AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Serhiy Jadan (13)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Depeche Mode



Vu la triste réalité, place à l’auteur culte d’Ukraine et de son premier roman au titre bien français "Dépêche Mode"("Депеш Мод") sorti en 2004, lorsque LE poète contemporain de son pays avait tout juste 30 ans.

Serhiy Jadan ou Zhadan (en transcription anglaise) est né en août 1974, qui plus est en plein territoire de Louhansk "ambitionné" par le criminel de guerre du Kremlin.



L’idole de la jeune génération s’est imposé grâce à une solide formation de lettres à l’université de Kharkiv, actuellement sous les bombes, et surtout grâce à un extraordinaire don pour les mots tant en poésie qu’en prose.



Serhiy Jadan est l’auteur d’une quinzaine de recueils de poésies et de quatre romans, dont "La route du Donbass" disponible en traduction française par Iryna Dmytrychyn et paru en 2013 et "Anarchy in the UKR" en 2005.



L’auteur a également assuré la traduction dans sa langue maternelle d’œuvres anglaises, allemandes, biélorusses et russes, entre autres du poète français d’origine roumaine Paul Celan (1920-1970) et l’écrivain américain d’origine allemande Charles Bukowski (1920-1994).



L’auteur a pris l’excellente coutume de faire régulièrement des présentations de ses chants et poèmes en public accompagné de musiciens le plus souvent du groupe "Les chiens dans l’espace". J’ai ajouté une photo où l’on voit Jadan et ce groupe à l’œuvre à New York en mai 2019.



Parmi les thèmes favoris de son œuvre il convient de signaler l’amitié et les relations humaines, ainsi que la justice sociale. Certains critiques ont relevé que le ton de ses chants et poésies est parfois cynique et fataliste, ce qui eu égard à la situation problématique de sa nation ne devrait étonner personne.



Le titre de l’ouvrage trouve bien sûr son origine dans le nom du groupe anglais de rock alternatif et new wave, formé en 1980 dans l’Essex à Basildon, et qui s’était inspiré à son tour du magazine français de mode "Dépêche Mode" qui a existé de 1970 à 2001.



Le choix du titre s’explique par le fait qu’à Kharkiv dans le bâtiment où avant était installé le quartier général de la jeunesse communiste, il y a maintenant un émetteur radio qui offre aux jeunes de la musique moderne, à commencer par le poprock et synthrock de Dave Cahan et consorts du D.M.



Déjà dans le premier chapitre Serhiy Jadan annonce la couleur : à 15 ans je comprenais que j’aurais pu naître dans un pays nettement pire que le mien... gouverné non pas par des salopards comme chez nous, mais par des salopards déments ("demented bastards").

J’ai mené une vie heureuse sans aucun intérêt dans la politique, l’économie, la culture et même pas dans les prévisions météo.

Maintenant, j’ai 30 ans et qu’est-ce qui a changé ? Pratiquement rien, sauf ma mémoire qui est devenue plus longue sans devenir meilleure pour autant.



Ces considérations datent, bien entendu, d’une décennie avant l’annexion par Poutine de la Crimée et les interférences russes dans la province de Donetsk et de son Louhansk natal en 2014, et 18 ans avant l’invasion destructrice et meurtrière d’Ukraine le 24 février dernier.



Ce livre relativement court de même pas 200 pages permet cependant de mieux interpréter les événements d’aujourd'hui.



Je m’excuse si je me suis laissé légèrement emporter dans mon hommage à Serhiy Jadan, mais comme j’ai des proches bloqués à Odessa, il m’a été un peu difficile de garder tout mon sang-froid.

Commenter  J’apprécie          5818
Anarchy in the UKR

Il me reste trois jours pour venir à bout de ce livre et je sais que je n'y parviendrai pas. Je suis péniblement parvenue à la page 70 et j'ai préféré arrêté les frais. Donc, autant vous donner tout de suite mon ressenti.



J'avais choisi ce récit dans le cadre de l'opération "Masse critique" en espérant retrouver en version ukrainienne l'esprit de "Anarchie au Royaume-Uni" de Nik Cohn.



Là où Nik Cohn évoquait son enfance mais surtout ses rencontres avec les oubliés de la société britannique, Serhiy Jadan nous parle de ses voyages, des étapes dans des lieux sordides, de ses cuites, de ses fumettes, de ses rencontres furtives.



Je m'arrêterai sur Nik Cohn, en soulignant son empathie et la profondeur de ses portraits.



Serhiy Jadan, lui, est plus superficiel. Il dénonce certains travers par le biais d'énumérations. Le récit (pour le peu que j'en ai lu) est décousu, superficiel et très autocentré. Il y avait pourtant matière à faire quelque chose de structuré et d'instructif pour un lectorat étranger qui ne connaît pas l'Ukraine.



Rien à dire sur la traduction, mais hélas il faut que le contenu du livre soit digne d'intérêt et ici, ce n'est pas le cas.











Commenter  J’apprécie          70
La route du Donbass

Tout de désolation mais plein de chaleur humaine, de faux voyous et de vrais durs (ou le contraire), c'est un roman d'ambiances et de petites aventures, de petites décisions amenant à la suivante selon une trame improbable et douce, dans un coin de pays qui sent l'abandon et l'étrangeté, l'alcool et la violence n'étant jamais loin.
Commenter  J’apprécie          40
Anarchy in the UKR

Le livre est une réflexion existentielle et désenchantée sur ce qui reste des mouvements de vie les plus divers : L'URSS, l'anarchie, le punk, l'enfance, la gnôle, le sexe médiocre, la vie elle-même et ses courants d'air morts.



Cet aspect décousu constitue la sève et la faiblesse de ce livre, ponctué hélas de phrases interminables qui peinent à fixer les échos pourtant vifs que Serhiy Jadan fait résonner, en ponctuant son texte de délires musicaux parfois pénibles à suivre.



Néanmoins, au détour de ses pages se proposent parfois des idées riches et épaisses, une matière vive sur laquelle méditer, qui peine toutefois à faire corps avec le lecteur, puisque tout y est par essence errant et zonard.
Commenter  J’apprécie          30
L'internat

Imaginez-vous enfermés dans un bocal rempli de brouillard, de peur et de sang où vous tourneriez en rond. C’était pourtant votre ville il y a peu.



Tenter d’échapper au froid, à la faim, à la crasse, aux chiens, aux odeurs et à la mort, les vêtements trempés et les chaussures alourdies par la neige ou par la boue.



Se méfier de ses congénères vecteurs d’arbitraire, de haine, de lâcheté ou de cupidité.



Ce livre sans concession nous plonge dans la guerre, celle qui frappe d’une seconde à l’autre les populations civiles, désemparées, livrées à elles même….

Serhiy Jadan décrit les différentes personnes croisées dans ce périple, avec précision, force détails et tendresse. L’ambiguïté des personnages est néanmoins souvent mise en avant par l’auteur qui fait répéter en boucle à son protagoniste principal « Personne n’est à plaindre ! ».



S’il y a un message dans ce livre, c’est de ne jamais perde espoir. Le rapprochement du prof de langue et de son neveu de retour « à la maison » après avoir survécu à cet univers de destruction est en ce sens le bienvenu.



Cet univers c’était le Donbass hier, c’est toute l’Ukraine aujourd’hui.

Commenter  J’apprécie          31
Anarchy in the UKR

J'ai été globalement déçu par ce livre.





Le résumé faisait miroiter un voyage atypique en Ukraine, par trains et par bus, à la rencontre de ce peuple généreux et de cette culture si riche. Un "pélerinage éthylique sur les lieux de l'anarcho-communisme", tout un programme!





J'y ai surtout trouvé un récit très inégal. Quelques chapitres sont sympatiques, comme le Stade, La Poste ou le match de foot en pleine nuit, mais ils sont trop peu nombreux. Pour le reste, beaucoup d'histoires plutôt quelconques et de digressions hasardeuses. Quant au style de l'auteur, il m'a laissé assez indifférent.





Le livre se conclut par "Le journal de Louhansk", un écrit de moins de 30 pages rédigé au printemps 2014, au moment ou le conflit dans l'est du pays prenait de l'ampleur. Là encore, la quatrième de couverture promettait "une prose jubilatoire, explosive et drôle". Mais après avoir croisé deux ou trois séparatistes à un contrôle et quelques civils en ville, l'auteur se lance dans des réflexions sur la liberté et les responsabilités de chacun à son encontre. Et l'intérêt retombe rapidement. Dommage.
Commenter  J’apprécie          30
Anarchy in the UKR

Voilà un livre compliqué à expliquer, et aussi compliqué à vraiment aimé. J’en ressort donc avec un avis mitigé. Trés mitigé même…



Serhiy Jadan revient ici sur sa vie, et à travers ça sur sa vision de l’Ukraine, son pays. Une vision sombre puisque le pays n’est pas dans sa meilleure phase, qu’il tente de faire passer dans un texte bancal. En effet, son cible est ici fait de beaucoup d’énumérations, ce qui n’est pas la meilleure des solutions car on se détache rapidement des longues listes. Divisé en différentes partie non chronologique et qui abordent différentes parties de sa vie, le livre semble alors bien trop long et ne méne pas vers grand chose. C’est d’ailleurs surement son but. Malheureusement, si l’auteur commence par aborder frontalement son sujet (Un systéme anarchique en Ukraine ?), il le délaisse puis part un peu dans tout les sens. Le résultat, c’est que certains chapitres sont trés intéressant alors que d’autres nous laisse de marbre. Tout ça pour donner au final une autobiographie pas forcément passionnante, prenant le contrepied du livre qui nous dis un moment que « Les biographies des auteurs sont souvent plus intéressantes que leurs oeuvres »… Pour ma part, j’ai ici été déçu…



Il est à noter cependant que l’oeuvre est suivi de Journal de Louhansk, du même hauteur, qui constitue plus en une reflexion sur le concept de liberté, encore une fois au travers des propres expériences du bonhomme. je me suis d’ailleurs assez retrouvé dans ses propos sur les 30 petites pages qui le compose. Ce qui ne suffit pas mais c’est toujours ça de pris…
Commenter  J’apprécie          20
L'internat

Cette phrase résonne à plusieurs reprises dans la bouche de Pacha, personnage principal du roman qui part un beau jour chercher son neveu bloqué dans un internat où les combats risquent bientôt de faire rage. Son parcours sera semé d'obstacles, de visions poétiques, de souvenirs, du spectre à l'odeur de chien mouillé que l'on appelle plus communément la mort.



Mais Pacha n'a rien d'un héros. C'est un prof de 35 ans, incapable de combattre pour infirmité, et qui cherche sans cesse, dans un numéro d'équilibriste, à fuire la réalité de la guerre comme si elle pouvait ne pas être, et à construire une cohérence dans le chaos, entre ses souvenirs, son métier, et un présent démembré de son ossature et de ses habitudes.



Rien ne semble changer : les choses se désagrègent lentement depuis l'URSS, mais tout se perd également, pourrit, se désagrège, au point de miner la possibilité d'une relation à l'Autre (de quel camp est-il ?), la possibilité d'un avenir, ni pour soi, ni pour les choses, qui se voient à de multiples reprises dans le livre, dénuées de sens et de valeur, comme dans cette superbe scène dans laquelle une foule d'errants cherche à se réchauffer dans une maison dont la façade a été détruite, et que les livres servent à se réchauffer, dans des vestiges d'une vie qui n'est plus.



Pacha, infirme et seul, va se réaliser dans cette quête, changer, tout en restant un personnage repoussoir, parfois pleutre, parfois poète, indécrottablement humain. Ce livre est un vrai coup de poing, qui nous rappelle, dans la sphère de notre tranquillité, que l'intranquillité bat son plein, non loin de chez nous, et que le refuge retrouvé, avec ses odeurs rassurantes, n'est qu'une fragile parenthèse qui pourrait à tout jamais se refermer, se vider de sa cohérence et de sa fonction.
Commenter  J’apprécie          10
La route du Donbass

Un roman dont on comprend le sens philosophique progressivement. L'auteur ne cherche pas à dépeindre fidèlement une société ni un pays ; ses personnages errent et se croisent dans des lieux improbables, rarement nommés ni identifiables. Ils traversent des paysages qui ne sont pas vraiment décrits, suivent des routes qui n'en sont pas non plus, circulent sur des voies ferrées qui ne mènent nulle part. Solidarités de groupes et violence s'entrecroisent pour la défense d'intérêts plutôt minables. Personnages rarement sympathiques mais même les plus brutaux n'arrivent pas à être totalement odieux, cabossés qu'ils sont par la vie. Les moments lumineux sont rares, même si les personnages féminins s'en sortent un peu mieux. L'impression déroutante d'un univers glauque est renforcée par des images parfois surprenantes. Il faut cependant ne pas se laisser désarçonner par les premières pages et continuer une lecture qui en vaut la peine.
Commenter  J’apprécie          00
La route du Donbass

Je pense que Serhiy Jadan est un écrivain tout à fait honorable qui raconte lucidement les années 90 du post soviétisme dans son pays l’Ukraine.

Le personnage central du livre c’est la pompe à essence, qu’on attend toujours comme Godot.

Le roman écrit en 2010, traduit chez nous en 2014, ne peut connaître les vicissitudes ukrainiennes actuelles. On aurait pu s’attendre à une Ukraine ressuscitée et joyeuse Mais on a juste le tableau d’un pays en pleine décrépitude qui essaie de survivre par tous les moyens. Cette description triste à pleurer me désespère, c’est glauque, c’est sordide…

Les personnages, avec toutes leurs petites combines et compromissions font comme ils peuvent, mais je n’arrive pas à m’y intéresser, les prénoms se ressemblent, Kolia, Kotcha,Choura...on les mélange, de plus ils ont des sobriquets à rallonge, du genre le Traumatisé, ou des diminutifs qui n’ont rien à voir, bref, moi, je m’ y suis perdue.

Le résumé en 4° de couverture parle d’un roman déjanté à l’ambiance Easy Rider. Déjanté, pour sûr. Mais d’ambiance Easy Rider (d’après mes souvenirs, le film date de 1969 !) point. Franchement je ne vois pas le rapport entre les deux hippies rigolards en Harley Davidson et cette bande de branquignols en camion pourri.

Et ce n’est pas Mickey Mouse à côté de Lénine qui me fera dire le contraire.

Commenter  J’apprécie          00
L'internat

La traversée de la ville dévastée est un cauchemar peuplé de personnages hagards. Les descriptions d’un univers poisseux [...] sont aussi longues que les jours paraissent courts dans cet univers glacé. Les métaphores encombrent le récit [...] Aucun protagoniste ne suscite de l’empathie, pas même le personnage principal, presque un antihéros [...] on s’accroche à Pacha, on entre littéralement en apnée avec lui.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          00
Anarchy in the UKR

« Anarchy in the UKR», traduit par Iryna Dmytrychyn (2016, Noir sur Blanc, 368 p.). Mi roman, mi journal de voyage dans le Donbass, après la révolution de Maïdan. Unes une sorte de pèlerinage très éthylique sur les lieux de l’anarcho-communisme et les friches industrielles de l’Ukraine postsoviétique. Un regard désabusé de la fin du communisme « Ne t’intéresse pas à la politique, ne lis pas les journaux, n’écoute pas la radio, ne les laisse pas te baiser, ne va pas sur Internet, ne vote pas aux élections ». Ou encore « Je n’ai jamais été intéressé par la politique, à l’exception des cas où elle se glissait sous ma porte à l’intérieur de mon logement et commençait à puer dans ma cuisine, alors je me penchais sur elle, en fait, je voulais savoir comment m’en débarrasser ».
Commenter  J’apprécie          00
La route du Donbass

« La Route du Donbass » de Serhiy Jadan, traduit par Iryna Dmytrychyn (2013, Noir sur Blanc, 368 p.). La vie de Guerman dans une ville du Donbass, la province du sud de l’Ukraine. Tout se déglingue. Coup de téléphone pour lui dire que son frère a disparu. « Les téléphones existent afin de transmettre toutes sortes de choses désagréables. Je sais de quoi je parle ». Ce frère est tombé dans les griffes d’un nouveau riche, malgré la comptable, Olga. A quoi bon lutter et donner du sens à sa vie. Mais, «nous devons sauver ceux qui nous sont proches, sans percevoir parfois que les circonstances changent et que ce sont nos proches qui commencent à nous sauver ».
Commenter  J’apprécie          01


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Serhiy Jadan (51)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz mou

Quel le vrai titre du tableau de Salvador Dali connu comme Les Montres molles ?

La liberté guidant le peuple
Guernica
La Persistance de la mémoire
La Joconde

1 questions
50 lecteurs ont répondu
Thèmes : tribuCréer un quiz sur cet auteur

{* *}