelle existence avec un sosie criminel sur le retour. Dans ce chaos, une chose est sûre: un certain Takeshi Kovacs va devoir mourir. Pour de bon.



L'auteur, comme l'éditeur, disent de cette oeuvre que c'est l'ultime roman de la licence Takeshi Kovacs, mais si l'envie prenait l'auteur de reprendre son cycle, la fin décrite lui laisserait toute latitude pour le faire.



On retrouve une présentation et explication du Quellisme (que l'on retrouve dans les deux premiers épisodes sans vraiment l'aborder en profondeur) et une critique acerbe d'une religion "fictive" qui asservit les femmes, les assujettit à leur mari, les oblige à se voiler et dans laquelle les "barbus" peuvent prononcer une sentence de mort pour une coupe de cheveux.

On aborde la jeunesse de Takeshi Kovacs.



Le style est très moderne, l'auteur utilise un vocabulaire très vivant, parsemé de termes cyber, rapide, précis, ç'a percute. Le livre est un mélange d'action, de sf militaire, de sexe torride (3 épisodes sur 650 pages) et de technologie.



Par contre, le début (voire le milieu) est peu fouilli et on ne sait pas vraiment qui est qui, qui fait quoi où et comment; (Pour l'exemple, la guerre déclarée par Takeshi Kovacs aux extrémistes ne trouvera son explication qu'aux alentours de la page 370), mais au final tout trouve sa justification.



En conclusion, une intégrale absolument indispensable pour ceux qui n'ont pas encore lu cette série.
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Quel bouquin ! Un vrai shoot d'adrénaline pour un vrai grand plaisir de lecture.



"Carbone modifié" c'est d'abord un concept génial, concept dont l'auteur exploite toutes les possibilités, tant au niveau narratif qu'au niveau thématique. Le point de départ original permet à l'auteur de dérouler une intrigue riche en action et proposant des idées audacieuses (le héros qui se retrouve momentanément virtuellement dans le corps d'une femme, possibilités de torture décuplées...). Cette base permet également à l'auteur d'aborder de nombreux thèmes passionnants : le rapport au corps, l'identité, l'évolution de la mentalité d'un homme quasiment immortel... Et j'en passe, tant le propos est riche.



Mais le roman de Morgan ne se limite pas à un excellent concept. "Carbone modifié" c'est aussi un univers riche, complexe, parfaitement dépeint. La société décrite dans "carbone modifié" est crédible et l'auteur parvient à rendre ce monde très vivant, tant les lieux que les mœurs. Le résultat est très immersif.



L'intrigue en elle-même a de multiples ramifications et est parfois confuse. Le récit connait également une petite baisse de rythme vers le milieu. Mais qu'importe, l'intérêt n'est pas là. La résolution de l'intrigue est finalement assez anecdotique, c'est le voyage qui compte. Et au menu de ce trip, tout est là pour offrir une lecture énergisante, un héros charismatique, de l'action menée tambour battant, des fusillades efficaces... Quant au côté confus de l'intrigue, ce défaut s'avère finalement une qualité, la confusion du lecteur participant au sentiment d'immersion.



"Carbone modifié" est un très bon roman technoir qui peut plaire aux amateurs de science-fiction tendance cyber-punk et aux amateurs de polar. L'auteur joue avec les codes du roman noir en les détournant astucieusement pour le plus grand plaisir du lecteur. Le héros, sorte de privé à la fois nonchalant et badass est accro à la cigarette malgré lui, la femme fatale est en réalité une vieille femme cachée sous un corps de déesse...



Bref, "Carbone modifié" est un très bon polar sf qui propose un récit passionnant dans un univers très immersif parfaitement dépeint, le tout servi par une écriture efficace. Voilà un roman qui n'a pas volé son prix Philip K. Dick.



Challenge Pavés 2016 - 5

Challenge Multi-Défis 2016 - 13 (un livre qui a gagné un prix littéraire)
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Black man

Lecture en pilotage automatique car R. Morgan est une valeur sûre .



En pilotage automatique ... vol sans escale mais de nombreuses perturbations ..



L'éditeur et Le traducteur décidément s'acharnent de façon fréquente sur les romans de R Morgan .

Traduction occasionnellement " borderline " .. ( ça tient du rébus quelquefois ) .



Heureusement que le style de l'auteur est très avenant et donc 5 étoiles pour l'auteur et pas pour l'éditeur ...

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Un roman très rythmé ... très malin ... mais nettement plus porté à l'introspection que précédemment .



Ce n'est pas inintéressant car ces humains génétiquement modifiés interrogent en miroirs et correspondances l'idée même d'humanité ( et d'humanisme !! ) ...



Cette sensibilité irrigue le roman en profondeur ..



Par ailleurs il y a de très belles pages de qualité sur l'amour et l'affection ...



Toujours un art un consommé des dialogues et des descriptions ... des idées fabuleuses et spectaculaires pour le décorum ..



Des chausses trappes pour le lecteur .. intrigue à tiroirs et pièges .. rebondissements ..



C'est excellent si on a le goût du polar ou du thriller de quoi être comblé ...

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Sinon : toujours aussi cyberpunk avec des personnages ultra crédibles et toujours aussi profondément cohérents avec les aspects futuristes ..

Le contexte intègre également une réflexion sur la religion et les postures idéologiques qui est soignée mais quelquefois surtout métaphoriques ( ou simplement allusives ) ...



Il faut moins prendre ces aspects comme un simple décor de fiction QUE comme une réflexion subtile très contemporaine ( blocs religieux - idéologiques - politiques - économiques ... )..

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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Le contexte SF de ce cyber thriller , (son univers ) n'est pas un " simple " prétexte c'est donc un bon roman cyberpunk et un excellent thriller haletant .

L'auteur matérialise un univers crédible ,dense et très nettement circonscrit autour des personnages principaux

Les personnages ne sont pas seulement insérés dans cet univers car ils sont définis par ce milieu soigné et passionnant , que l'auteur met en place . Car justement il veut tirer les conclusions des postulats du cyberpunk .C'est une affaire post-cyberpunk en fait ! très britannique cette dynamique , car ce genre en tant qu'environnement romanesque et proposition prospective est redéfini en grande Bretagne depuis une décennie maintenant environ.

Le cadre sociétal , politique et social du cyberpunk est moins éclaté politiquement qu'auparavant et son univers social est moins tragique et désespérant socialement que précédemment .

I 'auteur nous propose de faire par ce bon roman distrayant , l' analyse de la proposition d'un certain futur qui est posé dans ces pages . Ce texte est l'examen clinique d'un futur intensément vécu et ressentis par les personnages comme par le lecteur .

Ce roman est rédigé à la première personne, sur un mode assez limité avec un phrasé tendu et presque scandé. La lecture en est de ce fait assez difficile et elle réclame un certain investissement !

Il faut avoir du souffle pour suivre Kovac dans cette foule de détails minutieux , cette intrigue très ramifiée et endurer ce rythme intense ..

Les personnages sont crédibles et ils ont des sorties très vivantes .



Cela à l'air de viser la distraction efficace mais en fait cela vole assez haut ( éthique et questions de société par exemple ).

Les autres textes de l'auteur sont tous très corrects mais le style de l'auteur nécessite toujours une réelle endurance de par ses qualités et son intensité .

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Takeshi Kovacs - Intégrale

Assez fabuleux , du très lourd ...



Un style très particulier , épais à couper au couteau , dense à peser très lourd , énormément de rythme , d'action , une foule de détails , des environnements ciselés et circonstanciés au millimètre ..

Excellent même si tellement intense que c’est légèrement ( pas mal ) étouffant ...



Carbone modifié :

Le contexte SF de ce cyber thriller n'est pas un " simple " prétexte .

L'auteur crée un univers crédible , dense et très nettement circonscrit .

Les personnages sont insérés et définis par ce milieu soigné que l'auteur met en place car justement il veut tirer les conclusions des postulats du cyberpunk ( post-cyberpunk en fait ! ) ...

Il nous propose de le faire par ce superbe roman qui est l'examen clinique d'un futur intensément vécu et ressentis par les personnages comme par le lecteur .

Ce roman est rédigé à la première personne sur un mode assez limité .

La lecture en est de ce fait assez difficile et elle réclame un certain investissement !



Il faut avoir du souffle pour suivre Kovac dans cette foule de détails minutieux , cette intrigue très ramifiée.

et ce rythme intense .



Dans un autre style ( d'autres mots ) des cybers thrillers aussi mais d'un autre genre plus posé , plus accessible peut-être ? : Greg Mandel , Mindstar en 3 tomes , très sympathiques , à mon humble avis ) ...



Anges déchus :

Toujours du plaisir à la lecture ( à cause d'un style très scénique ), des images s'imposent très fort et très fréquemment . L'intrigue est bien menée avec de l'action .

j'ai beaucoup aimé la dynamique : hard science /space opera / cyberpunk.



L'aspect cyberpunk s'accentue : homme broyé par le système économique avec la dilution des pouvoirs politique avec en corollaire l’indépendance des pouvoirs économiques .

Le texte s’attarde aussi sur l'usage ( et sur les Abus ) des technologies hors cadre éthique .

L'aspect militaires - mercenaires est bien traité et c'est un thème également dans ce texte intensément rythmé .



Les personnages sont crédibles et ils ont des sorties mémorables .



Cela à l'air de viser la distraction efficace , mais en fait cela vole assez haut ( éthique , questions de société par exemple ) .

Je pense que le style de Richard Morgan est un peu trop intense pour s'enfiler une série de ses romans .

Si on s'y risque on a un peu l'impression de lire la même chose .



Furies déchainées :



L'environnement de la planète Harlan est tout simplement somptueux et c'est une très forte impression de réalité qui se dégage de la lecture .

l'auteur crée un univers crédible , dense et très nettement circonscris , quasiment exemplaire du genre néo-cyberpunk et du roman d'action soigné .



Richard Morgan est fidèle à lui-même .

Son style est toujours aussi efficace et son imagination toujours aussi fertile .

L'intrigue est foisonnante et c'est un plaisir de complexité et d'imprévisible.



Le personnage principal acquière dans ce texte , beaucoup de densité grâce principalement à la réflexion qu'il conduit sur lui-même , qui avouons-le est significativement riche .

Les personnages sont biens insérés dans ce récit et peu importe s'ils sont d'importance ou non , car leur densité même furtive est toujours des plus agréable et le plus souvent au rendez-vous .



Dans la totalité de ce cycle , le contexte relatif aux aspects relevant de la science-fiction est solide et ces romans sont véritablement l'examen clinique d'un futur cyberpunk intensément vécu et ressentis , par les personnages comme par lecteur . On est donc très loin de la science-fiction prétexte et l’univers bénéficie d’une vision en profondeur .



Le style de l'auteur est d'une remarquable intensité et les romans qui composent « ce cycle « sont tous fait du même bois et ils foisonnent de détails , alors que dans la trame narrative aux descriptions méticuleuses , les minutes s'étirent et que le lecteur s'essouffle comme certains des personnages d'ailleurs , au grès de la lecture de phrases qui sont groupées en rafales , véritables salves de mots invasives et suggestives .



je pense qu'il n'est pas inutile d'attirer l'attention sur ce style qui est remarquable et prenant mais d'une intensité effrénée .

Malgré ces remarquable qualités , se faire une ingestion de Richard Morgan en enchainant ces romans à la suite , dans la foulée les uns des autres , me semble être une expérience excessivement hasardeuse , que je ne conseille pas parce que d'abord , c'est assourdissant d'intensité comme style et cela indépendamment et en dépit du caractère plausible ( ainsi que du charme certain ) que cela confère au récit , et , cela peut sans l'ombre d'un doute , aussi donner au lecteur la sensation et la fausse impression qu'il lit la même , longue et interminable histoire et par conséquent le conduire à se lasser indument du dernier rejeton très actualisé et au gout du jour, du genre cyberpunk !



L'environnement de la planète Harlan est tout simplement somptueux et c'est une très forte impression de réalité qui se dégage de la lecture .

l'auteur crée un univers crédible , dense et très nettement circonscris , quasiment exemplaire du genre néo-cyberpunk et du roman d'action soigné .

Le contexte idéologique est finement soigné également .





Bref un très bon moment avec un auteur à suivre .........



Un film exceptionnel ( cyber thriller et cyberberpunck ) qui mérite d'être signalé aux amateurs de ce courant de la science-fiction : Natural city , un métrage coréen ...

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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Netflix aura ma peau mais en même temps, elle me permet aussi de découvrir des oeuvres littéraires auxquelles je n'aurais jamais fait attention. Altered Carbon en fait partie. Après avoir englouti la série en un week-end et être en dépression post-série (si, si ça existe), je me suis dit qu'attaquer le roman serait une bonne idée. Pour faire durer le plaisir, voyez-vous, alors qu'en général, je ne suis pas trop science fiction, mais là, j'ai accroché très rapidement. Je ne sais pas si cela a été une très bonne idée avec le recul mais j'ai tout de même passé un très bon moment avec ce premier tome.



J'ai cependant préféré la série. L'ayant découverte en premier, cela doit peser énormément dans la balance. La principale cause est que certains des personnages que j'avais adorés dans l'adaptation ne sont pas présents ou ont une place et un traitement différents. C'est un peu déconcertant et il y a eu une part de manque car je m'attendais à les retrouver. Il a aussi été assez difficile de ne pas avoir les images de la série en filigrane pendant ma lecture. Je cherchais telle ou telle scène, attendais un événement spécifique. Cela n'a pas gâché ma lecture, j'entends bien, le roman étant vraiment très bien, mais, il y a eu une part de manque qui ne m'a pas quitté.



Takeshi Kovacs est donc un mercenaire sorti de stase avant la fin de sa peine qui se retrouve plongé dans un imbroglio aux multiples ramifications. Chargé de résoudre le suicide apparent d'un homme d'affaires richissime, Tak nous conduit dans un monde où l'esprit humain peut être digitalisé et replacé dans des clones (si vous êtes riches), dans un autre corps, ou bien dans une enveloppe artificielle. Si l'univers semble complexe dès le départ, l'auteur parvient rapidement à nous immerger en répondant à nos questions au fur et à mesure, tout en nous familiarisant avec ces nouvelles us et coutumes parfois dérangeantes. J'ai pour ma part apprécier la voie de l'auteur, même si cette société est cynique, borderline et dépravée, elle est aussi un écho tout à fait parlant de la nôtre. Sans compter qu'il y a en arrière plan cette interrogation tout à fait légitime sur le fait de devenir "immortel" en un sens grâce à la digitalisation.



Sans compter l'enquête qui est prenante, pleine de rebondissements avec parfois quelques incohérences, Richard Morgan prend le temps d'approfondir sont univers par le biais des différentes couches de la société que nous rencontrons. Les Maths, riches et parfois triple centenaires qui voient les hommes comme des fourmis bonnes à écraser et dont l'humanité s'étiole grandement les rendant pervers et imbus. Les gens normaux qui essayent tant bien que mal de se frayer un chemin dans ces nouveaux mondes encore plus froids et virtuels, perdant peu à peu la beauté qui les entoure et étant écrasés par une société de consommation toujours plus innovante. En clair malgré une présence très futuriste, il n'est pas tellement difficile de s'imprégner.



Parlons un peu de Kovacs et d'Ortega maintenant, pour moi les deux seuls protagonistes qui ressortent vraiment du roman et pour qui j'ai eu de l'intérêt. Là encore, pour faire un parallèle avec la série, je me suis attachée à beaucoup plus de personnages avec l'adaptation. En un sens, n'avoir que deux personnes "attachantes" n'a pas été plus mal car il est ainsi plus facile de rentrer dans l'univers du roman assez complexe. Que ce soit Kovacs ou Ortega, j'aime leur côté rebelle, torturé, fort avec cette envie de justice et de renouveau. Takeshi, surtout, est loin d'être un ange et il a commis pas mal d’atrocités mais on arrive à apprécier le personnage très rapidement. Le fait qu'il ne soit pas un héros lisse et bien sous tout rapport fait du bien. Ne nous leurrons pas tout de même, il a un très bon fond, et j'ai eu beaucoup de mal à le voir comme un monstre. Il n'en reste pas moins que voir un protagoniste aussi bien développé est très plaisant.



Un premier tome donc qui est plutôt réussi, avec des maladresses à certains moments et des événements qui sortent un peu de nul part, mais autant l'univers que les personnages sont très intéressants et je ne me suis pas ennuyée enlisant ce pavé. Après, j'avoue que je ne suis pas certaine de lire la suite. Ce tome se suffit à lui-même selon moi et j'ai peur que les changements qui s'annoncent dans le prochain volume ainsi que la disparition de certains personnages me chagrinent. J'aurais l'impression de repartir de zéro même si le concept est original.
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Oui, Carbone modifié / Altered Carbon est un roman de SF. Mais c’est avant tout un cyber thriller, un vrai polar du futur.



Dans un monde complexe, où la mort a perdu tout son sens, Richard Morgan propose une histoire dense, aussi explosive qu’intelligente. On pourrait s’attendre à un livre faisant la part belle à l’action. Ce n’est pas faux, mais ce bouquin est tellement plus que ça.



Il est bourré jusqu’à la moelle de trouvailles, d’idées et de créativité, avec une histoire particulièrement touffue et ramifiée.



La lecture de Carbone modifié n’est pas banale. Le lecteur devra s’accrocher à certains moments tant l’histoire, l’ambiance et les concepts sont complexes et détaillés.



Morgan va jusqu’au bout de son concept et de sa manière de le présenter, avec de vrais questionnements philosophiques sur l’identité et la valeur d’une vie, quand on peut se « réincarner » dans un autre corps à l’infini (si on a l’argent pour le faire…).



Une idée à rendre schizophrène les plus blasés, de l’action à gogo, des scènes à forte connotation sexuelle, des personnages creusés et marqués par la vie, et une fin qui est loin de tomber dans la facilité.



Carbone modifié de Richard Morgan est un vrai melting-pot tout comme un shoot d’adrénaline, qui demandera un vrai investissement au lecteur. Malgré quelques petites longueurs, c’est du pur bonheur.



Le livre, paru en 2003 en France, vient d’être adapté en série télévisée pour Netflix et diffusée depuis février 2018. Une nouvelle édition en poche vient de sortir.



A noter que le personnage de Takeshi Kovacs se retrouve dans deux romans ensuite : Anges déchus et Furies déchaînées, tous publiés chez Bragelonne.



La série vous en mettra sans doute plein la vue, mais rien ne remplace un livre pour se plonger en profondeur dans un univers.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Takeshi Kovacs, tome 2 : Anges déchus

Toujours un grand plaisir à la lecture ( à cause d'un style très scénique ), des images s'imposent très fort et très fréquemment . L'intrigue est bien menée avec de l'action .

j'ai beaucoup aimé la dynamique : hard science /space opera / cyberpunk.



L'aspect cyberpunk s'accentue : homme broyé par le système économique avec la dilution des pouvoirs et ici l'usage et l’Abu des technologies hors cadre éthique .

L'aspect militaires - mercenaires est bien traité car c’est un sujet également dans ce texte intensément rythmé .



Les personnages sont crédibles et ils ont des sorties mémorables .



Cela à l'air de viser la distraction efficace , mais en fait cela vole assez haut ( éthique , questions de société par exemple ) .

Je pense que le style de Richard Morgan est un peu trop intense pour s’enfiler une série de ses romans .

Si on s’y risque on a un peu l’impression de lire la même chose .

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Takeshi Kovacs, tome 3 : Furies déchaînées

L'environnement de la planète Harlan est tout simplement somptueux et c'est une très forte impression de réalité qui se dégage de la lecture .

l'auteur crée un univers crédible , dense et très nettement circonscris , quasiment exemplaire du genre néo-cyberpunk et du roman d’action soigné .



Richard Morgan est fidèle à lui-même .

Son style est toujours aussi efficace et son imagination toujours aussi fertile .

L'intrigue est foisonnante et c'est un plaisir de complexité et d'imprévisible.



Le personnage principal acquière dans ce texte , beaucoup de densité grâce principalement à la réflexion qu'il conduit sur lui-même , qui avouons-le est significativement riche .

Les personnages sont biens insérés dans ce récit et peu importe s’ils sont d’importance ou non , car leur densité même furtive est toujours des plus agréable et le plus souvent au rendez-vous .



Dans la totalité de ce cycle , le contexte relatif au aspects relevant de la science-fiction est solide et ces romans sont l'examen clinique d'un futur cyberpunk intensément vécu et ressentis , par les personnages comme par lecteur . On est donc très loin de la science-fiction prétexte .



Le style de l’auteur est d’une remarquable intensité et les romans qui composent ce cycle sont tous fait du même bois et ils foisonnent de détails , alors que dans la trame narrative aux descriptions méticuleuses , les minutes s’étirent et que le lecteur s’essouffle comme certains des personnages d’ailleurs au grès de phrases qui sont groupées en rafales , véritables salves de mots invasives et suggestives .



je pense qu’il n’est pas inutile d’attirer l’attention sur ce style qui est remarquable et prenant mais d’une intensité effrénée .

Malgré ces remarquable qualités , se faire une ingestion de Richard Morgan en enchainant ces romans à la suite , dans la foulée les uns des autres , me semble être une expérience excessivement hasardeuse , que je ne conseille pas parce que d’abord , c’est assourdissant d’intensité comme style et cela indépendamment et en dépit du caractère plausible ( ainsi que du charme certain ) que cela confère au récit , et , cela peut sans l’ombre d’un doute , aussi donner au lecteur la sensation et la fausse impression qu’il lit la même , longue et interminable histoire et par conséquent le conduire à se lasser indument du dernier rejeton très actualisé et au gout du jour, du genre cyberpunk !



Bref un très bon moment avec un auteur à suivre .........

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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Comme la série TV est arrivée et que je vais forcement la regarder, je me suis dépêchée de lire le premier tome avant ....parce que le contraire je ne fais jamais, j'aime imaginer !

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai finalement adoré. Même proche du coup de cœur ! C'est marrant parce que j'ai vu Ghost in the shell juste avant , il y a cette idée de corps modifié,cybernétique ,en commun. Mais Carbone modifié va bien plus loin puisque les corps ne sont que des enveloppes dont on peut changer facilement (pour les riches) , la conscience étant dans une pile que l'on peut récupérer à la mort de son enveloppe pour la réinjecter dans une autre....Bref pour certains la mort n'existe plus et ça crée pas mal de bouleversement dans la société et son mode de fonctionnement qui sont très bien développés par l'auteur . A travers l'enquête de Takeshi Kovacs , il nous montre un monde futuriste fascinant mais aussi ces travers . Les personnages principaux sont juste géniaux, on perçoit leurs faiblesses derrière leur masque et leur humour m'a bien plu !

C'est très fouillé , parfois complexe car il y a pas mal de personnages et comme certains reviennent sous d'autres enveloppes,il faut suivre . Mais en même tps ,même en perdant le fil parfois, c'est paradoxalement facile à suivre ,la lecture de ce roman étant très addictive ! Vraiment hâte de lire le tome 2 .
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Black man

Petite précision préalable : oui, c’est du Richard Morgan, oui, c’est du biopunk (variante du cyberpunk plutôt orientée génétique, drogues et biotechnologies), mais non, ce roman n’est pas connecté au cycle de Takeshi Kovacs.



L’univers



Terre, début du 22ème siècle. La paix règne, le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont pacifiés, la guerre annoncée avec la Chine n’a pas eu lieu, et l’homme (enfin, l’homme… voir plus loin) colonise Mars, sous l’égide d’une surpuissante organisation supranationale, LINCOLN (sauf les chinois, qui font leurs égoïstes dans leur propre coin sur la planète rouge).



Ah, la paix règne ? C’est cool, tout le monde est content alors, tout va pour le mieux donc ?



La réponse est non. Mais la question n’est pas la bonne. Demandez-vous plutôt comment la paix règne, comment l’homme a colonisé Mars…



La réponse est simple : variantes génétiques. En clair, une biotechnologie avancée à permis de créer des variantes améliorées / spécialisées de l’humain normal, dont les Hibernoïdes pour le long voyage vers Mars (humains capables d’entrer en hibernation, comme un ours : c’est pratique, ça permet de consommer moins de nourriture et d’oxygène, et ça nécessite moins de place sur un vaisseau) et surtout les variantes 13 (nous allons en reparler). Au passage, on a aussi créé les Bonobos, humaines « de plaisir » calibrées pour l’appétit sexuel et la soumission.



Signalons que les variantes génétiques ne sont pas le seul aspect biopunk du roman : de l’usage fréquent de nootropiques aux munitions vraiment très particulières du pistolet Haag, qui a une telle place dans l’intrigue, on est vraiment en plein dans ce sous-genre du cyberpunk. Signalons aussi pour boucler ce chapitre une grosse place de la nanotechnologie, et une technologie assez avancée (et complètement dans les limites de la hard-SF, au passage) en général : animation suspendue, nanomatériaux, ascenseurs orbitaux, etc.



Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos loups d’ailleurs : les « treize », donc, comme on les appelle, sont en gros des corps optimisés pour le combat et des cerveaux d’humains d’avant la civilisation (modifications génétiques permettant le sur-développement de certaines zones cérébrales, rééquilibrage de la chimie du cerveau, endoctrinement dès l’enfance, etc) : en clair, impitoyables, dénués de tout scrupule moral car focalisés sur leur mission, leaders-nés, tueurs-nés. Bref, tout ce que 20 000 ans de vie en communauté et sous la supervision de chefs absolus ont extirpé de l’humain normal. Les treize ont réglé tous les conflits par la force, grâce à des opérations spéciales ayant la précision d’un scalpel ayant extirpé la maladie guerrière de la surface de la Terre. Car aucun humain normal ne peut rivaliser avec un Treize.



Le souci est arrivé ensuite. Les Treize ont du mal à obéir aux ordres. Et les femmes sont folles d’eux (en gros, il suffit qu’ils entrent dans une pièce et c’est l’affolement hormonal instinctif, irrépressible, devant ce super-mâle alpha comme la Terre n’en a plus connu depuis vingt millénaires). Et en plus, ils exerceraient, s’ils s’en donnaient la peine, une attraction irrésistible sur n’importe quel électeur, homme ou femme. Bref, les Treize sont devenus plus que gênants, ils sont devenus dangereux. D’autant plus qu’ils peuvent se reproduire (je le précise car ce n’est pas le cas des lignées améliorées dans tous les univers biopunk).



Tout fout le camp ma bonne dame



Ce n’est pas tout. L’Amérique s’est désintégrée, balkanisée en 3 états différents : la République confédérée (pensez Bible Belt avec un complexe de supériorité), la Bordure (la côte ouest), et l’Union (le reste). Ne vous-y trompez pas, l’explication de cette seconde sécession est bien plus profonde, de la part de l’auteur, qu’une simple nostalgie bourrine pour la première.



Et les variantes posent un nouveau problème : la biotechnologie a évolué, désormais on peut ajouter aux humains un extrasome, un chromosome artificiel dans lequel on peut enficher ou retirer à volonté de nouvelles séquences de gènes codant pour de nouvelles fonctions, ainsi que leurs séquences de régulation. En clair, le codage « en dur », permanent, transmissible à la descendance des anciennes variantes comme la Treize, c’est terminé.



Bref… une nouvelle agence, l’UNGLA, est créée, afin de faire respecter les licences génétiques qui viennent d’être mises en place. Pour un Treize, c’est vivre dans une « réserve » (comme celles des Indiens d’Amérique) comme celle de l’est de la Turquie, par exemple, ou bien c’est l’aller-simple vers Mars. Sauf pour le protagoniste principal du roman, Marsalis, un Treize qui chasse les autres Treize, ceux qui refusent de se plier à la législation en vigueur.



Personnages, Intrigue, Rythme



Vous vous demandez probablement si Carl Marsalis ressemble à Takeshi Kovacs. Pour paraphraser un de mes philosophes préférés, « C’est pas faux ! ». Mais à un Kovacs dénué d’une partie de son humanité, alors. Les autres personnages, protagonistes ou antagonistes, ont une âme, particulièrement Sevgi.



L’intrigue tient, comme souvent chez Morgan, du polar autant que du techno-thriller. Signalons une scène d’introduction particulièrement réussie, mais une fin prévisible. C’est aussi une intrigue à tiroirs, dans la droite ligne du troisième tome du cycle de Takeshi Kovacs : l’auteur dissémine des tas d’éléments dans les trois premiers quarts du récit, et ni les personnages, ni le lecteur ne se rendent compte de rien. Ce n’est que dans le dernier quart que les pièces du puzzle se mettent en place, et on ne peut qu’admirer la vision d’ensemble très cohérente de l’auteur, qui a bien maîtrisé le rythme des révélations.



Mais attention, il y a un impact sur le rythme tout court : c’est lent à démarrer, ça ne monte en puissance que très progressivement, jusqu’à un saut brutal qui dynamise de façon impressionnante le récit (c’est d’ailleurs un long passage très émouvant et très réussi). Au début du livre, passé le prologue (très réussi, lui, je le répète), on se demande même si on est dans un Richard Morgan ou un Peter F. Hamilton : à chaque nouveau chapitre, on nous présente de nouveaux personnages, à tel point qu’on se demande à quel moment on va revoir ceux qu’on connaît déjà et à quel moment l’intrigue va démarrer. Pourtant, une fois le livre bien avancé, sinon fini, on s’aperçoit qu’aucune scène et aucun personnage n’est inutile. Attention, donc à ce faux-(non-)rythme, ce n’est qu’une impression trompeuse, il faut s’accrocher, avancer dans sa lecture, car la suite sera franchement gratifiante.



Style, Thèmes



On retrouve le style typique de Morgan : rentre-dedans, parfois violent, parfois profond, avec toujours ces excellents dialogues. Et toujours ces scènes de sexe très crues. Dans ce roman en particulier, il fait preuve d’une grande sensibilité dans le traitement d’un des personnages, ainsi que dans la description, qui fait froid dans le dos, de l’enfance des Treize.



Les thématiques sont, pour moi, plus riches que dans le cycle Kovacs : racisme, intolérance, place des hommes et des femmes dans la société, religion, virilité, militarisme, identité, les thèmes sont nombreux, profonds, intéressants.



En résumé



Un roman reprenant les meilleurs points positifs du cycle de Takeshi Kovacs (dont il ne fait pas partie), mais plus subtil, plus riche dans ses thématiques. Une structure rappelant celle de Furies déchaînées, précédent roman de l’auteur. Un rythme particulier, lent au début puis furieux dans le dernier quart, mais justifié par le rythme des révélations et la mise en place de l’univers, des personnages et de l’intrigue (n’abandonnez-pas avant la fin, ce serait dommage). De riches thématiques sociétales, de beaux passages caractérisés par une écriture très sensible (oui, oui, c’est bien un Morgan !). Mais je rassure les amateurs de Morgan, on tue et on couche dans tous les sens aussi !



Bref, un roman biopunk à l’univers fouillé, à l’intrigue passionnante (dès qu’elle démarre), aux personnages intéressants, et plus profond qu’il n’y paraît, toujours caractérisé, comme d’habitude avec l’auteur, par des très bons dialogues.
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Takeshi Kovacs, tome 2 : Anges déchus

Je. N’ai. Pas. Aimé. Du. Tout. C’était laborieux en plus d’une montagne qui accouche d’une souris.



Pourtant tout commençait très bien car on passait du policier au militaire avec un hôpital de campagne qui nous rappelait aux belles heures du Fedmahn Kassad d’"Endymion". Et puis ensuite une aventure un peu dans le style du Trésor de la "Sierra Madre". Sauf qu’il faut passer par la case intrigues amorales avec corpo ploutocratique (pléonasme) prêt à tout et au reste. A ce stade là, on aurait pu pardonner les ellipses qui relèvent du plaisir de compliquer.



Très intéressants auraient pu être les "Magnificient Seven" de Takeshi Kovacs :

- Ole Hansen, spécialiste en démolition

- Yvette Cruickshank, soldate multifonction enthousiaste

- Jiang Jianping, véritable ninja des temps modernes

- Ameli Vongsavath, spécialiste en pilotage

- Luc Deprez, spécialiste en assassinats

- Markus Sutjiadi, officier rebelle

- Sun Liping, spécialiste en systèmes d’armement

Là je me suis dit que l’histoire démarrait vraiment et que cela allait dépoter grave !

Et ben non, ils ne sont ni vraiment développés ni vraiment exploités : ils servent de faire valoir pour donner la réplique à Takeshi Kovacs et à l’accompagner dans ses délires violents d’où les morts gores à répétition… Et ne parlons pas du whodunit bancal !

On aurait pu avoir un super partie de cherchez le traître à la "Quand les Aigles attaquent"... Oui mais non





On tease sur de la SF militaire cyberpunk, mais :

Comment a commencé le conflit entre le Protectorat et Joshua Kemp ? Mystère.

Quels en sont les tenants et les aboutissants ? On n’en saura rien.

Quelles en sont les évolutions ? 2 ou 3 trucs balancés au détour des dialogues.

Quel en est le dénouement ? On n’en saura rien du tout.

Bref cela sert presque de décorum pour justifier quelques scènes d’action.

Si le carnage de la plage est totalement illisible, le duel entre les 2 commandos du vide lui a de la gueule (heureusement sinon on tombait dans le Foutage De Gueule justement).



On tease sur le la SF space-op cyberpunk, mais :



Là aussi on frôle le Foutage De Gueule…



Richard Morgan lance plein de pistes qu’il n’exploite pas et pose plein de questions auxquelles il ne répond jamais vraiment, avant de tout balancer dans les 20 dernières pages à grand coup d’intuitions diplos fort opportunes pour retomber sur ses pieds. Et pendant les ¾ des romans il faut se farcir les bad trips incompréhensibles du narrateur, des scènes pornographiques et des scènes d’ultraviolence qui bien plus encore que dans "Carbone Modifié" semblent ici sortir de presque nulle part. C’est quand même bizarre de voir débouler des « bouffe-moi le cul ! » et autres joyeusetés.



On met en avant des points visiblement hyperimportants ou hyperinutiles, qui seront réutilisés des dizaines voire des centaines de pages plus tard, et en plus exploité à la va vite… Et finalement je ne suis pas arrivé à savoir si c’est très bien ou très mal construit. Car si on se met à reconstruire le puzzle ce n’est pas très logique voire pas très cohérent.



Niveau cohérence scénaristique, on frôle quand même le nanar de luxe hollywoodien. Ou alors l’auteur a largement céder à la tentation du plaisir de complique. Parce que finalement cela ressemble à un script cyberpunk de luxe pour la série Stargate.



Encore une fois on baigne dans une amoralité étouffante que rien ne vient contrebalancer. Dans l’espace intersidéral ultralibéral, on retrouve sans surprise des commissaires politiques et des camps d’internement pour ceux qui critiquent le gouvernement et les corpos.

Étonnement il semble qu’il y ait fort à faire : révolution religieuse sur Sharya, révolution anarchiste sur Harlan, révolution socialiste sur Sanction IV… Tout va pour le mieux dans la trentaine de mondes habités par l’humanité car le Protectorat et le Cartel veillent sur la destinée manifeste des crevards carriéristes et des pervers narcissiques.





A la fin, j’avais pris l’antihéros narrateur en grippe : il m’a fait l’impression d’un parfait connard qui se sent au-dessus du lot car ancien diplo avec aucune valeur et aucune conviction. Là je suis très refroidi pour le tome 3, d’autant plus que "Terre de Héros" est de la même eau…Mais je gage volontiers qu'on peut adorer ce que j'ai détesté (encore que les défauts du tome 2 étaient déjà présents dans le tome 1 : trop de grimm & gritty, des flous artistiques dans la scénarisation et des grosses ficelles dans la narration pour retomber sur ses pieds).

Reste quand même des scènes vraiment marquantes avec le marché aux âmes, les nanobots lovecraftiens, le terrible anatomiseur…
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Mes premiers pas dans le monde du cyberpunk, sur les recommandations d'un membre de babelio. Un peu déstabilisé au départ pour se familiariser avec l'univers créé par l'auteur et son vocabulaire, il faut s'accrocher ! A l'arrivée, trés bon moment de lecture, quelques concepts intéressants. On finit par entrer complètement ds l'histoire pour ne plus en sortir jusqu'à la fin. J'ai donc beaucoup aimé et me lancerai avec beaucoup de plaisir dans la lecture de la suite.
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