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Citations de Sarah Cohen-Scali (482)


C'est mon sexe. Mâle. Je suis bien content de ne pas être une fille ! Parce que les filles, quand elles deviennent femmes, elles sont soumises à la loi des trois K : Kinder, Küche, Kirche *. Alors que moi, je préfère le K de Krupp : chars, canons, fusils, guerre...

* Enfants, cuisine, église
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Ce jour-là, c'était le 2 mai 1945. Berlin venait de capituler, à 4 heures du matin. Dans le nord et dans le sud de l'Allemagne, les combats faisaient toujours rage, mais il n'y avait plus de tirs à Berlin.
À part un seul, un dernier, qui a retenti dans notre appartement.
Même si on avait parlé couramment russe, Ute, Manfred et moi, le Ivan aurait tiré.
Même si Lukas s'était décidé à répondre en polonais, même s'il avait retrouvé le texte d'une prière en hébreu, le Ivan aurait tiré.
Parce qu'il était bourré.
Parce que c'est comme ça, la guerre.
Parce que, de toute façon, personne n'a jamais, jamais voulu croire que Lukas était juif.

Parce que, en plus, il avait gardé sur lui, dans ses poches, au lieu de la brûler, la photo de la femme blonde et de son bébé (moi) posant avec le Führer.
Pourquoi ? Pourquoi Lukas l'a-t-il gardé, cette fichue photo ? Qu'est-ce qu'il comptait en faire ?
Je n'ai pas eu de chagrin après la mort de la femme blonde. Je n'ai pas eu de chagrin après la mort du Führer.
Mais après celle de Lukas, oui, j'en ai.
Maintenant, maintenant seulement, je me sens orphelin. Terriblement, foutrement ORPHELIN.
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Pourquoi elle ne dit pas la vérité ? Que le Père Noël, cette année, va être encore plus rouge que d'habitude, rouge bolchevique, rouge sang. Qu'il va débarquer non pas sur un traîneau, mais sur un char, qu'il aura des armes plein sa hotte et qu'il va tirer sur tout ce qui bouge ?
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Difficile de savoir s'il faut avoir peur de mourir ou se réjouir de combattre. Ou avoir peur de combattre en se réjouissant de mourir.
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En calcul, on doit résoudre des problèmes, comme, par exemple : « Pour son anniversaire, la mère de Helmut a commandé un gâteau. Sachant que, pendant la nuit, la pâtisserie est pillée par les Juifs qui volent les trois quarts du gâteau, combien restera-t-il du gâteau pour la fête de Helmut ? »
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À Auschwitz, on ne travaille pas, on crève. Ou bien on crève à force de travailler.
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Elle recommence à sillonner la pièce. Fait une pause devant les devises inscrites en lettres d'or et encadrées au-dessus du piano, la liste des principes auxquels toutes les Frauen doivent se soumettre pour servir la patrie :

1) Il n'est pas de métier plus noble pour une fille que celui d'épouse ou de mère.

2) La femme ne doit être ni intellectuelle ni indépendante.

3) La position sociale d'une femme est fonction du nombre d'enfants qu'elle aura mis au monde.

4) La femme ne travaillera pas en dehors du foyer.
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La seule certitude que j'ai, c'est que je suis un garçon. Oui, aucun doute sur ce plan-là au moins ; pour preuve : cette petite bosse au bas de mon ventre. C'est mon sexe. Mâle. Je suis bien content de ne pas être une fille ! Parce que les filles, quand elles deviennent femmes, elles sont soumises à la loi des trois K : Kinder, Küche, Kirche (*). Alors que moi, je préfère le K de Krupp : chars, canons, fusils, guerre...




(*) Enfants, cuisine, église.
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Je suis l'enfant du futur. L'enfant conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d'autre que la force et la rage.
Heil Hitler !
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A la Napola, o nous apprenait que les Noirs et les Juifs étaient une sous-race, une race d'esclaves. Maintenant, on entend dire que les autorités d'occupation lancent des campagnes d'éducation destinées aux jeunes allemands, pour leur apprendre la démocratie et tous les grands principes de libertés qui vont avec. Et Wally, lui, vient de me dire que les enseignements de la Napola ressemble beaucoup à ceux qui se pratiquent aux Etats-Unis, les libérateurs de l'Europe : les bus où les Noirs son relégués à l'arrière, c'est comme les tramways ici, où les "inférieurs" devaient aussi s'asseoir à l'arrière. Ou quand ils devaient descendre d'un trottoir et marcher dans le caniveau s'ils croisaient un Allemand. Elle est où la logique dans tout ça ?
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A quatre pattes, comme des chiens, ils s'arracheront les mégots en se disputant, chercheront des débris de nourriture entre les pavés du trottoir ou dans les poubelles, des emballages qu'ils dépiauteront pour récupérer une miette, une goutte de lait dans une boîte vide. N'importe quoi du moment qu'ils pourront le porter à leur bouche et avoir l'illusion d'une nourriture. ça me fait une drôle d'impression de voir les allemands à quatre pattes, à lécher le sol.
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« Les mots du Heimführer se répètent en boucle. Les Juifs sont des parasites-bacilles-bactéries. Ils infectent tout, ils vous rendent malades.
Je touille. Je touille ma soupe d’un mouvement mécanique, répétitif. En y réfléchissant, je crois bien que les parasites ont une forme semblable à celle des fayots. Les juifs sont des parasites. Les fayots ont infecté ma soupe. Il y a des juifs dans ma soupe! »
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Je me souviens des photos d'enfants collées sur un mur qui se dressait miraculeusement au-dessus des gravats. Je pense aussi à l'un des Boys avant son départ du Centre, qui avait rempli ses poches de cailloux pour les lancer depuis l'avion. La guerre nous a tous transformés en Petits Poucets perdus dans la lugubre forêt qu'est devenue l'Europe.
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Bizarre. On dirait que la paix, c'est le temps du recyclage. Recyclage des matières premières. Des enfants, aussi? L'adoption, l'émigration, c'est un peu ça, non?
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Mme Rimbaud se dirige vers la fenêtre et surveille la rue, jusqu'à ce que la silhouette du professeur ait disparu. Puis elle s'éloigne , rassurée. Elle n'a rien vu, une fois de plus. L'oiseau, posé là, tout prés, sur une branche du marronnier. L'oiseau, elle ne l'a pas vu.
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Il les serre contre lui. Jamais il n'a serré son père contre lui... Cet homme, ce soldat lettré qui parcourait le monde en apprenant l'arabe et la grammaire, il ne l'a pas connu. De lui, il n'a même pas une photographie. Rien que des bribes d'écriture. Tant pis. Il peut l'imaginer.
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"Ah! Notre cher Rimbaud fait du grec aujourd'hui! Fort bien, cela varie un peu les plaisirs! La semaine dernière, c'était de la poésie... Vous vous estimez bien trop intelligent pour condescendre à faire des mathématiques, n'est ce pas?
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Je n'avais pas compris pouquoi Lukas avait pleuré en ecoutant mon histoire.Je n'avais pas non plus compris la signification du mot 《 témoigner 》.
Maintenant ,si.Normal.J'ai grandi.J'ai neuf ans et demi.
Et je crois bien qu' en temps de guerre ,pour un enfant ,les années comptent double .(Page475).
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La sélection se déroule à peu près de la même façon que pour les filles.Les garçons sont tout nus,eux aussi.Mais on ne les allonge pas sur une table pour les examiner avec une lampe de poche.( L'avantage d'avoir un zizi qui pend à l'extérieur et rien à l'interieur).N'empêche, dès qu'ils sont nus,les plus âgés ont le même réflexe que les filles. Ils plaquent leur main sur leur zizi pour le cacher.Tous,sauf le garçon au regard farouche.Lui,il s'en fiche éperdument d'exhiber son zizi,et il a bien raison,ça lui évite quelques coups de matraque.
Un premier docteur ( il y a deux officiers en blouse Blanche en plus de Herr Ebner ) mesure les garçons. Crâne.Cou.Torse.Jambes.Bras.Et les phrases codées tombent.Elles sont différentes de celles qu'on emploie pour les filles.Ici,on dit que 《 les enfants représentent un accroissement souhaitable de la population 》,《 un accroissement tolérable》,ou alors qu'ils sont 《 indésirables 》.Fastoche. Pas besoin de traduction.( Page 237).
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Tel est l'avenir de la nouvelle jeunesse allemande imaginé par notre führer. Il a affirmé-- Je l'ai entendu dans un discours à la radio l'autre jour,juste avant la sieste--- que chaque enfant allemand serait dorénavant pris en main,d'étape en étape.Il a dit..... Attendez que je me souvienne exactement de ses phrases.Oui,ça me revient:
《 Nous ferons croître une jeunesse devant laquelle le monde tremblera.Une jeunesse impérieuse,intrépide,cruelle.C'est ainsi que je la veux.Elle saura supporter la douleur .Je ne veux en elle rien de faible ni de tendre.Je veux qu'elle ait la force et la beauté des jeunes fauves.Je la ferai dresser à tous les exercices physiques.Avant tout,qu'elle soit athlétique: c'est là le plus important. C'est ainsi que je la ramènerai à l'innocence et à la noblesse de la nature.Je ne veux aucune éducation intellectuelle. Le savoir ne fait que corrompre mes jeunesses.》.( Page 94/95).
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