AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Salma El Moumni (41)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Adieu Tanger

À Tanger, les jeunes femmes sont des proies pour des hommes, qui les déshabillent du regard. Pour tenter de comprendre, Alia commence à se photographier nue avec son smartphone. Elle en parle à son ami Ilias qui la met en garde : afficher sa nudité est puni par la loi marocaine.

Peu après, Alia a une liaison avec Quentin, un jeune français de son lycée. Après leur rupture, le jeune homme se venge en publiant les photos sur Internet. La jeune femme est contrainte de s'exiler à Lyon pour fuir la justice de son pays. Mais son passé la rattrape...



Intolérance judiciaire, d'origine religieuse, concupiscence des hommes, frustrés par la même religion, cyber harcèlement, on trouve tout cela dans ce roman qui sent le vécu. À côté, les questions d'une jeune femme qui s'interroge sur ce qu'elle est et sur l'image qu'elle envoie aux autres ont bien peu de poids.

N'oublions pas que, de près ou de loin, subir l'envie et la frustration des hommes est le quotidien vécu par une grande majorité des jeunes femmes. Des expériences déjà particulièrement traumatisantes auxquelles l'homme moderne a ajouté le harcèlement de masse, via Internet.

Alors quand l'image du père se fissure, incapable de s'appliquer à lui-même ce qu'il prône pour les autres...

Ce n'est pas le portrait d'un monde accueillant que nous dresse l'autrice !



J'ai été touché par l'histoire d'Alia, un condensé réussi de ce que vivent sans doute beaucoup trop de jeunes filles, pas uniquement dans les pays musulmans.

J'ai été perturbé par la forme de la narration, et tout particulièrement l'utilisation de la deuxième personne, le "tu" et le "vous".

Bien sûr, cela crée de la distance entre le lecteur et l'héroïne, genre "ce qu'elle vit dans le roman n'est pas exactement la vraie vie ; cela ne peut pas vous arriver ainsi." Encore que... Il faudrait poser la question à certaines.

J'ai également trouvé que cela donnait un ton accusateur, style "si tu n'étais pas sortie des sentiers battus, rien de tout cela se serait arrivé." J'aurais préféré une écriture à la première personne : "j'ai fait une bêtise en laissant mon petit-ami consulter mes photos" n'a pas la violence d'un "tu as fait une bêtise en laissant ton petit-ami..."

Mais c'est le choix de Salma El Moumni, et il lui appartient. Elle a du talent et nous surprendra sans doute encore avec son prochain roman.

Je remercie Lecteurs.com et Grasset de m'avoir proposé de lire ce livre.
Commenter  J’apprécie          630
Adieu Tanger

« Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l’obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l’emprisonnement d’un mois à deux ans », mentionne l’article 483 du Code pénal marocain.

Devenue une femme malgré elle, Alia continue à fréquenter des garçons, persuadée qu’elle est un des leurs. Le soir elle prend des photos, découvre son corps de femme. Ces photos d’elle en lingerie circulent sur internet. Ces publications signifient la fin de sa vie, elle doit partir pour fuir le scandale et le déshonneur. Elle emménage à Lyon pour essayer de se créer une autre personne.



Un roman écrit comme un journal où Salma El Moumni nous décrit le mal-être d’une jeune fille marocaine face aux regards insistants des hommes et à la difficulté d’assumer ce corps qui suscite des envies. Si au début, j’ai été un peu être dérouté par la narration à la deuxième personne du singulier, ce premier roman m’a beaucoup touché par les différents thèmes abordés : le malaise et la souffrance des adolescentes, le harcèlement, le poids de la famille, de la religion, le désir de ne jamais décevoir son père, l’impossibilité de discuter avec ses parents, les dégâts que peuvent occasionner les réseaux sociaux, le viol banalisé, l’exil, le déracinement.

L’écriture de Salma El Moumni est toute en émotion, belle et résolument moderne.

Un grand merci aux éditions Grasset de leur confiance.



Commenter  J’apprécie          460
Adieu Tanger

Lorsque les regards des uns et des autres façonnent une personnalité. Parce que notre héroïne est en dissociation totale entre sa tête et son corps. Pour tenter de retrouver une forme d'unité, elle se prend en photos, elle veut savoir ce que les autres voient. Une trahison et les photos se retrouvent sur internet : coup dur de plus, elle préfère fuir Tanger, sa famille surtout pour éviter la honte, le déshonneur. Mais les regards toujours : pas assez arabe pour les uns, beurette pour les autres, la peau pas assez blanche des fois, femme séduisante neznmoins. Tout est en dissonance entre elle et son corps. Premier roman court et très agréable à lire, de belles phrases aussi.
Commenter  J’apprécie          220
Adieu Tanger

Dans les rues de Tanger, Alia se sent épiée, regardée, déshabillée. Pire, certains hommes osent lui toucher un bras, lui mettre une main aux fesses, sans scrupules.



Alors, pour comprendre ce que voient ces hommes quand ils la regardent, elle décide de se prendre en photo en petite tenue.



Sauf que ces clichés intimes n'avaient évidemment pas vocation à être publiés. Et pourtant, Quentin, le petit copain mal intentionné s'est permis de le faire. Au Maroc, ce genre de photos est condamné par l'article 483. Alia risque la prison.



Au lycée, débute un harcèlement quotidien. Ses parents ne sont pas vraiment présents, et ils ne doivent pas être mis au courant pour les clichés. Alia a tellement honte. Alors, le bac en poche, elle fuit Tanger et se retrouve à Lyon et elle aura du mal à s'en remettre.



"Adieu Tanger " de Salma el Moumni publié aux Editions Grasset est un livre écrit à la deuxième personne; un roman fort et poignant sur la féminité et sur la relation au corps au Maroc. " L'odeur du cuir des vieux taxis jaunes contre ton dos, qui te traînaient d'une rue à l'autre avec leurs ceintures coupées et les chansons amazighes à la radio, interrompant les discussions quotidiennes. Le muezzin qui ponctue les journées en cinq temps. La fébrilité. Tu repenses au Maroc comme si tu en avais été privée. »



On apprécie la puissance des thèmes abordés (la complexité des relations entre les hommes et les femmes, et l'importance de l'éducation et l'entourage dans leur développement, sentiment de devenir apatride lorsque votre pays vous rejette ainsi que la substance des protagonistes en présence dans ce roman.



La jeune romancière évoque ces problématiques, qui semble la toucher au plus profond d'elle, avec passion et conviction, comme un besoin et une urgence de les exposer aux yeux de tous.



Une belle découverte de cette rentrée littéraire !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          220
Adieu Tanger

Née en 1999, Salma El Moumni a grandi à Tanger, avant de suivre des études supérieures à Lyon. C'est aussi le parcours de son héroïne, Alia, dans son premier roman, Adieu Tanger. Autobiographie ou plutôt portrait générationnel, peu importe, le livre est étouffant, racontant d'une manière circulaire plutôt que linéaire le rapport à son corps d'une adolescente, piégée par un petit ami qui a posté des photos d'elle en lingerie sur internet, soit le genre d'exposition qui peut vous valoir de graves ennuis au Maroc. Usant le "tu" au lieu du "je" ou du "elle", sans doute pour témoigner au nom de toutes les jeunes femmes de son pays natal, Salma El Moumni décrit le regard insistant des hommes sur sa silhouette, sa déception de ne pas avoir été un garçon, notamment pour voir la fierté dans les yeux de son père, ou encore l'exil en France et ce sentiment d'être considérée comme une sorte de bête curieuse et étrangère, même en parlant parfaitement la langue. Alia revient toujours à ses souvenirs de Tanger, une ville qu'elle aime viscéralement, contrairement à la froide Casablanca, mais elle n'y reviendra plus. Adieu Tanger est un cri au-dessus de la Méditerranée, déchirant comme une blessure et douloureux comme une confession cathartique.



Merci infiniment à Net Galley et aux éditions Grasset !
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          160
Adieu Tanger

Alia aime Tanger, sa ville, celle de sa famille, celle où elle a rencontré Quentin , le beau français aux boucles blondes, l'expatrié qui fréquente le même lycée qu'elle.

Dans sa vie, Alia cherche l'amour et le regard du père, mais fuit celui de tous ces hommes qui la déshabillent du regard. Chaque jour elle cherche à comprendre pourquoi ils le font, ce qu'ils voient, ce qu'ils veulent, ce qu'ils détestent, ce qu'ils fuient, ce qui les attire.

Et chaque jour, pour tenter de comprendre ces regards intrusifs posés sur elle, elle se prend en photo dans le silence et le secret de sa chambre.

Photos de plus en plus intimes, déshabillées, inavouables mais rendues possibles car à elle seule destinées.



Jusqu'à la trahison ultime, jusqu'au jour où elles sont postées sur Instagram par celui en qui elle avait toute confiance.



Mais au Maroc publier ce genre de photo est punissable par la loi. Un outrage à la pudeur involontaire qui la contraint à quitter le pays pour s'installer à Lyon.

Là, il faut se récréer une vie, des relations, trouver un travail, et accepter le départ forcé vers l'étranger qui sans cesse la rejette et la cantonne au seul rôle de marocaine émigrée.



Chaque jour est synonyme de souffrance, chaque jour elle cherche l'amour d'un père qu'elle n'a jamais eu, aurait-il fallu être né garçon pour avoir l'heur de lui plaire... Aurait-il fallu être autre ? Ou son plus grand défaut est-il d'être si semblable à celui qui l'ignore dans ses aspirations, ses envies, ses attentes.



Roman sur l'exil, sur le manque cruel de reconnaissance et d'amour d'un père envers sa fille, qui hante toute une vie de jeune fille, de jeune femme, et trace des blessures indélébiles, quel que soit l'avenir qu'elle se forge.

L'écriture à la deuxième personne parfois lassante à lire, montre la distance entre le temps présent, celui de l'exil en France et l'enfance et l'adolescence qu'il a fallu fuir pour se reconstruire ailleurs, comme un autre moi auquel la narratrice s'adresse pour mieux la comprendre, la soutenir, l'aider à avancer, loin de Tanger, à jamais.



https://domiclire.wordpress.com/2023/08/30/adieu-tanger-salma-el-moumni/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          130
Adieu Tanger

Salma el Moumni, avec ce premier roman, Adieu Tanger, signe “un cri littéraire” sur la condition des jeunes filles, au Maroc puis dans la France de son exil. Elle en tire une réflexion sur le poids social de la féminité. Ici, nullement question de voile, ou d’autres vêtements, mais le poids de la culture et des traditions.



En apostrophant par un tu, elle présente Alia, lycéenne, qui s’interroge sur l’éducation, le genre, la bisexualité et sur la complicité des mères à reproduire un ordre qu’elles subissent.



Difficile pour cette jeune fille de ne pas s’indigner devant l’héritage laissé par un père défaillant, censé la protéger. Seulement celui-ci disait devoir lui-même se protéger devant sa féminité naissante. Alors lorsque victime de publication de photos intimes sur les réseaux, Alyia ne peut que fuir à Lyon !



Éternel menteur, son père applique des règles qu’en privé, il ne suit pas. Mais, au-delà de la rage contenue dans son récit, Salma El Moumni fait preuve de qualités littéraires incontestables pour transmettre ses émotions et son vécu.



Évidemment, très personnel, ce premier roman de Salma El Moumni mérite toute l’attention. La découverte de la féminité, chez une toute jeune fille, est soumise à des tensions ingérables, parce que Alyia les subit seule. Du coup, la moindre attention d’autres la laisse proie facile. Ainsi, elle devient victime tellement elle est vulnérable. L’ingérence dans l’intimité d’une toute jeune fille résonne tout au long d’une vie.



Le roman Adieu Tanger de Salma El Moumni m’a touchée par ce ton personnel rapportant les émotions d’une jeune fille découvrant seule sa féminité, pourtant si convoitée par les regards qu’elle découvre et ne sait pas gérer. À découvrir assurément !
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          120
Adieu Tanger

Alia est lycéenne à Tanger, parce qu’elle se sent en permanence déshabillée du regard des hommes, huée et insultée, elle commence à se prendre en photo afin tenter d’apercevoir ce que l’autre voit de ce corps qui semble poser problème. Comme toute fille en pays musulman, elle n’intéresse pas son père car fille, et sa mère ne la valorise pas davantage. Alors que ses photos étaient sensées restées privées, elle se retrouvent mise en ligne.

« Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans »

Menacée par l’article 383 du code pénal marocain Alia n’a plus d’autre choix que de fuir son pays. C’est à Lyon qu’elle va terminer sa scolarité. Elle pensait y trouver la sérénité, mais son passé la rattrape. Revenir ou pas à Tanger ?

Ce premier roman est une sorte de journal écrit à la seconde personne ; l’héroïne semble se parler, se prendre à témoin. D’un prime abord c’est assez déroutant, puis le mode narratif laisse oublier, car rattrapé par une certaine violence dont le corps féminin est le centre névralgique du roman. Salma El Moumni traitre de beaucoup de sujet dans ce premier roman : l’adolescence prise en étau, coincée entre le désir légitime d’émancipation, la culpabilité de décevoir les parents, et une trop lente évolution des meurs et coutumes du pays, l’omniprésence de la religion ; mais tout cela semble quelque peu brouillonné ; en outre le propos n’a rien d’apaisé.

Une lecture intéressante de par sa construction, mais en demi-teinte pour moi pour ce que j’en ai ressenti et ce que j’en retiendrai !


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          90
Adieu Tanger

Magnifique ! Il était déjà difficile de mettre des mots sur cette lecture après l'avoir finie, quelques jours plus tard je peine encore un peu.



Alia est une jeune femme marocaine, comme toutes les femmes, elle sent le regard des hommes sur son corps dans la rue et décide de s’étudier afin de comprendre ce qui lui vaut tant de sales paroles et coups d’œil. Difficile de s’étudier soi-même, de mettre à distance son propre corps, elle utilise donc le biais du miroir puis de la photographie, sans se méfier assez d’une des deux seules personnes à qui elle se confie. Quentin, petit ami d’abord doux puis manipulateur (et plus) les publie à son insu. Honte, trahison mais surtout peur de la loi, Alia se réfugie en France d’où elle nous raconte son expérience au Maroc mais aussi en France et nous confie ses réflexions sur le poids du corps féminin.



J'étais partie pour lire quelques chapitres seulement mais je me suis retrouvée avec la moitié du livre dévoré en une soirée. Tout dans ce livre était fascinant et gardait mon attention.

D'abord l'adresse du roman à un « tu », que j’ai déjà trouvé très efficace dans mes lectures passées, permet de rentrer dans le roman avec une grande facilité puisqu’on a l’impression que la narratrice nous parle intimement. Mais ce "tu" c'est également une expérience universelle bien que tout à fait particulière du corps féminin.

Je ne pense pas me tromper en disant qu'Adieux Tanger résonnera en toutes les femmes qui le liront. Il résonnera différemment, selon les divers thèmes. Mais le thème central du roman est celui du corps, sujet auquel aucune femme ne peut échapper et dont l’autrice nous parle avec justesse et sincérité. C’est ce qui m’a plu, me dire que je n’étais pas la seule à penser ça, à essayer de comprendre, avec le recul c’est une lecture dont j’avais réellement besoin, pour mettre les mots sur ce qui restait confus mais que je vis, ces manières d’essayer de distancier son corps alors que c’est ce qui nous fonde.

Les autres sujets du livre complètent cette expérience féminine, il y est question de cyber harcèlement, de viol, du mépris de la police, de bisexualité mais aussi de racisme lorsqu’Alia témoigne de sa vie en France et d’une quête d’identité lorsqu’on ne se sent plus la bienvenue dans son propre pays.

Pour un premier roman l’autrice témoigne déjà d’un style que j’ai trouvé affuté tout en restant d’une étonnante simplicité et encore d’une justesse sans appel. C’est le type de roman qu’il est nécessaire de lire qu’on soit une femme, pour les raisons que j’ai citées plus haut, mais aussi pour les hommes qui pourront découvrir ce que vive les femmes au quotidien, bien que l’adresse à la deuxième personne du singulier soit un peu moins pertinente pour eux, la portée du livre serait amoindrie par une narration à la première ou troisième personne du singulier.

Enfin, la plongée dans l’univers marocain est aussi remarquable, l’autrice nous fait voyager et découvrir la culture de ce pays, ce qui change de notre perspective habituelle et nous permet une étude comparée de ces traditions, lois et droits des femmes tout à fait différents.



A lire !!
Commenter  J’apprécie          80
Adieu Tanger

Au moment où j’écris cette critique, j’ai appris que l’œuvre a été récompensée du prix France Culture des étudiants, pour lequel je m’étais inscrit comme juré, et franchement, cela me laisse perplexe. Adieu Tanger n’était certainement pas le pire des cinq livres en course, c'est même un bel aboutissement pour une si jeune écrivain, mais certainement pas le meilleur non plus. On avait en réalité un vrai livre (que je critiquerai ultérieurement) face à quatre tentatives de livres plus ou moins prometteuses, ce qui fait que mon choix a été assez expéditif, avant même de prendre en compte le fond. Cette distinction assez incompréhensible me rappelle une chose que j’ai lue quelque part, du genre « le mauvais goût est le privilège de la jeunesse ». Que l’on en juge …



Il n’y a pas d’histoire proprement dite, au sens de fil narratif. Le texte, non chronologique, se présente plutôt comme une longue séance de thérapie, remplie de réminiscences, au présent et à la deuxième personne (déjà, quand j’ai vu cette contrainte stylistique absurde, qui ne sert qu’à rajouter de la complexité pour arguer le caractère littéraire, apparemment pas assez évident sans cela, de l’œuvre, j’ai compris que je rentrais dans un espace-temps où les deux minutes qu’il me faut pour lire une page seraient ressenties comme dix) d’une jeune Marocaine venue étudier et travailler en France, poursuivie par la honte de la diffusion en ligne de photos dénudées par son ancien copain. Cet itinéraire permet de mettre en comparaison deux modèles de société, à échelle humaine : une société islamique patriarcale cadenassée par les non-dits et les fantasmes, d’un côté ; une société occidentale libérale qui ne se montrerait pas, dans les faits, à la hauteur de ses grandes valeurs, de l’autre. Bon, pourquoi pas ; mais quand je parle de thérapie, c’est au sens propre : le narrateur procède à un examen et semble exposer au personnage principal les phénomènes plus ou moins conscients qui se jouent en lui dans les différents épisodes racontés, à grand renfort de termes et de concepts spécialisés. Petite compilation du champ lexical omniprésent de la fragilité psychique : continuité, dislocation, inconscient des choix, redécouverte de l’espace, tabous, dissociation, assignation, visualisation, champ des possibilités, négation de la réalité, violence du corps, dialogue, sentiment de légitimité, dépossession, désespoir et quête et interrogation du regard masculin (oui, celle-là elle pique un peu) ; le fait de prendre du recul sur « votre relation », d’être à un certain stade, de créer des liens, d’être renvoyé à, de regarder sous le prisme de, d’assumer un rôle, de partager une facette de sa personnalité, de se penser, d’être à l’écoute, de gérer ses émotions, de parler « du » père (générique) alors qu’il s’agit de « son » père (particulier) … Tout cela relève d’un verbiage professionnel abstrait mais démocratisé qui pourrait tout aussi bien constituer le résultat d’une sorte d’exercice qu’on aurait donné à une personne troublée, et qui aurait fait l’objet d’une caractérisation spécialisée en parallèle du récit. On a donc une successions d’anecdotes vaguement chronologiques, comme écrites à quatre mains, celles de la patiente et de son psy, étudiées à la fois sur le plan des phénomènes de la conscience et sur le plan de l’exutoire de la lamentation désabusée. Ce livre est un gros diagnostic de la dépression, si l’on veut.



Les principales thématiques sont dans l’air du temps, sans grosse surprise : le rapport à la figure paternelle, le jugement du corps, la différence culturelle, la séduction, et même un soupçon d’orientation sexuelle non orthodoxe. Tout n’est pas inintéressant, loin de là, notamment les paradoxes qui entourent le comportement du père et son influence sur le développement de l’enfant, ou encore l’hypocrisie qui caractérise certains usages de la vie courante ; on peut même considérer comme salutaire la mise en scène de la dangerosité d'Internet. Mais on doit quand même payer son écot à l’obscénité (quel plaisir de faire la connaissance des parties génitales de l’héroïne dès les premières lignes !), à l’invraisemblance (vous est-il déjà arrivé de vous réciter paisiblement des vers juste après vous être tiré d’une situation extrêmement angoissante ?), au supplice de la masculinité toxique (voir la scène de relation sexuelle que le choix des verbes caractérise comme une relation de maître à esclave), à la dénonciation d’un racisme systémique au mieux bienveillant et involontaire (la grande anecdote du contrôle au faciès, une merveille…), et à l’américanisation (on nous glisse subtilement des vers d’obscures poétesses féministes instagrameuses des Etats-Unis ou du Canada, sans les traduire, évidemment, puisque le lecteur est obligatoirement au moins aussi formaté par le « soft power » anglo-saxon que le narrateur). On sent qu’il y a eu un gros travail sur les détails pas très utiles à caler pour obtenir une certaine caution progressiste. L’apogée de ce trait, c’est quand même le dépôt de plainte auprès de la police française sur la question des photos ; là, on nage vraiment dans un grand délire qui vise à présenter les fonctionnaires comme des beaufs voyeurs incapables, qui ne comprennent rien à rien, et surtout pas la très philosophique quête intérieure qui a poussé la jeune fille à faire ces photos, et qui la découragent dans son initiative. Ah, tiens, finalement ce n’est pas si étonnant que cela ait plu aux belles âmes qui squattent l’université !



Le trait le plus insupportable du personnage principal, c’est son sentiment permanent d’oppression et d’agression. On a l’impression que toute relation sociale à son endroit ne peut être comprise que comme un rabaissement, une insulte, une pulsion de viol. J’espère que l’auteur ne partage pas les lubies de son personnage qui prête des intentions dégradantes au monde entier quoi qu’il fasse, et ne dénonce pas véritablement toutes les pratiques jugées insupportables par la narration, parce que je ne veux clairement pas d’une société qui en serait dépourvue : une société où personne ne se parle, personne ne se regarde, personne ne se touche, personne ne s’écoute, bref, l’horreur. Quand le simple fait pour un Français de dire maladroitement bonjour ou merci en arabe à une caissière manifestement originaire d’Afrique du Nord, juste parce qu’il pense qu’elle trouverait ça sympa, est interprété comme un refus de la considérer comme une compatriote (ce qu’elle n’est d’ailleurs pas, dans la situation en question), il n’y a plus d’autres échanges possibles que ceux qui peuvent exister entre deux droïdes.



Un mot sur l’écriture, tout de même, puisque c’est quand même censé être le principal critère d’évaluation dans un concours littéraire, n’en déplaise à tous les jurés qui se contentent de lister les points de propagande politique avec lesquels ils sont d’accord. Sans doute ne serait-il pas inutile de révéler à l’auteur l’existence du principe de la virgule. Ô merveille entre les merveilles, il n’y a pas besoin d’une nouvelle phrase lorsque l’on veut ajouter une proposition subordonnée ! Il n’y a pas besoin de mettre un point, une majuscule et, surtout, un retour à la ligne pour continuer une énumération ! Que l’auteur mesure les perspectives remarquables que lui ouvre cet usage : elle possède désormais le pouvoir de dépasser le stade de la phrase nominale archi-pénible et archi-poussive, qui semble constituer la marque de fabrique de 99% de la production littéraire française à l’heure actuelle, et de toucher du doigt les effets de style et de musicalité infinis que renferme la phrase complexe.



Donc voilà, on a récompensé LE bouquin de la sélection qui rappelle que les hommes sont des brutes, que le Maroc est rétrograde, que la France est au moins passivement raciste, que les policiers sont des débiles, que le monde est un lieu de perpétuel traumatisme pour les anges, pardon, pour les femmes, qu’un rapport d’entretien psychologique peut avoir, en 2023, une valeur littéraire, et que les concours ressemblent de plus en plus à ce jeu qui consiste à construire la plus haute tour en Kapla, en récompensant sans notion de style ou de construction narrative celui qui arrive à exploiter le plus de concepts et de décrets bien-pensants sans que tout s’effondre.
Commenter  J’apprécie          50
Adieu Tanger

Alia est lycéenne à Tanger. Chaque jour, elle remarque que son corps dérange dans les rues qu'elle traverse. Elle est sifflée, suivie. Déshabillée du regard. Elle veut comprendre pourquoi. Elle décide de se photographier, nue, prend des poses, pour découvrir ce corps qui suscite tant de convoitise. Ses photos ne sont que pour elle. Mais Quentin, va les voler, la faire chanter avec, les diffuser. Alia va fuir Tanger pour réussir à se reconstruire dans un pays qui ne se connait pas sa réputation salie à jamais.

C'est un livre qui m'a touchée.

La narration est originale. L'auteure tutoie Alia et raconte son histoire.

Alia est née dans sune famille très religieuse, à l'éducation stricte. Les relations sexuelles sont taboues, les filles coupables des attentions déplacées des hommes. Toujours fautives peu importe ce dont elles sont victimes. Quand Alia est violée, elle ne dira rien. Quand ses photos sont volées et divulguées, c'est elle qui a sa réputation ruinée, c'est elle qui fuit le pays.

Alia n'a aucun soutien et se débat seule pour survivre. Et quand elle croit que la France est un nouveau départ, elle se heurte au racisme, aux remarques déplacées et qui lui rappelle sans cesse qu'elle ne pourra jamais totalement fuir Tanger.

C'est un petit livre mais qui m'a beaucoup touché. Alia m'a fait de la peine, son histoire est émouvante.

Son histoire est celle de tant de femmes. On en ressort avec une seule envie, celle de la consoler.
Commenter  J’apprécie          50
Adieu Tanger

Jusqu'à 10 ans Alia voulait être un garçon pour que son père, son héros, la regarde. En vain. Devenue ado, elle doit s'accepter fille mais elle ne supporte pas les regards des hommes sur son corps, leurs paroles humiliantes voire leurs agressions . Alors pour essayer de comprendre, elle se prend en photos avec son téléphone , tenant ainsi son corps à distance. Grave erreur quand on vit à Tanger à l'heure des réseaux.

Son ami de toujours Ilias l'avait mis en garde. Et quand le garçon dont elle s'est entichée, un français Quentin, publie ses photos sur Instagram, c'est la panique. L'article 483 du code pénal peut la conduire en prison pour impudeur. Impossible pour elle de se confier à sa famille, une seule issue : le départ en France le plus vite possible.

Exilée à Lyon, elle travaille mais ne se sent nulle part à sa place et reste sur le qui-vive.

L'écriture et notamment l'emploi de la 2ème personne rend bien compte du malaise de cette jeune fille et du traumatisme subi.

Grand merci à Babelio et aux éditions Grasset pour ce roman qui est dans la liste de la sélection Prix roman des étudiants/France culture.



Commenter  J’apprécie          50
Adieu Tanger

A Tanger, une jeune femme Alia est quotidiennement regardée par les hommes. Pas un regard sain, mais un regard appuyé et dérangeant. Pour comprendre elle décide de se photographier dans de nombreuses postures, plutôt osées, avec son téléphone.

Lorsqu'elle rencontre Quentin, un français, elle ne lui dit rien. Mais lui devine et trouve ses photos, qui finissent par être diffusées sur les réseaux sociaux. Des diffusions sur les réseaux qui risquent de lui coûter très cher. C'est interdit à Tanger de posséder de telles photos de soi. C'est la loi qui veut ça. Alors pour fuir l'éventuelle sanction elle attend ses 18 ans et part en France, à Lyon, pour qu'on l'oublie et fuir le scandale qui prend de l'ampleur.



Premier roman de Salma El Moumni, marocaine, écrit avec une narration extérieure, le "tu".

On y ressent sa relation spéciale aux hommes et à son père. Un père contre qui elle doit faire face aux absences répétées, aux pulsions colérique et la domination patriarcale ultra forte.

Nous sont decrits aussi les pouvoirs de destruction du regard des hommes sur elle.



Mais peut on fuir toute sa vie ? Faut il affronter le passé pour tourner la page? Quel poids porter et quel poids assumer?

Autant de questions soulevées dans ce roman de la rentrée littéraire.
Commenter  J’apprécie          40
Adieu Tanger

Alia vit à Tanger, est la fille d’un père taiseux, à tendance violent dans ses propos et pas que. Elle n’a jamais pu apprendre à s’approprier son corps car son éducation stricte l’a toujours soumise au silence, a évincé des sujets dits tabous. A force de sentir sur son corps les regards agressifs des hommes, la curiosité l’emporte et elle prend alors régulièrement des photos de son corps déshabillé pour mieux le contempler et comprendre ces regards malsains.



Quentin va entrer dans sa vie par effraction, à travers une relation à la tension palpable, il est ce Français à Tanger qui plaît. Une fois qu’il aura obtenu d’elle son corps sous le sien, une fois qu’il aura diffusé les photos d’Alia sur les réseaux, l’ignorance sera sa réponse.

Des photos dénudées sur les réseaux sociaux au Maroc c’est la prison assuré selon l’article 483 du code pénal « Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l’obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l’emprisonnement d’un mois à deux ans ».



La seule solution immédiate pour se sauver, c’est de quitter le pays, Alia part s’installer à Lyon, elle tentera de camoufler ses origines pour se refaire une vie. Jusqu’au retour de Quentin.



Salma El Moumni nous narre l’adolescence, période charnière qui pousse parfois à tout faire pour obtenir l’approbation, dans un Tanger bouillonnant où tous les sens sont émoustillés. Sa plume est déchaînée, elle fait éclater la souffrance d’Alia, sa souffrance de femme condamnée aux regards masculins, sa souffrance d’expatriée pour conserver ses origines tout en se conformant à la culture d’un nouveau pays. Une souffrance évidente qui m’a prise aux tripes.

Commenter  J’apprécie          40
Adieu Tanger

Alia vit à Tanger sous le regard des hommes. son père, ses oncles, ses camarades de classe, n'importe quel homme dans la rue, tous portent un regard sur son corps de femme qu'elle peine à s'approprier. Pour se le rendre moins étranger et faire sien le regard des autres, le soir, elle prend ce corps en photo. Mais Quentin, un expatrié, la trahit et publie ces photos sur Instagram. Pour tenter d'échapper à la honte, Alia quitte le Maroc pour la France.

Un roman magnifique, très bien écrit et très puissant sur la féminité.
Commenter  J’apprécie          40
Adieu Tanger

Une lecture très sympa, malgré les sujets abordés qui peuvent être assez dur. On est dès les premières pages plongé en plein cœur de l’histoire. On suit et découvre le personnage d’Alia, tout au long du livre on voit ce qu’elle a subit et subit encore par rapport à son corps. Face à ça on aimerait l’aider, la rassurer face à ce qui lui arrive… Ce roman est là pour nous faire comprendre que ce que vit Alia (et toute les autres femmes) au Maroc et plus particulièrement à Tanger n’est pas normal ! L’autrice nous montre avec cet ouvrage et au travers d’Alia que les femmes ne sont pas perçues de la même manière en France qu’au Maroc. Les femmes sont encore plus épiées, ‘reluquées’ au Maroc qu’en France.
Commenter  J’apprécie          30
Adieu Tanger

Livre lu dans le cadre de la sélection du Prix France Culture Étudiant.



Alia est une jeune lycéenne à Tanger. Elle a très vite remarqué que les hommes la regarde quand elle marche dans la rue. Elle tombe alors dans un système de dépersonnalisation pour tenter de comprendre ce qui les fascine.







Elle doit organiser sa fuite, elle ne peut rester au Maroc où les femmes sont très limitées en ce qui concerne leurs droits. Alia est contrainte de s’envoler vers la ville lumière française, Lyon.



C’est l’histoire d’une jeune fille qui dépérit face à la société. Son pays lui manque et la France la rejette par ses origines.



Salma El Moumni écrit sur tous ces sujets à la fois. Premier roman très personnel et exquis. Dès les premières pages, j’ai surligné de nombreuses phrases que je trouvais magnifique. Elle a cette force et ce talent dans l’écriture qui est assez exceptionnel.



Pourtant, autant j’ai adoré les deux premières parties du roman mais la troisième, le retour, m’a un peu refroidie. Difficile de terminer un livre quand la plume acérée nous a séduite dès le début.



Il s’agit donc d’un roman sur les sentiments : de l’incompréhension à la douleur de l’exil, de reconnaissance, de la distance avec son père. Tout se mélange mais chacun peut se retrouver dans ce récit, surtout les femmes.
Commenter  J’apprécie          30
Adieu Tanger

J'avais été très séduite par la quatrième de couverture de ce roman, et je ne peux donc pas m'empêcher d'avouer avoir été un peu déçue par le récit. Selon moi, certaines thématiques auraient mérité d'être plus approfondies, surtout lorsqu'on se rend compte que parfois l'histoire tourne un peu en rond. Je n'aime pas rédiger des commentaires critiques car je ne suis pas écrivaine et ne peux donc pas vraiment juger celles et ceux qui ont le courage de le devenir. On sent un propos très personnel, et c'est pour cette raison que j'ai trouvé dommage qu'il ne soit pas poussé plu loin. On a l'impression de ne faire qu'effleurer le sujet, qu'il s'agisse du rapport au corps, du viol, de la relation paternelle, de la relation aux hommes plus largement. Ces thématiques me touchent, elles font partie de ma vie quotidienne de femme, et bien que j'ai lu ce roman en très peu de temps (c'est bien écrit, ça n'est pas lent ni ennuyeux), je ne peux pas dire qu'il m'ai marquée à vie. On salue quand même la graine plantée dans ce premier roman, et on espère que l'exercice de l'autrice ne s'arrêtera pas là pour aller chercher encore plus loin à l'avenir.
Commenter  J’apprécie          20
Adieu Tanger

Comme il est étrange pour moi de terminer l'année avec cette lecture dont le titre radical est tout le contraire de ce que je ressens. Tanger, ma ville natale, qu'il me tarde de retrouver, à laquelle je pense quand le blues m'emporte, quand le bleu du ciel me manque...

Le premier roman de Salma El Moumni est écrit à la 2ème personne du singulier, ce qui pourrait mettre une distance certaine avec le lecteur, la lectrice. J'en ai compris toutefois l'approche car dans ce livre tout est distancié, disloqué, desincarné.

Ici, l'histoire de Alia, jeune adolescente tangéroise qui a force d'entendre les hommes dans la rue la siffler, lui faire des commentaires, promener leurs yeux sur son corps, essaie de comprendre pourquoi. Tout d'abord elle se regarde dans le miroir, très vite ce n'est plus assez et elle prends la pause dans différentes mises en scène, dans sa chambre, seule, à moitié dévêtue. Ces photos sont pour elle seule, pour analyse, pas pour être partagées. Au Maroc, l'article 483 condamne tout acte contre les bonnes mœurs (c'est dire si on peut tout mettre dedans) à 2 ans d'emprisonnement. Après une rupture avec Quentin, il lui vole ses photos et les partage sur les réseaux, Alia n'a plus d'autre choix que de fuir le Maroc. Elle se retrouve à Lyon seule, se croyant libre jusqu'au jour où...

C'est un roman intéressant (ou autofiction ?) par les thèmes abordés, l'écriture nerveuse, la deconstruction de son identité, le rapport au corps, à la sensualité, au passage de l'adolescence vers l'âge adulte.

L'histoire d'Alia est celle, malheureusement, de toutes ces femmes, d'ici ou d'ailleurs, qui se sont retrouvées un jour où l'autre sous le regard concupiscent des hommes harceleurs, des agresseurs en tout genre et j'en passe !

Clin d'œil à la belle histoire entre Alia et Ilyes.

J'espère que Alia (ou Salma ?) retournera à Tanger, apaisée, libre, plus forte... peut être qu'un jour je la rencontrerait sur le boulevard Pasteur, ses boucles au vent et le front fier.
Commenter  J’apprécie          20
Adieu Tanger

Un premier roman qui percute, qui interroge, qui interpelle. Un texte dur sur une jeune marocaine qui essaie de trouver sa place , essaie de comprendre son rapport à son corps, qui se transforme, à comprendre le regard des autres et en particulier des hommes sur son corps.

Alia est une jeune fille, elle réalise que son corps se transforme, son regard se transforme aussi, le regard des autres. Elle est attirée par un voisin, qu'elle connaît depuis l'enfance. Et fréquente Quentin, un jeune français, qui va "abuser" de son innocence et naïveté. Elle va faire des photos de son corps et celui ci va les diffuser. Elle va alors risquer de subir le fameux article 483 du code pénal marocain « Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans ». Elle va alors s'installer au début pour des études à Lyon, puis va y rester pour travailler. Mais elle voudrait tant pouvoir revenir dans son pays et ne pas dire adieu à Tanger.

Un sensible et troublant portrait de jeune femme. L'auteure décrit avec délicatesse, le rapport au corps, la découverte des changements de ce corps, puis le regard des autres. Un beau, troublant portrait d'une jeune fille.

#AdieuTanger #NetGalleyFrance

Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Salma El Moumni (144)Voir plus

Quiz Voir plus

Portraits d'écrivains par des peintres

Bien avant de devenir Premier peintre du roi, et de réaliser les décors de la galerie des Glaces à Versailles, Charles Le Brun fut élève de Simon Vouet. De quel tragédien fit-il le portrait en 1642 ?

Corneille
Desmarets de Saint-Sorlin
Molière
Racine

12 questions
103 lecteurs ont répondu
Thèmes : portraits d'écrivains , Peinture française , peinture anglaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}