AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sabyl Ghoussoub (183)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Beyrouth entre parenthèses

C'est le deuxième livre que je lis de l'auteur et je suis encore frappé par la puissance de sa plume et l'art de manier les mots pour parler de sujets très sensibles ! Il faut savoir qu'il est interdit pour un libanais de se rendre en Israël et le narrateur qui est franco libanais décide justement de mettre entre parenthèses Beyrouth pour se rendre en Israël et découvrir sa société. Mais à son arrivée à l'aéroport, il va subir un long interrogatoire et à chaque question posée, nous sommes transportés dans les souvenirs de l'auteur pour comprendre sa situation et son désir de se rendre dans ce pays malgré l'interdit.

C'est un roman au delà des conflits et même plutôt une sorte d'ode à la paix grâce à une plume exceptionnelle.
Commenter  J’apprécie          10
Beyrouth entre parenthèses

Je n'ai pas toutes les références géo-politiques et historiques, mais j'ai beaucoup aimé ce récit. C'est le 2ème livre que je lis de Sabyl Ghoussoub et c'est toujours un réel plaisir.



Un très beau roman, très personnel. Une impression d'être nulle part chez soi.
Commenter  J’apprécie          20
Beyrouth entre parenthèses

Le narrateur est obsédé par l'Israël. Plus on lui dit que lui, le Libanais au passeport français, n'a rien à faire en Israël, ne sera pas le bienvenu, plus il a envie de s'y rendre.



Il passe finalement le cap du fantasme, sous prétexte d'un projet photographique sur la famille, et se rend à Tel-Aviv. À l'aéroport Ben Gourion commence une cruciale réflexion, aidée par un interrogatoire aliénant de la part des douaniers israéliens, sur ce qu'est être Libanais, Israélien, Arabe… dans un monde où tout les oppose.

En pensant mettre Beyrouth entre parenthèses, en mettant un mur de béton entre lui et le Liban, c'est peut-être bien le Liban qu'il va retrouver en Israël.



Drôle, provocateur, insolite, addictif, ce livre est une petite pépite littéraire. Le style est vif et littéraire, l'humour cinglant. Tout le monde en prend pour son grade, tant la famille que les autorités, mais de manière subtile et touchante, et on a un peu envie, à la fin, qu'Israéliens et Libanais se détestent moins.



À lire, quel que soit l'état de vos connaissances sur ce coin du monde.


Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          20
Beyrouth entre parenthèses

L'histoire : un citoyen libanais n'a pas le droit de se rendre en Israël pourtant un photographe franco-libanais ne va pas respecter cette règle.

Arrivé à l'aéroport ils se fait embarquer par la police et subit un interrogatoire pendant des heures. On ne cesse de lui demander qui sont ces parents, ou est il nait ?



J'ai bien aimé l'histoire, elle est jolie est très bien écrite, on a l'impression que c'est vraiment arrivé. Ce que je n'ai pas aimé, c'est que l'histoire manqué d'action et elle tourné un peu en rond par moment.
Commenter  J’apprécie          10
Beyrouth entre parenthèses

le pays interdit



Beyrouth entre parenthèses est une livre sorti en 2020 le 20 Août exactement après l’explosion du 04 Août 2020 au port de Beyrouth au Liban . L’auteur du livre est Sabyl Ghoussoud . L’édition est l’antilope.



Aucun citoyen libanais peut aller Israël. un jeune photographe franco-libanais qui est également le narrateur , part pour aller en Israël mais a l’aéroport la sécurités le prend pour un potentielle terroriste et lui fais passer un interrogatoire avec toujours les même question qui ce répètes car il a enfreint la loi .



Ce livre est bien car on voit que le narrateur et dans une position embarrassante quand il se fait arrêter et il y a du suspense car on ne sais comment le narrateur compte s’en sortir. Mais je trouve que c’est un peux trop répétitif pendant interrogatoire qu’il font passer au narrateur c’est vrai que c’est tout les temps les même questions mais cela est fait exprès parce que narrateur ce mélange et n’arrive plus a répondre au question. J’ai choisi ce livre parmi les autres car est intrigant .



J’ai bien aimer le livre il a une lecture assez simple et contre tout de suite .
Commenter  J’apprécie          00
Beyrouth entre parenthèses

L’histoire, c’est quand les hommes violent la géographie. Parce que des deux côtés de la frontière entre le Liban et Israël, près de Metulla, les oliviers sont identiques, le miel a le même goût et quand les hommes veulent s’insulter ils disent « kess emek » (la chatte à ta mère). C’est d’ailleurs le nom d’un projet de l’auteur, photographe, qui s’était mis en tête de mêler les visages de deux familles, l’une arabe, l’autre juive, pour montrer que, bordel de merde, ils sont tous sémites.

De ces images, et de toutes les autres, il devra rendre compte à l’aéroport Ben Gourion, dans la salle d’interrogatoire, face à la douanière qui lui demande des centaines de fois qui sont ses ancêtres et d’où il vient.

« D’où je viens ? » demande Sabyl Ghoussoub. Elle est bien là, la question. Je suis suif, libanais, palestinien, chrétien maronite, j’habite cette terre de mes accents et de mes doutes, et je n’ai aucune envie de trancher, car vos haines ne me concernent pas. Ma grande aspiration c’est, selon l’expression populaire, devenir un mec qui boit de l’arak sous son arbre. Pas de vieilles rancunes, pas de politique. À l’image de cette nouvelle génération que le récit des guerres du passé a lassée.

Pour aimer ce livre, il faut avoir été touché par des films comme « Valse avec Bachir », « Incendies » ou plus récemment « l’insulte », bref ressentir le déchirement des Libanais, prisonniers de leurs compromis, et en éprouver une profonde empathie. J’ai eu la chance d’assister à un mariage chrétien maronite à Beyrouth, il y a quelques années. Messe catholique en arabe, arak sous les oliviers et musique de Bachar Mar-Khalifé. Inoubliable. Ce sont peut-être ces souvenirs que « Beyrouth entre parenthèses » a réveillés en moi.

Bilan : 🌹🌹

Commenter  J’apprécie          290
Beyrouth entre parenthèses

Il est libanais maronite, est né et a toujours vécu à Paris.

Il a mis Beyrouth entre parenthèses pour aller en Israël.



Il voulait passer de main en main à sa guise, adopter ces parents, ce pays ou un autre selon les périodes.

On lui a imposé : une famille, une origine, une histoire, une terre à porter, à représenter.



Chez lui, petit on lui a appris qu'il faut libérer la Palestine et garder la famille soudée, coûte que coûte, quitte à mentir ou à s'évanouir. 

Chez lui, photographe, pas un visage d'un membre de sa famille accroché sur les murs de son appartement parisien, que des photos d'inconnus dans des cadres...comme s'il cherchait à constituer une autre famille, une différente ascendance.



Arrivé à l'aéroport Ben Gourion, soumis à un hypothétique interrogatoire ( car le vrai est beaucoup plus lourd ) des services secrets , il déballe avec un ton décalé, beaucoup d'humour et un zeste de provocation, ses réflexions sur la question d'identité, source de guerres et conflits absurdes et sans fin, et surtout celle de son propre conflit intérieur. " Me perdre pour mieux me retrouver" confesse-t-il.



C'est fin, brillant et léger pour un sujet complexe et sans issu, "Rien que votre collègue qui m'a interrogé dans l'autre pièce tout à l'heure, celui qui a pris mon nom, mon prénom, le prénom de mes parents et qui m'a demandé si j'étais musulman, il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'un de mes cousins, celui qui vend des falafels à Beyrouth. Il ne lui manquait plus que le bonnet et le tablier."

Un livre très court que je conseille vivement.



"Les racines sont utiles pour deux choses- les fuir et les retrouver"

Samuel Brussell





Commenter  J’apprécie          882
Beyrouth entre parenthèses

Un court roman qui, sous le vernis d’une certaine désinvolture, aborde avec profondeur la difficulté de s’affranchir de l’héritage familial pour construire son propre récit personnel. Et si la volonté d’émancipation est bien présente, le narrateur va se rendre compte avec fatalisme qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, sans pour autant s’appesantir sur son sort. Le ton oscille entre légèreté et gravité, l’humour se mêle à la tendresse et si la colère affleure, elle ne déborde jamais plus que de raison.



Au final cette tragicomédie saupoudrée d’une bonne dose d’autodérision associe l’histoire très personnelle d’une quête identitaire à l’inextricable complexité du conflit israélo-palestinien. Le projet était aussi ambitieux que casse-gueule mais Sabyl Ghoussoub a su maîtriser son sujet avec brio pour signer un deuxième roman à la fois touchant et provocateur.


Lien : https://litterature-a-blog.b..
Commenter  J’apprécie          30
Beyrouth entre parenthèses

Ce livre parle d'un jeune homme né en France, détenant des origines libanaises, amateur de photographies il décide donc de partir à Tel Aviv pour découvrir une autre culture et connaître d'autre jeunes. Une amie l'attendait là-bas, Rose.

Ce cour roman porte sur la question "Ai-je réellement une identité?", la question qu'on lui pose en premier. Dés son arrivée à l'aéroport de Tel Aviv, une cascade de question s'écroule en quelque minutes, "Quel est votre nom?" "D'ou venez vous?" "De quelles origines sont vos parents?" et j'en passe. Le livre se passera principalement dans les bureaux de l'aéroport de Tel Aviv.

Dans l'œuvre de Sabyl Ghoussoub on y découvre les problèmes de passage entre des pays en guerre, des problèmes qui touchent tout le monde, tous les genres et qui ne cesse de s'arrêter. Grâce à ces photographies faites dans la salle d'attente, on peux remarquer les nombreuses personnes vêtues d'un foulard libanais, le keffieh, cachant tout leur visage comme si ils étaient interdis de s'exprimer.

Au bout de certaines questions, l'auteur qui est aussi le personnage principal et le narrateur, se pose lui même ces questions. Il ne sais même plus qui il est. Lui qui pensait vouloir mettre Beyrouth entre parenthèses, pour venir jusqu'ici, "Pour venir jusqu'à vous j'ai du oublier qui j'étais, […]. J'ai même mis Beyrouth entre parenthèse. […] Mon nom est personne.".

Ce livre mêle l'humour, la tristesse et l'austérité qui pèse lourdement sur le propre nom du Liban. Le conflit israélo-palestinien alourdi énormément l'histoire des familles des deux pays, on essaye de se mettre à leur place et ca doit être douloureux de vivre cela quotidiennement.

En fin de compte toute cette cascade de questions ne servaient à rien car ce n'était qu'un jeune homme franco-libanais voulant découvrir de nouveaux paysage, rencontre de son époque.

Ce livre peut vraiment correspondre à tout type de lecteur que ça soit de l'ados se posant des questions sur lui même ou à une personne adulte s'intéressant à la géopolitique actuels.

Pour mon cas j'ai vraiment aimé ce livre car il parlé de l'actualité, de la vie qui n'est pas toujours tout rose, qui a souvent des problèmes de rivalité entre pays. J'ai gobé a pleines dents cette œuvres de Sabyl Ghoussoub.

Je recommande fortement.



*****





Commenter  J’apprécie          20
Beyrouth entre parenthèses

Une partie du monde où depuis des décennies lles conflits sont toujours d'actualités. Crise d identité pour les habitants de tout ces pays, la méfiance est toujours présente entre les peuples. La langue peut être une barrière, ainsi que la religion. Ce roman nous montre bien les difficultées...
Commenter  J’apprécie          00
Beyrouth entre parenthèses

C’est par hasard que mon œil est attiré par ce livre. La couverture n’est pas particulièrement belle, encore moins originale et pourtant je passe devant le présentoir, y revient, lit le quatrième, repose le livre et je finis par craquer. Ce titre m’intrigue. Le Liban est un pays qui m’a toujours attiré, les Libanais m’ont toujours fascinée, surtout les femmes que je trouve belles, royales et solides. Des femmes pour être mères, sœurs… capables de soutenir tout un peuple. Les récents évènements ayant pour lieu le port de Beyrouth contribuent probablement à cet attrait qu’exerce ce livre, pourtant il ne traite absolument pas de cela et est antérieur à ce désastre. L’histoire peut paraître banale, pour nous européens. Néanmoins, la décision du héros franco-libanais de se rendre en Israël est tout sauf banale. C’est braver un interdit, bypasser la loi en utilisant son passeport français, faire un affront à sa famille, inquiéter sa mère jusqu’à risquer de la faire mourir… Pourtant, ce besoin est irrépressible, c’est une quête de soi, une quête de l’autre, un plaidoyer pour une identité entre deux peuples si similaires, si différents, mais déchirés dans un combat qui échappe au citoyen lambda. Le vol se déroule sans encombre, l’atterrissage débouche sur un long interrogatoire où le héros, bloqué en zone de transit, assiste impuissant au découpage de sa vie. Une intrusion sans pitié, une violation même de son intimité, dans lesquelles on sent la puissance des autorités. Que d’émotions dans ces quelques pages ! Je n’arrive pas à savoir si nous sommes face à une fiction ou si cet épisode est autobiographique. Peu importe, on se reconnaît dans le héros qui est tour à tour choqué, apeuré, en colère, moqueur, ironique, voire carrément provocateur et vulgaire. Ne vous attendez pas à une fin, ce n’est pas le but de ce livre. Comme les conflits qui engainent cette partie du monde, la fin n’est pas encore écrite et le sera-t-elle un jour ? Il y a tellement de choses qui se sont passées, dites. Il y a eu tant de tromperies, de douleurs, de vides laissés par la disparition de proches… Ce livre à la plume légère réussit le pari de nous faire ressentir tant de choses. Bouleversée, solidaire, en colère… on ne peut que se sentir impuissante et désarmée face à ces conflits. Plus le temps passe, plus certains dirigeants exercent leur ego ou s’adonnent à la corruption, moins il est facile de prendre position. Les grands perdants sont les peuples, ceux qui, quelle que soit la langue parlée, hébreu ou arabe, n’ont qu’une envie, vivre en paix.

Je vous le recommande vivement. Une perle.

Commenter  J’apprécie          10
Beyrouth entre parenthèses

Beyrouth entre parenthèses écrit par Sabyl Ghoussoub en 2020, raconte l’histoire d’un photographe franco-libanais qui se rend en Israël, mais quand il arrive à l’aéroport il est arrêté par des gardes-frontières et il subit un interrogatoire avec des questions répétitives.

C’est un roman bien construit et clair, le livre raconte un seul moment de la vie du narrateur et se concentre sur les détails de ce moment, ainsi que sur les détails du personnage principal.

C’est une écriture vive, cette histoire parle aussi de ce qui se passe en Israël par rapport à la guerre entre Israël et le Liban, et comment cette guerre affecte le narrateur, puisqu’à son arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv, il est arrêté en raison de son nom d’origine libanaise : « mais votre nom est de quelle origine ? – arabe, en fin libanaise – mettez-vous de côté, on va venir vous chercher »

Un détail qui attire l’attention c’est que le narrateur qui est le personnage principal, a des liens avec l’auteur du livre, Sabyl.

C’est un livre qui parle sur la question de l'identité.

Commenter  J’apprécie          30
Beyrouth entre parenthèses

Qui suis-je, où vais-je ?



Ce livre parle d'un jeune franco-libanais qui contre l'avis de sa famille, décide de se rendre en Israël. Arrivée à l'aéroport de Tel Aviv, il subit, comme il s'y attendait, un interrogatoire de plusieurs heures, la succession et la répétition des questions font que le narrateur s'en pose lui même sur son identité. Dans un texte court, avec un mélange de gravité et d'humour, Sabyl Ghoussoub interroge sur la question de l'identité. Les conflits du Moyen Orient reviennent souvent ainsi que l'état de guerre entre le Liban et Israël.



L'œuvre de Sabyl Ghoussoub pointe du doigt les problèmes réels qu'un voyageur peut rencontrer lorsqu'il veut passer une frontière d'un pays en guerre à notre époque.

L'essentiel du roman se passe dans les bureaux de l'aéroport de Tel Aviv.

L'auteur qui est aussi le narrateur et le personnage principal subit un interrogatoire de la part des services secrets qui va le déstabiliser. Sabyl a beau avoir beaucoup d'humour et d'autodérision, la gravité et la lourdeur des questions sur ses origines, d'où il vient, d'où sont ses ancêtres finissent par le perdre, le jeune homme se voit poser sans cesse les mêmes questions et finit par s’interroger sur sa propre identité : « Pour venir jusqu’à vous, j’ai dû oublier qui j’étais, mon histoire, celle de ma famille. J’ai mis Beyrouth entre parenthèses. Je n’ai plus de prénom, ni de nom. Mon nom est personne. Je ne suis plus rien, je ne suis même plus moi ou peut-être que si justement, je ne l’ai jamais été autant. Je ne sais pas. »

Lors de la lecture, on se met à la place du jeunes libanais qui trouve le conflit entre les deux pays obsolète et absurde, lui qui ne pense qu'à découvrir une autre culture qui finalement est très proche de la sienne et à connaitre d'autres jeunes qui lui ressemble également.

On comprend la difficulté de s'affranchir de l'héritage familial pour construire son propre récit personnel.

Cette tragicomédie assemble une quête identitaire avec la complexité du conflit israélo-palestinien.

Au final toute ces questions et ces interrogation sur lui même et ses origines n'ont mener à rien car les n'ont pas a faire à un individu dangereux mais a un demeuré qui est bien née en France avec des origines libanaise, qui veut vivre comme les jeunes de son temps.

Cette œuvre peut plaire à toutes sortes de personnes car de nos jours, nos origines diffèrent pour la plupart d'entre nous. Il peut aussi plaire aux personnes qui sont curieuses et qui aiment se poser des questions sur un sujet complexe et sans issus.



J'ai apprécié ce roman car il parle de sujets géopolitiques actuels et sensibles. La fin nous montre que le jeune voyageur arrive en Israël à Jérusalem et retrouve enfin Rose, paraissant plus libre et ayant compris d'où il venait et qui il était vraiment. Il se sent là-bas comme chez lui, cela nous montre qu' Israël a des airs du Liban et que la paix doit primer sur la guerre.

Ce qui m'a aussi plu sont les photos qui témoignent des personnes bloquées a l'aéroport portant des foulards cachant leurs visages comme si ils n'avaient pas le droit de parler. Ces photos nous montrent la passion du narrateur qu'il a pour la photographie.
Commenter  J’apprécie          30
Beyrouth entre parenthèses

L’universalité : ma Terre ! S’il est un livre dont les pages résisteront au cri du temps, aux larmes, aux étreintes invisibles, c’est celui-ci, « Beyrouth entre parenthèses ». Profond, fondamental, voyez la gravité, les possibilités écorchées vives au fronton des errances. La terre fragmentée, les hommes frontières encerclant le moindre soupir. S’il est un homme debout, qui n’a jamais mis un genou à terre. Il est un homme éveillé, désirant le sublime, croire, résister, détourner l’irrévocable. Fouler Israël, la Belle, La Palestine, le chant et l’espérance en étendard, Le Liban, la sagesse et les couleurs. Se frayer un passage entre l’idéologie, les religions, les certitudes faussées, c’est lui, le narrateur (doublure de l’auteur Sabyl Ghoussoub). Ecoutez ses paroles cosmopolites, fédératrices, implacables et justes. Ce dernier, malgré le fait qu’il soit franco-libanais, veut aller en Israël, ce qui est interdit. Rose une galériste de Tel-Aviv et amie l’attend. « Pas besoin d’avoir fait de grandes études pour comprendre que lorsqu’on est libanais, Israël, on n’y va pas. » « Partir à la recherche de vénérables synagogues pleines de charme dans les vieilles ruelles pentues du vieux quartier de Salef. » « Me revient ce sticker « ICTS Security » collé sur mes bagages au départ, à l’aéroport de Paris. » Interrogé par une femme agente à l’aéroport de Tel Aviv les questions vont s’enchaîner. « -Où habitez-Vous ? -A paris. -Mais encore ? -A Beyrouth. -Je ne comprends pas. – Moi non plus madame. » Notre héros rabat les cartes. Dépose sur la table des interrogatoires, ce qui échappe à tout entendement. Ce qu’il désire le plus, être en communion. Refouler du pied les frontières mentales, les colonies, les doutes, les citronniers abattus, le manque d’eau pour La Palestine. Retrouver l’équité, le passage des rois, des prophètes, la liberté d’aller et venir. La tension enfle. « Notez-moi tous les numéros de téléphone de votre entourage au Liban, en France… Donnez-moi votre téléphone… » Les évènements vont monter crescendo. L’auteur plus qu’une ombre souffle sur les braises brûlantes. Le feu repart. Le Liban entre parenthèses, taire la famille, l’origine. Laissez le crucial. Fouler Israël l’interdite pourquoi ? Les photos de sa famille en Keffieh palestinien expriment l’invisibilité, la résistance, l’anonymat. « - Vos parents sont chrétiens ? -Maronites, ascendant communiste. Un sacré mélange, je ne vous raconte pas… » « Mais il a fallu que mon père me jette au cœur de cette famille, de ce passé, de cette descendance. Une prison en plein air que lui-même a cherché à fuir. Toute sa vie, et que tout homme devrait quitter aussitôt arrivé. » L’agente est acide, froide, calculatrice. Notre photographe est quelque peu déstabilisé, inquiet. L’échange est osé, risqué. Il retire sa carapace, les faux-semblants des peuples ennemis, les non-dits. Il rassemble l’épars. Fouler Israël comme un pied de nez à l’adversité. Etre libre, bousculer les diktats, l’ordre établi. Devenir cosmopolite, vibrant, frère en humanité de tous. S’il est un passage à transcrire sur les murs d’absoluité c’est celui-ci « Quand Israéliens et Palestiniens accepteront finalement de s’asseoir à la table des négociations, choisirez-vous de vous asseoir avec les Israéliens ou les Palestiens ? », Emile Habibi avait répondu : « Je choisirai d’être la table. » Ce grand livre est une bouffée d’oxygène, un récit certifié, politique, engagé et sincère. En lice pour Le Prix Hors Concours 2020 et c’est une grande chance. Publié par les Editions l’Antilope.
Commenter  J’apprécie          11
Beyrouth entre parenthèses

Je viens de finir ce beau roman atypique.



J'aime quand la littérature est dans la zone grise à triturer les caricatures à ciseler les nuances.



C est l'histoire d'un libanais qui raconte son voyage en Israël ce pays interdit dont on lui a dit tant de mal et qui se trouve à quelques kilomètres du Liban.



Il raconte le long interrogatoire à l'aéroport qui se transforme en roman photographique car il doit expliquer le pourquoi de ses expositions photographiques.



Puis on est embarqué dans son voyage à travers les villes israéliennes

Ils se mêlent de ce qu il voit de ce qu il sait de l histoire.



Concession pour personne..



Il accuse la cause palestinienne d'étouffer sa génération mais reste indigné par la situation des palestiniens.



Il y raconte le café Fayrouz l'eglise maronite de Jérusalem , un café d une juive égyptienne diffusant d'Oum Kalthoum et de ce soldat israélien d origine libanaise qui raconte son entrée à Beyrouth la ville de son enfance.



Dans ce livre pleins de gens seraient considérés comme des " traîtres " par d autres y compris l'auteur .



Mais j ai toujours été passionnée par les gens qui suivent librement leur conscience.



Et comme il le dit lui libanais découvre le Liban depuis Israël.



Moi qui aime voyager parmi les différents points de vue je suis servie
Commenter  J’apprécie          20
Beyrouth entre parenthèses

Savoir d'où l'on vient en allant où l'on ne veut pas de vous ; décrire un pays dans ses contrastes, ses détestations, ses décalages et ses filiations inventées. Ou le voyage d'un libanais en Israël. Avec un vrai humour, un rien de provocation et un soupçon de forfanterie, Sabyl Ghoussoub décrit sa plongée réflexive, imagée, en Israël comme on s'éloigne de son lieu d'origine, le Liban, pour mieux y revenir.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          50
Beyrouth entre parenthèses

Le narrateur franco-libanais, artiste photographe, est encore tout jeune lorsqu’il annonce vouloir visiter Israël, l’envie le tenaillant depuis des années et des années. Mais pour un Libanais, la destination est interdite, et le jeune homme est accueilli à l’aéroport Ben Gourion par des policiers qui l’interrogent avec une certaine circonspection, voulant sans relâche tout connaître de son identité et de ses motivations à effectuer un tel voyage. Plus il essaye de s’expliquer, plus il semble s’enfoncer dans les méandres d’une identité mal assumée ou mal comprise. Cet interrogatoire en pointillés est donc l’occasion pour lui d’essayer de savoir où il en est de son appartenance à un pays ou à un autre, de réaliser aussi que tels et tels « ennemis » se ressemblent à un point inimaginable…



Le début m’a beaucoup plu, le style impeccable, l’allusion à Philip Roth, l’humour, m’ont conquise. Après, j’ai trouvé que ça tournait un peu en rond, que l’humour grinçant faisait un peu moins mouche. Puis le texte redevient plus intéressant dans la dernière partie où le jeune artiste est arrivé en Israël, rencontre les amis de Rose qu’il est venu voir, loue une chambre avec vue sur le Liban de l’autre côté de la frontière… Je suis un peu mitigée au final, l’idée de départ intéressante et le regard porté sur le thème de l’identité permettent de produire un texte original, mais pas spécialement porteur d’émotion.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          90
Beyrouth entre parenthèses

Après avoir évoqué ses errements identitaires dans son premier roman, le nez juif, Sabyl Ghoussoub revient à nouveau sur le thème de l'identité dans un récit où se mêlent fiction et autobiographie.

Le narrateur, son alter ego, décide de se rendre en Israel dans le but de rencontrer une amie mais il a la sensation que ce voyage représente une forme de trahison. " Pas besoin d'avoir fait de grandes études pour comprendre que lorsqu'on est libanais, Israël, on n'y va pas."

Né de parents libanais soutenant la cause palestinienne, il a appris à haïr ce pays ennemi depuis son plus jeune âge. C'est donc en secret et la peur au ventre, qu'il prend un vol en direction de Tel-Aviv. A peine débarqué, il doit subir le feu nourri des questions inquisitrices du service de sécurité de l'aéroport. Il semble paniqué, le voilà pris d'une véritable tourista verbale... En réalité il s'amuse de la situation et la tourne en dérision en racontant à peu près n'importe quoi à la soldate qui le harcèle. L'absurdité de ses réponses brouille les pistes pour traduire son refus de se laisser enfermer dans une identité simple et préétablie.

Cet interrogatoire surréaliste occupe la majeure partie du livre, le reste du séjour en Israel est vite expédié sans présenter un grand intérêt. L'auteur, qui est aussi photographe, profite habilement de l'occasion pour présenter quelques uns de ses clichés montrant une série de personnes aux visages recouverts par un keffieh, illustrant ainsi son propos.

J'ai trouvé ce texte plus profond et abouti que celui de son premier roman cependant rien ne m'a vraiment emballée. Je n'ai pas été du tout sensible à son humour qui m'a semblé trop forcé pour être tout à fait sincère. Je crois que c'est ce qui m'a empêchée d'apprécier ce livre.

Après son nez puis son nombril, quelle autre partie de son anatomie cet auteur iconoclaste va-t-il pouvoir examiner de près ? J'ai bien une petite idée mais la décence m'interdit de dire laquelle ☺

Commenter  J’apprécie          173
Beyrouth entre parenthèses

Voilà une façon de faire de la géopolitique que j'apprécie.

Le narrateur de ce roman est franco-libanais, il n'a pas de nom mais il ressemble à l'auteur Sabyl Ghoussoub. Il a été élevé dans la haine d'Israël en raison de la guerre, ce qui l'a incité à s'y rendre par besoin. Non pas qu'il ait l'esprit de contradiction mais il veut se faire sa propre idée en mettant pour quelques temps "Beyrouth entre parenthèses".

Il est photographe, à des amis à Tel-Aviv mais cela n'empêchera pas le Tsahal (l'armée de défense d'Israël) de le retenir à la frontière. Les agents ne rigolent pas vraiment surtout quand ils tombent sur une série de photos qu'il a réalisées avec des personnes dont les têtes sont recouvertes de Keffieh palestiniens. Certes, il est propalestinien mais parfois les artistes sont mal compris, surtout ceux qui pensent que l'art peut sauver le monde.

Un interrogatoire dans ces conditions n'est pas vraiment drôle et pourtant le narrateur utilise l'humour comme arme de défense, parfois même involontairement.

Mais finalement, la contrôleuse va le laisser passer non pas parce qu'elle est convaincue qu'il n'est pas "terroriste" mais parce qu'elle connait son point faible : sa mère.

Il va donc pouvoir découvrir un pays en passant par Tel-Aviv, Jérusalem, Haïfa mais ce qui est surprenant c'est qu'on est en en Israël et que le narrateur parle beaucoup du Liban. Ce voyage est peut-être une façon de montrer qu'on peut comprendre et aimer son pays d'origine en l'observant de loin.





Challenge Riquiqui 2021

Commenter  J’apprécie          70
Beyrouth entre parenthèses

c'est un peu Candide chez Kafka tant l'interrogatoire à l'aéroport est insolite absurde kafkaîen....j ai eu la chance de rencontrer l'auteur hier qui est revenu sur cet épisode surréaliste et nous a assuré que, même si il a légèrement caricaturé, l interrogatoire à l'aéroport était un peu de chose près de cet ordre là (pourtant des amis l'avaient prévenu)..Très belle rencontre avec cet écrivain hier même si (et il a sans doute hélas raison) il ne voit pas comment la paix pourrait revenir dans cette région du monde....
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sabyl Ghoussoub (1416)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

De Diderot : "Les bijoux …...."

volés
indiscrets
de la reine
précieux

15 questions
206 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}