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Critiques de Rozenn Illiano (271)
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Le phare au corbeau

Agathe et Isaïah sont collègues de travail. Rien à voir avec ceux que vous croisez à la machine à café le lundi matin (enfin j’espère pour vous !). L’une voie les fantômes et l’autre les aide à passer de l’autre côté. Elle a le don de double vue et lui maîtrise l’art du Hoodoo (une forme de vaudou) qui lui permet d’aider les morts à quitter le monde des vivants. Ensemble ils libèrent les âmes en peine. Rien à voir avec les ghostbuster, ils se définissent plutôt comme des sorciers. Depuis 10 ans nos deux baroudeurs amateurs de métal, exorcisent les vieilles demeures. Forts de leur expérience c’est l’esprit tranquille qu’ils se rendent en Bretagne pour exorciser le manoir de Ker Ar Bran et son énigmatique phare. Dans cette vieille masure un fantôme fait des siennes et met les propriétaires à cran. C’est même tout le village de Landrez qui semble bouleverser par les évènements.



J’ai tout de suite été séduite par le personnage d’Agathe, mélange de fêlures, de rébellion, de trop plein d’amour et de marginalité. Isaïah a mis plus de temps à me convaincre avec ses airs de premier de la classe, mais au fil des pages il a pris en épaisseur et en charisme et finalement m’a bien plu.



Je dois dire que dans les premières pages mon avis été mitigé. Je voyais poindre l’histoire déjà vue et sans saveur. Puis petit à petit la magie du mélange des genres a commencé à opérer. Le temps que tout se mette en place et j’étais happée. Rozenn ILLIANO nous entraine dans un tourbillon, trois époques différentes et un même lieu : Ker Ar bran et son phare. Les vieilles légendes bretonnes se déploient dans un décor brut et sauvage. Sur fond de mer démontée et bercé par le remous des vagues qui se meurent au pied de la falaise, c’est toute l’histoire de Landrez qui prend vie. L’ambiance d’abord feutrée se fait pesante, puis oppressante, les âmes en peine vous enlacent et accompagnent chacune des pages.



Que s’est-il passé dans ce manoir et dans ce phare? Pourquoi le village retient son souffle à la seule évocation de Ker Ar Bran ?



Au fil des mots l’histoire gagne en consistance, l’atmosphère s’épaissit et le malaise devient palpable. Le lecteur voit les réponses à ses questions s’esquisser puis disparaitre. Pas de longueurs mais des temps morts pour reprendre son souffle et mieux faire monter la tension. Puis en arrière-plan dissimulée sous cette ambiance ésotérique se dessine une réflexion plus profonde sur ce qui fait de nous ce que nous sommes, sur notre besoin viscéral d’être reconnus et acceptés par nos pairs et intégrés à un groupe. Sur ce besoin criant de trouver notre place dans ce monde et sur la marginalité et la solitude que nous portons tous en nous à différents degrés.



Tendu jusqu’à la dernière ligne vous arriverez à bout de souffle à la fin de ce récit pour un final inattendu et bien pensé.



Une découverte totale car je ne connaissais pas l’auteur, de plus, ce livre est classé SF et je n’en lis presque jamais. Alors pourquoi cette lecture ? Parce que j’ai été happée par l’étrange couverture réalisée par Anouck FAURE. Un majestueux corbeau qui se mêle aux vagues déchainées qui viennent s’écraser violemment contre une falaise sur laquelle s’élève un phare. Le tout en noir et blanc. Faire une belle rencontre tient parfois à peu de choses.



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Le chat qui avait peur des ombres

Lilith est une très belle et douce petite chatte blanche choyée par sa maîtresse. Et comme tous les "petits", Lilith a peur de ce qui ne lui ressemble pas : les ombres.

Un jour, poussée par sa curiosité toute féline elle va être confrontée à sa plus grande peur.



Un très bel album aux illustrations somptueuses, et clairement inspirées de l'esthétique des films de Tim Burton (j'ai bien aimé le petit clin d'oeil de Rozenn à la fin de l'ouvrage !), il faut dire que le sujet s'y prête - très burtonien lui aussi !



Une aventure qui mêle merveilleux et tendresse et apprendra aux jeunes enfants que ce qui nous fait peur (quand on est jeune) n'existe bien souvent que grâce aux représentations que nous avons dans nos têtes.

Qui a dit que le cerveau n'était pas le muscle le plus puissant du corps humain ? !
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Le phare au corbeau

Pour sa rentrée littéraire 2019, les éditions Critic ont choisi de mettre en avant un roman signé Rozenn Illiano qui nous offre avec « Le phare au corbeau » une passionnante histoire de fantômes. Le récit met en scène Agathe, une jeune femme ayant la particularité de voir les esprits, et son associé et ami, Isaïah, qui ne possède pour sa part aucun pouvoir à proprement parler mais qui peut, à l’aide de rituels, renvoyer les fantômes dans l’au-delà. Un savoir-faire que notre héroïne lui envie, les sorciers dotés d’un don similaire au sien possédant d’ordinaire des pouvoirs psychopompes qui, malheureusement, lui font défaut. Malgré ce léger couac, le duo fonctionne parfaitement, la première s’occupant de repérer et attirer les esprits tandis que le second se charge de les exorciser. Et le travail ne manque pas ! Appelés à la rescousse par des gens ordinaires, désespérés par l’intrusion du surnaturel dans leur quotidien, nos exorcistes vadrouillent de maison en maison afin de faire disparaître ces esprits qui rendent la vie impossible aux propriétaires. Car si certains fantômes un peu farceurs se contentent de faire claquer les portes ou de changer des objets de place, d’autres, vraiment en colère, n’hésitent pas à aller plus loin, en provoquant des cauchemars chez les plus jeunes, par exemple, ou en se livrant au sabotage. Si la plupart des gens s’effraient (à raison) de ces manifestations surnaturelles, Agathe et Isaïah eux, ont une sacré expérience en la matière et ne sont plus guère impressionnés par grand-chose. Du moins jusqu’à ce qu’on les envoie à Landrez, petit village côtier situé en Bretagne où on les charge d’une mission à priori tout à fait banale : exorciser une vieille propriété implantée en marge du village et qu’un jeune couple vient d’acquérir afin de la transformer en maison d’hôtes. Seulement des légendes courent autour de cet endroit, et notamment du phare qui jouxte le manoir et qui est réputé pour avoir causé la mort de tous les anciens propriétaires ainsi que bien d’autres drames. Simples superstitions ? C’est ce que nos deux héros pensaient avant de découvrir la sombre aura qui plane sur le domaine et de se livrer, sans succès, à leurs rituels habituels. Il leur faut alors se rendre à l’évidence : les fantômes qui hantent Ker Ar Bran sont bien plus puissants que ceux auxquels ils ont déjà eu affaire.



Le roman possède de nombreuses qualités parmi lesquelles on peut notamment mentionner le choix du cadre puisque l’essentiel du récit se déroule au fin fond d’un village breton. Un environnement propice aux légendes et familier des lecteurs, ce qui facilite l’immersion tout en rendant l’intrusion du surnaturel encore plus effrayant. Le récit comporte également plusieurs scènes se déroulant à Paris, lieu de résidence de nos héros, ce qui permet à l’auteur d’esquisser les contours de son univers qui, de toute évidence, sera amené à se développer dans de futurs autres tomes (même si le roman se suffit parfaitement à lui-même). On découvre ici un monde dans lequel subsistent de petites touches de surnaturel et où, contrairement à ce dont on a l’habitude dans ce genre de récit, cela n’a rien de secret. Notre duo ne cache donc absolument pas ses activités et leurs dons respectifs suscitent davantage la curiosité que le scepticisme chez le « grand public », ce qui explique qu’ils soient considérés comme une solution parfaitement envisageable pour certaines personnes désespérées. Les manifestations surnaturelles décrites dans le roman se résument pour l’instant à des fantômes qui peuvent aussi bien hanter des lieux que des gens : on n’a donc pas vraiment affaire à de l’urban-fantasy classique avec sa cohorte de loups-garous et vampires, ce qui est plutôt positif. L’auteur ne nous en dit d’ailleurs que très peu sur les esprits que les héros sont chargés d’exorciser, les quelques éléments que l’on peut récolter à leur propos provenant exclusivement des hypothèses formulées par Agathe qui, comme les autres, ignore beaucoup de choses sur le sujet. Tout ce que l’on sait avec certitude, c’est que les fantômes se manifestent après une mort violente ou profondément injuste et qu’ils sont généralement en colère. Loin d’être gênants, ces blancs laissés par l’autrice ont pour principale conséquence de titiller méchamment la curiosité du lecteur qui trépigne d’en apprendre davantage et de trouver un début de réponse aux multiples questions qu’il se pose : pourquoi certains fantômes restent-ils attachés à un lieu et d’autres non ? Peut-on arriver à communiquer avec eux ? Comment parviennent-ils à agir sur notre monde depuis cet entre-deux dans lequel ils se trouvent bloqués ? Autant d’interrogations qui, espérons-le, trouveront en partie leurs réponses dans les tomes qui devraient suivre.



Si le roman se révèle aussi passionnant, c’est aussi parce que l’autrice parvient à entretenir le suspens pendant la majeure partie du récit. Pour ce faire, elle a recours à un procédé narratif courant mais qu’elle utilise ici de manière fort habile et qui consiste à entremêler des récits appartenant à différentes temporalités. Outre ceux relatant les investigations de notre héroïne de nos jours, plusieurs chapitres sont ainsi consacrés à deux autres périodes de l’histoire de Landrez : la première concerne l’année 1839 et met en scène une jeune fille qui peine à trouver sa place dans la communauté, tandis que la seconde se déroule en 1921 et décrit l’arrivé au village d’un intellectuel parisien passionné de spiritisme et intrigué par les légendes qui entourent le domaine de Ker Ar Bran. Les trois récits ont évidemment des points commun, et l’autrice joue habilement de l’alternance pour distiller petit à petit ses révélations. Impossible de ne pas se prendre au jeu tant l’enquête menée par Agathe pour comprendre l’histoire de la malédiction qui entoure le phare est passionnante et pleine de surprises. L’autre grande qualité de l’ouvrage réside dans le petit frisson que parvient à faire naître l’autrice dès lors que sont mis en scène les fantômes qui, sans être terrifiants, suscitent néanmoins très efficacement le malaise du lecteur. Les scènes d’exorcisme sont notamment assez angoissantes, l’autrice n’hésitant pas à s’approprier certains codes du film d’horreur, tout en prenant garde à ne jamais faire dans la surenchère. En dépit du sujet et de la dangerosité de la situation traitée par les deux protagonistes, le roman n’est pas non plus exempt d’humour, ce qui ajoute une touche de légèreté bienvenue. Celui-ci se manifeste parfois via certains choix scénaristiques (l’existence d’un réseau social « spécial sorcier », par exemple), mais surtout grâce au personnage d’Agathe qui, par son franc-parler et son auto-dérision parvient à la fois à amuser et toucher le lecteur. Les personnages figurent d’ailleurs eux aussi parmi les principales forces du roman. Outre notre attachante héroïne, le récit met en scène plusieurs figures prometteuses et sans doute amenées à devenir récurrentes, parmi lesquelles évidemment l’acolyte d’Agathe. D’autres personnages ne sont qu’esquissés pour le moment mais les bribes d’histoire qu’on apprend à leur sujet suffit à nous les rendre intrigants.



Pari réussi pour Rozenn Illiano qui signe avec « Le phare au corbeau » un roman de qualité et qu’on prend plaisir à dévorer. Du frisson, une héroïne attachante et une enquête pleine de suspens : tous les ingrédients sont là pour faire passer au lecteur un bon moment. L’édition laisse entendre qu’il s’agit là du premier tome d’une série intitulée « Magie grise » et c’est tant mieux : vivement la suite !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Le phare au corbeau

En route pour une chasse aux fantômes avec ce récit aux accents gothiques et bien construit !

Agathe et Isaïah font partie d'une communauté de sorciers dans le microcosme ésotérique de Paris. Leurs pouvoirs leur permettent de détecter les malédictions, les karmas des gens et les envoûtements. Appelés par le maire d'un petit village en Bretagne, ils vont se lancer dans l'exorcisme le plus difficile qu'ils aient eu à pratiquer jusque là.





J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice, impeccable dans le traitement de l'ambiance gothique. Sans être soutenu, il reste travaillé, marqué par de brusques tensions de la part des personnages.

Ces derniers sont bien dessinés. Loin d'être manichéens, ils offrent un panel d'émotions très intéressantes. Ainsi, le don d'Agathe est incomplet car elle ne peut parler aux entités et cela la frustre.

Cette incomplétude lui provoque un syndrome de l'imposteur, comme si elle n'avait pas sa place au sein de la confrérie des sorciers et comme si son action était illégitime. Isaïah est un sorcier qui pratique le hoodoo, dérivé du vaudou, magie neutre avec laquelle on peut faire le bien ou le mal selon les rituels.

J'ai aimé la diversité dans le récit, que ce soit la couleur de la peau ou l'orientation sexuelle.

Les différentes temporalités sont bien gérées et ajoutent un vrai plus à l'atmosphère du récit. Le fait de découvrir l'histoire tragique des occupants précédents assoit le récit dans le drame.

Les descriptions sont précises et le manoir se dessine parfaitement dans notre imagination.

Je ne serais pas surprise d'apprendre que l'autrice ait dessiné un plan avec l'emplacement exact des pièces et des objets les décorant.

L'ambiance angoissante est très bien rendue dès le départ avec le sentiment d'effroi qui s'empare de la jeune fille à la découverte du manoir.

Les chapitres sont rythmés par un sentiment d'urgence. C'est un vrai page-turner.



Une parfaite lecture.

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Le chat qui avait peur des ombres

"Lilith, une petite chatte toute blanche, courageuse mais pas téméraire, s'échappe un jour de sa maison.

Heureuse de sa nouvelle liberté, elle s'éloigne, mais le soir tombe, et dans la neige, les ombres grandissent.

Lilith parviendra-t-elle à retrouver le chemin du retour, malgré les étranges créatures qui sont à sa poursuite?"



Un livre auto-edité avec des illustrations dinguissimes, il ne m'en fallait pas plus pour craquer...

C'est donc avec joie que j'ai découvert cet ouvrage très jeunesse qui aborde le fait d'arriver à vaincre ses peurs.

Quelques pages seulement mais un message clair.

Destiné, certes, aux plus petits je ne doute pas que cet album saura toucher le coeur des plus grands de par la douceur et la beauté de ses illustrations.

Il m'est difficile de vous en dire plus car l'histoire est vraiment courte mais je vous invite vivement à découvrir ce livre d'ambiances aux dessins délicats pleins de poésie qui s'harmonisent parfaitement avec la plume, toute aussi belle et délicate, de l'auteure.



Si vous souhaitez commander ce livre qui n'est plus disponible dans le commerce (ou découvrir d'autres titres auto-edités), voici le lien du site de l'auteure:
Lien : http://www.onirography.com
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Le phare au corbeau

J'avais découvert Rozenn Illiano avec son recueil de nouvelles, Le rêve du Prunellier et je l'avais adoré. La plume de l'auteure, vraiment poétique, m'avait séduite et, lorsque j'ai découvert qu'elle sortait ce livre fantastique aux éditions Critic, j'ai craqué. Je ne le regrette pas, même s'il est écrit au présent et à la première personne (deux éléments qui, d'habitude, me font fuir).



Il s'agit des aventures d'un duo d'exorcistes - une fille mal dans sa peau et un black homosexuel - qui gagnent leur vie en chassant les fantômes des maisons qu'ils hantent. Un jour, ils acceptent de partir pour la Bretagne, exorcisé un manoir. Malheureusement, la tâche s'avère trop ardue pour leurs capacités et l'accueil mitigé des villageois n'arrange rien. Très vite, la situation leur échappe...



La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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Le phare au corbeau

La chaudière a lâché et on a besoin de thunes pour la remplacer.

Voilà c'est tout simple comme quête de départ et c'est déjà le début de tout. Tout ? L'aventure particulière d'Agathe et Is', chasseurs de fantômes qui se complètent parce que leur don à chacun est incomplet. De mystères assez faciles à résoudre ils vont se retrouver dans une situation trop complexe pour eux et on va les suivre, accrochés comme ils peuvent aux gréements de la vie et de ses aléas (qui leur balance meubles et ustensiles) (les fantômes ces fanatiques du cliché).

L'écriture est envoûtante, simple et addictive, si j'avais eu tout le temps du monde je l'aurais lu sans m'arrêter, et si je regrette la fin un peu too much pour moi, j'ai vraiment aimé cette lecture d'entre mondes. J'ai aussi aimé suivre Agathe et ses doutes, ses peurs, ses pleurs, son énorme syndrome d'imposteur que son compagnon d'aventures, pourtant tout aussi handicapé, ne semble (puisque qu'on ne le sait pas vraiment) pas avoir, et oui, le patriarcat lamine toute femme même les sorcières. De fait, plus que les esprits c'est surtout la reconquête de soi qui est selon moi le thème majeur de ce récit. Et c'est un thème aussi fort et important que les émois d'une banshee en colère.
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Le chat qui avait peur des ombres

Lilith est une magnifique petite chatte blanche qui vit heureuse auprès de sa maîtresse. Son seul souci, ce sont les ombres qui s'invitent avec la nuit. Elles l'effraient au plus haut point, la terrorisent littéralement. Mais dans la journée, elle se montre câline et joueuse.

Par un bel après-midi d'hiver, elle est si intriguée par le manège d'une mouche qu'elle finit par la suivre dans la neige. Sa curiosité n'a pas de limite et voilà que le soir tombe, avec tous ses démons, et elle se sent perdue au milieu de sa hantise : les sombres créatures de la nuit qui ne cessent de grandir autour d'elle...

Comment va-t-elle pouvoir surmonter cette situation cauchemardesque ???

Mon avis : Dès mon arrivée en librairie pour effectuer mes achats du secteur jeunesse de la médiathèque, j'ai été captivée par la couverture de ce magnifique petit album. Une petite chatte blanche, féline à souhait, se détache sur un fond bleu nuit. De petites taches bleutées nous font penser à des flocons de neige, mais approchez-vous, il n'en est rien : ce sont des yeux pleins de mystère, les yeux d'ombres noires qui se matérialisent en créatures avides et en monstres effrayants. La police du titre reflète le froid, la solitude et surtout... la peur. Au début de l'histoire, alors qu'on nous raconte le quotidien de Lilith, les couleurs dominantes sont chaudes et automnales. On ne les retrouve qu'à la fin du livre, la fugue de Lilith s'entourant de toutes les nuances du blanc bleuté au bleu nuit très foncé et au noir. Un très joli conte sur la peur, magnifiquement illustré et qui plus est à un prix plus qu'abordable... alors, vraiment, ne vous en privez pas...

Public : à partir de trois - quatre ans, mais le moment de l'histoire du soir sera un véritable partage de plaisir pour l'adulte aussi.

Si vous voulez vous rendre sur le site de l'auteure - qui est également par ailleurs une illustratrice de talent - Rozenn Illiano, vous pouvez suivre cette adresse :

http://www.onirography.com/

Si vous voulez vous rendre sur le site de l'illustrateur, Xavier Collette, vous pouvez suivre cette adresse :

http://www.acerb.be/wordpress/
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Le phare au corbeau

Un duo d’exorcistes est appelé en Bretagne pour se débarrasser des esprits qui hantent une propriété maudite. Entre non-dits, fantômes et malédiction, Agathe et Isaïah vont être confrontés à forte partie.



Voilà un roman qui me tentait depuis longtemps. Outre le fait que j’aime beaucoup les histoires de fantômes, le lieu où se déroule l’intrigue titillait mes racines bretonnes.



Malheureusement, j’ai été un peu déçue par ma lecture. Soyons juste: ce n’est pas un fail total. J’ai bien accroché à tout l’aspect fantastique de l’intrigue. Le récit est divisé en trois lignes temporelles mettant en scène des générations différentes de personnages ayant tous été confrontés aux esprits qui hantent la propriété et à la malédiction. La façon dont les choses sont abordées est très différente selon les époques, même si les préjugés locaux restent présents au fil du temps. J’ai trouvé cet aspect intéressant, en particulier les portions de l’histoire se déroulant dans le passé.



Ce qui n’a pas fonctionné avec moi, c’est qu’en dehors de l’aspect fantastique de l’intrigue, j’avais l’impression d’être dans un roman contemporain, voire dans la chick-lit à certains moments. Ce ne sont pas des genres qui m’attirent particulièrement, mais j’en lis de temps à autre et ce n’est pas un problème pour moi de me plonger dans ce style de récit. Quand je lis du roman contemporain ou de la chick-lit, pas quand je lis des histoires de fantômes. Si je m’attends à lire les aventures d’un duo d’exorcistes, je me fiche de leurs histoires de coeur, de leurs problèmes de chaudière et de leur orientation sexuelle. C’est super d’avoir de la diversité dans les représentations, mais j’ai trouvé l’insistance sur ce point inutile et maladroite (parce qu’il y a une explication (comme si ce genre de choses nécessitait une explication…) assez fumeuse à ce sujet).



La plume est efficace, même si la narration à la première personne dans la partie contemporaine de l’intrigue amène quelques défauts de style et tics d’écriture un peu agaçants. J’ai préféré les parties de l’intrigue se déroulant dans le passé, le style correspondait plus à ce que j’apprécie dans une histoire fantastique qui n’est pas classée en bit-lit.



Dans l’ensemble, ç’a été une bonne lecture, même si la forme m’a un peu déçue. Si les points qui m’ont ennuyée ne vous dérangent pas, n’hésitez pas à donner sa chance à ce roman, qui propose quelques idées vraiment intéressantes.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Le phare au corbeau

Agathe et Isaiah sont des exorcistes. Elle voit les fantômes, lui pratique le hoodoo, un art venu de Louisiane qui permet de renvoyer les morts dans l'autre monde.

Un jour, le duo est envoyé en mission en Bretagne dans le domaine de Ker Ar Bran, qui est hanté depuis longtemps mais dont les esprits se sont réveillés depuis que Gaël a ouvert le vieux phare.



Un duo d'enquêteurs ésotériques, un domaine breton peuplé de légendes, des fantômes qui ne veulent pas passer dans l'au-delà... Ca semblait prometteur.

Agathe et Isaiah sont gays, donc pas d'amourette entre eux mais leur duo fonctionne plutôt bien. Agathe est la narratrice et c'est elle qui prend le plus de place. Elle a une personnalité peu sûre d'elle, renfermée. Isaiah est plus caricatural : beau noir, calme, sensible, fort, spirituel... bref il a tout pour lui pourtant il paraît toujours pâle et en arrière plan.

Mais ce que j'ai préféré, et qui joue presque le rôle d'un personnage central, c'est le domaine de Ker Ar Bran. Legendes et fantômes, passé et présent, se mélangent à la perfection. L'ambiance y est plus soignée que quand notre duo se trouve à Paris. J'ai trouvé les passages sur le passé du domaine breton maîtrisant bien le suspense et le mystère qui se résout petit à petit. Par contre les passages d'exorcisme avec Agathe et Isaiah sont très inégaux avec pas mal de redondance et un manque de rythme.
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Le phare au corbeau

Je dois dire tout d’abord que je suis ravie d’avoir enfin pu appréhender la plume de Rozenn Illiano. Je suis son blog « Onirography » depuis quelques mois et ses nombreux projets n’ont cessé d’attiser ma curiosité. Il y a eu Midnight City, le livre vagabond, ses petites poupées qui offrent un visage à ses personnages, et puis ce fameux « Grand Projet » qui rassemble et lie tous ses romans (si Le Phare au corbeau est le premier qui passe entre les mains d’un éditeur, Rozenn Illiano n’en est pas à son premier coup d’essai et a déjà publié plusieurs livres en auto-édition). Mais la vie et ma PAL et mes finances font que ce désir de découvrir son œuvre a toujours été repoussé… jusqu’à aujourd’hui !



L’exorcisme fait partie de la culture populaire et tout le monde aura des images ou des formules en tête (« Vade Retro Satana » par exemple). Pourtant, je ne crois pas avoir regardé beaucoup de films sur le sujet (non, pas même L’exorciste dont je n’ai vu que des extraits) et encore moins de livres. Je n’ai même aucun doute là-dessus : Le Phare au Corbeau était mon premier roman mettant en scène des exorcistes.

Ce qui a, je pense, fortement accru mon enthousiasme en commençant ce roman (c’est comme si tu me donnes une histoire de pirates : j’aime beaucoup les pirates, mais j’en lis finalement très peu, donc je serais dès le début très excitée à l’idée même de la lecture à venir). J’ai adoré cette plongée dans le monde du hoodoo et des rituels mêlant sorcellerie africaine et saints catholiques que pratique Isaïah. Les vévés, les herbes, les huiles, les formules… et la rencontre de cet univers underground des sorciers où certain·es absorbent les émotions des autres, ont des « intuitions » leur permettant de connaître des événements en train de se dérouler ou sur le point d’advenir, perçoivent les malédictions et bien sûr voient les morts. Un univers enthousiasmant, bien construit et immédiatement crédible.



Le cadre du roman était aussi fascinant qu’inquiétant. Le domaine de Ker ar Bran est un lieu qui ne pouvait que me fasciner. Ce phare scellé, dressé face à la mer ; le vent, menaçant de vous pousser à bas de la falaise ; les cris des goélands mêlés à ceux du fameux corbeau ; cette grande demeure mi-rénovée, mi-abandonnée ; ce domaine isolé du reste du village ; les morts qui parsèment son histoire… Une Bretagne qui fait fantasmer, aux légendes séculaires porteuses d’émerveillement et d’inquiétude.

Un endroit qui ne pouvait qu’enfanter mille craintes et superstitions… et tout autant de questions. Autant pour nous qui lisons les mots de Rozenn Illiano que pour Agathe. D’où lui vient ce sentiment de familiarité avec ce petit coin de Bretagne ? Pourquoi ce phare l’appelle-t-il ainsi ?



Les personnages sont également l’un des grands points forts de ce récit. Si Isaïah semble parfois si parfait que l’on ne peut qu’approuver Agathe lorsqu’elle déclare qu’« il devrait y avoir des lois contre ça », il n’en est pas pour autant agaçant et fade, travers dans lequel l’autrice aurait pu tomber. Il est un personnage lumineux et rassurant, confiant en lui et en les autres ; il est le pendant d’une Agathe plus sombre, introvertie et torturée. Sensation de ne pas être à sa place, honte face à un don incomplet, peur d’être inutile, inconfort face à de nouvelles personnes, mille doutes tourbillonnant sous son crâne… Agathe est un personnage un peu paumé dans lequel je me suis malheureusement beaucoup trop reconnue. Isaïah est pour elle un ami d’exception et leur relation fonctionne à merveille d’un bout à l’autre du récit.

Ce sont des personnages qu’il me plairait beaucoup de voir évoluer. C’est un roman tout fait indépendant, avec un début, un milieu et une fin, mais qui a cependant la possibilité d’évoluer en série (c’est en tout cas le souhait de l’éditeur, semble-t-il). La fin du récit – dont je ne peux rien vous dire – laisse percevoir des changements à venir dans leur façon de travailler et je suis curieuse de voir comment Agathe s’adaptera aux révélations de cette enquête.



Si la majeure partie de l’histoire se déroule en 2014, des chapitres ici et là nous ramènent quelques siècles en arrière en 1921 et 1839 à la rencontre du passé de Ker ar Bran, personnage à part entière dont l’ombre pèse sur chacun des protagonistes, mais aussi de Nenoga, Théophile de Saint-Amand ou encore Gwennyn. Des personnages aussi fragilisés par la vie que l’est Agathe. Des êtres craints, rejetés, car jugés trop différents. Leur indépendance, leurs savoirs, leurs croyances, leurs pouvoirs choquent et heurtent la petite communauté et les voilà bientôt livrés à la vindicte populaire.



Ma seule « déception » – je le mets entre guillemets car le mot est trop dur pour le sentiment réellement éprouvé – tient au résumé qui m’a induite en erreur. Je n’en blâme donc pas l’autrice, mais plutôt l’éditeur. En disant « il leur faudra ébranler le mutisme des locaux et creuser dans un passé que certains aimeraient bien garder enfoui », ce n’est pas faux, c’est même totalement ce qu’il se passe, mais dans des proportions bien moindres que ce que j’imaginais. L’enquête dans le village n’est pas le cœur du récit et se révèle finalement assez brève et vite expédiée (une fois que les personnages se lancent) alors que j’imaginais bien plus de rencontres, de mensonges et de répugnances à parler. Ce n’est pas une déception à proprement parler et je ne suis pas amère de ne pas avoir trouvé une plus longue enquête, mais ça m’a déstabilisé car je me demandais quand les locaux interviendraient dans cette affaire (comme quoi, je devrais toujours m’en tenir à mes lectures incomplètes des résumés, cela ne me réussit jamais).



Les dessins de Xavier Collette – à savoir la couverture du livre et son portrait d’Agathe – ont énormément influencé la manière dont je visualisais cette histoire. Je suis souvent totalement fan de son travail (il a notamment illustré un de mes jeux préférés, Abyss) et cette tendance se confirme avec Le Phare au Corbeau. Ses ambiances ont marqué mon imagination et toutes les images nées dans mon esprit (celle du domaine envahi par une sombre aura par exemple). Je trouve qu’il a parfaitement capturé l’atmosphère de la Bretagne que raconte Rozenn Illiano et le caractère d’Agathe, toutes deux fières, indomptables, uniques.



Que vous croyez ou non aux esprits, je vous invite à découvrir Le Phare au Corbeau et son envoûtante histoire de fantômes. Pour ses personnages humains et attachants, pour ses paysages de côtes bretonnes battues par les vents et les vagues, pour son ambiance de magie, de superstitions et de légendes, pour ce mélange de fantastique, de douce frayeur et de croyances populaires, pour la magnifique couverture de Xavier Collette… pour bien d’autres raisons qu’il vous faudra découvrir par vous-mêmes.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Le phare au corbeau

Bretagne, médium, chasse aux fantômes… Le phare au corbeau coche toutes les cases de la lecture pour Halloween ! Rozenn Illiano met en scène une histoire de prime abord simple. Mais son écriture, sa construction des personnages et sa volonté d’aborder de multiples thématiques apportent une touche particulière à ce roman.



J’ai bien apprécié ce roman ! C’est efficace : deux exorcistes sont recrutés pour résoudre un mystère de hantise dans un petit village de Bretagne. Il y a un manoir hanté, un phare qui étend son ombre mystérieuse sur la ville et ses habitants… Évidemment, ces derniers ne souhaitent pas s’étaler sur le passé de leur petite ville, qui n’est pas bien lumineux. Le passé est tenace malgré le manque criant d’indices. En tout cas, Ker ar Bran est habité par de multiples fantômes, dont deux jeunes femmes qui semblent être décédées de mort violente et s’amusent à claquer des portes. Pourquoi sont-elles liées ? Qu’est-ce qui leur est réellement arrivé ? Pourquoi l’activité paranormale est-elle si développée et intense dans ce coin perdu ? Autant de questions auxquelles il faut répondre. D’autant plus que les phénomènes s’accentuent : les deux jeunes filles sont de plus en plus agitées, le phare semble cacher un noir secret, puisque quiconque l’ouvre finit par mourir…



L’autrice construit son récit sur plusieurs temporalités qui permettent de mieux comprendre les mystères qui entourent le domaine. La première est évidemment le présent, avec Isaiah et Agathe. On remonte dans le temps pour découvrir Théophile, un homme passionné d’ésotérisme et qui souhaite prouver l’existence des anges. Enfin, nous découvrons le village au XVIIIe siècle, au cœur des événements qui semblent avoir accentué la hantise des lieux. Ce récit en plusieurs strates permet d’apporter de l’originalité à une histoire qui, autrement, aurait été un peu classique. Le roman explore avec une certaine délicatesse, comme c’est souvent le cas avec avec les fantômes, la rémanence du passé sur notre quotidien, que ce soit sur des lieux ou des personnes. Ainsi, les différents arcs temporels sont des échos les uns des autres.



Comme dit plus tôt, l’histoire en elle-même ne présente à première vue rien d’original. Un personnage médium, heurtée par la vie car son don était mal vu, fait équipe avec un sorcier à la personnalité différente. Ensemble, ils enquêtent sur des hantises à travers la France, dont la Bretagne, terre de sorcellerie. Mais j’ai trouvé que Rozenn Illiano construisait son récit avec une certaine intelligence. En effet, il n’y a pas forcément besoin de proposer un scénario unique pour créer un roman captivant. Dans un premier temps, son écriture est très fluide et vraiment agréable. Le phare au corbeau est un récit dans lequel on s’immerge facilement. L’autrice alterne très bien passages d’action et moments d’introspection à travers une plume qui se veut toujours précise et sans fioritures. L’univers est bien construit, mais il mériterait d’autres romans pour découvrir plus en avant les communautés de médiums pour mieux développer cet aspect.



Cette écriture participe beaucoup à la construction des personnages. Nous sommes du point de vue d’Agathe, une jeune médium au don incomplet et rejetée par sa famille. Le récit est à la première personne lors de ses passages. Son histoire fait écho à d’autres personnages du passé, comme Théophile, ésotériste considéré comme un excentrique, ou Gwennyn, jeune bretonne au tempérament fougueux et dotée d’un don qui la condamne à l’ostracisation. Ainsi, la plupart des personnages n’entrent pas dans les moules sociaux, ce qui fait de « Le phare au corbeau » un roman qui parle de la différence sous de nombreuses formes. Le roman a donc quelque chose de résolument classique dans sa façon d’aborder les thématiques mais définitivement moderne dans leur nature. On s’attache donc très vite aux différents personnages.



« Le phare au corbeau » de Rozenn Illiano est un roman qui coche toutes les cases pour une lecture immersive. L’auteure parvient à captiver les lecteurs dès les premières pages en proposant une histoire en apparence simple, mais qui se révèle être surprenante et bien tournée. La construction habile du récit, avec ses différents arcs temporels, ajoute une dimension supplémentaire à l’intrigue, permettant aux lecteurs de plonger au cœur des secrets qui entourent le domaine de Ker ar Bran. L’écriture fluide et précise de Rozenn Illiano contribue à l’immersion, tandis que les personnages marquants et leurs histoires personnelles apportent une profondeur et une authenticité à rafraichissantes. Le roman aborde avec subtilité des thèmes tels que la rémanence du passé, la différence et l’acceptation de soi. « Le phare au corbeau » plaira tant aux amateurs de paranormal qu’à ceux qui cherchent une histoire captivante remplie de personnages attachants. Je pense cependant que d’autres livres pourraient enrichir certains points de l’univers qui gagneraient à être développés.
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Le phare au corbeau

Dans ce roman, nous faisons la connaissance d’Agathe, une jeune femme capable de voir les morts mais dont les pouvoirs sont incomplets puisqu’elle ne peut pas leur parler. Rejetée par sa famille à cause de ses dons et de sa bisexualité, Agathe vit avec Isaïah dans un petit appartement sur Paris. J’ai eu quelques difficultés avec cette héroïne car elle est très tourmentée, elle a peu d’estime d’elle-même. Sa façon de parler ou d’agir n’est pas toujours mature. Ce n’est pas un mauvais personnage, elle ne correspond simplement pas à mes attentes personnelles.



Concernant le personnage d’Isaïah, je l’ai davantage apprécié. Il est plus solaire et réfléchi. Ce dernier est issu d’une famille où chacun possède des pouvoirs sauf lui. Néanmoins, il n’est pas exclu pour autant et ses proches lui ont fourni l’enseignement nécessaire pour palier à cette absence. Il pratique donc le hoodoo afin de réaliser des exorcismes.



Dans ce duo, chacun a un rôle précis quand il s’agit de régler des problèmes paranormaux. Toutefois, c’est le personnage d’Agathe qui est mise en avant dans ce livre. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir concernant une probable romance qui pourrait empiéter sur l’histoire car Isaïah est gay.



Rozenn Illiano a choisi des personnages LGBT et de couleur, ce qui est remarquable. Cependant, la sexualité de ses héros est répétée à plusieurs reprises en début de roman, ce qui en devient lourd. Surtout que cet élément n’apporte rien à l’histoire. Heureusement, cela ne concerne que le premier quart du livre et devient bien plus léger ensuite.



L’histoire s’ouvre sur un premier exorcisme qui nous permet de comprendre le déroulement d’une séance et de mettre en scène rapidement nos deux personnages principaux. J’ai particulièrement aimé cet épisode qui annonçait une suite prometteuse, tout à fait dans mes goûts. L’esprit qui est chassé avait également une aura particulière.



Le récit se dirige alors vers la Bretagne où va se dérouler le cœur de l’histoire. Entre malédiction, manoir et phare hantés, j’avais hâte de poursuivre ma lecture.



Malheureusement, ce roman souffre d’un problème de rythme. Par exemple, il existe une scène avec des insectes qui effraie particulièrement Agathe. Tout se passe tellement rapidement que l’ambiance n’a pas le temps de se créer. La tension ne monte pas et on ne comprend pas forcément les réactions des personnages.



Par la suite, l’auteure fait également un aller-retour sur Paris, ce qui coupe une fois de plus le rythme. Le récit est agrémenté de passages sur le passé du village. Tous ces éléments combinés font que l’atmosphère ne parvient pas à se mettre en place efficacement. Je m’attendais à avoir quelques frissons mais ça n’a pas été le cas.



Je suis également un peu déçue qu’on nous « vende » certains protagonistes comme Alpha ou Oxyde, pour qu’ils soient finalement peu présents.



Pour revenir sur le passé de Ker ar Bran, j’ai tout de même trouvé ces passages intéressants et les personnages de Théophile, Gwennyn ou encore Solen sont plus charismatiques, voire même plus attachants. Le mystère plane sur les événements dont le phare a été témoin.



Niveau intrigue, l’auteure nous délivre petit à petit les réponses et je dois avouer que je n’avais absolument pas vu venir la révélation finale.



Dans l’ensemble, ce livre avait un énorme potentiel mais l’ambiance ne parvient pas à se créer. La gestion du rythme n’aide pas à faire monter la tension. Je suis assez déçue car j’en attendais beaucoup. Je reste curieuse et ouverte quant au deuxième tome car la base de l’histoire me plaît énormément.



Dans le même style, j’ai lu Thorngrove de Cécile Guillot, un autre des 20 romans sélectionnés pour le PLIB. Si ce roman ne m’avait pas fait peur non plus, la mise en place de l’ambiance et la plume poétique/gothique de l’auteure formaient un mélange incroyable. Je vous recommande chaudement de lire celui-ci pour les amateurs d’histoires de fantômes ou de malédiction.



Merci aux éditions Critic pour cet e-book.
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Le phare au corbeau

Je suis à la fois satisfaite et déçue, ne sachant trop comment juger cette lecture.



Pour poser en quelques mots le contexte : Le Phare au corbeau est une sorte de livre policier, sauf qu'au lieu d'élucider des meurtres, nos héros un peu sorciers cherchent à exorciser des esprits.



L'atmosphère m'a happée. J'adore l'univers créé par Rozenn Illiano : ce Paris hanté par des esprits et cachant une société secrète de médium et autres sorciers ; cette Bretagne primaire, où la force des éléments est omniprésente et le surnaturel plus puissant. Dans ce décor ésotérique, où nos héros Is et Agathe doivent exorciser un phare hanté, la tension était solide et angoissante. Je n'en menais pas large lors de certaines scène où des forces occultes se déchaînent, alors que nos héros perdent le contrôle. Ça me rappelait mon adolescence, et ces nuits passées à appeler les esprits, où le moindre bruit nous faisaient fuir en hurlant.



En fait, le côté fantastique/fantasy est très bien intégré à notre monde moderne. Ce qui donne des personnages intéressants, avec des pouvoirs différents qui donnent envie d'en savoir plus : des clairvoyants, des voyantes, des médiums... C'est ce qui me pousserait à lire les potentiels tomes suivants.



Par contre, ce qui m'a un peu déçue, c'est finalement une intrigue un peu confuse à mon goût. On est bombardés de pas mal de flashback d'autres époques, et si le calendrier est clair, l'intérêt de ces chapitres n'est pas toujours égal. (Bon, après, je ne suis généralement pas fan des flashbacks.)



Surtout qu'une fois le fin mot de l'histoire donné... je me suis trouvée tout aussi sceptique que l'un des héros. En fait, je ne suis pas sûre d'avoir vraiment compris. On est loin d'être sur un système de magie clair et carré à la Sanderson, plutôt sur du "ah en fait tout s'explique par cet effet mystérieux dont personne n'a jamais parlé avant, ça tombe bien". Ce qui m'a aussi donné cette impression que les enjeux s'élèvent, encore et encore (ce qui est cool, ça augmente la tension)... avant de s’essouffler à la toute fin.



Bref, ce qui avait commencé par être une lecture vraiment agréable finit sur une note mitigée... Je pense que je reste suffisamment curieuse de l'univers pour lire la suite lorsqu'elle sortira, mais avec un peu de méfiance tout de même.
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Érèbe

Une lecture que j'ai dû faire au mauvais moment : elle avait tout pour me plaire, et ça n'a pas fait pshit.



On est dans un univers qui pourtant me plaît beaucoup. Paris, fin 19ème. Lisbeth souffre d'un père trop distant, d'une situation en tant que femme précaire et étouffante. Peu à peu, des rêves commencent à la perturber. Trop réels, mais prenant place dans un monde qui semble plongé dans un hiver éternel : Erèbe. Elle y rencontre Elliott, qu'elle se réjouit de revoir de nuit en nuit. Elle découvre peu à peu ses pouvoirs, et petit à petit, la frontière entre rêve et réalité s'atténue, devient floue, poreuse.



Ambiance assez sombre, un récit onirique qui joue sur la frontière entre rêve et réalité, brouille les frontières et nous fait perdre le fil, une jolie écriture tout en délicatesse : tous les éléments étaient là pour que j'accroche pleinement et que je passe un super moment de lecture.



Pourtant, j'en ressors mitigée. Car le coup de foudre prévu n'a pas eu lieu. Avais-je trop d'attentes ? L'ai-je lu au mauvais moment ? Je l'ignore. Il y avait certainement un peu de ça. Mais il y avait aussi des points qui m'ont chiffonnée et qui m'ont empêchée de me plonger pleinement dans ce si bel univers.



L'intrigue qui lie les personnages m'a un peu fait penser à Roméo et Juliette. Les deux familles adversaires, les deux amoureux sur le premier-plan. Evidemment, ce n'est pas que cela et c'est bien plus que cela, mais en attendant, ça ne m'a pas vraiment passionnée.

D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment compris la rivalité entre les deux familles, ni saisi les enjeux du récit. Je pense que c'est surtout cela qui m'a fait passer à côté du roman. En fait, j'ai passé mon temps à me demander pourquoi untel faisait ci, pourquoi untel faisait ça, et pourquoi on en était là. Je vous assure que je n'ai pas sauté de page ni lu en diagonales ! Mais je ne suis pas parvenue à comprendre le fond du problème.

J'ai aussi eu des soucis pour m'y retrouver : beaucoup de retours en arrière, des rêves dans lesquels on voit un futur potentiel... ça + le mélange onirisme-réalité et pouf, j'étais perdue.

Ce qui me fait penser que vraiment, je n'ai pas offert à ce roman toute l'attention qu'il mérite en le lisant au bon moment, car je suis plutôt friande de ce type de récit et n'ai pas l'habitude de me perdre en route.



Bref, je conçois que mon avis n'est pas très constructif. Je retiens surtout qu'il faudra que je lui redonne une chance plus tard, pour l'apprécier pleinement. Et surtout, je vous invite à découvrir Erèbe, son univers rêvé est assez chouette, bien dessiné, magique : en cela, l'autrice nous invite à recroire en la magie des rêves...

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L'ombre dans la pluie

Rozenn Illiano est une autrice qui publie principalement en auto édition. Après avoir lu Érèbe, j’ai eu envie de continuer à découvrir ses ouvrages et c’est ainsi que j’ai pu lire L’ombre dans la pluie, dont la parution est prévue fin août. Ses livres ont la particularité de tous se situer dans le même univers, appelé Le grand projet, un multivers mélangeant les genres de l’imaginaire sous plusieurs formes. Cependant, ils sont tous écrits de manière à être lus indépendamment les uns des autres et dans l’ordre que l’on souhaite. La liste de tous ces ouvrages est disponible sur son site, cela pourra vous donner une idée de son travail. Pour ceux qui auraient lu Le phare au corbeau , L’ombre dans la pluie fait partie de la même collection La Boîte Noire. L’illustration de couverture est de l’autrice. A noter que le livre est proposé avec plusieurs couvertures selon l’édition désirée.



Ce roman permet de mieux connaitre un personnage du grand projet, Oxyde, clairvoyant et sorcier qui travaille à la Boîte Noire à Paris, un repère officieux de la Sorcellerie. Oxyde est un peu paumé, mais son travail au sein de cet établissement lui plait. Un jour, il est contacté par Edgar, un vieil ami qu’il n’a pas vu depuis quelques temps. Edgar est prêtre et exorciste et a besoin d’Oxyde pour l’aider avec un cas délicat dans une affaire de possession. Le problème est que cette affaire lui en rappelle très vite une autre, vieille de plusieurs années, où il avait été question d’une jeune religieuse possédée qui avait trouvé la mort. Edgar espère réparer ainsi leurs erreurs passées.



L’intrigue va donc suivre Oxyde et Edgar dans leur quête pour essayer de comprendre ce qui se passe exactement dans ce cas de possession, et ainsi dans une enquête qui les mènera jusqu’à Rome. En parallèle, l’histoire revient également sur le passé d’Oxyde et Edgar durant leur apprentissages auprès du père Auguste, qui va permettre d’éclairer de nombreux aspects du présent et de la vie des deux hommes. Les deux arcs narratifs sont autant intéressants à lire et se répondent, clarifiant beaucoup d’événements.



Oxyde est un personnage important de l’univers créé par l’autrice. Il met en jeu de nombreux éléments de la mythologie de ce monde. Il dispose de beaucoup de pouvoirs mais a également de nombreuses failles. Il est au centre du récit, néanmoins les autres personnages sont également très intéressants à suivre et crédibles. L’histoire est cohérente et prenante. On est très vite happé par l’enquête quasi policière et par tout ce qui entoure l’exorcisme mené par Edgar et Oxyde. L’autrice arrive à moderniser le thème de l’exorcisme en y ajoutant un folklore qui se tient et s’intègre parfaitement. L’ambiance est particulièrement soignée, tout comme la plume fluide et entrainante.



Ainsi, L’ombre dans la pluie se révèle une très bonne lecture avec une intrigue immersive. L’atmosphère particulière rappelle celle du Phare au corbeau et le roman permet à Rozenn Illiano de développer son univers avec une mythologie très travaillée. Rozenn Illiano est vraiment une autrice à découvrir, autant pour son style, l’esthétisme de ses ouvrages, que le travail effectué sur l’univers de ses livres.
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Le phare au corbeau

C'est juste séduite par la couverture lunaire et onirique de Xavier Collette et la promesse d'une histoire fantastique dans un phare que je me suis lancée dans l'aventure du roman de Rozenn Illiano publié il y a 2 ans chez Critic. J'attendais depuis avec impatience de trouver le bon moment pour le lire et il est venu en ces vacances de Toussaint.



Je ne connaissais pas du tout la plume de Rozenn Illiano avant d'ouvrir ce livre et j'ai été surprise par sa grande accessibilité. Je m'attendais à un roman purement fantastique, j'ai plus eu le sentiment d'être dans de la fantasy urbaine versant bit-lit mais sans le sexe. C'était surprenant, à la fois déstabilisant et rassurant pour la fan du genre que je fus, mais la lecture s'est faite très facilement du coup.



L'autrice nous invite à découvrir un duo d'exorcistes, Agathe et Isaïah, amis depuis toujours, qui vont être invité par le maire d'un village breton à venir apaiser les esprits secouant le village. Pendant longtemps, j'ai attendu que l'histoire décolle, suivant à la place leur train train quotidien et l'histoire de leur passé, le temps de faire connaissance avec eux, un peu comme dans le premier tome d'une saga - D'ailleurs, ça ne me dérangerait pas s'il prenait l'envie à l'autrice de leur écrire une autre aventure ;) - mais où était l'histoire promise ?



L'histoire qui nous intéresse occupe au final seulement la moitié du tome environ, et même alors l'histoire se veut plus une histoire d'ambiance qu'autre chose. Je m'attendais à bien plus d'action et de frisson, ici tout est plus suggéré, lentement mis en scène, ce qui ne fait pas du tout peur. Certes, il est question de malédiction, d'esprits frappeurs et vengeurs, mais ce n'est pas hyper sombre non plus et l'impact sur le petit village où les héros se rendent est moindre, ce qui fait que même si j'ai apprécié ma lecture, je n'ai pas eu peur comme je l'aurais voulu.



En fait, je me suis plus attachée à la belle écriture de Rozenn Illiano sur l'ambiance d'un autre siècle qu'elle a voulu poser ici, à coup de petit village breton perdu, de souvenirs et journaux de périodes passées et de liens avec les troubles présents. J'ai beaucoup aimé la lenteur de son écriture qui avait un côté hypnotique. J'ai beaucoup aimé la sorte de brume qui s'empare du lecteur dès qu'il se rend dans ce petit village et qui s'écarte dès lors qu'on retourne à la capitale.



Peut-être aurai-je été plus séduite par ces histoires de familles et de village s'ils avaient eu plus de place, mais le partage avec la découverte présente des héros, de leur histoire, leurs traumas, leur vie, a été compliqué. On passe énormément de temps à parler du syndrome de l'imposteur ressenti par l'héroïne. C'est original mais est-ce que ça devait occuper une telle place et être répété aussi souvent ? Ce n'était pas ce que je désirais personnellement. J'aurais largement préféré qu'on s'attarde sur ces personnages féminins passés à l'origine de la malédiction du phare qui plane sur  Ker ar Bran et qu'on découvre un peu plus leur vie qui est trop brièvement évoquée à mon goût, car l'ensemble donne l'impression de passer un peu à côté de son sujet.



En fait, j'ai vraiment eu l'impression que l'autrice essayait de faire une histoire 2 en 1 et ça n'a pas vraiment fonctionné avec moi. J'ai aimé chacun des pans séparément mais pas ensemble. Ainsi je ressors quand même heureuse de la découverte de cette jolie plume et de son potentiel. J'ai été conquise par le côté fantastique de l'enquête à Ker ar Bran et ses histoires de famille. J'ai beaucoup aimé le caractère très actuel des soucis des deux héros de cette histoire. J'aurais juste voulu que ce soit peut-être dans deux histoires différentes, mais je ne me ferme pas à une autre aventure avec eux où peut-être ces défauts seront gommés.
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Le phare au corbeau

J’étais au départ très curieuse de découvrir ce roman. Le résumé est plutôt engageant, j’avais lu plusieurs bons retours et les notes sur étaient très bonnes…



Ma lecture ne fut pourtant pas du tout concluante. Dès le premier quart beaucoup de choses m’ont gênées : l’accumulation de clichés, une plume que j’appréciais peu, etc…



Concernant les personnages principaux, j’ai apprécié le fait que l’autrice insère des personnages LGBT et de couleur. Je n’ai cependant ressenti aucun attachement envers le duo principal, et surtout envers Agathe notre narratrice qui passe beaucoup de temps à se plaindre…. On nous présente plusieurs personnages secondaires prometteurs comme Alpha ou Oxyde qui auraient pu être très intéressants mais ceux-ci ne sont absolument pas utilisés. On a également peu d’explications sur le type de sorcellerie utilisée par Isaiah et sa famille et cela est fort dommage.



Concernant la plume, certes elle se lit vite… mais ! Je ne l’ai absolument pas appréciée. Le style utilisé par l’autrice a même failli me mener à l’abandon de cette lecture. De nombreuses expressions familières apparaissent sans raison au milieu du récit, des expressions que je n’apprécie pas retrouver dans mes lectures, surtout quand il s’agit d’un roman qui se veut fantastique et qui essaie de créer une atmosphère angoissante. Personnellement l’atmosphère inquiétante voulue n’a jamais pu s’installer entre autres à cause des expressions à la « elle nous a capté », « je pars en stress », « ils ne décarrent pas » et autres « me gaufrer », « ne moufte pas » sans oublier les : « taré », « c’est la honte », « l’envoyer chier ». La narratrice ne devait-elle pas avoir 25 ans plutôt que 15 ? Parce qu’entre l’apitoiement constant et sa façon de parler j’ai eu beaucoup de difficultés à m’imaginer une adulte plutôt qu’une adolescente ! Enfin concernant l’atmosphère « inquiétante », alors que j’espérais qu’elle s’installe enfin, voilà que notre duo repart de Bretagne pour une réparation de chaudière à Paris ! Oui, oui, oui ceci n’est pas une blague ! Le rythme haché entre cet aller-retour à la capitale et les flashs-backs n’a clairement pas aidé à l’instauration de l’ambiance souhaitée.



Enfin, l’intrigue… Celle-ci reste assez banale : un manoir et un phare sous l’influence d’esprits en colère qu’il va falloir exorciser. Le récit enchaîne beaucoup de clichés du genre (jeunes filles qui dansent pendant la nuit, portes qui claquent, attaque d’insectes….). Sans l’atmosphère inquiétante qui aurait dû aller avec cela perd beaucoup de son intérêt. Le lieu aurait également pu être mieux exploité pour amener l’ambiance angoissante, même si l’on nous dit que cela se passe en Bretagne, les mythes et folklores de la région sont tellement peu utilisés que cela aurait pu se passer n’importe où en changeant les prénoms…



En bref, un gros flop pour moi, une énorme déception…

A y réfléchir rien ne m’a convaincue dans ce titre : ni les personnages, ni l’intrigue, ni la plume… Le seul point positif (pour moi) : ça se lit rapidement…
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Le phare au corbeau

Agathe et Isaïah sont un duo d’exorcistes. Elle voit les fantômes et lui les conjure. Leur prochaine enquête les emmène en Bretagne. Apparemment, une affaire vite réglée, mais dès le début rien ne se passe comme prévu. Une malédiction semble peser sur le phare et le domaine de Ker ar Bran, l’hostilité des locaux n’aide pas. Quant à Agathe, elle est chamboulée par cette affaire…



Le Phare au corbeau pourrait être une simple histoire de maison hantée. Le talent de conteuse de Rozenn Illiano suffirait à nous transporter. L’autrice ne se contente pas de raconter une histoire, elle mélange plusieurs genres littéraires pour nous immerger dans son univers. Au récit de maison hantée, on ajoute une intrigue à tiroir, du whodunit, mais aussi du roman d’apprentissage. Ça pourrait être un désordre complet, mais l’autrice réussit à tout mélanger sans qu’apparaisse aucune scorie. La lecture, bien que dense, est très accessible, grâce à plan scénaristique qui rappelle les meilleurs films ou séries. Quand on pense que le livre a été écrit en un mois !

Si l’intrigue principale est racontée par la voix d’Agathe, deux autres récits s’entrecroisent. On apprendra qu’en 1839, un naufrage affecte les habitants de Landrez. Près d’un siècle plus tard, Théophile de Saint-Amand achète la propriété de Ker ar Bran, pour y couler une douce retraite. Ce n’est pas donc une mais trois histoires qui construisent l’univers du phare au corbeau. Trois époques différentes avec ses us et coutumes, ses personnages, etc. Si le duo d’Agathe et Isaïah sont les deux faces d’une même pièce (elle a des pouvoirs, il n’en a pas. Il est sûr de lui, elle est peu sûre d’elle, etc.) si ils sont bien dessinés, les autres personnages ne sont pas en reste. L’autrice a un talent pour faire vivre en quelques mots ses caractères. Certains vont croire aux légendes du domaine, d’autres non, mais chacun, à sa manière, va devenir un suspect potentiel.

Si l’ambiance se veut fantastique, si la chair de poule n’est jamais loin d’être atteinte, le but de l’autrice n’est pas de nous faire peur. Tel un conte raconté au feu de cheminée, l’histoire dégage des leçons, des questions que le lecteur se posera. Dans son roman, Rozenn Illiano montre que le fait d’être différent suppose l’acceptation de l’autre, mais aussi de soi-même. A travers ce récit, on se rend compte que ce sont ceux qui prônent l’acceptation de la différence, qui la refusent, alors que d’autres s’en servent. Trouver des personnes qui vous acceptent comme vous êtes n’est pas une chose aisée. Elle dénonce aussi la condition féminine au XIXème siècle, les esprits fermés.



Le Phare au corbeau est un magnifique conte philosophique où plane l’ombre des légendes bretonnes. Chaque lecteur, qu’il soit amoureux de la Bretagne, du récit policier ou de l’ambiance fantastique pourra y trouver son compte. Rozenn Illiano est une autrice à suivre. On remercie les éditions Critic de nous l’avoir fait découvrir.
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Le phare au corbeau

Rozenn Illiano est une autrice bretonne qui a déjà écrit plusieurs romans. Elle a de nombreuses cordes à son arc, également artiste, et consacre les différentes facettes de son art aux mondes imaginaires (voir son site). Le phare au corbeau est son premier roman édité chez Critic. La superbe couverture du roman est signée Xavier Colette, illustrateur de romans, de jeux, et jeux de rôles.

Les récits avec des fantômes étaient courant au XIX ème siècle, puis sont peu à peu devenus plus rares. Pourtant, c’est bien à une histoire de fantômes que nous convie Rozenn Illiano. Mais une histoire de fantômes moderne, se déroulant à notre époque et en France. Le roman nous plonge directement dans le vif du sujet avec un premier chapitre se déroulant dans une villa de la banlieue parisienne dont les habitants sont confrontés à un esprit. Ils font appel à un duos d’exorcistes pour les aider. Ce duo est formé de Agathe et Isaïah, la jeune femme a un don de médium et le jeune homme pratique le hoodoo, une forme de magie. Après cette affaire résolue, Agathe et Isaïah acceptent d’aller en Bretagne pour une nouvelle mission liée à des fantômes. Ils arrivent dans un tout petit village où se trouve un grand domaine privé constitué d’un manoir et d’un vieux phare. De nombreuses légendes circulent sur le domaine et une malédiction plane sur le phare. Les habitants du village prennent mal l’arrivée des exorcistes et l’affaire ne s’annonce pas sous de bons auspices.

Le phare au corbeau est un roman parfaitement maîtrisé avec une intrigue bien ficelée et prenante. Les lieux sont parfaitement choisis, la tension monte crescendo. Grace à une tonalité intimiste et des personnages réussis, Rozenn Illiano réussit un très beau récit de fantômes dans la ligne droite des romans gothiques.

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