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Critiques de Sarah McCoy (722)
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Un goût de cannelle et d'espoir

La lecture commune de février 2017 est pour moi l’occasion de découvrir cette auteure dont Un goût de cannelle et d’espoir est le premier roman publié en France en 2014.

L’Histoire, avec un grand H, y est abordée par des points de vues intimes et quotidiens et c’est ce qui m’a attirée au premier abord pour participer à cette proposition babélienne. Et puis, comme beaucoup d’entre nous, j’avais envie de pénétrer dans le foyer d’une famille lambda acquise aux idéaux du Troisième Reich, ayant surtout lu des témoignages sur la Shoah, la résistance, etc.

Enfin, le parallèle entre l’antisémitisme allemand et la politique anti-migratoire des États-Unis à l’encontre du Mexique révèle des similitudes qui sont autant de pistes de réflexions, tant dans les dérives que dans les interrogations de ceux qui y sont confrontés.



C’est une lecture dans laquelle on entre facilement grâce à une écriture efficace et entrainante. La narration en miroir entre l’Allemagne de 1944 et le Texas de 2007 dévoile peu à peu deux portraits principaux de femmes, puis des portraits secondaires d’hommes et de femmes, et deux pans d’Histoire. Des retours en arrière précisent les éclairages sur certains personnages et résolvent les moments de suspense et les zones d’ombres qui ont précédemment intrigué ou tenu en haleine le lecteur ; des échanges de lettres et de mails entre sœurs font liens et mettent en relief la focalisation féminine.

Les personnages sont attachants dans leurs questionnements face aux devoirs à remplir ; ainsi l’officier SS contraint d’arrêter son ancien professeur juif et le policier texan dont le travail consiste à appréhender les immigrés clandestins sont confrontés à des actes qui leur incombent et les dépassent en même temps.

Pour la famille allemande, les juifs étaient d’abord des voisins, des commerçants côtoyés tous les jours et, presque du jour au lendemain, soudain devenus des monstres responsables de tous les maux. Mais il valait mieux être bien vu par la Gestapo, participer à l’effort national et être un bon patriote : quelle fierté, pour une jeune femme, d’être distinguée pour donner naissance à de vrais aryens dans les Levensborn ou d’être demandée en mariage par un officier SS ! Quel orgueil pour un jeune homme de servir dans l’armée de son pays ! Mais de sombres pensées viennent pourtant les assaillir en secret : que deviennent les enfants qui ne remplissent pas les critères ethniques ? À quelle femme juive a d’abord appartenu la bague de fiançailles gravée en hébreu ? La violence aveugle contre les femmes et les enfants juifs se justifie-elle ? Comment juger les agissements de ces jeunes qui n’avaient connu que l’endoctrinement des jeunesses hitlériennes ?

La famille du garde-frontière américain est d’origine mexicaine, mais elle est entrée aux Etats-Unis légalement en respectant toutes les longues procédures. C’est important pour lui de faire appliquer la loi qui doit être la même pour tous. Mais que faire quand les délinquants sont des femmes et des enfants ?

La journaliste américaine est habituée à mener des interviews, à diriger des discussions et à faire parler les gens même à leur insu ; pourtant elle va se laisser prendre à une sorte de jeu de la vérité qui va l’entrainer dans un échange et des confidences qu’elle était à cent lieux d’imaginer en préparant son article sur le noël allemand. Ce sera l’occasion de réfléchir sur sa vie et ses choix et de faire la paix avec son passé, notamment avec la mort de son père, vétéran traumatisé d’une autre guerre.

La question des enfants met en relief l’injustice des guerres et l’horreur des crimes contre l’humanité et de toutes les formes de répression et de rejet : les enfants euthanasiés au Levensborn, l’enfant juif en fuite et le petit mexicain abattu sont des victimes bien semblables malgré la soixantaine d’années qui les séparent et les destins différents, des vies trop vite brisées au sauvetage inespéré.



Ce roman véhicule, comme l’indique le titre, un message d’espoir distillé comme la cannelle qui parfume les gâteaux de la boulangerie. La vie est plus forte que tout, malgré les difficultés et toutes les époques troublées ont leurs monstres, leurs héros et une multitude d’anonymes qui font pour le mieux avec leurs faibles moyens. Un goût de cannelle et d’espoir se termine avec les recettes des spécialités évoqués au cours du récit, comme pour nous transmettre non seulement une expérience de lecture mais aussi un véritable goût pour les choses simples du quotidien et la saveur du bonheur.

Un bon moment de lecture.

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Un goût de cannelle et d'espoir

Très gros coup de coeur pour ce roman que j'ai découvert grâce au club de lecture, merci Babelio ! Voilà une bonne semaine que j'ai tourné la dernière page, mais mon esprit est toujours dans cette histoire en compagnie d'Elsie et Reba, et je n'ai pas réussi à démarrer une nouvelle lecture ! Une histoire très bien écrite, très émouvante , très intéressante et .... Pourtant habituellement je n'aime pas trop les romans relatifs à la deuxième guerre mondiale, mais là bravo . Bref lisez-le ! Et moi je vais essayer les recettes de petits pains, le petit bonus à la fin du livre .
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Un goût de cannelle et d'espoir

Il s'agissait pour moi d'une idéale lecture de vacances qui correspondait parfaitement à mes attentes. Une histoire agréable mêlant le passé et le présent, un procédé efficace qui, la plupart du temps, arrive à me séduire.



J'ai pris plus de plaisir en remontant le temps pour me retrouver en compagne de la jeune Elsie, en Allemagne nazie, j'ai moins apprécié l'histoire de Reba que j'ai trouvée un peu trop convenue et stéréotypée. Les passages sur le Lebensborn ou sur l'immigration illégale en Amérique de nos jours donnent un aperçu intéressant de ces deux périodes.



Beaucoup de douceur avec toutes les spécialités pâtissières évoquées, quelques moments d'émotion et des personnages attachants forment un ensemble cohérent et agréable à lire qui m'a permis de passer un bon moment de lecture.
Lien : https://edytalectures.blogsp..
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Un goût de cannelle et d'espoir

Avec cette lecture, j'ai découvert un superbe roman très dense qui m'a emmenée de Garmish, un village allemand pendant la seconde guerre mondiale jusqu'à El Paso, une petite ville du Texas en 2007 pour y suivre l'histoire d'Elsie Schmidt. Décembre 1944, la jeune fille de 16 ans aide ses parents dans leur boulangerie en Allemagne. Insouciante, sous la protection d'un officier SS qui la courtise, elle ne souffre pas vraiment des restrictions, ni sa famille d'ailleurs. Hazel sa grande sœur n'est-elle pas dans un lebensborn pour assurer la descendance d'aryens au sang pur ? L'arrivée d'un petit garçon juif en fuite qui lui demande de le cacher pour échapper à la mort va lui faire prendre conscience de l'horreur de l'idéologie nazie.

2007, Reba Adams, journaliste à El Paso, ville texane près de la frontière mexicaine, doit faire un reportage sur les traditions de Noël à travers le monde. Pour enquêter sur les habitudes allemandes, elle se rend dans la boulangerie locale tenue par Elsie que l'on retrouve 60 ans plus tard en compagnie de sa fille Jane. En effet, à la fin de la guerre, celle-ci, contre l'avis de son père, ayant suivi et épousé un soldat américain, s'est décidé à perpétuer les traditions culinaires familiales de son pays d'origine dans son magasin. De confidences en secrets avoués, une belle amitié va naître entre les trois femmes.



Des histoires personnelles au milieu de la grande Histoire qui font la part belle aux liens familiaux et aux sentiments positifs malgré les difficultés rencontrées. La dualité de l'être humain y est soulignée, Josef, l'officier nazi et Riki, le garde-frontière sont confrontés à des époques différentes, à leurs obligations pas toujours en communion avec leur propre ressenti. L'auteure évoque en même temps l'évolution de la vie des femmes à travers le temps. Un parallèle est également fait entre l'existence des juifs pendant la guerre obligés de fuir pour survivre et celle des mexicains passés clandestinement aux Etats-Unis au péril de leur vie. Ce roman m'a fait penser à "L'heure indigo" de Kristin Harmel qui emprunte les mêmes thèmes (traditions pâtissières et exil) mais le style de Sarah Mc Coy, tout en restant simple, est plus mûr, et les personnages plus attachants. Passer alternativement d'une époque à l'autre est certes intéressant et apporte du rythme mais cela demande de la concentration au lecteur, c'est pour moi, le seul petit bémol. Ce roman émouvant au titre si bien choisi fleure bon le pain frais du matin et c'est finalement une belle leçon d'espérance qui s'en dégage. Un 17/20 pour cet excellent moment.
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Un goût de cannelle et d'espoir

encore une belle découverte, une petite pépite :

Superbe roman plein d'émotions et d'humanité, très bien écrit, original dans sa présentation, manière différente d’appréhender la guerre.

Livre qui fait grossir, il sent bon et donne envie de manger tout le temps ;-))

J'ai adoré !

je conseille vraiment cette lecture.
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Le souffle des feuilles et des promesses

J'ai beaucoup vu de critique sur cet auteur spécialement sur Un goût de cannelle et d'espoir que j'ai également dans ma Pal sans l'avoir encore lu. Après la lecture de Le souffle des feuilles et des promesses je pense que celui-ci sera lu très rapidement.



Nous suivons ici Hallie Erminie Rives qui décide de quitter sa famille pour vivre de sa passion l'écriture, nous sommes ici au XIX ème siècle et pour cette jeune femme se rendre du Kentucky sa région natale à New York pour vivre son rêve relève déjà du parcours du combattant. Celle-ci est pourtant déterminée et c'est ce qui fera toute la différence pour qu'elle trouve enfin un éditeur pour son premier récit.



Hallie rencontrera également un jeune homme du nom de Post Wheeler et fait troublant sa tante dans sa jeunesse l'a informé avoir vu le nom de Post dans sa main et lui a indiqué que c'était le nom de son futur mari.



Après le départ de Post pour l'Alaska le récit se raconte du point de vue de Post et de celui d'Hallie rendant le récit encore plus haletant et vivant.



Ces deux personnages vont sans cesse être séparés mais pour mieux se retrouver à chaque fois.



En refermant ce livre si bien raconté on y découvre que cette histoire est inspiré d'une histoire vraie et que Hallie et Post sont des personnages ayant réellement existés ce qui rend l'histoire lu encore plus vibrante.



Une très très bonne lecture je suis ravie d'avoir enfin lu Sarah McCoy.

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Un goût de cannelle et d'espoir

En dépit de la délicieuse odeur de petits pains tout chauds, j'ai abandonné ce gâteau de sucre et cannelle avant cuisson définitive.



Je n’ai jamais pu entrer dans ce livre. L’ennui est arrivé très vite. Je fais de plus en plus un blocage littéraire quand l'histoire se conjugue avec les étiquettes "Seconde Guerre Mondiale, nazisme, Shoah". J'ai l'impression de lire le même roman depuis des années et je ne suis plus une jeunette!



Donc, encore une histoire de vies bousculées, brisées, catapultées, en dommages collatéraux du III Reich. Encore une vieille femme qui raconte à une plus jeune (ici, journaliste) pour cocher la case" devoir de mémoire", des flash-back pour illustrer le parcours des personnages, un parallèle entre passé et présent dans des situations humaines qui posent dilemme à ceux qui y sont confrontés.



Alternant le romanesque entre États Unis contemporains et Allemagne nazie, la période de la guerre a pourtant plus de densité dramatique que le contexte actuel de la frontière mexicaine où les personnages et leur histoire ont peu d'intérêt. L'écriture, assez convenue, n'a pas été assez brillante pour me permettre de m'accrocher.



J'abandonne donc au quart du récit, mais ne cherche nullement à en dégoûter le lecteur qui s'y risquera.

Je déplore simplement l'excès de fictions littéraires sur cette thématique, comme autant de clichés tuant l'émotion envers cette période épouvantable. Je reconnais néanmoins que ce genre de livre trouve manifestement son public et joue en cela son rôle informatif du passé.



(;-) j'aurais du me méfier , avec ce titre...)

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Un goût de cannelle et d'espoir

Avant de commencer Un goût de cannelle et d'espoir, je savais que le sujet en était la 2ème guerre mondiale ; je me demandais donc quel en serait l'aspect retenu par Sarah McCoy.

Et je dois avouer que j'ai beaucoup aimé : on y suit d'un côté les aventures d'Elsie, jeune allemande, fille de boulanger, pendant la guerre et d'un autre côté Reba, jeune américaine d'une époque contemporaine qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie.

Lecture vraiment très agréable et intéressante (notamment grâce à cette famille allemande dont les membres sont bien entendu tous touchés, chacun à leur manière, par la guerre et le régime nazi).
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Un goût de cannelle et d'espoir

Beaucoup d'avis sur ce roman et comment ! je ne vais pas donc pas m'éterniser, tout a été dit.



J'ai trouvé malgré tout, le début un peu lent, Reba, ne m'avait pas trop séduite, et je pense que son histoire est superflue car celle d'Elsie est largement profonde, émouvante pour honorer ce roman. disons que Reba fait la liaison entre les deux époques et les deux pays. J'ai beaucoup aimé cette ambiance boulangère, j'en avais les papilles toutes émoustillées.

Ce que j'ai apprécié c'est de découvrir un pan de la seconde guerre du côté allemand, nous n'abordons jamais cela ni à l'école ni en famille pour ceux qui ont des parents qui ont vécu cet épisode tragique de l'histoire.



De beaux personnages, une belle ambiance, une belle histoire malgré le côté terrible de cette guerre.



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Le bruissement du papier et des désirs

Appréciant les écrits de Sarah McCoy, j'ai pu grâce aux éditions Michel Lafon me plonger dans Le bruissement du papier et des désirs.

1837, île du Prince-Édouard, au large du Canada.

Marilla Cuthbert, 13 ans, mène une vie tranquille dans le cadre enchanteur de la campagne, avec ses parents et son frère aîné, Matthew.

À la mort brutale de sa mère adorée, Marilla se jure de veiller toujours sur son père et son frère. Cette décision va entraîner sa vie entière. Désormais, elle se consacrera aux autres.

Sacrifiant son amour pour John Blythe, elle décide de se battre auprès des plus démunis, les orphelins en particulier....

En lisant ce roman, j'ignorais qu'il était en rapport avec La Maison aux pignons verts, série jeunesse que je connais de nom, uniquement. Je n'ai pas non plus vu le film.

Honnêtement ça ne m'a pas dérangé du tout, et j'ai apprécié ma lecture.

Le bruissement du papier et des désirs est un roman historique très intéressant. J'ai aimé le contexte, l'ambiance.

Le personnage de Marilla enfant m'a beaucoup plu car elle est pétillante, attachante.

Par contre, j'ai un peu moins apprécié son choix de sacrifier son amour quand elle est adulte. Elle se consacre aux autres, certes elle a fait une promesse à sa maman, mais pourquoi tout sacrifier ? Ne pas choisir aussi l'amour ? On peut très bien se consacrer à sa famille tout en ayant une vie amoureuse à coté. C'est un peu dommage toutefois c'était l'époque qui voulait ça et de nombreuses femmes ont fait des choix radicaux.

C'est une femme libre, admirable, courageuse qui s’engage pour le bonheur des autres et ça chapeau.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, je lui met un très joli quatre étoiles :)
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Un goût de cannelle et d'espoir

Un goût de carton-pâte et d'ennui... Je me suis traînée le long de cette double histoire, péniblement mélo du côté américain et passablement stéréotypée du côté allemand. Convenue, sirupeuse, souvent improbable, la recette de Sarah MacCoy me reste sur l'estomac.

Mauvaise pioche!
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Un goût de cannelle et d'espoir

Voila qui me réconcilie avec la psychologie américaine quand elle revisite l'histoire de la vieille Europe. Il est vrai qu'à cette page de l'histoire de notre continent, nos amis américains ont largement payé leur écot.



Cet ouvrage évoque, entre autres aspects tragiques de cette époque, celui trop peu connu de la sinistre idéologie nazie : l'affligeant concept des lebensborn, ces fabriques d'êtres humains de race "pure".



On s'interroge alors avec Tobias, le jeune héros qui a vécu cette époque tragique, quant à l'enseignement qu'il doit transmettre à sa descendance : "Comme leurs esprits sont jeunes et ignorants de l'histoire. Je me demande s'il vaut mieux qu'ils restent ainsi, innocents et naïfs. Devrions-nous enterrer nos souvenirs barbelés pour éviter qu'ils ne transpercent leurs coeurs ?"



Peut-on imaginer que le devoir de mémoire soit une garantie de ne pas reproduire ce qui a sali l'histoire de notre espèce quand elle a perdu sa part d'humanité ?



C'est un beau roman. Bien sûr, il tire sur la corde sensible, mais il sonne juste.

Juste, comme le titre de glorification que reçoivent, de la part de la nation juive, les personnes qui ont sauvé des membres de cette communauté de la barbarie nazie.

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Un parfum d'encre et de liberté

Sarah McCoy semble avoir voulu reproduire la même recette que Un goût de cannelle et d'espoir avec ce livre. Mais si dans ce premier, elle parvenait à nous plonger au cœur de la seconde guerre mondiale avec un souffle palpitant, la partie contemporaine contenait quelques bémols avec malgré tout une ambiance de pains chauds et de pâtisseries réussie.



Dans Un parfum d'encre et de liberté, elle a dû rater une ligne dans son cahier de recettes, car le gâteau est fade et étouffe-chrétien.



Une fois encore, elle alterne deux époques : le milieu du 19ème siècle sur fond de cause abolitionniste et le 21ème siècle...

La partie qui a trait à 2014, n'est faite que de platitudes, de personnages creux, de dialogues qui sonnent faux. En toile de fond, vient le thème de l'impossibilité pour une femme de concevoir et la souffrance que cela génère pour elle. Mais personnellement, le personnage était tellement aigri que je n'ai absolument pas pu éprouver une quelconque empathie.

Quant à la cause des esclaves, les personnages (qui ont existé pour certains d'entre eux), ne m'ont pas paru plus attachants et j'ai eu le sentiment qu'il était plus question d'une histoire d'amour qui nous était racontée que de la condition des esclaves, leur lutte et celle de ceux qui leur venaient en aide.

Et les liens entre les deux époques me sont apparus comme des ficelles grossières...



Bref, le livre m'a fait l'effet d'une histoire en carton-pâte, d'un dessert en papier-mâché sans saveur, faux et indigeste donc, et a suscité chez moi un prodigieux ennui !
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Un parfum d'encre et de liberté

La tête de poupée.



Un excellent roman sur l'histoire de deux femmes (Sarah avant et pendant la guerre de Sécession aux Etats Unis au XIXe siècle, et Eden en 2014).



1859 : Etat de Virginie, le père de Sarah Brown est condamné à mort et pendu pour tentative d'insurrection pour libérer des esclaves.

Sarah va s'impliquer dans le mouvement abolitionniste, non comme son père par des violences, mais en mettant son talent de peintre dans le mouvement "du chemin de fer clandestin", permettant aux esclaves de s'enfuir et de se repérer sur des cartes masquées dessinées par Sarah.



2014 : Eden vient de s'installer dans une nouvelle maison près de Washington, alors qu'elle essaye désespérément de tomber enceinte.

Elle découvre dans le garde manger de sa nouvelle demeure, une tête de poupée cassée et s'y intéresse, d'abord pour des raisons financières puis par passion de l'histoire…



Quel est le lien entre les deux femmes à plusieurs décennies de différence ?



J'ai adoré suivre la vie de Sarah bien plus passionnante que celle d'Eden (dont la quête est pourtant la base de l'histoire...)

Les descriptions des paysages sont superbes ainsi que l'esquisse des senteurs !



Je suis reconnaissante à l'auteur de m'avoir fait découvrir l'existence de John Brown, cet abolitionniste violent que Victor Hugo, depuis son exil à Guernesey, tentera de sauver : il adressera une lettre ouverte publiée dans la presse européenne et américaine.



Deux petits bémols :

- La résolution de l'enquête d'Eden est un peu rapide sur la fin alors qu'elle est largement développée dans le corps du roman...

- les paragraphes consacrés à la religion, à Dieu : si pour Sarah, cela se justifie ; pour Eden et l'autrice, cette référence est un peu gênante...



Deux histoires croisées sur fond de lutte contre l'esclavage ; magnifique !



Le style est parfaitement maitrisé et la lecture est addictive.



Un gros coup de coeur !
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Un goût de cannelle et d'espoir

Cette petite pépite m’a beaucoup plu ! Les adeptes de sagas familiales sur un fond historiques devraient vraiment avoir un coup de cœur pour ce titre, car tous les bons ingrédients sont réunis ! Grâce à une narration oscillant entre les années 1940 et une autre se déroulant en 2007, le lecteur va plonger dans une ambiance gourmande remplie de fragrance de cannelle, de farine, de pain et de sucre. Le point commun à ces deux périodes ? Un personnage : Elsie, une boulangère qui va narrer son passé à Reba, une journaliste d’abord chargée de rédiger un article sur les douceurs et les traditions de Noël. Au fil de l’interview qui l’obligera à revenir plusieurs fois dans l’établissement, Reba va apprendre à connaître cette femme franche, tendre, amusante et touchante. Progressivement, la jeune rédactrice va se lier d’amitié avec Elsie et sa fille Jane… La plume de Sarah McCoy est douce, fluide et entraînante. Quelle que soit la période où se passe l’intrigue, elle parvient à émouvoir et captiver le lecteur. En quelques chapitres, on s’est déjà attaché aux personnages principaux, si bien que l’on ne souhaite pas interrompre sa lecture… Pour ma part, j’ai dévoré cet ouvrage en deux jours et, à chaque fois que j’interrompais ma lecture, j’étais toujours impatiente de retrouver tout ce petit monde…



Elsie est réellement une héroïne intéressante. Bien qu’elle soit allemande, elle va rester elle-même et ne va pas se laisser influencer par la propagande, la pression sociétale ou la politique de son pays… Intelligente, observatrice, fougueuse et vive d’esprit, elle n’hésitera pas à prendre position lorsque Tobias, un petit juif, croisera sa route… J’ai trouvé que la pression était très bien retranscrite que ce soit dans la famille d’Elsie ou dans son entourage. En effet, il n’était pas rare à cette époque que le danger soit partout… On est en sécurité nulle part. Parfois, l’impensable se produit, et on réalise que l’on ne peut pas faire confiance à sa propre famille… Et pourtant… C’est dans un climat de peur, de dénonciation, de révolte et d’impuissance que l’on va suivre la jeunesse, l’adolescence, puis l’élévation de la courageuse Elsie. Elle va croiser la route de plusieurs personnages : le redoutable capitaine Kremer, le soldat Joseph, son collègue Peter et bien d’autres… Il est parfois aisé de se perdre parmi tous les personnages cependant, on se laisse facilement porter par le récit. La famille d’Elsie est très touchante que ce soit son père, sa mère qui m’a surprise en fin de roman, son neveu Julius ou encore Hazel, sa sœur avec qui elle correspond. L’intégration de lettres en 1940 et de mails en 2007 apporte une véritable plus-value à l’ouvrage. On se délecte de ces échanges épistolaires et on s’attache davantage aux protagonistes.



Du côté des personnages vivant à notre époque, j’avoue avoir aimé tout le monde… Reba est une héroïne simple, attachante, débrouillarde et passionnée. Elle va vivre une aventure avec Riki, un agent de patrouille frontalière. En plus d’avoir grandement apprécié la narration du côté de Riki, j’ai trouvé le parallèle immigration/déportation des juifs assez pertinent… En effet, comme les juifs que l’on arrachait à leur foyer, les clandestins que le jeune homme va déloger vont finalement subir le même sort… Même s’ils ont une vie ou une famille, cela n’arrête pas les autorités… Or, ce ne sont pas toujours des inconnus. Ceux qui les arrêtent doivent parfois faire face à des connaissances ou, hélas, à des amis… L’auteure pointe du doigt un problème social d’actualité avec justesse. Qu’importe la période, l’argument est le même : « C’est leur travail. C’est pour le bien de leur pays. » Cela fait fortement réfléchir… Dans la narration de 2007, on notera également la pétillante Jane qui aide sa mère dans la boulangerie. Elle dégage un certain peps et m’arrachera plus d’un sourire lorsqu’elle fera la conversation avec Reba et Elsie pendant une dégustation de viennoiseries… D’ailleurs, pendant tout le livre, on a souvent l’eau à la bouche. Sarah McCoy n’hésite pas à insister sur les odeurs que dégage la boulangerie ou sur l’aspect des pains ou des gâteaux. On s’y croirait… J’ai d’ailleurs été aux anges lorsque j’ai vu qu’une multitude de recettes d’Elsie m’attendaient en fin de roman ! J’en ai recopié plusieurs et essayerai d’en faire, car cela donne envie !



« Un goût de cannelle et d’espoir » a pour atout de véritablement propulser le lecteur au cœur de la Seconde Guerre mondiale du côté de l’Allemagne. Bien qu’on sache que la vie était difficile, on est loin de se douter à quel point les citoyens allemands en ont bavé… On y découvre les conséquences de la guerre, les obligations du régime nazi, les restrictions alimentaires ou encore les différents fonctionnements du joug SS. C’est une ambiance assez difficile, cependant on n’est pas dans le pathos, ni dans la facilité ni dans le jugement de valeur. Le lecteur reste aux côtés d’Elsie avec plaisir et avec une grande touche de curiosité. On a là un beau roman historique et familial qui traverse le temps, la guerre, l’injustice et la violence. Une œuvre féministe allant de 1940 à 2008… Une lecture pleine d’émotions, lumineuse, prenante et douloureuse. Mais surtout, un titre à découvrir…
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Un goût de cannelle et d'espoir

quelle jolie histoire

merci à ma sœur de me l'avoir recommandé

La guerre 39/45 côté allemand...dans une famille de boulanger

J'ai eu faim pendant tout le livre ....comment ne pas saliver devant tous ces noms de gâteaux et autres sucreries ......

Entre la noirceur du régime nazi ...des Lebensborn où les jeunes filles de bonnes familles donnaient naissance aux êtres supérieurs ......et la douceur des pâtisseries de la boulangerie Schmidt.....

Entre les deux sœurs Hazel la patriote nazie et la jeune Elsie qui va cacher un petit enfant juif dans sa chambre ....

Une bien belle histoire émouvante et triste

Et je voulais tellement que Elsie retrouve son petit protégé juif qu'elle avait sauvé ....mais non....et cela m'a fendu le cœur
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Un goût de cannelle et d'espoir

Que dire après plus de 100 critiques sur ce livre.

Une histoire bouleversante qui m'a totalement captivée et pourtant ça ne partait pas gagnant: j'adore les romans historiques, mais j'évite en général cette période. Mais là, face à l'avalanche de bons commentaires, j'ai quand même essayé. Et je ne le regrette pas une seconde. L'histoire est magnifique et touchante. Elsie, une jeune allemande va recueillir Tobias un garçon juif dont la voix l'a émue lors d'une soirée du parti nazi. Va alors commencer pour eux des mois d'angoisse, et ce même si nous sommes à la fin de la guerre.

Le style est magnifique et l'histoire pleine d'espoir. Encore un roman où je peine à faire ma critique tant il m'a plu et ému.
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Un goût de cannelle et d'espoir

L'autrice met en parallèle la vie de deux femmes de génération différente : Elsie, jeune allemande durant la période la plus sombre de l'Histoire de ce pays, aide dans la boulangerie de ses parents. Elle devra surmonter de nombreux obstacles avant de trouver l'apaisement auprès de l'homme de sa vie, de même que Reba, journaliste américaine au début du 20ème siècle.

L'histoire se dévoile peu à peu et tout devient plus clair à la fin. Ce livre m'a permis de compléter ma connaissance sur le sujet des Lebensborn, je ne savais pas tout sur ce sujet rarement traité jusqu'à présent. Certains passages m'ont donné le frisson, dans d'autres j'ai compris que l'autrice était malgré tout à la recherche du meilleur dans l'être humain.

Il est aussi beaucoup question d'amour dans ce roman, amour entre un homme et une femme mais surtout amour entre mères et filles, entre sœurs aussi.

Les recettes à la fin de l'ouvrage (que je ne ferai pas, étant une piètre cuisinière) m'ont mis cependant l'eau à la bouche.
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Un goût de cannelle et d'espoir

En plus de satisfaire notre appétence de mots et d'histoires, certains romans proposent parfois de manière délicate, un parcours sensitif à leurs lecteurs. Visuel, musical (Baricco est particulièrement doué en la matière), tactile (à commencer par cette sensation du grain de la page sous les doigts...) mais plus rarement, me semble-t-il, olfactif. C'est le cas de ce livre dont l'identité en matière de saveurs et d'odeurs est très marquée (repérable dès le titre) et sert de lien entre les deux temporalités retenues. Le cadre s'y prête particulièrement puisqu'il s'agit d'une boulangerie ou plutôt d'une Bäckerei, ce qui, vous l'aurez compris, nous emmène de l'autre côté du Rhin.

Les temps sont difficiles pour la famille d'Elsie Schmidt en cet été 1944. Il faut faire tourner la boulangerie en dépit de la pénurie quotidienne. Mais ce dont souffre le plus Elsie, c'est d'être éloignée de sa sœur aînée, Hazel, partie rejoindre le Lebensborn après être devenue mère célibataire, avec pour mission d'enfanter pour la patrie. A tout juste 16 ans, Elsie semble être la fiancée toute désignée de Josef Hub, un officier qui s'est étonnement rapproché de la famille et qui lui offre sa protection. La jeune fille n'ose pas avouer à ses parents que cet homme certes correct mais plus âgé qu'elle ne lui inspire aucun sentiment amoureux.

Elsie ne se pose guère de questions sur le sort réservé aux Juifs jusqu'à ce que des circonstances très particulières la mettent en présence de Tobias, un enfant de 6 ans et l'amènent à faire un choix décisif. Oui, elle lui viendra en aide comme il l'a fait pour elle.

Bond dans le temps et dans l'espace : 2007, El Paso au Texas, la journaliste Reba Adams doit rédiger un article sur la diversité des coutumes de Noël et elle compte bien sur l'interview d'Elsie Schmidt-Meriwether, propriétaire d'une boulangerie allemande, pour agrémenter son papier des traditions de ce pays. Mais c'est une tout autre histoire que va alors lui raconter, Elsie.

Dans l'odeur de la boulangerie, Reba se sent bien, comme protégée. Elle aime écouter Elsie (alors âgée de 79 ans mais toujours au travail) et discuter avec Jane, sa fille, autour de délicieux Lebkuchen ou Brötchen. Les deux femmes lui rappellent sa mère et sa sœur qu'elle a laissées en Virginie pour se lancer dans une carrière de journaliste et surtout fuir une histoire familiale douloureuse. Elle aussi doit faire un choix, concrétiser ou non la demande en mariage de son petit-ami, Riki mais le passé la hante et l'empêche d'aller de l'avant.

L'auteur alterne les deux histoires, celle d'Elsie, jeune fille et celle de Reba au gré des chapitres ce qui donne une certaine vivacité dans le rythme. S'y ajoutent également les lettres de Hazel depuis le Lebensborn. J'aurais aimé que l'histoire d'Hazel, qui ne se contente pas de son rôle de génitrice aryenne, soit davantage développée dans le livre. A vrai dire, cela m'a bien plus interpellée que les hésitations de Reba. J'étais pressée de retrouver les chapitres qui se déroulent pendant la seconde guerre mondiale. Pour moi, cette histoire était suffisante par son intensité pour nourrir le roman. Du coup, le reste m'a semblé un peu "en trop".

Malgré cette réserve, j'ai vraiment apprécié cette lecture. Je ne dirai pas qu'il s'agit d'une belle histoire mais d'une histoire forte proposant un parcours de femmes courageuses, amenées à faire des choix et qui vont se fier à la vérité de leurs sentiments et s'y tenir quelque soit le danger, par goût de l'espoir.


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Un goût de cannelle et d'espoir

Un goût de cannelle et d'espoir, c'est typiquement le genre de titre qui ne me donne pas du tout envie d'ouvrir le bouquin. Mais comme le titre original est The Baker's Daughter (c'est tout de suite moins cucul) et que les critiques étaient élogieuses, j'ai débuté ma lecture avec appétit.

J'ai vite été rassasiée tant il y a de sucre et de crème dans la recette.



J'ai trouvé le roman très long à démarrer, je me demandais quand Reba et Elsie allait enfin se rencontrer. Et quand ça arrive, ça fait Flop !

Il faut dire que je n'ai pas du tout aimé la partie contemporaine du récit. Pourtant il y avait de quoi faire avec les migrants qui tentent vaille que vaille de passer la frontière et vivre aux États-Unis.

Je n'ai jamais réussi à m'attacher aux personnages tant ils sont creux et leurs petites histoires d'amour me sont passées au-dessus de la tête. Et puis c'est d'un guimauve ! La fin m'a donné des caries tellement elle est sirupeuse.



Par contre, la partie « allemande » m'a plu. C'était intéressant de lire la guerre du côté des Allemands, les personnages sont attachants et c'est bien écrit.

C'est d'ailleurs étonnant à quel point les parties contemporaines et passées ne se ressemblent pas, comme si elles avaient été écrites par deux personnes différentes.



Au final, je ressors déçue de cette lecture dont j'attendais beaucoup et qui ne me laissera aucune empreinte.



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