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3.87/5 (sur 734 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1983
Biographie :

Benoît Vitkine est un journaliste français spécialiste des pays de l’ex-URSS et de l’Europe de l'Est au journal "Le Monde".

Correspondant du journal à Moscou, il a reçu le prestigieux prix Albert-Londres 2019 pour une série de reportage réalisés en Ukraine.

L'Est du pays, le Donbass, qui est en guerre depuis mars 2014, est le décor réaliste et violent de son premier roman, intitulé "Donbass" (Ed. Les Arènes, 2020), qui a obtenu le Prix Senghor 2020.

Twitter : https://twitter.com/benvtk

2019 : prix Albert-Londres de la presse écrite, pour une série de six enquêtes autour de l'influence russe notamment avec la guerre du Donbass.

2021 : prix des Lecteurs (Livre de Poche), sélection 2021.

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Bibliographie de Benoît Vitkine   (3)Voir plus


Quelques questions à propos de Donbass


06/03/2020

Comment raconter la guerre et ses répercussions ? A cette question, Benoit Vitkine répond avec un polar bien ancré dans le contemporain et le conflit encore en cours au Donbass, en Ukraine. Ou quand les nationalistes affrontent les séparatistes pro-russes au sein du même pays, dans ce qui ressemble grandement à une guerre civile – dans laquelle il reste difficile de comprendre pourquoi et comment on choisit son camp. Au centre de ce premier roman, le colonel Henrik Kavadze, un soldat mobilisé en Afghanistan dans les années 1980 qui mène l’enquête à Avdiïvka, sur la ligne de front. Car au milieu du chaos, une autre menace rôde : un psychopathe tue des enfants à l’arme blanche. L’occasion pour l’auteur de dresser un portrait d’une région minière ravagée, et de ses habitants.

Vous êtes correspondant du journal Le Monde à Moscou, et avez remporté le prix Albert-Londres en 2019 pour vos enquêtes sur l’Ukraine, la Tchétchénie et l’Estonie. Pourquoi avoir choisi d’écrire un roman ?

Cela fait des années que je couvre cette grande région, l’ex-URSS, comme journaliste. En 2014, la guerre est arrivée dans cette zone. Je l’ai vue naître, se développer, vriller les esprits… J’ai passé des mois et des mois sur place, dans l’est de l’Ukraine, auprès des belligérants, des civils... Personnellement et professionnellement, ça a été une expérience très marquante. J’avais besoin de continuer à écrire sur ce sujet, pour moi d’abord, mais aussi pour continuer à raconter ce conflit dont on parle peu.

J’aurais pu écrire un livre « savant », mais le roman m’amusait plus et surtout m’offrait plus de libertés. Inventer des personnages, les bousculer, creuser leur histoire, permet de raconter plus, d’aller plus loin dans l’exploration des lieux ou dans celle de l’âme humaine, mais aussi d’aborder des questions plus universelles, plus littéraires : le traumatisme, la résilience, la bonté… Ceci dit, j’essaie de garder, à côté de cela, une ambition pédagogique : tout ce que je dis de ce conflit, la façon dont il est apparu en 2014, ce à quoi il ressemble aujourd’hui, tout est vrai. J’ai voulu être précis et irréprochable jusque dans les moindres détails.


Votre premier roman, Donbass, nous transporte dans le quotidien d’une ville ukrainienne située sur la ligne de front de la guerre entre nationalistes et séparatistes pro-russes, Avdiïvka. Pourquoi avoir situé l’action précisément là, et non pas dans une autre ville sur cette même ligne de front, ou bien même à Donetsk, par exemple ?

C’est tout bête mais c’est dans cette ville qu’est venue l’idée d’écrire ce roman. Après avoir passé une semaine à y travailler, à dormir dans l’abri anti-atomique de la grande usine locale, à côtoyer les combats et la misère, cette idée bizarre m’est venue : et si on ajoutait, dans ce foutoir, un psychopathe, que se passerait-il ?

Ensuite, Avdiïvka est une ville que je connais bien et qui est intéressante pour un roman. Elle est comme au bout d’un cul-de-sac, coincée le long de la ligne de front, recroquevillée autour de cette gigantesque usine. Cela crée une atmosphère de huis-clos propice à la fiction. Cela ne nous empêche pas, avec le lecteur, d’aller nous « promener », de passer la ligne de front…

Après des années de bombardements quotidiens, les habitants d’Avdiïvka semblent habitués à toutes les atrocités, et largement désabusés. Mais lorsqu’un meurtre d’enfant survient, la population se mobilise. Vous écrivez : « Le meurtre d’un enfant était différent. On touchait là au sacré, à l’interdit suprême. Les habitants du Donbass y voyaient une négation de ce à quoi leur vie se raccrochait envers et contre tout depuis vingt ans. » De ce que vous avez pu en observer, la guerre n’annihile donc pas toute morale ?

Bien sûr que non ! Et pas seulement parce que certains tabous subsistent. La guerre exacerbe tout, les sentiments, les inclinations, elle est un révélateur. J’ai vu des gens sombrer très facilement dans des logiques de défiance, de haine, d’autres transformés par la peur, prêts à tout pour survivre… Mais j’ai aussi vu, chez les civils comme chez les militaires, les personnes les plus généreuses qui soient, les plus courageuses, les plus humaines… Ce conflit dans le Donbass n’est pas le plus sauvage qui soit, on est loin de la Yougoslavie ou de la Syrie, mais je pense que la plupart de ceux qui ont vu des guerres seraient d’accord.

C’est aussi ça l’idée de mon livre : rappeler l’horreur très simple de la guerre, le sang et la haine, mais aussi rendre hommage à ceux qui savent lui tenir tête. L’Ukraine est particulière en ce sens : la résilience de sa population est exceptionnelle. Elle a déjà encaissé tant de chocs, et pourtant elle se tient toujours debout.

Finalement, l’enquête propre au genre polar ne tient pas une place centrale dans le livre. Elle se manifeste sporadiquement, mais on sent que le véritable objet reste cette région, son histoire, celle des mineurs et des escrocs, des flics et des prostituées. Et Henrik Kavadze, ex-colonel durant la guerre d’Afghanistan en charge de l’affaire, passe au moins autant de temps à déambuler dans la ville qu’à chercher le coupable. Cette idée d’une intrigue très resserrée et chevillée à cette ville et sa population était-elle présente dès le départ ?

A moins de posséder un talent immense, c’est difficile de faire tenir un livre sans intrigue. Donc je me suis quand même attaché à construire une histoire solide, à la faire zig-zaguer, à surprendre le lecteur. Mon éditeur m’y a aidé.

Mais oui, ce qui m’attirait à l’origine, c’était de raconter cette région, son histoire, ses habitants. On est certes en Europe, mais loin de nous, loin de la France. A eux seuls, les paysages suffisent à créer une ambiance particulière. Alors si vous y ajoutez des tranchées et des tanks… Beaucoup des personnages sont des calques de personnes réelles que j’ai côtoyées. Ils étaient déjà bien vivants avant que je n’arrive, pleins de cette histoire tragique de l’Ukraine.

Le personnage d’Henrik est une figure assez classique du roman noir : un flic désabusé, rêveur, qui se débat avec ses démons et cache son grand cœur derrière une bonne couche de cynisme… Là je n’ai pas été très original, je pense, c’est un personnage comme les aiment souvent les jeunes auteurs de polars !



La guerre apparaît évidemment comme l’un des sujets de premier plan du livre : il est question non seulement de ce conflit débuté en 2014 au Donbass (bien que comme « en suspens »), mais aussi de l’intervention menée par l’Union soviétique en Afghanistan entre 1979 et 1989. Le projet du livre était-il de pallier une forme d’amnésie collective occidentale à propos du conflit au Donbass ? Mais aussi de rendre compte des répercussions de la guerre post-conflit, en général ?

Si je peux contribuer à mieux faire connaître ce morceau d’histoire récente, à ce qu’on ne l’oublie pas, tant mieux. Mais je ne veux pas jouer les donneurs de leçon. Chacun choisit de s’intéresser à ce qu’il veut, on ne peut pas vivre avec sur les épaules tous les drames de la planète. Nos hommes politiques et nos diplomates, en revanche, n’ont pas le droit d’oublier ce conflit. Ce n’est pas seulement une affaire de morale, mais aussi de géopolitique.

Quant à la deuxième partie de votre question, elle était très importante pour moi. Mettre en parallèle la guerre soviétique en Afghanistan et la guerre actuelle dans le Donbass me permet d’explorer le monde des traumatismes, de rappeler qu’un conflit ne s’arrête pas au moment où un accord de paix est signé. Il continue à vivre longtemps chez ceux qui l’ont vécu, il s’incruste dans la terre sur laquelle il s’est déroulé. Cela ne concerne pas seulement la guerre. Chacun des personnages du livre porte en lui une succession de traumatismes : la seconde guerre mondiale, les violences de la période soviétique, le choc causé par la disparition de l’URSS, la brutalité des années 1990, la misère économique, et aujourd’hui une nouvelle guerre… Ca ne les empêche pas d’être profondément humains.

C’est presque triste à dire, mais en lisant votre roman et celui de Morgan Audic, De bonnes raisons de mourir (qui se déroule également en Ukraine), on se dit que ce pays qui subit continuellement le pire fait un excellent cadre pour du roman noir ou du polar… Aimeriez-vous lire plus de romans de ce type prenant pour cadre l’Ukraine ?

Ce n’est pas forcément triste ! Cela tient à la démesure des paysages ukrainiens, à la folie douce des habitants de ce pays. Ce sont des gens qui aiment avec excès, qui aiment la liberté autant que le chaos… Après, oui, il y a eu beaucoup de souffrances dans ce pays. L’historien Timothy Snyder appelle cette grande région d’Europe orientale « les Terres de sang ». C’est très juste.

Avez-vous d’autres projets de livres pour les prochain(e)s mois/années ?

Je pensais abandonner l’Ukraine pour me pencher sur la Russie, mais je me rends compte que j’ai encore des choses à dire sur ce pays. Je voudrais me pencher sur la corruption, sur les oligarques extravagants et les bandits qui tiennent ce pays. Ce sont des loups, le goût du sang et du combat les excite plus encore que l’argent…

Cela rejoint d’ailleurs votre question précédente. On peut voir là une forme d’exotisme romantique, excitant, mais derrière ces pratiques, il y a aussi des conséquences bien réelles. Ce sont les mêmes en Ukraine qu’ailleurs : un pays mangé par la corruption ne peut pas se développer, il est condamné à stagner.



Quelques questions à propos de vos lectures

 

Quel est le livre/auteur qui vous a donné envie d`écrire ?

Isaac Bashevis Singer.

Quel est le livre que vous auriez rêvé d’écrire ?

Les Patriotes, de Sana Krasikov.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Le Club des Cinq.

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

La Supplication, de Svetlana Alexeïevitch.

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Don Quichotte.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Le Nazi et le Barbier, d’Edgar Hilsenrath.

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

La Bible.

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« La Fontaine était un homme affable », San Antonio.

Et en ce moment que lisez-vous ?

La Frontière, de Don Winslow.


Découvrez Donbass de Benoit Vitkine aux éditions Les Arènes/Equinox



Entretien réalisé par Nicolas Hecht


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Citations et extraits (177) Voir plus Ajouter une citation
Ces vieilles femmes...peu leur importait de vivre en Union Soviétique, en Russie, en Ukraine, elles avaient tout connu et tout était égal. Seul importait que leurs petits-enfants ne voient pas les horreurs qu'elles avaient vues. La Guerre, la vraie. Les purges de Staline. Elles se plaignaient pour la forme, mais elles savaient qu'elles n'avaient rien le droit de réclamer. Rien de plus qu'une part de bonne tarte et, pour les plus chanceuses, le baiser d'un petit fils sur leurs joues duveteuses. Ou à défaut un petit verre de sherry...Le Donbass était rempli de ces veuves. Le pays entier. Et pareil dans la Russie voisine. Là aussi on pouvait conduire des heures et ne croiser que des villages peuplés uniquement de vieilles femmes besogneuses. Un empilement de veuves! Des strates de veuves abandonnées par le temps. Veuves de soldats. Veuves d'ouvriers. Veuves d'alcooliques.
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Voilà pourquoi la vieille souris était sortie de chez elle : pour vérifier que les choses étaient toujours à leur place, qu'une mère qui perd son fils restait une mère qui perd son fils. Que les cimetières, qu'ils soient soviétiques ou ukrainiens, étaient toujours le pire lieu du monde pour les mères.
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 À vrai dire, dans l’esprit du président russe, l’idée même de peuple ukrainien est une vue de l’esprit. Les Ukrainiens ne sont rien de plus qu’une copie, certes un peu brouillonne, des Russes. Un prototype qui a mal tourné. L’indépendance ukrainienne a été une nouvelle trahison de ce pleutre de Gorbatchev et des Occidentaux. À présent ceux-ci cherchent à attirer l’Ukraine dans leurs filets. À lui, Poutine, de rétablir la balance.
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Comme Henrik la comprenait, cette colère sourde du Donbass ! Même lui qui n'avait jamais eu besoin de s'inventer des héros. Même lui qui avait depuis longtemps renoncé à contempler son propre passé avec la moindre complaisance.

Kiev s'était lourdement trompée sur le compte du Donbass. Elle avait fait sa révolution et cru que ceux de l'Est, les gueux, suivraient ou se tairaient, comme ils l'avaient toujours fait. Le Maïdan avait été un cri de colère contre la corruption, l'injustice... Les habitants du Donbass partageaient ce cri, mais ils n'avaient que faire du discours nationaliste et chauvin qui l'accompagnait. La menace d'enlever au russe son statut de langue officielle n'avait fait qu'accroître cette crispation. Seulement, personne n'était prêt à écouter.

Alors ceux de l'Est s'étaient tournés vers ce qu'ils connaissaient : pendant que Kiev choisissait l'Europe et s'illusionnait en songeant à un futur meilleur, le Donbass avait regardé vers Moscou et cherché refuge dans le passé. L'ancienne mère patrie n'attendait que cela. Ce que les gens du Donbass ignoraient, en revanche, c'est qu'entre-temps elle était devenue une marâtre acariâtre et cynique.
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La Kiev antique n’a rien perdu de sa superbe.
La ville aux quatre cents églises, cent fois pillée, cent fois brûlée, et cent fois reconstruite, n’a cessé de s’enrichir, aimée et choyée par ses souverains successifs.
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Le cœur d'Henrik se réchauffait peu à peu, le policier se sentait ragaillardi par la présence des siens. Avdiïvka faisait corps. Ses habitants étaient prêts à encaisser beaucoup : la guerre n'était qu'une catastrophe supplémentaire dans la litanie des épreuves qui avait balayé les steppes du Donbass. Les coups de grisou, la disparition d'un pays tout entier, la fermeture des mines, et même la misère sauvage des années quatre-vingt-dix, quand on se faisait assassiner en sortant sa poubelle, tout cela était injuste, incompréhensible, mais chacun y distinguait un ordre des choses. Certes mystérieux, mais où devait bien se cacher une logique supérieure. Le meurtre d'un enfant était différent. On touchait là au sacré, à l'interdit suprême. Les habitants du Donbass y voyaient une négation de ce à quoi leur vie se raccrochait envers et contre tout depuis vingt ans.
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Le petit cercueil arrivait en bas des marches. La foule fut saisie d'un frémissement étouffé. Henrik vit la nuque de loulia disparaître lentement. La jeune fille s'agenouilla, tête baissée. Aussitôt, ses voisins l'imitèrent, puis des dizaines d'autres. Tout autour d'Henrik, la foule suivait. Les hommes en costume, les soldats en uniforme, les femmes en belle robe plantaient leur genou dans la boue froide, baissant la tête au passage du cercueil. Même les vieilles inclinaient maladroitement leur vieux corps. Seuls restaient debout quelques invalides. Henrik n'avait jamais vu une telle scène.

Aucune coutume de la sorte n'existait dans le Donbass. On avait commencé à mettre genou à terre dans l'ouest du pays, dans les Carpates et la Galicie, au passage des convois funéraires ramenant dans leur village les soldats tombés au front. Les corbillards, simples Lada aménagées, parcouraient des kilomètres et des kilomètres sur des routes aussi défoncées que celles du Donbass, accompagnés par les prières silencieuses de centaines de villageois agenouillés. Elle existait donc, se dit le policier, cette unité qui faisait défaut à l'Ukraine, cette identité introuvable. Dans la mort.
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Elle a 16 ans, un âge où l’on ignore encore que la beauté se fane, que les rêves sont périssables et que même les pays disparaissent.  
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Elle a 16 ans, un âge où l'on ignore encore que la beauté se fane, que les rêves sont périssables et que même les pays disparaissent ...
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Elle fixe la foule, reprend son souffle. Elle sent qu’elle peut les convaincre, tous, un à un. Les vingt mille de Kiev, pour commencer, puis les autres dans chaque ville, dans chaque immeuble, chaque cuisine. Elle parlera autant de fois qu’il le faudra. Elle leur expliquera, leur dira tout ce qu’ils ont besoin d’entendre. 
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