Citations de Sandrine Pernusch (33)
Une mère qui s'inquiète du matin au soir ce n'est pas une mère, c'est une épée branlante au-dessus de l'enfant. Ou un étouffoir. Cosi l'a dit : "Tu m'étouffes." Je ne veux pas la menacer, je ne veux pas l'étouffer. Comment font les mères ? Comment devient-on une bonne mère ? (p. 150)
"L'apparence, c'est l'art de pas paraître [...]."
"Le mensonge gomme le passé auquel on croyait pour ne laisser qu'un peu de poussière."
-C'est exactement ça. Elle est malheureuse, comme tous les grands poètes.
La purée de céleri fond dans ma bouche.Ce que je suis bien, dans cette cuisine, en pleine conversation avec mon grand-père. Je me sens comme dans une coquille protectrice, douillette, incassable. Mon grand-père, je l'aimerai toujours.
-Il ne suffit pas d'être malheureux, Pauline, pour devenir un poète hors du commun. Sinon, il y en aurait des milliards sur la terre !
Les mômes sont le négatif des anges, de petits diables sans pitié
Mon père est rentré de son voyage d'affaires à Lyon .I
j ai lu ce livre dans mon jeune age...j ai un souvenir de ce livre ou je trouvais un réconfort ou l'heroine était mon amie...ou comme elle ,je révais de mots de douceur ...je l ai lu plusieurs fois...ce livre m a permis de me sentir moins seule ...
La rue, les arbres, les gens me paraissent irréels ! Peut-être ai-je des visions ? Peut-être que je me balade à travers des mirages. Des illusions ?
L’automne est tout roux. C’est la saison de l’amitié. De ma rencontre avec Chloé. C’est la plus belle saison de l’année. Je ne te le dirai pas maintenant, moi, que j’ai parlé de toi à Madame Louis. Tu le sauras mercredi. Sous la tente igloo. Il pleuvra. Tu auras onze ans. On mangera les gâteaux de ton père. On enfilera des mots comme des perles pour se les offrir en cadeau...
Maman a changé. Ses yeux ont l'air cirés, sa voix ressemble à celle d'une hirondelle. Papa, lui, fait Nounours dans sa marmite de miel. Je me demande si j'aime ... Ils racontent tous les deux ... les moulins, et les canaux et les tableaux ... Ils sont beaux ce soir et je leur en veux.
Non, sans rigoler Pupuce, où je me tue ou je deviens deux. Tu t'imagines si je vis, et sans toi, jusqu'à quatre-vingt-deux ans ? C'est courant. Ça fait encore trente ans.
Pupuce, j'ai l'honneur de vous demander la permission d'aimer votre maîtresse. De l'aimer corps et âme, chère Angélique, si je ne vous repousse pas trop.
C'est comment d'avoir une famille ? demande Mme Picmol en baissant la voix.
— Mais vous avez bien eu un mari, Angélique, et vous avez une fille ? Vous ne vous souvenez de rien ? Mme Picmol soupire.
— Oh... si. Mais une famille qui ne marche pas c'est comme des ronds dans l'eau, ça tient pas, ça s'efface. Je pense à Lorraine chaque jour, ah ça oui, mais comme à une disparue. Ma joie, maintenant, c'est Pupuce. Que voulez-vous. Lui, il est là.
Un bas roulé sur sa cuisse, Mme Picmol hésite : pour profiter du temps, il faut l'économiser ou le regarder passer ? Agir vite dans un minimum de temps ou ne rien faire dans un maximum de temps ?
J'ai fini par contempler ce parc. Un gros nid de verdure, de fleurs, d'arbres, de chats, d'oiseaux. Qui habite là ? La propriété se compose de plusieurs bâtisses anciennes, avec des tas de coins et de recoins, des jardinets, des terrasses, un vieil escalier de pierre, des statues, des allées aux pavés disjoints, des haies de lierre, des bancs, des réverbères.
Des coulées de lumière illuminent ses yeux. L’espoir écarquillé souffle sur l’enfant une force nouvelle, irradie la pièce, une force inouïe avec laquelle, en une seconde, je suis en harmonie.
Juliette sourit. Avec ce petit air moqueur qui nous déroute toujours un peu, Capucine et moi. Juliette est une des rares filles de la classe que nous ne dominons pas vraiment. C’est notre préférée. Elle a un an et demi de plus que nous. Elle est en retard parce qu’elle a été malade. Elle joue très bien du violon. D’ailleurs dans notre future maison, j’ai prévu une chambre pour Juliette. Nous l’inviterons de temps en temps, avec son violon, Capucine et moi...
– Qu’est-ce qui rend fascinante ? lance tout à coup Juliette.
– La beauté et l’intelligence, répond Capucine aussi vivement que si on lui avait demandé combien font deux et deux.
Acquiescement de la tablée.
– Il ne suffit pas d’être belle pour fasciner, reprend Juliette de sa voix d’oiseau. Ni d’être intelligente.
– Qu’est-ce qu’il faut, alors ?
– Je ne sais pas... Je crois que c’est surtout une question de rayonnement.
La mélodie coule dans le train comme un petit torrent sur des galets d'argent. Quand il s'arrête, j'ai un trou froid dans le coeur. Je crois que je vais dormir.
Je ne m’en fiche plus.
Je ne m’en fiche plus, non pas pour des raisons morales, le sens du devoir et toutes ces hypocrisies me font chier, je ne me fiche plus de Mine parce que je l’aime bien.
Je vais répondre à Mine. Au même instant le soleil se cache. Le ciel si bleu tout à l’heure a blanchi et même noirci. Un orage d’août en mai se prépare. Je ferme les yeux pour tenter de mieux comprendre ma décision. Puis je renonce à comprendre. Je ne vois rien, ne trouve rien d’autre qu’une envie gaie de lui répondre, c’est tout. La gaieté.