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Critiques de Robert Service (24)
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Trotski

Qui était réellement Trotski , un opportuniste , un idéaliste ? Sans doute un peu des deux .

En tout cas , il eut un destin hors du commun et son nom est passé à la postérité .

Il doit parfois mentir ou occulter certains faits de son existence , il n'aime pas que l'on sache qu'il vient d'une famille assez aisée et qu'il est Juif .

Clin d'oeil du destin , son arrière petit fils retournera en Israël et reviendra aux sources du Hassidisme de la famille de Trotski .

Trotski est parfois clairvoyant , c'est lui qui a eu l'idée de fonder le célèbre journal ' La pravda ' qui signifie ' La vérité ' ce qui est assez ironique pour un pays sous l'emprise d'un communisme monstrueux .

Toute sa vie , il a gardé des fidèles inconditionnels auprès de lui , mais aussi des traîtres car bizarrement , il ne se méfiait pas toujours , faisait même preuve d'une certaine imprudence , d'une certaine naiveté . Bref , ce fut un homme avec sers qualités et ses failles , la plus importante est qu'il a sous estimé la puissance de Staline et a fait preuve de légéreté .

Il a vécu en exil la plus grande partie de sa vie et s'en est accommodé tant bien que mal , il semble que peu de temps avant son assassinat , il souffrait de problèmes de santé de plus en plus fréquents , qu'il avait perdu son optimisme , qu'il ressassait toujours les mêmes idées .

Ce qui m'a frappé c'est le destin cruel de ses enfants qui sont morts de son vivant , Zina la fille de son premier mariage souffrait de schizophrénie et s'est suicidée , Nina sa deuxième fille est morte de tuberculose , Serguëi , le second fils qu'il a eu avec Natalia , a été victime des déportations sous Staline et enfin Léon Sedov , l'aîné des fils qu'il eu avec Natalia a eu une mort suspecte , encore non élucidée à ce jour . Toute sa vie semble osciller entre les extrêmes et a été adoucie par l'amour qui l'a unit jusqu'à sa mort avec Natalia .

C'est une lecture intéressante et pas seulement pour les amateurs d'histoire mais aussi pour tous ceux qui s'intéressent au monde qui nous entoure , car chaque avant - après d'une révolution est riche en enseignements

Je suis donc contente de cette lecture malgré une écriture qui manque un peu de souffle pour me passionner vraiment .
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Lénine

Avant tout, un grand merci à Babélio et aux éditions Perrin de m'avoir confié la lecture de cette biographie de Lénine, dans le cadre de l'opération Masse Critique de septembre 2012.

Si je me doutais bien, en cochant cet ouvrage dans la liste, qu'il ne faudrait pas en attendre un moment de distraction pure, je ne m'attendais cependant pas à recevoir ce pavé de 576 pages, grand format par la taille des feuillets, mais pas par celle de la typographie!... Enfin bref, me voilà à la dernière étape de ma mission: vous rendre compte de mon humble avis de lectrice lambda.



Tout d'abord, ici moins que jamais, je ne me risquerai à faire le moindre résumé: Lénine est né (1870), il a vécu et puis...il est mort (1924). Je vous rappelle qu'il s'agit d'une biographie!

Néanmoins, si cela on le savait déjà, Robert Service a profité de l'accès aux archives centrales du parti, rendu possible par Boris Eltsine en 1991 au moment de l'effondrement de l'Union soviétique, pour nous livrer une vision plus nuancée que les biographies officielles, seules autorisées précédemment.

N'étant pas historienne, je ne peux pas juger ou prendre parti pour ou contre telle position ou point de vue de l'auteur, historien anglais du bloc de l'Ouest.

Ce que je peux dire revanche, c'est que son ouvrage, s'il m'a demandé beaucoup de concentration, ne serait-ce que pour m'y retrouver dans tous les noms de personnages russes, qui me sont inconnus pour la plupart, me semble très complet pour appréhender l'homme que fut Lénine.



Articulé en quatre grandes parties (L'émergence d'un rebelle, Lénine et le parti, La prise de pouvoir et La défense de la révolution), avec quelques photos de famille bienvenues au centre de l'ouvrage, celui-ci se termine par une bibliographie complète, quoique non exhaustive d'après l'auteur, et par quelques cartes illustrant les déplacements (notamment les périodes d'exil) de Lénine au cours de sa vie. Un regret: je n'ai pas vu tout de suite ces illustrations, qui m'auraient pourtant bien aidée à visualiser les voyages dont on parlait.

Année après année, puis, quand on approche de 1917 et de la Révolution tant souhaitée par Vladimir Ilitch Oulianov, soit Vladimir Ilitch, soit encore V.I. ou plus simplement Lénine (plusieurs dénominations pour une même personne en Russie, ce n'est pas vraiment fait pour aider à suivre le fil!...), les chapitres se suivent, détaillant à la fois la facette publique et historique de l'homme, mais aussi une vision plus intime de celui-ci: ses rapports avec sa mère et sa famille, son épouse, ses soucis de santé, son caractère, sa gestuelle, ses nuits d'insomnie, ses sautes d'humeur, sa probable liaison avec Inessa Armand...



Lénine n'était ni rigolo, ni frivole; il est donc logique que le récit de sa vie ne soit ni drôle, ni léger.

Si vous êtes à la recherche d'un moment de récréation pure, croyez-moi: passez votre chemin!

En revanche, si vous voulez mieux appréhender l'homme, que ce soit le personnage politique et historique ou la personne privée, vous pouvez vous plonger dans cet ouvrage très complet et très accessible à n'importe qui accepte de faire un petit effort de concentration!...
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Staline

La plus récente des biographies de Staline parues en francais. Agréable à lire comme la plupart des ouvrages non fictionnels traduits de l'anglais qui entraîne l'auteur à une expression plus concrète que d'autres langues. Ayant bénéficié comme le dit le résumé éditeur de sources nouvellement disponibles, elle n'apporte pas pour autant de révélations historiques bouleversantes, elle apporte en revanche beaucoup sur la psychologie du personnage, bien plus complexe que l'image de sombre brute inculte qu'on en a généralement.

Il n'est pas inutile de lire ce livre actuellement en raison de la place capitale que l'homme qui en est le sujet paraît occuper dans la mémoire et le sentiment national du peuple russe.

Dans son livre Le mage du Kremlin,Da Empoli parle d'un sondage portant sur le personnage historique préféré des Russes effectué pour la télévision d'etat pendant les années Eltsine. A la surprise et consternation des commanditaires du sondage c'est Staline qui remporta la palme, suivi des deux autres humanistes et grands démocrates que furent Ivan le Terrible et Pierre le Grand

On truqua le sondage, ce qu'on ne ferait pas aujourd'hui, et le gagnant officiel fut Alexandre Nevsky, un Tsar quand même, mais plus présentable, et lui aussi vainqueur des Allemands
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Staline

J ai été extrêmement surprise de voir que ce livre n’a eu aucune critique car cela a été un énorme coup de cœur de ma part et je me suis promis de vous faire découvrir ce livre incroyable



Robert service nous plonge vraiment dans le personnage de Staline en nous racontant d abord son enfance en nous prouvant l expression disant «  on ne naît pas mauvais on le devient »avant d attaquer dans le vif du sujet et de dépeindre le tyran sanguinaire que nous connaissons tous



L écriture est fluide ce qui en fait un livre très facile d accès que tout le monde peut lire .



Bref un roman très instructif qui nous fait voir ce personnage sous un autre œil que je recommande énormément

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Trotski

On peut lire la vie de Trotski comme une grande page d'aventure et une grande page d'histoire, du dernier Tsar à Staline en passant par la révolution d'octobre et les deux guerres mondiales. Mais parler de Trotski sans parler du trotskisme, ça donne une biographie terne, montrant encore un homme de pouvoir vaniteux, encore un père absent, un faux-ami et pourquoi pas un dictateur en herbe pire que Staline. Et si on demandait son avis à Mao Tse-tung il ajouterait que Trotski est un révisionniste et donc la pire espèce de contre-révolutionnaire. A l'inverse, parler de prophéties pour évoquer certaines analyses de Trotski est aussi déplacé car il est avant tout un homme d'action : si le capitalisme et l'impérialisme entraînent les guerres mondiales, alors chaque pays doit mener sa révolution prolétarienne pour enrayer la décadence, abattre le fascisme et former l'union des travailleurs de tous les pays. Trotski est en effet le père de la révolution russe avec Lénine, et l'un des plus fervents révolutionnaires au nom de l'internationale communiste.
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Lénine

Je dois avouer que Lénine n'était pas mon premier choix dans les livres proposés par la Masse Critique. Cependant, j'ai décidé de l'ajouter à ma liste par curiosité. Curiosité d'étudiant en Histoire tout d'abord. Il est vrai que le pseudonyme de Lénine est connu de beaucoup de part sa présence dans les programmes de 3ème et de 1ère (du moins, il dit quelque chose) dans l'étude de la Révolution Russe. Pourtant, ce que l'on apprend de lui est limité à quelques informations ne donnant pas une vue d'ensemble sur l'homme. Curiosité provoquée aussi par la quatrième de couverture. Ce biographie se targue d'utiliser des documents jusque là tenus secret, ce qui ferait de cet ouvrage, le plus complet sur Lénine.



Lénine est resté longtemps auréolé d'une image quasi-sacrée en URSS et dans le bloc soviétique en général. Bien des aspects de sa vie et de sa pensée (comme son peu d'intérêt pour la condition de la classe paysanne dont il voulait la destruction) sont restés occultés pour magnifier l'homme à l'origine de l'URSS et du marxisme-léninisme. La chute de l'URSS en 1991 a permis aux historiens d'avoir accès à des documents de « première main ».



Cette biographie de 500 pages est très riche détaillant chaque étape de la vie de Lénine mais aussi de son héritage (entretenu par Staline), détaillant sa pensée sans pour autant rentrer dans les détails. Bien plus qu'une simple biographie politique, c'est la biographie d'un homme qu'il faut connaître pour appréhender l'Histoire du Xxème siècle. Contrairement à d'autres livres sur Lénine, l'historien anglais Robert SERVICE ne s'arrête pas seulement sur l'homme en politique ou sur son rôle pendant la révolution de 1917, c'est à dire à la fin de sa vie. Au contraire, il donne de l'importance à l'enfance, la jeunesse et les débuts de la pensée de Lénine.



Bien que nous approchons du centenaire de la Révolution Russe (en 2017), Lénine reste un personnage de l'Histoire « proche ». Cette proximité rend le travail de l'historien plus difficile. Souvent, les biographies sur Lénine tournent à L'œuvre partisane, oubliant des aspects peut-être moins glorieux (comme le fait que Lénine avait une maîtresse). Dans son livre, Robert SERVICE fait preuve d'objectivité, ce qui est somme toute, le but d'un historien. L'historien n'est pas là pour juger du passé. C'est réellement une qualité que j'ai pu apprécié chez l'auteur.



Toutefois, les 500 pages n'ont pas été facile à avaler. Certes, l'auteur fait preuve de pédagogie en définissant des termes propres à l'époque mais il entre parfois dans des détails qui peuvent ennuyer certains et dérouter d'autres.



Je pense que ce livre est une référence à l'heure actuelle sur le personnage. Cependant je le conseille surtout, pour une lecture de l'ensemble du livre, à des curieux de la période ou des passionnés de l'Histoire de l'URSS. Il est également adapté à un travail de recherche de la part d'étudiants grâce à l'organisation en chapitres chronologiques assez détaillée.



A bon entendeur !
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Trotski

Livre lu dans le cadre de Masse Critique.



On a tout dit, tout écrit, tout lu, tout entendu sur Trotski.

Du tout et du n’importe quoi. De quoi aveuglément le vénérer ou mécaniquement le haïr.

Trotski est une icône qui trône sur les étagères de l’Histoire avec un grand R comme Révolution. A côté du Che, de Mao ou de Spartacus.

Eblouis, certains se prosternent encore devant l’étalage...les genoux rouges de sang...

Après tout, Trotski n’est pas un Dieu mais un homme comme tout le monde, comme vous et moi...fait de bien et de mal...

Robert Sergent, spécialiste de l’histoire du communisme nous livre ici une somme inédite et passionnante de plus de cinq-cents pages sur un homme hors du commun. Un pavé dans la mare russe qui risque de faire grincer bien des dents chez les croyants-pratiquants du trotskisme.

Ce livre est aussi et surtout une histoire de la Russie : son fin de règne tsariste, ses révolutions et ses querelles intestines entre mencheviks et bolcheviks jusqu’à ses dictatures et ses terreurs.

Précisons : Trotski est resté honni jusqu’en 1988, l’année où Gorbatchev le réhabilite à titre posthume !

Résumons (est-il possible de résumer une vie si ardente ?).

D’origine juive, Leiba Bronstein, né en 1879 en Nouvelle-Russie, au sud de l’Ukraine, choisit à 23 ans le pseudonyme de Trotski.

La légende court encore sur l’origine de ce pseudonyme : il aurait acheté un passeport à un habitant d’Irkoutsk nommé Trotski.

Jeune étudiant, il se prépare déjà aux joutes oratoires en «potassant» «L’Art d’avoir toujours raison» de Schopenhauer. Il sera plus tard un orateur politique hors pair !

Piotr Garvi le décrit comme suit : «La lueur glaciale de son regard derrière son pince-nez, son timbre de voix, non moins glacial, la froideur de son discours parfaitement correct et tranchant, puisqu’il écrit comme il parle et enfin le soin exagéré qu’il apporte à son apparence extérieure, à sa façon de s’habiller et à ses gestes, tout cela créait un effet aliénant, répulsif même."

Prison, déportation et exil vont forger l’esprit combattant de Trotski jusqu’à la révolution de 1917.

Il prit une part active dans la révolution, toujours sur le terrain, au contraire d’un Lénine plus discret.

Adepte de la révolution permanente, il se retrouve vite isolé, banni par les léninistes et les staliniens. Tout cela finira mal, nous le savons : il sera assassiné en 1940, au Mexique par un agent de Staline.

Robert Sergent, enseignant à l’université d’Oxford, nous invite dans l’intimité de Trotski : son enfance et l’école, ses lectures et son talent

d’écrivain, sa famille, ses enfants et ses femmes.

Ce livre est vraiment exaltant à lire !

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Lénine

Lecture en anglais de cette excellentissime biographie de Lénine par Robert SERVICE, historien anglais qui a réalisé une trilogie de biographies sur Trotski, Lénine et Staline.

L’auteur a eu accès aux archives russes ouvertes à partir de 1991, archives prolifiques car Lénine prenait soin de laisser des traces pour la postérité, et pas uniquement avec tous les écrits qu’il a réalisés tout au long de sa vie.

Car Lénine est un intellectuel, un homme qui a fait des études d’avocat mais qui, emporté par son désir ardent de révolution, va vite délaisser le barreau, il n’exercera que très peu de temps, pour se consacrer à la lecture des grandes théories économiques de Marx, d’Engels pour ne citer que ces deux là. Un vrai cours bien détaillé d’économie de ces Marx et d’Engels vont noircir les pages de cette biographie. Et l’auteur évoquera également plusieurs lectures du 19ème de notre homme qui traitent de la société russe. Passionnant !

Alors, pour quelle raison ce garçon plutôt bien né avec un père dans l’enseignement, très épris de son travail et une mère au foyer qui s’occupe bien de ses enfants va devenir le Lénine que nous connaissons ? D’origine juive et luthérienne, la famille essaie de s’en cacher et se fera passer pour orthodoxe. Elle rêve d’intégration dans cette société russe orthodoxe, de beaux métiers et de belles situations pour ses enfants. Mais cela frustre Alexandre, le frère ainé de Vladimir qui va participer à un attentat contre le tsar et sera pendu comme terroriste, avec ses comparses. Vladimir le vivra très mal et adoptera les pensées révolutionnaires de son frère.

Des biographies que j’ai pu lire jusqu’à présent sur des personnages emblématiques, celle de Lénine fait ressortir un homme assez différent. Certes, les frustrations seront le point de départ de son histoire, tout comme Hitler, ô combien frustré, mais Lénine est un véritable intellectuel, il aime écrire, lire et réfléchir aux grandes théories économiques et en produire de nouvelles.

Son exil en Europe, entre France, Autriche, Allemagne pendant de longues années, va le sortir des cercles de discussions clandestines qui ne mènent pas à l’action et lui permettre de rencontrer des hommes politiques qui feront mûrir ses propres théories. Ces multiples rencontres hors de son pays vont créer un réseau de sympathisants.



Son côté intransigeant et despotique le desservira souvent, il sera régulièrement minoritaire en politique mais cet homme déterminé poursuivra son chemin, essaiera parfois de temporiser pour mieux convaincre. Il n’était pas bon orateur, j’ai été assez surprise de lire cela. Ces dirigeants-là savent, à défaut d’électriser les foules, capter l’attention du public et le convaincre. Ce point sera toujours un problème même s’il apprendra à mieux gérer sa diction notamment, au demeurant toujours imparfaite.

Une fois au pouvoir, il s’agira de mettre en pratique ses théories mais cela n’était pas de son ressort. Lénine manquait de pragmatisme, il donnait des directives : organisation, discipline, ordre, guerre mais la mise en pratique étaient dévolue à d’autres. Cela m’a évoqué Hitler qui, lui, bien au contraire, donnait les ordres et expliquait la stratégie sur le champ de bataille, au grand dam de ses généraux qui voyaient bien qu’ils couraient à la catastrophe avec de pareilles instructions.



Cette biographie donne accès à de nombreux détails sur sa vie de jeune homme, sa famille, sa femme et sa maitresse, les relations qu’ils entretenaient avec ses connaissances. Elle le rend humain.

Jusqu’au bout, l’auteur a su capter mon attention et me plaire. Il explique bien l’ouverture temporaire au capitalisme que souhaitait Lénine avec la NEP, état temporaire indispensable pour pouvoir accéder au socialisme.

Et la fin de sa vie, son envie de rester jusqu’au bout, les relations avec ses successeurs. Il s’inquiète de la violence de Staline qui apparait, au début en toile de fond et qui prend de plus en plus d’importance dans le récit, évidemment. La fin de cette biographie signe le début d’une autre, celle de Staline. Mais j’avais acquis cette dernière avant celle de Lénine et opté pour un auteur russe, qui je suppose a un point de vue différent du fait de sa nationalité. Cependant, celle que doit offrir Robert SERVICE doit être excellente, si j’en juge par la qualité du livre que je viens de refermer. J’ai envie de lire d’autres bouquins sur ces révolutions russes. Objectif de l’auteur atteint, il a aiguisé ma curiosité.

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Trotski

T est issu d'une minorité de confession juive paysanne aisée de l'ukraine actuelle. Tout ce que les communistes vont détester et mépriser.

Encouragé par ses parents vers les études, T va rapidement choisir la voie révolutionnaire, soutenu financièrement par ses parents.

Lors de sa première arrestation et de son premier exil, y échapper, fut relativement facile, au regard de multiples complicité et corruption. Il s'enfuit pour rejoindre le maître à penser de l'époque " PLEKHANOV" .Une idée émerge : fédérer les multiples groupuscules et mettre en avant celui de l'itskra.

Début du schisme entre MARKOV ( qui veut un parti de masse) et LENINE ( qui veut un parti de professionnel de la révolution et idéalisé derrière lui -même).

Deux visions donc, les menchevicks veulent une révolution progressive basée sur les modérés et les bourgeois. L es bolchevicks, veulent une révolution de la terreur basée sur les ouvriers ; non pour imposer la révolution du prolétariat, mais sur le prolétariat.

En 1905, les "cerveaux" de la révolution sont tous ou presque en exil.

Le début de la révolte se fait sans eux et les dissensions continuent pour savoir s'il faut ou non accompagner cette "révolte".

T navigue entre les deux forces.

Nouvel exil de T et nouvelle très grande légèreté du régime tsariste quand aux conditions de celui-ci et des grandes libertés accordés aux exilés.

T se considère comme un idéologue de la révolution et pense pouvoir fédérer les deux factions et s'attire des oppositions mortelles.

Il communique beaucoup et notamment dans la "pravda ukrainienne".

La première guerre mondiale exacerbe les antagonismes des révolutionnaires, qui s'opposent sur le nationalisme, la nature des régimes, les volontés d'expansionnisme.

La chute des ROMANOV n'a aucun lien ou si peu avec toutes les "figures" qui vont apparaitre par la suite, car ils sont pour la plupart, comme en 1905, toujours en exil.

D'autre menchevicks et bolchevicks, ne sont que des minorités au sein des mouvements révolutionnaires et ne peuvent rien imposer, ni structurer.

La grande erreur d'ailleurs du gouvernement provisoire, sera de ne pas avoir engagé de vrai réforme, et celle des menchevicks et des révolutionnaires modérés d'avoir refuser de s'imposer face aux bolchevicks.

Le gouvernement de KERENSKI fini par perdre le soutien des modérés et des menchevicks, mais réprime les émeutes , du fait d'un positionnement timoré de L et T.

Octobre 1917, les bolchevicks s'imposent.

La grande faiblesse de T est de n'avoir aucun réseau et de s'opposer systématiquement tout à tour aux uns et aux autres.

Ce qui contraint la RUSSIE a demander la paix : c'est sa grande faiblesse militaire et surtout que L et T ont pris conscience qu'avant d'exporter la révolution, il fallait consolider la révolution en russie.

T est nommé à la tête de l'armée pour organiser la lutte contre les armées d'opposition.

Très rapidement, il va intégrer des militaires tsaristes et refuser d'appliquer aveuglément une vision politque à celle-ci.

Deux terribles erreurs qui ne lui seront pas pardonnées.

Les armées blanches, bien que soutenues, par les puissances occidentales seront vaincues.

Par manque de structuration, par manque de soutien des paysans, par refus de proposer autre chose que la défense du régime tsariste, par une vision trop nationaliste de leurs combats.

Trop longtemps T et L ont méprisé S. Lorsqu'ils en prennent conscience, il est trop tard. Ce dernier a structuré tout un appareil politique et dispose d'un soutien politique, idéologique, policier sans faille.

Les purges et chassent aux sorcières peuvent commencer.

T parvient encore a naviguer et résister à S.

T et les bolchevicks sont prêts à subordonner la culture aux intérets du parti. L'accès de cette dernière est accèssible à tous, sans que le parti soit remis en cause.

La culture doit être politique et surtout politiquement correcte..

La lutte d'influence tourne à la déroute pour T. Il a mépriser les alliances, s'est trompé de stratégie face à S.

T est un théoricien de la révolution et non un "politique", il a surfé sur les vagues, se maintenant ainsi au sommet des pouvoirs.

1929 début de l'exil international par la turquie.

T va tenter de fédérer une opposition dans les pays étrangers, alors que S demande aux pc de se désolidariser de tous mouvements de contestation.

La crise de 29, ne permet pas aux communistes de centraliser les colères, mais se heurtent aux groupuscules de droite en espagne, allemagne, italie.

T et S ont une vision diamétralement opposée sur la montée des nazis, pour le premier, ils sont une menace pour les communistes, pour le second, ils sont une menace pour l'ordre international, mais les communistes tireront profit du chaos qui en résultera.

T lancera quelques grandes prophéties ( accord germano-soviétique, attaque de l'urss par l'allemagne ), mais sera porteur d'un aveuglement idéologique ( sudètes, anchluss,guerre d'espagne, il valide l'envahissement de la pologne par la russie et des états baltes, ...)

Révolutionnaire parmi les révolutionnaires, il n'a jamais voulu ou su se créer un réseau, pensant s'imposer à tous en se faisant des ennemis mortels du fait notamment de sa très grande suffisance en soi.

Livre très intéressant sur cette période
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Trotski

Voilà bien un nom dont on a forcément entendu parler. Et pourtant, sait-on vraiment qui se cache derrière ce pseudonyme ? L’image que l’on garde en tête après en avoir entendu parler au collège et au lycée, colle-t-elle vraiment à la réalité ? Pour ma part, j’ai surtout retenu que c’était le créateur de l’armée rouge (ce qui avait une connotation sanguinaire dans la bouche du prof, quand il nous parlait de l’affrontement entre les Rouges et les Blancs) et qu’il a été évincé par STALINE à la tête de la jeune U.R.S.S. Plus tard, j’ai appris qu’il avait été assassiné au Mexique. Et c’est à peu près tout. Si on prend en compte les groupuscules d’extrême-gauche qui revendiquent son héritage, on peut imaginer que c’était un des penseurs du siècle dernier, mais difficile d’expliquer ce qu’est le trotskisme et la quatrième internationale.



Heureusement, l’Opération Masse Critique de Babelio est venu combler mes lacunes avec cette monumentale biographie que l’on doit à Robert SERVICE ! Car enfin, entre 1879 et 1940, il s’en est passé des choses. Non seulement dans la vie de TROTSKI, mais surtout dans le monde ! En effet, cet ouvrage – et c’est une de ses forces – permet de se rendre compte de l’évolution de la Russie entre la fin de l’ère tsariste et le début de la jeune république soviétique. Plus qu’une évolution, une mutation. Que l’on doit à une poignée d’hommes, parmi lesquels TROTSKI. Fils d’un petit propriétaire terrien juif, Leiba BRONSTEIN, de son vrai nom, est issu d’un milieu plutôt favorisé (ce qu’il s’efforcera de passer sous silence dans son autobiographie) et part poursuivre ses études chez des cousins éloignés à Odessa. Brillant étudiant, c’est là qu’il commence à être influencé par un petit groupe révolutionnaire et renonce à devenir ingénieur. Dès lors, sa vie sera entièrement consacrée à la révolution. Quitte à aller en prison ou à s’exiler (dans la Russie même ou en Europe). D’ailleurs, la révolution de février 1917 le prend au dépourvu, et il se dépêche de rentrer des Etats-Unis, lui qui avait déjà été présent lors de la précédente tentative de 1905. La suite, on la connaît…



Mais Robert Service ne se contente pas d’évoquer l’Histoire, il s’attache aussi à montrer l’homme qui existait sous le personnage public. Certes, il était naturellement brillant et savait haranguer les foules comme personne, pouvant retourner une situation délicate à son avantage. Certes il avait des facilités d’écriture, et ne pouvait s’empêcher de passer une journée sans griffonner des articles ou des livres plus ou moins politiques. Mais c’était un homme qui souffrait souvent de syncope (on ne sait toujours pas si ce n’était pas plutôt des crises d’épilepsie, car la maladie était mal diagnostiquée à l’époque, et mal vue), qui était souvent arrogant, hautain, et n’a pas hésité à abandonner une première femme et ses deux filles. Par la suite, il a été fidèle à sa seconde compagne (même s’il a eu une brève aventure à la fin de sa vie, au Mexique, avec Frida KAHLO). Mais plus que tout il a essayé d’être fidèle à l’idée qu’il se faisait de la révolution. Idée qui était fortement imprégnée de la Révolution française et de la terreur… Si son objectif était la démocratie, les chemins qu’il entendait emprunter pour y parvenir n’étaient pas les plus justes pour le plus grand nombre…



Bref, il est difficile de résumer une telle biographie (près de 500 pages quand même, grand format : un pavé !), mais l’auteur sait la rendre intéressante avec un style vivant, plaisant à lire. Le genre de bouquin qui vous fait apprendre sans s’en rendre compte, et passer agréablement le temps.
Lien : http://www.iti1801.net/blog/..
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Trotski

J'ai été intéressé par une biographie de TROTSKI après la lecture d'un roman de PADURA :" L'homme qui aimait les chiens". J'avoue que j'ai été un peu déçu par cette lecture d' un livres assez long. En effet, sauf au début, par le récit assez vivant de l'enfance et de l'adolescence de TROTSKI, le reste de la biographie se perd à mon avis dans des digressions politico-philosophiques sur son rôle dans la guerre civile, à la tête de l'Armée Rouge, à sa rivalité mortelle avec STALINE, et aux multiples querelles de chapelles trotskystes qui ont suivi son exil. Je retiens, selon l'auteur,, que s'il avait été au pouvoir, il n'aurait pas été plus "tendre" que STALINE. Son rôle dans la répression des marins de Cronstadt et des koulaks a été soulignée par l'auteur. Quant à l'épilogue du livre, il est très bref et le rôle de Ramon MERCADER dans son assassinat n'a pas été développé.

Au final,, j'aurais aimé un livre plus vivant, peut-être moins documenté sur la vie de Léon TROTSKI.
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Staline

Brute intellectuelle, paranoïaque, sociopathe... Le remarquable portrait d'un Staline aussi sadique que séducteur, par le Britannique Robert Service.


Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Trotski

C’est à rétablir la vérité et à révéler le vrai Trotski que Robert Service, professeur à Oxford, s’est consacré. Il a dépouillé ses archives privées [...], recueilli les témoignages des derniers survivants qui le connurent, et surtout consulté les procès-verbaux du Politburo et du Comité central devenus accessibles après la chute de l’URSS en 1991.[Une] biographie magistrale [...].
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Trotski

Les partisans ou les admirateurs de Trotski auraient tort de passer à côté d'un tel livre en le considérant comme une charge.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Trotski

Biographie relativement difficile à lire tant les ramifications politiques de la révolution russe sont complexes pour qui n'est pas expert en la matière. On découvre toutefois un personnage sous un jour nouveau, fascinant par son engagement total et sans compromis envers la révolution, mais plutôt détestable par ses qualités humaines, marquées par la cruauté, l'absence d'empathie et un égocentrisme profond. Toutefois, c'était une autre époque....
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Trotski

Il aura fallu attendre 94 longues années avant que ne soit publié un ouvrage à la fois : objectif et très documenté sur Lev Davidovitch Bronstein, plus connu sous le pseudonyme de…, Léon Trotski.

D'ailleurs, cet ouvrage fait partie d'une trilogie de Robert Service (enseignant à l'université d'Oxford) concernant les biographies des trois principaux fondateurs du système Totalitaire Communiste d'U.R.S.S., puis Mondial : celle-ci sur Trotski qui vient d'être éditée en France et à suivre donc, celles de Lénine et de Staline.



Car, curieusement à ce jour, les rares livres concernant Trotski, relèvent pour la plupart, d'hagiographies participant à cultiver le mythe ; et écrites par des écrivains et pseudo-historiens…, Pro-Trotskistes.



Au préalable, voici deux précisions factuelles :

– Les dates exprimées dans ce commentaire sont celles de l'ancien calendrier julien, usité en Russie jusqu'en janvier 1918 et en retard de 13 jours par rapport au calendrier grégorien ;

– Et, le Bolchevisme signifiant majoritaire, était l'intitulé du Communisme avant mars 1918.



Trotski est né le 26 octobre 1879 à Ianovka dans la province de Kherson en Nouvelle-Russie, au sud de l'Ukraine actuelle.

Dès l'adolescence en tant que Marxiste, il était gêné par le bon niveau de vie de sa famille, ce que les Communistes nomment encore aujourd'hui « petit-bourgeois » ou « bourgeois ».



Suite à son agitation Révolutionnaire, il se retrouva pour la première fois en prison en 1898.

Il éprouvait déjà à cette époque, une haine viscérale envers la « bourgeoisie ». D'ailleurs, en exil en France en 1935, il écrira dans un journal, page 71 :



« (…) qu'il n'existait : « aucune créature plus répugnante qu'un petit bourgeois pris d'un besoin primaire d'amasser des biens ». »



Cette description correspondait parfaitement à la condition sociale de ses propres parents. Plus tard (comme nous le verrons), ils devaient eux-mêmes devenir des victimes de la politique de « lutte des classes » par la « dictature du prolétariat » de…, leur propre fils…



Il se maria en 1898 avec Alexandra Sokolovskaïa, une révolutionnaire elle aussi, qu'il rencontra lors de leurs activités militantes. Après avoir été tous les deux emprisonnés, ils furent exilés en Sibérie.

Mais les conditions d'exil sous le régime Tsariste n'étaient en rien comparables avec les premiers camps de concentration et camps de travaux forcés, que Trotski et Lénine allaient mettre en place à partir de 1918, et qui devinrent l' »Archipel du Goulag » sous Staline, pour reprendre l'intitulé du célèbre ouvrage d'Alexandre Soljénitsyne Oeuvres complètes, tome 4 : l'Archipel du goulag, Tome 1.

Trotski considérait même que le fait de côtoyer des exilés Révolutionnaires : cela ressemblait à une université révolutionnaire libre en pleine Taïga Sibérienne.



Puis, Trotski s'enfuit seul en août 1902 de Sibérie en abandonnant lâchement toute sa famille : son épouse et ses deux bébés. Mais pour Trotski la « cause », à cette époque, passait déjà avant sa propre famille. Les êtres humains les plus proches de lui, passaient au second plan, alors les autres…



Il rencontra pour la première fois en octobre 1902, son futur acolyte co-organisateur du coup d'État d'Octobre 1917 : Vladimir Ilitch Oulianov, plus connu sous le pseudonyme de Lénine. Ce dernier permit à Trotski d'écrire des articles dans son journal l'Iskra (l'Étincelle).

Et cette même année, Lénine publia son livre « Que faire ? », dont l'objectif était de « mettre en place une organisation centralisée de révolutionnaires professionnels ».



En novembre 1902, il rencontra sa seconde femme (mais ils ne se marièrent jamais), Natalia Sedova.



En 1903, Trotski tourna le dos à Lénine, et cette querelle dura jusqu'en juillet 1917.



A l'été 1904, Trotski fit la connaissance à Munich, d'Alexandre Helphand, un Marxiste comme lui, dont le pseudonyme était Parvus. Il devint alors le mentor de Trotski. Tous deux refusèrent d'adhérer aux : Parti Menchevique (signifiant minoritaire) représenté par Martov, et Bolchevique (signifiant majoritaire) représenté par Lénine. Ces deux Partis étaient issus de la scission en 1903, du Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie (P.O.S.D.R.).



Le 9 janvier 1905 se déroula une manifestation pacifique en Russie. Mais celle-ci fut réprimée dans un bain de sang : le « Dimanche Rouge » ; après que le Tsar Nicolas II ait fait tirer sur la foule de manifestants. Cette tragédie déboucha sur une Révolution, qui échoua.

La population traumatisée par cette répression, Nicolas II comprit alors qu'il devenait urgent d'engager de profondes réformes économiques, sociales, de modernisation de la Russie et surtout de Démocratisation.



Quant à Trotski, il jouait déjà pleinement le rôle qu'il s'était attribué, de contestataire invétéré, sectaire et égotiste. Il critiquait TOUT : le Tsarisme, le Capitalisme, les Mencheviques et même…, les Bolcheviques. Bref, l' »infaillible » Trotski était déjà persuadé de détenir la « Vérité Absolue » en toutes choses.

Pour Trotski, comme lui avait inculqué Parvus, un simple soulèvement était insuffisant, il fallait appliquer ce qui est devenu pour le restant de ses jours, son dogme intangible, à savoir : la « Dictature du prolétariat » dans le cadre d'une « Révolution permanente mondiale ».

Juif d'origine, Trotski se revendiquait d'être : un Marxiste Internationaliste athée.



Le 28 juin 1914, l'Archiduc François-Ferdinand d'Autriche fut assassiné à Sarajevo. Cet évènement fut à l'origine de la Première Guerre Mondiale.



Puis en 1905, Trotski fut à nouveau incarcéré. Il s'évada et s'exila dans différents pays. Il fut expulsé de France en 1916 et se retrouva dans le pays du Grand « Satan » Capitaliste : aux Etats-Unis, en 1917.

Il apprit alors début mars, qu'une Révolution Populaire se déroulait en Russie et que le Tsar Nicolas II avait dû abdiquer.

Aussitôt, il décida de rentrer en Russie et après moult péripéties, il arriva à Petrograd le 4 mai 1917 ; soit un mois après le retour de Lénine, en provenance de Zurich.

Après le renversement de la Monarchie, la nouvelle étape pour les Bolcheviques consistait dans l'élimination du Gouvernement Provisoire de Kerenski, mis en place après l'abdication de Nicolas II.

Trotski voyait dans le Parti de Révolutionnaires Professionnels qu'était le Parti Bolchevique, l'outil lui permettant de pouvoir conduire au Communisme, d'abord en Russie, puis espérait-il, après avoir renversé les classes dirigeantes dans toute l'Europe, de « Communiser » le monde entier !



Courant juin, les Bolcheviques organisèrent de nouvelles manifestations dans le but de relancer une insurrection, au slogan de : « Tout le pouvoir aux soviets », avec l'aide militaire des marins de la base navale de Cronstadt.

En grand adepte de la Révolution Française et tout particulièrement de la

Terreur Jacobine, Trotski se prenant pour un tribun Jacobin, haranguait les marins de Cronstadt tout en démontrant clairement, que son objectif était l'instauration d'un régime dictatorial et violant. Ce qui était excessivement clair dans ses propos, page 200 :



« Des têtes doivent tomber, le sang doit couler… La force de la Révolution française, c'était cette guillotine qui raccourcissait d'une tête les ennemis du peuple. C'est un instrument excellent. Il nous en faut une dans chaque ville. »



Tragiquement pour le Peuple Russe, en 1917, Trotski disposait de moyens techniques d'extermination beaucoup plus conséquents, que dans la France du 18ème siècle, et dont il n'hésita pas un instant à se servir, constamment et massivement.



Le 3 juillet, les marins de Cronstadt ainsi que le 1er régiment de mitrailleurs se présentèrent au siège du Parti Bolchevique, à l'institut Smolny. Mais Trotski, Lounatcharski et Grigori Zinoviev étant conscients que le Gouvernement Provisoire disposait encore de trop nombreux régiments militaires, firent disperser la foule. Ce n'était que partie remise… D'ailleurs, Trotski en 1920, confia lors d'une réunion du Parti : qu'il se servit de ces « évènements » pour « tester » la possibilité d'un coup d'État.

Le 6 juillet, un mandat d'arrêt fut délivré contre Lénine qui s'enfuit alors en Finlande, et Trotski, Kamenev et d'autres Bolcheviques furent emprisonnés.



En Août, survint le conflit ouvert entre Kerenski et le Général Kornilov : Kerenski craignait un coup d'État de Kornilov contre le Gouvernement Provisoire. Pour contrer Kornilov, il libéra les Bolcheviques ; et le 2 septembre, Trotski et Kamenev furent également libérés, en espérant qu'ils compromettent la tentative de putsch de Kornilov. Cette stratégie réussit parfaitement, mais suite à ces libérations, un danger beaucoup plus grand menaçait le Gouvernement Provisoire…



A partir de cette date, ce fut Trotski principalement qui, en l'absence de Lénine exilé en Finlande, tenait les rênes du Parti Bolchevique.

Contrairement à ce que voudrait nous faire croire la propagande Communiste depuis 1917, la « Révolution d'Octobre » fut bel et bien un coup d'État. Et il arrivait à Trotski lui-même, d'appeler un chat…, un chat, et ici, en ce qui nous concerne d'appeler : un coup d'État…, un coup d'État, page 207 :



« Quand je fus libéré de la prison de la démocratie révolutionnaire, nous nous installâmes dans un petit appartement loué à la veuve d'un journaliste libéral, dans une grande maison bourgeoise. Les préparatifs du coup d'État d'octobre allaient bon train. Je devins président du soviet de Petrograd (…). »



Le Comité Central se réunit le 10 octobre, au n°32 rue Karpovka chez Soukhanov, Menchevique de gauche qui était absent, mais en présence de sa femme Galina Flaxerman, Bolchevique, elle, et qui avait tout organisé.

Lénine était rentré clandestinement peu de temps avant à Petrograd, muni d'une perruque.

L'ordre du jour était essentiel, puisqu'il s'agissait de voter Pour ou Contre, le coup d'État : 10 votèrent, Pour, et 2 (Zinoviev et Kamenev), Contre.

La décision ultime était donc prise et elle contribua à bouleverser TOUT le 20ème siècle, dans le monde entier…

Le 16 octobre, fut créé le Comité Militaire Révolutionnaire (C.M.R.), l'organe militaire indispensable devant servir à coordonner et organiser le coup d'État militaire Bolchevique.



Le 24 octobre, dans le cadre du C.M.R., Trotski déclencha les opérations et envoya les soldats prendre le contrôle des points névralgiques de Petrograd, comme : les bureaux de poste et de télégraphe, les banques, les centraux téléphoniques et les gares. le coup d'État était lancé. le 25 octobre, ce fut l'assaut du Palais d'Hiver afin de renverser le Gouvernement Provisoire. Kerenski, lui, réussit à s'enfuir quelques heures auparavant.



Un nouveau Gouvernement appelé par Trotski « soviet des commissaires du peuple » ou Sovnarkom fut donc constitué, avec Lénine comme Président et Trotski en tant que Commissaire du Peuple (ministre) aux Affaires Étrangères.

Lénine et Trotski représentaient les deux principaux fondateurs, désormais inséparables, du régime Bolchevique. Et dès le 1er novembre, lors du Comité de Petrograd, Trotski défendit Lénine contre les attaques de Lounatcharski : ce dernier traitant Lénine de dictateur. Maintenant que les Bolcheviques détenaient le Pouvoir, Trotski pouvait à présent, définitivement « tomber les masques » et affirmer clairement ses intentions Dictatoriales, Terroristes et finalement…, Totalitaires, du régime que les Bolcheviques commençaient à mettre en place, page 218 :



« Il n'y a pas de politique intermédiaire. Pas de retour en arrière. Nous sommes en train de mettre en place la dictature du prolétariat. Nous forcerons les gens à travailler. Pourquoi autrefois, sous la terreur, le sabotage existait-il ? Nous, nous n'avons pas simplement la terreur, mais la violence organisée des ouvriers appliquée à la bourgeoisie (…) Il faut dire clairement et sincèrement aux ouvriers que nous ne sommes pas favorables à une coalition avec les mencheviks et les autres ; ce n'est pas là l'essentiel. Ce qui compte, c'est le programme. Nous nous sommes alliés aux paysans, aux ouvriers et aux soldats qui se battent aujourd'hui (…) (Nous n'irons) nulle part si nous ne gardons que quelques bolcheviks (au sein du gouvernement). Nous avons pris le pouvoir et maintenant nous en portons la responsabilité. »



Malgré tout, dans cette déclaration, Trotski, même s'il était un peu plus clair sur ses objectifs à caractères Totalitaires, mentait toujours… Puisque entre mars et octobre 1917, les Bolcheviques avaient promis aux ouvriers, aux soldats et aux paysans, un programme politique résumé en un slogan : « le pain, la paix, la terre ». Or dramatiquement, ils eurent réellement l'inverse : la Terreur Rouge Bolchevique, la Guerre Civile, le Communisme de Guerre conduisant à la gigantesque Famine de 1920 – 1921 faisant 5 000 000 de morts ; et selon l'expression de Lénine, lui-même : la « guerre à mort aux Koulaks (petits propriétaires terriens) » !



Entre le mois de décembre 1917 et mars 1918, Trotski fut mandaté par Lénine pour négocier la paix avec les Allemands, afin de sortir de la 1ère Guerre Mondiale pour pouvoir se consacrer pleinement, à la mise en place du régime Totalitaire Communiste en Russie, par la « Dictature du prolétariat ».



En novembre 1917, les Bolcheviques se virent dans l'obligation d'organiser des élections, en vue de la convocation de l'Assemblée Constituante. Mais ils perdirent ces élections.

Malgré moult tentatives d'escroqueries, de manipulations et d'intimidations de la part de Lénine, ils furent contraints de convoquer l'Assemblée Constituante, le 5 janvier 1918. Mais celle-ci fut dissoute par la force dès le lendemain.

Au début de l'année 1918, le bureau politique du Comité Central du Parti Bolchevique était composé de : Lénine, Staline, Sverdlov, Sokolnikov et…, Trotski.

La direction du Comité Central s'installa alors à Moscou au Kremlin.



Puis, le 3 mars 1918 à Brest-Litovsk, une paix « honteuse » et même caractérisée par Lénine lui-même de « paix obscène », compte tenu des immenses territoires cédés, fut signée avec l'Allemagne.



Après avoir été Commissaire du Peuple aux Affaires Étrangères, Trotski changea de « casquette » pour devenir Commissaire du Peuple aux Affaires Militaires.

Courant février, Trotski se consacra donc à constituer son Armée Rouge Soviétique, dans l'optique de déclencher la Guerre Civile.

Manquant d'officiers expérimentés, Trotski n'hésita pas à recruter 60 000 officiers et 200 000 sous officiers de l'ex-Armée Tsariste, afin d'encadrer ses soldats. Pour un Idéologue Marxiste forcené comme Trotski, il est curieux de constater qu'il acceptait d'encadrer son Armée Rouge, avec ses ennemis jurés. Mais ce serait effectivement mal le connaître, puisqu'il avait pris l'infâme précaution, de garder en « otages » les familles (enfants, femmes, vieillards) de ses officiers. Et en cas de trahison de leur part, il menaçait leurs familles de subir les pires tourments.

Il était également un grand adepte des exécutions sommaires, notamment pour les déserteurs de son Armée Rouge, comme décrit par l'auteur, page 264 :



« Il mettait toujours l'accent sur les résultats pratiques, et demeurait un fanatique de la discipline, capable de décimer les régiments qui désertaient ou faisaient preuve de couardise sous le feu ennemi. Au nombre des condamnés figuraient aussi bien des officiers. »



P.S. : Vous pouvez consulter ce commentaire, dans son intégralité, sur mon blog :
Lien : https://communismetotalitari..
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Lénine

Robert Service enseignant à l'université d'Oxford, publie en France le deuxième tome d'une trilogie. le premier tome, « Trotski », fut édité en France en 2011 ; et celui-ci fut publié en 2000 en Grande-Bretagne et seulement cette année, en 2012 en France ; en attendant donc le troisième volume consacré à Staline.

Pour cette trilogie, Robert Service a largement pu utiliser les Archives de Moscou. En effet, par une chance extraordinaire, alors qu'il réalisait un ouvrage sur la politique Léniniste, il se trouvait à Moscou en 1991 après l'échec du Putsch contre Gorbatchev, au moment de l'effondrement de l'U.R.S.S. qui a permis l'ouverture partielle et momentanée des Archives Centrales du Parti d'Union Soviétique. Hormis le célèbre Testament de Lénine (connu depuis longtemps maintenant), on découvre des lettres : de sa mère, de ses soeurs, de sa femme, de sa maîtresse, etc., ainsi que des documents d'époque : les minutes du Politburo, du Comité Central, des Conférences et des Congrès, ainsi que des télégrammes et ordres écrits de Lénine, etc..



Dans une Russie extrêmement pauvre de la fin du 19ème siècle, soumise à des siècles d'autocratie Tsariste (remontant même bien avant les 300 années d'impérialisme de la famille des Romanov), à partir des années 1880, le Marxisme devint l'idéologie dominante en Russie. Ce Marxisme Révolutionnaire s'en prenait politiquement et par une foultitude d'actes Terroristes à la Monarchie Tsariste des Romanov. Lénine faisant partie de ces opposants Révolutionnaires au régime, complotait en attendant le moment opportun qui, espérait-il, lui permettrait à lui et à son Parti Bolchevique (Communiste), un jour, de renverser le Tsar et de prendre le Pouvoir en Russie. Dès cette époque, il était évident, pour lui, qu'une Révolution n'était viable, à terme, que si elle se développait à l'échelle Européenne puis mondiale, balayant ainsi définitivement le système Capitaliste de la surface de la planète ! Il n'y parvint pas totalement, mais tragiquement, presque, car il fut à l'origine de la création puis de la propagation du Totalitarisme Communiste, aux quatre coins de la planète…

Mais reprenons le cours des évènements dans leur ordre chronologique…



En 1861 donc, dans une Russie encore arriérée par rapport au reste de l'Europe Occidentale, le Tsar Alexandre II finit par abolir l'esclavage et lança une réforme sur l'administration des provinces avec l'institution de zemstva : des assemblées locales élues et responsables de l'instruction publique, des routes ainsi que de la construction d'hôpitaux et de dispensaires.



Vladimir Ilitch Oulianov (nommé plus tard, entre autres pseudonymes, Lénine) naquit le 10 avril 1870 dans la petite ville de Simbirsk située au bord du fleuve de la Volga, dans le sud-est de la Russie.

Le père de Vladimir Ilitch, Ilia Nikolaïevitch, était inspecteur des écoles publiques dans cette même province. Contrairement aux dires des nombreuses hagiographies concernant la vie de Lénine, ce dernier n'a jamais été pauvre puisqu'en réalité sa famille faisait partie de la classe moyenne Russe. D'ailleurs, les parents de Vladimir Ilitch soutenaient les réformes mises en oeuvre par la Tsar Alexandre II. de même qu'ils tentaient de dissuader leurs enfants de se laisser séduire par les idées Révolutionnaires ; et le sujet de la politique était tabou à la maison.

Petit, Vladimir Ilitch était bruyant, brise-fer, mais savait également se montrer attachant. Il admirait son grand frère Alexandre. Mais en grandissant son caractère devint plutôt asocial avec ses frères et soeurs. Il était en revanche un élève brillant.

À la mort de son père, le 11 janvier 1886, Vladimir Ilitch n'ayant plus de figure paternelle pour le limiter dans son comportement souvent excessif, devint exécrable. Son chagrin le fit se renfermer sur lui-même. À cette époque, les catastrophes familiales s'accumulèrent, car, malgré que son grand frère Alexandre menait de brillantes études Universitaires, jugeant impossible une évolution pacifique et progressive de la société Russe, Alexandre bascula dans le Terrorisme Révolutionnaire. Il participa alors à rien de moins, que la préparation d'un attentat contre le Tsar Alexandre III (fils d'Alexandre II), le 1er mars 1887. Mais il fut arrêté avant par la police Tsariste : l'Okhrana. Il endossa alors l'entière responsabilité de cette tentative d'attentat et fut condamné à mort et pendu avec ses complices, le 8 mai 1887.

La mort de son frère aîné contribua certainement, grandement, à ce que Vladimir Ilitch voua une haine indéfectible à l'encontre du Tsar. Mais beaucoup plus étrange est le fait qu'il en voulût également à toute la famille des Romanov (nous verrons que leur fin de vie fut effroyable !), et radicalisa toujours davantage son militantisme Révolutionnaire. La famille Oulianov fut alors reléguée au rang de paria par les autorités Tsaristes.

Malgré ces drames familiaux, la famille Oulianov resta digne et Vladimir Ilitch sortit même premier de sa promotion. Il se lança à corps perdu dans les lectures Révolutionnaires, à commencer par le célèbre roman « Que Faire ? » du Révolutionnaire Nikolaï Tchernychevski. D'ailleurs, tellement inspiré par cet auteur, en 1902, Lénine intitulera son propre opuscule, également…, « Que Faire ? ».

Après avoir engendré des troubles avec 38 autres étudiants, il fut exclu de l'Université de Kazan, le 6 décembre 1887.

Suite à de mauvaises récoltes, lors de la grande famine de 1891, Lénine eut déjà un comportement extrêmement dur et indifférent vis-à-vis des victimes : principalement des paysans. Dès cette époque, il semblait clair, pour lui, que l'idéologie relevait d'une importance nettement supérieure…, à la vie humaine. En effet, pour Lénine, la famine jouait le : « rôle d'un facteur de progrès ». Alors qu'il vivait dans la région la plus durement touchée par la famine, la Volga, et qu'il voyait les cadavres s'amonceler dans les rues, Lénine refusa, uniquement par Idéologie, d'apporter son aide aux victimes de cette terrible famine (page 106) :

« Loin de se limiter à son rôle de témoin des horreurs d'une grande famine générale, il y contribuait. La famille tirant ses revenus de leur propriété d'Alakaïevka, dans la province de Samara, il insistait pour que Krouchvitz, le régisseur, lui verse exactement la somme convenue, ce qui revenait à exiger des paysans de payer leur dû, indépendamment des circonstances. »

À cette époque, Lénine vivait des héritages de sa famille et des faibles revenus de son peu d'activité en tant qu'avocat « occasionnel », trop occupé qu'il était à organiser des réunions et des complots Révolutionnaires.

C'est en 1894, lors de l'une de ces réunions entre Révolutionnaires, que Lénine fit la connaissance de sa future épouse : Nadejda Konstantinovna Kroupskaïa, comme lui, une militante Marxiste. Lénine était déjà marqué par les grandes théories sur la Révolution et la lutte des classes (« ouvrière » / « bourgeoise »). Seul hic ! Il n'avait jamais rencontré d'ouvrier de sa vie. Il vivait comme un rentier de la classe moyenne. Mais peu importait, l'essentiel, pour lui, consistait à appliquer la théorie Marxiste. Point. le spectre de la Terreur de masse utilisée pour appliquer l'Idéologie Communiste était déjà très présent chez Lénine, avant cette fin de 19ème siècle (page 118) :

« le futur Lénine vouait une haine viscérale à toutes les couches de la société qui soutenaient le régime tsariste. Il détestait tous les membres de la famille Romanov, l'aristocratie, le clergé, la police et le haut commandement militaire. Il abominait la classe moyenne commerçante et une autre en pleine expansion, constituée d'industriels et de financiers. Il partageait avec Zaïtchnevski, Tkatchev et Nefediev un véritable empressement à démolir les piliers du régime par le recours à la violence. »

Le 9 décembre 1895, il fut arrêté par la police de l'Okhrana, puis avec les membres du groupe de Révolutionnaires, ils furent condamnés à trois ans d'exil « administratif » dans l'est de la Sibérie, le 29 janvier 1897.

Il se maria donc, en exil, avec Nadejda Konstantinovna Kroupskaïa, le 10 juillet 1898.

En 1900, Lénine créa son premier journal Révolutionnaire l'Iskra (l'Étincelle) ; et en 1902, il publia son célèbre opuscule : « Que Faire ? ».



À cette époque déjà, Lénine ne cachait pas qu'il n'avait rien d'un démocrate. Il avait des formules radicales comme celle-ci : « Donnez-nous une organisation de révolutionnaires et nous mettrons la Russie sens dessus dessous ! ».

D'ailleurs, il qualifiait les procédures démocratiques de : « hochet inutile et nuisible » (Citation extraite de Que faire ? Lénine, Oeuvres, Marxists Internet Archives, http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1902/02/19020200z.htm (NdT)).

Très tôt, Lénine tint à cette Idéologie fondamentale, pour lui, et reprise de Marx : la Dictature du Prolétariat.



Dans l'automne de 1902, un matin, alors que Lénine vivait en Angleterre, un certain Léon Trotski frappa à la porte de son domicile de Holford Square. En effet, Trotski ayant entendu parler de Lénine, et venant de s'évader de son exil forcé en Sibérie, souhaitait vivement se joindre à l'équipe de rédacteurs de l'Iskra.

Alors que le Congrès du Parti Ouvrier Socialiste de Russie (le P.O.S.D.R.) devait avoir lieu à Bruxelles le 17 juillet 1903, le Congrès dut déménager subrepticement, à Southgate Road au nord de Londres, le 29 juillet, dans un lieu totalement improbable pour des Marxistes exécrant la religion : Brotherhood Church, l'église congrégationaliste du pasteur F.R. Swann, un socialiste engagé.

L'idée forte du Congrès tournait autour du thème de la Dictature du Prolétariat. Au cours de ce Congrès, des dissensions apparurent au grand jour et il en émergea alors deux groupes distincts. D'un côté, ceux qui étaient devenus « majoritaires » : les Bolcheviques, dirigés par Lénine ; et les autres devenus « minoritaires » : les Mencheviques, dirigés par Martov.

Quasiment tous les membres de la rédaction de l'Iskra étaient de fervents aficionados des Jacobins de la Révolution Française, et donc des adeptes de la Terreur de 1792-1794.



En 1905, suite aux mauvaises récoltes régulières depuis plusieurs années, les paysans étaient de plus en plus en colère et les ouvriers se plaignaient de ne pas disposer d'organisations suffisamment structurées pour face aux employeurs. Les mouvements Révolutionnaires se développaient et le Tsar Nicolas II (qui avait succédé à son père Alexandre III en 1894), n'arrivait pas à organiser économiquement et socialement le pays en ce début de 20ème siècle ; bref, la situation devenait critique en Russie.

Les attentats terroristes étaient extrêmement nombreux à l'encontre du Pouvoir, dont le dernier en date qui avait causé la mort du ministre de l'Intérieur : Viatcheslav Plehve en 1904 ; assassinat commis par le Parti des Socialistes-Révolutionnaires.

Vint se rajouter à cette situation catastrophique, l'entrée en guerre de la Russie contre le Japon.

Jusqu'à ce jour du 9 janvier 1905 qui sera désormais nommé : le « Dimanche Rouge », car… (page 190) :

» (…) ce jour-là, des hommes, des femmes et des enfants, rassemblés à Saint-Pétersbourg, entreprirent de se rendre au palais d'Hiver, la résidence des tsars, pour remettre à Nicolas II une pétition réclamant des droits civils universels, notamment un embryon de représentation politique démocratique. C'était un dimanche et les manifestants, fermes mais d'humeur joviale et revêtus de leurs plus beaux habits, s'étaient réunis derrière Gueorgui Gapon, un prêtre orthodoxe. Cette manifestation avait été organisée par l'intermédiaire de l'Assemblée des ouvriers des usines et minoteries de Saint-Pétersbourg, dans l'idée de présenter au tsar en personne un ensemble de demandes formulées de manière très respectueuse. L'organisation était une sorte de syndicat ouvrier contrôlé par le ministre de l'Intérieur et créé dans le cadre d'un plan de surveillance décidé par Sergueï Zoubatov, le chef de l'Okhrana. Gapon jouait le rôle d'intermédiaire mais, avec le temps, il prit de plus en plus le parti des ouvriers contre les autorités.

A l'approche du palais d'Hiver, les manifestants reçurent l'ordre de se disperser, mais ils passèrent outre. le tsar étant absent, la garde impériale postée devant le palais commença à paniquer. le grand-duc Vladimir, son commandant, ordonna de tirer sur la foule, causant la mort d'un grand nombre d'innocents. Loin d'être étouffé, le mouvement s'amplifia, avec partout des grèves et des manifestations, et chaque fois la faute rejaillissait sur les Romanov.

La nouvelle de cette crise révolutionnaire parvint à Genève dans les vingt-quatre heures qui suivirent le « Dimanche rouge ». Anatoli Lounatcharski et sa femme furent parmi les premiers émigrés bolcheviques à lire les journaux du 10 janvier. Ils se précipitèrent rue David-Dufour, chez Lénine, qui laissa éclaté sa joie, malgré l'annonce de la mort tragique d'innocents tués à bout portant à l'entrée du palais d'Hiver. Pour le chef des bolcheviks, le tsarisme se trouvait au bord du précipice : le trône d'Ivan le Terrible et de Pierre le Grand commençait à vaciller, et l'essentiel était là. »

Ironie de l'Histoire : à chaque fois qu'il y eut une Révolution en Russie (en 1905 et 1917), Lénine était absent, vivant à l'extérieur dans un pays d'Europe…

Dans la foulée, Lénine fit organiser secrètement un Congrès le 12 avril 1905 pour décider de la stratégie à adopter, afin de transformer la manifestation sanglante du « Dimanche Rouge » en une Révolution Marxiste (page 194) :

« Lénine, dont la réputation parmi les bolcheviks s'était ternie depuis quelques mois, en Russie comme à l'étranger, réaffirma soudain son autorité. Il présida toutes les séances et modifia le programme à sa guise. Entreprenant enfin de préciser comment déclencher la révolution, il électrisa son auditoire avec des slogans préconisant l' »insurrection armée », un « gouvernement révolutionnaire provisoire », la « terreur de masse », et l' »expropriation de la noblesse foncière ». Chacune de ses formules était saluée par des acclamations. Il n'avait aucune inhibition et, si surprenant que cela paraisse, son auditoire l'écouta sans soulever la moindre objection. Les bolcheviks étaient sans pitié. Ils s'attendaient à faire la révolution et à devoir se battre contre une armée de contre-révolutionnaires ; aussi ne voyaient-ils pas pourquoi ils devraient éviter d'employer les méthodes violentes de Robespierre et des révolutionnaires français de 1789. Réalistes et pleins d'assurance, ils partaient du principe que, s'ils assumaient le rôle essentiel qu'on attendait d'eux dans le renversement du gouvernement tsariste, ils seraient indispensables : aucun bénéfice politique ou économique ne serait possible autrement. Leur objectif : se joindre à l'administration révolutionnaire mise en place. Lénine exprimait donc là des idées qui reflétaient leurs aspirations les plus profondes. »

Dans le Parti, on lui reprocha de ne pas retourner immédiatement en Russie pour participer à la Révolution. Mais Lénine était un théoricien plutôt couard (page 198) :

« Il n'avait jamais mis en jeu sa sécurité ni accompli le moindre geste révolutionnaire. Son activité d'émigré, avec ses débats intellectuels, ses publications et ses recherches en bibliothèques, continuait à le satisfaire. En le voyant rue de Carouge, nul n'imaginait que cet intellectuel impeccablement vêtu nourrissait la ferme intention de transformer la politique et la société, un objectif devenu primordial à ses yeux. Lénine était convaincu que les leaders de la révolution, censés apporter des orientations théoriques et proposer des solutions pratiques, devaient se préserver de toute atteinte à leur liberté.

(…) Il changea d'avis en apprenant qu'à Saint-Pétersbourg le régime consentait enfin à entreprendre de sérieuses réformes. le 17 octobre 1905, le tsar publia un manifeste dans lequel il s'engageait à édicter des droits civiques universels et à convoquer une Douma d'État. Immédiatement, Lénine se sentit rassuré. Il serait enfin débarrassé de l'Okhrana et pourrait se promener dans la rue sans agents à ses trousses – ou du moins pouvait-il l'espérer ! La première semaine de novembre, il prit un train à Genève et entama un périple qui lui fit traverser toute l'Allemagne. »

Mais arrivé à Saint-Pétersbourg, il s'aperçut que l'Okhrana était largement déployée dans la ville. Lénine ne put donc agir que dans l'ombre et lors de réunions Révolutionnaires secrètes. Il précisa le fond de sa pensée quant au déroulement que, selon lui, devaient suivre les évènements (pages 200 et 201) :

« Souvent il avait déploré qu'en 1871 la Commune de Paris n'ait pas eu recours à la répression, mais en 1905 il ne se contenta pas de confirmer qu'il userait de méthodes violentes : il les formula avec un niveau de précision bien plus sanguinaire que tout ce que l'on pouvait imaginer. Il se montra quasiment assoiffé de violence, et si personnellement il ne nourrissait aucune ambition meurtrière ou barbare et ne souhaitait même pas assister à des scènes de boucherie, il trouvait un plaisir cruel à les recommander.



P.S. : Vous pouvez consulter ce commentaire, dans son intégralité, sur mon blog :
Lien : https://communismetotalitari..
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Trotski

Un livre considéré par beaucoup d'historiens sérieux comme bourrés d'erreurs. A lire, mais avec cela à l'esprit.
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Trotski

Un somme sur un montagne d'orgueil et de naïveté... Consternant, mais un excellent.
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Lénine

Robert Service est l'auteur d'une biographie de Trotski dont nous ne fûmes pas les seuls à […] saluer l'exceptionnelle qualité.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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