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Sébastien Vidal (Autre)
EAN : 9782361397180
336 pages
Le Mot et le reste (18/03/2021)
4.62/5   21 notes
Résumé :
Ce qui frappe immédiatement quand on le voit, c'est son oeil, manquant. Pourtant Josselin a perdu bien plus pendant son service au Mali. Au moment de rentrer au pays, un souvenir s'impose à lui comme seule source de réconfort, celui d'un lointain été passé à Missoulat, en compagnie de Thomas, Martin et surtout d'Emma. L'été des seize ans. En route pour retrouver ce qu'il reste de sa jeunesse, il fera la connaissance d'Henri, un artiste ferronnier que la vie n'a pas ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ce fut une magnifique histoire d'amitié. Une amitié comme celle que l'on voudrait vivre, comme si, dès le premier regard, la première parole échangée, un fil invisible n'attend plus qu'une brise pour se poser délicatement sur le front.
Henri est sculpteur-ferronnier dans la ferme héritée de ses parents. La soixantaine bien trempée, il vit seul après le terrible drame qui a coûté la vie à son épouse Claire, et une brouille avec sa fille unique, Emma, dont la colère est aussi lourde que le secret qu'elle porte.
Josselin revient de la guerre, un oeil en moins, le traumatisme de la perte d'un ami, et ses illusions perdues sur le métier de militaire et le bien-fondé de l'implication de la France à s'ingérer dans les affaires de tel pays plutôt qu'un autre.
Le hasard fera bien les choses pour ces deux âmes en peine, cherchant à se reconstruire. Les souvenirs de l'été 2007 guideront les pas de Josselin dans ce village des Aulnes et qui sait, renouer avec ses amis d'alors. Mais 12 ans ont passé et le village surplombé d'une colline, n'est plus que l'ombre de lui-même. le patron de la seule usine de la région toise, du haut de ses hauteurs, les habitants, les broyant dans ses mains.

J'ai trouvé ce livre magnifique pour tout ce qu'il véhicule. Une très belle histoire dans laquelle s'immergent avec brio vengeance, résilience, écriture et sculpture. La psychologie des personnages est fouillée juste ce qu'il faut pour s'y attacher profondément. D'ailleurs, cela m'a fait un drôle d'effet lorsque Henri et Josselin sont nommés, vers la fin, «l'ancien » et « le militaire », comme si l'auteur ne les reconnaissaient plus après qu'ils aient franchi la ligne rouge.

L'amour de la terre et son pays y est grandement valorisé, malgré une mort sociale qui s'annonce inévitable devant la cupidité, les magouilles et les chantages.

C'est un livre de combats. Combat pour la vie, pour la justice, pour la création. Parce que la création, il y est aussi beaucoup question. Les oeuvres d'art d'Henri sont, bien entendu un prolongement de lui-même, une technique que l'on apprend au fil des pages, mais aussi une réalisation de soi qui ne cesse de se développer au fur et à mesure des années qui passent. Et quand le moment arrive, mais pas avant, la transmission du savoir en devient l'aboutissement.

Ce livre a beaucoup d'attraits et plairait à un large public. J'ai passé, en compagnie de Henri, Josselin, Emma et Martin, Claire, et les méchants aussi, une journée fort agréable.

Merci à Babelio et aux Editions le mot et le reste, pour la découverte de cet auteur !
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Ce roman noir de Sébastien Vidal nous emporte en Corrèze, dans la petite commune de Missoulat où Josselin tente de se reconstruire. Soldat, il a perdu beaucoup à la guerre : son meilleur ami tombé au combat, son oeil et ses idéaux quant au rôle de l'armée française. Il souffre d'ailleurs d'un syndrome post-traumatique lui procurant des crises d'angoisse très violentes.

Suite à un accrochage avec un cerf, il rencontre Henri, sculpteur forgeron, qui très vite l'accueille dans sa maison perdue dans les bois. Un amitié quasi immédiate naît entre le vieil homme et le jeune militaire.

Le silence et le travail répétitif de la forge apportent calme et sérénité au jeune homme qui est venu à Missoulat par nostalgie, car il y a passé l'un de ses meilleurs étés en compagnie de trois amis, dont la charmante Emma, alors qu'il était ado. Il va d'ailleurs aller à leur rencontre et les revoir après 12 ans d'absence.

Venu chercher le calme, il se retrouve confronté à des conflits impliquant Henri et un homme d'affaire puissant, qui détient la ville et embauche la majorité des habitants. Petit à petit, la tension monte. Par amitié, Josselin reste pour aider Henri. Magouilles, conflits d'intérêt, rien de bien joli joli et personne n'est épargné, même ceux que l'on ne soupçonne pas.

J'ai aimé ce roman noir qui laisse la part belle à la nature. Cette terre inhospitalière est ici source de conflit et ne se laisse pas facilement apprivoiser. le dôme qui surplombe Missoulat ainsi que sa rivière toxique et sa tourbière deviennent des personnages à part entière. Et le Biscayou souffle toujours sur ces hommes et leurs drames.

L'intrigue est plutôt classique mais bien menée et les personnages finement dépeints. J'ai juste trouvé quelques longueurs et les scènes d'artisanat m'ont lassée. L'écriture est belle mais un peu trop sérieuse et précieuse à mon goût. Mais ça reste un beau roman sur l'amitié, la création et sur l'amour de la terre et du métier.

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« J'ai dans les bottes des montagnes de questions,
Où subsiste encore ton écho,
Où subsiste encore ton écho… »
« La nuit je mens » Alain Bashung & Sébastien Vidal.
Étreindre « Ça restera comme une lumière » en regard d'une veillée au coin du feu, flammes littéraires.
« Ici, dans cette campagne, on aimait bien laisser venir. »
Josselin est de retour du Mali où il a perdu son meilleur ami, Erwan, lui-même : un oeil suite à une attaque assassine. Cabossé, choqué, il est en proie aux terreurs. le sol s'enfonce sous ses pas, il ne reconnait plus le chemin, s'égare dans ses angoisses, glisse dans l'abîme. Cet être de dualité vêtue cherche l'issue de rédemption dans un entre-monde apaisant en Corrèze. Région boisée, isolée, généreuse, dont la fraternité est la pierre angulaire de l'hospitalité. Ce sera dans ce récit les pages apaisantes d'un plausible retour à la vie pour Josselin. Dans ce diapason où la nature est en communion avec ses hôtes. On aime à imaginer la solitude qui s'épanche sur les forêts, les doutes qui s'éloignent incommensurablement. Mais voilà, les autres pages enclenchent le versant sombre. Josselin va tomber dans le piège des relents de familles qui s'entredéchirent depuis plusieurs générations.
« Les villes de province cachaient très bien leur jeu… ainsi que les personnages importants qui y vivaient. »
Josselin est accueilli un soir d'infortune par Henri, un artiste ferronnier d'un âge certain, portant sur ses épaules le poids générationnel des rancoeurs. La lumière s'éteint. Et pourtant, on est bien dans ce récit captivant : l'amitié entre ces deux hommes qui vont sceller l'entraide, la compassion, le déroulé des paroles certifiées. Josselin va être pris de plein fouet dans un magma de turbulences. Henri par des être vifs, assoiffés de pouvoir, d'argent. Henri est lié à ces derniers par un drame insurmontable : le décès de sa femme. Les évènements vont s'amplifier, crescendo irréversible. Josselin va oeuvrer au champ des possibles. Lui, le militaire, le manichéen, il va lancer les dés. Et pourtant Missoulat devait être le temps des retrouvailles avec ses amis, dont Emma, tous connus lors d'un été d'adolescence.
« Missoulat. Un peu moins de dix mille habitants, et, comme dans toutes les villes, l'envers du décor qui n'avait pas grand-chose à voir avec l'image officielle. La beauté du paysage au-dessus, la laideur des âmes en dessous. »
Au coeur de cette ville, l'usine de Charles Thévenet, et « les pires défauts humains. »
Henri apprend à Josselin à forger, transmettre, le liant est ferveur.
« -Tu le sauras. C'est un sentiment étrange, la conviction de détenir un secret, un savoir-faire. Quand la technique devient un morceau de toi, tu as gagné, c'est gravé à vie. -Je trouve ça passionnant. -Oui, si tu as la flamme, c'est une vie, géniale. »
Notre regard glisse d'une rive à l'autre. On aime cette osmose entre Josselin et Henri. Cette tendresse pudique, la franchise des attitudes. Josselin et sa part d'ombre, son ami Erwarn à qui il écrit en secret sur son journal intime. On est sur le seuil des métamorphoses. Les sentiers d'une Corrèze assignée aux douleurs. Épreuves nécessaires, abolir le mal.
« Ils se regardèrent un instant, plongés dans le silence et debout comme les hommes qu'ils étaient, avec leurs défauts et leurs qualités, avec leurs angles morts et leurs coins sombres. »
Ce récit parchemin est tremblant d'humanité.
« Ça restera comme une lumière, qui m'tiendra chaud dans mes hivers, un petit feu de toi, qui s'éteint pas. »
Missoulat, ses hommes de luttes et de foi, de violences intestines. Avant tout prenez soin de la profondeur d'une histoire dont les degrés sont des sculptures façonnées avec art. Renaître après les tempêtes et les bris de glace. Une lecture volontaire, de rédemption, magistrale. « Ça restera comme une lumière » est poignant, magnétique, rebelle et bleu-nuit. Publié par les majeures Éditions le Mot et le Reste.




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Commençons par remercier Margot Mucci, trublionne du message vocal et attachée de presse des éditions le Mot et le Reste qui m'a aimablement fait parvenir un exemplaire numérique de ce roman, ce qui m'a permis de découvrir l'auteur et la maison d'édition, jusque là inconnus. Et ne vous laissez pas tromper par cette couverture que vous auriez pu faire vous-même sous Windows 98 : elle cache un livre extraordinaire.

Josselin a perdu un oeil lors d'une explosion au Mali quand il était militaire, et quelques mois après l'accident, il a démissionné et part se réfugier à Missoulat où il avait passé un été douze ans plus tôt, et où il compte se retrouver et penser à l'avenir.

Après un accident de voiture survenu à la tombée de la nuit, il trouve refuge chez Henri, un homme bourru vivant seul qui lui propose de rester dormir avant d'aller récupérer sa voiture dans le fossé au petit matin. L'homme s'avérera être un artiste de la ferronnerie, et Josselin et lui ne tarderont pas à devenir amis.

Le calme de l'endroit et de la petite ville de Missoulat seraient un refuge idéal si un richissime patron d'usine n'avait décidé de récupérer les terres d'Henri pour y implanter un parc éolien, et qu'après les menaces viennent les intimidations de ses hommes de main. Pour Josselin, venu panser ses blessures, il n'est pas envisageable de laisser son nouvel ami en difficulté, quitte à prendre tous les risques.

Dès les premières pages j'ai été enveloppé de l'ambiance électrique de ce roman, je sentais sourdre une violence qu'on pouvait respirer dans l'air et qui ne demandait qu'à exploser. Chacun des personnages de l'auteur est un condensé d'humanité et de noirceur, et cette dualité poussera chacun à devoir choisir l'ombre ou la lumière. Un polar magistral, parfaitement mené qui m'a gardé comme en apnée jusqu'à la dernière page. Ne le manquez pas !

Chronique partagée depuis le compte Instagram de L'Homme Qui Lit. Service de presse numérique adressé par l'éditeur.
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Incandescemment noir ! Je ne sais pas si le mot existe, il faudrait l'inventer ! Très touchant et émouvant, du brûlant au glaçant ! Je vais m'expliquer…

J'ai totalement été emportée par Josselin qui souhaite se reconstruire suite à son départ de l'armée. Souffrant de choc post-traumatique en plus d'avoir laissé un oeil au Mali. Il choisit de retourner sur un lieu de vacances lointain. le temps a passé et pourtant il sait que c'est là qu'il peut reprendre pied.

Sur des concours de circonstances il va être accueilli par Henri, veuf, ferronnier. le tournant et la magie va s'opérer. Cette rencontre va se révéler comme étant LA rencontre. Entre personnes qui ont souffert, leurs échanges ou leur absence permettent à chacun de transmettre à l'autre.

Joss apporte sa jeunesse, sa présence, Henri le gîte, le couvert et lui ouvre les portes de sa passion et des codes de ses sculptures. Un duo improbable qui va être amené à affronter les difficultés, les rancunes, les affrontements car même si cette ville paraît paisible ; elle renferme au contraire des secrets, des violences, des luttes intestines et le tout sous un brouillard opaque où chacun préfère tourner les yeux et vivre « comme si de rien n'était ».

Un livre qui prend littéralement aux tripes, tant sur les descriptions de l'environnement, qu'avec les personnages. le décor est à lui tout seul un protagoniste qui prend corps. Suivant les jours, l'angle de vision il peut être à la fois magnifique ou totalement austère. L'auteur choisit très habilement d'accentuer ou de distiller les ingrédients suivant les effets qu'il choisit de nous transmettre et des émotions.

Alors côté personnages on a du plus attachant où le lecteur peut se révolter suivant ce qui lui arrive !!! Au plus détestable où l'on aimerait rentrer dans le livre et distribuer quelques baffes. Pardon je m'éloigne… je m'emporte, ce livre m'a fait passer du sourire aux bords des larmes suivant les pages parcourues, des passages poignants. Cette lecture ne laisse pas indifférent, on se révolte, on a envie d'hurler, de plaisir et on profite des quelques moments d'éclaircies que permet la vie et l'auteur. 

Un parallèle qui m'a totalement frappée pendant cette lecture, dans cette atmosphère : l'alternance du chaud et du froid dans les émotions. Certaines joies (chaud), les malheurs (le froid), comme l'impression d'être l'acier entre les mains d'Henri. Un coup dans la braise, un coup dans le seau d'eau froide... Entre les deux on se prend des coups, on s'en prend plein la tête au sens propre et figuré. Même ressenti avec les moments de la journée, le soleil et la nuit…

L'auteur place son récit dans le monde rural avec l'omniprésence de la nature mais ne tombe dans le cliché de l'ambiance idyllique, il démontre également la puissance et la pression que peuvent infliger par certaines personnes qui se sentent emplies de pouvoir et leurs dérives. Où l'absence de rébellion ou de dénonciation car tout le monde se connaît et ne souhaite pas faire de vague, il manquerait plus qu'on perde son travail…

Je me suis sentie au centre de cette histoire tellement l'auteur arrive à nous immerger, nous devinons certaines choses mais cela n'enlève en rien au plaisir de la lecture.

Des personnages denses qui ont du corps, une âme, une place, une histoire qui nous touchent de plein fouet. le tout enrobé par une écriture très bien travaillée, aucune fausse note ; une pure merveille pour les yeux. Pour ceux qui, comme moi, ont lu les livres précédents de l'auteur, j'ai trouvé ici que l'auteur monte encore d'un cran pour notre plus grand bonheur.

Je crois vous avoir dit tout le bien que je pensais de ce roman noir sociétal, il ne vous reste plus qu'à le découvrir, j'espère avoir trouvé les bons mots, pour vous faire comprendre ce Coup de Coeur !!!
Lien : https://leslecturesdemaud.co..
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critiques presse (1)
Actualitte
18 mars 2021
Histoire d’une reconstruction, Ça restera comme une lumière de Sébastien Vidal nous plonge dans la noirceur de l’âme humaine, sans certitudes d’en ressortir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Comme dans n'importe quel endroit où s'exerce un pouvoir, on trouvait à Missoulat, des collaborateurs, les contraints et les volontaires, les zélés, des opposants plus ou moins virulents, et, prise en tenaille entre ces deux constantes, la vaste mer des indécis, ceux qui de tout temps ont été les plus nombreux.
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Tu as remarqué comme c'est étrange. Si on partage sa joie elle reste entière, alors que si on partage sa peine elle pèse moins lourd.
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J'ai vécu cette dernière année en pensant que je n'étais plus qu'un demi-homme.
Peut-on être entier lorsqu'on ne voit que la moitié du monde ?
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Nous nous étions engagés pour Servir, avec une majuscule, Servir une cause, un pays, une population. Finalement nous avons servi comme des pièces interchangeables, les rouages d’un système pour qui ne comptent que deux choses, le fric et la politique. Tout se rapporte à ça, l’argent partout et tout le temps. La France, ce pays si attaché aux droits de l’homme. Si prompt à voler au secours de la veuve et de l’orphelin. Surtout s’ils ont les poches pleines. Pour voler ça vole … C’est étrange, tous ces pays qui nous réclament, ces populations en danger, ils ont tous du pétrole ou d’autres richesses dans leur sol.
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Pour créer, tu dois avoir quelque chose à dire. Ça doit te tenailler très fort pour prendre forme en dehors de toi. Ça fait beaucoup de bien, la plupart du temps c’est du plaisir. Mais il y a aussi de la frustration, parce que tu n’arrives jamais exactement à ce que tu as dans la tête. Alors tu recommences, d’autres sculptures plus abouties, toujours un peu plus près de ce que tu as dans les tripes, mais jamais parfaites.
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