AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Roger Ikor (22)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les eaux mêlées

De la Russie à la France, en plein coeur de la tourmente de la première moitié du XXème siècle, cette formidable saga familiale retrace le parcours de Yankel Mykhanowitzki (surnommé à son corps défendant Mr Mica) et de sa famille sur trois générations.



Quand je pense que ce livre a reçu le prix Goncourt en 1955 et que l'auteur m'était complètement inconnu! Initialement constitué de 2 volumes : La greffe de printemps (1898 - 1914) et les eaux mêlées (1914-1950 et des poussières), ils sont souvent réunis en un seul volume dans les rééditions actuelles. Même si les 2 parties peuvent être lues de manière indépendante, je vous conseille: 1/ de lire les deux, et 2/de les lire dans le bon ordre. Pas comme moi ! Les lire dans le désordre donne peut être un coté flashback intéressant, mais cela créé aussi quelques redondances superflues.



Les pogroms et les persécutions à l'encontre des juifs décident le jeune homme de 22 ans, marié et papa d'une petite fille, à fuir sa Russie natale pour venir s'installer en France, le pays des droits de l'homme... pense t il(!). "Ton pays natal te traitait en étranger, Yankel, en paria, Yankel ! Tu haïssais ce pays arriéré et sauvage. Tu l'as quitté en pleine conscience, en pleine conscience tu t'es choisi la France comme patrie, la France, le pays de la liberté, de la dignité humaine, qui t'offrait de te tenir debout, droit ! " Y trouvera-t-il ce qu'il recherche pour lui et sa famille ?



Yankel est le fil conducteur de cette histoire. C'est un personnage attachant, l'esprit toujours en ébullition. Il s'interroge sans cesse sur le comportement des hommes et le statut d'étranger. Son souhait obsessionnel est de devenir français mais ce n'est pas si simple. Et cela le sera encore moins quand sa femme, sa fille, et une partie de la famille le rejoindront par la suite. Les attentes de chacun doivent cohabiter et ne facilitent pas toujours l'intégration que souhaiterait Yankel. le fossé va aussi se creuser entre ceux nés en Russie et ceux nés en France. Mais un fossé, ça peut se combler en quelques pelletées, avec un peu de bonne volonté...



L'écriture est plutôt contemporaine, tantôt grave, tantôt légère. L'auteur parvient à instaurer un climat feutré et intimiste empreint de sincérité, avec des touches d'humour qui dédramatisent les situations difficiles. Étant lui-même fils d'une famille juive, lituanien par son père, polonais par sa mère, il y a certainement une part autobiographique dans ce récit. Nous évoluons donc aux côtés de cette famille, immergés dans les pensées et les réflexions de chacun. Dans cette période et ce contexte plus que troublés- on s'en souvient, en 1898, l'année ou Yankel arrive en France, l'affaire Dreyfus bat son plein, et Zola vient de publier son pamphlet 'j'accuse!' Et je n'évoque même pas les guerres qui vont suivre! - on pourrait attendre une histoire centrée sur l'antisémitisme, mais c'est surtout un livre sur l'immigration et les répercutions au sein du noyau familiale; un livre sur l'exil, l'intégration, l'assimilation, le poids des différences culturelles et générationnelles, des traditions, de la religion; un livre qui retrace la vie d'une famille comme toutes les autres, dont le désir le plus cher est de pouvoir vivre - et non survivre - sereinement et dignement, et d'assurer à ses enfants la possibilité d'accéder à une vie meilleure, la vie de leur choix. En ce qui me concerne, une belle découverte! Me reste à voir ce fameux téléfilm de 1969 que j'ai vu mentionner dans d'autres billets, étonnamment peu nombreux....

Commenter  J’apprécie          5412
Les eaux mêlées

C’est en contemplant les eaux opaques de la Seine au mois de Décembre qu’un souvenir a fait surface : la découverte d’un auteur lors de l’adaptation télévisuelle de l’oeuvre qui lui a valu le prix Goncourt en 1955, Les eaux mêlées de Roger Ikor. Séduite à l’époque par le propos et son interprétation, j’ai tenté à nouveau l’aventure, modifiée par les décennies écoulées, qui mettent à distance le contexte mais aussi remanient la sensibilité du lecteur. il ne me restait que deux souvenirs précis de ce roman : la découverte des frites par Yankel(!) et la correction que reçoit son fils pour avoir accusé d’antisémitisme son prof, un dénommé Lévy…



Voilà donc le propos : à la fin du dix neuvième siècle, Yankel fuit les pogroms qui mettent à mal la communauté juive de Rakwomir, en Russie. Via l’Allemagne, la fin du voyage se fait à Paris : la fin d’un rêve, avec ses désillusions mais aussi ses bonnes surprises. Ce jeune homme de vint-deux ans se pose mille questions à la minute, pour essayer de comprendre la vie qu’il découvre, pour s’interroger sur sa façon d’être, pour essayer de sortir du ghetto dans lequel se complaisent nombre de compatriotes arrivés depuis plus longtemps que lui. C’est difficile, la langue, les coutumes, la solitude, la judéité, sont autant d’obstacles pour une intégration. Lorsque sa femme le rejoindra après plusieurs années : le but est atteint mais le questionnement est toujours là. Et ce n’est pas l’arrivée d’une deuxième génération qui apaise les choses.



Cette saga familiale s’étend sur toute la première moitié de vingtième siècle, avec ses deux guerres, et la montée progressive de l’antisémitisme avec l’issue que l’on connaît. Si le sujet est abordé, c’est en filigrane, car l’auteur centre ses réflexions sur l’assimilation progressive d’immigrants, qui auraient être originaire de toute autre contrée exotique, et cheminer de la même façon. Au coeur du flux de ces eaux qui se mêlent, existerait t-il une mémoire de l’eau, pour qu’après plusieurs générations, le sentiment d’un ailleurs originel soit encore présent?



Même si le récit est à la troisième personne, on a le sentiment de suivre la logique interne des différents personnages, et de s’immiscer au coeur de leur réflexion.



Le téléfilm diffusé en 1969 est dispo sur l’INA : ma chronique sera révisée après l’avoir revu.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          350
Les eaux mêlées

Magnifique roman et un Goncourt 1955 d'un auteur trop méconnu. J'ai beaucoup apprécié cette saga d'émigrés juifs russes venus, au début du XX° siècle s'installer en France, pays des lumières pour fuir les pogroms. On va suivre la vie de Yankel, de ses frères et de son fils Simon au cours des décennies, et comprendre avec eux les questions de différences culturelles, d'intégration ou d'assimilation. Celles et ceux qui ont apprécié l'art de perdre d'Alice Zeniter devraient aimer également ce roman, même s'il s'agit évidemment d'une autre époque et d'une autre migration.

Je découvre à la fin de ma lecture qu'il s'agit en fait du tome 2 d'une saga mais cela ne m'a pas posé problème et il peut se lire sans que l'on ait commencé par la greffe de printemps.

Humanité, tolérance, bienveillance, humour sont au rendez-vous, servis par une belle écriture.
Commenter  J’apprécie          237
Les eaux mêlées

Deux jours ,plongée dans ce pavé (702 pages) au détriment des préparatifs de noël mais tant pis!!

Remarquable saga, j'ai rit ,et pleuré au côté de Yankel Mykhanowitzki, personnage central du roman.

Fuyant les pogroms ravageant la Russie à la fin du 19ème siècle, le jeune casquettier Yankel quitte sa femme Hanné et sa petite fille via Paris où là, il va devoir faire preuve de beaucoup de pugnacité pour devenir vraiment français, son souhait le plus cher et se fondre dans la masse.

Une histoire superbement écrite soulevant beaucoup de questions autour de l'émigration,le brassage des peuples d'ou le titre: les eaux mêlées.

Une foule de personnages " haut en couleurs" gravitent autour de Yankel que nous suivrons sur plus de 50ans.

Un gros coup de coeur que ce roman ,à placer pour moi au côté d'Ernst Wiechert .⭐⭐⭐⭐⭐

Commenter  J’apprécie          231
Les eaux mêlées

C’est par son adaptation pour la télévision par Jean Kerchbron que j’ai découvert en 1969 cette saga sur plusieurs générations d’émigrés juifs russes à Paris.

C’est d’abord Yankel fuyant les pogroms russes vers 1900 qui arrive, bientôt rejoint par sa femme, sa fille et ses parents… ses frères et sœurs : c'est "La greffe de printemps » qui constitue la première partie du diptyque qui, avec « Les eaux mêlées » constitue « Les fils d’Avrom ».

Yankel est un forcené de l’intégration, il deviendra français à part entière, clame-t-il… Français de la France, la république où les hommes naissent égaux.

C’est sans compter sans l’inertie de sa famille qui freine des quatre fers, arc-boutée sur les traditions avec l’approbation d’Avrom, le patriarche, père de Yankel… Une famille installée à proximité immédiate d’un quartier juif plus prompt à reproduire la culture ashkénaze que de s’intégrer vraiment.

C’est par Simon, son fils que son rêve se réalisera ; et le mariage de Simon Mykhanowitzki avec Jacqueline Saulnier, issue d’une vieille famille française. Nous sommes ici dans le deuxième volet des « Fils d’Avrom », « Les eaux mêlées… sur une période des années trente à cinquante. Des années traversées par la deuxième guerre mondiale.



Un livre alerte et émouvant, traversé de traits d’humour, mettant en lumière la grande difficulté de l’intégration dans le pays d’accueil d’étrangers à la culture foncièrement différente et rassemblés entre eux… Un thème d’actualité.



Condisciple de Georges Pompidou en khâgne avec qui il restera très lié, élève et professeur de lettres au lycée Condorcet , en juin 1940, Roger Ikor est fait prisonnier de guerre et déporté en Poméranie. Le suicide de son fils, adepte du « Zen macrobiotique » lui fera mener une guerre sans merci contre les sectes notamment en fondant le « Centre Contre les Manipulations Mentales »…

Commenter  J’apprécie          190
Les fils d'Avrom / Les eaux mêlées / La greff..

Prix Goncourt 1955 pour "Les Eaux Mêlées", deuxième volume de son diptyque "Les Fils d'Avrom", Roger Ikor nous raconte l'histoire d'une famille juive qui va émigrer en France. Le style de Roger Ikor est puissant, il nous fait entrer dans l'univers de ses personnages et nous fait ressentir tous leurs espoirs, leurs émotions, leurs doutes, et tout cela à travers l'histoire de France, des deux guerres mondiales et d'une période violemment antisémite. Pour suivre cette épopée et en saisir toute sa profondeur, il est nécessaire de lire les deux récits. "La Greffe de Printemps" évoque Yankel fuyant sa Russie natale et les pogroms puis son arrivée sur le sol français. On partage avec lui toutes les difficultés à s'intégrer et toute la volonté qu'il faut pour vivre dans un pays dont on ne partage pas les codes, les mœurs, la religion même si ce pays est porteur de toutes les valeurs démocratiques et bénéficie d'une aura mondialement positive. Dans "Les Eaux Mêlées", la deuxième et la troisième génération, à la suite de mariages, les enfants assimilés et devenus définitivement français, ayant fait leur le roman national, pourront participer à l'aventure de la méritocratie républicaine. C'est vraiment un très beau récit présenté sous forme de roman et très bien écrit.

Commenter  J’apprécie          151
Je porte plainte

Publié en 1981, « Je porte plainte » est le témoignage d’un père anéanti par le suicide de son fils de vingt ans adepte de la secte « Zen macrobiotique ».

Plus qu’une lamentation ou un cri de désespoir c’est un véritable « J’accuse » que Roger Ikor adresse aux sectes mortifères et au Président de la République, coupable à ses yeux de complicité par passivité…



"Je porte plainte », un titre si l’on en croit l’auteur qui lui est venu naturellement ; lui le vice-président de l'association des « Amis de Zola »… « J’accuse », « Je porte plainte »…



Condisciple de Georges Pompidou en khâgne avec qui il restera très lié, élève et professeur de lettres au lycée Condorcet , en juin 1940, Roger Ikor est fait prisonnier de guerre et déporté en Poméranie. Le suicide de son fils, adepte du « Zen macrobiotique » - comme on l'a dit plus haut - lui fera mener une guerre sans merci contre les sectes notamment en fondant le « Centre Contre les Manipulations Mentales »… Et en publiant ce pamphlet : « Je porte plainte »



Un texte fort et fort désespéré de la part d’un père qui a vu son enfant mourir après huit mois de coma… Terrible...

Terrible aussi dans la critique des institutions jusque dans la critique acerbe de l’ Éducation Nationale (lui le professeur...) qui ne forme pas les jeunes mais « les pare d’un fausse culture »… Ce sera mon bémol concernant ce texte touchant et dur : on ne peut rejeter la responsabilité d’un tel drame sur autrui sans s’être un tant soi peu, soi-même, remis en question ; même si les anecdotes directement sorties des collèges que fréquenta son fils sont affligeantes … Un petit chapitre eût été apprécié : « Et moi dans tout ça ? »…

Mais c’est sans doute plus facile à dire quand on est pas directement touché.



Commenter  J’apprécie          150
Les eaux mêlées

Prix Goncourt 1955 pour "Les Eaux Mêlées", deuxième volume de son diptyque "Les Fils d'Avrom", Roger Ikor nous raconte l'histoire d'une famille juive qui va émigrer en France. le style de Roger Ikor est puissant, il nous fait entrer dans l'univers de ses personnages et nous fait ressentir tous leurs espoirs, leurs émotions, leurs doutes, et tout cela à travers l'histoire de France, des deux guerres mondiales et d'une période violemment antisémite. Pour suivre cette épopée et en saisir toute sa profondeur, il est nécessaire de lire les deux récits. "La Greffe de Printemps" évoque Yankel fuyant sa Russie natale et les pogroms puis son arrivée sur le sol français. On partage avec lui toutes les difficultés à s'intégrer et toute la volonté qu'il faut pour vivre dans un pays dont on ne partage pas les codes, les moeurs, la religion même si ce pays est porteur de toutes les valeurs démocratiques et bénéficie d'une aura mondialement positive. Dans "Les Eaux Mêlées", la deuxième et la troisième génération, à la suite de mariages, les enfants assimilés et devenus définitivement français, ayant fait leur le roman national, pourront participer à l'aventure de la méritocratie républicaine. C'est vraiment un très beau récit présenté sous forme de roman et très bien écrit.
Commenter  J’apprécie          120
Les eaux mêlées

Une très belle saga familiale qui raconte le parcours d'un juif Russe, fuyant les pogroms, et qui arrive en France en 1898 .Il conte sa volonté d'intégration ,sans doute différente de l'état d'esprit des migrants actuels ,ce désir de devenir français sans toutefois renier ses origines .Ses frères vont participer à la première guerre mondiale et un de ses fils épousera une française chrétienne .Le livre va s'achever par la seconde guerre mondiale , la façon dont les différents protagonistes de cette famille juive ,éparpillée à travers le monde vont y survivre ou non .En racontant l' histoire de cette diaspora juive ce livre offre un bel exemple de tolérance ,d'acceptation de l'autre malgré des cultures ,des identités ou religions différentes ,notre histoire à tous !

Ce livre de qualité ,bien écrit et plein d'humour ,(un peu daté certes parfois ) eut le prix Goncourt en 1955 , j'aimerais que les prix Goncourt De ces dernières années eussent un niveau comparable
Commenter  J’apprécie          100
Je porte plainte

Livre lu au collège, donc dans les années 70. L'histoire terrifiante de ce père qui voit son fils mourir de la drogue. Époque assez permissive, il faudra attendre quelques années avant une réelle prise de conscience. C'est sûrement ce livre qui m'a prévenu des dangers de ces substances et m'a empêché d'en consommer jusqu'à ce jour. A l'exception d'autres produits en cours de légalisation.
Commenter  J’apprécie          80
Les eaux mêlées

les juifs d'un petit village russe Rakwomir, pressent les persécutions antisémites, quittent clandestinement la Russie,, seuls ou par familles entières. Yankel part pour la France. Trouver un travail, faire venir sa famille. A Paris, il découvre un monde nouveau. Esprit ouvert, il ne songe plus qu'à devenir Français comme les autres L'arrivée de sa femme Hanné aura beaucoup de difficultés à s'adapter. Yankel s'installera à la périphérie d'un quartier juif. La vie de cette famille courageuse, sympathique s'adaptera au fil des mois, et des années, au cours desquelles nous connaîtrons toutes les aventures et péripéties survenant dans leur vie quotidienne au milieu d'un monde qu'ils découvrent avec étonnement. La famille s'agrandira, les naissances, les mariages feront de ses membres de vrais Français., tout en gardant un esprit original dû à leur lointain pays natal.
Commenter  J’apprécie          80
Si le temps ... le semeur de vent

« Ah ! si l'argent, n'existait pas »

Un rêve pour M. Clare, « le semeur de vent » ; en fait le fondateur des « villages sans argent ». Il apprendra à ses dépends que l’adage qui veut que « qui sème le vent récolte la tempête », n’est pas un vain mot…

Abolir le vol, le crime crapuleux, les sordides conflits d’intérêt en supprimant l’argent… une bien belle œuvre, en fait… A moins que l’idée ne reviennent à casser le thermomètre quand la température monte ; comme une façon de s’échapper du réel pour entrer dans l’illusion...



Publié en 1960, « Le semeur de vent » est le premier volume de « Si le temps… », une trilogie qui sera complète avec la parution de « La ceinture du ciel » en 1964 et « Frères humains » en 1969.

Un premier volume qui aux dires de l’auteur lui-même, dans l’avertissement présent en début de volume, peut paraître comporter comme des digressions ou des lourdeurs, des personnages simplement esquissés des idées non encore très bien liées entre elles… Il s’agit en fait de poser les bases des volumes suivants… Il en résulte une lecture un peu confuse qui gâte un peu le propos…et le plaisir.



Commenter  J’apprécie          80
Les eaux mêlées

Un grand roman sur la tolérance. A relire
Commenter  J’apprécie          70
Le tourniquet des innocents

M. Jourdedieu est agrégé et prof à Paris. Tout pourrait aller plutôt bien, mais sa famille et lui tirent le diable par la queue et le couple qu'il forme (avec une épouse charmante qui est au foyer) a la plus grand mal à élever, donner l'exemple et nourrir les trois bouches adolescentes et contestatrices qui sont encore à la maison. J'ai reconnu mes 18-20 ans à travers ces jeunes de banlieue (Conflans, Herblay...) qui avaient mon âge dans les années 70 et leurs parents (un peu plus âgés que les miens et plus cultivés).Image tout de même sombre et tout cela se termine d'ailleurs mal.

Et on se pose la question : qu'est-ce qui a changé sous les ciels des lycées des années 90-2000 et ceux des années 70 ? Pas grand-chose au moment du roman de Roger Ikor qui raconte avec une certaine tristesse l'histoire d'un prof agrégé qui a fait la guerre avec ses enfants ronchons et contestataires (on voulait toujours faire "la révolution" à cette époque sans connaître les vrais ouvriers). Et puis cet enseignant de Lettres n'accepte pas par exemple le Nouveau Roman et n'aime pas Apollinaire -aimé par ses élèves, il est vrai différence avec notre époque !-. Les considérations sur la correction des copies ne sont pas très intéressantes à mes yeux, mais l'itinéraire de cet homme lourd, paumé, qui n'arrive pas à trouver de réception auprès d'une femme pourtant compréhensive et gentille, et ses disputes-discussions avec ses ados ronchons, m'ont tout de même émue. Il y a de belles descriptions de la banlieue autour de Nanterre. Roger Ikor parle peu de drogue et pourtant c'était de début de cette catastrophe tournante. ON peut vraiment regretter ces écrivains oubliés : Roger Ikor, Jean-louis Curtis, qui savaient si bien regarder, sentir leur époque ; pourquoi ne les lit-on plus ? Ils avaient un "regard" sur notre société en mouvement. La fin du livre est particulièrement touchante et Roger Ikor y a su décrire l'extrême détresse d'un jeune homme.

On se demande avec curiosité ce que dirait Ikor de nos jeunes des années 2010 ?!
Commenter  J’apprécie          60
Si le temps ... le semeur de vent

Quarante pages et l'histoire commence enfin...

On s'attache au personnage mais je dois dire que je suis déçu du fait que l'auteur "néglige" le "village sans argent", qui devrait avoir une place plus importante dans le roman. J'avais envie d'en savoir plus sur le quotidien et l'organisation au sein du village.

La fin est étrange, très surprenante, un peu "grosse". Mais la dernière page secoue le lecteur.

L'idée était pourtant intéressante, mais le récit se perd dans les descriptions.

Grosse déception.
Commenter  J’apprécie          40
Les eaux mêlées

Jene l'avais pas relu depuis au moins 35 ans. Depuis, j'habite Herblay et, dans le roman les communes de La Frette et d'Herblay sont réunies sous le nom de Virelay. Les descriptions des paysages sont remarquables de précision et la description des habitants très réaliste. Voilà un livre qui mérite d'être relu.
Commenter  J’apprécie          40
Les fils d'Avrom / Les eaux mêlées / La greff..

De même que les oiseaux pressentent l'orage, les juifs de Rakwomir, un petit village russe au tournant du siècle, devinent à certains signes que les persécutions antisémites, un instant suspendues vont commencer.

Yankel Mykhanowich quitte clandestinement la Russie laissant les siens au village. La France! il a entendu dire que tous les hommes sont libres et égaux.

Trouver du travail voilà son but et faire venir son épouse Hanné, ensuite la famille, devenir français sans rien renier de ce qu'il est.

C'est un roman de facture puissante qui retrace avec humour et sincérité l'histoire de trois générations d'émigrés.

Le prix Goncourt lui a été attribué en 1952 pour ce livre, mais il fut lui aussi mobilisé en 1939, prisonnier des allemands et interné dans un oflag poméranien. Il devient chef de bloc, et tient un journal clandestin dont il est le directeur. Lors de l'avance russe, il s'évade mais est repris au bout d'un mois d'errance dans les premières lignes allemandes.

>
Commenter  J’apprécie          20
Les fleurs du soir

Les dernières histoires d'amour d'un veuf de 70 ans : long et fastidieux, convenu. Lu jusqu'à la fin car ça a faillit s'améliorer et que j'attendais tellement mieux et ça n'est jamais venu !
Commenter  J’apprécie          10
Les eaux mêlées

L'histoire d'un immigrant juif de russie de 1900 à 1950, sa descendance, son acclimatation, sa famille. Une magnifique saga, pleine d'humour et d'émotion, qui n'est pas sans rappeler le roman de R.Gary, qui

traitait, sur un ton assez semblable le même thème à la même époque. 2 prix Goncourt aussi...
Commenter  J’apprécie          10
Les poulains

Une petite ville de province habitée par des bourgeois, des ouvriers communistes, des blousons noirs , d'autres jeunes un peu naïfs et un architecte en déshérence. Ce dernier participe à la mise en place d'une maison des jeunes, les méchants n'y mettront pas les pieds mais les poings et briseront ce bel édifice. Mais le cinquantenaire socialiste libéral démocrate (1965) voit plus grand pour réunir ce petit monde :une maison de la Culture! Cela ne se fera pas...Il épousera une femme plus jeune et ils auront un enfant...L'avenir.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Roger Ikor (161)Voir plus

Quiz Voir plus

Le roman de Renart

Renart est un:

loup
blaireau
renard
rat

11 questions
159 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}