Citations de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (195)
Je hais si fort le despotisme que je ne supporte pas le mot prescription de mon médecin.
On me reproche le goût de la solitude. Je suis plus accoutumé à mes défauts qu'à ceux d'autrui.
Il y a plus de fous que de sages, et, dans le sage même, il y a plus de folie que de sagesse.
En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin.
CHAMFORT / Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes / Garnier-Flammarion 1968
« La vie contemplative est souvent misérable. Il faut agir davantage, penser moins, et ne pas se regarder
vivre. »
< 341 p.127 >
Le grand vicaire peut sourire à un propos contre la religion, l’évêque rire tout à fait, le cardinal y joindre son mot.
«Il y a des sottises bien habillées comme il y a des sots très bien vêtus»
CHAMFORT / Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes / Garnier-Flammarion 1968
« Le grand malheur des passions n’est pas dans les tourments qu’elles causent, mais dans les fautes, dans les
turpitudes qu’elles font commettre, et qui dégradent l’homme. Sans ces inconvénients, elles auraient trop
d’avantages sur la froide raison, qui ne rend point heureux. Les passions font vivre l’homme, la sagesse le
fait seulement durer. »
< 118 p.76 >
CHAMFORT / Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes / Garnier-Flammarion 1968
« Le philosophe qui veut éteindre ses passions ressemble au chimiste qui voudrait éteindre son feu. »
< 73 p.65 >
Il faut être juste avant d'être généreux .
Peu de philosophie mène à mépriser l'érudition ; beaucoup de philosophie mène à l'estimer.
Le bonheur n’est pas chose aisée. Il est très difficile de le trouver en nous, il est impossible de le trouver ailleurs.
CHAMFORT / Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes / Garnier-Flammarion 1968
« Le malheur de l’humanité, considérée dans l’état social, c’est que quoiqu’en morale et en politique on
puisse donner comme définition que le mal est ce qui nuit, on ne peut pas dire que le bien est ce qui sert ;
car ce qui sert un moment peut nuire longtemps ou toujours. »
< 471 p.159 >
Les maximes et les axiomes, sont, ainsi que les abrégés, l'ouvrage des gens d'esprit, qui ont travaillé, ce semble, à l'usage des esprit médiocres ou paresseux.
Il y a deux choses auxquelles il faut se faire, sous peine de trouver la vie insupportable : ce sont les injures du temps et les injures des hommes.
« On demandait à M... pourquoi la nature avait rendu l’amour indépendant de notre raison. "C’est, dit-il,
parce que la nature ne songe qu’au maintien de l’espèce, et, pour la perpétuer, elle n’a que faire de notre
sottise. Qu’étant ivre, je m’adresse à une servante de cabaret ou à une fille, le but de la nature peut être aussi
bien rempli que si j’eusse obtenu Clarisse après deux ans de soins ; au lieu que ma raison me sauverait de
la servante, de la fille, et de Clarisse même peut-être. À ne consulter que la raison, quel est l’homme qui
voudrait être père et se préparer tant de soucis pour un long avenir ? Quelle femme, pour une épilepsie
de quelques minutes, se donnerait une maladie d’une année entière ? La nature, en nous dérobant à notre
raison, assure mieux son empire ; et voilà pourquoi elle a mis de niveau sur ce point Zénobie et sa fille de
basse-cour, Marc-Aurèle et son palefrenier." »
« Un acte de vertu, un sacrifice ou de ses intérêts ou de soi-même, est le besoin d’une âme noble, l’amourpropre
d’un coeur généreux, et, en quelque sorte, l’égoïsme d’un grand caractère. »
Il y a deux choses auxquelles il faut se faire, sous peine de trouver la vie insupportable : ce sont les injures du temps et les injustices des hommes.
Sébastien Chamfort.
« Le malheur de l’humanité, considérée dans l’état social, c’est que quoiqu’en morale et en politique on
puisse donner comme définition que le mal est ce qui nuit, on ne peut pas dire que le bien est ce qui sert ;
car ce qui sert un moment peut nuire longtemps ou toujours. »
La société, qui rapetisse beaucoup les hommes, réduit les femmes à rien.