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Critiques de Sheila Kohler (87)
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Quand j'étais Jane Eyre

Éblouissant, voilà le premier mot qui me vient immédiatement à l'esprit après avoir refermé cet ouvrage et en avoir savouré jusqu'à la dernière page, à savoir celle des remerciements, tant je ne voulais pas que cette lecture s'arrête !



L'auteure le dit elle-même, il y a une grande part d'imagination dans cet ouvrage qui reste en premier lieu un roman mais beaucoup de faits réels également, ne serait-ce que l'histoire de ces trois sœurs Brontë. Le lecteur se plonge voracement dans la vie, on ne peut plus moins misérable au départ de celles-ci puisqu'elle sont issues d'une famille relativement modeste, ont perdu leur mère très jeunes ainsi que leur deux sœurs aînées, ont la charge de leur père malade et de leur frère Branwell alcoolique, ce qui a la fâcheuse tendance à le plonger dans une sorte de folie. Aussi Charlotte, Emily et Anne doivent-elles apprendre à se battre chaque jour contre la dure cruauté de la vie. Toutes trois plongées dans leurs écritures respectives (poèmes et romans) à une époque où il ne fait pas bon pour une femme que de s'intéresser à la littérature, elles écrivent toutes en prenant soin de dissimuler leur véritable identité et essuient de nombreux refus jusqu'à ce qu'un éditeur accepte de publier les manuscrits d'Emily et Anne mais pas celui de Charlotte.



Eh oui, je vous l'ai dit, la vie est souvent cruelle mais Charlotte aura sa vengeance sur cette dernière lorsqu'elle verra son roman Jane Eyre publié et acclamé.



Je prie le lecteur de m'excuser de faire l'impasse sur de nombreux détails (et non pas des moindres) mais, en voyant que cet ouvrage a déjà été lu par un certain nombre d'entre vous ainsi que critiqué, je ne voudrais pas que vous trouviez dans la ma critique (qui n'en n'est pas vraiment une étant donné que j'ai vraiment adoré ce roman) des choses que vous auriez déjà lues des dizaines de fois. Aussi, par peur de trop en dire, je vais m'arrêter là en ce qui concerne l'intrigue mais sachez que cet ouvrage - qui se lit très vite (trop peut-être) - est à la fois bouleversant, attendrissant et extrêmement prenant !



Pour conclure, je n'ai qu'une chose à vous recommander : foncez et n'hésitez pas à venir découvrir ce magnifique ouvrage !



Ah oui, pour finir, je crois que je vais très vite me replonger dans la lecture de "Jane Eyre" !
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Quand j'étais Jane Eyre

Qui se cache donc derrière un des monuments littéraires anglais les étudiés, lus, admirés, ce pavé qui a donné du fil à retordre à une génération de femmes, ce Jane Eyre si emblématique ? Derrière la fougue de son héroïne Jane Eyre, emportée par le tourbillon romanesque de sa relation passionnée avec Mr Rochester, se cache Charlotte Brontë, la calme, placide et discrète aînée de ce trio littéraire qu’ont été les sœurs Brontë : Charlotte, Emily et Jane.



Sheila Kohler brosse ici le touchant portrait de cette jeune écrivain, écrasée par le poids des responsabilités familiales : un père malade, un frère débauché, deux sœurs en attente, et qui a trouvé dans l’écriture un échappatoire à son morne quotidien, son salut. Brimée et d’un caractère solitaire, sa prose enflammée trouve enfin son exutoire à travers le personnage de Jane Eyre qui par bien des aspects ressemble à sa créatrice : jeune femme timide voire malingre, qui n’aspire qu’à être touchée par la grâce de la passion et à laisser ses émotions s’exprimer librement. Charlotte Brontë a semble-t-il été follement éprise d’un homme qui aurait inspiré Mr Rochester, alors qu’elle était enseignante, amour non payé de retour. Cette expérience douloureuse aurait été (d’après sa correspondance et les différentes notes laissées) le déclencheur de son chef-d’œuvre.



Sheila Kohler nous fait suivre le processus de création littéraire de Jane Eyre et avec lui les interrogations, les doutes et les scrupules d’une jeune femme en décalage avec son époque, cette Angleterre du XIX qui ne peut concevoir qu’une femme puisse être dotée d’un talent créateur et donc s’inscrire dans la lignée des grands écrivains. J’ai vraiment apprécié ce portrait juste et sensible de Charlotte Brontë ainsi que de ses sœurs elles-aussi écrivains. Le roman est à l’image du quotidien de son héroïne, lent et paisible mais sous lequel sourd une profonde colère, une vraie révolte. Je me suis immédiatement attachée à ce personnage et à ses sœurs. Ce roman est une belle perspective sur une époque, sa morale étriquée, sa misogynie ambiante. Sans rentrer dans les considérations féministes – ce roman n’est pas un pamphlet et ne revendique rien – Quand j’étais Jane Eyre n’en est pas moins une belle ode aux femmes écrivains, aux pionnières. C’est également une belle découverte sur les origines d’un monument littéraire encore mystérieux à bien des égards et sur la vie des sœurs Brontë qui restent encore aujourd’hui une énigme et dont le destin tragique continue de remuer la femme que je suis.
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Quand j'étais Jane Eyre

Un roman pseudo biographique reprenant la vie de Charlotte Brontë auteur de l'un des plus grands ouvrages de la littérature anglaise : Jane Eyre.





Charlotte, jeune femme de 30 ans, célibataire est au chevet de son père suite à une opération tentant de lui redonner une meilleure vue. Cette convalescence nécessitant plusieurs jours, nous suivons la vie de la maisonnée au travers des récits de Charlotte, de son père, de l'infirmière à domicile. Profitant des moments de calme nécessaire au rétablissement de son père, nous suivons la naissance de son roman inspiré de souvenirs de son passé douloureux qui se présente dans ce livre sous forme de retour dans le passé. Son enfance avec ses frères et sœurs, leur désir d'écrire qui les taraudent tous, la mort tragique dans un pensionnat horrible de deux des soeurs, son amour pour un homme marié lors de son voyage à Bruxelles, l'alcoolisme de son frère, et sa relation houleuse avec Arthur Bell Nichols, son futur mari et ce jusqu'à la mort de l'auteur.





J'ai acheté ce livre il y a un bon moment déjà et je l'avais laissé de côté sciemment suite à ma lecture d'un autre livre reprenant la même histoire quasiment de la même manière : Le journal secret de Charlotte Brontë de Syrie James. Lire celui-ci après m'aurait d'une part donné l'impression de lire un plagiat et d'autre part, je n'aurai pas apprécié ce dernier à sa juste valeur. Malheureusement, j'espérais beaucoup de ce livre et j'en suis sortie déçue.





Ce roman est d'une tendresse incroyable dans le texte. Sheila Kohler reprend la vie de Charlotte Brontë mainte fois évoquée sous la forme d'un roman biographique où l'émotion et l'humour cohabitent sans tombé ni dans la romance guimauve, ni dans le pathos. Nous suivons au travers des différents points de vue (Charlotte, l'infirmière, le père) la naissance de l'oeuvre magistral Jane Eyre dont la trame est alimentée par le vécu tragique de son auteur qu'elle retranscrit et exprime avec son personnage féminin osant répondre, se défendre.

Sheila Kohler arrive à nous téléporter dans le passé et nous permet de revivre les moments clefs de la vie de Charlotte en passant par différents moments heureux ou tragiques qui ont forgé cette jeune femme jusqu'à son décès.





Un roman plaisant à lire… MAIS le côté romancé est vraiment trop prédominant et édulcore des éléments importants de la vie de Charlotte Brontë afin d'apporter du contenu à ce texte et le rendre agréable au lecteur. Les sœurs sont présentes mais caricaturées et façonnées afin de donner la réplique à Charlotte, les situations sont arrangées pour amener le lecteur dans la bonne gamme de sentiments. Je ne sais pas mais… en le lisant, j'avais par moment un sentiment de discordance surtout après avoir lu la biographie merveilleuse d'Elizabeth Gaskell (éditions du Rocher) portant sur la vie Charlotte Brontë. Après cela, toutes les pseudo adaptation paraissent bien fades. Dans ce roman, Sheila Kohler semble avoir tenté de rester neutre au maximum afin de plaire au plus grand nombre lissant certains caractères, omettant certains éléments pour obtenir quelque chose de …. stérile, de bien pensant sans heurter personne.





Comme pour Le journal caché de Charlotte Brontë de Syrie James, un livre adorable et permettant de se familiariser d'une manière accessible avec l'auteur et son oeuvre. Si cela donne ensuite au lecteur l'envie de se plonger dans un de ses ouvrages, ce sera merveilleux.
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Quand j'étais Jane Eyre

L'émotion est à fleur de lecture.

Avec simplicité et une force puissante, l'auteure nous conte, entre réalité et fiction, l'histoire de la famille Brontë.

En se basant sur des biographies, des témoignages, des lettres et les livres écrits par les trois sœurs, Sheila Kohler restitue la famille, les espoirs, les souffrances de ces écrivaines qui occupent une place importante au panthéon de la littérature britannique du 19è siècle.

Elle reconstitue ce qu'auraient pu être les pensées de Charlotte qui amèneront progressivement à l'écriture de « Jane Eyre ». Nous assistons à la genèse d'un chef d'œuvre. Pourquoi pas? Tout est respectueux et plausible dans le cheminement proposé par Sheila Kohler.

Les relations entre le frère, les sœurs ainsi que celles établies avec le père sont développées tout au long du roman et on comprend le poids dont elles pèseront dans l'édification des personnages de romans des trois sœurs. Les lieux, les relations sociales, le mépris des gens mieux nés, la religion, les animaux, l'amour sans retour ou trahi, tout intervient dans ces vies que le destin bafoue.

La place de l'écriture dans leur trio est mise en exergue. Là aussi, nous ressentons leur douleur, leur impuissance, leur rivalité inavouée...

Des femmes en mal d'être, en mal d'amour se débattent devant nous, en proie à des santés chancelantes, victimes d'une époque où il n'était pas facile d'être femme et d'écrire, souffrants de vivre dans une société où les classes vous cantonnaient dans la vôtre sans espoir d'en sortir (le frère l'apprendra à ses dépens), remplies d'un amour débordant incompris, mal compris, liées entre elles par ces intransigeants dogmes religieux et par cette impossibilité d'être ce qu'elles auraient voulu.

C'est une longue descente aux enfers même si le succès se dessine pour Emily et Anne et se confirme pour Charlotte.

Il y a tout le long du livre un parfum de mort : la mort de la mère et des deux grandes sœurs à dix ans, leurs tombes que l'on sait proches dans le cimetière qui entoure le presbytère, la tante insensible ou presque, la misanthropie du père, son exigence, l'austérité de la lande, les échecs auprès des éditeurs, la folie du frère, la sauvagerie d'Emily la mystérieuse, l'abnégation d'Anne la religieuse, les rêves de Charlotte la battante.

On verse quelques larmes, comme la vie est injuste, comme la vie peut être dure.

Leurs romans ont comblé des générations de lecteurs et continuent à fasciner, Haworth est devenu un « lieu de pèlerinage ».

Elles sont mortes jeunes, peu de clarté dans leur vie, juste la lumière de l'écriture et c'est en cela que le livre de Sheila Kohler est réussi : montrer et démontrer la force des mots transcendant leurs vies brisées.

L'autre mérite de ce livre est d'amener des néophytes à pénétrer cet univers d'un autre temps, à provoquer chez les autres l'envie de relire avec un nouvel éclairage « Jane Eyre », « Les Hauts de Hurlevent », « Agnès Grey » et de découvrir les œuvres moins connues.

Les filles Brontë sont elles-mêmes des personnages qui fascinent et elles reçoivent, de façon posthume, tout l'amour dont elles ont rêvé et tout le respect que l'on porte à de grands écrivains.
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L'enfant de l'amour

Afrique du Sud, années 1950. Bill, 48 ans, une Blanche oisive et riche, est pressée par son avocat de rédiger son testament. Son défunt mari l'a laissée avec une fortune considérable et il est temps pour elle de songer à la future répartition de son patrimoine entre ses enfants et sa famille. Cette demande est l'occasion pour Bill de revenir sur sa vie, de sa jeunesse à aujourd'hui, et de dévoiler, au-delà de l'image d'une femme mûre et insouciante, le destin d'une jeune fille assujettie au carcan patriarcal et puritain de l'époque.



"L'enfant de l'amour" ... Un titre désuet pour une histoire qui l'est aussi un peu.

Au fil de chapitres qui alternent temps présent et flash-back, c'est un portait de la société sud-africaine sur une trentaine d'années qui nous est décrit, mais surtout celui d'une femme blanche de cette époque. Issue d'une famille nombreuse, dans un milieu modeste et chrétien, Bill la jeune rebelle va connaître une ascension sociale en épousant un riche homme d'affaires. Mais en passant d'un puritanisme intransigeant à un milieu où derrière les bonnes manières se cachent des pratiques plus perverses, Bill gagne-t-elle vraiment au change ? Cette nouvelle vie aisée n'effacera pas le drame qu'elle connut plus jeune car si elle accède enfin à la richesse, ce n'est malheureusement pas celle du coeur.

Derrière une insouciance de façade, Bill nous offre donc le portrait d'une femme à jamais seule, entourée d'attentions intéressées et hypocrites, voire d'une distante froideur de la part de ses propres enfants. Son histoire est définitivement triste.

Si l'écriture est fluide et que la plume sensuelle de Sheila Kohler nous émeut parfois, le récit reste malheureusement assez plat et l'on suit sans grand intérêt l'histoire de Bill qui, jusqu'au bout, aura tout manqué.

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Quand j'étais Jane Eyre

Nouvelle immersion dans ce monde si particulier et si fascinant des Brontë.

Sheila Kohler brosse le portrait de Charlotte à un moment crucial de sa vie : l'écriture de son chef d'oeuvre, Jane Eyre.



Point de départ du roman : l'opération du père, à Manchester. Charlotte l'accompagne, prend soin de lui, et à ses côtés, tandis qu'il se perd dans ses souvenirs et ses pensées, sans pouvoir bouger ni trop parler, Charlotte écrit, et sous sa plume apparaît Jane. Puis de retour à Haworth, où elle retrouve ses soeurs et ce frère si malade, elle continue d'écrire, malgré la déception de voir son premier roman refusé, alors que les romans de ses deux jeunes soeurs, la farouche Emily et la douce Anne ont été acceptés.

Sheila Kohler nous emmène ensuite à Londres, au moment où Charlotte dévoile son identité à son éditeur, et pour finir, retour à Haworth, pour les derniers jours de Charlotte qui a pu enfin goûter aux joies du mariage, jusqu'à celle de son père, mort à 80 ans, après tous ses enfants.



Avec finesse et élégance, l'auteure s'inspire de faits réels pour imaginer le processus littéraire et la naissance de Jane Eyre. Elle nous éclaire sur la vie si étriquée et morne des filles Brontë, sur ce manque d'amour et de reconnaissance vis à vis du père qu'a pu ressentir Charlotte, sur cette colère et cette injustice d'être une jeune fille désargentée et quelconque, sans aucun avenir radieux à l'horizon. C'est grâce à cette colère et cette volonté sans faille qu'ont été écrit des romans magnifiques.

Une très belle découverte, j'aurais même aimé en lire davantage.
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Quand j'étais Jane Eyre

Je n’avais pas eu vent de cette sortie avant de voir l’annonce du partenariat sur Newsbook. Face à un tel titre, un tel résumé et une telle illustration de couverture, vous vous doutez bien que je n’ai pas hésité beaucoup avant de « postuler ». Et je remercie Ys et les éditions de la Table Ronde pour cet envoi ; j’ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture !



Sheila Kohler - que je ne connaissais absolument pas avant cette lecture - se penche ici sur les sœurs Brontë, notamment Charlotte l’aînée, auteure du célèbre Jane Eyre. De la vie des trois sœurs anglaises, je ne connaissais que ce que j’avais pu lire rapidement sur Wikipédia et autres sites du même acabit : des informations biographiques jetées chronologiquement les unes après les autres, sans « âme ». Au contraire, Sheila Kohler ne se contente pas d’offrir une « simple » biographie mais y ajoute de l’émotion, de la passion.

En interprétant certains évènements connus de la vie des sœurs et en y ajoutant des éléments de son fait, l’auteure propose une « biographie romancée ». Contrairement aux ouvrages très « scientifiques » et souvent très froids, rédigés par des spécialistes diplômés, Quand j’étais Jane Eyre dégage une grande force émotionnelle et c’est ce qui m’a plu.



En outre, Sheila Kholer met en scène la vie de la famille Brontë comme si celle-ci avait vraiment rassemblé les personnages d’un roman. Charlotte, Emily et Anne (mais surtout Charlotte) deviennent alors des héroïnes fortes et marquantes, à l’image de leur Jane, Catherine et Agnès. Comme le précise l’auteure dans les remerciements à la fin, basé sur les biographies célèbres, cet ouvrage n’en reste pas moins une fiction. Cependant, j’ai trouvé l’ensemble que nous propose Sheila Kohler très plausible.

On y découvre une famille blessée par les pertes précédentes (une mère douce et deux sœurs prometteuses) puis affaiblie par les épreuves de la vie (le frère prodige Branwell, autrefois promis à un bel avenir, transformé en ivrogne ; un père toujours distant et dépendant…). Au milieu, affrontant les difficultés, trois sœurs se serrent les coudes, n’abandonnant pas leur rêve d’être publiées malgré leur statut de femme et leur manque de moyens. On fait la connaissance de Charlotte, un petit bout de femme plutôt laide, désormais l’aînée des quatre enfants Brontë survivants, bien souvent jalouse de son frère et de ses sœurs ; puis Emily la sauvage et solitaire, toujours accompagnée de son chien, toujours prête à s’occuper de son ivrogne de frère ; et enfin, la petite Anne, la cadette, la plus jolie de toutes, la plus douce… et peut-être la plus fragile…



J’ai pris beaucoup de plaisir à entrer dans la vie et dans les pensées des membres de cette famille car oui, grâce à Sheila Kohler, on pénètre véritablement au cœur de ces destins tragiques et les évènements en sont d’autant plus touchants. Autant vous le dire tout de suite, si je savais que l’histoire de la famille Brontë n’était pas des plus gaies, je ne pensais pas sortir de cette lecture aussi mélancolique. J’ai été prise aux tripes par la vie de ses trois sœurs, une vie que j’ai traversée en leur compagnie, avec beaucoup d’implication (bien loin des biographies qu’on lit comme des étrangers, avec beaucoup de recul !). Je me répète, mais la grande force de cette « biographie romancée » réside dans les émotions qu’elle offre !



Côté style - je me base une fois de plus sur une traduction - je retiens une grande interaction avec le lecteur. Malgré l’utilisation de la troisième personne pour tous les points de vue qui se succèdent (les passages dédiés à Charlotte étant les plus nombreux), je ne me suis jamais sentie en retrait ou exclue des évènements. Au contraire, j’ai vécu ceux-ci en même temps que les personnages.

Si je dois avancer un bémol, ce serait peut-être au niveau de l’introduction des souvenirs de Charlotte dans le texte. Sheila Kohler n’adopte pas une narration linéaire, l’auteure revient régulièrement sur des épisodes passés permettant ainsi d’expliquer le « présent ». J’aime assez cette « complexité » narrative mais j’avoue avoir eu un peu de mal dans les premières pages, il faut s’y habituer. Une fois le rythme pris, cette narration non linéaire est une vraie richesse pour la lecture.



Avant d’en terminer, j’aimerais soulever un point qui me semble passionnant et Quand j’étais Jane Eyre s’inscrit parfaitement dans la réflexion, revenant sur le processus de rédaction du célèbre Jane Eyre : jusqu’où peut-on voir la vie d’un auteur dans son œuvre ?

Je me souviens d’un cours de deuxième ou troisième de licence de lettres modernes qui revenait justement sur les différents types de « critiques ». Notre prof du moment nous avait alors mis en garde sur ce côté un peu « simpliste » qui entraîne à expliquer un livre par la seule (ou presque) biographie de son auteur. C’est souvent tentant, mais il faut se méfier. J’avoue que j’aime beaucoup chercher à retrouver la vie d’un auteur dans son œuvre, le côté un peu « psychanalyse de bas étage » me plaît assez ; mais c’est assez controversé par les spécialistes.

En ce sens, je ne doute pas que Quand j’étais Jane Eyre puisse « choquer » les experts ou puristes de la famille Brontë ; mais gardons en tête qu’il s’agit avant tout - et Sheila Kohler le dit clairement - d’une fiction. Et d’une fiction très réussie !



Pour conclure brièvement avant de remercier une nouvelle fois Newsbook et les éditions de la Table Ronde pour cette découverte : Quand j’étais Jane Eyre ravira les admirateurs des Brontë car leur permettra de se sentir plus « proches » des ces trois demoiselles. En revanche, prévoyez ensuite une lecture gaie car même si l’on sait à l’avance quelle a été la vie de la famille Brontë, on tourne tout de même la dernière page avec une grande mélancolie.
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Quand j'étais Jane Eyre

Magnifique livre sur la naissance d'une auteure, son enfance, ses peurs, ses chagrins, ses déceptions. Que Joyce Carol Oates ait encouragé et soutenu Sheila Kohler dans l'écriture de ce roman n'est pas étonnant ; elles ont en commun la même écriture fine, ciselée , qui a le pouvoir de décrire mille émotions en quelques mots. Je le recommande vivement.
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Quand j'étais Jane Eyre

Un cadeau de Noël bien choisi.

Un concept original, une construction atypique, un peu brouillon, à mon sens, au début du livre. J'ai préféré la deuxième partie.

En revanche, ce roman n'est à conseiller, à mon sens, qu'aux personnes ayant lu Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent et Agnès Grey voire même Le Professeur, faute de quoi, on passe à côté d'une bonne partie de cet ouvrage.
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L'enfant de l'amour

Nous voici dans les années 50 en Afrique du Sud.

Bill est une femme solitaire qui va atteindre bientôt la cinquantaine. Alors qu'elle a épousé un homme plus âgé qu'elle, et totalement tyrannique, avec qui elle a eu deux merveilleux garçons, elle se retrouve veuve et voilà que quelques mois à peine après le drame, son comptable vient lui soumettre l'idée de réfléchir à son testament.

La normalité devrait lui soumettre une idée simple : transmettre la totalité de sa fortune à ses deux fils qui sont encore adolescents et en pension.

Mais la vie de Bill n'a jamais été facile, elle n'a pas eu beaucoup de joies et elle porte en elle des secrets que ni ses fils, ni son comptable ne connaissent.

Et ce qu'elle veut avant tout, c'est réparer ce qu'elle n'a pas pu construire dans le passé.



C'est vous l'aurez compris un récit qui alterne passé (1925 ou 1935) et présent (1956).

Au fur et à mesure, le lecteur découvre que Bill a passionnément aimé, un jeune homme de son âge qu'elle n'a pas pu épouser parce qu'il était juif. Les deux jeunes gens s'étaient pourtant sauvés pour se prouver leur amour. Ils se sont même mariés, mais le mariage n'a pas pu être validé parce qu'elle était encore mineure. Elle a eu de ce premier amour une petite fille qu'elle n'a pas eu le temps de connaître, car on la lui a enlevé à la naissance....

Le lecteur découvre aussi les circonstances particulières qui ont permis à Bill de rencontrer son mari. Mais je ne vous en dirai pas davantage pour ne pas trop dévoiler l'histoire.



Au départ, je pensais que ce roman me permettrait juste de passer un bon moment, cet auteur inconnu m'ayant été recommandé par les bibliothécaires de mon village, mais j'ai découvert une belle plume à la fois légère, pudique et sincère qui rend les personnages profondément humains et attachants.

Le lecteur apprend beaucoup sur les mœurs en Afrique du Sud en 1925, époque de la jeunesse de Bill ainsi que sur les conditions de vie des femmes.

Je regrette juste que la jeune Bill n'ait jamais essayé de retrouver sa fille, ou chercher à revoir Isaac qui était pourtant l'amour de sa vie...

Et si c'était trop tard à présent ?



Un bon livre pour les vacances dont vous pouvez sans problème partager la lecture avec vos ados, à partir de 14-15 ans. Une belle façon de réfléchir à l'évolution de nos sociétés.

Cet ouvrage faisait partie lors de sa sortie en 2013 de la sélection pour le prix FNAC de l'année.
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Quand j'étais Jane Eyre

A partir de l’interprétation romanesque d'un épisode de la vie de Charlotte Bronté, nous voici plongés dans l'Angleterre victorienne du cœur du 19ème siècle. En cette période hautement corsetée il est pourtant ici question de la naissance douloureuse d'un livre commis par une femme. L’écriture est jolie, pleine de finesse et restitue avec sensibilité l'ambiance familiale et sociale qui va inspirer l'aventure littéraire des sœurs Bronté.
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Quand j'étais Jane Eyre

"Qui donc voudrait lire les écrits de la fille d'un obscur pasteur, installé au fin fond du Yorkshire ? Et qu'est-ce qu'elle a bien pu raconter ? Que sait-elle, ayant vécu la plus grande partie de sa vie isolée, préservée, protégée dans son presbytère reculé, sans rien autour d'elle sinon la lande nue, ses sœurs célibataires, sa tante célibataire, une vieille servante ignorante, un frère délinquant et un père pasteur ?"





Charlotte est à Manchester, et elle veille, telle une Antigone moderne, son vieux père aveuglé et affaibli. Elle écrit jour et nuit. C'est Jane Eyre qui est en train de naître sous sa plume, et elle tisse "sa propre vie dans la trame du roman".



Sheila Kohler tisse quant à elle la trame subtile et gracieuse d'un récit aux voix et aux temporalités emboîtées, qui résonne longtemps sur les étendues désertiques de la lande. Les échos successifs des personnages se répondent pour construire progressivement la toile délicate de la vie des soeurs Brontë, et c'est presque un travail de dentellière que l'auteur accomplit là. Les liens patiemment enchevêtrés entre les vies d'Anne, Charlotte, Emily, Branwell, et qui renvoient sans cesse à leurs romans et à leurs mondes imaginaires au travers d'un jeu de narration en miroir, charment dès les premières pages.



"L'incendie consumera Thornfield et Berthe Rochester comme il aurait pu consumer leur presbytère et son frère si Emily ne n'avait sauvé. C'est Jane qui sauvera M. Rochester, tout comme Charlotte a sauvé son père, qu'elle lui a redonné vie en inversant leurs rôles".



Dans les contrées désolées de la lande, on plonge au coeur de relations familiales complexes : trois soeurs qui se chérissent, tôt orphelines, ayant perdu très jeunes leurs soeurs aînées, grandissant sous la férule d'un père cultivé et indulgent, aux côtés d'un frère qui vit dans son monde, rendu à demi-fou par une déception amoureuse. Elles appartiennent à cette petite bourgeoisie trop peu fortunée pour espérer un beau mariage, ce qui leur donne une liberté inimaginable à l'époque pour des femmes, mais qui les contraint à occuper d'odieux emplois de gouvernante qui font leur malheur à toutes ... mais les inspirent aussi. Avec des mots d'une grande justesse, et une immense tendresse pour son personnage, Sheila Kohler dresse le portrait tout en nuances de cette extraordinaire fratrie, des soeurs laides et sans grâce, mais talentueuses et déterminées, et m'en ferait presque aimer Charlotte, moi qui suis une Emilidolâtre convaincue.



"Charlotte a pris la résolution de ne plus écrire de lettres pathétiques et suppliantes à son professeur, et de ne plus penser à lui, sauf à s'en inspirer pour son travail - ultime revanche. Elle a abandonné tout espoir pour ce frère qu'elle a tant aimé. Sa déception à son endroit est maintenant totale, à la mesure de son ancienne adulation. Leur ressemblance physique, leur promptitude à s'enflammer, l'ont déterminée à se détacher de lui. Elle transformera ces créatures faillibles en sujets qui serviront ses desseins. Elle s'inspirera de tous ceux qui l'ont rabrouée ou ignorée. Elle écrira en s'appuyant sur sa rage, sur la conscience de sa propre valeur, sur l'injustice que représente le rejet de ses écrits. Elle traitera de quelque chose qu'elle connaît bien : la passion."
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Quand j'étais Jane Eyre

Roman historique où Sheila Kohler essaie d’imaginer ce qui se passait lorsque Charlotte Brontë écrivait son chef d'œuvre “Jane Eyre”.



Je qualifierais ce roman d'intéressant plus que passionnant. J’ai été un peu déstabilisé par la structure du récit. On raconte la vie de Charlotte et ses sœurs puis ensuite on se retrouve dans l’histoire de Jane Eyre … ce qui est parfois mêlant. Tout est bien écrit et il est fascinant de découvrir la place des femmes dans une famille conventionnelle de l’époque ainsi que les règles régissant leur vie.



Je vous le conseille avec réserve.

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Quand j'étais Jane Eyre

De la vie de Charlotte Brontë, la plus célèbre des trois soeurs, on sait très peu de choses, notamment de cette période au cours de laquelle elle rédigea le livre qui la fit devenir un auteur à succès sous le pseudonyme de Currer Bell. Sheila Kohler se base donc sur des souvenirs que l'on sait véridique pour recréer un univers très réaliste.



Pour cela, elle manie la narration et les temps, alternant le présent pour tout ce qui concerne la vie de Charlotte et de la famille, le passé pour les souvenirs, et n'hésite pas à nous faire rentrer dans le roman en faisant de Jane Eyre quasiment un personnage de son histoire. D'une plume délicate, elle nous brosse le portrait d'une famille marquée par le deuil à tous les moments de son existence, d'une fratrie marquée par les déceptions amoureuses en tout genre... On y voit aussi les sentiments parfois mitigés et ambivalents qui animent les soeurs : tour à tour, on découvre leurs facettes cachées, leurs ambitions masquées, leur haute perception d'elle-même... Du coup, je ne vous cache pas que la Charlotte, par moment, n'est pas forcément présentée à son avantage !



Dans tous les cas, Quand j'étais Jane Eyre est un roman intéressant, qui lève le voile sur le travail d'une femme, sur son ascension fulgurante dans un milieu alors essentiellement réservé aux hommes...
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Quand j'étais Jane Eyre

C’est un fait, les sœurs Brontë fascinent presque autant que leurs œuvres, le Jane Eyre de Charlotte et Les Hauts de Hurlevent d’Emily. Ce livre est l’occasion de revenir sur leur vie à toutes les trois, en incluant Anne, la plus jeune, mais j’y vois surtout un focus tout en émotions sur leurs ambitions communes, notamment celle qui les poussent à ne pas renoncer à leurs rêves d’auteur, malgré les rebuffades éditoriales et les obstacles sociaux de l’époque.



Sheila Kholer s’est basée sur des biographies, des articles ainsi que sur les lettres des sœurs elles-mêmes, pour nous offrir un roman-fiction très touchant, porté par une écriture poignante, qui nous donne envie de croire que les événements revisités se sont déroulés de cette manière.



Tout commence dans une chambre où Charlotte veille son père malade, c’est là qu’elle écrit Jane Eyre, berçant l’endormi grâce au frottement de sa plume qui court plus qu’elle ne glisse sur le papier. Grâce à une narration qui alterne présent et passé, mais qui ne perd pas le lecteur en route tant l’auteure se sert de réminiscences pour expliquer les décisions de l’instant, on découvre la vie dramatique de cette famille, la santé fragile qui accable presque tous ses membres, le manque d’argent, et dans tout cela les étincelles, rares mais éblouissantes, qui n’ont cessé d’alimenter les résolutions de Charlotte. Que c’est agréable d’imaginer que certaines rencontres clefs ont autant influencé des chefs-d’œuvre de la littérature anglaise.



Finalement, le but de Sheila Kohler était de combler le vide biographique qui concerne cette période charnière durant laquelle Charlotte est restée au chevet de son père, mais elle donne, avant tout, l’envie au lecteur, dont elle s’assure de capter sans cesse l’attention, de lire les œuvres majeures de cette famille talentueuse. C’est un très bel hommage qu’elle a rendu aux sœurs Brontë, ces femmes qui ont vécu pour l’écriture, je dirais même qui ont survécu grâce à elle.
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Quand j'étais Jane Eyre

On croyait tout connaître sur les sœurs Brontë leur solitude dans le presbytère de Haworth encerclé par le cimetière, leurs promenades sur les landes balayées par le vent et la pluie,leur amour pour leur frère Branwell alcoolique et drogué objet de toutes leurs attentions, la tuberculose qui emporte la mère et les sœurs les unes après les autres. Mais, comment ont-elles pu imaginer des personnages qui nous hantent encore, comme celui de Jane Eyre ?

Charlotte écrit pour fuir la chambre sinistre de Manchester où son père est immobilisé par une opération des yeux . Elle continue à écrire entourée d'Emily qui rédige Les Hauts de Hurlevent et d'Anne qui travaille sur Agnés Grey. Elles écrivent pour oublier la tristesse de leur vie, leurs amours malheureux. Et, elles attendent, le courrier de l'éditeur ou le retour de Branwell.

Mais, les personnages qu'elles créent sont tout sauf des romantiques. Ce sont des révoltés, des violents, aux sentiments exacerbés. Les femmes sont loin de la place effacée que leur donnait la société victorienne. Elles sont animées par une énergie farouche et un désir d' indépendance. C'est pourquoi les livres de sœurs Brontë ont beaucoup choqué lors de leur parution.

Autobiographie, biographie, fiction, l'ouvrage de Sh. Kolher nous fait pénétrer à l'intérieur de l'univers des Brontë : leur quotidien et surtout leur création littéraire. Car, les deux sont étroitement mêlés. Leurs expériences : études à l'école, professeurs dans un collège ou gouvernantes dans une famille peu accueillante ont été réutilisées dans leurs œuvres pour créer des personnages hors du commun. C'est pourquoi Charlotte peut dire Quand j'étais Jane Eyre.

Un livre attachant que l'on quitte avec regret et qui donne envie de relire les œuvres des Brontë.



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Quand j'étais Jane Eyre

*léger ronflement*







*soupir*







*battement d’yeux*







*ronflement réitéré*







Ah, zut, vous êtes là? Non, excusez-moi, c’est juste que ce roman m’a plongée dans un sommeil profond. Je me suis ennuyée! Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé à ce point-là… Bon, faut dire, je n’étais pas très partante à la lecture de la quatrième de couverture mais la couverture, elle, me plaisait. M’attirait. Me vampait. Je la trouvais intrigante et je n’ai pas été capable de lui résister. Mais qu’allais-je faire dans cette galère! Ce roman je l’ai trouvé long, peu intéressant, encombré de grands sentiments qui ne sont pas vraiment ma tasse de thé. Je ne suis pas particulièrement fan de biographies d’écrivains, cela dit, mais je pensais que celle-ci serait romancée différemment. Parce qu’ici, Sheila Kohler essaye d’imiter le style des sœurs Brontë et, s’il y a une chose dont je peux vous assurer, c’est qu’elle ne leur arrive pas à la cheville. Du coup c’est long, lent, insipide…







Alors, bien sûr, c’est sans prétention. Ma charge est peut-être un peu lourde pour un roman qui a été peu médiatisé et peu mis en avant. Mais voilà, j’ai la dent dure contre l’ennui.
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Quand j'étais Jane Eyre

Si Les Séparées est l’un des romans qui m’a le plus marqué en ce début d’année, Quand j’étais Jane Eyre est sans conteste mon coup de cœur. Tout ce qui va suivre n’est donc pas très objectif !

Angleterre, début du XVIIIème siècle. Charlotte au chevet de son père malade, se plonge dans l’écriture d’un nouveau roman. Le premier a été rejeté comme ceux de ses deux sœurs. Dans le décor austère d’une chambre de malade, le lecteur assiste aux prémices d’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature anglaise.

L’auteur se glisse aux cotés de ces trois grandes dames de la littérature que furent les sœurs Brontë et nous permet de vivre avec elles les mois qui ont précédé et suivit la parution de leurs chefs d’œuvres. J’ai eu un peu l’impression d’être une petite mouche qui les observe vivre ou plutôt tenter de vivre entre un père dur et un frère dépressif.

Un merveilleux roman que je n’aurai pas de mal à conseiller à mes lecteurs. Le style fluide et l’atmosphère victorienne va en séduire plus d’un.

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Quand j'étais Jane Eyre

Charlotte Brontë assiste son père, un pasteur rigide au cours de sa convalescence des suites opératoires sur ses yeux. Elle vit alors dans la pénombre, à la lueur d’une bougie, à quelques mètres de lui allongé et sous totale dépendance. Pendant qu’elle le soigne elle essaie d’écrire son deuxième roman. Son premier comme ceux de ses sœurs ont été refusés même sous un pseudonyme. Elle essaie de comprendre ce qui pourrait plaire à des lecteurs possibles. Vivant dans un dénuement important elle va en plus supporter le peu d’encouragement de son père qui ne croit en aucune intelligence de ses filles. Il met tous ses espoirs en son unique fils qui est devenu un jeune homme qui ruine sa famille dans l’alcool et la drogue.

On assiste alors à la naissance des idées pour créer le monde de Jane Eyre. L’inspiration des personnages, des lieux et l’invention de l’histoire de ce roman connu. La vie des membres de cette famille va l’inspirée à créer des personnages et des scènes fictives.

J’ai aimé les descriptions, le cheminement des idées d’un écrivain en cours de construction de son histoire.

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Quand j'étais Jane Eyre

À la lueur d'une bougie, Charlotte laisse courir son crayon sur le papier. Loin du presbytère, dans ce petit logement de Manchester, elle veille son père, alité, suite à une opération des yeux.

Blessée par les nombreux refus des éditeurs pour son roman « Le Professeur », elle se plonge corps et âme dans un nouvel ouvrage : Jane Eyre. Toutes les conditions sont réunies et Charlotte écrit, écrit, inlassablement, dans son petit cahier.

Nous découvrons comment lui vient le nom de cette nouvelle héroïne, orpheline, frappée d'injustice, à qui elle donne vie dans cette chambre sombre, aux rideaux tirés.

De nombreux pans de la vie de Charlotte et de sa famille prennent vie dans ce roman de Sheila Kohler. Et finalement, peu importe si cela ne s'est pas réellement déroulé ainsi puisqu'il s'agit bien d'un roman, comme le précise l'auteure dans ses remerciements. Les grandes lignes sont tout de même bien fidèles aux nombreuses biographies des soeurs Brontë et l'imagination de Sheila Kohler complète agréablement l'ensemble.

L'écriture est prenante, vivante. Les phrases s'enchaînent et nous portent dans l'univers de Charlotte.

Une biographie romancée parfaitement maîtrisée que l'on dévore en quelques heures sans pouvoir s'arrêter.

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