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Critiques de Sébastien Vidal (141)
Woorara

Dés le début du livre nous sommes tout de suite dans l'ambiance, car dans ce polar les enquêteurs sont des gendarmes, les lieux sont bien loin des artères parisiennes surpeuplées puisque nous crapahutons sur le plateau de millevaches, et si d'habitude la campagne est belle au moment des faits elle a plutôt des allures de chaume jaunie , cramé par une canicule spectaculaire. Nous nous doutons bien que résoudre des meurtres dignes d'un règlement de compte en plein coeur de Marseille, ça ne va pas être du tout cuit. le décor est planté et le lecteur est ferré.



Sur ce plateau corrézien peuplé à l'économie, l'administration a cru bien faire en y exilant trois têtes brûlées, l'adjudant Walter Brewski, le juge Lainé, et le colonel Tognotti. Pourtant ces trois là, le plateau a de la chance de les avoir, car avec leur équipe ils ne vont rien lâcher pour résoudre cette affaire.

Règlement de compte, vengeance? le passé refait surface et jette sur le présent son ombre sanglante.



J'ai beaucoup apprécié cette lecture et pour une première découverte de l'auteur Sébastien Vidal je suis ravie.

Il réussit presque à me faire transpirer tellement la chaleur qui s'abat sur le plateau arrivait jusqu'à moi.

Et puis il y a le coté "humain" qui m'a interpellé car chaque personnage est ressenti fortement, les mots pour en parler étant justes, puissants, terribles, doux, caressants.

De plus un auteur qui cite le philosophe/empereur Marc-Aurèle, c'est pas courant,et moi ça me plait.
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Woorara

C’est grâce à l’opération Masse Critique qui a lieu régulièrement sur Babelio que j’ai pu découvrir Woorara de Sébastien Vidal. J’avais prévu de le lire à court terme, voilà qui tombait bien! Fortement intriguée par le titre, j’ai découvert un thriller rural, loin de l’agitation qui règne dans les polars qui se situent en ville ou en banlieue.

Et quel meilleur endroit que le fin fond de la France pour enterrer ses secrets et essayer de changer de vie ?

 

[ L’histoire ]

Plateau des Millevaches, Corrèze. Un contrôle routier qui tourne mal, un cadavre retrouvé quelques heures plus tard criblé de balles, ça fait beaucoup en l’espace d’une soirée pour cette région française relativement calme ! Pas de suspect, pas de mobile apparent, rien dans la vie de la victime qui aurait laissé penser qu’elle finirait sa vie comme ça. L’enquête est confiée à la gendarmerie locale, plus habituée aux contrôles routiers et à la surveillance des manifestations locales qu’à des meurtres de sang. On fait alors la connaissance de l’adjudant Walt et de son équipe, chargés de l’enquête. Pendant que les enquêteurs cherchent vainement des pistes, un second corps est retrouvé, l’homme est mort dans les mêmes circonstances. En essayant de jongler entre le pugnace juge Laîné, le colonel corse Tognotti, les médias qui se montrent de plus en plus pressants, et ses hormones au beau fixe, Walt devra faire la lumière sur cette mystérieuse affaire qui ressemble à un règlement de compte.



Une critique de la société]



C’est une première pour moi, je n’avais jamais lu une histoire centrée sur un peloton de gendarmerie et non sur une équipe de policiers. Cela peut paraître inutile de faire la distinction entre les deux, et pourtant ne nous y trompons pas, les deux institutions des forces de l’ordre ont de grosses différences dans leur statut, et donc dans le traitement différent qu’ils font au niveau d’une enquête. Les gendarmes sont des militaires, ce qui implique un uniforme, histoire qu’ils soient tous formatés de la même manière, une formation spéciale et relativement poussée, et surtout un état d’esprit bien particulier qui lie les militaires entre eux. Ils vivent en caserne dans ce qui ressemble parfois à un vase clos, ils se connaissent tous plus ou moins bien, se sont croisés lors de leurs multiples mutations… Un véritable microcosme au beau milieu de la société civile…



Sébastien Vidal met en lumière les différents aspects de la vie quotidienne de ces militaires, en décortiquant l’univers dans lequel ils évoluent : leurs habitudes, les aléas de leur métier, l’explosion de la cellule familiale parce que le conjoint en a ras le bol et a claqué la porte, la fatigue liée aux 36h passées sans dormir parce qu’ils sont mobilisables à n’importe quelle heure jour et de la nuit en fonction du degré d’urgence de la situation. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai autant apprécié ce livre – malgré les quelques points négatifs dont je vous parlerai ensuite – parce que Woorara est un vrai polar (je crois pas que le terme « gendarmar » existe? ) et qu’on est propulsé au sein même de l’enquête. On est en quelque sorte un lecteur omniscient, on voit d’un côté l’avancée de l’enquête, on subit en même temps que les enquêteurs lorsqu’elle piétine, on se plaît à être dans la confidence de cette cellule de crise, et parfois on est aussi au côté de l’assassin, lorsqu’il prépare ses meurtres, ou lorsqu’il remet, parfois, ses choix en question.



Sébastien Vidal se livre à une critique acerbe de la société et de la justice, pointe du doigt les désagréments d’une vie rurale, où les problèmes sont oubliés par les médias et par le reste de la France, tous étant trop concentrés sur les problèmes des banlieues bien plus visibles. Je vis à la campagne et je comprends parfaitement son point de vue qui ne manque pas d’objectivité. Sa plume est dense, les détails sont relativement nombreux, le niveau d’écriture est riche et contraste parfois avec le vocabulaire et les expressions grivoises de certains personnages. Cela donne des personnages profondément humains, foncièrement réalistes. Ici, pas de véritable héros, ils forment un tout, une petite communauté où chacun a à apporter quelque chose de différent au lecteur.

Le point négatif, parce que quand il y en a, il faut le dire, et que j’ai trouvé que par moment l’intrigue tirait un peu en longueur.  L’enquête est relativement lente à démarrer dans un premier temps, mais je me suis accrochée parce que je me suis sentie intéressée par le développement sur l’univers des gendarmes qui était fait. Et puis le second meurtre, et là tout s’accélère et je suis vraiment dans un récit qui me laisse peu de répit.



[Le mot de la fin]



Belle découverte pour le premier livre que j’ai lu de cet auteur. Ce que je préfère, dans mes lectures, c’est le polar, le vrai, et j’ai retrouvé ce qui fait que j’apprécie ce genre un peu plus que les autres. Même si j’ai éprouvé quelques longueurs par moment, mon ressenti est positif sur ce livre et je vous le recommande!

Je remercie par ailleurs Babelio ainsi que les Editions Lucien Souny Plumes noires qui m’ont permis de découvrir ce livre.
Lien : https://anaisseriallectrice...
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Woorara

Une petite merveille,

Pour un premier polar , Sébastien Vidal n'a pas hésité à mettre la barre bien haute , dans ce livre , vous allez trouver tous les ingrédients pour passer un très bon moment , ça n'arrête pas 2 secondes , une fois le nez dedans vous aurez du mal à vous en sortir , en toile de fond le plateau de Millevaches , coin reculé du limousin où peu d'auteurs se sont aventurés, région du genre plutôt très calme mais qui pour une fois , va connaitre de mystérieux meurtres ....la haine, la colère, mais aussi l'amour bref un beau mélange de sentiments qui permettent de ne pas voir le temps passer ......bref j'ai adoré et j'ai hâte de lire le second qui est prévu pour bientôt.....et pour bien nous allécher , à la fin du polar , en exclusivité une petite surprise , que je vous laisserai découvrir !!!!
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De neige et de vent

Attention, gros coup de cœur ! Ce roman est fort et l’histoire aussi prenante que difficile à lire. Victor est un voyageur solitaire. Lui et son chien Oscar traversent la France à la recherche de moments vrais et sincères. Il navigue d’étape en étape pour se poser quelques mois. Cette fois il a en tête d’aller jusqu’en Italie. Malheureusement, une tempête de neige et de très mauvaises conditions vont l’obliger à s’arrêter à Tordinona. Ce petit village isolé semble aussi accueillant que le blizzard, mais Victor n’a pas le choix : c'est s’arrêter ou mourir. Ce qu’il va découvrir à ses dépends c’est que son arrivée coïncide avec la mort et le viol probable de la fille du maire du village, Basile Gay. En plus d’être fort en gueule, cet homme emploie la moitié du village dans son usine d’embouteillage. Alors lorsqu’il décrète que Victor est le coupable de l’agression sur sa fille, personne ne pipe mot et tout le monde se rallie à sa cause. Une fille de 17 ans, morte, face à un étranger à la peau mate. Il n’en fallait pas plus pour échauffer les esprits et voir sortir les fusils. A deux doigts d’être lynché sans procès, Victor est arraché à ses hommes, devenus fous, par deux gendarmes, Marcus et Nadia, qui sont restés au village faute d’avoir pu retourner dans la vallée après une visite de courtoisie. Commence alors un huis-clos haletant entre les deux représentants de la loi et Victor d’un côté, terrés dans la mairie et les partisans de l’édile de l’autre. Le sang coulera, c’est certain. Qui cédera le premier ? Qui commettra l’erreur de trop ? Qui attaquera avant l’autre ? Le blizzard donne une excuse toute trouvée aux hommes devenus bêtes pour ne pas respecter les règles. Les traces seront effacées, mais les deux gendarmes vont tout faire pour sauver ce qui peut encore l’être ! La loi, la vie, le respect de l’autre et l’estime de soi. Un roman court et puissant qui sonne juste. Un déferlement de haine qui marque et qui laisse à penser que l’enfermement n’est sans doute pas le meilleur moyen de s’ouvrir aux autres et de réfléchir à la place de chacun dans cette société de plus en plus divisée. Fort et prenant ! A lire très vite !
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De neige et de vent

Comment éviter de regarder les heures quand le sommeil fuit ? Ouvrir un bon bouquin et celui que j’ai dévoré cette nuit est l’excellent roman noir de Sébastien Vidal « De neige et de vent » récemment primé du Prix de Landerneau Polar 2024.

Un roman aussi noir qu’est blanche la neige tombée en quantité pendant une monstrueuse tempête qui isole un petit village de montagne. Un village ou le maire tient la population sous sa coupe, personne n’ose se frotter à lui et à son cercle de partisans. La tranquille apparence du village va voler en éclat lorsque la fille adolescente du maire est retrouvée assassinée juste avant que la tempête coupe les habitants de toute aide extérieure. La tension monte inexorablement dans ce huis clos ou la vengeance, la méfiance, la haine de l’autre prennent ici des proportions hors de tout contrôle. Même l’autorité des gendarmes ne pèse pas lourd face aux enragés savamment aiguillés par le maire ivre de vengeance.

Une écriture riche, élaborée et incisive, des paysages et des personnages taillés à la serpe agrémentent ce roman noir intense et palpitant.

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Akowapa

Quelque part en Corrèze, tandis que l’été se fond tranquillement dans l’automne, un fourgon de transport de fonds est attaqué par trois hommes. 1.200.000 euros au total, la belle affaire. Les lascars étaient bien renseignés. Alors qu’ils poursuivent leur plan élaboré de longue date, quelques anicroches se présentent sur leur route, un premier mort, puis des rencontres inattendues qui vont déclencher une spirale de violence. Au cœur d’une nature sauvage, belle tout autant qu’isolée, tout un petit monde interlope va vouloir mettre la main sur le magot. Animés d’une faim dévorante, d’une noirceur et d’une haine cuisinées au feu des longues années, différents personnages vont se côtoyer… jusqu’à l’explosion.



« Akowapa » est un roman noir de Sébastien Vidal — « Akowapa » ou « davantage » en langage sioux lakota, le « encore » de la petite enfance. Quel que soit le langage utilisé, le terme renvoie à une propension tout humaine à une quête débridée de plaisir. Le roman est fulgurant, un trait de flèche bien senti, envoyé droit au cœur de lecteur, qui n’a qu’à bien se tenir.



Le début commence fort (il est d’ailleurs bon d’y retourner en toute fin pour en saisir pleinement les subtilités) : une ferme isolée, une scène de crime qui laisse chaos même les techniciens les plus aguerris. Malgré lui, l’adjudant Walter Brewski va être embarqué dans une enquête bien sombre.



Tous les ingrédients d’un bon roman noir sont là : des personnages à la psychologie bien campée, trempée au noir de bonne heure ; des itinéraires chaotiques de gens louches qui se croisent de façon improbable ; une conjoncture économique qui permet de mieux comprendre les motivations des braqueurs ; au beau milieu un magot dont chacun aimerait s’emparer ; et puis la nature corrézienne qui imprègne chacun et chaque page. Les descriptions sont fulgurantes, entre levers et couchers de soleil, les aurores qui annoncent des jours chargés et les nuits dont la noirceur emplit le cœur des hommes d’une peur primitive. « Akowapa » est une très belle œuvre de nature writing dans laquelle l’auteur rend hommage à sa Corrèze, une nature puissante, sauvage, isolée.



L’intrigue est habilement construite depuis l’atroce scène de crime dont on sait peu au départ, un flashback au jour du braquage et puis le déroulement des heures à partir de ce point. Peu à peu un schéma d’ensemble se dessine, ce qui était prémédité est explicité (finalement bien peu de choses) et les rencontres inattendues le sont aussi. L’auteur sait ménager le point d’orgue final : il déplie sur plusieurs pages descriptions de paysages et d’états d’âme, mitonnées de pressentiments. Et il nous livre une fin assourdissante, qui claque sur peu de pages, et d’où l’on ressort hébété, satisfait aussi, d’une certaine manière.



En toute fin, pas d’épilogue, mais des remerciements bien pensés, adressés d’abord aux lecteurs, dans lesquels l’auteur explique son projet de trilogie autour du personnage de Walt.



En résumé, « Akowapa » est un extraordinaire roman noir où la violence et la cupidité le disputent à la beauté d’une nature sauvage, une beauté froide, prête à engloutir tous les secrets, même les pires. Mais en toute fin, quelques lumières surgissent qui rendent un peu de blancheur à ce monde crépusculaire.
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Tatanka

Sébastien Vidal avec Tatanka nous offre une nouvelle inédite mettant en scène son héros récurent , l'adjudant Walter Brewski. Cette fois encore notre gendarme est aux prises avec les pires sentiments humains.

Dans cette nouvelle inédite que l'on peut découvrir dans le coffret de sa trilogie "Les sentiments noirs" composé de Woorara, Carajuru et Akowapa, notre auteur exprime toute la puissance de son écriture. On y retrouve son style à la fois si précis et pourtant si épuré.

Aussi quelques soit le support, Sébasten Vidal reste un magicien des mots et des émotions.

Bravo monsieur l Vidal. Bravo et merci pour ce magnifique court texte.

C'est fort, c'est puissant, c'est beau et touchant.


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Où reposent nos ombres

Un village de Haute Corrèze, été 1987. Johanna, Franck, Vincent et Christophe forment un quatuor inséparable et passent leurs vacances à faire du vélo, à jouer aux cartes, à s'amuser. Ils ont quinze ou seize ans et tout l'été pour profiter de leur amitié avant l’entrée en seconde. Lors d'un de ses périples, la bande découvre un lieu extraordinaire, l’endroit idéal où se retrouver : un lac peu fréquenté et à l’écart du village, auprès duquel vit un vieil ermite, qui les autorise à se baigner à condition qu'ils gardent le lieu secret. Les quatre ados font ainsi connaissance avec celui qu’on surnomme l’Indien. Au même moment, en Région parisienne, deux hommes fuient la police après avoir braqué une banque et tué un guichetier, et se dirigent vers le Sud, semant la mort sur leur passage...



1987. Bono chante I still haven’t found what I’m looking for sur les guitares cristallines de The Edge, Cindy Lauper susurre True Colors et Gold sort son single Calicoba – c’est ainsi que les quatre amis vont baptiser cet endroit où ils se retrouvent. Calicoba Beach. A cette époque préhistorique, pas de téléphone portable, on partage les écouteurs d’un walkman pour entendre sa chanson préférée, et on s’amuse comme on peut et plutôt bien dans la touffeur des après-midi d’été. Autant dire que l’on parle là d’un temps que les moins de vingt ans, etc, qui a fait ma propre jeunesse. Rien d’étonnant donc à ce que les aventures de la bande m’aient plu. Le contraste est d’autant plus rude avec la cavale des deux tueurs. Si Antonio a encore quelques scrupules, Jacques n’a aucun état d’âme lorsqu’il s’agit d’éliminer tout témoin gênant susceptible de mettre la police sur leurs traces, semblant même y prendre peu-à-peu du plaisir. Il y a chez cet homme une sauvagerie telle qu’on ne peut éprouver que du dégoût, et s’effarer de la spirale de violence dans laquelle les deux hommes s’engluent.



Armes, balles et tueries d’un côté, soleil, vacances et insouciance de l’autre. J’ai été tentée de lire en diagonale les méfaits de Jacques et d’Antonio, et de ne m’attacher qu’au soleil et à la jeunesse, de peur qu’à un virage de l’histoire, la route des deux brutes ne croise celle des quatre ados. Evidemment, les deux histoires finiront par se rejoindre. Mais dans un dénouement parfaitement orchestré, dans lesquels tous les personnages, y compris les secondaires, ceux qu’on n’attendait pas au tournant, ont leur rôle à jouer.
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Où reposent nos ombres

Eté 1987, dans un village de Corrèze. Christophe et sa bande sont en vacances. Ils ne sont plus collégiens, pas encore tout à fait lycéens et comptent bien profiter de cet entre-deux même si ce passage les angoisse. Au gré de leurs pérégrinations, ils ont découvert un paradis — terrestre et aquatique — habité par un homme que tous au village appellent « l’Indien », tant il vit en ermite. Loin de là, en région parisienne, deux hommes viennent de commettre un braquage, laissant le cadavre d’un convoyeur de fonds derrière eux. Ils ont réussi leur coup et filent maintenant plein sud pour échapper aux flics et démarrer une nouvelle vie. Sans le savoir ni le vouloir, les braqueurs s’approchent de la Corrèze et de la bande d’adolescents jusqu’au moment où les deux trajectoires vont se télescoper…



« Où reposent nos ombres » est un roman noir écrit par Sébastien Vidal, un roman poignant et bouleversant. Il met en scène deux bandes et deux trajectoires que tout oppose : d’un côté un groupe d’amis soudés, dans la lumière d’un été étouffant, sur lequel rôdent cependant des ombres, celles contenues dans le titre et celles de la délicate période qu’ils vivent, la transition de l’adolescence entre espoirs et craintes ; d’un autre deux amis en fuite, dans la noirceur des actes qu’ils viennent de commettre, du plaisir qu’ils y ont pris, et des morts qu’ils vont semer sur leur route ici ou là, macabres petits poucets.



L’auteur décrit très bien les doutes qui assaillent chacun, au niveau même de l’âge qui est le sien — adolescent ou adulte — et pour chacun les fêlures qui se dessinent en creux des actes, par-delà les mots, au travers de l’étoffe dense des silences. Jacques et Antonio se sont affranchis de leur vie d’avant, pour autant son empreinte délétère trace encore son sillon dans leur nouveau quotidien. Christophe et sa bande ne sont pas encore affranchis de leur famille, pris pour certains dans des tourmentes douloureuses, mais se créent des espaces de liberté au cœur du paradis nouvellement découvert.



Une tension sourd tout au long de l’intrigue, le suspens va croissant et le lecteur se demande comment l’auteur va penser le télescopage des deux trajectoires. On n’est pas déçu par ce qu’il nous propose et la rencontre, brutale, inattendue, est à la hauteur de ce qui précède : noir et fort, irrémédiable, définitif. Si le temps de l’innocence ne dure pas, celui de la violence demeure, parfois sourde, parfois plus explosive.



Des lieux portent les ombres, des morts mais aussi des événements, et des romans savent les dire, les exhumer, pour en tirer des clairs-obscurs magnifiques, comme ce roman, porté par une écriture ciselée.
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Où reposent nos ombres

A l'abri du temps, dans une enclave de l'été 1987, l'adolescence pousse dans les corps tout en figeant les yeux gigantesques des enfants que restent Christophe, Vincent, Franck et la pétillante Johanna. Au cœur d'un panorama magnifié par le regard d'un homme qui prend le temps de regarder, puis de voir, et enfin de nous dire les couleurs, les parfums, et les émotions. Un poète contemplateur sublime, Sebastien Vidal m'a ravit durant ces délicieuses heures de lecture, m'offrant à découvrir l'espace qui l'entoure, sa Corrèze et sa peinture naturelle.



"Beaucoup de feuilles sont déjà au sol, peignant un tableau qu'aucun peintre ne pourrait imiter. Les taches jaunes soudées aux taches rouges, les auréoles marron cousues aux auréoles ocre, les flaques auburn scellées aux flaques orange. Elles constituent un tapis tissé avec patience, et ce voile épouse les talus et le rivage qui recueille l'étang en son creux comme les mains jointes retiennent l'eau coulant d'une fontaine. Le ciel d'un gris dur écrase mes épaules. Les nuages sont compactés et fondus en un océan morne et immobile. Ces feuilles qui gisent au sol sont la seule source de couleurs, une bouffée d'oxygène."



Christophe, ou plutôt Chris, revient sur la scène d'un été bouillonnant d'émotion, qui fût le théâtre complet d'un village respirant d'insouciance et chutant sur les drames, que les acteurs soient adultes et rongés par un mal profond, ou de vieux enfants repoussant les échéances, sous le regard bienveillant d'un marginal, l'Indien. Il est un âge où la prise de risque s'appelle encore "vivre", quitte à ne pas en maîtriser toutes les routes. Et lorsque cette prise de risque intervient plus tard, dans des corps abîmés par des coups de canif, alors la liberté dégueule par des plaies à vif. Et l'équipée sauvage qui en découle est meurtrière. La percussion entre ces deux mondes, celui de la fraîcheur d'un groupe d'ados et celui de deux hommes limés par une vie déjà trop indigeste.



Ce roman est celui d'un auteur de roman noir qui aimerait les couleurs, celui d'un auteur qui saurait vous réconcilier avec le passé pour en faire mille déclinaisons de vous, de vieux amis perdus de vue depuis plus ou moins longtemps et que vous laisseriez vous rattraper.



"Je crois que le passé, c'est simplement des morceaux de présent qu'avancent moins vite que nous. Le passé, c'est comme le coureur qu'est lâché du peloton. À un moment, il disparaît de la vue, mais il est toujours là. Et bien apres que t'as franchi la ligne d'arrivée, t'es peinard, tu bois un coup tu récupères, t'as oublié ce fichu coureur, mais il arrive quand même, il coupe la ligne et vient jusqu'à toi."



Je me délecte des textes de cet auteur chaque jour, admirative et conquise encore un peu plus avec Où reposent nos ombres. Un ADN commun entre écrivain et lectrice que je noue encore un peu plus.



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Où reposent nos ombres

Lecture où se croisent l'ombre et la lumière.

Le roman de Sébastien Vidal est scindé en deux histoires parallèles. D'une part nous suivons quatre adolescents en vacances, offrant une lecture particulièrement agréable. Les émotions, la nature et les interrogations liées au passage à l'âge adulte sont pour moi très bien retranscrits. J'ai apprécié accompagner ces jeunes dans leurs "aventures" et la découverte de cette plage éloignée de tout. L'auteur nous offre une belle allégorie de l'adolescence, puissante et pleine d'amour. À cela s'oppose le récit de deux hommes qui, rejetés par la société décident de l'affronter. Ils sont désabusés et emportés dans une violence qu'ils n'avaient peut être pas soupçonnés. Cette nouvelle vie -ou liberté- qu'ils ont choisi n'est finalement pas aussi salvatrice qu'ils le pensaient. La complexité de leur situation se ressent et accompagne ces deux hommes.



Durant toute la lecture nous avançons avec ces deux groupes que tout opposent, jusqu'au plaisir de lecture lui-même. S'il n'y a pas grand chose à redire sur l'histoire concernant les adolescents, celle des deux braqueurs m'a quelque fois donné le sentiment d'une légère redondance de lecture. Il m'est arrivé d'imaginer deux romans distincts au lieu d'un seul, de manière à offrir toute la lumière à Johanna, Christophe, Vincent et Franck. L'équilibre entre eux et l'histoire des braqueurs n'a pas vraiment été atteint, reste à savoir si cela était volontaire de la part de l'auteur.



L'évolution des personnages (tout âge confondus) est plutôt réussie à mon sens, même les personnages "secondaires" sont bien travaillés et apportent de la profondeur à l'intrigue générale. Jusqu'au bout le lecteur attend le dénouement de ces vies qui évoluent en parallèle, et il faut attendre la fin de l'histoire pour que l'action prenne le pas.



Ce roman est à prendre comme un air de vacances ; contemplatif et paisible, jusqu'à ce que la réalite ne nous rattrape.
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Où reposent nos ombres

Superbe découverte dans le cadre de l’opération Masse critique Mauvais genre ! Ce roman est classé «polar » et j’ai eu besoin de revenir aux définitions tellement je n’ai pas eu ce sentiment de lire un tel roman. Et à juste titre puisque le polar se définit couramment comme un ouvrage se concentrant sur une seule intrigue policière.

Or le roman de Sébastien Vidal est bien plus que cela : l’histoire est d’abord plurielle avec une vraie collection de personnages : le groupe d’amis d’un petit village de campagne, les deux braqueurs,…. Il ne s’agit pas d’une enquête policière haletante mais d’un roman à l’univers sombre qui se construit progressivement. L’auteur va s’attacher à décrire la psychologie des personnages qui évolue au fil du récit et qui donne cette impression de montée en puissance.

Et que dire de l’écriture ! Elle est tellement riche et pas uniquement factuelle. Son but n’est pas de simplement faire progresser l’action mais de créer une ambiance. Pour autant, les descriptions sont savamment dosées pour permettre au lecteur de s’imprégner de cette ambiance sans alourdir le récit.

Une vraie réussite et un roman que je ne peux que conseiller, même à ceux que la catégorisation « polar » ferait hésiter !

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Ça restera comme une lumière

L’histoire de Josselin ne laisse pas insensible mais il y a aussi celle des autres personnages. Ce livre est un tout, on lit la haine, la rancune, la violence, mais aussi l’amour , la passion et les regrets. Très touchée par ce roman noir qui traite de tellement de sujets….Bravo et merci à Sébastien Vidal ainsi qu’à Pierre Suchaud des éditions Le Mot et le reste pour l’envoi de cette merveille dont je recommande vivement la lecture.
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Ça restera comme une lumière

Comment te dire…

Sébastien, je le connais internetivement (ça veut dire qu’on se connaît pas pour de vrai dans la vraie vie de la réalité mais qu’on a l’impression que ça pourrait coller entre nous pour boire des cafés le soir sur les marches de l’escalier de pierres).

J’avais lu deux ou trois de ses précédents romans, et je me souviens que j’en avais pensé plutôt du bien.

Des titres des romans, je veux dire.

Je déconne.

Si tu veux jeter un regard circonspect, c’est là : https://leslivresdelie.net/carajuru-sebastien-vidal/

Trois cents pages et quelques, lues en deux jours, c’est plutôt bon signe pour moi. Ça veut dire que je suis été dedans, comme disait un pote à moi (un intellectuel), et que je l’ai pas trop lâché.

Dans ce roman-ci, on est assez loin de l’enquête policière classique, et ça m’a bien arrangé, parce que je le dis de façon récurrente, les romans policiers, c’est pas ce que je préfère.

Même s’il est vrai que le style du garçon m’avait précédemment interpelé, j’avais été, il m’en souvient, assez réfractaire aux circonvolutions du vocabulaire. Tu me connais, je cause un langage somme tout assez basique, et quand ça dépasse deux cent quarante-huit mots, j’ai du mal à suivre.

Quand j’ai donc démarré « Ça restera comme une lumière », je me suis laissé espérer que l’ami Sébastien avait fait une croix sur le Jean-Jacques, (pardon Robert, je les confonds toujours), et que j’allais pouvoir m’intéresser à l’histoire pour de vrai.

Alors on va dire que je me suis intéressé à l’histoire.

Que les sentiments de Josselin (c’est le gars qui tombe en panne de bagnole pas loin de chez Henri) sont plutôt bien écrits et mis en avant.

On va dire aussi que le feu et l’eau (celle qui coule pas loin de chez Henri) sont présents et se combattent de plutôt très jolie façon, à l’intérieur de la forge d’Henri.

Ça, c’est beau.

On va dire surtout que le dénommé Henri, tu vas avoir envie de le rencontrer, et on retombe dans la relation maître et élève qui existait déjà dans les précédents romans de M’sieur Vidal, mais traitée de façon vraiment différente. Le semi-apprentissage transmis par Henri à Josselin est réellement passionnant et bien écrit.

La ville où se déroule le roman est sans doute un genre d’hommage à ces écrivains de la nature qui sont passés par Missoula, dans le Montana. Alors Jim Harrison, bien sûr.

Mais aussi Carver, ou encore Thomas Savage.

(Une parenthèse, si tu n’as pas lu « Le pouvoir du chien », il est encore temps de te rattraper.)

La colline qui surveille les protagonistes va forcément te faire penser au mont du crâne où qui tu sais a été exposé sur des poutres en bois d’arbre.

La suite : https://leslivresdelie.net/ca-restera-comme-une-lumiere-sebastien-vidal/
Lien : https://leslivresdelie.net/c..
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Ça restera comme une lumière

Des personnages fracassés par la vie, qui ne nous quittent plus dès l'instant où nous les rencontrons! De l'amitié à l'amour, de l'amour à la haine la frontière est tellement étroite. Un magnifique roman qu'il faut absolument lire! Merci Sébastien Vidal pour ces pages qui ne laissent personne indifférent.
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Carajuru

Les gendarmes Walt Brewski et David Arpont découvrent le corps d'un homme pendant leur patrouille nocturne. La victime, un ancien militaire devenu célèbre en intervenant lors du braquage d'une banque, a reçu une balle dans la tête. Si les premières constatations laissent penser à un suicide, plusieurs détails sont troublants.

Carajuru est le deuxième volet de la trilogie des sentiments noirs après Woorara qui fut une de nos belles découvertes de ces dernières année. On retrouve ici l'adjudant Walt Brewski en proie à ses propres démons... Après la vengeance dans Woorara, Sébastien Vidal s’attaque dans Carajuru à la haine, à la honte et à l’imposture, ces sentiments noirs qui tirent l’être humain vers le fond et l’entraînent du côté obscur. Frissons garantis !

Encore un coup de coeur....


Lien : https://collectifpolar.com/
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D'encres et de sang - 2018

Le voilà, le nouveau recueil « D’encres et de Sang » est arrivé !! Et comme je n’ai pas eu la patiente d’attendre mon exemplaire papier, je me suis jetée sur ma kindle et m’en suis délectée.

15 nouvelles différentes mais qui ont toutes une âme, une empreinte et un message propre.

Les auteurs abordent des thèmes divers, parfois sérieux, parfois plus légers mais toujours originaux grâce notamment leurs sauces personnelles.

J’ai pu découvrir par ce biais des écrivains talentueux que je n’avais pas encore lus ou ne connaissais pas, d’autres que je suis mais qui traitent là de thèmes qu’ils n’avaient utilisés et enfin certains qui ont renforcé l’avis que j’avais déjà sur leur capacité à écrire des histoires parfois déjantées.

Certaines nouvelles m’ont énormément touchée de par leurs sujets mais surtout par la façon de les amener et du message qu’elles dégagent. Par exemple « Echappée belle » de Katia Campagne, « L’autre nom » de Lou Vernet, « Apnée » de Ilona Troadec ou encore « Woods Sweet Woods » de Anthony Signol.

D’autres m’ont filé la chair de poule ou à l’inverse faite marrer.

Enfin quelle que soit l’histoire, j’ai passé un excellent moment de lecture où surprise, angoisse, peur, tristesse, rire, frissons, se sont mélangés.

Elles sont très bien écrites, amenées et le tout compose un brillant recueil. En alternant les différentes nouvelles cela crée un livre original, inclassable, surprenant, enivrant bref un livre à avoir dans toutes les bibliothèques. Sans oublier que nous participons, par cet achat, à soutenir l’association qui non seulement essaie de promouvoir des auteurs de différents horizons mais également pour permettre de d’offrir des livres aux enfants malades et aux personnes qui en ont besoin.
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Carajuru

RÉSUMÉ :

"Lors d'une patrouille nocturne, les gendarmes Walt Brewski et David Arpontet découvrent le corps d'un homme, sans vie, une balle en pleine tête. Il s'avère que la victime est un ancien militaire devenu récemment une célébrité en faisant échec d'une manière héroïque à un braquage dans une banque. Les premières constatations portent à penser qu'il s'agit d'un suicide, mais certains détails sèment le doute. Pour découvrir la vérité, Brewski et son équipe se plongent dans le passé de l'individu. Ils en exhumeront de sales histoires et de pénibles secrets. Alors que de nouveaux personnages troubles apparaissent, les pires tourments de Walt ressurgissent et corrodent son moral. Quand les âmes damnées s'unissent et que les victimes se révoltent, l'atmosphère devient explosive et… mortelle."



MON AVIS :

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé le personnage de Walt, adjudant de gendarmerie au coeur de la campagne corrézienne chère à l'auteur.

Embarqué avec son équipe dans une affaire de meurtre qui révèle ses secrets au fil des pages, Walt nous emmène aussi au creux de son âme. Et l'on ressens le monde à travers ses sens, ses pensées, ses interrogations.



Quand je lis de si beaux passages sur la nature, enroulés avec autant de délicatesse autour d'une enquête pour meurtre, je ne doute pas un instant du talent d'écrivain de Sébastien Vidal. Et puis comme pour son premier roman " Woorara", où Walt intervient, il glisse au fil des pensées de son personnage, celles de Marc- Aurèle. Et un auteur qui inclus dans ses livres cet empereur philosophe, avec moi il marque un point de plus sur l'échelle de mon enthousiasme littéraire.

Lorsqu'il parle de sa compagne, Barbara, c'est beau aussi, mais presque trop. Quelques imperfections, aurait magnifiées cette femme au lieu de la rendre quasiment inaccessible telle une déesse. Mais elle l'est certainement aux yeux de Walt, une déesse.



Une belle lecture donc, avec non seulement une enquête bien construite, mais surtout une façon particulière de la raconter, au plus prés de l'air, de l'eau, de la terre, de l'âme humaine, avec une profondeur délicate, un mélange subtil que gère à merveille Sébastien Vidal.
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Woorara

Woorara...



Après avoir adoré "Un ballon sur le coeur : une saison à Brive", je savais que Sébastien écrivait un polar, bien loin du précédent roman autour de l'ovalie...



J'ai lu quasiment d'un trait Woorara, un "thriller rural", une enquête haletante menée par "un peloton de gendarmerie", ..deux ingrédients au prime abord qui sortent de l'ordinaire, ...tant nous sommes, nous lecteurs, si souvent mis face à des "policiers urbains".

Dès les premières pages, cela fonctionne.



L'auteur raconte parfaitement cette région du Limousin qu'il affectionne. Par touches successives admirables, il dévoile des paysages magnifiques, avec ses lacs, ses étendues, ses collines verdoyantes et ses reliefs. Le lecteur est plongé au coeur d'un tableau Corrézien aux couleurs chaudes dans lequel les horizons décrits sont une peinture presque réelle, que l'on devine du bout des yeux, mots après mots, ..., comme une description de l'auteur que l'imaginaire du lecteur rejoint avec une indicible aisance (chaque mot est juste, ciselé, choisi). La canicule, pesante et oppressante parfois, rajoute une touche d'intensité à cette enquête menée tambour battant sur le plateau de Millevaches.



L' adjudant Brewski (pseudonyme de JJG : coïncidence ou clin d'oeil à un auteur compositeur apprécié ?), personnage central aux amitiés sincères, aux valeurs indéfectibles et aux hormones vibrantes, est un être profondément humain et attachant qui additionne et relate à lui seul ce que le métier de gendarme peut engendrer de néfaste sur la cellule familiale, et l'univers qui l'entoure. Il est aux antipodes du "flic" qui se promène entre alcool et endroits glauques. Il prend soin de lui, fait des joggings, se nourrit sainement. Il est bienveillant avec son jeune collègue (comme Boulepiquante à pu l'être avec le jeune Durandal), aime regarder les femmes, et affectionne le ronronnement de son alfa...



Il y a bien aussi, à travers cette intrigue, dont le fil rouge est la vengeance, ...,

des allusions aux malversations politiques (un couple B....Y, presque homonyme et parfait anagramme), et une mise en lumière des travers du système.



Je ne me suis pas ennuyé une minute, en suivant les pensées tour à tour des enquêteurs, celles du meurtrier..., jusqu'à l'épilogue aux parfums de rédemption...



Je suis impatient de lire le second volet de cette trilogie. Il est très agréable de lire un auteur humaniste, dont les histoires tiennent la route, dont les références font mouches. Bravo et clin d'oeil de hérisson..
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Woorara







"Leur sacerdoce était tel qu'ils devaient se cacher dans les replis de la terre pour trouver un peu de répit. Mais le hasard se moque bien du repos des hommes de loi. Il saupoudre l'humanité de sa main imprévisible et facétieuse, puis s'assoit sur le rebord du monde pour observer le résultat."



Pour rire un peu









Pas de bol pour les képis qui pensaient se planquer un peu avant de finir leur service, ils vont même devoir faire des heures supplémentaires et ce sera le début d'une longue série pour certains.





Le plateau des Millevaches si reposant en temps normal va devenir un hameau dangereux. On y retrouve des morts étranges. Les képis vont mettre tout en œuvre pour retrouver l'assassin. L'adjudant Walter Brewski se verra confier l'enquête. Pilotée également par l'intraitable juge Lainé et le colonel Tognotti.





Pas simple cette enquête, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais c'est sans compter sur la ténacité de l'équipe de gendarmes n'en déplaise à certains.



" Les ronds-de cuir galonnés détestent les vagues parce que leur slip n'est pas imperméable. Ce n'est pas bon pour leur carrière . Les vagues amènent l'incertitude et un vent incontrôlable. "



Le tueur rôde, il a soif de vengeance. Impossible de ne pas ressentir une once d'empathie pour ce tueur.



"Il fallait qu'il achève sa quête. Il devait le faire ; s'il espérait trouver la paix, il ne pouvait pas y échapper. Mais il était juché sur une balance instable."



" Quoi qu'il fasse, il avait l'impression d'être perdant. Restait-il un espoir pour quitter ce manteau de peine , de laisser glisser toute cette colère sans pour autant renoncer à siphonner le passé ? Il se sentait proche de la réponse, à moins que ce soit de la fin."







Le passé se mêle au présent dans ce polar "Niché dans un écrin de verdure". Le plateau devient un personnage à part entière. Une enquête qui nous plonge une fois n'est pas coutume dans les secrets de la gendarmerie, avec une équipe de képis étonnante et attachante. L'auteur en profitera pour dénoncer mine de rien certains travers du système. Un écrivain rebelle mais non dépourvu d'humanité et de poésie. Il défend ce qu'il aime, ce qu'il respecte et magnifie ce qu'il adore. Pour un premier Polar il a déjà captivé ses premiers lecteurs, de part sa plume et son intrigue. Il est bon de découvrir autre chose que du déjà vu ou déjà lu. Et là un point de plus avec ses képis.



Vous l'aurez compris, ce polar m'a enflammé tout autant que certaines scènes très érotiques " Walt avait envie de faire le tour du propriétaire. Il passa entre les draps et descendit en humant le parfum âcre et suave de l'épiderme de la panthère qui occupait son lit. Il dispensa des baisers de-ci de-là et parvint enfin devant la caverne des plaisirs." La suite p137





Tous les ingrédients sont là pour vous emporter sur ce plateau des Millevaches à la poursuite de cet assassin insaisissable. C'est du Corrézien, déjà une appellation d'origine contrôlée, ( en tout cas pour moi ) bon cru, belle plume, belle intrigue , des frissons de peur et de plaisir, et des personnages attachants qu'on espère recroiser dans une prochaine aventure.



Et si je ne t'ai pas convaincu, je te laisse découvrir l'avis de Céline corrézienne de souche ,une histoire qui l'a touché en plein cœur.



Son Avis :



Plateau de Millevaches , coin reculé du limousin , où beaucoup aimerait vivre , d'habitude , si calme et tranquille, des paysages magnifiques , que seule cette région est capable de nous livrer , ce plateau où l'on aime se ressourcer , se balader , au milieu des forets , des prés , des lacs ….Meymac, Chaveroche, St Setiers, Viam, Bugeat, des villages qui ont la part belle dans cette intrigue dont les noms ne vous diront peut être pas grand chose mais qui ont une résonance particulière quand on y est né , ce plateau qui sous la plume de Sébastien , va nous faire découvrir que sous une chaleur caniculaire , la haine, la colère , des meurtres , mais aussi la cupidité et l'amour peuvent transformer un endroit splendide en un terrain très mystérieux , mais toujours aussi somptueux , alors si un jour vous passez par la région , n'hésitez pas à venir découvrir cette campagne sublime et pourquoi pas imaginer peut être croiser Walter Brewski, au détour d'un chemin de terre !


























Lien : http://dealerdelignes.wordpr..
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