Citations de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (192)
Les passions font vivre l'homme, la sagesse le fait seulement durer.
La meilleure philosophie, relativement au monde, est d’allier, à son égard, le sarcasme de la gaieté avec l’indulgence du mépris.
La Nature ne n’a point dit : ne sois point pauvre ; encore moins : sois riche ; mais elle me crie : sois indépendant.
Il y a deux choses auxquelles il faut se faire, sous peine de trouver la vie insupportable : ce sont les injures du temps et les injustices des hommes.
Sébastien Chamfort.
« La calomnie est comme la guêpe qui vous importune, et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement,
à moins qu’on ne soit sûr de la tuer, sans quoi elle revient à la charge, plus furieuse que jamais. »
Ce que j'ai appris, je ne le sais plus. Le peu que je sais encore, je l'ai deviné .
Les gens faibles sont les troupes légères de l’armée des méchants. Ils font plus de mal que l’armée même ; ils infestent et ils ravagent.
Il est plus facile de légaliser certaines choses que de les légitimer.
Il y a peu de vices qui empêchent un homme d'avoir beaucoup d'amis, autant que peuvent le faire de trop grandes qualités.
L'opinion est la reine du monde, parce que la sottise est la reine des sots
Dans le monde, vous avez trois sortes d'amis : vos amis qui vous aiment, vos amis qui ne se soucient pas de vous, et vos amis qui vous haïssent.
Les hommes sont si pervers que le seul espoir et même le seul désir de les corriger, de les voir raisonnables et honnêtes, est une absurdité, une idée romanesque, qui ne se pardonne qu'à la simplicité de la première jeunesse.
J’ai détruit mes passions, à peu près comme un homme violent tue son cheval, ne pouvant le gouverner. (CCCXXV)
L'homme pauvre, mais indépendant des hommes, n'est qu'aux ordres de la nécessité. L'homme riche, mais dépendant, est aux ordres d'un autre homme ou de plusieurs.
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu
« On demandait à M... pourquoi la nature avait rendu l’amour indépendant de notre raison. "C’est, dit-il,
parce que la nature ne songe qu’au maintien de l’espèce, et, pour la perpétuer, elle n’a que faire de notre
sottise. Qu’étant ivre, je m’adresse à une servante de cabaret ou à une fille, le but de la nature peut être aussi
bien rempli que si j’eusse obtenu Clarisse après deux ans de soins ; au lieu que ma raison me sauverait de
la servante, de la fille, et de Clarisse même peut-être. À ne consulter que la raison, quel est l’homme qui
voudrait être père et se préparer tant de soucis pour un long avenir ? Quelle femme, pour une épilepsie
de quelques minutes, se donnerait une maladie d’une année entière ? La nature, en nous dérobant à notre
raison, assure mieux son empire ; et voilà pourquoi elle a mis de niveau sur ce point Zénobie et sa fille de
basse-cour, Marc-Aurèle et son palefrenier." »
On me reproche le goût de la solitude. Je suis plus accoutumé à mes défauts qu'à ceux d'autrui.
Les hommes deviennent petits en se rassemblant: ce sont les diables de Milton, obligés de se rendre pygmées, pour entrer dans le pandaemonion.
Ce que j’admire dans les anciens philosophes, c’est le désir de conformer leurs mœurs à leurs écrits : c’est ce que l’on remarque dans Platon, Théophraste et plusieurs autres. La Morale pratique était si bien la partie essentielle de leur philosophie, que plusieurs furent mis à la tête des écoles, sans avoir rien écrit ; tels que Xénocrate, Polémon, Heusippe, etc. Socrate, sans avoir donné un seul ouvrage et sans avoir étudié aucune autre science que la morale, n’en fut pas moins le premier philosophe de son siècle. (CDXLVIII)
Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne,
voilà, je crois, toute la morale.